Il entend les rires au-delà des étalages. Il entend qu’on se moque de lui comme à chaque fois qu’il arrive en ville. Le nez plongé dans le pack de bière dont le prix sera le plus avantageux, il écoute tout de même ce qui se dit par derrière. La station-service est petite. Les discussions s’entendent malgré les chuchotements. Marcus s’est toujours demandé si quelqu’un d’autre que lui s’en est un jour rendu compte, ou bien si les gens n’en ont juste que faire d’être entendu. Toujours les mêmes histoires, probablement qu’il devrait songer à faire colporter d’autre trucs sur lui, histoire de changer la routine qui s’installe autour de son nom. Peu importe. Marcus n’est pas là ce soir pour rire de la stupidité toujours plus impressionnante des autres. Puis il n’est pas seul. Il est avec Felipe. Rare sont ceux assez courageux pour se lier d’amitié avec lui, alors il n’a pas envie de faire peur au jeune à cause de sa funeste réputation. Bien que, Marcus se demande parfois si Felipe a tendu l’oreille une minute pour savoir ce qui se dit sur Marcus. Il devrait, histoire de savoir avec qui il traîne. Mais Marcus ne lui en touche pas mot. Egoïste, il l’entretient dans une certaine forme d’ignorance. Il préfère que le garçon ne sache rien de ce qui se dit, sauf que là, ces garçons à l’autre bout du magasin, ils parlent fort et ne disent pas des choses très sympa. Marcus s’est écarté de son ami, pour l’épargner au moins un petit peu pendant qu’ils font leur achats. Il jette un coup d’œil, l’adolescent traîne du côté des magazines, pour sûr qu’il doit être en train de jeter un coup d’œil dans un torchon pornographique. Ca le fait rire dans son coin d’y penser, il rit seul, discrètement sans chercher à se faire remarquer non plus. Puis le temps de choisir sa bière est écoulé, il n’allait pas non plus y penser cent ans. Il prend le produit et se dirige à la caisse bientôt rejoint par Felipe. On ne semble plus entendre de cafouillage dans le fond du magasin, puis Marcus y pense plus. Il ne pense qu’à partir de là pour picoler sur la jetée en faisant le con. « T’es sûr que t’as l’âge pour ça ? » demande t-il en se moquant. « M’sieur, vous devriez lui demander son âge. » recommande t-il en se moquant toujours. Evidemment, il sait que Fel est majeur, mais c’est drôle de lui faire perdre du temps à cause de son minois de gamin. Puis les autres arrivent, les idiots du fond. Ils arrivent à la caisse et à cause de la perte de temps causée par la blague de Marcus sur le minois de jeunot de Felipe, les idiots arrivent derrière et commencent à chambrer Marcus, ils déposent devant lui une boîte de préservatif avant de dire à haute voix. « Alors Lazarre, on a prévu de s’amuser. Faut se protéger, faudrait pas que tu refiles tes maladies au gamin. » De l’extérieur, ils ont presque copains. La façon dont le type passe son bras autour de Marcus, comme l’on enserre un vieux pote. Sauf que là, ils ne sont pas ami et Marcus le fait bien comprendre en retirant le bras de l’autre, il rit, ne se laisse pas faire et puis rétorque. « Pourquoi ? Ta mère a toujours pas guéri ? T’as qu’à les prendre, comme ça y’en aura sur place la prochaine que je passerais la voir. » Sans façon, il repousse l’objet. N’en veux pas. Puis, il paye tandis que l’autre commence à l’insulter. Il n’y prête pas attention, sa verve a éclaté. Pourquoi enchaîner ? « On s’reverra Lazarre, quand tu seras sans mignon. » Là encore, il ne fait pas attention. Il prend Felipe resté silencieux pendant l’échange par le bras et l’entraîner dehors. Plus loin, il s’excuse. « Ouais, oublie les. Ils sont cons. C’est comme ça depuis toujours. » Il hausse les épaules. Il sait pas quoi dire, ça a jeté un blanc, subitement.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Lun 22 Juil - 21:14
Tu as froid, là, au bout de tes doigts. Tu ne t'en soucie pas ; de toute manière, il fait toujours froid, là. La station service, elle pue le vice, elle pue la mort. Tu as le nez un peu retroussé, alors que tu es doucement, tendrement égaré. Tu ne sais pas par où il s'en est allé ; tu ne l'as pas observé. En fait, Fel, tu ne sais même pas ce que tu fais ici. Tu ne comprends pas, toujours pas, pourquoi tu es en sa compagnie. Parce que Marcus est plus vieux, et qu'un murmure qu'il est aliéné, dérangé. Le peu de mots prononcés, autrefois, t'aurais suffi pour te dévier de sa route. Pourtant, tu es là. Tu es là depuis des mois, en compagnie de cet incompris. Peut-être, quelque part, as-tu l'impression que tu te comprendras, si tu viens à le comprendre. Connerie. Il n'y a rien à comprendre de toute manière ; tu le sais, n'est-ce pas, Fel ? Ton âme est égarée, damnée. Ton bonheur n'est pas fait pour perdurer, pour exister. Illusion, douce illusion ; tu danses et valse, comme les vagues, sans réellement être quelque chose. Qu'importe. Tu es là, pourtant. Tu es là, le regard déviant, les oreilles sourdes aux conneries, pas loin derrière. Tu fais le sourd ; tu es si doué, si talentueux à ce jeu. Tu fais le sourd, le regard fixé sur quelque chose que tu ne devrais pas regarder. Putain de magazine de pd. T'as envie de grimacer; tu te sens juste frissonner. C'est d'une triste...triste réalité. Bah oui, mec, t'es pd. Bienvenue au coeur de la société. Derrière, ça ricane toujours ; une bande de dégénéré, des mecs avec lesquels tu traines parfois, tard le soir. Tu les connais bien, même, pour les avoir croiser deux-trois, au milieu de la nuit, dans une boite de nuit. Tu les connais, pour avoir assister à leurs conneries, pour les avoir encourager. Mais ce soir, tu joues à l'étranger. Ce soir, tu es en compagnie de Marcus. C'est la différence. Penche la tête, Fel, et lis donc le playboy. Fais l'aveugle, le sourd et le muet. Lis sagement, sans ressentiments. Ne sois rien ; ça ne fera pas grand changement, de toute manière. Ricane tout bas, t'es doué pour ça. Marcus a bougé. Tu le vois, du coin de l'oeil. Tes prunelles caressent de nouveau la couverture des pds, et puis, tu enfouis le playboy dans ta poche arrière, pour faire bien masculin. Tu avances d'un pas lent, trop confiant et con, pour aller rejoindre ton ami. Tu l'écoutes à peine parler, tu souris à ses conneries, tu grommelles une réponse. Le mec paumé derrière le comptoir t'observe avec de grands yeux ; tu le connais, tu lui as déjà foutu la tête dans les chiottes. Malgré les bêtises de Marcus, il te carte pas. Il se souvient même pas du magazine, là, dans ton dos. Il se chie dessus, en fait. L'idiot. Le con. Tu rigoles. Et puis, tu rigoles plus. « Alors Lazarre, on a prévu de s’amuser. Faut se protéger, faudrait pas que tu refiles tes maladies au gamin. » Non, tu rigoles plus. T'as autant envie de chialer que le mec en face de toi, en fait, et t'es incapable de tout mouvement. Tu restes là. Tu bouges pas. Marcus parle. Tu comprends pas. Tu fais le mec qui s'en soucie pas. Tu prends la bière d'un main, sans observer les mecs. Parce que t'as eu peur ; comme un con, t'as eu vachement peur, et quelque part, t'as l'impression qu'ils le verront, au fond de tes prunelles. Alors, tu restes là. Tu bouges pas, et tu attends. T'attends mignon, à peine, et puis vous vous en allez. Tu comprends pas ; tu cherches pas à comprendre. En fait, tu sens la rage, en toi, qui se mêle à la peur. Tu trembles un peu, à peine ; tu sais pas pour lequel des deux. Un mélange, certainement. Tu détestes Marcus, là, maintenant, pour tout ça. Il fait froid, dehors. Faut dire, les vagues frappent tout près, un peu comme les mots de cet idiot. Tu observes les bières, dans tes mains. Tu rages, tout bas. « Ouais, oublie les. Ils sont cons. C’est comme ça depuis toujours. » Marcus hausse des épaules. Tu grommelle tout bas. Tu sais faire que ça, après