Sujet: le jardin d'eden. ( feliks ) Sam 21 Déc - 20:14
Il y'a ses mains qu'elle engouffre bien au fond des poches de sa veste lorsqu'elle descend les escaliers. Elle a froid. C'est l'hiver d'un côté. Mais plus elle avance, plus elle se dit qu'elle préfèrerait cent fois plus rester dehors que d'aller là, en enfer. L'endroit que les drogués du coin ont élu comme domicile pour pouvoir se livrer à toute sorte de défonce. C'est l'antichambre du diable, mais Marie-Jeanne, elle n'a d'autre choix que d'y aller. Elle doit partager. Distribuer la pitance des âmes perdues et les écouter l'acclamer comme on acclamerait l'ange Gabriel, tous se dirigeront vers elle, la sacrée, alors qu'elle ne vient que pour les enfoncer un peu plus dans leur tombes. A ça, Marie-Jeanne n'éprouve pas vraiment de remords. Elle n'a qu'envie de faire son travail et partir avant que l'un des macchabées ne l'entraine avec lui dans ses profondeurs. Le choix n'est pas là, elle y va. Bien lentement, elle marche dans les couloirs de l'immeuble désaffecté devenu refuge des enfants perdus. Y'a cette odeur d'humidité mélangée à celle de la pourriture qui la fait grimacé, son nez elle l'enfoui dans son écharpe pour ne pas sentir l'odeur de mort du lieu. Le bruit de la mer qui n’est pas loin résonne partout ici. Elle arpente les couloirs, tracé par des tas d'immondices et dont les murs qui ne semble être fait que de peinture tant ils ont été tagués peinent à tenir debout. Cet endroit, c'est un château de carte sur lequel elle aimerait souffler pour qu'il s'écroule et emporte avec lui ses résidents.
Et la voilà, la Sainte Marie qui apparait aux yeux des pauvres pèlerins pour leur donner satisfaction. Ils se précipitent ceux qui ont besoin de son attention. C'est presque à genou qu'ils imploreraient la drogue qui les entraînera une bonne fois pour toute en enfer, Marie c'est pas un ange, pas une vierge, pas une sainte, juste un démon, un démon venu récolter les âmes avant le grand saut.
Et elle repart après sa séance de doléance par le même chemin qu'elle a emprunté à l'aller. Les mains dans les poches, elle siffle satisfaite de l'après-midi, prête à quitter cet endroit s'occuper de mieux. Et alors qu'elle marche dans les couloirs, elle bute sur un pied qui n'était pas là tout à l'heure. Elle ne tombe pas. Il y'a juste un coup de pieds et sa curiosité qui lui demande qu'est ce que c'était. Alors elle regarde furtivement, prête à passer son chemin après ça. Elle le connait. Elle ne l'aime pas, pourquoi rester à le regarder ? Peut-être pour vérifier s'il n'a pas trépassé. Ce serait le genre de nouvelle qui ne déplait pas à Marie-Jeanne. C'est pourquoi elle recule de quelques pas et s'agenouille devant lui avant de vérifier le pouls et d'ouvrir une pupille pour voir s'il réagit encore. Visiblement, il semble vivant mais Marie-Jeanne sait que ce sera pour bientôt. Ce garçon, il ne semble que vouloir sa perte. Ce sera pour un jour prochain. Elle se relève et recule pour s'appuyer sur le mur d'en face tout encrassé. Elle le regarde qui se réveille et attend qu'il soit bien conscient. Et elle ouvre la bouche et laisse exprimer tout le mépris qu'elle peut éprouver à l'instant. « Et bien il semblerait qu'Alice n'ait pas supporté son voyage. Peut-être que la prochaine fois, elle écoutera papa-maman. » commente t-elle sans un sourire, juste des yeux tournés vers lui. Elle ne manque pas de juger. De le condamner. Marie-Jeanne, elle s'achèverait si elle n'était pas sûre que ça fera tout un tapage inutile. « Il arrive le moment où tu comprendras qu'il va falloir devenir un grand garçon. Ou tu compte rester pitoyable toute ta vie et mourir dans la merde d'un squat bon à brûler ? » Elle se racle la gorge. Oui, elle sait qu'elle n'a pas son mot à dire du moment qu'elle est payée. Elle souffle. Elle se moque. « T'es même pas capable de supporter la moindre pilule. » dit-elle en observant le semi-cadavre à ses pieds. Ouais, encore un qui devrait retrouver le chemin de la maison.
