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 du monstre naît le dément (babou)

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Edwin Earl
Edwin Earl

du monstre naît le dément (babou) 2404592-4558958316-tumbl
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MessageSujet: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeDim 15 Déc - 23:41

Ivresse dans les prunelles, démons dans les entrailles, là, alors qu'il observe les pixels, les nouvelles. Lumières dansantes, il voit le signal d'alarme qui crie, les autorités qui ne peuvent faire quoique ce soit. C'es déjà fait, déjà fini, maintenant, et depuis si longtemps. Les pixels dansent, là, difformes au travers de la bande usée du VHS. Il n'y en a plus, maintenant, des VHS. Il sourit, Edwin, les épaules fermés, le corps voûté par en avant, prêt à se perdre contre l'écran, les actes du démon. Il sourit, dément, en entendant les sanglots de la mère, en racontant l'histoire de son enfant. Son histoire. Pauvre petit garçon, quelques années à peine, une peau de bébé, un esprit un peu ailleurs, un peu fantôme. Les traits sombres, malgré ses yeux bleus, ses airs d'ange, là. Pauvre innocent, à ne pas écouter les paroles de maman, à prendre la main du passant, de l'homme étrange, et de le suivre en silence. Pauvre petit garçon, atteint par tant d'attouchements. Il sourit, pourtant, Edwin, en observant. Il sourit, là, à observer le VHS, l'enregistrement des nouvelles d'autrefois, d'un autre temps. Il sourit, tout bonnement, une lueur douce et folle, au creux de son malheur. Sans mouvement, il reste ainsi un instant, avant de se lever lentement; le dos craque de douleur, et le coeur suit avec une certaine lenteur. Ses doigts, longs, lisses, se glissent contre les clés, et l'appartement se voit délaissé. Il sourit, doucement, le fou, un instant, en quittant l'endroit un peu sombre, un peu éteint. On n'y entend encore le cri du ruban VHS terminé, dans la pièce, ou alors les cris d'un film porno en dessous de l'enregistrement, mais à quoi bon. Il sourit, Edwin, les doigts finement accrochés, là, contre le volant. Il sourit, car c'est aujourd'hui. Aujourd'hui, oui, que le passant passera de nouveau. Que le passant, il sort de sa cage, bonne conduite, supposant. Edwin, il a cette lueur, là, dans ses yeux d'enfant, ses yeux errants. Il a le coeur qui bat, fort, vif, quand le bâtiment s'annonce, quand il voit, là, un homme attendant un taxis, certainement. L'homme d'autrefois. Celui-là, oui, avec un peu plus de barbe, certainement, et de cheveux également. Qu'importe ce qui a bien pu changer, il le reconnait, celui-là, et il serre ses doigts, contre le volant, avant de s'accrocher doucement. La voiture cesse tout mouvement à ses côtés, et il se penche, Edwin, pour ouvrir la porte, tout naturellement. Les prunelles se croisent ; bruns contre bleus, un instant. Comme avant. Edwin l'observe sans mouvement, avant de lui indiquer de monter, rapidement.

