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 nostalgie ( edwin )

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MessageSujet: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeVen 8 Nov - 20:50

Elle compte le temps. Ça fait combien là ? Dix minutes. Vingt. Une heure. Peut-être bien oui, une heure à tenter de se décider sur ce qu'elle peut bien avoir l'intention de faire de ce petit bout d'Edwin qui traîne chez elle maintenant. Elle parait sage, assise à sa table, des allumettes entre les doigts à observer le vêtement accroché au dos de la porte tel une relique. Elle fait l'am-stram-gram, la porte ou les allumettes. Après tout, ne lui a-t-il pas dit qu'elle pouvait y foutre le feu si ça lui chantait. Si, il l'a dit. Marie-Jeanne l'a bien écouté. Mais elle n'est pas sûre. C'est bête pourtant, s'entêter pour un vêtement. Un simple manteau. Un par-dessus banal dont Edwin se débarrassait juste en le lui collant sur les épaules. Après tout, ce serait plausible, vu le temps depuis lequel il se trimbale ce truc. Ça aurait pu être elle ou la benne, il a choisi elle, pourquoi s'entêter. Qu'elle s'en débarrasse de ce truc, ainsi ça sera plus simple de retourner à sa petite vie et de ne pas y penser. D'être ce qu'elle parait, Marie-Jeanne la féroce, et non plus la petite lycéenne paradant avec la veste de son petit-ami. Les allumettes craquent et brûlent sous ses doigts tandis que tout un dialogue intérieur s'installe. Puis au fur et à mesure que le paquet se vide, elle se dit qu'elle devrait y aller. Bientôt, il sera trop tard Qu'elle s'en débarrasse de ce truc qui pollue son appartement - et ses pensées - qu'il disparaisse ce petit bout d'Edwin qui reste. Que ça disparaisse et qu'il ne finisse par rester que le vide que Marie-Jeanne semble apprécier. Ce manteau, c'est comme si Edwin avait réussi à poser son ancre là, de ce manteau, y'a un fil invisible qui la tire vers lui. C'est bête. Mièvre. Niais. Faible. Et faible, ce n'est pas un qualificatif que l'on doit utiliser lorsqu'il est question d'elle. Elle se l'est juré, y'a bien longtemps. Il faut qu'elle arrête d'y penser. Mais détruire ce manteau, ça n'ira pas dans ce sens. Non, pas tant qu'Edwin pensera qu'elle a acepté sans broncher une part de lui. Non.

La dernière des allumettes craque. Entre ses doigts est parti en fumée la possibilité de dire "non " maintenant. Elle regrette pas. Pas même un " Mince " ne franchit ses lèvres, rien, comme si au final, c'était l'issue qu'elle attendait. C'est bien une fille, sur ce point du moins. A détruire - presque - inconsciemment - une issue pour choisir ce qu'elle n'aurait voulu faire volontairement. Rien de bon ne découle du souci des regards inexistant, mais elle ne le sait. D'un bond, elle se lève. Elle déterminée à y aller. A se débarrasser de ce truc. A lui faire savoir qu'elle n'acceptera rien. Rapidement, elle se prépare, met ses propres habits chaud pour sortir puis attrape le vêtement qui lui pose autant de problème.

Retrouver la maison des Earl n'est pas aussi difficile qu'elle l'aurait cru. Elle n'a qu'à suivre ses pas, eux se souviennent, elle a souhaité si fort oublier qu'elle a réussi. C'est un peu long le chemin, une bonne demi-heure. Alors qu'elle marche dans la rue, elle se prends à dévisager les gens. Elle n'a pas envie qu'on devine où elle va. Elle veut pas que les gens de la ville se disent qu'ils " ont remis ça ". Non, elle ne veut pas. Alors finalement, un trajet d'une demi heure prends presque plus d'une heure parce qu'elle change de chemin, elle fait des détour pour son perdre, qu'on ne devine pas et à la fin, après avoir pris les rues les plus improbable, elle arrive devant la fameuse maison. Celle qui transpirerait presque la belle famille. Elle a les souvenirs qui remontent Marie, sa mère, ses soeurs. Un truc que ce con ne mérite pas.

Et quand elle se présente à la porte d'entrée, y'a madame Earl qui sort, pressée, pile à cette instant. Marie-Jeanne, elle sursaute. Elle ne s'attendait pas à la voir et à vrai dire, avec le temps passé, elle ne s'attend pas à ce que cette dernière l'accueille aussi gentiment qu'autrefois. Il n'en est rien. Marie-Jeanne se trompe et madame Earl sourit quand elle reconnait la petite blonde. Et la suite s'enchaîne, trop rapidement, sans qu'elle n'est le temps de dire quoi que ce soit. .  « Oh Marie-Jeanne, tu tombes bien. J’ai besoin de toi. Edwin est parti et personne n’est là pour garder les filles. Je dois aller travailler. Merci beaucoup de rester. Fais comme chez toi. » Et elle part, la laissant là sur le perron sans autre que choix d'entrer et faire le travail, parce que Marie-Jeanne, elle n'ose pas dire non à madame Earl, après tout de toute sa vie, ce sont eux qui ont été le plus proche de ce qu'est une famille. Elle entre, de suite elle tombe sur la plus âgée des filles. Marie sourit. La petit crie son prénom, elle a vite compris que ce soir, c'était elle qui les gardait. Marie soupire, jette dans un coin de l'entrée la veste d'Edwin et se fait embrigader de force par l'enfant dans la salle de jeu.

Et puis la soirée a passé. Sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, son temps a bien été occupé et il a fini par être tard sans trace du retour de madame Earl ou bien d'Edwin. Personne rendant à Marie-Jeanne le droit de rentrer chez elle pour pester et maudire le mort-vivant. Et quand il a fini par être vraiment tard et alors que les filles dormaient depuis bien longtemps, Marie, elle s'est assoupie sur le canapé du salon.


Dernière édition par Marie-Jeanne Maugrey le Dim 10 Nov - 14:59, édité 2 fois
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeVen 8 Nov - 23:31

Il a pris la voiture de papa, aujourd'hui, Edwin. C'est fou, en conduisant, le nombre d'idées macabres qui peuvent traverser sa tête décomposée ; les prunelles cernées de ne pas avoir fermer l'oeil de la nuit, il est là, sur la route du retour, après avoir passé quelques heures à Londres, pour quelques jeux vidéos. Et il voit, là, au travers de son regard vague, les quelques accidents qui pourraient y avoir. Il fronce des sourcils et soupire, agacé, quand les véhicules qui l'enroulent échappent à la mort rapidement, sans la moindre égratignure. Il grince des dents, le regard sombre et puis les cernes encore plus violette, sous les yeux, face à la beauté du monde. Face aux âmes, si idiotes, qui restent là, à orner la terre de leur saleté. Ses doigts sont presque douleur, contre le volant de la voiture. et la rage ne cesse de monter, comme la température, et puis de bouillir, en lui. Il n'a pas, non, la patience pour rester aussi longtemps au creux d'une société. Il n'est pas fait, Edwin, pour endurer l’imbécillité. Pas tolérant, pas réceptif, il fronce des sourcils pour si peu, sent la colère montée dès un premier faux pas. Il a envie de frapper, brusquement, sauvagement, dès le premier regard de travers. Il sent la haine au travers de chaque coeur et la bêtise humaine, surtout, qui ne cesse de le frapper, qui résonne et qui crie, fort, partout autour de lui. Et il a envie, au fond, de poser son pied un peu plus fort, sur l'accélérateur, et puis d'éteindre quelques âmes bien sottes, pour apaiser un peu tout cette noirceur, qui boue en lui. Mais Edwin, il ne fait rien de tout cela. Il se contente de garder ses doigts sur le volant, serrés, douloureux, et puis d'avancer. D'avancer, là, sagement, au travers de la foule d'imbécile, et puis d'écouter la musique, forte, assez forte pour l'empêcher de penser.

Il sourit presque, âme en peine, lorsqu'il voit, là, sur les panneaux d'indications, de nom de sa chère Douvres. Non pas qu'il aime la ville, Edwin, il la considère plutôt comme son cercueil, sa tombe déjà toute belle, comme celle que Cerbère lui a fait. Il veut retourner s'allonger dans son sous-sol, sa tanière, à moitié mort, attendant la mort, oui, toute en jouant à GTA. Il a des étoiles dans ses yeux, pourtant égards, alors qu'il roule lentement dans les rues de la ville, dans la noirceur de Douvres, celle de la nuit, oui, qu'il apporte avec lui. Il aime bien cette pensée, Edwin, alors qu'il roule sagement, doucement, dans les petites rues de Douvres, à l'écart de la ville, pour se perdre le long de la rive, là, près des falaises, près de l'endroit où a sauté son ami, autrefois. Il y a ses prunelles qui lorgent un moment, avant qu'il ne soupire doucement, l'esprit ailleurs, et puis qu'il arrive enfin à la maison. Les lumières, seules éclats de vie, au creux des bois, brillent un moment, alors que le moteur ronronne, dans l'entrée, et puis Edwin retire les clés. Il reste là, un moment, le corps lourd, si lourd, avant de soupirer brusquement, peut-être trop, et puis de quitter le banc. Il y a son dos qui craque, si peu habitué à tant de mouvements, et sa carcasse qui se traîne, là, dans l'entrée pavée pour monter les escaliers menant à la porte. Ses sourcils qui se froncent, quand il essaie d'ouvrir la porte, le corps long, et un soupir qui naît, entre ses lèvres. Une éternité, presque éternelle, oui, qui passe, alors qu'il cherche les clés de la maison, dans ses poches, pour finalement les trouver.

