« We found him with his face down in the pillow with a note that said, 'I'll love her till I die.' And when we buried him beneath the willow the angels sang a whiskey lullaby» ♣ Brad Paisley
Les verres qui dansent sur le comptoir fatigué. Ambre désespoir. Transparence lucide. Couleurs illusoires. Ombrelles à cocktail. L'odeur des alcools qui se mélangent, ambiance. Il sourit, derrière son bar usé. Il est chez lui, dans ces effluves de bois, de cuivre, de sueur et d'alcool éclusé. Les têtes baissées sur les espoirs déchus. Les sourires feints. Les regards rêveurs qui effleurent la photo de l'océan, suspendue derrière lui. Sa photo. Il y a son nom dessous, sur une petite plaque couleur bronze. Le tumulte puissant de l'océan qui s'installe sur les étalages de bouteille. Une belle place. Un aboiement. Un marin qui entre avec son cabot sur les talons. Armagnac. Il sert le verre et le fait glisser jusqu'au bout du bar, avec adresse. Des doigts rugueux qui se referment dessus. Un hochement de tête pour dire merci. Deux pièces posées sur le comptoir. Cul sec. Il repart, avec son chien. Vieil habitué. La clochette qui tinte à nouveau.
Un regard. Il se fige une seconde. Le visage volontaire d'un adolescent adulte. Un gamin aux cheveux foncés, en bataille. Gueule d'ange. Vice innocent. Un regard, puis un sourire. Un clin d'oeil amical. Il retourne servir ses verres. Il aime les beaux visages. Les traits gracieux. L'harmonie complète d'une silhouette. L'étranger est un beau garçon. Il lui plaît. Il l'attend au bar. Les notes usées d'une chanson des quatre garçons dans le vent résonnent quelque part dans le vieux bar. Un jukebox qui crache des mélodies éculées, chargées de nostalgie. Autre temps. Autre époque. souvenirs qui n'existent pas. Un instant d'une vie. Nouveau sourire. « Je te sers un verre ? » Le gamin s'installe sur un haut tabouret branlant. « Offert par la maison, choose whatever you want. » Son accent français perdu dans un regard amical. Il s'éloigne une seconde. Sert une vodka à une fumeuse d'un certain âge. Revient. Le jukebox grésille. Une nouvelle chanson. Un autre chanteur. Un autre continent. Une ambiance de route éternelle. De grand sud. Un goût de poussière. La voix de Bruce Springsteen qui s'installe. No retreat baby, no surrender. Nouveau sourire. Un regard, interrogateur. « So. Je te sers quoi ? »
Like soldiers in the winter's night with a vow to defend. La voix qui s'installe alors que les voix se calment. Moment de vide. Deux regards qui se croisent. Des images qui défilent. Des photos, des souvenirs, des paroles de chansons. Le désir d'une présence. L'envie de ce corps jeune et gracieux. Sauvage. Jeunesse altérée dans une fureur de vivre oubliée. Le regard de cet adolescent est un peu comme les ténèbres d'une chambre close. Tentateur. Fuyant. Indifférent. Un défi. Vyro aime, les challenges.
Paul Williams
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Lun 14 Oct - 16:24
Je suis sortie de chez moi en claquant la porte, sous le regard effaré de ma mère. Je pouvais encore le sentir à travers le bois. Trop de questions. Trop de pourquoi sur la non-présence de Feli. Trop de " c'est gentil garçon, tu as mal agi". Meilleur moyen de me mettre en rogne. Alors je les ai envoyé chier. Je me suis trouvé comme un con dans ma voiture. La tête contre le volant. Les mains pendent négligemment le long de mon corps. Je savais ni quoi faire ni qui voir. Puis je suis pas celui qui emmerde le bon avec ses problèmes. Alors je suis resté dans l'alcôve chaude de ma voiture. Je me dis que Marcus est trop loin avec ses moutons et... De toute façon, j'irai voir personne. Le seul que j'ai envie de voir c'est Felipe. Mais il faudrait que me déleste d'un peu d'orgueil. Je suis jeune et con. Je peux pas me permettre de ne pas être orgueilleux. Puis si je vois son visage maintenant, surement dégueulasse à cause de mon poing, je me sentirais juste mal. Je sais, alors je fais rien.