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Barnabas Guivarch
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeSam 21 Déc - 11:42

Douce liberté, après des années d'enfermement. La grande porte s'est ouverte, laissant s'échapper le démon, plus redoutable que jamais. J'ai presque la salive au bord des lèvres. Mon sourire irréprochable ne fait que dissimuler les crocs acérés, encore recouvert de sang et de peau. L'air frais caresse mon cœur, éveille mes vices si longtemps enfouis. J'ai la sensation de renaître, à marcher sur ce trottoir dégueulasse. Mon corps sous tension n'a pas attendu, non, pour me guider jusqu'à la première épicerie et y voler une bouteille d'alcool. Cachée sous ma veste, mon regard funèbre dévisage les femmes. Admire les enfants tendrement attachés à leur main. Le sourire est grand, carnassier. Les âmes pures, elles sont à croquer. Délicieuses. J'ai passé une éternité à les désirer sans pouvoir les approcher ou même les observer. Privé de tous fantasmes, je les entends se précipiter au fond de mon être comme une invasion dont on ne peut se défaire. La porte de la voiture s'ouvre lorsque mon regard se fige sur un autre, bien plus clair et transparent que le mien. On s'y noierait presque, dedans. Mon corps, lourd et plus musclé qu'avant l'isolement s'écrase sur le siège passager. Pressé, mes doigts se referment sur la bouteille de whisky afin d'ouvrir celle-ci et y goûter son liquide irritant. J'avale sans grimacer, perdu dans mon regard voilé d'indifférence. J'ai l'air d'un gouffre, assit, là, dans la voiture d'un homme que je ne connais pas. Après quelques minutes de silence, pourtant, je reviens à son regard magnétique. Aspiration d'humanité, sensation de déjà vu. Je n'ai pas le temps de moisir dans une voiture. J'ai tout un tas de choses à rattraper, des épisodes à retrouver dans les coins de rue trop sombres. Des enfants, à caresser et dévaster de mes mains démoniaques. Je me fiche bien de retourner au trou et d'y mourir. Je serais capable de n'importe quoi pour un instant de plaisir fou. Mes cheveux, aussi noirs que l'ébène, brillent en même temps que mes prunelles alimentées par la folie. « Tu en veux ? » Politesse envolée, mes pensées dansent et s'emmêlent. La bouteille de whisky flotte entre nos deux corps, ressemble à un lien palpable qui nous unie. L'interprétation d'une vérité oubliée avec les années. Mon cerveau se contracte sous ce regard bleuté évoquant un souvenir perdu. Je fronce les sourcils, cherche une lumière pour éclairer mes pensées mais n'en trouve pas. « Tu cherches quoi ? Un autographe, peut-être ? » Mais t'es trop vieux pour moi. Rire dément, presque fier. S'il savait, le nombre de groupies dégueulasses que l'on se ramasse une fois le mal causé. J'ai dans les poches une liste d'adresse pour y trouver un plaisir malsain. Tu peux bien être le plus grand salopard de la terre, cela n'a pas d'importance, une fois ton visage dévoilé devant les écrans. Parce qu'avant tout, tu restes une foutue célébrité. Alors, putain, autant en profiter. J'attends que ça moi, qu'une détraquée accepte de me confier son gosse en guise d'offrande.
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeMer 25 Déc - 23:19