Il en sourit presque, Edwin, un sourire un peu grimace, un peu de travers, un peu mort, oui, lorsqu'il parvient enfin à allumer la lumière. Et puis, il dépose ses sacs à l'entrée, lève la tête, observe autour et la voit. Il la voit, la douce mort, la tendre tentation, la belle fleur fanée, juste là, sur le canapé. Marie-Jeanne, allongée, tendrement bercée par le sommeil, les sourcils froncés, pourtant. Son coeur se serre et puis une envie de vomir le prend, face aux sentiments dégoulinants, et pourtant, il sourit, un peu, tout bonnement. Edwin, il retire ses souliers, lentement, les pose presque obsessivement sur le palier, là, à l'endroit attitré, avant d'enfiler ses pantoufles qu'il a abandonné, il y a quelques heures, à l'entrée. Puis, il avance, là, de son corps trop loin, à petits pas pour ne pas la réveiller. Il se fait petit, se penche et se met à genoux, face à elle. Il finit par s'asseoir à genoux, au bout d'un petit moment, et puis il l'observe comme ça, presque une éternité durant. Peut-être trop longtemps, oui. Il tend les doigts, parfois, pour replacer une mèche de cheveux, sur ses traits. Pense à la couper, juste pour l'entendre rager. Pour l'entendre crier. Mais au final, Edwin, il finit par sourire, un peu étrangement, un peu comme un dément, près d'une demie heure après s'être posé là, à l'observer, et puis il se lève, lentement. Il replace la mèche, avant de souffler de son respire mentholé. « jolie belle-au-bois-dormant...une aiguille à coudre t'a piqué ? » Il sourit, un peu, étrange, encore, et puis prend la couette à chaton, de ses soeurs, pour la recouvrir doucement. Il sourit, un peu plus, réprimande cette envie de poser un baiser sur ses lèvres, de se glisser tout contre elle, et puis s'éloigne, enfin, à petits pas de chat. Il se glisse, Edwin, dans la cuisine, pour faire du thé, tiens, pourquoi pas. Il finit par faire du chocolat chaud, pourtant, car le thé, il ne supporte pas. Il fait du chocolat chaud, et puis il revient, dans le salon, pose ses fesses sur la table basse, les chocolats aussi, et puis, les doigts encore froids, il tend la main, et les glisse dans le cou de la princesse qui n'a pas bougé, encore.
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeMar 12 Nov - 18:46

Elle semble paisible là, en train de rêver comme si l'on ne pouvait l'atteindre. Elle est bien vulnérable Marie-Jeanne, seulement elle dort trop profondément pour s'en rendre compte. C'est bête de sa part, elle qui d'ordinaire ne dort que d'un œil. Mais après tout, l'ambiance chaleureuse et la sécurité que l'on peut ressentir chez les Earl peuvent être la cause du pourquoi elle est là.. Oui, tout ça semble bien bête. Elle rêve aussi Marie, de rien en particuliers. De chaleur certainement. Il est comme ça son rêve, chaud et paisible. Le genre  dont on ne se souvient pas au réveil mais qui laisse derrière lui cette agréable sensation d'avoir connu le paradis quelques secondes plus tôt. Le souvenir n'est pas là, juste l'émotion. C'est bien suffisant. Mais soudainement dans son rêve, c'est le tremblement de terre. C'est l'univers qui s'écroule sous ses pieds. Le froid qui vient détruire toute la chaleur qui l'entourait. C'est un monde qui se termine. La peur qui gagne Marie-Jeanne, qui monte petit à petit en elle jusqu'à s'enfuir en un énorme sursaut. Marie-Jeanne qui se réveille dès la sensation du toucher d'Edwin, qui lui attrape la main et l'envoie loin, sans rien dire. Le temps de reprendre ses esprits. De regarde autour d'elle pour se rappeler pourquoi est-ce qu'elle est là au juste. Pourquoi est-ce qu'il y'a Edwin face à elle, avec ce sourire parfaitement effrayant, le genre qui donnerait envie à un faible de pleurer sur le champ. Edwin, il pleure quand il voit son sourire dans un miroir ? Elle ne posera pas la question, pour ce que la réponse l'intéresse. « et bien, j’espère que tu regardes pas tes sœurs de cette façon le matin, sinon je comprendrais qu’en grandissant elles deviennent aussi foutu que toi. » dit-elle pour tout commentaire. Elle n'est pas bien réveillée encore. Elle a la mauvaise humeur du matin. Celle qui lui donne envie de crier et d'être méchante avec le monde. Mais elle se calme Marie, c'est pas le matin. Du moins, pas le matin-matin avec le soleil qui se lève, non, juste le matin-nuit celui où on dort, justement. Elle s'étire, tout en regardant Edwin resté planté là à la regarder. Ce serait gênant pour n'importe qui, mais venant de lui y'a une petit habitude qui s'est formé et qui est restée. « quoi tu veux ma photo ? » Puis elle se lève et retire la couverture posée sur elle. D'ailleurs, qu'est ce qu'elle fout là cette couverture ? Elle ne l’avait pas à la base, elle avait pas eu l'intention de dormir là. Un regarde sur et Edwin et elle comprend que c'est son œuvre à lui, depuis combien de temps il est là exactement ?

« ta mère est partie bosser. tu devais surveiller tes sœurs. je l'ai fait, elles dorment. maintenant je rentre. » explique-t-elle un peu rapidement tandis qu'elle remet ses chaussures posées dans un coin. Dans sa tête, ça se remue. Elle est venue, mais elle a rien fait de ce qu'elle avait prévu. Si, elle a déposé la veste mais ça, elle aurait pu le faire autrement et sans avoir besoin de sa présence à lui. Alors la question : qu'est ce qu'elle fout là lui revient en mémoire, et Marie-Jeanne elle se rend compte qu'elle a fait que de la merde ce soir. Qu’elle fait que de la merde en ce moment. Y’avait des choses qu’elle voulait lui dire, des choses qu’on dit face à face. Des choses du genre qu’elle ne voulait plus le voir, qu’elle ne voulait plus qui lui donne des choses, qu’il lui rende des services. Des caprices de Marie-Jeanne voilà tout. Des caprices inutiles qu’elle aurait mieux fait d’ignorer comme elle l’ignorait ces dernières années. C’était plus simple. Et comme rien n’a changé, revenir à cette période, cela doit être totalement possible. Marie-Jeanne, elle n’a jamais éprouvé de difficultés à faire l’autruche, jusque-là.  Elle repasse dans le couloir. Marie-Jeanne, elle se rhabille pour rentrer très très vite, sous les yeux d’Edwin à qui elle porte que très peu de regards. Elle reprend sa veste laissée dans l’entrée, attrape par la même occasion celle d’Edwin, la fameuse laissée en souvenir qu’elle rapporte. Elle lui tend, sous le nez. « tiens, j’étais venu te la rapporter à la base. Je sais, tu t’en fou. Mais …» Mais elle avait envie de le voir sous une fausse excuse. Non, surtout pas qu’elle lui dise ça. Elle n’oserait plus se regarder elle-même et puis il le croirait pas, elle ne transpire pas du tout ce qu’elle pense. « mais t’étais pas là. D’ailleurs, t’étais où ? t’as vu l’heure ? à un moment j’ai cru que tu t’étais enfin décidé à faire le grand saut. » Curiosité mal placée. Elle prend un peu la place de sa mère là, mais qu’importe. Après tout, elle vient de passer sa soirée à faire son boulot. Qu’il se justifie. Et elle s’en ira.
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeLun 18 Nov - 3:23

Folie, là, douce folie, qui plane et qui tangue, triste et tendre, dans ses prunelles de la mer. Elle flotte, là, sur les vagues des couleurs diverses, un peu comme un navire, ou plutôt, au fond, une barque abandonnée. Elle échoue contre les vagues de ses iris, oui, la folie. Et Edwin, mort, si mort, il sourit, un peu plus, les doigts froids, là, contre le cou de la belle. La douce et belle, celle qui ne bouge pas, pendant un moment, qui ne semble pas vivre. Couteau en plein coeur, il pourrait l'éteindre, là, si facilement, si doucement. Juste prendre sa vie, d'un baiser sur ses lèvres, d'un poignard en plein coeur, et puis ensuite, sans pensées pour derrière, la suivre. La suivre ailleurs, là où il veut être, dans ses bras, avec les copains. Mais Edwin, il ne fait rien, non, de tout ça. Il reste là, la folie qui vagabonde, dans ses prunelles, et il tend ses doigts froids vers elle. Il la glace de son touché amer, et puis sourit, retire ses doigts, tremblant, quand elle ouvre ses prunelles. Ce qu'elle est douce. Les sourcils froncés, les traits tirés, dépôt d'oeil au coin des yeux, elle est belle, au naturel. Les cheveux un peu emmêlés, l'âme un peu sale, quand elle crache ses mots graves. Elle est belle, au naturel, le maquillage un peu collée, là, sous les yeux, par le sommeil. Edwin, il l'observe, là, assis sur la table basse, les yeux grands, pour tout capter. Ça fait longtemps, il lui semble, qu'il ne l'a pas vu, tout bonnement, un peu abîmée, comme ça. Il avait oublié cette version différente de la beauté. Quelque chose de beau, oui, qui est loin de la mort. Ils sont rares, il lui semble, les beautés, dans ce monde damné et déjà enterré.