Je finis par sortir de ma beauté mécanique. Mes pieds me guident dans la ville. Je marche encore et encore. Je rabat le col de mon blouson, protection dérisoire contre le vent. Les mains viennent s'enfoncer dans les poches. Je fais la gueule. J'ai la rage et la tristesse au coeur et je m'ennuie moi-même à être comme ça. Je me demande toujours comment j'ai fait pour rien voir. En même temps, j'ai jamais regardé des hommes. Je pouvais donc pas voir ce qu'il regardait en secret. Peut-être que si je regarde aussi, je pourrais mieux le comprendre... Une seconde après, cette idée me parait tout à fait conne. Je décide de l'oublier. Je continue de trainer mes baskets, sous le ciel gris de Douvres. Le bus passe. Je finis par traverser une rue. Plusieurs rues. Je me perds dans les lieux que je connais un peu moins. Des inconnus arpentent le bitume. L'anonymat, ça fait du bien. Personne pour murmurer sur ce qui c'est passé à la rave et tant mieux.
Je finis par pousser la porte d'un bar. C'est presque vide, juste du son pour remplir l'espace. Je croise le regarde du barman, lançant un sourire. Je suis jeune après tout. Pas besoin de s'appesantir sur ce que je maitrise pas. Avec nonchalance, je retire mon blouson le déposant sur le siège à côté. Je grimpe sur la tabouret de bar. La voix du type te dérange. Une tonalité continue malgré des efforts. Pas besoin de poser des questions. Il est pas d'ici, il a juste pris l'eurostar. Un vrai inconnu, sorte de terre étrangère teinté de mystère. "Merci pour le verre. Une bière brune, s't'plait" Mon regard vient balayer la salle du regard. La vieille à la vodka me regarde. Moi, je passe le tour. Je fais pas encore dans les cougars. Ainsi, je me contente de faire retourner mon attention sur le barman. Je le fixe avec ma manière brute. Sans fioritures, je viens empiéter sur sa vie. " Tu as fais quoi dans ta vie pour échouer dans un bar anglais ?" De la franchise brute. Voilà ce que sont mes mots: un déshabillage mental. Je lui demande de balancer ses souvenirs au dépourvu, de se balancer dans le vide avec moi juste parce que j'ai envie. Un sourire d'une parfaite insolence est accroché à mes lèvres. Mes bras viennent se poser sur le comptoir, mon buste se penchant en avant. J'observe son regard clair. Vas-y raconte moi, j'attend que ça. Et ma bière aussi je l'attend.
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Mer 16 Oct - 14:52
« We found him with his face down in the pillow with a note that said, 'I'll love her till I die.' And when we buried him beneath the willow the angels sang a whiskey lullaby» ♣ Brad Paisley
Il a une voix grave. Masculine. Encore enfantine. Si jeune. « Merci pour le verre. Une bière brune, s't'plait » Il n'articule pas. C'est la mode. Il mâche les mots comme du chewing-gum. Mais il a bon goût. Vyro hoche la tête. Sourit. S'éloigne. Il actionne le manche et fait couler la bière dans une large chope à l'ancienne, arrêtant la mousse au bon moment. Sans qu'elle ne déborde. I've got to get you in my life ! Il jette un sous-verre en carton et pose la chope dessus. Il repart. D'autres clients commandent. Il ne note pas. Jamais. Il retient. Il ne se trompe pas. Jamais. Cognac. Scotch. Vodka. Tequilla. Blonde. Brune. Cocktail. Irish Coffee. Limonade. Il sert, jongle, danse. Il vole, léger.
La voix l'interpelle. « Tu as fais quoi dans ta vie pour échouer dans un bar anglais ? » Vyro sourit. Étincelle de malice. Petite pique sarcastique. « If I told you I've killed someone, would you run away ? » Un clin d'oeil. Regard offusqué de la fumeuse à la vodka. Sourire. Il sert trois bières et enchaîne.
La musique répond pour lui. Il fredonne doucement. There are places I remember all my life, though some have changed ... some forever not for better. Il secoue la tête. Reprend. « Un coup de tête. J'ai quitté la petite Bretagne pour la grande. Je voulais voir. » Il observe l'adolescent. Sourire. Amical. Les verres dansent, au son des Beatles. Les clients vont et viennent. Lieu de vie. Lieu de mort. Les illusions noyées et les rêves enfumés. Les souvenirs pêchés au fond des verres. Le monde est comme l'océan, il vient, il va, vents et marées. Nuages. Soleil. Pluie. Couleur chagrin.
« Et toi ? Il t'arrive quoi, pour que tu sois dans mon bar à l'heure du goûter ? » Il ne reste plus que lui, l'adolescent, la fumeuse à la vodka, un vieux pêcheur au fond du bar et une accro à la technologie. Le MAC flambant neuf posé sur le comptoir usé. Insulte. Anachronisme. Elle sirote un thé. Un Richard noir. Les modes qui reviennent et repartent au rythme des clients. Yesterday, all my troubles seemed so far away. Now it looks as though they're here to stay ...
