NOM(S) - Dawson, tu le répètes encore et encore, ça laisse un goût fade dans ta bouche.  PRÉNOM(S) - Siam, juste Siam. C'est pas spécialement classe, certes, c'est félin, sauvage, amazone, mais son regard amer te fait sentir que ce n'est pas un prénom de tigresse.  AGE ET LIEU DE NAISSANCE - Elle a rampé la première fois dans le sable, et dix-neuf années de monotonie lente après, elle continue à se traîner le long de l'océan, comme une sirène qui ne sait plus nager. NATIONALITÉ - Son accent arrogant ne ment pas. STATUT CIVIL - Elle se complaît dans une solitude crade et sombre, c'est comme un long tunnel dont elle ne peut pas voir le bout, elle a beau se traîner, encore et encore, la langue figée par le sel, l'amour s'échappe toujours. Alors, la princesse harassée s'allonge sur un rocher, les vêtements trempés et le souffle parfumé, jette sa couronne en papier mâché, et attends, attends le prochain idiot qui viendra lui murmurer un bric à brac de mots faux à ses oreilles sourdes.ORIENTATION SEXUELLE - c'est si flou dans sa tête, rien n'est plus poétique que l’ambiguïté, qu'une petite culotte qui chute sur le plancher, mais son vrai amour, c'est l'Amour alors qu'il soit conjugué au masculin ou au féminin, elle s'en fiche.  MÉTIER - prof de boxe sans licence, tout ce qu'elle sait chanter, ce sont les coups. t'éclater ton doux visage, elle sait faire, oui.  GROUPE - trop feignante pour relever la tête et jeter un coup d'oeil lascif à l'horizon, le contact de l'eau glacé est obsédant, elle pourrait rester sous l'eau durant des heures, si l'air vient à manquer, c'est pas grave, ses poumons pourriront par le sel et les poissons morts qui lui chatouilleront les entrailles. Et le coeur las, elle ouvre les yeux, et le vert se mélange au gris crade de l'eau, et le coeur las, son âme se noie. AVATAR - rosie tupper.

PSEUDO - monkey slut. ÂGE - 15 yo  T'AS CONNU LE FORUM OÙ - j'ai laissé des commentaires de groupie sur le sujet bazzart  COMMENTAIRE(S) - bon, j'écris pas aussi bien que vous, mais j'vais essayer de faire de mon mieux  POISSON PRÉFÉRÉ - ARC EN CIEL     CODE AVATAR -

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Tu l'approches, le coeur en berne, bizarrement chamboulé par cette silhouette déglinguée, allongée dans le sable, comme une enfant prenant le soleil, insensible aux vagues qui lui lèchent les pieds comme le reste du monde le fait. Pour elle la mer déchainée semblait être le seul endroit où il n'était pas surprenant de la voir, comme si elle était une pièce manquante à un puzzle inexistant. Elle aurait pu être jolie, sûrement. Mais son visage poudreux, ses yeux fous et cerclés de violine, ses cheveux secs et décoiffés, son air mystique qui laissait un vain sourire acide embrasser ses lèvres étaient menteurs. On aurait dit une vieille poupée de chiffon arrachée à sa chambre d'enfant, et dont une enfant cruelle aurait soufflée toute beauté et grâce. Elle tourne la tête vers toi, méfiante, comme une bête sauvage, comme une simple humaine qui n'attends que le moindre souffle de traviole pour t'achever. A c'qui parait t'es la fille au beau sourire. Visiblement, t'es pas doué avec les mots, même elle qui semble fermée à toute approche vivante s'en rend compte. J'parais rien. Tu restes silencieux, elle, elle attends. Et mon sourire, qu'il aille se faire foutre. Puis je souris pas aux inconnus.  Certes tu n'es pas un inconnu, t'es un garçon de la mer, ça devrait vous rapprocher, peut-être. Tu ignores sa cruauté animale, ce besoin si tangible qu'elle a de se jeter à ta gorge. Et ce qui paraît, ici, tout est bidon. Mon sourire n'est pas beau, c'est juste un mensonge. T'es comme un enfant, tu ne sais rien. Tu devrais le savoir, pourtant. Tu t'approches, elle tourne la tête vers toi, éblouie un instant par la confiance mélancolique peinte sur tes traits anguleux. Toi aussi, tu es une gamine. Tu protestes faiblement, t'aurais pu crier qu'elle te rirait au nez. Elle était comme ça, tu l'avais bien remarqué. D'ailleurs, tu n'osais pas l'appeler par son prénom, c'était bien trop doux pour elle, ce prénom de guerrière. Et tu craques. Savoir quoi ? Un air triomphant déchire un instant l'harmonie pétrifiée de son visage. Un air qui prouve qu'elle aussi est encore une petite fille. Que même la mer est fausse, ici.

Ses nerfs l'avaient lâchée. Noyée sous des tsunamis de terreur pure. C'était pour ça, qu'elle attendait, toujours, affalée dans le sable comme un jouet désarticulé. L'air qui s'engouffre dans des lèvres déjà putrides. Les poumons morts qui tressautent. Les mains qui compriment de plus en plus fort, jusqu'à exploser les côtes, briser les os, étouffer le coeur pour qu'il puisse vivre. Frénétique, fiévreuse, secouant le petit corps mollement enfoncé dans le sable humide. Laisse tomber. Puis, quelques secondes après, sa voix déchirée par la souffrance, qui souffle sur ta nuque Non, continues, Siam. L'idiot. Il avait couru chercher de l'aide, oh, oui, Adei fuyait si vite. Tout était de leur faute, hein ? Ils n'auraient pas du laisser leur sœur nager si loin. Le temps qu'Adei la rattrape, elle n'était plus qu'un chiffon mou flottant entre ses bras décharnés. Et rien ne battait entre les mains de Siam.  Un cri de douleur pure retentit derrière eux. J'ai mal aux bras, réussit-elle à articuler, avant de se détourner et de partir, loin.

C'était comme si tout avait explosé entre eux, comme ça, sans que personne ne le comprenne. C'était Siam qui avait bloqué son coeur la première. C'était elle qui avait bazardé les affaires de Lola dans une décharge grise et hanté par les mouettes, elle qui avait brûlé les vêtements qui sentaient encore le marshmallow et le parfum pour petite fille, et elle, qui, chaque jour, attendaient patiemment le fantôme de sa sœur qui danse dans les vagues.

Siam était passée par tout les états, pour éviter le deuil incandescent. La folie douce, qui consistait à s'asseoir chaque jour dans un chambre qu'elle avait elle-même détruite, et parler à fixer la fenêtre pendant des heures en grattant le plancher. L’obsession, un peu plus troublante, c'est à dire s'allonger dans le sable, et attendre que les mouettes la bouffent. Le mutisme, pour ne pas vomir la culpabilité d'avoir tué sa propre soeur. La boulimie, car il vaut mieux être gavée de gâteaux bon marché que de tristesse. Et pourtant, elle avait été incapable de fuir. Elle n'était pas Adei. Les cendres qui pullulent sur les tombes n'étaient que les vestiges de leurs bonheurs innocents. Et regarder ces cendres en face, caresser le Lola Dawson du bout des doigts, c'était presque mieux que de se jeter du haut de la falaise.