Il n'émet pas le moindre bruit, pas le moindre mouvement, aussi, quand elle ouvre les yeux, l'assassine, en silence. Peut-être, au coin de ses lèvres, un tremblement, le sourire qui veut se faire plus grand. Mais les prunelles, elles restent fixes, et ses doigts, là, dans le vide. Entre elle et lui, comme s'ils ne savaient pas, au fond, où se rendre.  « et bien, j’espère que tu regardes pas tes sœurs de cette façon le matin, sinon je comprendrais qu’en grandissant elles deviennent aussi foutu que toi. »  Et voilà qu'il fleurit, le sourire. Il est laid, certainement, un peu de travers, pue l'amer, mais à quoi bon s'en faire. Edwin sourit, en observant Marie-Jeanne. Il la fixe sans ciller, presque, et sans tiquer. Il attend la suite, attentivement, comme si au cinéma, il serait. Puis, il dit, là, de sa voix creuse, presque hors du temps ; « Elles sont biens, mes soeurs. » Il sourit un peu plus, ramène lentement sa main vers lui, finalement. Au travers de tout cela, il ne la lâche pas, non, du regard. Il la dévore, tendrement, comme il l'a si souvent fait, oui, avec son corps. Il la désire d'un simple regard macabre. « quoi tu veux ma photo ? » Edwin baisse les yeux, un instant, un rire au travers de la gorge. Il est petit, comme une toux, presque, puis, une fois fini, il l'observe de nouveau. Louche sur sa carcasse, essaie de se souvenir. « ça dépend. il a changé, depuis les dernières photos sans vêtements ? » Il est presque innocent, son regard, quand il le lève vers elle. Trop clair, trop bleu, de par la lumière. Il attend une réponse, quoique ce soit, une colère peut-être, pour un peu d'excitation, mais il n'y a que du mouvement. Marie-Jeanne qui se lève, qui va chercher ses chaussures. Marie-Jeanne qui s'éloigne, de dos, comme une autre. Edwin qui se lève en vitesse, grand, maladroit. Edwin qui se cogne les genoux, là, sur le sofa.

Le bruit est sec ; elle ne l'entend même pas. Edwin fait un pas, un seul, pour s'approcher un peu. Il se souvient encore des deux mètres, brusquement ; il les calcule, là, dans sa tête, prêt à les détruire, comme s'ils étaient un mur mental, à coup de legilimancie. Il reste là, au milieu du salon, à l'observer s'agiter et s'habiller. « ta mère est partie bosser. tu devais surveiller tes sœurs. je l'ai fait, elles dorment. maintenant je rentre. » Edwin hoche de la tête, mollement. L'observe, là, toujours dément. Il guette ses cheveux, suit l'un d'eux, sagement, qui s'échoue contre le sol. L'observe un moment, longtemps, retient l'envie de le prendre, là, entre ses doigts, et puis de le sentir. L'étrange lève les yeux, cligne des paupières, pour la fixer de nouveau. « L’aînée est pas là ? » Il lève les yeux vers l'escaliers, fixe la porte, qu'il voit un peu, celle de sa soeur, celle qui doit être sortie avec des années, certainement. Il ne la voit pas, non, au travers de l'encadrement. Il revient à la réalité, de nouveau, cligne des yeux, sourit même, quand elle est là, devant lui, le bras tendu. Il fronce des sourcils, en reconnaissant le vêtement. « tiens, j’étais venu te la rapporter à la base. Je sais, tu t’en fou. Mais …» Il y a une colère, brusque, soudaine, dans ses prunelles. Il attend la suite. Il attend la suite, là, le coeur battant, le coeur gorgé de sang. Il a envie de tendre les doigts, pour voir si le sien aussi, il pulse autant. « mais .. ? » Murmure sombre, empli de sentiment. Edwin voit noir, Edwin fait peur, un peu, là, presque triste, pourtant. Edwin, il se touchait, dernièrement, à imaginer la jolie Marie-Jeanne, sa fleur pourrie, fanée, endormie nue dans sa veste prêtée.  « mais t’étais pas là. D’ailleurs, t’étais où ? t’as vu l’heure ? à un moment j’ai cru que tu t’étais enfin décidé à faire le grand saut. » La noirceur se tasse un peu, laisse place à la couleur. Edwin cligne des yeux, encore, un peu. Il lève le menton, un instant, penche la tête sur le côté, et puis sourit, tout bonnement.

Dément.
Son coeur est gorgé de sang.

Comme ça, brusquement, un ricanement. Un ricanement presque dément, là, qui commence comme un sifflement. Et puis, il devient presque enfant. Edwin penche sa tête par en arrière, un peu, sourit un peu plus, passe ses doigts dans ses cheveux. Il rit, comme ça, quelques secondes, avant de cesser brusquement. Il se stoppe, oui, la tête toujours à l'arrière, un peu, avant de baisser les yeux, lentement. Prédateur, là, qui observe sa proie. Il l'observe, les traits nets, le sourire fin, presque ligne, sur ses lèvres. Il penche la tête, vers elle, s'approche un peu, d'un pas, sans qu'elle ne voit. Puis, il souffle, la, tout bas. « tu t’inquiétais, Marie ? » Il souffle tout bas, oui, épouse ses lèvres, un peu, de son souffle chaud. Il avance, là, brusquement, de quelques pas. Assez pour se coller à elle, assez pour la faire reculer, qu'importe ; il agrippe son bras, le serre fort, un instant, avant d'en remonter la veste, de le caresser de ses doigts. Il l'approche de ses lèvres, l'effleure, là, doucement, sans la lâcher des yeux. Il l'effleure, son doux bras, contre sa joue. « t'es douce. encore douce, comme avant. » Il l'observe, là, sans bouger, le bras encore contre la joue, avant d'y retirer ses doigts. Edwin lui adresse un sourire éclair, rapide, puis l'efface et fronce des sourcils, changeant. « j'étais à londres, pour rendre une analyse de jeu. c'était ennuyant. encore plus maintenant, que je sais que t'étais ici, en belle au bois dormant. » Il la fixe, intensément. Baisse les yeux, là, brusquement, violemment, vers ses lèvres. « à attendre ton baiser. » Il sourit, dévoile ses dents, lève les yeux pour les plonger dans les siens, foudroyant. Il la dévore, là, avec son air neutre, pourtant, et puis cette attaque de sentiments, aussi, dans ses yeux bleus. « j'ai mis du baileys au caramel, dans ton chocolat chaud. reste un moment. » Et puis enfin, vivement, il prend la vêtement, là, entre ses doigts, la jette mollement contre le canapé. Il s'avance, ensuite, l'encercle de ses bras, la déshabille de sa veste, lentement, comme si poupée de chiffon elle était, soudainement. Il fronce des sourcils, quand elle essaie de se rebeller, de se dégager, devient brusque, et puis doux, quand elle se calme.

La veste rejoint l'autre.
Edwin va chercher les tasses de chocolat chaud, une dans chaque main, et puis descend les escaliers, enfin, pour aller se terrer dans sa tanière.
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeDim 24 Nov - 18:39

Elle est là à s'agiter, semblable à une tempête. Marie, elle parcoure la pièce comme un tourbillon pour récupérer ses affaires et se rhabiller pour partir. Elle ne jette que très peu de regards à Edwin et l'écoute à peine, s'arrête juste un court instant quand il la cherche à parler d'ancienne photo de nue, mais finalement, elle ne relève pas. Elle n'entre pas dans le jeu. Celui où elle s'énerve et où lui sourit parce qu'il parle de chose dont il ne devrait plus parler, des trucs tabou. Non, elle poursuit sa route pour rentrer chez elle et les choses seront mieux comme ça, du moins c'est ce qu'elle s'obstine à vouloir penser. Mais c'est un peu long au final, puisqu'elle décide d'au moins lui dire pourquoi elle est venue. Qu'il ne pense pas que ceci, ça se reproduira. Elle voit rouge dans le regard d'Edwin. Le rouge de quand il a mal, ou presque. Et c'est là que l'instinct de Marie entre en jeu, elle se rétracte. Oublié qu'elle devait lui dire de ne plus apparaître, oublié qu'elle devait lui dire de ne plus lui parler ou même penser à elle. Oublié. Elle finit par poser des questions Marie, sans en venir au fait de sa présence. Elle pose des questions sur ce qu'il faisait ce soir-là, pour que le rouge, il s'en aille. Elle sait pas trop, pourquoi elle fait ça : abandonner. C'est à se demander qu'elle mouche l'aurait piqué. Quoique, elle vous dirait qu'il ne s'agit là que de curiosité. Marie, elle ne veut pas que l'on pense qu'il a un autre intérêt là-dedans. Marie, elle ne veut pas qu'on la devine.