Feliks Levinson
Assassin ou barman, barman ou écrivain, qu'importe : son sort était le sort de tous, sa fin ma fin ;
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Sujet: Re: le jardin d'eden. ( feliks ) Dim 2 Fév - 16:21
Elle va devenir folle. Et il n'a pas fini de plonger sa cuillère dans son assiette de soupe à argent, il déguste une pièce de deux pounds à chaque gorgée. Ça revient cher la soupe de légumes chez les Levinson. Mais il en a rien à foutre lui, il est le genre à jeter les billets par les fenêtres et voir son père par-derrière qui l'encourage en tapotant fiévreusement ses mains pour l'acclamer. Ils feraient tout pour voir leur fils heureux, mais y'a absolument rien qui marche. Y'a pas vraiment de remède miracle, c'est comme ça. Fallait mieux éduquer le veau à la naissance, c'est la faute des parents. C'est toujours la faute des parents. Du coup faut pas s'étonner quand la mère se coince la gorge et s'étouffe rageusement, incapable de pousser un sifflement, que le fils continu à bouffer sa soupe comme si de rien n'était. L'argent lui rachètera une autre gorge. Il la fixe courageusement, en gardant l'air dédaigneux, la carapace quotidienne. Au fond de lui, il aurait bien envie de courir sur elle et l'aider, mais il ne sait pas y faire avec sa mère, il ne sait jamais y faire avec elle. Même dans ses moments là elle le rejetterait fortement pour qu'il dégage. La petite enflure. Celui qui lui a fait prendre trente kilos qu'elle n'a jamais réussi à perdre. Celui qui ne fait que des conneries et a complètement bafoué ses études. Celui qui ne semble en avoir rien à foutre de tout. Bande de connards. Il n'y a rien de vrai dans tout ça. Il n'y a rien de vrai dans toutes leurs pensées, mais leur visage de bourgeois semble l'afficher à chaque instant. Alors quand elle reprend son souffle. « Faudrait pas arriver à s'étouffer, mère » formule de politesse. La réponse est plus que livide. Mais pas rancunière. « C'est à cause du poison que j'ai mis dans la soupe, Feliks, sur son ton de bourgeois, fière d'elle, comme si rien ne venait de se passer. - Tu cherches à nous tuer, répondait-il calmement - Qu'est-ce que tu dis, Feliks ? Intervient le père, piqué et intrigué par la réponse de son tendre successeur. - Elle vient de dire qu'elle avait mis du poison dans la soupe, père. - J'ai juste affirmé qu'elle était trop épicée. » Acquiescement de la tête du paternel, regards intrigués des deux statues en or devant leur fils soudainement devenu débile.
Le repas est fini, depuis un bon moment. Et il flâne les pieds ballants de gauche à droite, servant plus de béquille à l'être courbatu qu'autre chose. Ça lui parcourt les veines cette merde. Ça le brule de l'intérieur, ça le rend feu. Et le pire dans l'histoire, c'est qu'il aime ça. Là, il voudrait juste une chose : se détacher de son corps, arraché toutes ces veines, leur dire d'arrêter de le faire souffrir tout en lui donnant ce plaisir intense en même temps, cette quiétude soudaine. Ce claire-obscure d'allégresse. Feliks, transporté, il sent son corps petit à petit devenir autre chose. Il sent ses pulsations s'entremêler, former un méli-mélo d'adrénaline et de placidité. Il y a un sourire bée qui se dessine sur son visage, empiétant sur ses joues. Il sourit à ce qu'il pense être de la joie.
Ses lèvres se courbent encore plus, quand une deuxième fois il se retrouve par terre. Mais il reste silencieux. Ça monte vite ces machins-là. Ça montre trop vite pour lui. Il a chaud, trop chaud. Il déchire son écharpe de l'étreinte de son cou en la jetant contre n'importe quoi, il ne voit à peine où il marche. Se pourrait autant être du sable que du goudron : la sensation serait identique. Il pousse un léger cri, pas un cri affolant, mais un rire dans le silence, dans son silence. C'est trop calme pour lui, il n'entend que très peu de son. Il rigole le détraqué. Il pouffe de rire et ça résonne. Dans son esprit, dans le lieu où il se tient. Il entend juste les échos. Jusqu'à ce qu'il s'effondre pour de bon. Au sol, il est sûr que c'est contre le sol. C'est froid.
