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Sujet: le nègre. Lun 7 Oct - 17:40
nouvelle-orléans 1858
Il y a cette chaleur suffocante qui te colle à la peau alors que tu serre tes cuisses le long des côtes de l'étalon que tu chevauches, pour accéder la cadence. C'est fou, complètement fou, oui, les cris qui résonnent derrière toi, les mercenaires bien cons, à ta poursuite. Tes doigts sont rouges de douleur, à serrer si fort les rênes de ta monture, et les montagnes, le désert, l'herbe te semble si long, si grand que tu ne vois rien, ou alors tu vois tout, même le bout du monde, tout là bas, presque inatteignable. Tu laisses pourtant ta monture courir toujours, encore, à en perdre haleine s'il le faut, car il ne faut pas que tu sois pris. Qu'importe les explications que tu pourrais bien donner, au final, ça serait bien con ; j'ai été kidnapper par un esclave de ma plantation. La blague, oui. Dents serrés, tu essaie de ne pas penser aux doigts de ce nègre, le long de ta taille, alors que vous fuyez comme des lâches, ou plutôt, alors qu'il fuit. Tout ça à cause d'un canif, le long de ta gorge, et puis cette peur de monter à cheval, de ne pas savoir mener, de ce nègre de malheur.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 19:06
J'ai l'air d'une bête sauvage sur ce cheval. Mes ongles s'enfoncent presque, à travers le tissu. Ils y laissent une trace marron sale. Marron pauvre. Pauvre détresse. J'ai l'impression de planer, au dessus de cette herbe sans fin. Au fil des minutes, les cris s'évaporent doucement. Un sourire naît sur mes lèvres, presque glorieux. Mais il se retrouve effacé, sauvagement, par mon corps qui rencontre le sol, toujours attaché à celui du blanc. L'animal cabre, comme s'il venait de voir le diable. Un cri étouffé quitte mes lèvres, surpris. La liberté se fait soudainement la malle. Le bruit de ma colonne vertébrale me fait grimacer. Le cœur bat vite, de douleur et certainement de peur, aussi. L'adrénaline me possède un peu plus lorsque mon regard rencontre la balle enfoncée dans le bras de l'homme pâle. Un « Merde » quitte mes lèvres. Merde à ce sang qui coule de sa peau, merde au cheval disparu, merde à ces hommes envoûtés. L'une de mes mains, aventureuse, se pose contre ses lèvres, l'oblige à se plaquer au sol. « Bouge pas. » Les bruits se rapprochent. Ça sonne la fin, c'est pour ça que mes doigts se posent plus fermement sur sa bouche, comme pour lui demander la faveur de m'épargner.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 19:41
Tu ne l'avais pas vu, ce connard. Il vous avait certainement contourné, ou quelque chose comme ça. Ou alors, la balle vient de derrière. Tu ne sais pas, tu ne sais rien de tout cela, mais tu connais la douleur, tout au moins, la douleur qui résonne fort, si fort, dans ton bras, et puis ton dos qui cogne fort, contre le sol mort et sec, alors que vous tombez. Un instant, bref, t'es presque tenté de fuir, de partir loin, loin de ce foutu nègre et de te cacher pendant un moment. Mais voilà ; il ne te lâche pas, lui. Le décor danse, devant tes yeux, alors que tu vois le sang qui dégouline lentement de ta plaie, et que tu sens ses doigts, ses foutus doigts sales, contre sa bouche. Tu pourrais le mordre, mais jamais tu ne t'abaisserais à cela. Plutôt mourir que de mordre un peau noir. « Bouge pas. » Tu lui lances un regard noir, le plus noir que tu le peux. C'est bien la seule chose que tu peux faire, alors que tu te vide de ton sang, que ta vie s'écourte et que tu n'as pas pu demander sa main à la sublime rousse de la plantation voisine. Monde de merde, oui. Autour, des bruits de pas ; tu lèves les yeux au ciel, comme pour implorer Dieu d'une meilleure fin ; tu n'as pas envie d'être enterré dans le même trou que cet homme, à tes côtés. Tu promets de donner plus d'argents à la messe, le dimanche. Crac. C'est tout près, le bruit, mais dans l'autre direction, du moins. Un moment, tu crois qu'ils sont là, à pieds, et qu'ils s'approchent tous pour te buter, mais non ; non, ils en sont pas là. L'écho des sabots se fait entendre avec force, et ils passent à côté, au travers des blés sans vous voir. Ton coeur se calme, tu repousse sa main avec force, avant de t'éloigner en rampant ; mauvaise idée. Ton bras, trop faible, aussi lâche que toi, ne supporte pas ton poids. Tu t'affaisse dans la boue, empli ta blessure de crasse plus qu'il ne le faudrait. « Bon sang ! » Et te voilà, soudain, en train de pleurnicher comme un enfant. « Tu vois, l'esclave ? Tu vois, hein ? Je saigne, je me vide de mon sang par ta faute ! Comme si j'avais envie de saigner pour un être inférieur ! » Et tu continue, encore, encore, les larmes au coin des yeux.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 20:13
