Feuille de personnage ♒ âge: vingt-deux ♒ profession : geek ♒ le choix du coeur: MJ j'te hais.
Sujet: le sentier du condamné (cerbère) Mar 10 Sep - 17:59
C'est la tactiturne, là, tout au fond. Quelque pas, et ça vous mange d'un coup de crocs, ça vous avale sans la moindre grâce, comme ça, après une simple blanlette. La nuit est ivre, ce soir, ivre de noirceur, ayant perdue un peu de sa candeur. Les vagues ramènent leurs souffles amères contre ses bras, là, dénudés de n'importe quoi. Edwin marche, pourtant. Il a les yeux bien grands, alors qu'il marche encore, toujours, les yeux habitués à l'aura désolée qui ne cesse de danser, là, autour de lui, sur les falaises. Il ne frissonne pas ; il est bien, comme ça, les bras au froid, l'âme glaciale. Il marche, là, inlasasble, trainant sa charogne au travers des verdures qui poussent, grandes et éternelles, et qui caressent sa peau, presque charnelles. Il ne sent rien, pourtant. Edwin, il est mort, en dedans. Il est mort, en dehors. Faut tendre le nez, un peu, pour sentir son odeur de mec crevé. Faut tendre l'oreille, à peine, pour capter les cris, forts et agonies, venant de son corps déjà si bien pourri. Son âme, là, captive, au milieu des boyaux et puis des os, son âme qui hurle fort, toujours trop fort, captive au travers de ce macchabée qui ne parvient même pas à trépasser. Le mort-vivant, là, qui ne parvient même pas à exister, ou alors, à tout stopper.
L'amour est empoisonnée. L'amour est une cage dorée où il a été enfermé. L'amour l'a poignardé, avant de le réanimer et de l'attaquer, avant de le quitter et puis de rigoler. La dépouille a été dépouillé, triste réalité. Elle ne peut même pas aller au bal des tourmentés, réaliser la danse macabre des nouveaux arrivés.
Alors, le cadavre marche, lentement et surement. Il avance, sans savoir, le regard noir, le corps froid, vers ses amis les oubliés. Ceux qui, il y a trois ans maintenant, se sont stoppés et ont tout arrêtés. Les doigts levés, ils ont fait des doigts d'honneur à la vie, et excités, ils se sont tirés. Tirés. Jetés. Massacres dans la masse, bouche à oreilles délicat, ils sont devenus histoire et légende, mots amers au fond de la gorge, et puis au final, pierres tombales figées dans le sol. Et lui, il marche encore. Il marche encore, Edwin, sur un tel et unique chemin. Cimetière, maison. Maison, cimetière. Il ne connait que ça ; c'est enregistrer, sauvegarder dans ses pensées. Comme ses putains de jeux, à la télé. Juste ça. Edwin, il ne connait que ça, maintenant. Ça et ses cris pas trop grands. Des cris d'enfant, oui, surement. Des cris qui sont destinés pour les grands. Il avance, encore, toujours, ce con. Il avance vers les mondes. C'est ça, sa vie, maintenant ; faire les tracées, là, entre le monde des vivants et puis celui des mots. Il trace le chemin, toujours, en forge les traits, les dessine au travers du temps, à sa mémoire. Comme ça, quand il aura plus de force, le pauvre con, quand il sera mort sur sa chaise d'ordinateur, ou alors devant la télé, l'corps pourra se lever et puis faire le chemin qu'il connait si bien. Il pourra faire le chemin, oui, et brusquement se laisser tomber dans un des trous déjà creusés. Peu importe qu'il lui ait pas destiné.
Il lève les yeux de ses pieds boueux, le macchabée, et puis il se met à observer. Il observe, là, enfin. Il voit pour la première fois, peut-être, le monde des morts. Il sourit un peu, même, comme si c'était normal, comme s'il était heureux, et puis il avance encore. Il avance au travers des morts. Il effleure les tombes, là, du bout des doigts. Et puis il se glisse, doucement, jusqu'à leur tombe. Grimace, là, sur ses traits, en voyant le trou frais. Il est toujours là, à côté, le trou frais. Et les paroles de la mort, bientôt, contre son oreille. Il fait noir, là, autour. Il fait noir et peut-être, qui sait, le messager ne l'a pas encore vu. Alors Edwin, il se met à genoux. Il se met à genoux, presque caché derrière la tombe d'Alex, et puis il se met à murmurer. Il crache, il aboie, il insulte. Il ricane, il chiale, il crie. Il fait tout ça, oui, à la fois.