***
Ça tourne dans sa tête quand il commence à entendre cette voix, familière. Ça tourne encore, il essaye d'ouvrir un oeil « ...la prochaine fois, elle écoutera papa-maman. » Ce n'est pas vraiment le moment de penser à ses parents. Il cligne des yeux comme s'il allait réussir à mettre la machine en marche, un coup de paupière et tout est réglé. Pauvre idiot. Au moins il aperçoit qui ça peut être, au moins il sait à qui il a affaire maintenant. Et il est persuadé qu'elle pense pareil que lui, idiot. « Il arrive le moment où tu comprendras qu'il va falloir devenir un grand garçon. Ou tu comptes rester pitoyable toute ta vie et mourir dans la merde d'un squat bon à brûler ? » Il aurait envie de lui répondre mais ça ne sort pas vraiment, ça déblatère quelque mot imprononçable que son cerveau n'arrive même pas à exposer dans ses pensées. « T'es même pas capable de supporter la moindre pilule. » Il entend et surtout il sent le souffle qu'elle vient d'expulser de son organisme, ça lui fait mal. Ça vient s'écraser contre sa joue. Comme une lapidation. Elle lui fait mal. Alors le balafré fictif essaye quand même de sortir quelques mots de sa propre bouche, pour lui faire mal à son tour. « Casse...toi » qu'il arrive à sortir en se retournant en même temps. Son but devient de se lever devant elle, se mettre à sa hauteur, elle se sentira peut-être mon supérieur. Mais ses jambes ne sont pas tout à fait d'accord avec le reste de son corps, elle se raidisse sur elles-mêmes, c'est alarmant. Elles refusent de lui obéir, de se soumettre. Non, il ne peut rien en faire. Il les injure mentalement. Ça revient assez vite, ces pensées se remettent en place elles. Mais si dans sa tête c'est bien plus qu'un tourbillon qui se propage partout. Alors il revient comme il était, il essaye de s'appuyer contre un muret, contre un quelque chose, il ne sait pas vraiment c'est quoi mais au moins il peut se hisser. « T'as pas une cigarette au lieu de me regarder comme un animal ? » Elle doit bien avoir ça. Et il en aurait bien besoin. « Puis, tu fais quoi là, à me parler ? T'es pas censé me détester ? »
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Sujet: Re: le jardin d'eden. ( feliks ) Jeu 6 Fév - 19:51
Les yeux vers le bas. Les bras croisés. La voilà à observer tout ce qu’elle déteste. Marie-Jeanne, elle n’aime pas les fils à papa qui viennent se perdre ici pour se sentir moins que rien. Elle ne l’aime pas lui. C’est un moins que rien. Quelqu’un qui aurait pu en avoir des choses, mais qui a préféré tout foutre de côté pour venir chouiner par ici. Si c’est pas pitoyable ça. Alors elle le regarde, comme elle regarde les autres : avec beaucoup de mépris et de dédain. Comme on regarderait un rat mourir lorsqu’il est pris au piège. Voilà ce qu’elle a sous les yeux : de la vermine. Et elle reste silencieuse tandis qu’il s’éveille au lieu de lui cracher au visage et de le battre à mort pour en finir. Non, Marie-Jeanne elle préfère le laisser faire. Pourquoi salir ses mains ? « Casse...toi » Semblerait que ça arrive à gémir malgré tout. Marie-Jeanne, elle rit en l’observant en train de lui donner un ordre comme s’il était en posture de se faire obéir. C’est risible. Elle pourrait faire une remarque. Lui demander de répéter une deuxième fois pour voir s’il en est capable lui traverse l’esprit mais elle préfère l’observer en train de tenter de se lever. Comme s’il en était capable. C’est trop tard, maintenant que Marie-Jeanne a écrit « faible » sur son front à l’encre invisible, il ne peut être rien d’autre à ses yeux. Se relever est chose impossible. Il essaie, mais Marie-Jeanne s’avance et pose la main sur lui