Ça fait pénétration de nouveau, du moins à son âme, quand leur regard en vienne à s'accrocher. Les paumes des mains reviennent petits ruisseaux de sang alors qu'il y enfonce des ongles, qu'importe le volant, là, entre ses doigts. Il ne parle pas, pourtant, Edwin. Que l'ombre d'un sourire, là, dessiné comme la Mort, sur ses traits abîmés ; abîmés par le temps, la vie, le temps d'une vie. L'ennui que la vie, elle ne soit pas finie. Il l'observe un moment, de ses yeux clairs, trop clairs, trop vivants pour la dépouille qu'il est, pourtant. L'homme ne bouge pas ; l'homme boit, ne l'observe pas. Le passant ne reconnait pas l'enfant. Edwin serre des doigts, enfonce une canine dans sa joue, y laisse goutter quelques filaments de sang. Sa langue y passe, ses yeux retournent vers la route ; le moteur tousse un peu, et puis enfin, ils roulent. Les rues, elles se ressemblent toutes ; elles lui ressemblent toutes. Mortes, vides et pourtant emplis de monstres qui y marchent simplement, essayant d'être humain, d'être normal. Mais la nuit, lorsque le ciel n'est plus qu'une tempête de noir et de douleur, ils hurlent à la lune et pleurent, sous les draps. La nuit, la vérité des démons, là, soudain, qui montre leur trait. Edwin serre ses doigts, encore, retient un soupir tremblant, un souffle dément, avant de passer sa langue sur ses lèvres, légèrement. Il sent la morsure de ses yeux contre son cou. « Tu en veux ? » Edwin, il tique un peu. Le souffle, il meurt un instant, comme vous et moi. Il stoppe et l'animal, de ses crocs, de ses griffes, malmène le dedans. Les doigts ont envie de lâcher le volant et de serrer quelque chose d'autre ; son cou, pourquoi pas. Les prunelles s'affaissent contre la bouteille, là, entre ses doigts; la fracasser contre le tableau de bord et lui trancher la gorge ; lui sourire aimablement, la prendre, l'éclater contre sa tête ; tirer sur sa ceinture de sécurité, l'enrouler autour de la tête du dossier, le cou inclus, et serré ; enfouir la bouteille au creux de sa gorge, voir jusqu'à où elle peut bien aller avant de tout casser, là-dedans. Edwin cligne des yeux, doucement, presque innocent, avant de lever les yeux vers lui. Il louche vers la route, un instant ; il ne faudrait pas faire un incident. « Non merci. » Sa langue passe encore sur ses lèvres, petite, maligne. Elle frétille déjà pour les événements à venir. « Tu cherches quoi ? Un autographe, peut-être ? » Edwin, il serre des dents. Le rire, il fait tâche, faute, au travers de tout ça. Ses yeux se tournent vers la route, agressent les rétroviseurs ; ruelle, pont, qu'importe. Il veut un trou, pour se cacher ; pour l'enterrer. « Tu as oublié ? » Ça fait souffle cassé, là, entre ses lèvres bien léchées. Ça sonne rire de fou, là, venant de sa gorge, du démon en dedans, quand il le laisse s'échapper. Autour, des entrepôts, usines d'un autre temps. Il n'y a plus personne. Le moteur cesse, la voiture stoppe, là, bord de route détruit qui les accueillit. Ses doigts, ils glissent doucement entre ses doigts, un instant. « Maman, elle l'a enregistré, tu sais. Ta chute, ton touché un peu trop appuyé contre la peau d'un enfant troublé. On avait le VHS, à la maison. Elle le regardait souvent. » Les doigts se serrent, il tourne les yeux vers lui ; deux étoiles bleus, deux anges qui brillent de flammes azurées. « J'ai encore le VHS ; enfin, il est un peu taché de sang, mais il fonctionne très bien. Elle le tenait dans ses doigts, tu vois, quand la vie l'a quitté. Elle voulait encore le regarder, me montrer à quoi j'avais survécu. » Il sourit, Edwin ; il n'y a rien de beau, là dedans. La folie d'un enfant qui, par le sperme du démon, s'est vu possédé. Possédé par bien pire, certainement. « Je te vois les yeux fermés. À quoi bon te voir les yeux ouverts ? Je lui ai dit d'arrêter. Elle a pas écouté. Alors - » Il sourit un peu plus, passe sa langue sur sa lèvre, encore. « Alors, je l'ai égorgé. » Il se décide enfin à la prendre, cette bouteille, entre ses doigts. Il la porte à ses lèvres doucement pour un baiser alcoolisé, pour s'enivrer, avant de proposer ; « Et si on allait chez moi pour le regarder ? Le VHS, pas le corps. Il est enterré, lui. » Et puis, il lui tend de nouveau le whisky. Petite soirée télé entre amis.