Cerbère du Maurier
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alors, ô ma beauté! dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j'ai gardé la forme et l'essence divine de mes amours décomposés !
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Sujet: Re: le sentier du condamné (cerbère) Jeu 3 Oct - 14:20
j'irais baiser dans ta tombe
(GAUTIER) ▽ Cette nuit sera longue, ô blanche trépassée, Avec moi, pour toujours, la mort t'a fiancée ; Ton lit c'est le tombeau. Voici l'heure où le chien contre la lune aboie, Où le pâle vampire erre et cherche sa proie, Où descend le corbeau.
Il est haut dans le ciel, il vous surplombe de sa splendeur. Il brille bien fort, malgré l’automne arrivé. Le soleil tape sur ton dos courbé. La sueur qui dégringole ton échine. C’est une tache sombre au travers de ta chemise. Pourtant, armée de ta pelle, tu restes acharné à la tâche. Amateur du travail bien fait. L’outil s’enfonce dans la terre, encore et encore. Les va-et-vient entre le trou et la surface. Les soulèvements de poussière, le bruit de la terre qui retombe sur un petit tas sur le tempo de la pelle qui creuse. C’est un rythme apaisant, un travail quelque peu abrutissant. Deux mètres de long, soixante-quinze centimètres de large, un mètre vingt de profondeur. Tu connais les dimensions par cœur. Chacun des trous que t’as pu creuser s’y conforme, au millimètre près, t’y mets un point d’honneur. T’as un attachement tout particulier à ces tombeaux, c’est limite si tu ne leur donnes pas tous un petit nom. Tu les considères comme tes propres bébés. Ils sont tous si carrés, si lisses, si parfaits. Ouais t’es sûrement complètement taré.
Des trous aussi beaux, ça demande du temps, ça demande de la pratique et beaucoup de labeur. Il te faut une bonne demi-journée pour une seule de ces beautés. Enfin, ta dernière merveille est terminée. D’un revers de manche, t’essuies ton front luisant. Un sourire satisfait accroché aux lèvres, tu contemples ces superbes cavités. Trois trous bien alignés. Pour trois corps d’adolescents fraichement suicidés. Ça a de quoi soulever le coin de tes lèvres, rien que quelques instants. Les sourires ne te restent jamais longtemps. On ne sait quand un étranger pourrait passé. Tu risquerais d’en perdre ta crédibilité. C’est le cœur pourtant, raisonnablement léger que tu vas déguster ton repas bien mérité. T’as l’œil sur la fenêtre qui donne sur la falaise. Tu fixes la silhouette noire au loin. Tu sais qu’elle ne sera bientôt plus, elle va sauter. Le gamin s’en est vanté l’autre jour, qu’ils allaient passé de l’autre côté. Lui finira déchiqueté sur les rochers, Les deux autres une balle dans la tempe, Le sang qui couvre les parois du WC. Mais que se passe-t-il quand l’un d’eux n’appuie pas sur la détente ?
T’écrases le mégot dans le cendrier. Tu froisses le journal pour le jeter au feu. De toute façon, tu ne le lis que pour la rubrique nécrologique. Des conneries des politiques aux grands imbéciles qui courent derrière un ballon rond en passants par les dernières bêtises des célébrités. Non le monde de l’actualité n’a pas grand intérêt. Seulement, cette fois-ci, des morts, il n’y en avait pas assez. Il manquait le troisième suicidé. Le pauvre traumatisé qui aurait découvert le corps de son ami déglingué, pleins de sang dans les toilettes de son lycée. T’allumes une autre cigarette avant de claquer la porte jusqu’au cimetière. Tu tournes autour de ces trois belles cavités. Ça te fend le cœur d’en savoir une délaissé. C’est de sa faute. Le garçon qui n’a pas eu les couilles de se suicider. T’en as retenu le prénom, bien détesté. Edwin, tu vas lui faire payer.