avant de le pousser. Etre à terre, c’est qui l’a voulu non ? Cadeau de la Sainte. Mange le sol. « T'as pas une cigarette au lieu de me regarder comme un animal ? » C’est qu’il quitte l’état végétatif. Tant mieux. Elle n’est pas le genre à parler aux légumes. De la poche de son manteau, elle tire un paquet de cigarette qu’elle ouvre. Il n’en reste qu’une qu’elle regarde avec ce sourire méchant avant de poser les yeux sur lui. Elle s’empare, la porte à ses lèvres et l’allume avant de chiffonner l’emballage en une boule de papier et de la lui lancer à la figure. « Désolée. C’était la dernière. » lâche-t-elle avant de laisser échapper la fumée en l’air. « Puis, tu fais quoi là, à me parler ? T'es pas censé me détester ? » Tout de suite. Et quoi ? Elle va lui répondre qu’elle hésite à l’achever depuis les cinq minutes qu’il est là pour qu’ensuite il puisse se mettre à pleurer que tout le monde le déteste. Comme si l’avis de Marie-Jeanne allait changer quelque chose à ça. Elle préfère lever les yeux au ciel et tirer sur la dernière cigarette plutôt que de répondre à ça, comme si c’était pas flagrant qu’elle déteste tout ce qui se trouve ici. « Business. Tes parents ont du fric et t’es un pauvre connard qui achète alors, qu’est ce que je peux bien foutre là à ton avis ? J’attends que tu te remettes pour te refoutre une nouvelle dose au fond de la gorge. Ou bien, peut-être que j’attends que tu deviennes un homme, que tu te lèves et que tu quittes cet endroit pours jamais y revenir. Mais bon, faut pas rêver non plus. » commente t-elle avant de rire à nouveau. « T’es pas encore las de faire autant pitié. T’as pas de fierté ; » ajoute t-elle avant de lui lancer le reste de clope encore allumée. « Alors. Ramasse la. »
Feliks Levinson
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Sujet: Re: le jardin d'eden. ( feliks ) Jeu 20 Fév - 15:14
Ce n'était pas la première fois qu'il allait voir ce vendeur pour lui fournir ces pilules magiques, ce n'était pas pour autant la cinquantième fois, non. Il n'en avait jamais beaucoup pris dans sa vie, c'était plutôt dans les cas extrêmes. Lorsqu'il sentait qu'il perdait pied sur terre. Lorsque tout autour de lui commençait à s'effondrer, lorsqu'il commençait à comprendre de mauvaises paroles. Une échappatoire, comme il a toujours eu le secret. Sa façon à lui et Dieu sait à quel point elles pouvaient être multiples, de pouvoir remettre son cerveau au clair. Généralement, juste après ça va mieux. Ça va toujours mieux. Il a confiance en ce dealer. Il a confiance en ces mecs. Il a conscience d'être con aussi. Ça, il le sait.
Il entend un rire, l'espace d'un instant il avait oublié sa présence malsaine, ou du moins il aurait espéré qu'elle s'en aille lorsqu'il lui avait demandé vulgairement. Mais non elle était toujours là et Feliks n'était toujours pas seul. Il se mit à la regarder de nouveau, mais maintenant il fixe le paquet de clopes qu'elle sort de son blouson, même son blouson semble être sale sur elle. Son visage est imprégné de crasse, surtout en ce moment, une couche de méchanceté et une autre inhumaine et on recouvre ça d'une volute de fumée. Celle qui s'échappe de sa bouche dans le seul but de le narguer. À ses yeux, Marie-jeanne Maugray devient de plus en plus répugnante et repoussante. « Désolée. C'était la dernière. » qu'il entend s'en même ressentir le paquet s'écraser sur son visage, il l'a juste aperçue sans pour autant s'en préoccuper, elle ne mérite pas que l'on fasse attention à ses mouvements vulgaires. Elle en serait que trop heureuse. Et il n'a qu'une envie en ce moment, c'est lui ôter se sourire niais que laisse apparaître la crasse.