Elle n'obtient qu'un rire en réponse. Un rire énervant, effrayant et déroutant. Du genre qui fait froncer les sourcils de Marie-Jeanne. Un rire pour toute réponse qui ne fait que lui taper sur les nerfs car ce n'était sûrement pas la réponse qu'elle voulait. Un rire qui fait passer Edwin pour une grand malade mental, presque digne d'un film d'épouvante. Un rire pendant lequel Marie-Jeanne sert la main en poing pour le coller dans le visage d'Edwin s'il n'arrête pas très bientôt. Il rit pas bien fort non plus, mais à elle ça lui suffit pour voir rouge. Heureusement, c'est bref. Elle n'a que le temps d'exploiter toutes les possibilités pour le faire taire que ça vient tout seul de lui même. « tu t’inquiétais, Marie ? » demande t-il tout bas, comme s'il se moquait, comme si c'était trop inespéré pour être vrai. L'idiot. Elle croise les bras face à lui, fronce les sourcils et lui crache au visage une réponse. « non, c'était pas de l'inquiétude. » Le ton est un peu sec, dans son genre quoi. Probablement pas la réponse qu'il attendait non plus, il fond sur elle. Sa démarche est brusque, comme s'il allait l'écraser. De son corps, il la balaye presque. Elle fait un pas en arrière, mais juste un. Qu'il se colle à elle, ce n'est pas important. Dans ce moment, il n'importe à Marie-Jeanne que de lui faire face. Elle ne dit rien avec ses sourcils froncés, Edwin, il est dément. Elle attendra que sa crise passe même si en attendant, elle n'apprécie pas la violence dont il fait preuve. Elle n'aime pas qu'il la saisisse comme ça, qu'il s'empare de son bras pour se mettre à le cajoler comme un lépreux se mettrait à se frotter sur la relique de Saint-Lazare. Elle ne veut pas qu'il soit là, à s'exciter sur elle. « t'es douce. encore douce, comme avant. » dit-il avant que Marie-Jeanne ne se décide à mettre fin à son numéro en lui collant une gifle. Un grand bruit qui fend l'air et Edwin qui pourrait peut-être se réveiller avant qu'elle ne vomisse. Elle continue de garder le regard méchant tandis qu'Edwin change de visage, puis l'écoute répondre enfin à sa question. « j'étais à londres, pour rendre une analyse de jeu. c'était ennuyant. encore plus maintenant, que je sais que t'étais ici, en belle au bois dormant. » Y'a un frisson qui la parcoure là derrière. Trop de proximité. Il pourrait s'en manger une à nouveau. « à attendre ton baiser. » « nan mais, j'attendais juste que tu te ramènes pour que je puisse me tirer, fin de l'histoire. Maintenant t'arrête de penser à la petit sirène et tu t'écartes. . » Mais Marie-Jeanne tient tête, elle préfère être imperturbable. Qu'il se lasse. Qu'il l'a laisse. Elle ne se montre pas réceptive aux regards d'Edwin, c'est ça la meilleure chose à faire sans doute. « j'ai mis du baileys au caramel, dans ton chocolat chaud. reste un moment. » ajoute t-il. C'est bien gentil, mais elle va sûrement refuser l'invitation. Il l'agace et elle continue à persister à ne pas vouloir entrer dans son jeu. Seulement, Edwin il a dû voir la réponse dans les yeux de Marie. Il lui pas trop le choix entre partir et rester. Il fond à nouveau sur elle pour la déshabiller, Marie n'aime pas ça, se débat et lui devient plus fort. Là encore, elle se dit qu'il fait chier. Et elle se le répète, tout du long du moment où sa veste rejoint la sienne à quand il part dans sa tanière.

Elle l'observe qui disparaît, souffle d'ennui puis observe la porte et sa veste tour à tour pendant une dizaine de minutes. Elle pourrait partir là, comme on s'y attendrait maintenant qu'Edwin est en bas, à l'attendre en bon idiot. Elle pourrait vite prendre son manteau et affronter la nuit maintenant, qu'importe qu'il fasse ou qu'il y'ait du vent. Marie-Jeanne, elle pense à ses possibilités mais elle finit par rire un peu nerveusement en s'approchant du canapé ou se trouve sa veste. Voyons, comme si ce serait aussi simple. Comme si, Edwin n'allait pas partir la ramener de force si elle partait. Nouveau souffle, un peu désespéré celui-ci. Elle se coincée, un peu. Juste un peu, parce qu'il est véridique que si elle voulait partir, elle le pourrait sans qu'Edwin ait son mot à dire. Mais, à observer la porte de la cave comme elle le fait maintenant, elle se dit qu'au point où elle en est, autant rester pour savoir ce qu'il peut bien vouloir. Elle finit donc par y aller. Dans sa garçonnière. Elle descend les escaliers lentement, referme la porte des derrière elle et observe Edwin à travers les barreaux. « et tu comptes faire quoi maintenant ? tu me fais quand même pas rester pour jouer aux jeux vidéo j'espère.  » Dit-elle, toujours juchée sur sa marche, le visage un peu blasé. Elle finit par descendre tout de même. Elle s'assied, sur l'un des petits fauteuils, celui à une place pour pas qu'il vienne à côté. Devant elle, elle fixe les deux tasses de chocolat qui ont du tiédir avec le temps. Elle en attrape une, sans même demander ou bien regarder Edwin et la vide, presque sur le champs. On a le temps de n'entendre que quelques secondes de glouglou qu'elle repose la tasse en demandant. « alors ? la suite. »
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Edwin Earl
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeVen 29 Nov - 13:50

Les escaliers en bois grincent, sous ses pas ;  c'est presque une chanson, à ses yeux, bien qu'Edwin aimerait en entendre un certain écho, derrière lui. Il y a pourtant ce sourire sur ses lèvres, alors qu'il descend lentement, et puis qu'au final, il s'affaisse lamentablement, presque comme un mort, une statue sans vie, sur son canapé usé. Ses prunelles, ternes, se posent sur la télévision éteinte et il ne cherche pas, un moindre instant, à l'ouvrir. Son esprit est encore à l'étage, aux côtés de Marie-Jeanne, à attendre qu'elle veuille bien le rejoindre. Le temps file à un vitesse si lente qu'il sent le sommeil qui prend place, au creux de ses bras, de son coeur, mais Edwin enfonce ses ongles dans sa paume, pour ne pas s'endormir lamentablement. Il a envie de la voir. De la voir ici, de nouveau, comme il y a bien des années. Des prunelles, mortes, sombres, se mouvent enfin. Edwin observe la poussière qui danse sur les meubles, les jeux vidéos empilés rapidement dans un petit tas, près de la télévision. Ses doigts glissent contre le tissu usé du canapé et il ne peut s'empêcher d'y sentir des grains de popcorn, de chips et de biscuits, certainement, oubliés et mangés rapidement il fut un temps, ou seulement ce matin, certainement. Un soupir se fraie un chemin entre ses lèvres ; demain, il fera le ménage. Au casoù elle fasse une quelconque remarque. Marie-Jeanne n'a pas besoin de quelques morceaux brisés de chips dans les cheveux pour sentir bon. Ses prunelles sont floues, là, fixes sur les débris qu'il devrait bien ramasser, quand il entend du bruit, dans l'escalier.

Il s'en fait presque mal au cou, à tourner la tête rapidement comme ça, uniquement pour poser ses yeux sur elle. Il est fin, le sourire, presque fantôme, quand il la voit fermer la porte, là, derrière elle. Peut-être est-ce une habitude qui n'est pas disparue, chez elle. Fut un temps, l'antre se trouvait à être leur nid d'amour, même si amour n'était pas le mot juste, dans leur cas. Edwin et Marie-Jeanne, ils n'ont jamais été des plus romantiques. Ils ont toujours eu un pas de travers, un peu ailleurs, complètement à l'ouest, oui. Mais c'était eux. Edwin, il bouge un peu, sur le canapé, chasse d'un mouvement lent quelques graines, sans la lâcher des yeux. Il l'observe, tout bonnement, la gorge douce et un sourire fin sur les lèvres, une lueur malsaine au fond de ses yeux cernés. Dans les escaliers, Marie-Jeanne stoppe son mouvement, pour l'observer. Ses traits sont coupés par les barreaux et Edwin fronce des sourcils ; il a brusquement envie de les couper, pour mieux la voir. « et tu comptes faire quoi maintenant ? tu me fais quand même pas rester pour jouer aux jeux vidéo j'espère. » Edwin, il se contente de pencher la tête sur le côté, les sourcils un peu froncés. Pourquoi pense-t-elle à cela ? Ses prunelles se tournent vers la montagne déglinguée de jeu vidéo, et le regard vague, il répond ; « J'ai assez joué pour aujourd'hui. » Sa langue passe sur ses lèvres gercées, y goûtent la saveur du fer, du sang séché, puis il tourne de nouveau ses yeux vers elle. Marie-Jeanne n'est plus derrière les barreaux ; il voit ses traits complètement, cette fois. « Mais on peut se trouver un autre jeu. » Le jeu de l'amour. Le jeu charnel. Le jeu du sang. Le jeu de la mort. Edwin, il a envie d'essayer plein de jeu, avec elle.

Edwin, il n'est pas doué, pour parler, sauf pour la mort et le sang. Pour les choses dégoûtantes.
Edwin, il se contente alors d'observer, de la dévisager. D'avoir cette envie, au fond de lui, de la briser, de l'embrasser et de baiser ses poignets sanglants.
De lui faire l'amour alors que la mort les prend.

Edwin, il fronce des sourcils, le regard noir, quand elle prend place à l'opposé, presque en face de lui, sur un fauteuil brisé. Il a la bête qui grogne au fond des prunelles, les poings qui se crispent, la folie qui danse, dans ses yeux de garçon, alors qu'il l'observe pourtant, presque sagement. Il la dévisage, les yeux plissés, attendant quelque chose, peut-être, de sa part. Qu'elle se rapproche, qui sait. Il fait froid, après tout, dans le sous-sol. Marie-Jeanne aurait du mettre sa veste. Un instant, il pense à aller lui chercher. Mais la belle, la folle, elle capte de nouveau son attention. Elle transforme les sourcils froncés en sourire léger, en prenant la tasse de chocolat et en buvant tout, tout bonnement, rapidement. Edwin, il sourit un peu plus, sur le coup, mord sa lèvre, presque heureux. On dirait un enfant capricieux. « alors ? la suite. » Il hausse d'un sourcil, sur le coup, avant de se lever lentement, les épaules haussées. Il n'en a aucune idée. Mais ça ne lui empêche pas, non, de marcher doucement, et puis de s'approcher, prédateur qu'il est. Il a ses yeux fixés sur ses épaules, sur sa gorge, qu'il voit, sa peau blanche, alors qu'il avance de quelque pas, qu'il passe à côté de la télé, pour s'agenouiller, tout bonnement. « un pendu ? » Il tourne les yeux vers elle, un instant, ignore les questions qu'elle semble lui poser, et puis de son maigre index, il dessine un pendu, là, sur la télévision prenne de poussière. Son doigt reste là, un certain moment, contre l'écran, et puis d'un mouvement brusque, il trace un trait vif, long, coupant la tête du pauvre pendu. « j'ai pensé à le faire ici, tu sais. je suis doué en noeud coulant, après tout. mais ça aurait été triste pour ma mère. nettoyer le sang, s'il y en avait eu, et puis réparer les dégâts. » Il tourne ses yeux vers elle, une petite lueur laide, dégoûtante, y dansant. « j'aurais pris une corde de couleur, pour toi. une couleur qui va bien avec tes yeux. » Et il sourit, comme ça, d'un sourire de terreur, de dément, de malade. Il sourit, ce con, en parlant de la mort.
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeMer 4 Déc - 19:02