Les pas s'éloignent et ce foutu bourge quitte mon emprise. Sourcils froncés, il gémit. Les larmes stagnent au bord de ses paupières. Y a la douleur qui doit certainement le dévorer pourtant, il m'est impossible de trouver une once de pitié. Si mon cœur bat vite, ce n'est pas pour lui mais pour eux. Eux le dos tourné qui nous recherchent désespérément. Je puise au plus profond de mon âme pour ne pas le frapper, pour ne pas l'achever, là, au milieu de ces herbes piquantes. Mon torse saigne, recouvert d'égratignures. Je fais pitié à voir, comme toute ma foutue vie. Cette vie d'esclave, de sous merde, de putain de chiffon. Mes yeux se posent en sa direction et la colère grimpe. Le sang coule, c'est dégueulasse et pourtant y a quelque chose de magique dans cette souffrance. Peut-être le retournement de situation. La vie qui s'acharne sur lui, enfin. Une punition divine ou une connerie dans le genre. Oui, quelque chose comme ça. Une justice venue de nulle part. « Tais toi ! » Mon corps crasseux s'approche du sien, autrefois irréprochable. À présent aussi sale que le mien. Les vêtements ne suffisent plus à le rendre beau. « Arrête de te plaindre. C'est qu'une balle, on peut l'enlever. » Le ton est froid, détaché. Je suis seulement agacé, au fond, de voir son visage aussi proche du mien. Son visage d'égoïste tortionnaire. J'ai le cœur qui se déchaîne, les poumons qui brûlent. Et puis mes doigts, mes doigts trop sales s'enfoncent dans la blessure. Y a tellement de rouge que je finis par ne plus rien y voir. « Ta ceinture. Donne ta ceinture. Et enlève les couches de tissu. » Le vouvoiement se fait la malle, parce qu'au fond, y a jamais eu de respect. Jamais. Juste une obligation.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 20:26
« Tais toi ! » T'ouvres la bouche, grande, indigné. T'en as les larmes aux yeux, encore, à cause de la colère, parce que tu ne comprends pas. On ne te parle pas comme ça. Personne ne te parle comme ça. « Arrête de te plaindre. C'est qu'une balle, on peut l'enlever. » Il n'est pas viril, le bruit qui s'évade de tes lèvres; un couinement, alors que tu ouvres les yeux encore plus grands, alors que tu te vois déjà dans un chaudron, mort, et puis ce foutu nègre qui ajoute des carottes à la sauce. « non mais ça va - AH ! » Il y a foutu les doigts ; les foutus doigts, là, dans ta foutue plaie. Tu vois des points noires qui se mettent à danser, au travers de ta vision. « Ta ceinture. Donne ta ceinture. Et enlève les couches de tissu. » Tu clignes des yeux, là, sans comprendre. Tu ne comprends rien, rien du tout, non, à ses paroles. C'est un foutu bordel dans ta tête. Mais tu le fais quand même ; tu retire ta ceinture, pour la lui foutre à la gueule, et puis tu le pousse brusquement, pour retirer ton veston, du moins. Une grimace déforme tes traits quand tu vois tout ce rouge sur ta chemise blanche ; la chemise de ton père. Elle est foutue, la chemise de ton père. « t'attends quoi ?! enlève la, putain ! enlève la ! » Tu couine, tu gémis, tu te lamente. T'as l'impression de voir la mort qui s'approche lentement. La pitié se gorge de ton être, oui. « je veux pas mourir. » On dirait un enfant qui pleure, là, dans la boue, dans la crasse, sur ses jolies vêtements.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 20:44
Elle continue, la mélodie. Les gémissements quittent sa bouche, en même temps que les mots. C'est désordonné, désagréable. L'assommer serait peut-être la solution. Après tout, je lui dois rien à ce môme. Il est rien de plus qu'un gars comme les autres, bien dans ses chemises trop blanches et impeccables. Ça sonne faux de le voir coucher ici bas, à me balancer sa ceinture à la gueule. Je l'attrape, même, sans un mot, sans une grimace. Les résidus de soumissions pathétique, certainement. Le cuir épouse son bras, soudainement, le serre si fort qu'il en deviendrait presque bleu. « Tu vas pas mourir, c'est qu'un éclat de balle. Serre juste les dents. » Parce que la douleur, elle risque d'être grande. Au delà de ça même, insupportable. Fracassante. Mes doigts retrouvent une nouvelle fois la chair chaude. Ils fouillent, doucement, dans cette blessure profonde et au bout de quelques minutes, il y trouvent enfin la punition. La balle semble même nous sourire, à tous les deux, là, recouverte de son sang. Irrité, celle-ci se retrouve jetée un peu plus loin. Mes phalanges, quant à elles, rencontrent sa chemise pour s'y essuyer. « Y a des chances que tu te vides de ton sang. Mais au moins, tu pourras pas dire que j'ai pas essayé. » Les mots sont froids, moqueurs. Y a comme des ondes de vengeance coincées dans mes cordes vocales.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 20:55
Alors tu les serre, les dents. Tu le serre fort, comme tes doigts, le long de son bras, alors qu'il joue au docteur, dans ta peau. C'est pire que tout ce que tu as bien pu connaitre. Pire que les voyages au portugal, les longs mois de bateau, juste pour aller chercher ta mère, là-bas, après avoir créer ta plantation. C'est pire que tout, pire que les maladies, horibles, auxquelles tu as bien pu survivre. Mais le pire, le pire, c'est bien ses doigts qui s'essuient contre la chemise de ton père, après tout ça. Comme si elle n'était rien. Alors que c'est lui, au fond, qui n'est rien. « Y a des chances que tu te vides de ton sang. Mais au moins, tu pourras pas dire que j'ai pas essayé. » T'ouvre grand les yeux, blanc soudain. Quoique tu dois être blanc depuis un petit moment, déjà. « connard. même si tu as essayé, esclave, ils vont tous savoir que c'est de ta faute, si on trouve mon corps. » Tu craches ton venin, avant d'essayer de te mettre sur pied. Le manque de sang dans tes veines te fait tomber, lamentable. Tu baisse les yeux, lâche. Honteux. « porte moi, j'y arrive pas » Tu lève les yeux vers lui. « mais aller, putain ! et je ... je te donnerais ma bourse, je sais pas. quelque chose pour que tu puisse aller loin voir ta famille, une connerie du genre. j'signerais ton foutu papier pour que tu sois libre. aller, aide moi ! »
