NOM(S) - WOOD PRÉNOM(S) - CORNELIUS AGE ET LIEU DE NAISSANCE - 28 ANS À LONDRES NATIONALITÉ - ANGLAIS STATUT CIVIL - VEUF ORIENTATION SEXUELLE - HÉTÉROSEXUEL MÉTIER - POISSONNIER  GROUPE - AMANT AIMANT AVATAR - RICKI HALL

Parfois tu regardes le ciel. Tu regardes le ciel, intensément, comme si tu y voyais mille visages. Souvent tu joins tes mains, et tes lèvres dessinent le mouvement d'une prière muette. Et tu y crois, à tout ça. Quand tu en parles, tes yeux brûlent, tes yeux brûlent d'un feu divin. Il t'anime depuis toujours, et tu n'as jamais su te défaire de son ombre invisible allongée sur toi. Il veille tendrement, et tu n'es qu'amour et ferveur pour lui.
Souvent tu regardes la mer. Tu regardes la mer, amoureusement et avec colère. Parce que tu y vois son visage à elle, enfoncé dans le sable, noyé dans les vagues. Ton cœur se serre, tes yeux se plissent, et la courbe de ta bouche fait la grimace. Pourtant le temps s'écoule, il glisse même entre tes doigts sans que tu puisses y faire quelque chose. Tu n'oublies pas, tu ne peux pas. Elle est ancrée. En toi et sur ta peau, sur les ondulations de ton cerveau.
Tu regardes les autres, aussi. Tu regardes les autres, et sur ton visage il y a mille émotions qui glissent. Tu leur tends tantôt la main, tantôt le poing. Certains éveillent en toi colère et frustration. D'autres amour et compassion. C'est comme le petit Felipe, que tu rêverais de guérir, sinon de l'aider, au moins un peu.
Puis il y a toi. Toi que tu ne regardes pas vraiment, au final. Toi dont les poings se serrent si souvent et dont la peau de tes phalanges blanchit sur le pâle de tes os. Toi qui ne pleure jamais. Toi le fidèle croyant, toi qui te fermes aux autres, qui rejette la différence. Et pourtant, n'est-ce pas toi dont ton corps est couvert de dessins ? N'est-ce pas toi qu'on regarde de travers parce que tu impressionnes ? Bien sûr que si, c'est toi.

PSEUDO - IKYREL PRÉNOM - KELYNN ÂGE - QUINZE ANS T'AS CONNU LE FORUM OÙ - BAZZART COMMENTAIRE(S) - BEAU (LE HEADER, MAGNIFIQUE) POISSON PRÉFÉRÉ - LE REQUIN (C'EST UN GRAND POISSON AVEC DES DENTS VOILÀ) CODE AVATAR -

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Son poing tremble, ses doigts aussi. Tout son corps en fait. Il est cette petite masse de muscles et de chair, un peu perdue, un peu triste. Et le garçon à ses pieds dont le nez saigne par la force de ses coups ne parvient pas à se relever. Pourtant il n'a que huit ans, des yeux émerveillés, les cheveux emmêlés et en bataille. Il n'a que huit ans et il a laissé la colère le dominer. Elle est rentrée dans son corps de petit garçon comme un serpent venimeux. Il est rentré chez lui en pleurant. En courant. Les larmes pendaient à ses cils puis s'écrasaient sur ses joues sales. Qu'est-ce que tu as fais Cornelius, on ne tape pas les autres Cornelius. Il se répétait ça tout en courant, ses petits pieds nus foulant le trottoir, le visage barbouillé de larmes aussi boueuses que ses joues. Qu'est-ce qu'ils diraient les autres ? On le pointerait du doigt, ce petit marmot violent. Et en rentrant, sa mère baisserait culotte et pantalon, elle lui flanquerait une fessée si forte que la trace de sa main y resterait la journée. Elle hurlerait au ciel en disant que leur famille serait la honte du Seigneur. Un dernier coup de pied aux fesses et il devrait courir à la chapelle du coin, les deux genoux égratignés sur le sol crasseux de l'édifice religieux, les mains jointes, les lèvres agitées par les sanglots et la prière, murmurant de saintes louanges, bafouillant des excuses et des j'voulais pas, vraiment, j'voulais pas.