Elle le suit des yeux tandis qu'il rôde vers elle dangereusement. Elle observe, attentive. Prête à partir si l'animal bondit sur elle. Les sourcils froncés et l'air menaçant qui lui dit de ne pas s'approcher. Marie-Jeanne, elle n'est pas restée pour qu'Edwin continu ses accès de démence. Quelque part, Marie-Jeanne, elle a l'air d'une reine là, assise sur son trône à observer le moindre mouvement de son fidèle serviteur. A le toiser en restant inaccessible. Elle abaisse néanmoins sa garde quand il s'assied face à la télévision. Ses sourcils fronce un peu. Il avait dit pas de jeu vidéo alors, que fait-il ? Et elle reste là, les yeux planté sur lui à attendre un mot, une parole qui trahirait ce qui peut se passer là-haut, ça l'aiderait un peu. « un pendu ? » suggère t-il tandis que Marie-Jeanne se renfonce dans le fond du fauteuil, un peu blasée, les yeux en l'air en écoutant Edwin, voilà qu'elle le voit venir avec ses envies morbides. C'est lassant. Ca ne l'amuse pas. Elle croise les bras, du fond de son fauteuil lui répond sèchement. « fais plutôt le ménage. ça t'évitera de dire des conneries. » Mais il ne réponds pas, il ne semble même pas l'écouter. Oh, elle s'en fout un peu. C'est pas ça qui va la vexer.

« j'ai pensé à le faire ici, tu sais. je suis doué en noeud coulant, après tout. mais ça aurait été triste pour ma mère. nettoyer le sang, s'il y en avait eu, et puis réparer les dégâts. » Et là, elle semble re-apparaître à ses yeux. Une fois de plus, elle lève les siens au ciel, ne répond pas. Elle se demande pourquoi il lui sort ça, il avait qu'à le faire après tout sans forcément le partager avec elle. Marie-Jeanne, elle veut pas de ça. Ca l'énerve toujours mais elle semble se contrôler, peut-être qu'elle a compris que la meilleur réaction à ce sujet, c'était l'indifférence. « j'aurais pris une corde de couleur, pour toi. une couleur qui va bien avec tes yeux. » Hum. Elle ne colère pas, pas encore. Elle le regarde juste qui sourit, tout fier. Probablement persuadé d'avoir dit un truc mignon, un truc qui plait aux filles. T'façon les garçons, ils pensent qu'à chaque fois qu'on parle de leur yeux, ça va leur plaire aux filles. Et bien non, Marie c'est pas comme ça que ça marche. Marie, elle aime pas qu'Edwin se mette à faire le joli-coeur. Elle serre les poings et s'évite de le traiter d'idiot une nouvelle fois, de lui répéter tout ce qu'elle lui a déjà la dernière fois qu'il lui a parlé de la mort. Elle se lève, va vers le canapé plus grand pour être face à lui. En marchant, elle pouffe un peu, de la façon qu'il n'aime pas, comme les petites à la sortie du lycée. Elle pouffe, pour l'énerver un peu. « qui aurait cru que tu puisses être si romantique. faut croire que t'avais tout prévu. » lance t'elle, acerbe, sarcastique. Elle se moque, une fois de plus de cette envie de mort. Puis elle s'assied face à la lui en poursuivant. « mais t'oublie un truc. t'es pas roméo. et je serais sûrement cette idiote de juliette. alors passe à un autre scénario. c'est lassant. » Lassant oui, lassant que tout le monde ici ne fait que penser à l'autre monde alors que la chose est évidente, en enfer, ils y sont tous déjà.

Puis alors qu'elle l'observe, de son dos elle sort son arme. Celle qu'elle a l'habitude d'utiliser pour effrayer les touristes, pour menaçer les clients, ceux qui veulent pas payer. Elle la sort et la pose doucement devant lui, presque sans faire de bruit. Elle vide le chargeur de ses balles, n'en replace qu'une très soigneusement. C'est une vieille arme, assez fragile pour risquer de tirer un coup sans qu'on ne le veuille. « mais après si t'arrive pas à penser à autre chose, on peut essayer de jouer et voir ce qui pourrait advenir. » poursuit t-elle en rangeant le trop de balle dans une de ses poches. Puis y'a le sourire qui apparait sur son visage à elle, le sourire qui provoque, celui qui veut vérifier si ce soir là, Edwin il est vraiment à se faire sauter la cervelle ou si c'est juste des mots pour lui faire peur à elle. Y'a le sourire qui fait là, tout simplement. Puis l'arme glisse vers lui. « allez, t'auras pas tout perdu. si ma cervelle qui saute, t'auras juste à te pendre après. et puis si c'est la tienne ... » elle pourra filer en douce et prétexter ne rien savoir ? « si c'est la tienne, je te promet d'appeler un super nettoyeur pour éviter des moments pénibles à ta maman. puis c'est bien insonorisé ici il me semble. ça réveillera personne. » Elle observe, guette ses réactions. Marie-Jeanne, elle sait pas trop ce qu'elle cherche à prouver là. Peut-être juste se rassurer qu'il est toujours aussi lâche qu'avant et qu'il ne partira pas de sitôt.
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 19:42

Ses traits, ils ne changent pas, à Marie. Elle n'apprécie pas ses paroles ; il le sait parfaitement, Edwin. Il sait bien, au fond, qu'elle n'aime pas quand il parle de mort, surtout la leur. Elle n'aime pas ses mots plein de sang, ses mots envahis par la noirceur. Elle n'aime pas son sourire, non plus, quand il l'observe comme ça, avec les yeux brillant. Le garçon, il est juste las ; las du monde, de la vie, des tourments et des conneries. Il ne comprend pas pourquoi on prend la peine de vivre, alors que la mort est si paisible. Quelque chose doit être là, de l'autre côté, attendant. Quelque chose de bien, étant donné que les gens, ils ne reviennent pas. Il a envie d'aller voir ; c'est encore là, les pensées, dans sa tête et dans son coeur. Il a envie de couper le temps, de ne plus attendre et puis de plonger là dedans. Sans Marie-Jeanne, la chose lui semble impossible, pourtant. C'est Marie-Jeanne. Elle, tout bonnement. Il a besoin d'elle, même si elle n'est pas à ses côtés. De savoir qu'il peut marcher un peu, et puis la trouver facilement. Il sait, au fond, que c'est peut-être un peu idiot. Mais ça lui permet de rester ici, dans cette merde. Marie-Jeanne et puis sa famille, aussi , un peu. Tant qu'elle est ici, il n'ira pas là-bas. Il attendra, sagement, oui, qu'elle passe le pas. Edwin, il peut être vu comme un idiot, par les gens, mais qu'importe ; ils ne comprennent pas. Chacun sa vision, après tout. Qu'on le laisse dans ses pensées noires, il bute personne, après tout. Il ne fait pas parti de ces idiots qui courent faire des fusillades pour ensuite se buter, après tout. Edwin, il a un minimum sa tête encore, là, sur ses épaules.

Il n'est pas fou.
Pas complètement, en tous cas.

Son regard tourne vers la télévision poussiéreuse, de nouveau. Il observe le dessin, un petit instant, avant de l'effacer complètement du revers de la main. Marie-Jeanne entame un mouvement, à ce moment exact. Elle se lève et fait quelque pas ; Edwin la suit des yeux, sagement. Marie-Jeanne, elle lâche un bruit. Le genre de bruit qu'il ne supporte pas ; celui qui anime la rage, là, au creux de ses tripes, et qui lui fait perdre la tête. Edwin fronce des sourcils, serre les dents, un moment. Il a envie de se lever, de la prendre par le bras et de la secouer, pour qu'elle cesse de faire ça. Elle n'est pas comme ça, MJ. Pas la sienne, en tous cas. Il a envie de la secouer assez, suffisamment pour qu'elle en vienne à lui promettre qu'elle ne le refera pas. « qui aurait cru que tu puisses être si romantique. faut croire que t'avais tout prévu. » Edwin serre un peu plus des dents, ne bouge pas, reste là, sagement. Il a envie de lui dire, oui. Il avait prévu quelque chose, pour eux d'eux. Une mort douce, sans douleur. Un poison acheté pour eux d'eux, assez pour dépenser tous ses économies. Le flacon prend poussière dans le fond d'un tiroir, maintenant. Il ne doit même plus être bon, maintenant. Tout ça car il n'a pas voulu le faire sans elle. Et Marie-Jeanne... Marie-Jeanne, elle se moque de lui, comme ça. Avec cette voix et ces manières. Il a envie de lui dire se taire, d'être elle, alors qu'elle s'assoit en face. « mais t'oublie un truc. t'es pas roméo. et je serais sûrement cette idiote de juliette. alors passe à un autre scénario. c'est lassant. » Il a mal, à serrer ses dents de sa sorte. Mal de ses mots cons, comme si elle ne savait pas. Elle ne savait pas, là, tout ce qu'il a bien pu faire pour elle. Tout ce qu'il est prêt à faire pour elle. Enduré cette foutue vie, ce foutu monde, déjà. Non, Marie-Jeanne, elle ne voit que sa folie, et elle se moque.

Elle a peur d'y plonger, on dirait, parfois.
Peur de se noyer et d'apprécier.