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Barnabas Guivarch
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeJeu 26 Déc - 10:30

Les rues défilent, les paysages changent, c'est sans importance. Le ciel, plus gris que jamais semble tomber sur nos têtes. Nuit en début d'après-midi. Le moteur gronde et la ville s'efface. L'enfer pourrait bien m'ouvrir ses portes. De toute façon je n'ai plus rien : pas de maison, pas de famille, pas de boulot, pas d'animal à nourrir. Je suis seul, dans ce corps bâti par la perversion. Mes yeux bruns rencontrent une nouvelle fois ceux de l'inconnu au regard bleuté. Ils n'ont rien de beau, ses iris, rien d'incroyable. Je ne vois que son visage d'homme les entourer. Ce visage qui ne m'imprègne de rien. Même pas d'excitation. Bête en manque d'intérêt, à la recherche de peau douce et vierge. Soupir. Et nouvelle gorgée, pour hydrater le démon en larme. Le voilà qui les gobe, à l'intérieur de mon âme. Il en vient à rire lorsque le moteur cesse au milieu d'un bout de nulle part. « Tu as oublié ? » Haussement d'épaules, j'ai peut-être besoin que l'on me rafraîchisse la mémoire, au fond. De toute façon, pour le moment, seule la bouteille et la liberté parviennent à dévorer un semblant de mon attention. Mes lèvres humides rencontrent le verre glacé, accueillent le liquide brûlant. Les neurones trouvent une nouvelle décharge électrique. Mon silence résonne comme un 'je t'écoute'. C'est à peine si mon cœur parvient à battre encore, après ces années d'enfermement. La cellule m'a rendu encore plus vide que je ne l'étais déjà. Un trou sans fond, dont chaque bruit résonne, dont les monstres y trouvent refuge. « Maman, elle l'a enregistré, tu sais. » à sa voix, je sais déjà, oui, ce que me réserve la suite. Je me souviens du moindre détail. Mais surtout de ce plaisir malsain qui me cramait de l'intérieur au point d'en dévorer toutes traces d'humanité. « Ta chute, ton touché un peu trop appuyé contre la peau d'un enfant troublé. On avait le VHS, à la maison. Elle le regardait souvent. » Sourire, à l'idée d'être une star de cinéma. C'en serait presque un honneur, d'être gravé dans la tête des autres. C'est ce que j'ai toujours voulu : qu'ils ne m'oublient jamais, dans chaque seconde de leur misérable vie. Se souvenir de moi, le matin, le midi, le soir, à l'école, à la maison, dans le lit, sous la douche. Pleurer le mal enduré. Crier à la haine. « J'ai encore le VHS ; enfin, il est un peu taché de sang, mais il fonctionne très bien. Elle le tenait dans ses doigts, tu vois, quand la vie l'a quitté. Elle voulait encore le regarder, me montrer à quoi j'avais survécu. » Gorgée d'alcool, les pulsations de mon cœur restent toujours introuvables. Suis-je mort ? Est-il en train de parler au fantôme que je suis ? Edwin, oh, cesse de te confier, je n'en ai rien à faire. De ta mère, de ton VHS, de ton existence. Me regarde pas comme ça, je ne regrette rien. Je ne m'en mords pas les doigts. Tu veux voir mes ongles ? Ils ne sont pas rongés. « Je te vois les yeux fermés. À quoi bon te voir les yeux ouverts ? Je lui ai dit d'arrêter. Elle a pas écouté. Alors - » La bouteille se dérobe et la vie devient moins intéressante, soudainement. Elle est ma seule raison de ne pas partir sur le champs. Mon unique envie de ne pas l'envoyer se faire foutre ailleurs. « Alors, je l'ai égorgé. » Sournois, le rire. Comme s'il venait soudainement de remonter dans mon estime. Pour retomber de suite après, dans un souffle agacé. J'ai plus de temps à perdre, ici. Mais le voilà qui continue, lui et ses paroles démentes. Son regard toujours dans le mien. Noir et bleu, ça donne même pas une couleur différente. Le noir, il masque le bleu, et puis c'est tout. « Et si on allait chez moi pour le regarder ? Le VHS, pas le corps. Il est enterré, lui. » L'invitation serait presque attirante s'il ne s'agissait pas de son corps changé. Ma main, indélicate, se tend pour reprendre la bouteille. C'est terminé, les conneries. Le sourire s'évapore de mes lèvres. J'entreprends un manque de sentiment évident sur mon visage privé de lumière trop longtemps. Pierre tombale, sur le siège passager, mets moi des coups de pioche, plus rien n'y changera. « Tu m'offriras un café empoisonné avec ça ? Ou tu m'égorgeras, peut-être ? Je sais pas, t'as prévu quoi au programme ? » La moquerie suinte de mes mots. Ma main se pose sur la poignée de la porte qui s'ouvre en silence. L'air frais me donne mal aux poumons. « Je me fous de ton VHS et de toi. Tu es laid, Edwin, ton corps est grand et ton regard changé. Tu n'as plus ta beauté d'autrefois. La ville regorge d'âmes chastes. Je n'ai qu'à sourire pour en mettre un dans mon filet. Comme j'ai pu le faire avec toi. Tu te souviens ? Bien sûr que tu te souviens, tu serais pas là, sinon. » Soupir, mon pied retrouve la terre ferme, annonce le départ de la bête. « Je sais ce que t'as dans la tête, ça se lit dans tes yeux. Mais sois pas ridicule, t'es de la même lignée que moi. Égorger ta mère, c'était excitant, non ? »
Parasite, identique.