Ils sont seuls. Il peut se poser un peu. Accoudé face à l'adolescent, il lui sourit. Il attend sa réponse. Il est beau. Sauvage. Animal. Il a du charme. De l'insolence. Enfance encore un peu prisonnière. Rébellion d'adulte à venir. Tempête de l'âme. Tumulte d'un esprit qui ne se plie pas aux convenances. Qui sort des sentiers battus.
« Heartache or something ? » Accent français. Sourire amical. Regard curieux. Couleur océan. Vyro compte les tâches de rousseur. Il ne connait pas son nom. L'idée l'arrête. Il hésite, une seconde. Mais il attend. Rien ne presse. It's been a hard day's night, and I've been working like a dog ... Les Beatles chantent, quelque part au fond du bar. L'ambiance est londonienne rebelle. Rock'n roll et noir et blanc. Pluvieuse. Dehors, le vent s'est mêlé d'une bruine fraîche et collante. Pénétrante.
Un temps à rester au lit. A deux.
Paul Williams
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Mar 22 Oct - 11:06
Sitôt la bière commandée, sitôt la bière entre les mains. Je referme les doigts dessus, appréciant la taille de la chope d'un air critique. Il ne s’était pas moqué de moi. Surtout pour un verre gratuit. Je porte le verre à mes lèvres, laissant le contenu frais, pétillant et âpre glisser dans mon gosier assoiffé. Trop de cogitation, ça vous tue les papilles je vous dis. Je fais claquer ma langue d'un air satisfait contre le palais, appréciant la saveur. Je lui lance avec nonchalance: "Tu t'es pas moqué de moi ! Elle est bonne ta bière ! " Je parle fort. Je suis rien que de la jeunesse bruyante, brassant dans le vide. Vient alors ma question pleine d'indiscrétion. Mon attitude est un rien provocatrice, alors que je détaille du regard. Et j'éclate de rire à sa réponse. Je lui tends ma chope, amusé. " Je vais pas courir, mais je finirais pas ma bière ! On sait jamais, tu mets p't'être du poison dedans ... " Je fais tourner la choppe entre mes doigts faisant bouger le liquide alcoolisé. Je lui lance un regard pardessus, un sourire marqué sur mes joues, ajoutant " Une bière gratuite, forcément faut s'en méfier" Mais malgré mes mots, ça sonne creux. Il n'y a pas de danger. Empoissonné un parfait inconnu c'est débile ... Je remonte ainsi la chope à mes lèvres, en prenant de bonnes gorgées. Il en profite pour raconter son échouage en Angleterre. J'hocha placidement la tête, faisant bouger mes mèches indisciplinés. Mes lèvres se pincent légèrement, sorte de grimace de circonspection curieuse. Ce barman devait bien être bizarre pour partir aussi loin de chez lui. Moi, je n'avais aucune envie de partir de Douvres ne voyant pas en quoi ailleurs pouvait être mieux. C'est pour ça qu'il est là, parce que ma ville y'a rien de mieux.
Sa question me fait poser sur lui un regard sombre. Vexation passagère d'un ego trop fort. Je reprend mon attitude de nonchalance, réfléchissant à une bonne réponse. J'avais pas envie de raconter le pourquoi de ma venue. J'étais venu pour oublier ça, pas pour qu'on me le ressorte sous le nez... Mais je savais pas réfléchir vite. Du coup, je ne trouvais pas la réponse sur le champs. Je buvais la bière pour me donner du temps. Heureusement pour moi, son questionnement continua. Il me fit esquisser un rapide sourire. Tranquillement, je repose ma bière posant ma main dessus. Je soutiens son regard clair sans scier, prenant un air sérieux. Je garde quelques secondes le silence, rapprochant mon visage du sien. Attitude de fauve chasseur ou de jeune mec qui cherche à s'imposer pour rien. Je lâche un mot abrupte et souffle: "something ... "
Avec aisance, je me redresse. Je suis stupidement fier de ma réponse. Je l'avais pris à son propre jeu, finissant par ne lui donner aucune réponse. Après tout, c'est pas parce que moi je veux savoir des choses que ça doit être réciproque. Enfin, j'avais juste envie de l'embêter un peu, de faire durer la conversation. Si je pouvais quitter cet endroit le plus tard possible, ça m'arrangerait. Je n'ai jamais aimé les problèmes. Ce ne sont que des complications inutiles. Des choses qui prennent la tête, quand il y a mille raisons d'être bien dans la vie. Felipe en était le plus flagrant exemple. Un peu de franchise et il ne serait rien passé. Il ne m'aura pas menti à moi et on n'en serait pas arrivé à ... ça. Mon visage avait perdu sa gaieté durant ma réflexion. Mon regard s'étant perdu dans le liquide brun sans vraiment le voir. Cette soirée avait vraiment laissé un goût amer. J'avais la désagréable sensation de ne jamais avoir compris celui qui était censé être mon meilleur ami. Une moue agacé se dessine sur mes lèvres. Mes yeux viennent retrouver le visage du barman et j'hausse les épaules, en approfondissant un peu plus ma réponse. "Juste des conneries entre amis." Et mes doigts retrouvent la surface froide de la chope, trempant mes lèvres dedans. Je récolte les quelques goûts du breuvage au coin de mes lèvres avant de lever sur lui un regard curieux. Je change la conversation. Envie de retrouver la légèreté. "Au fait, c'est quoi ton nom ? Il doit être bizarre. Tu es français." Tout ce qui est français est forcément bizarre. Après tout, ce type là doit surement manger des grenouilles au petit-déjeuner.