Et si nous parlions d'amour, Cornelius ? Et si nous parlions des vagues de tendresse qui coulaient dans ton corps et dans tes veines ? Et si nous parlions de ton visage illuminé et de ton regard amoureux ? Et si nous parlions de tes doigts qui tremblaient non pas de colère, mais de désir, oui ? Et de cette folle envie de protéger l'être cher, donc tu savais étouffer les mots par la lente paresse de tes mains. Tu n'étais peut-être pas l'idéal, mais tu te pliais aux dures lois de l'affection pour ne pas la décevoir. Tu t'essayais à ce jeu terrible, sans jamais lâcher prise. Vous vous êtes fiancés, des mots échangés au creux de l'oreille, des sourires un peu timides, des promesses muettes, les doigts entrelacés et ce bonheur vivant sur votre peau et sur vos dents. C'était beau, c'était bien. Elle prenait de la place en toi, elle t'encombrait de son ombre magnifique, gentiment. Elle devenait ton soleil, tu paraissais un peu niais mais définitivement heureux. Elle te demandait peu, elle t'offrait beaucoup, tu balbutiais des paroles tendres, maladroitement. Et son rire éclatait dans tes tympans, tu affirmais avec force que c'était la plus belle musique qui soit. Mais voilà, voilà qu'elle est partie. Elle a disparu dans les flots, son corps mou gorgé d'eau et de sel, comme si elle était devenue le réceptacle de tes larmes eau de mer. Elle était là, échouée sur la plage comme un mammifère marin. Elle avait la pâleur de l'hiver et des algues dans les cheveux. Ton cri déchirait l'obscurité. C'était de la détresse, une profonde détresse qui faisait monter une drôle de panique en toi. Et il semblait que tout s'écroulait, et toi aussi tu voulais couler dans les flots noirs parce que c'était peut-être attirant en fin de compte, et tu voulais voir ce qu'elle avait vu avant de s'abandonner pour toujours et d'offrir son âme aux étoiles et son corps à la mer et à la terre. Tes doigts tremblants étaient passés sur sa bouche muette, tu ne savais même plus quoi faire de tes mains, et ça tambourinait si fort dans ton thorax que c'en devenait douloureux. Tu suffoquais. Et si nous parlions d'amour, Cornelius ? Et si nous parlions de cet accident de la vie qui fait battre le cœur et trembler la raison, si nous parlions de toutes ces belles choses qui se fanent un jour pour toujours. Si nous parlions des effusions dont tu rêves la nuit, de la place vide à côté de toi dans le lit, et du trou béant dans ta poitrine.

Le gamin, aussi, n'oublions pas le gamin. Tu t'es fait la promesse de l'aider, la promesse d'essayer de le guérir de ce mal infernal qui lui ronge le cerveau. C'est qu'il se fait du mal, le petit. Il brûle, il brûle vraiment. La maladie dégoûtante palpite dans son cœur, et tu ne comprends pas pourquoi elle est là, comment elle arrivée en lui. C'était un petit gars si bien, pourtant. Parfois, ta grande main se pose sur son épaule frêle, tu la secoues tendrement, et tes yeux de gentille brute se posent sur lui. Tu lui assures qu'il ne sera pas comme ça pour la vie, qu'un jour ça lui passera. Tu lui promets qu'un jour il aura des enfants, puis des petits-enfants. Et tout plein de marmots à courir et à jouer autour de lui en riant. Tu lui dis qu'il sera un grand-père exemplaire, qui leur parlera de la mer et des poissons, des visages rencontrés sur le port. Mais il ne devra pas parler de la période sombre qu'il traverse. Évidemment qu'il devra omettre cette partie de lui, il ne peut pas exhiber cette plaie béante qui s'étend sous sa peau. Tu lui expliques toutes ces choses, et il y croit. Tu le vois dans les yeux de Felipe, ce scintillement éphémère mais si beau. Parfois tu le serres gentiment dans tes bras de géant, et tu lui dis que tout n'est pas perdu, que tout ça va s'arranger, qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Parce que oui, ça ira. Mais tu n'aimes pas quand il parle des sentiments qu'il éprouve pour les autres garçons, ça t’écœure un peu, ça te dégoûte presque. Alors tu crées l'illusion d'un sourire crispé, et tu répètes ce même discours. Tu l'assommes avec tes mots, comme si tu voulais les enfoncer dans son crânes avec un marteau.
Ça ira, ça s'arrangera, tu verras, t'es pas perdu mon p'tit gars, ça s'arrangera, tu verras.