Appeller Paul n'avait eu aucun succès. Arlène pensait d'abord qu'il pouvait dormir. C'est pourquoi elle laissa un temps s'écouler. Une bonne heure avant de se rendre chez lui. Il était donc neuf heures quand Arlène arriva. La porte s'ouvrit sur sa mère. Celle ci l'invita à monter dans sa chambre. Dormait-il encore ? Arlène n'avait plus aucun doute quand à l'amour que porter Paul pour son lit et les grasses matinées. Elle souriait de longue, de la première marche d'escalier jusqu'à voir Paul allongé dans son lit. Arlène referma la porte derrière elle doucement avant de s'avancer jusqu'à lui, de se pencher pour venir alors caresser ses cheveux épais. Arlène se pinça la lèvre inférieure. Elle tenta une première fois.
- Paul ? chuchotait près de son oreille.
Aucune réponse. Arlène l'embrassa sur la joue, un peu trop proche de sa bouche mais cela n'avait rien d'étrange en fait. Elle attendait patiemment ou presque. Bien décidée à le réveiller, elle opta pour la douceur. C'était ce qui lui ressemblait le plus et puis réveiller quelqu'un brusquement n'étais jamais conseillé. Elle n'avait pas envie de le voir de mauvaise humeur. Elle savait en plus que ces derniers temps il était tendu à cause de Felipe, de son homosexualité. Il se sentait un peu trompé Paul, à ne pas avoir été au courant plus tôt. Ce qui l'a le plus blessé, pensait-elle c'était de le découvrir en même temps que les autres, comme ça - en le voyant embrasser Illir. Arlène caressait le dos de Paul, cueilli quelques baisers sur sa peau de douce. Elle remonta jusqu'à son cou où elle déposa un ultime bisou, comme elle savait si bien faire, irrésistible. Enfin, Arlène resta sage en s'installant par terre. Elle se contenter de le regarder, surveiller le moindre signe qui témoigneraient de son réveil. Un fin sourire se dessina sur son visage d'ange.
- Bonjour mon beau. Une pause. Tu viens avec moi au phare ? J'ai tout prévu, on manquera de rien. Il était clair que Arlène ne pouvait définitivement pas se passer de Paul. Elle s'écartait enfin, le laissa se préparer tranquillement pendant qu'elle regardait l'hiver s'inviter sur Douvres par la fenêtre.

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Arlène pressa Paul jusqu'au port où ils empruntèrent une barque. Arlène laisse Paul ramer bien qu'elle n'aurait vu aucun inconvénients. Il y avait beau de vent et quand ils entrèrent à l'intérieur, Arlène s'en réjouit aussi. Elle s'emmitouffa un peu plus dans le gros pull qu'elle avait un jour piqué à Paul. Il y avait encore son parfum dans les fibres en laine.

La façon qu'il avait eu de se réveiller était bien mignonne. Si Arlène n'avait pas écouté sa raison, elle aurait bien put s'inviter dans son lit pour retarder l'escapade. Cependant, cette envie de partager un peu plus qu'un lit avec Paul l'avait poussée à rester patiente. Ils se trouvèrent d'ailleurs bien vite dehors, à marcher dehors jusqu'au port. La traversé n'avait pas été longue; le froid pas si insurmontable. Cependant, retrouver un peu de chaleur dans les bras de Paul réjouissait Arlène. Cette derrière laissant ses bras encercler la taille du garçon. Elle pressa ses doigts et puis son corps. Un frisson la surprit, coûtant un léger gémissement qu'elle prit soin de dissimuler en plaquant sa bouche contre l'épaule de Paul.

Elle haussait d'abord les épaules avant de s'écarter légèrement et de le regarder. Arlène fit légèrement la moue, avant de répondre une bonne fois pour toute.

- J'en sais rien. Je voulais simplement passer du temps avec toi aujourd'hui. Visiter le phare étant une excuse comme une autre.

Son ton prit un air plus soutenu, perdant la douceur qui nichait jusqu'à présent dans sa voix. Finalement, Arlène s'écarta totalement pour venir pivoter sur ses pieds et faire dos à Paul pour dans un premier temps, poser le sac à dos qu'elle avait emporté avec eux. Arlène se promettait silencieusement de ne pas trop être tactile, bien que cela s'avère toujours difficile quand il s'agit de Paul. Pour la simple et bonne raison que c'était tout à fait normal chez eux. Elle revient vers lui avec deux bières fraîches. Elle en tendit une à Paul avant d'ouvrir la sienne et de trinquer à leur santé. Arlène ne quittant pas ses yeux, elle partie pourtant vers un escalier en pierres, prête à monter les marches en colimaçon pour arriver jusqu'en haut.
Pas besoin de mot pour faire comprendre à Paul que la suite du programme se passerait là-bas.