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 21:16
Il se relève, l'innocent. Ses jambes tremblent et ça me fait sourire de le voir si faible. J'ai l'impression que le monde entier est en train de changer par cette simple balle donnée à la va vite. Mon cœur explose à le voir tomber si connement au sol. Le sourire se fait plus grand, plus beau. La culpabilité ne vient pas, non, elle s'est perdue en chemin, quelque part dans les plantations de ce connard en costume. J'prends même pas la peine de répondre à ses mots aussi futiles que sa personne. « porte moi, j'y arrive pas » Mes sourcils se froncent à cette demande, j'espère d'abord avoir mal entendu mais il en rajoute une couche, ce con. Il espère sincèrement que je puisse lui sauver la vie et croire à ses mensonges. « Mais ferme la ! J'en ai rien à faire de te laisser ici. Tu mens ! Les hommes comme toi, ils savent que mentir. » Y a peut-être des larmes de colère qui se mélangent à mes mots mais je continue, avec toujours autant de violence. Mes doigts fouillent ses poches, à la recherche de pièces. D'un rien capable de me faire avancer encore un peu, loin de cet enfer. Et quand ils tombent sur le trésor, mon corps presque nu se relève. « Regarde comme j'suis maigre et comme j'ai faim. Je suis pas capable de te porter. Puis surtout, pourquoi j'ferais ça ? » Oui, pourquoi donner l'espoir à son briseur de rêves. Mon pied s'échoue violemment contre sa blessure. Un putain de grand coup pour lui prouver mon envie de le voir crever.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 21:24
« Mais ferme la ! J'en ai rien à faire de te laisser ici. Tu mens ! Les hommes comme toi, ils savent que mentir. » Mentir. Que mentir. Oui, t'es doué, pour ça. Pour acheter une jolie bague, pour préparer tes beaux vêtements, et puis demander la main de la jolie rousse, en mariage, alors que tu louches sur son frère, bien souvent. Son frère qui passe son temps torse nu. Torse nu, oui, comme le noir, là, devant toi. Comme le noir qui te dépouille de tout, alors que t'as même pas la force de le repousser, ne serais-ce que d'un bras. « mais arrête putain. » Il s'éloigne de toi, avec ta bourse. Ta bourse qui contient tes pièces et la bague, aussi. « Regarde comme j'suis maigre et comme j'ai faim. Je suis pas capable de te porter. Puis surtout, pourquoi j'ferais ça ? » T'aimerais bien rire ; en fait, le rire prend plac,e entre tes lèvres, et puis il se transforme en cri, quand il te balance un coup de pied. Un gémissement s'évade de ta bouche alors que tu glisse sur le côté, replié sur toi-même, les doigts crispés contre ton bras sanglant. « ils... ils te laisseront pas faire, t'es un nègre, ils vont tous te ..te buter, putain. sans papier de liberté, ils vont tous te buter » Tu lui crache à la gueule, comme ça, brusquement, en te redressant un peu. « j'aurais du te vendre ! ouais, te vendre, comme ma mère voulait, à cet homme qui fait des combats à mort ! mais bon, j'ai été con, parce que tu bossais bien, putain de... » Tu craches, encore. Au sol, cette fois. Ta gorge est sèche, ton souffle est court. C'est la fièvre, la mort qui monte.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 21:43
« ils... ils te laisseront pas faire, t'es un nègre, ils vont tous te ..te buter, putain. sans papier de liberté, ils vont tous te buter » Et elle revient, la réalité, plus forte, plus sournoise. Elle quitte sa bouche pour me frapper de plein fouet. Je suis à deux doigts de mourir sous la réception de ses mots. L'espoir s'évapore, là, soudainement. Il n'a même pas besoin de bouger, le bourge, pour me descendre plus bas que terre. Non, la vérité suffit à me détruire. Sa salive, mélangée au sang, rencontre mon visage, se fond à ma couche de crasse. « j'aurais du te vendre ! ouais, te vendre, comme ma mère voulait, à cet homme qui fait des combats à mort ! » Un animal, un putain d'animal, voilà ce à quoi j'en suis réduis. On nous vend, on nous maltraite, on nous crache à la gueule. Nan, même les chiens doivent avoir une plus belle vie que les nègres. « mais bon, j'ai été con, parce que tu bossais bien, putain de... » mes genoux retrouvent le sol, à quelques mètres de lui. Juste de quoi reprendre ma respiration sans suffoquer sous la colère. « Qu'est-ce que ça peut t'faire que je disparaisse pour essayer de revivre ailleurs hein ? Tu perds juste un putain de nègre. Moi, c'est ma vie tout entière. » Ma mâchoire est serrée, peut-être pour m'empêcher de craquer face à ce connard sans état d'âme. Pourtant, dans une ultime force désespérée, mon regard se tourne vers lui. « J'ai plus qu'à t'achever pour t'empêcher de briser mes espoirs. Je voulais pas en arriver là, tu sais. » Et mon corps se rapproche de lui, là, doucement, bourré de mauvaises intentions.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 21:55