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Mar 22 Oct - 14:58
« We found him with his face down in the pillow with a note that said, 'I'll love her till I die.' And when we buried him beneath the willow the angels sang a whiskey lullaby» ♣ Brad Paisley
Il plaisante. Jeune innocent. Vyro l'écoute sans l'entendre, émerveillé par sa voix grave et rauque. Presque celle d'un homme, malgré les résonances enfantines. Il sourit et les tâches de rousseur bougent. Comme un ciel étoilé. Il pourrait les compter, tant il est fasciné par ce visage moucheté. Il trempe ses lèvres dans l'alcool. Amer. Douce boisson aux illusions nettoyées. Il apprécie. Il a bon goût. La brune est particulière. Il semble spécial. Il sourit encore. Vyro lui répond par un clin d'oeil. Mais l'inconnu se fige, soudain. Se renfrogne un peu. Il répond évasivement « Something ... » En écho, la chanson des Beatles reprend ce qu'il vient de dire. Son regard s'obscurci comme un ciel avant l'orage. Vyro regarde, troublé. Il est beau, agacé. Enfant contrarié. Adolescent hésitant. Homme en colère. Il est tout. Il n'est rien. Il est mystère. Coeur ouvert.
Il esquisse une moue agacée. Les tâches de rousseur s'activent. Il fronce le nez. Hausse les épaules. Il lâche « Juste des conneries entre amis. » Il est tellement sérieux. Il veut se donner un air. En vain. Il ressemble à un enfant, soudain. Il enchaîne sur autre chose, après une gorgée de bière. Une question. Une petite attaque ironique. « Au fait, c'est quoi ton nom ? Il doit être bizarre. Tu es français. » Vyro sourit. Les préjugés anglais sont les pires. Les grenouilles, les escargots, le fromage, le pain, le béret ... Les promenades en vélo et la tour Eiffel ... Il sert un nouveau fond de vodka à la fumeuse contrariée avant de s'approcher. Il s'accoude. Se sert un soda. Sprite. Pas d'alcool en service. Il décapsule et vide une gorgée. « Je m'appelle Vyro mais ce n'est pas français. A vrai dire, ça n'existe pas. Ma mère a eu une lubie un jour et puis voilà. » Seconde gorgée de Sprite.
Sa mère était une belle femme. Une pure bretonne, à l'imagination assassine. Probablement un peu folle à l'origine. Elle était douce. Nébuleuse. Elle chantait comme une sirène. Elle aimait la mer. Peut-être un peu trop. Elle lui lisait des histoires merveilleuses. Des rites païens dont il a gardé un vif souvenir. Elle lui racontait les légendes de la petite Bretagne. Arthur, Morgane, Viviane, Merlin ... Avalon. Mais elle était étrange. Mélancolique. Trop joyeuse et puis soudain en larme. Elle était malade. On a retrouvé son corps échoué sur la grève, un matin. Belle translucide. Robe blanche encore entière. A peine abîmée. Noyée. Elle n'était pas faite pour vivre sur terre. Un peu comme lui.