Trois années sont passés, tu ne l'as pas encore rebouché. De temps en temps, tu vas le déblayer. Enlever la végétation en trop, lisser les parois. Tu n’as jamais songé à y mettre un autre cercueil. Non ce trou-là, contrairement aux autres sans doute, il a un nom. Un que tu craches de tout ton mépris. Edwin te nargue. Et son tombeau vide est un défi. Tôt ou tard, tu veux l'y voir sombrer. Il est déjà venu plusieurs fois. Le processus est enclenché. Ce soir pourtant, t’a oublié. Cette nuit est le troisième anniversaire de leur mort. Et le lâche y sera, prostré devant leur tombe. À genoux pas loin du trou dans lequel il aurait dû être. Mais ce soir, tu t'es laissé entrainé par Louloup qui t'a emmené au bar. Et t'as bu, plus que tu n'aurais dû. Et l'alcool te pourrissant l'esprit tu t'es souvenu. C'est pour ça que tu es revenu. T'as déposé Wolf au chaud, plus vite que d'habitude. T'as des idées noires pleins la tête, Le pas qui tangue quelque peu. Le monstre qui gratte aux parois, Il a assez attendu son heure, cette fois.
Comme tu l'avais prédis, le petit con est là. Agenouillé devant le marbre froid de ses anciens amis. Il est de dos, il ne t’a pas encore vu. Justement, son regard est tourné vers l'emplacement vide qui devait l'accueillir. Et comme si la haine revigorait tes sens. Tu t'approches de lui, sans grand bruit. Tu te penches au-dessus, incarnation maudite. Souffle chaud contre sa nuque, plein d'un arôme alcoolisé. « Tu les entends, Edwin ? Stevie et Alex qui te traitent de lâche, de dégonflé. Bon à rien, pas même capable de se tuer. » C'est moqueur, c'est léger, on dirait presque que tu ne fais que jouer. Tu le contournes, pour te retrouver face à lui, à le toiser. Faible, au sol et désarmé. « Qu'est ce que tu fous ici ? Comment peux-tu encore venir ici ? Après ce que tu leur a fait ? C'étaient tes amis, Edwin, on n’abandonne pas ses amis au dernier moment. » Tout aussi doucereux qu'affreusement moralisateur. Accroupi à sa hauteur sur le côté. Tu regardes le grand trou si bien creusé. « Il te plaisait pas mon trou, Edwin ? Tu ne l'aimes pas ? Sais-tu combien d'heures j'ai passé dessus pour qu'il soit aussi parfait ? » Ta voix gronde, la colère la brise. « Non, bien sûr que non, tu ne sais pas, tu ne sais rien. Alors va voir, Edwin. Va voir tout l'effort que j'ai fourni pour toi. » L'ordre est là au milieu du ton froid. Le monstre est de sortie ce soir, Et il ne se contentera pas d'un peu d'humiliations.
(c) AMIANTE
Edwin Earl
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Sujet: Re: le sentier du condamné (cerbère) Mar 8 Oct - 23:22
On dirait presque une sérénade qui s'évade de ses lèvres, au travers du froid de la nuit. Une succession de mots sans queue ni tête, tous prononcés les uns après les autres pour créer ce léger nuage de brume, là, au bord de ses lèvres. Edwin parle de choses sans importance, le regard flou, les lèvres gercées par sa langue qui ne cesse de s'y glisser. Il observe l'horizon, le dos contre la tombe d'Alex, alors qu'il parle de démons et puis de paradis, là où ils sont. Alors qu'il les complimente, à demi mot, tout en les insultant. Le mort vivant parle des derniers jeux vidéos auquel il a bien pu jouer, il parle du nombre de pigeon, pour le moment, qu'il a bien pu tuer, sur GTA V. Le macchabée parle de sa mort lente et affolante, au travers de la vie, et puis demande des nouvelles, par la même occasion, pour leur vie folle et palpitante, au travers de la mort. Il sent la jalousie, doux venin, qui se glisse contre ses doigts, qui caresse sa gorge et la serre doucement. Il sent la rage qui s'éveille, comme si elle parvenait réellement à dormir, parfois, qui glisse le long de ses entrailles armée de ses lames acérées et brise son intérieur sans façons, sans bonnes manières. Edwin serre ses bras, maigres, contre son torse, pour revenir ses boyaux et puis se cacher du froid, un peu, juste assez, comme ça. Sa tête se penche vers l'avant alors qu'il est pris d'un ricanement empli de tourments, alors que les larmes se font acides et son souffle manquant.