Edwin, il a le regard qui s'assombrit, lorsqu'elle sort son arme. Il n'a jamais aimé qu'elle traîne avec ça. Qu'importe le moment, qu'importe la raison ; elle avec ça entre les doigts, il n'aime pas. Il déteste ça. Il finit par se lever, lentement, sans quitter ses mouvements des yeux. Il finit par prendre place sur le fauteuil qu'elle était, quelques minutes plus tôt. « qu'est-ce que tu fais. » Il grogne, tout bas. La menace sans dire quoique ce soit. Il grogne, les yeux un peu plus sombres, par sa connerie. Il ne la supporte pas, cette arme. Pas entre ses doigts, en tous cas. « mais après si t'arrive pas à penser à autre chose, on peut essayer de jouer et voir ce qui pourrait advenir. » Il hausse d'un sourcil et l'observe attentivement. Il l'observe, là, la voit tendre l'arme, vers lui. La glissant le long de la table basse. « arrête de sourire. » Il crache, là, brusquement. Elle l'énerve. Il ne la supporte pas, comme ça. Edwin, il a l'impression d'être un idiot, à ses yeux. Qu'elle est comme les autres, brusquement, et qu'elle ne voit que ça. Elle ne voit que l'acte qu'il a pu faire, il y a un peu plus de deux ans, mais qui n'est pas arrivé. « allez, t'auras pas tout perdu. si ma cervelle qui saute, t'auras juste à te pendre après. et puis si c'est la tienne ... » Elle le titille, là. Edwin a cette envie de prendre l'arme et de lui mettre en plein front, de tirer, encore et encore. Pour qu'elle meurt. Pour qu'ils meurent. « si c'est la tienne, je te promets d'appeler un super nettoyeur pour éviter des moments pénibles à ta maman. puis c'est bien insonorisé ici il me semble. ça réveillera personne. » Il reste un moment comme ça, silencieux.

Silencieux, incapable de dire quoique ce soit, juste à l'observer, presque dégoûté. Parce qu'elle se moque de lui, qu'elle se moque de tout ce qu'il a pu faire, pour elle. Elle ne comprend pas, cette idiote, qu'il traîne dans l'enfer qu'est ce foutu monde depuis plus de deux années, et cela que pour elle ? Car il ne veut pas être dans un monde où elle n'est pas. Qu'il endure ce foutu bordel que pour savoir qu'elle est là, quelque part.
La haine est toujours là, dans ses tripes. La colère aussi. C'est certainement pour ça qu'il prend l'arme, brusquement, qu'il glisse son doigt contre la détente, malgré les tremblements. Il tend le bras, Edwin, le regard fixe sur ses traits. L'arme est là, entre les deux yeux de Marie-Jeanne. Le mouvement est rapide, à peine quelques secondes. Il la fixe, l'être dément, avant de tirer. Il tire, deux fois. Les doigts tremblent trop pour qu'il pose le faire une troisième fois, la haine hurle, la rage aussi, mais par dessus tout cela, la tristesse cogne contre son corps. Ses traits se transforment en grimace de tristesse, alors qu'il dépose vivement l'arme contre le bureau. Le coup résonne, cette fois ; la balle fend l'air et se perd contre un mur. Son souffle se meurt, pendant un instant; il lui faut des secondes, une éternité pour voir où s'est glissé la balle. Ses prunelles, agitées, observe les traits de Marie-Jeanne ainsi que son corps, comme pour être certain qu'elle ne soit pas blessée. Il voulait la tuer, pourtant. Il voulait la tirer, quelques secondes plus tôt. « putain de MERDE. » La fin finit dans les cris, les grognements. Quelque chose qui vient de la gorge, du plus profond. Quelque chose de rauque, alors qu'il se lève brusquement, donne un coup de pied sur la table de chevet, pour sortir la colère. Il a la folie, dans ses yeux. La peur, surtout. La tristesse, aussi. « t'en as pas marre ? t'en as pas MARRE ? » Sa respiration est sifflante, cassée. « tu vois ça ? tu vois, bordel ? j'aurais pu - t'aurais pu - » Mourir. C'est son paradis, ça, pourtant. Mais là maintenant ? Non. Non. Il ne contrôle plus rien, Edwin. Son corps, il tremble comme cette fois là. Il tremble, incapable de se contenir. Et ses yeux, ses yeux, putain. Les larmes s'y glissent, sans qu'il ne puisse les contrôler. Les prunelles luisent, à la fixer. Edwin a les yeux humides, le coeur sensible.
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeLun 16 Déc - 16:59

Marie-Jeanne, elle a l'air sévère. L'air du travail, quand elle doit montrer qu'elle ne plaisante pas, qu'elle n'est pas gentille, qu'elle ne fera pas de cadeau. Edwin, il lui a tapé sur le système à parler de mort, de sang, de pendu. Il sait très bien qu'elle n'aime pas. Marie, elle n'a pas une haute opinion des gens morbides, voir même qu'elle les abhorre. Il le sait pourtant. Il connait tout d'elle, ou presque. Pourquoi l'avoir provoqué ? Maintenant, Marie-Jeanne elle fait de même avec son silence et ses manières tout droit copié sur les petites putes qu'elle croise à la sortie d’écoles, quand elle écoule la marchandise. Marie-Jeanne, elle fait comme ça : l'énervante. Et ça marche. Ça marche même très bien, mieux qu'elle ne l'espérait à vrai dire. Elle a le regard qui louche sur lui Marie, tandis qu'elle charge son arme. Elle l'observe un peu en coin qui bouillonne, limite elle le verrait avec la fumée qui sort des oreilles. Elle sait quelque part, qu'elle ne devrait pas le provoquer de la sorte, parce qu'Edwin il est fragile et qu'il ne supporterait pas le monde s'il perdait l'estime d'elle. C'est pourquoi, elle choisit le silence à la raillerie. Elle le laisse là, à se contenir sur son fauteuil. Non, Marie-Jeanne ne réponds pas à ce qu'il dit. Les sarcasmes, c'est bon pour la rue, pour les gens qu'elle n'aime pas. Alors elle arrête de se moquer de lui, de le chercher parce que l'heure n'est plus à ça. L'heure est à ce revolver pointé entre ses deux yeux.

Ce n'est pas la première fois que ce genre de situation arrive. Marie-Jeanne, c'est souvent qu'au cour de sa vie elle a eu une arme pointée sur elle. Enfant, quand le père grondait et qu'elle désobéissait. Adulte, quand on s'énerve entre marchand de bonbon et qu'un coup de feu parait être la seule option pour résoudre les conflits. Marie-Jeanne, elle n'a plus peur maintenant des armes. Elle n'a jamais été blessée. Quelque part, elle se dit qu'elle devrait remercier le Dieu de Madeleine, ou peut-être Madeleine et ses prières pour avoir cette aura protectrice autour d'elle, qui fait que même là, même si c'est Edwin qui tient l'arme et qu'il n'a jamais caché vouloir sa mort, elle n'a pas peur. On ne saurait dire s'il s'agit de confiance en soi, de courage ou tout simplement de bêtise. Marie-Jeanne, elle se tient juste là, imperturbable face à Edwin, avec le regard qui lui dit de le faire, de lui prouver pour une fois qu'elle a tort et qu'il n'est pas un faible, qu'il y'a du vrai dans ce qu'il dit quand il parle de sang. Oui, qu'il le fasse, pour se donner du crédit. Pour que Marie-Jeanne, elle le voit comme un homme, pas comme un enfant capricieux, un lâche qui ne fait jamais ce qu'il dit. Oui, qu'il le fasse aussi, pour la décevoir, pour briser son petit cœur qui bêtement ose encore penser qu'Edwin, il n'est pas foutu. Marie-Jeanne, elle ne sait pas ce qu'elle veut là maintenant. Elle ne sait pas l'issue qu'elle préfèrerait. C'est pour ça qu'elle lui laisse le choix, qu'elle fera avec le résultat. Marie-Jeanne, elle réagit toujours mieux quand les choses s'imposent d'elles même et qu'elle n'a pas à choisir. Non, c'est Edwin qui choisit. Il choisit de tirer, de l'abattre. Deux fois, son doigt presse la détente. Deux fois, c'est trop pour avoir l'air d'un accident. C'est trop, une fois on blesse, deux on tue. Et y'a Marie-Jeanne là subitement qui arrête de sourire, de le provoquer. Déçue, alors oui, il veut la voir morte. C'est tout ce qui résonne dans sa tête. La déception, même si pour le coup elle est la seule à blâmer. La seule chose qui reste à faire maintenant c'est de remercier le Dieu de Madeleine, pour la laisser sauve au moins jusqu'à ce que ce soit la balle qui sorte du canon, et non plus du vent. Elle le laisse là Edwin, elle abandonne son regards pour réfléchir. Pour penser à après.

Mais Edwin il se réveille. Marie-Jeanne, elle regarde par terre. Elle voit pas ce qui se passe, elle ne comprend pas non plus. Tout va si vite. Le sol. Le coup de feu. Marie-Jeanne, elle ne s'entend plus penser, seul résonne dans sa tête la détonation le temps qu'elle vérifie que tout les deux, ils vont très bien. Elle ne bouge pas. Pas un tremblement. Pas un soupir. Juste elle, et sa petite prière parce qu'elle n'a rien. Puis Edwin crie, Marie-Jeanne revient chez les vivants. Quoique vivant ... « putain de MERDE. » Il crie. Il grogne. Edwin, il devient animal face à une Marie-Jeanne qui ne sait plus trop quoi penser. Des coups de feu, elle en a déjà entendu. Mais sûrement, elle ne s'attendait pas à ce que ça vienne d'Edwin, jamais. Il devient fou. Il hurle. Il frappe. Comme elle, probablement qu'il ne s'attendait pas à ça. Edwin, il est sensible. Marie-Jeanne, elle comprend qu'il a eu peur. Quelque part, ça la rassure.  « t'en as pas marre ? t'en as pas MARRE ? » Elle le laisse finir avant de parler. Qu'il crie tant qu'il veut. « tu vois ça ? tu vois, bordel ? j'aurais pu - t'aurais pu - » Elle lève les yeux vers lui. Quoi ? Ils auraient pu. Mourir ? Voilà une idée qui aurait dû lui traverser l'esprit quand il a tiré les premières fois. Marie-Jeanne, elle a des mots au bout des lèvres. Des mots méchant encore, des cris. Mais y'a rien qui sort parce qu'elle, elle est comme lui, elle ne sait pas ce qu'elle veut au final.