Tes prunelles embuées se tournent vers lui, alors qu'il tombe, là, comme la merde qu'il est, contre le sol. Ton coeur te semble être tempête alors que tu croise ses yeux bleus. Ses putains de yeux bleus. C'est pour ça, oui, au fond, que tu as voulu le garder. En vérité, t'as jamais regarder son travail, à ce nègre. Tu l'as jamais regarder travailler. Tu écoute à peine ses mots, alors qu'il parle. Tu fixes ses prunelles, ses prunelles bleutés. Peut-être qu'il les a volé. « Qu'est-ce que ça peut t'faire que je disparaisse pour essayer de revivre ailleurs hein ? Tu perds juste un putain de nègre. Moi, c'est ma vie tout entière. » Un putain de nègre. Oui, un putain de nègre. Il est juste ça, au fond. Que ça. Et pourtant, et pourtant, y'a cette rage, au fond de tes tripes, à l'imaginer foutre le camp. Tu veux pas. Non, tu ne veux pas. Tu sursaute, quand il tourne ses prunelles vers toi, pour t'observer. « J'ai plus qu'à t'achever pour t'empêcher de briser mes espoirs. Je voulais pas en arriver là, tu sais. » Il bouge, le nègre. Il bouge et il s'approche, oui. De trop près. « que, quoi ? éloigne toi putain, re- RECULE ! » Tu rampes, lamentable, contre le sol. Tu rampes pour t'évader, pour essayer de ne pas le voir. Mais ton bras crie de douleur, fort, si fort. « tu veux quoi ? j'ai - j'ai d'autres bourses. pleins d'argent. ta liberté, tu la veux, non ? je peux te la donner. suffit d'une signature, et c'est bon. juste ça. tu veux des filles ? je peux te payer une pute, aussi. ou deux, ou trois. ce que tu veux ! » T'es en train de supplier un noir, pour ta vie, et sans aucune honte. Tu fais pitié.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 22:12
Mes mains tremblent, elles deviennent folles, même, à l'idée de le tuer de sang-froid. Elle est pas comme ça, ma nature, au fond. Non, à la base, j'étais rien de plus qu'un gamin qui demandait rien à personne. Dans les jupons de sa mère, il était heureux, un peu innocent. Puis il s'est retrouvé dans les plantations, du jour au lendemain, comme ça, brisé, idiot. Une sous catégorie, une belle merde. Et suffit que le bourge me demande de m'éloigner pour que je m'y exécute. J'ai pas la méchanceté dans le sang, non. Même si la rage prend le pas sur tout, il reste une part d'humanité quelque part dans mon cœur. C'est bien ça le plus pathétique dans cette histoire. «tu veux quoi ? j'ai - j'ai d'autres bourses. pleins d'argent. ta liberté, tu la veux, non ? je peux te la donner. suffit d'une signature, et c'est bon. juste ça. tu veux des filles ? je peux te payer une pute, aussi. ou deux, ou trois. ce que tu veux ! » Un rire nerveux quitte mes lèvres. Un putain de rire moqueur, envers lui et surtout envers moi même. J'ai une corde autour du cou, depuis des années déjà et là, elle se referme doucement. « Qui me dit que tu tiendras parole ? QUI ? Vu la merde que t'as dans les yeux ça m'étonnerait pas que tu me baratines pour mieux m'achever. » Ma voix est basse, brisée, je me relève, à nouveau avec un horrible mal de tête. « Tu peux te les garder, tes filles, aussi. J'me fais sauter par des mecs, le soir. Tu vois, en plus d'être nègre, j'aime les hommes. Comme quoi, la nature peut punir deux fois. Puis laisse tomber. J'me casse. » Je me recule, doucement, le dévisage une dernière fois et m'éloigne d'un pas incertain. Qu'il crève, lui et sa connerie démesurée.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 8 Oct - 22:23
Il rit. Il rit, comme ça, juste comme ça, et puis ça te tue. Ça te tue, littéralement, tout bonnement. T'en as les larmes aux yeux, comme un bébé, mais tu serres les lèvres, fort, bien fort, pour ne pas chigner, pour ne pas te lamenter. C'est qu'un nègre, après tout. « Qui me dit que tu tiendras parole ? QUI ? Vu la merde que t'as dans les yeux ça m'étonnerait pas que tu me baratines pour mieux m'achever. » C'est logique. Logique. Après tout, un homme, un vrai, il ferait exactement ça. Mais pas toi. Parce que tu es faible, lâche, lamentable, oui. Tu es complètement lamentable, car tu n'aimes pas les femmes et que tu rêves des hommes. Ton âme, elle est encore plus noire que sa peau. Tu es habité par le diable. « Tu peux te les garder, tes filles, aussi. J'me fais sauter par des mecs, le soir. Tu vois, en plus d'être nègre, j'aime les hommes. Comme quoi, la nature peut punir deux fois. Puis laisse tomber. J'me casse. » Tes yeux s'ouvrent grands, un frisson te prend. Parce qu'il s'en va. Parce qu'il s'en va avec ses yeux bleus et qu'il aime les hommes. Parce que c'est le premier, au fond, un peu comme toi. « a- attends ! arrête toi ! arrête. » Mais il s'en va, il continue, alors toi, tu te redresses. Tu te redresses et puis tu essaie de le suivre, malgré la douleur et les pas qui vont de travers, surtout. « Je suis pas... je suis pas comme ça. » Tu grimaces, détourne les yeux. Te redresse, pour te mettre bien droit, malgré la douleur et la mer, te semble-t-il, tout autour. « je suis très loin d'être ce que tu crois. la crasse, elle est aussi dans tes yeux... le n- » Tu te coupes. Tu ne prononces pas le nom, cette fois. « Tu as un nom ? » Ça serait déjà un peu mieux, oui, que le noir.