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeJeu 26 Déc - 16:56

Ça s'agite, dans les tripes ; les déboires de milles histoires et les rêves, sanglants, frétillent, qui se dandinent presque autant que des papillons. Ça cogne contre les parois, contre le foi et tout ce qui est là ; il n'y a pas de papillons, pourtant. Que des insectes gluants, des monstres minuscules, assez petits pour se glisser ici et là, et tout bouffer, en dedans. Edwin, il est rongé par la vermine depuis des années, maintenant. Du sperme maudit à clos quelques larves qui, tous différents l'un de l'autre, se sont transformés en créature obscène. Ils s'excitent comme des bêtes affamées, là, au fond de ses entrailles, lorsqu'il touche ses doigts, lorsque le passant, il passe ses doigts et reprend la bouteille. Il lui prend toujours quelque chose, celui-là. Une innocence, une bouteille qui sert de délivrance. Un peu de tout, un peu de rien. Qu'importe. Edwin le fixe en silence, fronce un peu des sourcils, le corps en tombe. Ça grouille partout, trop peut-être même, en dedans. Si bien qu'au fond, à la surface, il ne bouge même pas. Il ne bouge tout bonnement pas. « Tu m'offriras un café empoisonné avec ça ? Ou tu m'égorgeras, peut-être ? Je sais pas, t'as prévu quoi au programme ? » Le souffle se meurt, entre ses lèvres ; il est déjà mort, depuis longtemps. Il le fixe avec ses yeux morts ; ils sont sombres malgré les étoiles qui y brillent, comme si tout était éteint, depuis trop longtemps. L'électricité a été coupé. Le feu, noyé. Il n'y a plus grand choses à espérer. Le courant d'air de la porte, à demie ouverte, souffle les dernières étoiles. Il n'y a que le noir et la carcasse des cafards qui reluit un peu, maintenant, dans ses yeux bleus. « Je me fous de ton VHS et de toi. Tu es laid, Edwin, ton corps est grand et ton regard changé. Tu n'as plus ta beauté d'autrefois. La ville regorge d'âmes chastes. Je n'ai qu'à sourire pour en mettre un dans mon filet. Comme j'ai pu le faire avec toi. Tu te souviens ? Bien sûr que tu te souviens, tu serais pas là, sinon. » Il cligne des yeux, doucement. Les blattes cognent contre son coeur et essaient de se frayer un chemin entre ses côtes. Les larves coulent le long de ses veines, cherchent la sortie la plus proche. Les petits enfants, ils veulent rencontrer papa. Maman ne parle pas, pourtant ; maman se tait, tout simplement. Le passant, le père, a ouvert la porte, a le pied au sol, et prévoit partir, dans un certain moment. « Je sais ce que t'as dans la tête, ça se lit dans tes yeux. Mais sois pas ridicule, t'es de la même lignée que moi. Égorger ta mère, c'était excitant, non ? » Il ne répond pas. Il ne peut même pas ouvrir la bouche ; les enfants, ils sont tous là maintenant, dans sa gorge. Ça sonne comme un noeud ; un rat bien gras, certainement. Un rat aux prunelles sanglantes, simplement. Il finit par soupirer, lâche les souffles des bêtes un instant, le regard détourné. Il observe par sa fenêtre, un instant, avant de passer sa langue sur ses dents; ça goûte le sang, le fer, assurément. Le souffle est calme, presque grinçant, contre une porte frappée sans cesse par le vent ; Edwin calme les enfants, les détend un peu trop longtemps ; il entend le grincement de la porte, le claquement suivant.