Un soupir léger. Elle retrouve ses esprits. Y'a Edwin dans un coin. Edwin qui souffre. Edwin qui lui fait mal au cœur. Edwin qui pleure. Toute la colère qu'il y'avait dans son ventre, elle disparaît. C'est elle qui est responsable de ça, indirectement. Y'a ses yeux qui se baladent partout pour pas avoir à voir ça. Mais finalement, tout l'amène à observer Edwin dans son coin. Elle ne veut pas de ça. Il la touche là, particulièrement. Elle se lève  et le rejoint. Elle glisse entre lui et le mur, se retrouve presque à sa merci. Si proche. Même si elle s'en rend compte, elle ne se défile pas et pose une main sur sa joue, la caresse du bout du pouce en répondant doucement. « marre de quoi Edwin ? t'as jamais compris que le meilleur bras d'honneur qu'on pouvait faire à la vie, c'est de survivre. » Elle chuchote.  Elle est calme, douce, presque aimante. Quelque chose qui n'est pas elle, qui ne l'est plus du moins. Quelque chose qui fait bizarre. Elle n'est pas forcément à l'aise mais ça ne transparaît pas. « Edwin, regarde ce que ça te fait. dans quel état ça te met, c'est pas ce que tu veux. » Du pouce, elle essuie une larme. Elle ne veut pas voir ça. Elle ne peut pas. Pas de larmes. « t'as pas besoin de ça. » Et sa main dérive dans ses cheveux, quelques caresses, ça parait presque naturel. Presque. Elle ne sait pas quoi ajouter. Peut-être s'excuser. Des excuses pour l'arme qu'elle a placé entre ses doigts. Pour lui avoir fait ça : peur. Marie-Jeanne, elle voulait bien faire, à sa façon seulement. Elle a besoin qu'il change d'avis. Sa main à lui, elle s'en empare doucement pour la placer sur sa poitrine, là où son cœur bat. Pour qu'il le sente parce que c'est beau un cœur qui bat. Surtout si c'est que pour lui. « c'est beau. on peut pas l'arrêter. » commente t-elle avant de se resserrer sur lui, de l'enlacer à moitié d'un seul bras. « je suis désolée. » ajoute t-elle, pour l'arme. Lui, comprendra ce qu'il voudra.
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Edwin Earl
Edwin Earl

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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeJeu 26 Déc - 23:54

Faible.
Il se sent faible.
Ça fait lave, lame même, contre ses joues, ces stupides larmes. Ça fait couteau au creux de la gorge, les sanglots. Il ne les laisse pas sortir, pourtant, Edwin. Il essaie, là, avec sa manche trop longue, de cacher les larmes avant qu'elles ne coulent et marquent sa peau au fer rouge. La colère, elle ne cesse de grandir, face à sa bêtise. Ses prunelles,folles, agitées, quémandent encore la présence Marie-Jeanne pour savoir si elle va bien, si elle est bien. Il se le refuse, pourtant. Il n'a pas le droit, non, de l'observer comme ça. Elle n'a pas le droit de le voir ainsi, faible et lamentable, pitoyable. Il fait ombre, poussière même, à être si bien mené par ses sentiments. Il lui semble que ça fait si longtemps ; c'est presque aussi fort qu'il y a deux ans, quand l'arme, elle s'est enfoncée dans sa gorge. Presque aussi fort que la peur de cette fois-là, certainement plus, même. Parce que ce n'est pas lui, cette fois. Ce n'est pas lui, non, mais Marie-Jeanne. L'étoile au loin, celle qui ne brille pas bien fort, au travers des autres, mais la seule qu'il peut voir. Il a failli en briser la lumière. L'éclat un peu amer. Et ça lui fout la tête à l'envers  ; ça fait tempête dans sa tête et il ne sait plus quoi faire, il ne sait pas comment stopper les pensées qui ne cessent de s'ajouter, de s'additionner, là, pour le faire payer. On dirait que quelqu'un a retirer le verrou, soudainement, et que la montagne de remords va l'inonder. Il va mourir noyé au travers de ses larmes salées.

Le cadavre dévie de quelques pas, cherche un trou pour se terrer. Il y a trop de lumière, soudainement. Trop de lumières contre sa peau pour refléter ses larmes, pour définir sa peur de la perdre, ses sentiments. Edwin, il a les cris au creux de la gorge, terrés sous les larmes un peu enfantins. Prunelles inondées, il dévie doucement, un peu comme un navire abandonné sur l'océan. Il dévie, simplement, fait quelques pas par là, la paume de sa paume, tremblante, se posant contre un pan de mur. Il n'a plus réellement de force, dans ses jambes. Le corps est trop lourd, l'esprit trop troublé. Il ne voit plus très clair. Il en a presque le rire amer. Edwin, il serre les dents à en sentir le sang sortant, là, des gencives. Il retient son souffle qu'importe la douleur, qu'importe le noeud trop lourd, là en dedans, pour ne pas éclater et sangloter, pour ne pas baragouiner quelques bêtises, quelques conneries. Il a trop montré, déjà ; son coeur lui semble à vif, vivant et sanglant, palpant sur la table basse. Edwin ferme les yeux, fort ; il essaie de se créer une bulle, de nouveau, un monde hors d'ici, loin d'ici, où le reste, il n'est pas. Quelque chose de calme, de doux, pour ne pas sentir cette tempête d'idées, de pensées, contre son être. Il veut juste.. juste un peu de silence, un peu de calme, pour respirer, simplement.

Il souffle, doucement.
Souffle le mal, les cris, les sanglots aussi.
Il souffle tout, pour qu'il ne reste plus rien.

Mais elle se glisse, là. Marie-Jeanne, elle se fraie un chemin, pose ses prunelles particulières et ses sourcils froncés sur son chemin. Il n'y peut rien. Edwin, il sent son odeur avant de voir son corps. Ça fait un choc, dans sa tête ; elle sent bon, Marie-Jeanne. Son haleine, un peu loin pourtant, sent le chocolat et le bailey's. Ça fait chaud, mine de rien, au coeur. Edwin ouvre les yeux, deux terreurs, pour la fixer. Ils sont encore un peu noyés, ses yeux, mais il n'en vient pas à se détourner. Il l'observe, là, longuement, comme un névrosé. Il observe, attend de voir ce qu'elle veut dire lui soutirer. Il a envie de crier, de hurler des mots qui ne sont même pas pensés, pour qu'elle en vienne à s'éloigner. Il ne veut pas, Edwin, la toucher. La sentir tout prêt ; elle va se faire mal, se faire tirer pour de bon, qui sait, cette fois. Il est le mal ; son mal. Mais Marie-Jeanne, elle n'écouterait même pas. Elle n'écoute jamais ; il l'aime certainement pour cela. Il fronce des sourcils, là, quand elle pose ses doigts. Quand elle caresse sa joue, du bout du doigt. Edwin souffle doucement, souffle tremblant ; il lui renvoie son amour un peu brisé, cassé, craquelé, contre les lèvres. Le regard fait un peu pitié ; enfant tourmenté. « marre de quoi Edwin ? t'as jamais compris que le meilleur bras d'honneur qu'on pouvait faire à la vie, c'est de survivre. » Il a envie de rire, de crier et de lui dire. De lui dire que ça, c'est l'histoire du monde entier. De l'humanité. Qu'il a pas envie, non, d'être comme les autres, bien aligné, et puis de s'exécuter. Il ne veut pas, non, participer à cette stupide marche militaire contre la vie. Edwin, il ne dit rien, pourtant. Il l'observe, les yeux grands, les cernes immenses, attentivement. Elle s'occupe de lui ; ça fait longtemps. Ça fait étrange; ça fait du bien. « Edwin, regarde ce que ça te fait. dans quel état ça te met, c'est pas ce que tu veux. » Elle chasse une larme, là, du bout du doigt. Edwin, il la suit des yeux, celle là ; il n'en veut pas, elle n'a pas besoin d'être là. Il a envie de lui dire, oui, d'arrêter mais y'a son coeur, quelque part en dedans, qui a besoin de ça. Son coeur qui bat fort, un peu trop rapidement ; ça fait si longtemps, ça lui prend un moment, oui, un tout petit moment, pour s'habituer à pareil sentiment. Sa langue passe sur ses lèvres, rapidement. « t'as pas besoin de ça. » Il a la gorge sèche, les larmes qui, au final, ont enfin cessés de couler. « si. j'en ai de besoin. y'a rien, ici. rien. y'a rien, Marie. » Il a presque des étoiles dans les yeux, à dire ça, le souffle trop bas. Il ressemble presque à un enfant qui croit encore naïvement à une certaine magie, alors qu'elle passe ses doigts dans ses cheveux, tout naturellement.