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Sujet: Re: le nègre. Mer 9 Oct - 13:06
Dos tourné, je peux entendre ses mots, quitter ses lèvres ensanglantées. L'écho de sa voix parvient jusqu'à moi mais je ne me retourne pas. Non, je ne fais pas demi tour parce que je sais très bien que je risque de finir comme un idiot à le ramener chez lui. En échange j'aurais quoi ? Rien de plus qu'une foutue punition. Une douleur physique quelconque pour me montrer comme les nègres peuvent être bas et cons. Mon cœur s'émiette, à fixer l'horizon sans avoir d'avenir. Je sais très bien que quoi qu'il arrive, je cours inévitablement à ma perte. Tout ça pour une couleur de peau. « Je suis pas... je suis pas comme ça. » ça me fait sourire, sur le moment, à l'entendre dire ça. Et je me déteste un peu plus à sentir mes pas s'arrêter au milieu des hautes herbes. Pourtant, je ne trouve pas encore la force de me retourner. Y a toujours une barrière, entre nous deux. Une méfiance trop grande pour être dissimulée en un battement de cils. « je suis très loin d'être ce que tu crois. la crasse, elle est aussi dans tes yeux... le n- » Mes dents grincent à son ultime question. Les larmes montent à mes yeux et redescendent contre mon âme. Elles couleront plus tard, loin de lui. Après mon échec. Juste avant ma mort, peut-être. Mon corps, faible, se retourne vers lui. Et mes yeux, ces deux perles de diamant rejoignent son regard. Un moment de silence s'impose. Un moment de réflexion, peut-être. « Ilir … j'suis Ilir. Et toi ? » Mes lèvres tremblent, et je m'en veux de capituler si facilement. C'est pourquoi, perdu, l'un de mes doigts le pointe, en même temps que mes sourcils se froncent. « T'es exactement comme tout les autres et tu le sais. T'abuses de nous. T'abuses de tes putains de nègre sans leur porter le moindre intérêt. Mais vazy, je t'écoute. T'as quoi de différent ? » Oui, quoi ? J'ai besoin de savoir, parce que soudainement, ça devient plus important que tout.
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Sujet: Re: le nègre. Mer 9 Oct - 13:32
Les battements de ton coeur affolé se calment, alors qu'il se retourne vers toi. Alors que le nègre te donne un peu d'attention, et ne te laisse pas là, du moins pour le moment, livré à toi-même. Tu pourrais en sortir, même, si tu n'avais pas le sang qui s'extirpe de tes veines et la mort qui caresse ta nuque, tendrement. « Ilir … j'suis Ilir. Et toi ? » Ilir. Le nom résonne dans tes oreilles alors que tu le prononce doucement, d'une voix absence, avant te changer de pied d'appui, pour ton pauvre corps. « Felipe. » Mais les choses ne sont pas faciles. Il est nègre, tu es blanc. Tu es près de la mort, et lui, près de la vie. Rien ne vous relie. C'est certainement pour ça qu'il ne vient pas vers toi, et qu'il te pointe, tout bonnement. « T'es exactement comme tout les autres et tu le sais. T'abuses de nous. T'abuses de tes putains de nègre sans leur porter le moindre intérêt. Mais vazy, je t'écoute. T'as quoi de différent ? » Tu grimaces. Tes jambes tremblent sous ton poids infernal et tu ne sais pas quoi faire. Tu ne sais pas quoi dire. La vérité ? Tu ne la murmures qu'à dieu, à genoux, pour essayer de l'effacer. « Ma mère est une fille de joie Portugaise que mon père a engrossé pendant un voyage. » Les mots sortent, nus et véritables. « Elle était esclave. Mon père m'a pris avec lui quand je suis né, et à sa mort, je suis retourné là bas pour l'acheter...Je suis fils d'esclave. » Avec le peu de force que tu as, tu plante tes prunelles au fond des siennes, et tu ramène ta paume contre ta plaie. Une grimace de douleur te prend.