tout. En fait, tu sais pas pourquoi, mais avec Marcus, t'es juste comme ça. Incapable de faire ta pute, de faire ton grand frais, et puis de lui faire croire. Parce que Marcus, mine de rien, il est roi dans l'art de faire croire. Marcus, il voit, peut-être, quelque part. En tous cas, c'est l'impression que t'as. T'as l'impression, au fond de tes tripes, qu'il verra, si tu fais le con, devant lui. Alors tout bonnement, tu réponds. « Les cons ont souvent raison. » C'est petit. Ça veut tout dire, et puis rien à la fois. C'est un soupir au travers de tes lèvres. Tu lèves la tête, sans observer Marcus. Tu passes tout droit, pour observer les étoiles. Elles sont belles, ce soir, mais il fait froid. Ouais, il fait froid, en dehors et en dedans. Tu ricanes encore, tout bas. Tu ne sais pas. Tu ne sais rien, avec Marcus. Tu ressembles à un débutant, à côté d'un professionnel du mensonge comme lui. T'es tout petit. Tout soumis. Tes doigts épousent une bouteille, le bouchon s'évade. Tu prends une gorgée, des gorgées, pour oublier, avant de marcher. Tu lui fais un signe de tête, là, léger, avant de t'en aller vers les escaliers qui mènent tout en bas des falaises. Et pourtant, tu fais que quelque pas, là bas. Tu fais quelques pas, en descendant, et puis tu t'arrêtes. Tu comprends une gorgée, et puis tu dis. « Dis, Marcus. T'as peur de la vérité, mec ? C'pour ça, tout ça ? Ou alors, juste un jeu, comme ça, pour le plaisir ? » T'aimerais savoir. T'aimerais comprendre.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Jeu 8 Aoû - 17:54
« Les cons ont souvent raison. » Il grimace. Il sent le rictus se former sur son visage face aux paroles de Felipe. Felipe ne remarque pas, Marcus se tient derrière lui, le soir est trop noir. La grimace de Marcus passe inaperçu. Pourquoi une telle réaction ? N’est-il pas du genre à ne s’offusquer de rien ? Seulement là, il n’a pas compris ce que voulait dire Felipe. Il n’a pas compris ce soupir qui devrait pourtant être lourd de sens. Marcus aurait du le comprendre. Peut-être plus tard, quand il sera moins agacé par les garçons de la station-service. Il parait calme, mais à chaque fois qu’ils apparaissent, c’est une épreuve de plus pour le sang froid de Marcus. Personne ne le sait. Personne ne sait rien de toute façon. A cet instant, c’est Felipe qui tracasse Marcus. Il aimerait comprendre le sens de sa phrase, puis pourquoi est ce que le garçon est toujours d’humeur aussi changeante avec lui. C’est bizarre. Il l’observe lorsqu’ils marchent en direction des falaises, il est silencieux, pensif. Marcus pense aussi, il se demande depuis quand ils se connaissent, comment en sont-ils arrivé à cette soirée à passer au pied des falaises, puis parce qu’il n’aime pas les longs silences, il arrête d’y penser et se dit que ça a du venir comme ça, après tout on s’en fout du comment, c’est le résultat qui compte non ? Il hausse les épaules pour lui-même. L’incident de la station est oublié. Il fait toujours ça rapidement : oublier. Marcus n’aime pas se ressasser de vieux souvenirs, les bons comme les mauvais en les ponctuant d’éternelles interrogation comme le fameux « et si ? ». Marcus est marginal à Douvres car contrairement à sa population, il ne vit pas dans le passé. Il aime le présent et le présent maintenant, c’est de se demander s’il arrivera à descendre plus de bière que Felipe, si c’est lui qui arrivera à raconter la blague la plus cochonne, ou alors lequel arrivera à se jeter à l’eau alors que celle-ci doit frôler les températures polaire. Il s’imagine très bien la situation tiens’ Il se voit, lui et Fel encore de courir vers la mer pour revenir fissa. Il rit. Son rire résonne. Un rire incompris. Le silence règne depuis plusieurs minutes, ce rire n’a rien à faire là mais voilà, Marcus pense à autre chose. Marcus se dit qu’il passe une bonne soirée maintenant, il ne se préoccupe pas de Felipe qui fait la gueule. Il se dit que de toute façon, il arrêtera à un moment, quand il sera bourré. Ils marchent et parviennent presque au bas de l’escalier quand l’adolescent se stoppe freinant Marcus dans sa marche. Sur le coup, il se demande s’il voit assez clair pour avancer. « Dis, Marcus. T'as peur de la vérité, mec ? C'pour ça, tout ça ? Ou alors, juste un jeu, comme ça, pour le plaisir ? » Il ne comprend pas la question. Encore. Enfin, ce qu’il ne comprend pas c’est ce qu’elle vient faire là alors que Marcus réfléchit à comment ils pourront se comporter en gamin déraisonnés pendant les prochaines heures. Puis il se rappelle, la station. Dire que Felipe est resté bloqué sur ça. Marcus sourit. Il fait son sourire moqueur, celui de quand il s’amuse, de quand il se moque, de quand il donne une leçon de vie. Il glisse les mains au fond de ses poches. « C’est quoi que tu appelles « tout ça » ? » demande t-il pour mieux comprendre la question, pour avoir un meilleur aperçu du nœud qui trotte dans la tête de Felipe. « Tu sais, la vérité c’est jamais que ce que les gens croient et je peux leur faire croire ce que je veux. Pourquoi j’en aurais peur ? Faut pas se prendre la tête, la vie c’est juste de la marrade. Tu dois juste te marrer assez avant de passer l’arme à gauche, histoire de crever heureux t’vois ? Ah merde. Je me met à philosopher, file moi une bière que je ferme ma gueule. » ordonne t-il en riant, à moitié seulement. A moitié parce que son rire a l’air vrai, mais qu’en vérité, il aimerait bien comprendre lui aussi pourquoi il éprouve tant de plaisir à tromper Douvres. Peut-être pour voir jusqu’où la bêtise humaine est capable d’aller. Peut-être. Ils ont repris leur marche. Ils rejoignent la plage. Marcus enlève ses pompes pour sentir le sable fin. Il repense à la question de Felipe. « T’as jamais été dans une situation où donner raison à quelqu’un qui t’emmerde te rend plus fort que lui ? Comme quand t’es petit, que t’as une amoureuse et que les autres garçons se moquent de toi parce que t’es faible maintenant, quand tu leur répond que ouais, t’es faible mais que toi au moins t’es maqué. Bah c’est un peu pareil. Je leur fait croire qu’ils ont raison et finalement, les commérages perdent leur valeur. Tu t’sens plus fort, parce que toi t’as pas besoin de ça. »
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Lun 12 Aoû - 16:56
Marcus sourit ; au creux de tes poings, un picotement te prend. Tu as envie de le frapper, de lui faire regretter cet air quelconque qu'il a sur les traits ; on dirait que soudain, il te prend comme un enfant. Il te voit comme un enfant, et tu n'aimes pas ça. Tu le détestes, là, brusquement, pour avoir cette lueur, au fond des yeux, comme s'il devait t'expliquer la vie. Tu te détestes toi-même pour avoir poser la question. T'as envie de détourner les prunelles, soudainement, et d'oublier tes questions. De les laisser là, sur le bord de la route, et puis de descendre tout en bas, complètement, de mêler tes pieds au sable et, un instant, encore, toujours, d'oublier. D'oublier à quel point tu peux être compliqué, et lui, celui-là juste là, en face de toi, si simple. Tu l'aimes pour ça, Marcus, tout autant que tu le détestes. Parce qu'il détient quelque chose que tu comprends pas, et qui pourtant, au fond, pourrait tant de faire du bien. Tu soupires, les lèvres collés à ta bouteille de bière, l'envie aux tripes de la vider pour t'envoler. « C’est quoi que tu appelles « tout ça » ? » T'hausses des épaules. Tu sais pas ; tu sais plus ; t'as fait le ménage brusquement, et tes questions, tes interrogations, tu les as balancés par la fenêtre. Tu pourrais te retourner, descendre en bas, complètement, mais tu restes là, comme ça, face à lui, attendant. Attendant le temps. « Tu sais, la vérité c’est jamais que ce que les gens croient