Il bat des cils, un instant, troublé, qui sait, avant de tourner la tête.
Le voilà en train de s'éloigner, le passant.
Il s'en va, tout simplement.
Edwin passe sa langue sur ses dents, encore une fois, avant de quitter le véhicule tout aussi rapidement.
Les grillons hurlent, entre ses oreilles. Ils crient et il n'entend plus rien. Il ne sent que la texture du revolver, entre ses doigts. Le tremblement de ceux-ci, le souffle qui cherche le sol. « fais pas ça, attends. » Retour en arrière. Il les a déjà dit, ses paroles là. Edwin a ce sourire qui se dessine sur ses lèvres ; il sourit comme un enfant, et les lucioles brillent, dans ses yeux déments.
Les regards se croisent, le revolver se soulève, les coups cognent, contre les oreilles. Deux coups ; deux genoux. Il tombe comme une pluie d'étoile, avec quelques éclats de sang. Il tombe, les genoux foutus, hors service, maintenant.
Edwin, il a envie de pleurer ; il s'est entraîné si fort, pour ça. Il a réussi, comme un grand. Maman sera fière, en rentrant.
« J'ai dit d'attendre. » Il couine, comme une complainte, comme s'il l'accusait. Edwin sourit en même temps, pourtant. Il sourit, en s'approchant. Il est beau ; si beau, là, avec ce sang. On dirait une toile, une star de cinéma, même. Il pourrait lui faire des tonnes, des tonnes, oui, de compliment. « Tu veux venir le regarder, maintenant, le VHS ? » Il lui sourit, le dément, simplement.
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Barnabas Guivarch
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeVen 3 Jan - 20:40

Mes doigts glacés se referment sur la bouteille. L'espace d'un instant, j'ai la sensation d'avoir la force nécessaire pour la briser. Mais c'est trop facile. Si facile que je ne vois pas les coups venir. Fin si, je savais bien qu'il s'arrêterait pas là, l'autre taré. Ce doit être pour ça que j'ai quitté sa bagnole miteuse : pour voir où sont les limites. Les balles transpercent mes genoux, c'est à peine si elles s’arrêtent, malgré les os qui se brisent. À les écouter, ce serait comme couper du beurre resté trop longtemps sur la table. C'est du gâteau. Mais sur le moment, le plus douloureux, ce n'est même pas mes genoux broyés, non, ça reste presque supportable. Mes mains, elles ne se posent pas sur les filets de sang qui coulent comme les larmes d'un gamin. Elles préfèrent danser contre mes oreilles qui vibrent trop fort. Le cri qui fend l'air est un peu comme une perte de contrôle. Mes cordes vocales se déchaînent, s'acharnent, s'énervent.
Ce cri, il résonne même pas comme un appel à l'aide. C'est plutôt une sorte de menace. Un truc plein de rage, un peu dégueulasse et informe qui hurle jusqu'à l'autre bout de la planète.
Edwin, tu vas me le payer, sale gamin abusé de merde. Je vais te faire bouffer ton flingue et les balles qui vont avec. Tu mettras cent ans à le chier, ton putain de revolver. Tu chialeras des heures sur tes chiottes. Tu t'en sortiras pas si bien. Je coule, tu coules.