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Sujet: Re: le nègre. Mer 9 Oct - 19:43
Il commence son triste roman, comme ça, en me regardant de ses yeux embués. Mes mains tremblent, manquent de lâcher les pièces dans la boue. J'me trompe peut-être sur toute la ligne, après tout. Mais ça me semble trop facile, soudainement. Je l'écoute, quand même, le regard brillant, pleins d'espoirs morts nés. « Ma mère est une fille de joie Portugaise que mon père a engrossé pendant un voyage. » ça commence, doucement, je baisse les yeux, pour regarder ses pieds. Ses chaussures trop chères pour être recouvertes de boue. Rien que ça, ça prouve comme un monde peut nous séparer. « Elle était esclave. Mon père m'a pris avec lui quand je suis né, et à sa mort, je suis retourné là bas pour l'acheter...Je suis fils d'esclave. » Un rire quitte mes lèvres, nerveux et mal à l'aise. Je relève le regard, cherche le sien, jusqu'à le croiser et m'y perdre quelques secondes. Une vague glaciale traverse ma colonne vertébrale. Le contre coup, peut-être, la réalisation d'un tas de choses improbables. « Qu'est-ce que je peux en avoir à foutre de tout ça ? Si ta mère pouvait être là, elle se suiciderait à te voir comme ça, certainement. » Je me mords la lèvre, lui jette ses foutues pièces à la gueule. « Tiens, garde ton argent, y avait pas besoin de me sortir une histoire si tendre pour le récupérer. » Mes mains se tendent, en sa direction, brûlantes et soumises. « Je suis foutu comme tu as dit alors, t'as raison. Ramène moi. Laisse les me tuer. » Je marque une pause, m'approche de lui, plaque presque mon torse nu contre le sien, laissant mes bras glisser le long de mon corps. « Ou toi, bute moi, ici. Ça m'est égal. Tu pourras t'en vanter, au moins. » Nouveau rire, nouveau désespoir. Je lui offre ma mort comme une victoire, c'est si pathétique.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: le nègre. Mer 9 Oct - 20:45
Il parle, encore, toujours. Ses mots résonnent au creux de ses oreilles, mais Felipe, il ne veut pas entendre. Il ne veut rien entendre de tout cela, il ne veut pas le voir, non. Il ne veut voir que ce qu'il accepte, que les choses concrètes où il pose son accord. « Tiens, garde ton argent, y avait pas besoin de me sortir une histoire si tendre pour le récupérer. » Ça lui fait mal, si mal, tout d'un coup, d'être vu ainsi. Élevé comme un homme grand riche, alors qu'il ne l'a jamais été. Ce n'est qu'un masque, là, collé contre ses traits, et même lui, il est incapable de le retirer. Personne ne le voit ; tout le monde croit. « Je suis foutu comme tu as dit alors, t'as raison. Ramène moi. Laisse les me tuer. » Il tend les bras, le nègre. Il tend les bras et puis il s'approche brusquement. C'est comme une explosion, quand son torse percute le sien. Un peu comme la fin du monde ; son souffle qui disparaît, qui prend tout et qui s'enfuit, brusquement. Felipe ne comprend pas, il ne comprend plus. « Ou toi, bute moi, ici. Ça m'est égal. Tu pourras t'en vanter, au moins. » Il y a ses lèvres, là. Ses lèvres si près des siennes, ses foutus lèvres qu'il ne peut s'empêcher de fixer, au fond, Felipe. Qui fout son monde à l'envers, qui capture son souffle. « Je - » Il ne sait plus quoi dire, le riche. Il ne connait plus le moindre mots. Son corps tangue sur ses pieds et son souffle caresse ses lèvres, alors qu'il les fixe. Felipe lève les yeux vers lui. « ça va.. ça va pas » qu'il souffle doucement, là, contre ses lèvres, avant de se laisser tomber, tombant dans les vapes.
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Sujet: Re: le nègre. Ven 11 Oct - 13:59
Je le remarque, son regard attaché à mes lèvres. Je ne vois que ça, même, ses pupilles contre ma bouche. J'ai l'impression de rêver, les premières secondes, de me faire des idées mais elles se font trop présentes. Et mes doigts, mes foutus doigts trop brutes se posent sur son torse, avec plus de délicatesse. Sa voix brise à nouveau le silence, au milieu de ce champs de conneries. « ça va.. ça va pas » J'espère qu'il se fout de moi. J'en suis persuadé les premières secondes, jusqu'à ce qu'il ne s'écrase au sol comme un vieux chiffon. Mes mains tentent de le rattraper mes il est trop lourd. Ou alors, je manque de forces mais qu'importe, il se retrouve au sol, le grand Felipe. « Merde. » Il manquait plus que ça tiens, qu'il ne perde connaissance à mes pieds. Alors, nerveux, je lève d'abord les yeux au ciel, fixe l'horizon avant de reporter mon attention sur la princesse endormie. Des insultes traversent la barrière de mes lèvres ; d'abord incapable de réagir correctement. Finalement, ce sont mes genoux qui rencontrent le sol. Je me penche, encore un peu, pour le prendre dans mes bras et fixer son visage. « Hey ... » Le ton se fait soudainement plus doux. Mes doigts claquent contre ses joues, légèrement mais rien ne vient. J'y connais tellement peu que c'est à peine si je sais s'il respire. « Tu vas pas mourir entre mes doigts espèce de sale bourge putain- » à ces mots, je repose son corps au sol, pince son nez et dans le doute lui offre un peu de mon oxygène. Mes lèvres se plaquent contre les siennes, vaillantes. Dans le pire des cas, il s'étouffera par un surplus d'oxygène, de toute façon. Alors, plein de bonne volonté, je tente de le ramener sur terre, à ce connard de bourge. Il me doit bien ça, après tout : attendre que je sois ailleurs pour crever.