et je peux leur faire croire ce que je veux. Pourquoi j’en aurais peur ? Faut pas se prendre la tête, la vie c’est juste de la marrade. Tu dois juste te marrer assez avant de passer l’arme à gauche, histoire de crever heureux t’vois ? Ah merde. Je me met à philosopher, file moi une bière que je ferme ma gueule. » Et tu le fais ; tu lui en fous une entre les mains, pour qu'il boive et arrête de parler. Il fout le bordel dans tes pensées, au lieu de t'aider. Marcus fait tout le contraire, littéralement le contraire de ce que tu fais, en fait. Il enfonce le clou, au lieu de le cacher sous de jolis mouvements, de jolies paroles. Il fait tout le contraire de toi, Marcus, et ça t'intrigue, tout autant que ça te fout les boules, en fait. T'as les sourcils froncés, une boule au fond des tripes ; tu comprends plus rien, et ça te met dans une rage des plus pathétique. Tu te retournes, et puis tu reprends le pas. Tu t'éloignes, là, descendant les marches. Tu descends en enfer, oui, et c'est la mer qui t'attend, tout en bas, celle qui a pris ton père. Un frisson te prend, lorsque tu sens la caresse trop fraîche du sable, entre tes doigts de pieds. Tu aurais du mettre des souliers, et non pas des tongs. Tu détestes les tongs, en plus ; ça fait salement gay. Tellement...tellement gay. Putain, t'es pd. Pénible fatalité à laquelle tu ne peux échapper. Tu secoue la tête ; t'es con de penser comme ça. Tu penses pas, d'habitude. Lassé, tu te laisses tomber sur le sable, celui-ci se glissant dans ton froc, super charmant. Tu grimaces, et puis sans un certain inconfort. Le playboy. Sourire sur les lèvres, masque fendent bien en place, tu le prends, et puis t'observes les images. Marcus casse le tout, encore, en parlant. « T’as jamais été dans une situation où donner raison à quelqu’un qui t’emmerde te rend plus fort que lui ? Comme quand t’es petit, que t’as une amoureuse et que les autres garçons se moquent de toi parce que t’es faible maintenant, quand tu leur répond que ouais, t’es faible mais que toi au moins t’es maqué. Bah c’est un peu pareil. Je leur fait croire qu’ils ont raison et finalement, les commérages perdent leur valeur. Tu t’sens plus fort, parce que toi t’as pas besoin de ça. » Tu comprends pas ; tu comprends rien. C'est comme... dire oui, t'es pd, quand on se moque de toi, parfois. Oui, parfois tu fais la rigolade. Tu bats des cils, à la blague, la grosse blague, et tu joue la grosse tapette, juste pour rire, pour faire le con comme les autres. Mais c'est juste pour faire comme les autres, rien d'autre. T'as peur, au fond de toi, et tu fous tes mains sur le cul d'elsie, pour prouver le contraire. Tu mates un magazine porno sur la plage, pour prouver le contraire. « Non, jamais. » Ta voix est brusque, beaucoup trop brusque. Tu coupes la conversation tout bonnement, radicalement. « Laisse tomber cette connerie. Viens ici, plutôt, et mate moi les nibards de cette fille, tu veux. » Tu lui lances un regard, comme ça, et tu fais bouger le playboy dans les airs, pour attirer son attention. Puis, tu le laisses retomber sur tes genoux, la bière à la main, et tu prends quelques gorgées, encore, en observant les merveilleuses photographies. Ton regard est terne, pourtant, lorsque tu observes les sourires lubriques et coquins des jeunes femmes. Un masque ne suffit pas, pour ça.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Dim 18 Aoû - 7:09
Il comprend. Marcus comprend que jamais Felipe ne le comprendra. Trop différent l’un de l’autre. L’un ne pense qu’à rire, qu’à profiter de tout, qu’à être heureux. L’autre pense certainement trop, trop pour être heureux. C'est dommage. Trop égoïste, trop peu désireux d'attraper la maladie de la tristesse, Marcus n'en parlera pas de cette impression. Muet, ou presque. Il répond à sa question par d'autres questions. Marcus essaie de comprendre alors il pousse la réflexion plu loin en espérant faire parler Fel. Peine perdue. Il essaie d'expliquer quelque chose à Felipe pour l'aider. Peut-être que si Felipe comprenait un peu mieux Marcus, peut-être qu'il irait mieux ? Alors Marcus essaie de parler, toujours pour mieux comprendre. Sans succès, alors il cherche à fermer sa gueule par le biais d'une bière. Peut-être que les choses viendront d'elles même avec une bonne bouteille, peut-être pas. De toute façon, il s'en fout. Il ne persévère pas, jamais. Ça ne lui ressemble pas de trop se prendre a tête pour une histoire de compréhension. Si la soirée est bonne et qu'à la fin, ils ne sont pas en train de s’entre-tuer alors Marcus pourra considérer que les choses se passent bien et qu'il n'y a pas besoin de mieux se comprendre. Si les choses se passent bien, il ne cherche jamais plus loin. Ils parviennent à la plage, ils s'asseyent dans le sable, ils ne parlent pas. Felipe a les yeux rivés sur son playboy, ce que Marcus trouve chiant sur le coup parce qu'un magazine de charme ça se regarde quand on est seul et prêt à se branler, autrement ça manque d'intérêt. La légende du mal en rut, très peu pour lui, d'ailleurs ça le surprend de Fel, mais il le connait si peu au final qu'il ne pose pas de question. Puis le silence qui s'entrecoupe du bruit des vagues. Voilà, c'est chiant. Marcus veut secouer Felipe dans tous les sens pour lui dire d'arrêter de faire la gueule mais il doute de la réussite de cette entreprise. La violence n'a jamais servi qui que ce soit. Alors il parle. Il comble ce silence si désagréable à ses oreilles par de nouvelles questions, il souhaite dire le mot qui fera réagir son ami. Toujours pour mieux comprendre avant d'abandonner cette entreprise stupide qui est celle de comprendre. « Non, jamais. » La réponse est brusque, probablement que Marcus a mis le doigt sur un truc. Ce ton lui déplait mais il apporte quelque chose à Marcus alors il ne s'en offusque pas. Il tente presque de rire pour détendre l'atmosphère. Il tente seulement, parce que si le rire n'est pas sincère alors il n'y arrive pas. Il n'a pas le temps de répondre, le sujet change trop vite, ça paraitrait pas naturel de continuer à poser des questions. « Laisse tomber cette connerie. Viens ici, plutôt, et mate moi les nibards de cette fille, tu veux. » Il grimace en regardant le magazine s'agiter dans les airs. Il souffle. Ce genre de presse, c'est bon pour passer dix minutes aux chiottes quand y'a vraiment rien d'autre qu'un bout de papier pour s'exciter. Il n'aime pas. Il hoche la tête. « Nan c'est bon, je te le laisse. T'as l'air d'y tenir à ton jouet et si je feuilletais ce truc, je devrais dire adieu à ma réputation de pd de la ville. » Il picole. Après tout, les bouteilles sont là pour ça. Puis ce foutu silence qui va revenir, il le sent. Il tente de se concentrer sur le bruit des vagues. Dans ces moments, il parvient à se convaincre qu'elles sont une douce musique qui le sauveront de ce calme qu'il déteste tant. « Sinon mec, t'as envie de faire un truc en particulier plutôt que de te frotter la queue avec ton magazine ? Je pensais m'foutre à la flotte voir si elle est si froide qu'elle en a l'air. . » Il propose, certainement en vain. Quelqu'un de sérieux répondrait qu'ils vont chopper la mort s'ils foutent un pied là dedans, mais la mort, Marcus danse avec. N'est-elle pas celle qui l'aurait mis au monde selon les dires ? Toujours selon les dires ? Il n'a pas peur, il ne pense qu'à s'amuser, se détendre, ne pas se prendre la tête. Et puis, si ça se passe pas il continuera à boire de la bière jusqu'à s'endormir là, sur le sable.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Lun 26 Aoû - 16:01