Sa silhouette fine s'approche. Je ne vois que les courbes de son corps immonde. J'ai les yeux dans les larmes, incapables d'apercevoir le moindre détail. J'ai le cœur qui bat violemment, moi qui pensait l'avoir perdu. J'ai reçu un grand coup dessus, un coup de poing pour le faire vivre à nouveau. Je me sentais bien mieux en cadavre, au final. Je suis un simple mortel comme ça. Je suis un pauvre con pris à son propre piège. Certains de mes cheveux sont collés à mon front, noirs corbeau. La coiffure lissé en arrière s'est faite faucher, elle aussi. Ça rend mon sourire et mon regard sombre encore plus dément qu'il ne l'est à la base, sans artifice. Lorsque je baisse les yeux, c'est là que je remarque la flaque de sang. Je ne le sens même pas couler contre mes jambes. La partie inférieure de mon corps est un légume. « J'ai dit d'attendre. » J'ai le sourire qui se fait plus grand, plus beau, plus fier. C'est de la nostalgie qui se fout sur mon visage, sans invitation. Je me retrouve encore une fois à genoux, comme devant mon oncle. Ah ! Ce bon vieux Gérard. Même une pute aurait pas voulu de lui : son visage était aussi laid que son prénom. Ça m'étonne pas qu'il se soit rattrapé sur les innocents. Eux, ils connaissent pas la question de beauté et de laideur. Ils comprennent rien à ce qu'il leur arrive, une gueule de bois permanente.

« Tu veux venir le regarder, maintenant, le VHS ? » J'ai les mains et les lèvres qui tremblent, à cause du froid et de la douleur qui se fait plus vive contre mes genoux. La terre s'insinue dans la plaie, doux serpent. À sa question, j'ai envie de répondre tout un tas d'insultes, quelque chose de grossier mais j'entreprends une autre technique, plus perverse. « ça va, mon ange, j'ai pas besoin d'un VHS pour me souvenir de toi. » Mon Ange, comme à notre première fois, je lui murmurai ça comme le faisait Gérard. Parce que je fais toujours tout comme ce connard. « Non, j'ai pas envie de t'oublier, je t'ai toujours quelque part, en moi, tu vois. Ta pureté, elle baigne dans mon âme. Je t'ai aimé, il fut un temps, si ça peut te rassurer. Lorsque ma main caressait ta peau trop douce, j'avais le cœur qui s'emballait. » Pause, le temps de cracher par terre et descendre un peu mes mains, pour y ouvrir ma braguette. L'entrejambe molle mise à nue. « Mais si tu veux la voir une nouvelle, vazy, regarde. Elle est juste moins grosse que la dernière fois mais c'est normal, tu me provoquais. » Sa jeunesse le rendait salope. Tout est de sa faute, entièrement de sa faute. Et même aujourd'hui, si mon pantalon et mon boxer se baissent légèrement, ce n'est que pour lui. Un rire brise le silence, à ce moment, j'ai peut-être envie, au fond, qu'il prenne ses couilles entre ses mains et me foute une balle entre les deux yeux. Recommencer mes crimes en fauteuil roulant, c'est même pas envisageable, de toute façon.