Edwin se laisse tomber par en avant, près de son trou, son trou à lui, oui, l'observe un long moment, à quatre pattes, avant de détourner les yeux et puis de se tourner vers les tombes, encore une fois. Pour les observer une dernière fois, avant de se fondre dans le noir et de disparaître du monde, de ne plus y être, de nouveau, pour que les gens croient de nouveau, comme parfois, comme souvent, qu'il est mort. Qu'ils sont morts à trois, cette nuit là. Un peu comme les trois mousquetaires, oui. Il tend les doigts, le vampire des nuits douces, le souffleur de tendres pensées morbides, et puis il effleure les pierres tombales une maigre fois, une dernière fois, avant de partir tout en bas. Dans sa cave où il fait enfer, tant la chaleur est forte. C'est là qu'il fait son apparition, l'ange de la mort. L'orateur de démon et de tentation, celui qui sent le souffre et retire tout éclat au soleil. Le créateur de tombe, celui qui a creusé sa dernière maison. Sa prochaine et dernière maison. Son souffle est chaud, presque lave, contre sa peau de porcelaine. Contre sa peau de poupée en chiffon un peu usé, un peu saleté, son souffle est gauche, tâche, oui. Le frisson qui le prend vient des enfers, éveille des choses, dans ses pensées. Des choses noires et sanglantes, un peu indécentes. « Tu les entends, Edwin ? Stevie et Alex qui te traitent de lâche, de dégonflé. Bon à rien, pas même capable de se tuer. » Il sourit, léger, Edwin. Il sourit face aux mots qui ne sont que faux, car il entend, lui, dans sa tête, oui, tout le temps, les mots de ses amis. Les insultes qu'ils auraient pu dire, les commentaires vulgaires et les idées vipères. Il entend tout, Edwin, tout, mais pas ça. Alors, sagement, il lève les yeux vers l'homme, l'esclave de la mort, celui qui fait passer dans l'autre monde, et il l'observe, tout bonnement. Tout bonnement, sans le moindre sentiment. Qu'est-ce donc, au fond, un sentiment ?
Edwin, il n'en connait que les plus sales. « Qu'est ce que tu fous ici ? Comment peux-tu encore venir ici ? Après ce que tu leur a fait ? C'étaient tes amis, Edwin, on n’abandonne pas ses amis au dernier moment. » C'est comme un poignard, quelque part, au fond de son coeur. Une douleur qui se fait soeur. Mais Edwin, il aime la douleur. Celle des gens, comme la sienne. Il aime la douleur, pour les marques, multiples, qui ornent son corps. Son corps depuis si longtemps mort. Alors, il l'observe, sagement, insouciant, et puis il attend la suite. La suite qui le fait déjà frétiller d'envie. Il y a la tempête, le malheur et une lueur lubrique, surtout, au fond de ses prunelles, alors qu'il se fait tout petit, à côté de lui, à côté du trou. « Il te plaisait pas mon trou, Edwin ? Tu ne l'aimes pas ? Sais-tu combien d'heures j'ai passé dessus pour qu'il soit aussi parfait ? » Les prunelles ternes et azurs du petit se tourne vers le trou, juste là, à côté de lui. Puis vers Cerbère, vers l'homme aux cadavres, qui parle avec tant d'émotion. « Non, bien sûr que non, tu ne sais pas, tu ne sais rien. Alors va voir, Edwin. Va voir tout l'effort que j'ai fourni pour toi. » Il lui semble empli de mépris, de saletés. Comme tous les autres, au fond, mais il se fait pardonner, un peu, en courant avec la mort. En lui offrant de jolies âmes, parfois, de temps en temps. « il est vide, ton trou. vide, comme tous tes trous. comme celui d'ton foutu coeur,là, et puis de tes fesses de pd, aussi. elle te remercie comment, la mort ? elle t'enfonce sa fauche dans les