Tu es lamentable, Felipe. Elle te colle à la peau, la terrible lamentation, alors que tu es là, juste assis, les joues giflées par le froid. Il t'agresse, le froid, te rappelle à quel point tu peux être lamentable, lorsque tu oses t'y mettre. Il cogne fort, le froid, toujours et éternel, contre ta peau, alors que tes doigts sont crispés contre ton magazine et ta bouteille de bière. Tu bois, toujours, encore, pour oublier ce que tu observes, pour essayer de peindre un masque sur tes traits, sans réellement y arriver. Tu as honte, au fond de tes tripes. Tu as envie de vomir, pour observer ces poitrines trop grosses, ces lèvres trop pulpeuses. Il n'y a rien, là-dedans, non rien la dedans qui puisse te plaire, ou alors éveiller l'envie en toi. Mais tu crois, naif, con, que tu pourras aimer, un jour, peut-être avec une nouvelle gorgée, ou alors les années. Tu crois, de toutes tes forces en plein, que tu pourras, oui, que tu pourras un jour être comme les autres, comme Marcus peut-être, et réellement aimer les dames. Mais les gorgées ne font rien, elles ne changent rien, et tu restes là, la bouteille à la main, l'envie de gerber en fond des tripes, et le malaise grandissant, au fond de toi. Le sable, encore humide de par les vagues, refroidit ton cul et puis ton âme. « Nan c'est bon, je te le laisse. T'as l'air d'y tenir à ton jouet et si je feuilletais ce truc, je devrais dire adieu à ma réputation de pd de la ville. » Tu grimace. ta tête se penche vers l'avant, et un sourire prend place, sur tes lèvres. Il est bien triste, ce sourire. Il fait un peu pitié, même, là, caché derrière tes cheveux, caché de tout. tu te trouves un peu plus lamentable, face aux paroles de Marcus. Car même en essayant de ressembler à un hétéro, tu ressembles à un grand imbécile. Marcus préfère encore avoir l'air d'un pd que de te ressembler, en cet instant. Tu ne sais pas réellement c'est quoi le pire, dans tout ça. Tu grommelles tout bas. Le bruit des vagues, intense, semble rire de toi. Doucement, ou alors brusquement plutôt, tes jointures deviennent blanches, contre ce foutu magazine. Ce foutu bout de papier, laid et vide, tout comme toi. Que des images pour plaire, que des images pour faire croire. Tu n'es qu'un putain de magazine porno, au final. Triste réalité. « Sinon mec, t'as envie de faire un truc en particulier plutôt que de te frotter la queue avec ton magazine ? Je pensais m'foutre à la flotte voir si elle est si froide qu'elle en a l'air. » Tu décolles tes prunelles des seins trop gros pour être vrai, observant l'eau qui danse, sous vos yeux. Elle est douce, sa danse, et pourtant, tu as l'impression qu'elle pourrait tout prendre de toi. Un non ne tarde pas à prend place, au fond de tes tripes, et pourtant, tu ne dis rien. Tu ne dis rien, et tu observes l'eau qui danse. Quelques secondes passent, alors que tu finis ta bière, perdu au travers de pensées qui n'existent même pas. Au final, tu finis par te redresser, le magazine pendu au bout de tes doigts. Ta bière, déjà vide, se perd contre le sable, s'en remplit légèrement. Tu n'y prête pas attention. « Ouais okay. » C'est un léger souffle, alors que tu fais quelques pas, vers l'eau, en lui lançant un léger regard, à Marcus. Tu te sens calme, étrangement. D'un pas dansant, tu te démarres de tes souliers un à un en appuyant sur les talons. Tes chaussettes suivent le même traitement, tout comme tes pantalons. Tu gardes ton boxer, pourtant, en allant vers la mer. Le magazine pend toujours au fond de tes doigts. Tu l'agrippes sournoisement et, peut-être sous une impulsion cachée, tu en arraches les pages une à une pour les envoyer à la mer. Tu ne manque que les bouteilles. Mais ça, on ne peut pas réellement appeler ça des bouteilles à la mer. Un regard derrière te suffit pour voir Marcus se ramener en courant, nu comme un vers dans son cas. Tes prunelles se ferment avec insistance. « ah putain marcus, viens pas te plaindre si tu t'en perds les couilles, mec. » Tu ricanes tout bas. Il est brisé, ton ricanement. Serré par quelque chose, peut-être la honte d'avoir vu, ou alors celle de vouloir en voir encore plus. Tu ne sais pas réellement. Tu restes juste là, debout dans l'eau, le boxer qui se fait mouiller lentement, de par les vagues.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Mar 27 Aoû - 20:20
Le vent commence à être froid, glacial. Cela ne l’effraie pas pour autant. C’est l’heure d'y aller, Marcus est là depuis un bon moment à observer les vagues. Sa bière est terminée, elle lui tient à peu près chaud au corps, il n'y a rien à craindre. C’est le moment de lancer des paris stupide, ou des jeux dangereux. Marcus aime s’amuser. D’un côté, il ne sait faire que ça et même si Felipe n’a pas décoché un mot depuis qu’ils sont sortis de la station service, il ne va pas se priver de quelques minutes de complète irresponsabilité. Assis, là sur le sable, il ne cherche qu’à savoir quand il aura la motivation de vivre la seconde à fond et de profiter du trop de sérieux de Felipe pour lui faire faire autre chose que de réflechir, lui faire faire quelque chose d’irresponsable, pour changer. Alors il propose cette idée débile, celle de se foutre à la mer alors qu’elle doit être gelée et que l’on frôlerait la mort à y tremper un orteil. Du résultat, il ne se soucie que très peu. Marcus propose et quelques instants après Felipe se lève et murmurre « Ouais okay. » . Il s’avance vers la mer alors que Marcus lui a toujours le cul collé au sol. Il regarde, sans rien dire, sans rien ajouter. En fait, il a un peu l'impression de voir Fel en transe et tout ce qui trotte dans sa tête, c'est " mais what the fuck ? " Puis finalement, il ne pense plus rien. De voir Fel qui se désappe, il se dit que peut-être, ils sont en train de jouer à celui qui sera à la flotte en premier, et ça, Marcus l'aura pas tilté alors il doit rattrapé le temps qu'il perds. Quelques secondes suffisent, ses vêtements volent. Le tee-shirt, puis pour le bas, il fait ça sans aucune classe, tout part, le boxer, le froc, les chaussettes, tout sans même se dire que se balader la queue à l'air pourrait être déconseillé. Puis il se lance dans la course, le vent lui frappe le visage mais cela ne suffit pas à le ralentir, il 'a l'air con mais s'en moque totalement. Il rit en courant, passe devant Fel qui saccage son magazine puis se jette à l'eau, tout simplement. « ah putain marcus, viens pas te plaindre si tu t'en perds les couilles, mec. » Il l'entend à peine mais comprends et rit avant de répondre. « t'en fais pas mec, si j'ai trop froid, je pisserais pour me réchauffer » Il rit, à nouveau face à sa connerie. L'eau est bel est bien glacée, le courant sur lui donne l'impression d'être lacéré de toute part par des centaines de petits couteaux, mais Marcus n'a pas mal, au contraire, la situation le fait rire, l'aide à se sentir vivant, il manquerait presque que les vagues soient un peu plus forte, ainsi on aura droit à combat à corps à corps contre la nature. Il adorerait, se battre contre plus fort et se sentir vivant. Elle l'emporterait, mais là, Marcus se réveille et ne se laisse pas faire, il observe Fel qui ne bouge pas. « allez, tu le fais d'un coup, elle est plus aussi froide une fois que t'as tout dedans. » Il l'encourage à venir un peu plus loin puis se décide à venir de lui même, le vent, les vagues, de toute façon il commençait à aller trop loin alors autant se rapprocher de la rive. « allez, tu vas prendre racine s'tu continu. on va là bas, on peut faire de beaux plongeons si l'on grimpe sur les rocher » Marcus pointe le vide du doigts, si on le suit, on aperçoit la brume, l'horizon, rien. Il se demande si Fel va le suivre mais il sait qu'ils sont là les rochers, il sait que de là bas, on peut sauter à l'eau et s'amuser, il l'a déjà fait. tout ce qu'il y'a à faire, c'est d'oublier le froid et de nager. Il tente de le motiver, au moins pour le décoincer et puis parce qu'il a l'impression que Fel se s'amuse pas assez. Il attrape alors son bras, le balance à la flotte pour que ce soit fait. Une fois à l'autre, on s'habitue t'façon. Marcus rit. « t'as juste à me suivre » Il le répète, il veut y aller puis au pire, il ira seul. De quoi aurait-il peur ? De rien, c'est bien le fond du problème. S'il savait combien la mer peut être dangereuse.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Lun 2 Sep - 15:11