Il a cette envie, au fond, de continuer. De lui expliquer doucement, peut-être un peu dément, les idées qui ne cessent de traverser, pour qu'elle en vienne à accepter, oui, de l'accompagner. Il a des milliers de mots, là, sur le bout de la langue, prêt à être dévoilés. Mais Marie-Jeanne, elle les prend en même temps que ses doigts, que sa main, lorsqu'elle les pose juste là, sur sa poitrine à elle. Ça cogne, là dedans ; ça veut dire bonjour, peut-être. « c'est beau. on peut pas l'arrêter. » Il lève les yeux vers elle, simplement - il ne s'était même pas rendu compte les avoir baisser - et elle est belle. Son odeur, elle le frappe de plein fouet, comme ses cheveux contre ses traits, doucement. Il pourrait se plaindre; il n'a jamais apprécier ça. Il ferme les yeux, pourtant, serre ses bras autour d'elle, hésitant, avant de la serrer fort. « je suis désolée. » Il la serre fort, Marie-Jeanne, dans ses bras. Parce qu'elle est là ; elle est fantôme, depuis deux ans. Comme lui ; à croire qu'ils sont ensemble, toujours une paire sans savoir. Elle est là, maintenant, dans ses bras. « la ferme. » Elle est rauque, sa voix, par les larmes et les cris. Il grogne contre elle, en la serrant un peu plus fort. Il pourrait lui faire mal ; non, il est trop maigre, pour ça. Edwin, il enfouie ses traits dans ses cheveux, se fiche des mèches qui lui cachent la vue, enfuie son visage dans son cou. Elle sent bon, Marie; ça sent le confort, le passé, un peu comme une maison que l'on a trop brusquement quitté. Il soupire, doucement. « tu utilises encore ce foutu shampoing qui me fait éternué. » Ça pourrait être agressif ; c'est doux, pourtant. Comme le baiser, là, qu'il vient à déposer. Un baiser léger, contre ses cheveux un peu entremêles. Edwin, il la lâche un peu, doucement, recule son visage de sa cachette, pour l'observer. Au travers du mouvement, il en vient un peu à renifler.

Y'a un silence qui prend place.
Juste un regard qui en fixe un autre.
Juste un souffle un peu coupé, parce qu'il fait toujours ça, quand il l'observe ainsi.
Marie-Jeanne, sa petite mort préférée.

Il entend encore le coup de balle, dans la pièce. Le coeur qui se serre, la folie qui le gagne, là, de savoir qu'il l'a perdu, qu'il l'a fait passer de l'autre côté alors que, encore, elle ne voulait pas. Edwin est fou, oui, mais il demande la permission, avant. Il demande la mort, il attend qu'on l'accepte, simplement. Il finit par soupirer un peu brusquement, le sourire en coin, là, de nouveau sur les lèvres. Il passe ses doigts dans ses cheveux, en enroulant une mèche, doucement, autour de son doigt. « et il battra. il battra aussi longtemps que tu voudras faire un doigt d'honneur à la vie. parce que la mort, ou qu'importe le nom de l'autre monde, ça sera pas sans toi. et pas sans ton accord. » Sa mâchoire se tend, brusquement. Il l'observe dans les yeux, le regard perçant. Tu vois, Marie-Jeanne ? Tu n'as pas le monde à tes pieds, mais tu as le dément, du moins.  
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MessageSujet: Re: nostalgie ( edwin )   nostalgie ( edwin ) Icon_minitimeVen 3 Jan - 21:55

Y'a de la douceur dans les gestes de Marie-Jeanne, une douceur qui contraste avec les paroles qu'elle a l'habitude d'émettre. On ne saurait dire si ce sont les larmes qui provoquent ça chez elle, cette envie d'être aimante subitement. Marie-Jeanne, elle répondrait que ce n'est que de la pitié. Sans doute parce que son égo n'accepterait pas d'autre réponse plus évidente. Mais l'heure n'est pas à  la question du pourquoi, elle ne se le demande même pas. A cet instant, il n'y a que la prise des larmes d'Edwin sur son cœur à elle qui importe. D'un revers de main, elle essuie son visage puis chuchote quelques paroles qui se veulent rassurante. Elle ne sait pas trop où elle va là, pourquoi elle fait ça maintenant après deux années de silence. Peut-être parce qu'elle se sent désolée. Ou bien rassurée, oui. Parce qu'il n'a pas saisit l'arme pour se faire sauter la cervelle. Que Marie-Jeanne, elle peut se permettre d'espérer que toutes ses idées morbides ne sont pas là pour rester, comme une passade. Et que Edwin, s'il choisit de vivre elle ne voit pas pourquoi elle devrait continuer à le détester. Marie-Jeanne, elle aimerait à cet instant pouvoir changer la situation, malheureusement, elle n'est pas assez intelligente pour avoir les bons mots.

« si. j'en ai de besoin. y'a rien, ici. rien. y'a rien, Marie. » Elle se heurte à un mur, se sent un peu déçue. Combien de temps avant qu'elle ne reprenne son visage plein de dureté ? Combien de temps avant qu'elle n'arrête de croire encore ? Un soupir. Elle réfléchit en le regardant droit dans les yeux. Elle lui coupe toute parole d'un regard. Elle n'a pas terminé avec lui. Elle n'a pas dit le dernier mot. Ses doigts, elle s'en empare pour les placer sur sa poitrine. Parce que là dessous, y'a un cœur qui bat, que c'est le chant de la vie et que plutôt que de se dire qu'il n'y a rien ici, il devrait se laisser bercer par ce chant. A cet instant, Marie-Jeanne, elle fait battre son cœur encore plus fort pour qu'il puisse bien l'entendre, mais après quelques secondes, c'est sans effet. Edwin, il est sourd. Il ne dément pas ce qu'il a dit et Marie-Jeanne se sent désolée. Désolée pour cette arme et aussi pour son incapacité à lui faire comprendre, ou autrement dit : à le changer. Peut-être qu'elle devrait juste accepter les choses, qu'un jour ou l'autre, il ne sera plus là de son propre chef. Et que si elle continue à se ramollir comme ça, il partira après avoir pris son dernier souffle à elle.

Mais l’heure n’est pas à une reprise de ses esprits de la part de Marie-Jeanne, on accusera la fatigue, voir même une ancienne faiblesse qui revient. L’heure est à l’accolade. A ses bras glissés autour de lui comme à une bouée, chose bien étrange. Y’a Edwin qui lui rend le geste, l’englobe de ses bras et serre à presque l’en étouffer. Il n’y a pas de place pour les paroles, elle essaie de parler à nouveau. Il l’arrête sec. « la ferme. » Et le silence dure à nouveau. Pendant lequel Marie-Jeanne, elle s’autorise à ne plus penser à rien. Elle observe juste la chambre là, par-dessus son épaule. Y’a le trou dans le mur, l’impact de balle. Il faudra cacher ça, demain. Y’a son étreinte qui se resserre tandis qu’Edwin enfouie son visage dans sa chevelure, le contact comme ça, ça la surprend un peu et la fait frissonner. D’autant de proximité, elle n’est pas habituée. Même avec lui, autrefois. Elle ne dit rien, ne montre pas qu’elle est mal à l’aise. « tu utilises encore ce foutu shampoing qui me fait éternué. » Y’a un sourire là, celui d’un bon souvenir, d’un moment qui parait n’avoir jamais existé. Puis un baiser contre sa tête. Marie-Jeanne, elle en a envie. D’en déposer un au creux de sa joue. Un baiser sans importance. Seulement, c’est impossible. Si elle ne peut pas conserver la distance de deux mètres, alors elle doit en émettre une autre. Elle se contente simplement de lui sourire quand ils s’écartent, quand ils s’observent là, durant tout le temps que dure le silence.

« et il battra. il battra aussi longtemps que tu voudras faire un doigt d'honneur à la vie. parce que la mort, ou qu'importe le nom de l'autre monde, ça sera pas sans toi. et pas sans ton accord. » y’a ses yeux qui se perdent dans ses cheveux en suivant le doigts d’Edwin. Y’a ses joues qui rougissent un peu, pas beaucoup mais elle le sent. Et dans sa tête, y’a la réflexion qu’Edwin devra alors attendre toute sa vie pour mourir et que c’est une belle ironie du sort pour lui. Peut-être le fait-il exprès, peut-être lui dit-il qu’il abandonne toutes ses idées morbides. Cela va vite comme pensée dans sa tête. Trop vite, elle comprend rapidement qu’en fait, rien a changé si ce n’est qu’il ne la tuera peut-être pas dans son sommeil. « Edwin, tu as conscience que je n’ai pas l’intention de mourir de sitôt, que je veux être vieille, très vieille. » répond t-elle sans trop réaliser la déclaration qui vient d’avoir lieu. C’est ça Marie-Jeanne, elle ne comprend pas toujours tout. Y’a toujours sa main à lui dans ses cheveux, elle l’en retire et glisse ses doigts entre les siens avant d’y déposer un baiser. « je pourrais jamais. Ce serait bafouer mes principes. » ajoute t’elle avant de quitter le coin de la chambre. Y’a toujours sa main dans la sienne qu’elle tire avec elle pour le déloger de là. Il suffit de pleurer dans son coin, Marie l’emmène du côté du lit et l’y assoit. « il est tard. Tu es fatigué. Il faut dormir. » Y’a un peu de réticence dans ses yeux. Il le dit pas mais elle le voit. Ouais, elle sait. Elle partira pas là et Edwin n’obéira pas comme un gentil garçon. « allonge toi, je reste ici. » murmurre t-elle avant de le forcer, de retirer ses chaussures et de se glisser là à ses côtés. Elle n'est pas très à l'aise, elle ne devrait pas être là. Elle se fixe un point, elle restera jusqu'à ce qu'il s'endorme. En aucun cas, elle se réveillera avec lui. Ce serait pas bon pour eux. Lumière éteinte, elle lui tient la main, chuchote un  « Bonne Nuit Edwin. »  et ferme les yeux.
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