fesses, peut-être, bien profond ? tu t'touche, la nuit, en pensant à elle ? en pensant aux âmes qu'elle peut prendre ? ça te fait bander, hein ? j'vais te dire, moi, ouais. j'ai jamais joui aussi fort. » Il ricane, Edwin, et puis il se penche, un peu, la folie dans les yeux. Il se penche vers Cerbère et son haleine puante, et il accroche ses cheveux parfaits, d'une main. Il tire fort, pour pencher sa tête sur le côté, le faire tomber, peut-être, et il mord fort, sa carotide dévoilée, comme le vampire qu'il est. Il mord fort, avant de s'éloigner. Fou, possédé. Edwin, c'est le petit portail des démons oubliés. La démence dans un corps tout rassemblé. On ne peut tuer ce qui n'est jamais né. On ne peut tuer la colère, encore moins la haine. « parfois, que j'rêve de ce soir là, j'me réveille au travers de mes draps tout mouillés, l'esprit embrouillée. » Ses doigts, froids, morts, ses doigts pourris, ils glissent le long de sa gorge, se détachant de ses cheveux. Il effleure la morsure, du bout des doigts, fasciné dernièrement, avant de lever les yeux vers lui, de nouveau. De se pencher vers lui, totalement, pour l'observer de ses yeux déments. De son air dément, absent. « Et si on allait visiter ensemble ma future maison ? tu veux ? mais oui, tu veux ; t'es le putain d'agent immobilier. » Et il rit, encore, avant de le choper par le col, et puis de plonger. De plonger vers la mort, le purgatoire, mais la chute est courte, beaucoup trop courte. La porte des enfers n'est pas encore ouverte, pour lui. Les démons au sein de son âme ne veulent pas. Ils ne veulent pas, non, retourner tout en bas. Ses côtes se fracassent contre le sol froid et un rire s'élève, encore, alors qu'il est allongé là, dans la douleur et le bonheur, aussi.
Cerbère du Maurier
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Sujet: Re: le sentier du condamné (cerbère) Dim 17 Nov - 12:43
j'irais baiser dans ta tombe
(GAUTIER) ▽ Cette nuit sera longue, ô blanche trépassée, Avec moi, pour toujours, la mort t'a fiancée ; Ton lit c'est le tombeau. Voici l'heure où le chien contre la lune aboie, Où le pâle vampire erre et cherche sa proie, Où descend le corbeau.
Il brûle, Cerbère. Doucement, lentement, au creux des flammes de l’enfer. Ça a commencé dans sa gorge. L’alcool qui dévale sa trachée. Ça tombe tout droit dans le brasier. Et le feu qui se propage, sournois, progressivement, rampant, menaçant. Laissant derrière lui les dernières cendres de son humanité. Fini les lueurs au bout du couloir. Les petites poussières d’espoir. C’est sombre, c’est noir à l’intérieur. Ça pue le souffre, ça pue la pourriture en décomposition, ça pue la mort. Tout a fondu dans la chaleur, tout a brûlé dans le brasier. Son âme c’est le cadavre calciné. Il ne reste plus rien, plus rien de bien. Il n’y a que le monstre qui sourit, Le monstre qui rit dans la nuit.
Il aboie Cerbère, comme un clébard enragé, un de ses gros molosses noirs. Il gueule sur le lâche, sur la vermine dans son cimetière. Son cimetière à lui, ses tombes qu’il a amoureusement construites. Il crache sa haine, le venin qui a moisi, là dans son estomac. Pendant plusieurs mois. Et elle remonte, la colère, la rage. C’est comme un volcan qui crachote sa fumée, de la fumée noire, toxique, qui obscurci le ciel pendant des années. La fumée qui fait pâlir, qui fait vomir, qui fait tousser. La tâche de sang, au milieu du blanc de l’évier. Et le volcan menace d’exploser. Déverser un torrent de lave, Tout détruire sur son passage.