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: du monstre naît le dément (babou)   du monstre naît le dément (babou) Icon_minitimeDim 5 Jan - 15:44

La folie danse dans ses prunelles comme la mort contre le sol, à cet instant. Edwin, il a l'oeil fou, la folie trop grande et vive, dans ses yeux si vivement bleus. La carcasse du passant a fait naufrage, un si joli naufrage, là, contre le sol, et il ne peut s'empêcher de sourire. Il sourit alors que ses épaules, frêles, tressautent de sanglots, de tremblements incertains. Les larmes brouillent sa vision ; il est heureux, tant heureux de tout ce sang, là, au sol. Ses doigts se tendent une seconde pour toucher, pour se noyer, mais il les ramène vers lui ; non, pas maintenant. Il a tout le temps ; pas maintenant. Sourire sur les lèvres, il dévisage le corps qui pue, contre le sol. Le corps qui fait carcasse et qui coule de tout côté ; le sang est tellement plus beau que le sperme, s'évadant de son corps. C'est plus pur, même si le second est blanc. Le rouge, vif, agressant, est plus pur que le blanc, pour cette fois. Edwin, il a la folie qui est peinte, là, sur ses traits ; c'est Barbanas et ses coups de pinceau abandonnés qui ont peint un tel tableau, une telle oeuvre. Alors admire, admire, Barnabas, la folie que ton encre a bien pu créer. « ça va, mon ange, j'ai pas besoin d'un VHS pour me souvenir de toi. » Il couine, chouine, Edwin, sous les mots. Mon ange ; les paroles font échos dans sa tête et résonnent encore et encore, frappent contre ses pensées, éveillent les souvenirs. Il ne veut pas, non, se rappeler. Il ne veut pas se souvenir de son touché, de ses soupirs, de ses désirs. Le passant passe une fois, il ne revient pas. Il s'efface de la toile, après quelque pas. Edwin, il l'effacera complètement. Effacer le passant, effacer les souvenirs, créer le futur ; le voilà, le plan. Le foutu plan. « Non, j'ai pas envie de t'oublier, je t'ai toujours quelque part, en moi, tu vois. Ta pureté, elle baigne dans mon âme. Je t'ai aimé, il fut un temps, si ça peut te rassurer. Lorsque ma main caressait ta peau trop douce, j'avais le cœur qui s'emballait. » Edwin, il secoue la tête, là, vivement. Il n'en veut pas de ses mots, de ses obscénités. Il les a entendu une fois, il y a une éternité, il y a des années. Il les a entendu une fois, et depuis, l'enfant s'est évadé, perdu, cassé. Le passant, il a kidnappé l'enfant, il l'a poussé à devenir grand. Grand et vite, trop brusque, certainement. Barnabas, il a créé sa mort, simplement. Grimace de dégoût sur ses lèvres, quand le sexe est dévoilé, exposé. Vers de terre mou et flasque, il fait horreur. Edwin, il tend le revolver vers la carcasse au sol, les doigts tremblants. Y'a les insectes, les vers et les rats qui se battent, là, en dedans. Tous et chacun poussent le second, pour avoir la place de choix, pour voir la mort, la descente, simplement. « Mais si tu veux la voir une nouvelle, vazy, regarde. Elle est juste moins grosse que la dernière fois mais c'est normal, tu me provoquais. » Provoquais. Provoquais. Le mot, il fait écho, il frappe dans la tête, comme des coups de poing. Edwin serre les dents, presque douloureusement. Il l'observe et finit par rire, simplement. Un rire cassé, un rire ignoble, tellement laid qu'il ne devrait même pas exister. « elle est laide » Sourire au coin des lèvres, un coup de revolver. Rire, encore. il rit comme un fou, observe la verge qui, trouée, ne pourra certainement plus bander. Alors,il rit encore plus, tire encore une fois, parce que c'est tellement, mais tellement amusant. Pew. Pew. Pew. Le vers de terre, il n'est plus là. Il doit être de retour sous terre, certainement. C'est l'unique explication.
Il penche la tête sur le côté, le fou. Il fait l'innocent, l'enfant. « Elle s'est cachée ? » Et il rit, encore. Il rit, cassé, s'étouffe un peu avec la salive, peut-être.
Doux soupir, il parvient à se calmer.
L'autre, contre le sol, il ne fait que gémir. « T'es ennuyant. » Bam, encore une fois. Dans la tête, cette fois. Edwin, il risque quelque instant comme ça, le regard vague, à observer la dépouille. Il risque comme ça une éternité, qui sait, avant de prendre les pieds, et puis de tirer. Il tire, force et entraîne le cadavre dans la voiture. Siège de côté, on n'en voit pas les blessures. Il ne se préoccupe pas, non, des cris de la voisine, quand il monte le cadavre à l'étage. Le VHS, c'est bien tout ce qui lui importe.
Vêtements tassés, cadavre à ses côtés, c'est comme ça qu'il est trouvé, quand la police, elle en vient à arriver. Assis sur le canapé, le VHS jouant l'instant qui a tout changé.
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