Tu souris, à peine. Le rire de Marcus est frais, là, au creux de la baie. Il caresse ta peau, tire sur ton slip, un peu. Il te force à te mettre à nu, dévoile ce que tu es réellement. Il fait toujours ça, Marcus, sans réellement le savoir. Tu n'as pas la force, non, tout bonnement pas la force, avec le grand Marcus, de jouer au petit con. Tu le fais toujours quelques minutes, un peu du moins, pour te faire bonne impression, pour te donner bonne impression, mais rapidement, rapidement, il n'y a plus rien. Qu'un sourire, sur tes traits, et puis le rire de Marcus, dans les airs. Le rire de Marcus, qui ne touche à rien, qui ne peut être attraper. Marcus, au fond, c'est synonyme de la liberté. Marcus, c'est la vie qui sait planer. « t'en fais pas mec, si j'ai trop froid, je pisserais pour me réchauffer » Y'a un souffle là, vrai cette fois, entre tes lèvres. Tes yeux se lèvent vers le ciel ; t'observes, là, au travers des nuages abandonnés, les étoiles qui se mettent à miroiter. Ton sourire fait écho contre les vagues, les caresse tendrement, les cajolant. T'avances un peu, toujours, pour suivre Marcus, doucement. L'eau est froide ; c'est l'écho de ton âme, la chaleur de ta haine, là, contre tes traits, contre ta vie. Tu grimaces tout bas, sans dire quoique ce soit. « allez, tu le fais d'un coup, elle est plus aussi froide une fois que t'as tout dedans. » Et Fel, tu grimaces. Tu grimaces, sous les mots de Marcus. L'insulte reste pris au travers de ta gorge, et puis tu t'avances doucement. Tu l'écoutes, Marcus, parce que c'est bien le seul qui dit quelque chose de bien, de cohérent. C'est bien le seul, oui, dans la foulée, qui au travers de sa connerie, apaise un peu tes maux. Alors, ta peau se glace, ton âme se meurt. T'avances encore, et ton égo s'enterre, se fout sous terre. Et ton masque, bah, il se glace, là, comme le bout de tes doigts de pied. « allez, tu vas prendre racine s'tu continu. on va là bas, on peut faire de beaux plongeons si l'on grimpe sur les rochers » Tu grommelles, là, tout bas. Et pourtant, y'a un foutu rire, un rire, là, en même temps. « roh ça va, j'arrive ducon » t'as un sourire, sur tes traits. Un sourire d'enfant, un sourire vrai. Marcus, il comprend pas. Marcus, il entend pas. Marcus, il agrippe ton bras, comme ça, et puis il te fout à la flotte. C'est comme une nouvelle naissance ; c'est le masque qui se fracasse, et l'air qui envahit tes poumons, brusquement. L'eau que tu crache un moment, avec douleur, et pourtant, avec douceur. Tu ris, tout bas. Tu ris, pour que tout parte. Les pages du magazine, elles nagent, tout autour toi. Tu les éloignes du bout des doigts. « t'as juste à me suivre » Tu hoches de la tête, les larmes de la mer le long de ton corps. T'oses de la tête, presque nu soudain, avec ton caleçon blanc qui est devenu transparent. T'y penses pas, pourtant. Tu le mate pas, pourtant, Marcus dans sa nudité. Parce que c'est Marcus, et c'est la liberté. La liberté, tu ne peux pas la toucher. Ça a toujours été ainsi limité. T'es même pas capable de la voir. Aveugle. « c'bon, je viens. calme toi, mec. » Alors...alors ils nagent. Alors tu nage, là, en le suivant. C'est vide, là bas, tu vois pas. T'avances, et les vagues ont horreur de toi. Elles te mordent, te giflent, te bouffent. Et toi, tu tombes. T'as beau nager depuis des années, t'as soudain l'impression de faire la guerre. De te perdre, là, en pleine mer. Tu le suis, là, comme ça, Marcus, parce que c'est la seule chose que tu vois. La seule chose que tu crois. Tu le suis, Marcus, et tu ne sais pourquoi. Tu crie, tout autant que tu bois. « MARCUS » Mais il n'entend pas. La mer avale tes mots. Elle te rend muet. Tu crie encore pourtant. « Marcus ! » T'as envie de lui dire. T'as envie de le gueuler, de le dire à voix haute, pour une fois. Mais Marcus, il avance encore. Vous avancez encore, et les voilà, les rochers. Les rochers déchaînées. Marcus, il rigole et il parle, les épousant, et toi, les bras ballants, tu dis. « Marcus, j'suis pd. » c'est sorti, comme ça. Balancé, déchiré. T'as les poings serrés, et puis les couilles gelées. La respiration coupée; tu l'observes, là, carrément mouillé, carrément abandonné, parce que t'as envie de l'entendre. De l'entendre dire que ça importe peu. Que c'est des conneries. Et puis, surtout, t'as envie de le croire, Marcus.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Sam 7 Sep - 17:34
Elles le frappent au visage. Les vagues. Marcus sent chacune d’elles qui passent et à chaque fois qu’elles l’engouffrent, il ressort la tête de l’eau, frais et fort comme si s’agissait d’une bonne rasade plutôt que d’une gifle. A penser qu’ainsi, la mer donne de sa force au jeune homme. Il s’agite dans l’eau glacée pour se tenir chaud, lorsqu’il ne parle pas, il respire, souffle une fumée glacée et s’en amuse. La mer quelque peu agitée ne l’effraie pas. Elle est sa vieille amie, loin d’elle l’idée de le blesser. Le cœur de Marcus ne s’empresse pas à la pensée d’un éventuel risque, lui, ne pense qu’à partir s’amuser. Il se sent vivant. C’est elle qui le fait se sentir comme ça. Malgré le froid, les frappes, la presque-impression de se noyer, il sent la vie qui coule en lui et s’il tient à y emmener Felipe, c’est parce qu’il veut que lui aussi ressente tout ça, la jouissance d’être vivant. D’être au cœur de la nature, et de respirer, simplement. De se sentir vainqueur face aux vagues. Oui, il souhaite le partager. Mais Felipe n’avance pas, du moins pas aussi vite que Marcus. Il fait son chemin doucement ce qui impatiente le jeune homme trop égoïste pour comprendre. Alors il l’appelle, sans prendre le temps d’écouter une réponse. Marcus appelle et ne donne pas son temps à son ami, il l’entraîne à l’intérieur des flots, lui mettre la tête sous l’eau, même pas deux secondes, il n’est pas fou. Marcus n’est pas adepte de ces jeux où l’on doit maintenir la tête des autre jusqu’à l’asphyxie. Il fait juste le premier pas, puis l’observe après un court instant sortir de l’eau. L’envie de demander comment il se sent le traverse, mais c’est bref, il ne le fait pas. Il se remet en quête de ses rochers, assez haut pour plonger. Il appelle juste à nouveau Fel à le suivre. « c'bon, je viens. calme toi, mec. » Il l’entend, avec un léger rire dans fond de sa voix, ce qui le fait sourire en dedans, l’assure qu’il n’y va pas trop fort et que sans faire vraiment attention, quelque part il sait ce qu’il fait. Ils nagent, l’un derrière l’autre. Toujours rien à l’horizon, Marcus marche à l’instinct. Depuis toujours, il choisit, agit avec ses tripes. Jusque-là, il ne peut pas dire que cela ne lui aura pas réussi donc il continue, regarde de temps en temps si Fel le suit bien, s’il ne s’est pas perdu, si les vagues ne l’ont pas engloutit, puis il se sent près à le secourir s’il le faut. « MARCUS » Il n’entend pas, il se retourne sans arrêt sur un Felipe à la surface, puis avec les vagues, il ne se rend pas compte. L’idiot. . « Marcus ! » Puis il le voit, ses rochers, les hauteurs et là, il se conduit comme un enfant lâché dans une aire de jeu. Même les vagues ne le retiennent pas, il nage, les atteint puis hisse son corps pour être à leur bord. Là, le vent le fouette. Une grimace de douleur s’affiche