Il n’aime pas son regard, au traitre. Y’a cette lueur bizarre dans son regard. Quelque chose de malsain. Quelque chose que Cerbère n’a jamais essayé d’approcher, faute d’intérêt. C’est comme si tout ça lui plaisait. Et Cerbère n’aime pas ça. Il n’a plus envie de le voir ce regard là. Ou plutôt il veut le voir vide, oui, blanc, livide comme la mort. Il n’a plus envie de l’écouter balancer des insanités, comme s’il était en train de s’amuser. Il a envie d’effacer ce sourire une bonne fois pour toute. Cerbère, il voudrait l’étrangler, entourer son joli cou, si fragile, si doux. Il voudrait l’étouffer, pour que plus jamais, il n’entende sa voix horripilante. Il voudrait le briser en deux, poupée désarticulée. Il est sûr qu’on le remercierait, Cerbère, pour ce qu’il a fait. Débarrasser le monde de cette vermine rampante. Et puis, il serait plus beau comme ça, Tout le monde est plus beau, dans leur décès.
La mort est bénéfique. Elle ôte un peu de votre laideur. Elle fauche vos vingt-et-un grammes de noirceur, toute leur horreur. Elle vous rend beau de l’intérieur. Elle enlève votre peur, votre terreur de la mort. Elle relâche vos traits, de l’angoisse de la vie. Le vivant est souvent laid, le cadavre est toujours beau. Oui, Cerbère lui rendrait une faveur. Comme il aide tous ces pauvres malheureux à qui il vend cordes, poisons et couteaux. Il rejoindrait ses amis, ceux qui ont un peu plus de courage, d’intelligence, ceux qui ont choisis la bonne voix avant lui. Il se pense altruiste Cerbère, dans sa vision tordue de l’existence, à rester là, en vie, se sacrifier pour aider les autres à passer de l’autre côté. Un jour, il sera lassé, il sera venu à bout de sa générosité, Comme ses parents il y a quelques années, Lui aussi il se laissera aller, pour trouver la paix.
Mais Cerbère a réagit trop tard, le lâche en a profité. Sa sale main dans les cheveux de Cerbère. Il tire sur sa belle crinière brune. Et une bouche étrangère soudain sur sa peau, des dents qui se plantent dans sa chair. « Parfois, que j'rêve de ce soir là, j'me réveille au travers de mes draps tout mouillés, l'esprit embrouillée. » Et il perd Cerbère, un autre instant. Il ne comprend pas tellement sur le moment. Y'a ses doigts qui viennent effleurer les traces de dents. Son cou luisant de sa salive dégoûtante. Il se sent sale Cerbère, il se sent souillé. Il n'aime pas qu'on le touche. Il n'aime pas le contact avec les autres. Il a envie de nettoyer ça, de frotter jusqu'à ce que sa peau en devienne rouge. Il a envie de rincer ça avec de l'eau bouillante jusqu'à oublier son existence. Il n'a pas demandé ça, Cerbère. Et ça le fout en colère.
« Et si on allait visiter ensemble ma future maison ? Tu veux ? Mais oui, tu veux ; t'es le putain d'agent immobilier. » Il est entrainé Cerbère, dans la chute, dans la déchéance. Mais il tombe dans un environnement familier, dans ce trou qu'il a lui même creusé. Il se souvient même de l'avoir rénover, pas plus tard que quelques jours auparavant. Il dégringole dans la fosse sur celui là même qui devait y résider. Revenu dans son milieu naturel, le monstre reprend le dessus. Oublié la chose vaguement humaine, voilà l'animal. « Ferme la, putain. » Et le poing part dans sa mâchoire. Il cogne fort Cerbère, pour la saleté au creux de son cou, pour la rage qu'il a accumulé. Pour que son rire ignoble cesse de résonner. La bête gronde, bloque sa proie entre ses griffes, sous son poids. Pour un peu que ses yeux jaunes se mettrait à luire sous le pâle rayon de lune. Il a les mains autour de son cou maintenant. Le petit cou tout aussi fragile qu'il l'avait imaginer. « Et si tu crevais ici et maintenant hein ? C'est ça que tu veux ? Que je t'achève puisque t'as pas été capable de le faire ? T'auras pas besoin d'aller bien loin comme ça, t'es déjà au cimetière. Je remettrais un peu de terre et je t'offrirais aux vers. Ils vont t'adorer, ils aiment ça, la chair pourrie. » Ses doigts qui serrent un peu plus fort. Il a repris le dessus, Cerbère. Il aime ça lui, aussi. La sensation de contrôle, le pouvoir de vie et de mort. « Y'aura personne pour venir pleurer de la vermine de ton genre. » Il se met à rire tout haut, du rictus malfaisant, le même rictus dément. Il ne s'en rend pas encore compte, mais Cerbère il bande là, contre le corps du bientôt mort. Oh oui, il aime beaucoup trop ça.