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Sujet: Re: le nègre. Ven 11 Oct - 14:16
Ses lèvres sont pressées contre les siens ; c'est ça, du moins, qu'il sent, lorsqu'il reprend conscience. Les lèvres du nègre contre les siennes. C'est un peu surréel, mine de rien, et bordel, aussi. Ses sourcils se froncent face à la réalisation puis, il ouvre les yeux. Tombe sur ses traits, son visage et ses yeux camouflés derrière ses prunelles. Ses doigts s'agitent, contre le sol, et il le repousse d'une main. L'observe, là, toujours au dessus de lui, la surprise au travers des yeux. « je - » Il grimace, détourne les yeux, regarde autour. Son regard revient rapidement vers lui, pourtant. Il l'observe, louche sur ses lèvres, surtout. « merci.. » Simple murmure, contre ses lèvres. Il les mord, doucement, incapable de penser clairement. Il sent encore ses lèvres, contre les siennes. Les lèvres du nègre.
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Sujet: Re: le nègre. Lun 14 Oct - 14:53
Il se réveille et j'me surprends à être soulagé. Soulagé de le voir vivant, épuisé mais bien les yeux ouverts, à me fixer. Ou plutôt mes lèvres. Ça me fait sourire de le voir comme ça, le genre de petit sourire qui s'évapore au moindre coup de vent. Cette fois-ci, le coup de vent n'est autre que son merci léger et fatigué. Je lui laisse pas vraiment le temps de réagir que mes bras l'enlacent soudainement afin de le soulever de cette terre sale. Il a l'air d'une poupée laissée à l'abandon. « Je te ramène sur le sentier le plus prêt. Tu devrais pouvoir retrouver ton chemin. Sinon quelqu'un finira bien par passer pour te récupérer. » Mes doigts se resserrent un peu plus sur lui alors que je le porte comme une princesse. On doit avoir l'air tellement cons tous les deux, au milieu de nulle part. « Accroche toi à mon cou, avec un de tes bras, j'pense pas pouvoir porter un poids mort jusqu'à là-bas. » Ma voix est froide, presque machinale. Les derniers rayons de soleil caressent encore l'horizon, il finira par se perdre à son tour et laisser place à la nuit.
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Sujet: Re: le nègre. Mer 16 Oct - 12:37
Ses yeux s'ouvrent grands, soudain, lorsque le nègre le prend dans ses bras ; Felipe le dévisage sans réellement comprendre ses mots, sans réellement parvenir à se réveiller complètement. Sa tête se trouve à être un bordel ; un foutu bordel, oui. « .. quoi ? » Il va le laisser là. Le laisser sur le bord de la route. Elle est où, la foutue différence, dans tout ça ? Nulle part. Carrément nulle part. Felipe fronce des sourcils, l'esprit encore loin, la panique qui revient. La panique qui se glisse dans ses pores et lui coupe le souffle. Il ne s'accroche pas, Felipe. Il est con, et surtout, il ne veut pas. Non, Felipe, il se contente de s'agiter, et brusquement, de tomber contre le sol. La chute se fait ressentir dans son bras en entier, et un cri de douleur le traverse. « CONNARD ! » Le nègre est pas coupable, mais qu'importe. Il crie, ça fait toujours du bien, mine de rien. « j'en ai rien à foutre de retourner là pas. » Il essaie de se relever, le bourge, le riche, mais il ne parvient à rien. Il ne fait que salir encore plus la jolie chemise de son défunt père, ce con. « encore moins de moi l'envie d'aller marier la salope des voisins. elle se fait le garçon d'écurie. » Il marmonne, se plaint encore, toujours, en s'agitant. Il lève les yeux vers le nègre, enfin. « tu compte aller où, toi, hein ? tu compte aller où, Ilir ? » C'est comme une caresse, une supplication, sur sa langue.