très vite remplacée par un rire, il attends pas très longtemps. Son nom lui parvient aux oreilles. « Marcus, j'suis pd. » Puis il l’entend. Maintenant qu’il est face à lui, en bas des rochers. Marcus entend Felipe. L’écoute même à ce moment-là, puis sourit. Pas un de ces sourires moqueurs, mais un sourire de compassion, de fierté. Il ne pense même pas à cet instant que le jeune homme plaisante. Plaisanter, c’est bon pour lui ou pour Paul. Felipe lui est sérieux, il dit la vérité et à cet instant, Marcus se sent fier de l’entendre dire ce qui n’est pas facile à dire à haute voix alors il sourit et tends la main vers son ami pour l’aider à grimper. « ça va aller, je suis content pour toi mon pote. » La main tendue, le sourire figé. Il l’aide, le hisse, le soutient même puis ajoute « je crois qu’on va faire avec, mais le prend pas pour excuse pour ne pas sauter. » Il rit à nouveau et reste assis sur le rocher aux côtés de Fel. Il observe le haut des rochers que l’on discerne bien. Après avoir lutter contre les vagues, peut-être qu’une pause s’impose. De plus, l’envie de plonger n’est plus la même, celle de parler arrive alors. Beaucoup de choses s’expliquent alors dans la tête de Marcus, il aimerait savoir. Il a la curiosité qui le titille, puis finalement, il se permet de poser une question con, il se dit qu’au pire, comme il est con, on ne se serait pas attendu à mieux de lui. « mais mec, t’es sûr de sûr ? » Comme si le voir grimacer sur un playboy n’avait pas suffit à parvenir à cette conclusion. Maintenant, la manie de Fel à jouer au gars parfait s’explique. Parfait, on ne l’est jamais et Marcus lève le voile. « Pourquoi tu l’dis pas aux autres, tout simplement ? » Oui, il comprend peu. Pour lui, la normalité n’est pas la même que pour d’autre.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Mar 10 Sep - 12:34
Ton coeur, il fait tambour, au fond de ta poitrine. Il cogne fort, toujours plus fort, comme s'il voulait sortir, ce salaud. Il s'y attendait pas, à ce coup-là, et il veut pas y assister, à la réaction de Marcus. Il chigne déjà comme un môme, il se crispe fort, trop fort, et puis t'as mal, toi. T'as trop mal, au fond, au fond de toi, et tu sais pas quoi faire. Tu serres juste les poings un peu plus fort, pour ne pas y penser, et puis t'essaie de garder ton calme. T'essaie de pas penser, non, à ton coeur, au fond de tes tripes, qui a envie de se faire la maille. Tu as envie de foutre le camp, de courir loin, même si c'est pour mourir, là, loin de toi. Il veut juste pas assister à ça. Toi non plus, au fond, tu peux pas assister à ça. Tu baisses les yeux, un moment, comme un lâche, avant de trouver une force. Elle est petite, un peu poussière, et elle traîne dans un coin, il te semble, depuis un grand moment. Peut-être au fond, qu'elle est même pas à toi. Qu'importe, hein.Tu la prends du bout des doigts, et puis, tu l'enfiles un peu. Tu la voles à ta peau, t'apaises un peu ton coeur plein de peur avec. Et puis, tu lèves les yeux. Tu lèves les yeux, et tu tombes sur les prunelles de Marcus, et puis à ce sourire, là, juste là, sur ses lèvres. Ça te fait un putain de bien. Marcus, il sourit, là, pour toi. Juste comme ça, sans la moindre moquerie. Juste un sourire, nu de tout peut-être, mais vrai. Et il te fait du bien. Et il te tend ses doigts, juste comme ça. Tout se tend, au fond de toi, et puis t'as peur, surement. T'as cette envie de lui dire que c'était une rigolade, quelque chose balancer comme ça, un peu pour faire comme lui, mais il le verrait. On le voit, là, écrit grand, au fond de tes yeux. C'est la vérité. T'es pd. C'est la putain de vérité. « ça va aller, je suis content pour toi mon pote. » Et puis ses mots, soudain, trop forts et brusques. C'est comme une balle en plein coeur, mais elle fait du bien. Tu souris un peu, naïvement. Tu souris un peu, comme un enfant. Il danse sur tes lèvres, pourtant, ce sourire, parce que t'as pas envie de le laisser là. T'as pas envie que Marcus le voit, et qu'il voit aussi, à la fois, à quel point tu peux être faible, parfois. Parfois toujours, oui. T'effaces le sourire, ou au moins, t'essaie. Tu l'effaces et puis tu attrapes ses doigts, et tu montes tout en haut, avec lui, là où le monde, bah, il peut pas t'atteindre. « je crois qu’on va faire avec, mais le prend pas pour excuse pour ne pas sauter. » Ça t'arrache un sourire malgré toi, malgré la peur, au fond de tes tripes, qu'il rit de toi. T'as envie le regard un peu bas. « oh la ferme, mec. » La ferme, oui, Marcus. Tais toi. Tu te répêtes ça. T'aimerais bien, au fond, que la journée se finisse comme ça. Avec le sourire de Marcus, et puis l'acceptation. Mais tu sais que ça sera pas le cas. Les questions vont survenir. Tu vas te les prendre en pleine gueule, sans pouvoir faire quoique ce soit. Tu vas devoir les entendre, et puis y répondre, peut-être, parce que Marcus, il est toujours plein de questions. Il est toujours plein d'interrogation, et puis il se gêne pas, pour demander. Et puis, sans surprises, ça arrive par grand fracas. D'un coup, comme ça, sans la moindre délicatesse. À la Marcus, un peu, quoi. « mais mec, t’es sûr de sûr ? » Y'a un petit grognement qui sort de ta gorge, il est pas bien fort, un peu comme toi, et puis il finit en soupir. Tu passes une main dans tes cheveux humides, dégoulinant, et puis tu fixes l'horizon. « 'uais. » Malheureusement, oui, t'es sur. Sur et certain, même. Ta petite fatalité. T'en as presque les larmes aux yeux, une seconde, et ça te fait bien rire. Tu ris alors, un peu, à peine, avant de les effacer, comme ça, avec le souffle du vent. « Pourquoi tu l’dis pas aux autres, tout simplement ? » Tu ris, encore, pour la peine. C'est bien Marcus, ça, ce genre de questions. Il comprend pas. Il comprend rien, et pourtant, tu lui en veux pas. Tu te contente de rester là, le rire qui se meurt entre les lèvres, et puis un soupir qui prend place. « t'es con un peu, de poser ça. » Ça pourrait être méchant, mais c'est léger. C'est léger, et puis tu tournes les yeux vers lui, pour l'observer. Planter tes prunelles au fond des siennes. Pour qu'il voit, pour qu'il comprenne, peut-être. « le pilier d'la famille peut pas être pd, ça serait tellement...moche. » Moche, oui, moche. Tu peux pas, c'est tout. On attend trop, de toi. D'être un fils, un frère, un homme. D'être un copain, un mari, et puis un père, un jour. Ta mère, elle le dit souvent, quand elle a pas trop bu. Elle a hâte de voir tes enfants. D'être grand-maman. Tu secoue la tête, un peu, pour plus y penser. « bon, on saute ou pas ? » Tu lui adresses un sourire, un peu, mais t'essaie juste de détourner la conversation, au fond.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Lun 7 Oct - 18:48
Il sourit trop, Marcus. Un vrai imbécile heureux. Il ne voit pas à travers Felipe, il ne voit ni la peur, ni l'angoisse. Rien. Peut-être de l'espoir, une infime parcelle au fond de ses yeux mais il ne se pose pas de question. Ce n'est pas vraiment le moment, nu sur son rocher à tenter de garder l'équilibre entre les vagues qui le frappent et Felipe qui doit grimper, tout en prenant le vent de plein fouet. Non, Marcus ne pense pas immédiatement aux émotions de Felipe. Seulement à ses mots et pour l'heure, il sourit donc. Heureux que son ami ait la chance de pouvoir échapper aux pièges de la gente féminine, s'ils n'étaient pas dans un tel moment, probablement qu'il le jalouserait. Oui, ça rend Marcus heureux. Sincèrement. Et avec son sourire idiot, il aide le petit à se hisser hors de l'eau tout en se permettant un petite vanne, une blague signé Marcus genre, histoire de voir ce que Fel pourrait ajouter, si après l'aveux, il tient à se rétracter ou si justement, il veut parler.