Edwin Earl
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Sujet: Re: le sentier du condamné (cerbère) Sam 7 Déc - 22:41
Elle est douce, la douleur. Comme une caresse éternelle, les doigts de la mort, là, qui frétillent le long de son pauvre corps. Elle est bonne, la douleur, à le prendre avec tant d'intensité, à le traverser tout entier au même instant où la terre, fraîche, froide, glaciale, lui fait une place en son sein. Il a ce sourire, le fou, sur les lèvres. Il a cette démence, ce démon, à même ses traits. La nuit est pleine d'étoiles mais elles ne le touchent pas, ici, tout en bas. Edwin, il a ce sourire sur les lèvres, ce petit tic qui s'agite, au coin de sa bouche. L'azur de ses yeux s'effacent lentement, perd de sa couleur au travers de ce lit de mort, de ce cachot sans issus, pour les carcasses. Il sourit, pourtant, le dément, le macchabée. Il sourit, la douce caresse du mal le long de sa peau froide. Il ne voit pas réellement, là, captif au creux de ce trou, et pourtant, il entend tout. Il entend, là, les insectes qui grouillent, le souffle limpide de Cerbère, au creux de ses oreilles. Il a ce rire, là, cette folie qui danse contre leur deux corps, alors qu'il observe le ciel obscur, dénué de nuages et d'étoiles, de lune macabre. Il rit, Edwin, le coeur empli de noirceur, au travers d'une chose qui, pendant un bref instant, lui semble être proche de la mort. Prunelles ouvertes ou fermées, il lui semble qu'il n'y a plus aucune différence. Douce mélodie, les battements de son coeur sont doux, en parfaite harmonie avec cette mort qui ne le prend pas, pourtant. Le rire, il meurt au creux de ses lèvres, alors qu'il ouvre les yeux, un moment, presque paisible, pour observer ce que l'on ne peut voir. Il n'y a que le noir, le noir éternel, si charnel, doux touché contre sa misérable vie. Edwin, il rit encore. Il rit, oui, bien plus fort. Le souffle, il part, il s'évade, là, de sa gorge. La douleur, elle grandit un peu, lentement, brusquement, au creux de sa poitrine.
L'écho des morts, là, par secousse. Un peu de vie, au creux de la mort. La vie du mort. Le mort de la vie.