« Business. Tes parents ont du fric et t'es un pauvre connard qui achète alors, qu'est ce que je peux bien foutre là à ton avis ? J'attends que tu te remettes pour te refoutre une nouvelle dose au fond de la gorge. Ou bien, peut-être que j'attends que tu deviennes un homme, que tu te lèves et que tu quittes cet endroit pour jamais y revenir. Mais bon, faut pas rêver non plus. » qu'elle vient répondre à son autre question et l'espace d'un instant il se demande pourquoi ses lèvres s'étaient ouvertes bêtement. « T'es pas encore las de faire autant pitié. T'as pas de fierté. » Il la fixe jusqu'au blanc de ses yeux, il la fixe comme s'il voudrait les lui arracher, les jeter loin d'ici entre les groupes d'autres drogués. Il la fixe méchamment peut-être, il n'en s'est trop rien, il n'arrive pas vraiment à contrôler les muscles de son visage, ça pourrait aussi bien ressembler à de la joie comme de la tristesse. Puis elle lui lance le reste de sa cigarette, rien que le fait de prendre une taffe derrière elle lui donne une légère nausée et un rictus décomposé. La réponse qu'il lui donne avant d'ouvrir la bouche c'est ce crachat, juste à ces pieds, plus près des siens, d'un tir incontrôlé mais réussi. Il crache sur sa connerie, sur ses propos de merde. Il lui crache dessus fictivement, elle le ressentira peut-être comme ça, il l'espère. Puis il commence à lui répondre, coupé entre ne pas relever ce qu'elle a dit pour la rendre heureuse du profond désarroi dans lequel elle aurait pu être immergée et l'envie de la rabaisser de lui faire comprendre dans sa petite tête qu'elle ne vaut absolument pas mieux que tous les autres gens qui souillent le dépôt. « Tu sais... » il cherche ses mots, à ce moment ils sont bien trop enfui pour pouvoir les trouver correctement alors il laisse sa langue prendre le dessus et parler tout seul, sans vraiment en être conscient, ressentant une légère joie au simple fait de pensée qu'il ne pourrait pas la rabaisser comme il le voudrait. Il ne sent plus vraiment son corps, il voudrait juste profiter de la dose qu'il a achetée, pour l'instant il en rigole juste. Il se met à rire un peu, c'est un rire qui siffle silencieusement. Mais il reprend après avoir regardé son crachat à nouveau « ... l'argent fait pas trop le bonheur. Et je me demande... elle est où ta fierté pour venir pourrir la vie... des drogués d'ici. T'es sociopathe ? T'es déconnecté de la réalité ? ... » il ne la regarde même plus en parlant il essaye juste de suivre ce qu'il dit : « T'es vraiment minable, la vraie pitié c'est toi qui la fais naitre en toi en ne trouvant aucun autre moyen que vendre cette merde. Et tu sais c'que c'est l'pire dans l'histoire là ? C'est que quand j'te regarde tu me fais penser à ces dépravés bouffés à l'héroïne, qui ont tous commencé comme toi, qui se sont tous senti plus fort que d'autres. » Il reprend son souffle et avale un peu de salive, la bouche pâteuse avant de reprendre « Et... la différence entre toi et moi : c'est que moi j'finirais jamais au trou pour avoir vendu de la drogue. » Il a le regard triomphant. « J'viendrais te donner des clopes derrière tes barreaux. » Elle avait attaqué fort, il devait répondre fort aussi. Il rit à présent.