Mais Felipe n’a pas l’air de démentir. Il sourit, semble gêné mais ne dit rien. Marcus, quant à lui, est tiraillé de questions. Trop curieux, il se retient quelques minutes de les poser, ce que Felipe pourrait lui répondre est d'ordre privé. Marcus comprendrait qu'il ne veuille pas partager plus, il comprendrait qu'il s'en tienne au « Je suis gay. » Néanmoins, Marcus ne peut pas rester avec ses questions au bout des lèvres. Il ne peut pas ne pas demander. Il ne peut pas continuer à ne pas comprendra, alors il demande. Il est brusque, un autre moment aurait été plus opportun pour tout ce qu'il a à demander, mais non, il choisit celui ci, pendant que c'est frais, pendant que Felipe est coincé avec lui sur un rocher sans aucune chance de pouvoir l'éviter, pendant qu'ils abordent le sujet, parce qu'il le sait, Fel ne parlera jamais de ce moment, et sans doute plus jamais de cela, alors les questions, c'est maintenant ou jamais. C'est un peu bas, mais ce n'est pas avec de mauvaises intentions. Il cherche juste à comprendre, pourquoi est ce que cela ne sort que maintenant. Probablement que Fel prend mal les questions, qu'elles le gênent, mais il rit, bon ou mauvais signe, Marcus l'ignore mais il note qu'il n'avait pas vu son ami échapper un rire depuis un moment. « t'es con un peu, de poser ça. » Oui, très certainement, il l'est. Mais ce n'est pas un fait inconnu. Marcus aime entendre les choses. Il aime qu'on lui dise clairement les choses, ainsi il sait exactement et ne tire pas de conclusions trop hâtive. Il écoute. Mieux, il voit. Un frisson le parcoure, c'est de la tristesse. Maintenant qu'il voit, maintenant que Felipe le regarde droit dans les yeux en lui faisant comprendre le problème, Marcus se sent triste pour lui. Changement d'humeur complet. « le pilier d'la famille peut pas être pd, ça serait tellement...moche. » Moche ? Non. Sa réponse est juste triste. C'est triste de penser ainsi. Très fort, Marcus essaie de comprendre. De se mettre à la place de Fel pour comprendre tout ce que l'on peut attendre de lui. Et cela renforce ce sentiment de tristesse, parce que sur lui pèse de trop lourde responsabilité qu'il ne pourra jamais remplir. C'est impossible de se renier, pas viable. Marcus pousse alors un soupir, il regarde ailleurs, comme pour se retenir de dire son avis. Il regrette ses questions maintenant, elles n'aident pas. Elles dévoilent juste la triste vérité.
« bon, on saute ou pas ? » Marcus sort de ses pensées, il tente d'observer son ami avec le même sourire qu'il y'a quelques minutes, peine perdue. Il ne peut s'en empêcher, d'y penser, de vouloir dire ce qu'il pense, il n'est pas du genre à garder les choses pour lui. Il se dit que c'est là, le moment. C'est là qu'il doit le dire, parce qu'après, ils auront sauté, ils rentreront et jamais plus cette conversation n'aura lieu. « Oui, on va y aller. » répond-il, hésitant quelques secondes. Mais Marcus ne serait pas Marcus sans sa capacité à mettre les pieds dans le plat, alors avant de monter sur le haut du rocher pour sauter, il arrête Fel. « Mec' Je comprends le problème, et je te jure que je t'en parlerais plus jamais mais, faut que je te le dise maintenant. » Il se tait quelques secondes, à la recherche de la meilleure formulation possible, la moins maladroite. « Tu seras jamais heureux si tu vis dans le mensonge. Si tu choisis de faire " comme si ", ça te rongera. Tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde, tu sais ? On attendra toujours de toi des choses qui sont hors de ta portée, c'est comme ça. Je sais que, c'est ton choix et que j'ai pas le droit de donner mon avis, mais je préfère que tu sache, au cas où. Puis, je te jugerais pas si tu décide de continuer à maintenir les apparences, je suppose que le bon choix, c'est celui que tu prendra de toute façon. » conclut-il avant de s'avancer vers le bout de rocher servant de plongeoir. Il faut grimper, un peu. C'est haut, mais c'est de là que provient l'adrénaline certainement. Il jette un dernier regard à Fel, resté derrière. Le sujet est clos, très certainement. Il l'observe. Adieu tristesse, bonjour le bon vieux sourire joueur de Marcus. Un dernier regard, et c'est le saut. L'allégresse qui prend Marcus, un cri, puis un rire d'en bas.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Mar 15 Oct - 23:33
Sauter. Sauter le pas. Sauter dans le vide. Oublier, affronter. Felipe observe au loin, il observe les vagues qui dansent, trop calmes, trop tendres, après toutes ces révélations. Tout est trop calme. Il faut des cris, des fracas, quelque chose de percutant, peut-être. Mais il n'y a rien. Rien. Que le silence, là, autour. Que les prunelles de Marcus qui longent le long de ses traits, et puis l'absence d'un sourire, sur ses traits. Que des paroles un peu légères qui lui serrent le coeur. Parce que ce n'est pas facile ; rien n'est facile, au fond. Felipe, il serre les poings, un instant, en colère. Il est en colère, cet idiot, car Marcus ne change pas les choses. Marcus ne change rien ; il n'est qu'un spectateur, à tout ça, et il ne peut que le voir faire ses déplacements. Felipe est seul, dans cette connerie. Seul, dans ce secret. La vérité a beau avoir été hurler, elle reste encore coincée et poison, au fond de son coeur. Felipe étouffe. Il étouffe, noyé au creux de son propre secret. Les bras de Marcus ne le ramènent pas au large, non. Il se contente de sourire, incapable de faire quoique ce soit. Felipe est sa propre noyade, voilà pourquoi. Il se tue lui-même. Il se meurt de ses mains. Et il a envie de crier, pourtant, ce pauvre con ; il a envie de crier fort, si fort, les larmes dégoulinants de ses prunelles, pour qu'il fasse quoique ce soit. Pour qu'il l'aime, pour qu'il le sorte de là. Mais il ne fait rien, Felipe. Il garde silence, le poissonnier, et puis il observe les vagues danser. Il observe les vagues danser, pour ne pas affronter le sourire qui n'existe même pas. « Oui, on va y aller. » Felipe hoche de la tête, la gorge serrée, les poings verrouillées. Il a envie de pleurer. De pleurer pour se vider. C'est trop rempli ; il se noie dans ses propres larmes, celles qui n'ont jamais été versées.
Il bouge, Felipe. Il marche vers son naufrage à petit pas. Il fait quelque pas, oui, pour monter tout en haut et se jeter à la mer, pour s'y briser. Mais les doigts de Marcus se posent sur son bras. Son ami le retient. La réalité le retient. « Mec' Je comprends le problème, et je te jure que je t'en parlerais plus jamais mais, faut que je te le dise maintenant. » Il a les sourcils froncés, le garçon déjà adulte. Il observe celui qui essaie encore d'être un enfant, un petit démon, d'un oeil noir. Il le met au défi de continuer, peut-être, alors qu'au fond, au fond de son coeur, oui, il meurt d'envie, en fait, d'attendre ses mots. Prononcer de la bouche d'un autre, peut-être que ça sera moins douloureux. Peut-être qu'il se sentira moins mal. Il ne sait pas, au fond; il aimerait bien savoir, au fond. « Tu seras jamais heureux si tu vis dans le mensonge. Si tu choisis de faire " comme si ", ça te rongera. Tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde, tu sais ? On attendra toujours de toi des choses qui sont hors de ta portée, c'est comme ça. Je sais que, c'est ton choix et que j'ai pas le droit de donner mon avis, mais je préfère que tu sache, au cas où. Puis, je te jugerais pas si tu décide de continuer à maintenir les apparences, je suppose que le bon choix, c'est celui que tu prendra de toute façon. » C'est comme des mains qui se glisse au fond de sa tête, qui bouleversent ses choix et sa vie déjà tracée. Il en a, des mains, dernièrement, qui viennent tout bousculer. Gabin, Elsie, Ilir, et maintenant Marcus. Felipe baisse la tête, doucement, pour calmer son souffle, son coeur, alors que le rire de Marcus résonne déjà, de tout en bas. Marcus qui a sauté sans la moindre pensée, juste comme ça, en plongeant dans l'eau froide comme il plonge dans la vie.