Ça frappe un peu trop brusquement, sans qu'il ne s'y attende. Ça frappe en pleine gueule, comme la vie, comme la mort. « Ferme la, putain. » Quelque chose qui craquelle sous ses rires, qui fait tomber un peu de vie, là, sur le sol, au travers des vers de terre et de la noirceur. Juste là, à côté d'un coeur cassé, d'un mort décomposé. Elles brillent, ses prunelles, lorsqu'il les tourne vers lui. Éclat azuré presque pur, là, qui se plonge dans ses yeux, alors que le rire meurt, s'étouffe, tout bonnement. Edwin, il lève la tête, allonge son cou, le regard là, au creux du ciel. Le fou défit la mort, il l'observe dans les yeux, avec sa démence. Il observe là, la folie qui danse, comme une flamme, dans les prunelles de la bête. Il sourit, sous les doigts froids, là, contre son cou. Il sourit, face à la mort. Elle passera son chemin, de toute manière. Elle passera son chemin, comme à chaque fois, qu'il se dit, laissant la peur loin. « Et si tu crevais ici et maintenant hein ? C'est ça que tu veux ? Que je t'achève puisque t'as pas été capable de le faire ? T'auras pas besoin d'aller bien loin comme ça, t'es déjà au cimetière. Je remettrais un peu de terre et je t'offrirais aux vers. Ils vont t'adorer, ils aiment ça, la chair pourrie. » Il serre, le chien enragé. Il serre de ses doigts usés, là, en essayant de le casser, de l’abîmer. Il a beau serrer, le pauvre désespéré, il ne comprend pas, non. Que la mort, elle ne veut pas y goûter, à sa chair glacée. Elle l'a caressé, touché, palpé, elle s'en est allée. Elle n'en veut pas, non, de mort vivant. Il porte son odeur et ses maux, ses malheurs porte-bonheur, mais jamais il ne sera au creux de son coeur. C'est peut-être pour ça, au fond, qu'il sourit comme ça. Un fin fil de mort, là, au bord de ses lèvres. Un fil de mort, de peur, qui sait, rattaché à son âme qui est là, au fond, dans un creux, à grelotter. « Y'aura personne pour venir pleurer de la vermine de ton genre. » Ils sont brillant, les yeux du mourant, de l'homme vide, là, sous la carcasse. Il a cette panique, fine, la colère, aussi. La colère qui monte, là, si vite, si rapidement que la peur, elle ne suit pas. Elle n'y parvient tout bonnement pas.
Il y a ça, juste là. Une forme, une tentation. La faiblesse du démon.
Les prunelles s'affaissent et la pomme d’Adam s'agite, là, sous les doigts serrés, plein de caresses salées, empoissonnées. Il fixe, Edwin, au travers du noir, la chose plein de saletés. Il observe le membre, là, prisonnier, à appuyer contre ses vêtements mouillés. À l'intérieur, il y a quelque chose qui se met à s'agiter. La bête, soudain, de nouveau, après un petit repos, qui en vient à s'éveiller. Lueur malheur, là, dans ses prunelles bleutés. Les yeux en viennent à se plisser, les douleurs à se multiplier, dans sa tête, alors que le souffle commence à manquer. Le corps, brusquement, cassé, se met à bouger. Il part le coup, le coude qui fracasse la mâchoire, là, brusquement. Les doigts restent accrochés, le coup fait trop pitié, et Edwin, découragé, plonge ses doigts vers l'enfin capturé. Entre ses jambes, là, il glisse ses serres, épouse la force et serre, vivement. Les doigts disparaissent, un moment ; un bruit s'élève, presque enivrant. Edwin sourit, de nouveau, malgré le moment. Il inspire un peu vivement, prend le contrôle, soudainement, sur l'instant.
Au sol le faucheur. Au sol, là, le dos en sueur, le membre plein de vigueur. Edwin a le souffle cassé, un peu saccadé, mais ça ne lui empêche pas de se penser, et puis de souffler. « t'es la pute du diable, Cerbère. Sa pauvre pute qui pense avoir du pouvoir, qui pense avoir un contrôle, sur les morts, mais t'es qu'une foutue putain avec des jouets à la main, pour qu'il puisse avoir la paix, pas voir ta gueule, pendant un moment. Une putain bien tendue. » Il glisse ses doigts sur l'engin, pour confirmer, pour l'entendre encore, là, gémir, languir. Il a les yeux brillants, Edwin. Les étoiles, elles ont quittés le ciel, elles ont plongés dans ses yeux. Elles brillent, là, de milles feux. Edwin, il sourit comme un enfant, là, son corps en appui sur le sien, entre ses jambes écartées. Il pousse ses doigts un moment, pose son bassin brusquement contre la catin du venin. Il y a ce bruit, encore, ce bruit étrange, masculin, entre ses lèvres. Un peu comme celui qu'il fait lui-même, Edwin, dans le noir, sous les draps, sur le canapé aussi, parfois. Il rit, en l'entendant. Se penche doucement. « chuuut... tu vas réveiller les morts. » Il est amusé, là, avec cet air dément, sur ses traits presque enfant. Il joue, l'enfant, là, si près de la mort. Car elle ne le prend pas, elle ne veut pas. Elle lui a mis la putain, là, entre les doigts. La putain qui a les cheveux défaits, de par ses doigts.