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Sujet: Re: le nègre. Mar 22 Oct - 10:11
Il remue, crie, glisse entre mes bras qui le serrent tant bien que mal. Felipe n'y met aucune volonté. Mâchoire scellée, j'empêche les mots de s'échapper pour l'agresser. J'ai pourtant envie de le briser, là, soudainement. De lui donner des coups de pied pour me venger de tout ce que j'ai pu subir sans qu'il ne fasse jamais rien. Lui briser quelques côtes, en plus d'un bras, serait peut-être la solution après tout. Pourtant, au fond de ses pupilles, je peux y voir une sincère mélancolie. C'est peut-être de la comédie. Ses paroles viennent pourtant me crisper le coeur, me faire rater un battement. J'le déteste de faire ça. Je le déteste de ne pas savoir me laisser partir comme un grand con plein de rêves que je suis. J'ai l'impression d'être un lion à peine libéré de sa cage. Il cherche la vie, tête baissée, quitte à se retrouver dans une autre boîte, encore plus petite que la précédente. « pourquoi tu veux savoir ? Me dis pas que t'as envie qu'on parte tous les deux, aussi, c'est ridicule. » Mon corps se laisse tomber au sol, à côté de lui. Je le regarde, quelques secondes et brise une nouvelle fois le silence. « toi aussi t'as envie de fuir quelque chose ? » Oui, j'ai remarqué ses regards, ses mots. Y a quelque chose là dessous, quelque chose qui sommeille, qu'il tente tant bien que mal de dissimuler. Mais c'est raté, ça s'voit, la vraie nature ne meurt jamais.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: le nègre. Ven 25 Oct - 12:00
Il penche la tête, le bourge. Honteux, petit, là, soudain, devant le nègre. Il se sent comme rien, comme pauvre, alors que l'autre, un instant, lui semble riche. Ilir lui semble riche, car il est ce qu'il est, tout bonnement, dans le moindre masque. Et ça le bouffe. Ça le bouffe, de le voir comme ça, alors que lui, il se trouve au sol. « pourquoi tu veux savoir ? Me dis pas que t'as envie qu'on parte tous les deux, aussi, c'est ridicule. » Felipe ricane, un peu. Un rire mort, un rire sans force, vide de tout, surement. Il ricane, d'un ton cassé, avant de lever les yeux vers lui. Mais Ilir, il s'est échoué. Juste là, à ses côtés. Ça lui serre le coeur, à Felipe, car lui, il ne l'aurait jamais fait. Pas pour un nègre. Même sans personne, autour. « toi aussi t'as envie de fuir quelque chose ? » Il secoue la tête et rigole encore, d'un rire brisé. « on fuit tous quelque chose. » Il l'observe, là, d'un regard cassé, qui fait un peu pitié. « soi-même, la société, les préjugés. son masque » Il grimace. « mon masque. » Il essaie de bouger, un peu, pour se relever, mais le monde entier tourne, sa tête lui montre des étoiles, la douleur tire, brusquement. Il chouine, tout bonnement.
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Sujet: Re: le nègre. Jeu 31 Oct - 14:57
Mon regard quitte le sien, se pose sur l'horizon. Si je reste assis comme un con ici, c'est pour retarder l'échéance, au fond. La liberté, elle est belle, oui. Mais lorsqu'on ne lui pas de l'ordre, de la préparation, elle paraît surtout effrayante. J'ai plus personne dehors. J'ai plus personne nulle part. Alors, la présence de Felipe, elle m'empêche de penser à la solitude future. À cette terre beaucoup trop grande pour un simple homme. C'est peut-être pas la meilleure compagnie, celle d'un bourge, mais on fait surtout avec ce qu'on a. « on fuit tous quelque chose. » Je remue la tête mollement dans le vide, les yeux baissés vers mes pieds. La vérité fait mal, encore plus lorsqu'elle quitte les lèvres d'un autre. « soi-même, la société, les préjugés. son masque » Je lui réponds rien, parce que j'sais comme tout peut être parfois difficile. Comme la cruauté des hommes n'a plus de limites. Faut-il encore qu'elle en ai déjà eu. Je peux sentir dans sa voix un malaise qui me prend aux tripes. Identique au mien, même. Cette folle sensation de voir son reflet, là, juste à côté de soi. « mon masque » Je me retourne vers lui, le cœur un peu trop lourd, à la recherche d'un je ne sais quoi capable de lui offrir un sourire. Mais j'y arrive pas, non, à éprouver suffisamment de pitié. J'ai l'impression qu'une force dévore mes foutus sentiments. « Tu fuis quoi, au juste ? » J'crois que je le sais déjà, au fond, mais j'ai envie de savoir, de l'entendre dire. « J'peux rester avec toi jusqu'à que quelqu'un passe. J'me cacherais dans les hautes herbes. Tu pourras leur dire que tu m'as descendu. »
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Sujet: Re: le nègre. Jeu 5 Déc - 20:39
C'est beau, au fond, tout ce qu'il peut bien penser. Les idées multiples, là, d'eux à jamais liés. Comme si le bourgeois et le nègre, ils pouvaient coexister. C'est con, oui, mais joli, dans ses pensées. Ça prend tout son attention, à Felipe, si bien que quelque part, il ne sent pas l'énergie qui est là, en lui, à diminuer. Il finit par ne plus avoir la force, Felipe, de bouger. Son corps, il ne veut pas se relever. Ses bras, ils ne veulent pas le supporter. Il entend, oui, la voix du nègre. À côté, ou alors loin. Il sent la fatigue, là, trop forte, qui le prend par les tripes. Il se dit que...fermer les yeux un instant, ça ne fait de mal à personne. Juste une seconde, pour un peu souffler. L'instant, il se transforme en éternité, pourtant. Il fait pitié, le bourgeois, à crever. Il crève lève, comme un pauvre, aux pieds d'un nègre. Putain de réalité.
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Sujet: Re: le nègre.
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