Ça lui prend un petit moment, à Felipe, pour le suivre. Il fait quelques pas, va tout en haut, et puis l'observer. On dirait que c'est la réalité, tout en bas. La vraie vie, sa vraie nature,celle qu'il essaie tant bien que mal de cacher. En bas, dans l'eau, Marcus hurle son nom, lui fait des signes de mains. Felipe secoue la tête. « je peux pas ! » Il ne peut pas ; trop faible, trop lâche. Il ne peut pas. Son corps se fait tout petit, sur le bord de la falaise, ses bras se ramènent contre ses jambes. Il tremble de froid. « J'peux pas...» qu'il murmure encore, tout bas. Mais il a promis. Il a promis, à Ilir. À Elsie aussi, il y a quelques jours, en rompant avec elle. Il se l'est promis, aussi, pour ne pas perdre Ilir comme il a perdu Gabin. Pour ne pas se perdre. Pour ne pas se reconnaître, quand il se voit, dans le miroir. « ...tu crois que j'peux, Marcus? Tu l'crois, mec ? » Il hurle, fort, contre le vent qui porte sa voix. Il hurle en observant Marcus bien fixement, attendant sa réponse. Est-il capable ? De sauter ? De plonger dans tout ça pour de bon, cessant d'y tremper les pieds pour s'en éloigner ? En est-il capable ? Felipe observe Marcus, les yeux grands, les yeux larmes.
Ce n'est qu'un saut, et pourtant. Pourtant, c'est le choix d'une vie, pour lui.
Invité
Invité
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Ven 1 Nov - 14:31
Il saute. Et c’est l’adrénaline qui se déverse dans tout son corps. Il ne saute de quelques mètres pourtant, mais Marcus ressent l’excitation de ceux qui se font peur pour la première fois. Même si pour lui, ce n’est pas tout à fait un baptême. Sauter, c'est ce qui lui permet de se sentir si vivant, comme s'il s’autorisait à naître à nouveau. On entend son rire qui résonne, c’est un peu lointain, de plus en plus. Puis d’un coup, tout est muet. Marcus, il n’est plus en train de voler. La mer l’accueille en son sein. Les vagues. Le vent. Une fois à l’eau, il ne les sent plus. Il ne remonte pas à la surface. Pas encore. Marcus a du souffle et la mer le berce comme une maman. C’est doux. Loin de toute la brutalité que l’on peut ressentir là-haut, avec les vagues et le vent qui soufflent trop fort. Une tempête ? Presque. Mais pas au fond. Au fond tout est noir. Tout est calme. Il se replie sur lui-même. Il a fait une bombe en sautant. Il n’a pas changé de position, maintenant, il a juste l’air d’être en position fœtale. Il se laisse sombrer, doucement. Puis la nature vient à lui rappeler qu'il n'est qu'un simple mortel. Qu'il ne peut rester là bien longtemps à profiter de la mère la mer. Alors il se déplie, puis remonte là-haut où il va attendre que Fel se décide à le rejoindre, à vivre lui aussi cette expérience.
Marcus, il rit tout en bas. Il rit d’excitation et attend bien tranquillement que Fel se décide lui aussi à sauter. Visiblement, c’est peine perdue et peut-être qu’il aurait attendre là-haut, le faire sauter en premier, rester à ses côtés pour pouvoir mieux l’encourager sans que la mer ne couvre le peu qu’il arrive à hurler. C'est trop tard maintenant pour être avec lui se dit Marcus, mais de toute façon, le fourbe l'a entraîné à un point où la marche arrière n'est plus possible. Sauter, c'est la solution. A voir quand il s'en rendra compte. « Feeeel saute ! » Il crie, pas de réponse alors il agite les bras en l'air. Il lui fait signe difficilement avec les vagues qui le déstabilisent. Il n'arrête pas pour autant. Il souhaite l'encourager, l'aider. « je peux pas ! » Sa voix, il l'entend à nouveau. Il sourit, content que Fel ne soit pas mort de trouille là-haut. C'est bête la distance, il ne peut pas se moquer. « ...tu crois que j'peux, Marcus? Tu l'crois, mec ? » Là, il arrête de faire ses gestes totalement inutile dans les airs. Ca sert à rien, Fel, il avait vraiment besoin que Marcus reste là-haut avec lui pour lui parler, pour lui donner un peu de son courage qui l'aurait aidé à affronter sa peur. Les choses de la vie. Puis Marcus, il comprend vite que là, il ne s'agit pas que d'un simple saut. Il comprend que Fel, il est au bord d'un précipice là maintenant, mais aussi dans ses choix. Il comprend que là, on parle de se jeter à l'eau et avouer au monde entier. Marcus sourit. Il sourit en se disant que ses mots ont fait écho et ont permis à Felipe d'y réfléchir et faire ce qu'il y'a de mieux à faire, pour lui comme pour les autres. Marcus, il sourit. Fier de voir que Fel n'est pas aussi lâche qu'il tient à le penser. Il grimperait presque à nouveau avec lui pour le serrer dans ses bras. Mais non, la décision n'est pas prise. Marcus ne peut pas l'influencer plus. C'est pas à lui de combattre ses angoisses, alors il reste là en bas, avec ses mots qu'il parvient à peine à crier à cause du froid qui le gagne. « je sais que tu peux. j'ai toute confiance en toi. tu verras, on est mieux après. allez, viens ! » Il l'encourage. Du mieux qu'il peut. En attendant que Fel se décide, Marcus s'écarte un peu. Il lui laisse la place pour sauter, il le voit de là-haut, pas encore décidé à faire le grand saut.
Il ne peut pourtant pas l'aider plus. Marcus, il se demande ce qu'il y'aurait de mal à le pousser dans cette décision. Ce n'est qu'un saut, en apparence. Mieux vaut ne pas le brusquer. Mais à trop y penser, Marcus, il ne se rend pas compte de son état à lui, du froid qui le gagne gravement, des vagues qui viennent à bout de lui, de la fatigue à rester pour se battre contre la mer. Marcus, il se rend pas compte qu'il perds. Marcus, il observe juste Fel, de loin comme ça. Puis subitement, une grosse vague arrive. Un grosse vague qui vient à bout de lui, très facilement tant il ne la voit pas arriver, il la sent seulement qui le recouvre et qui de sa force, l'enfonce au plus profond de la mer. Marcus disparaît à nouveau dans la mer qui s'agite.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: sans façon. ( fel ) Jeu 7 Nov - 15:03
Il est tout petit, Fel, là, tout au haut du rocher. Il est si petit, et le saut est si haut. Son coeur est pressé, au creux de sa poitrine, et il lui semble que tant de choses vont se passer, en si peu de secondes. Trop de choses, oui, peut-être. Alors, il reste là, debout, un peu accroupis, les doigts contre la pierre, pour ne pas tomber. Il tremble, comme une merde, oui, sous le souffle du vent. Il tremble comme un enfant.Il observe de ses yeux grands son ami, là, tout en bas. Marcus sourit, comme si le monde, il était grand, oui, mais qu'il ne faisait pas peur. Felipe, il aimerait sourire comme Marcus. Alors, il reste là, les yeux grands, à essayer de saisir quelque chose de son ami, à essayer de voir le monde comme lui, un instant, un petit instant, tout au moins, et puis d'avoir le courage de sauter. De ne pas être un lâche, malgré le fait qu'il soit PD, tout au moins. Il trouve la force, peut-être, oui, de se redresser un peu, qui sait. Il se met sur ses pieds, là, sous près de la chute, contre le vent qui lacère sa peau, déjà rougis par le froid, et il déglutit un peu, difficilement, oui, certainement.
Il souffle doucement, Felipe, le coeur gros, la tête trop pleine. Il sent les doigts d'Ilir au creux des siens, et puis les milles promesses et espoirs qui brillent, dans les yeux de sa mère. Il sent le regard des gens, des gens qu'il aime, à ceux qu'il ment, également, tout autour de lui. Il sent le poids, trop lourd, sur ses épaules. Felipe, il se dit que s'il saute, et bien, il se noie. « je sais que tu peux. j'ai toute confiance en toi. tu verras, on est mieux après. allez, viens ! » Il sourit, Felipe. Il aimerait, oui, avoir autant la foi que son ami. Voir les choses comme il les voit, un instant du moins, juste assez pour qu'il puisse avoir la tête vide, quand il se rend au lit. Juste assez pour que son coeur lui soit moins douloureux, mine de rien.
Felipe se mord les lèvres. Il se redresse un peu plus, pour regarder en bas, là, sur la pointe des pieds. Dans l'eau, Marcus s'amuse. Il s'amuse sans peur de se faire prendre, ou alors d'être entraîner tout au fond. Felipe fronce des sourcils. « putain de tapette. » Qu'il se murmure, là, comme ça, tout bas. Putain de tapette, oui. Il en est peut-être une, oui, mais bordel ,il va sauter.
Il va sauter, oui.
Alors Felipe, il lève les yeux au ciel, un instant, inspire un grand coup, serre les poings, et puis, le regard dur, il prend son élan. « banzaaaaaaaaaaai » Et saute, enfin.