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Sujet: Re: le jardin d'eden. ( feliks ) Mar 4 Mar - 22:47
Elle ne devrait pas prendre autant un malin plaisir à rabaisser quelqu’un. Elle sait que si les rôles étaient inversés, elle serait actuellement en train de planter une lame bien profonde dans l’abdomen de son charmant bourreau. Mais Marie-Jeanne, elle ne serait jamais dans cet état. Jamais, elle ne se mettra aussi bas que terre. Personne ne l’a rabaissera. Même pas elle. Alors elle n’éprouve pas vraiment de scrupules à être aussi mauvaise. Cela la révolte tellement de voir ça, un petit pisseux en pleine crise existentielle alors qu’il pourrait profiter du vrai monde. C’est bon quand t’es ado ça, mais t’as grandi mec. Change. Elle souffle. D’agacement sûrement. Elle pourrait partir, après tout elle tourne bien le dos aux autres qui sont dans le même état. Mais lui, elle préfère l’insulter, le rabaisser et essayer de le faire réagir pour qu’il quitte cet endroit auquel il n’appartient pas. Peine perdu. Cette usine squattée, une fois qu’elle vous a, elle ne vous lâche pas. Pauvre fils à papa. Elle sent sa haine se poser sur elle. Elle l’observe et lui dans ses gestes lents, il laisse voir tout le dégoût qui l’habite quand il la regarde. Rien de discret. Mais elle ne s’en formalise pas, elle est imperméable à tout ça. Elle lui jette son restant de clope en guise d’énième humiliation. Il répond d’un crachat qu’elle prend le temps d’observer à ses pieds avec un sourire. C’est petit. A un point. Ca ne fait qu’apporter la preuve que la merde, ça éclabousse. « Tu sais, je pourrais te le faire ravaler en te faisant lécher le sol. » Oui, elle pourrait. Mais elle ne touche pas à ça, puis elle s’en fout. Le garçon, il est tout mou. Incapable de tenir sa tête, il observe vers le ciel avec un air idiot. Honnêtement, t’es pas beau quand t’as pris. « Tu sais... » Incapable de parler aussi. On devrait l’achever. L’achever de la même façon qu’on achève un animal blessé. D’un coup sec et rapide. Elle lui promettrait qu’il ne sentira rien bien qu’au final, elle n’en sait rien. « ... l'argent fait pas trop le bonheur. Et je me demande... elle est où ta fierté pour venir pourrir la vie... des drogués d'ici. T'es sociopathe ? T'es déconnecté de la réalité ? ... » Nouveau paquet. Nouvelle clope. Il faut bien qu’elle s’occupe pendant qu’il marmonne. « T'es vraiment minable, la vraie pitié c'est toi qui la fais naitre en toi en ne trouvant aucun autre moyen que vendre cette merde. Et tu sais c'que c'est l'pire dans l'histoire là ? C'est que quand j'te regarde tu me fais penser à ces dépravés bouffés à l'héroïne, qui ont tous commencé comme toi, qui se sont tous senti plus fort que d'autres. » Un rictus. Elle lève les yeux au ciel. Le seul truc qui s’approche de la vérité, c’est qu’effectivement pour le moment elle aucun autre moyen que de vendre. Mais ‘il pense qu’elle le fera toute sa vie. Au moins ici, une personne est dotée de l’instinct de survie. Il est bête. Et tout en soufflant sa fumée, elle se délecte de la vue de cette pauvre chose, incapable de parler normalement. « Et... la différence entre toi et moi : c'est que moi j'finirais jamais au trou pour avoir vendu de la drogue. » Bel espoir. « J'viendrais te donner des clopes derrière tes barreaux. » Elle le regarde qui rit en se demandant combien de temps elle allait encore le laisser croire à ses doux fantasmes. Pas longtemps non. Elle ne veut pas s’éterniser là. Un silence s’installe, pendant lequel elle le laisse retrouver son calme avant de répondre. « Tu prends pour Aladin ? Avec tes rêves à deux balles que t’espère voir devenir réalité ? Parce que mon coco, faudrait grandir un peu. Faire face à la réalité du monde. La seule et unique différence entre toi et moi, c’est que tu finiras six pieds sous terre bien avant d’avoir l’occasion de m’apporter un paquet de clope. Je ne finirais jamais comme toi, ça fait assez longtemps que je suis dans le milieu pour en connaitre les règles. Peu importe ce que tu crois, je mène la danse ici. » Elle lui crache ses paroles au visage. « Si tu crois que t’es pas minable toi avec ton air plaintif, comme si t’étais qu’un pauvre malheureux qu’on avait jeté là. Encore, si t’avais des circonstances atténuantes. Si la société avait brisé ta vie. Mais non, t’es juste un gamin qui ne sait rien mais qui fait mine d’avoir la science infuse. T’es pitoyable à un point parce que t’es là de ton plein gré à te détruire tout ça parce que ta vie est trop belle pour toi. La vérité, t’as jamais eu moindre problème et t’en crève parce que ça fait de toi quelqu’un de fade qu’on ignore facilement. T’es rien parce que t’as rien vécu. Et tu seras rien à jamais parce que c’est pas ici que tu vas vivre et si t’avais ne serait qu’un tout petit peu d’amour propre, t’irais te jeter du haut d’une falaise pour pouvoir foutre la paix à tout le monde. Mais bon, t’es trop con pour ça. »