Un bruit de clochette. Nouveau client. Une bière blonde. Il sert une choppe sans se rater. L'envoie jusqu'au nouvel arrivant. Bruit de pièces sur le comptoir. Pas un mot de plus. Il revient. « Et toi ? Tu es anglais, je suppose. Tu sembles même faire partie du décors ... tu es né ici ? » Questions amicales. Sans engagement. Il n'aime pas les prisons. Il a peur des liens. Sa liberté lui est précieuse. Il devine que l'adolescent aussi.
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Dim 27 Oct - 18:53
c'est l'alcool qui rend l'eau potable
« Je suis masochiste : j'aime la vie» ►
Ma question, mes remarques lui font afficher un sourire. Mon regard accroche sa fossette qui lui mange sa joue. Ça donne un caractère étrange à son visage. Pas désagréable, juste pas commun. Je pose mon menton dans le creux de ma main, après avoir descendu la chope de bière. Du coin de l'oeil, je le regardais servir la vieille à la vodka. Je la regardais le mater. Ses yeux ridés s'étaient arrêtées sur la croupe du barman. Je me retiens de rire face aux frustration de cette femme. Je me pinçais les lèvres, émettant un bruit étouffé n'ayant pas réussi à contenir mon hilarité. Je souriais, un peu flou. J'avais descendu la brune trop vite. Douce traitresse ... Il revient vers moi, venant me tenir compagnie sur fond de bande son old school. Les bruits de bulles résonnent dans son verre. Il ne reste qu'un vague lit de mousse dans la mienne. J'arque un sourcil face à sa réponse avant de prendre un air un peu provocateur: " J'avais raison, vous êtes vraiment bizarres les français ... "
Un client arrive avant que j'eu le temps de répondre. Mais j'avais du temps, trop de temps. Je savais déjà que j'allais me faire engueuler par mes parents. Pas pour être dehors. Ils s'en foutent. Mais pour la manière dont je suis parti: énervé et impoli. Donc autant rentrer le plus tard possible... Lâchant mon menton, je viens m'étirer levant les bras en l'air. J'agissais comme si j'étais dans mon salon. Sans gène aucune. Une blonde vient trouve propriétaire et j'observe la scène de vente en silence. Je faisais rouler mes muscles. Gros fauve paresseux. Puis je repris ma pose initiale, dans une attitude nonchalante. La conversation reprit comme si de rien n'était. Avec tranquillité, je lui parlais. " Ouais, je suis né ici, mes parents aussi et je sais pas combien de gens de ma famille avant moi. Chai pas si tu connais, mais on tient le circuit de la ville. Je te ferais pas payer si tu ramènes tes fesses en touriste " Un nouveau sourire se dessine sur mon visage. Je me rendais même pas compte que mon langage était âpre et sans élégance. C'était ce que j'étais après tout, un machin brute plein de malice. Je pousse ma chope contre son verre, faisant émettre un bruit léger de tintement. Et j'ose pousser sa générosité avec audace. " Tu m'en offres une autre ?" Refus ou acceptation, au moins j'aurai essayé.
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Lun 18 Nov - 4:35
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« J'avais raison, vous êtes vraiment bizarres les français ... » Sa voix. Une de celles qui font tomber amoureux les plus réticents aux sentiments. Grave, nonchalante. Rauque. Chargée de colère furieuse, rage de vivre. Jeunesse éternellement insatisfaite. Vyro sourit. Les stéréotypes sur ses compatriotes français le font toujours rire. L'image que les autres nations ont de la France est ... complexe. Riche. Parfois triste. Mais toujours teinté d'une certaine curiosité. Il reprend, légèrement plus alerte cette fois « Ouais, je suis né ici, mes parents aussi et je sais pas combien de gens de ma famille avant moi. Chai pas si tu connais, mais on tient le circuit de la ville. Je te ferais pas payer si tu ramènes tes fesses en touriste. » Les mots, rudes. Bruts. Durs. Vyro fronce les sourcils. Il n'aime pas les voitures. Il prend le train, pour voyager. Le vélo, pour circuler aux alentours de Douvres. Ses jambes, la plupart du temps, dans le village même. Il n'aime pas le bruit des voitures. La vitesse incontrôlable. Le danger inutile représenté. Il hoche la tête, peu convaincu. Paul sourit. Il semble amusé. Il est beau. Beau comme un idéal que l'on n'ose pas toucher. « Tu m'en offres une autre ? » Tintement. Chope contre verre de soda. Alcool contre sobriété. Il insiste. Traître, ce sourire. Enchanteur. Vyro hésite. Une seconde. Puis il remplit la chope, avec adresse, sans en verser à côté. Il la dépose sur le sous-verre devant Paul. « C'est la dernière, enjoy ... » Vyro s'éloigne. Il range les bouteilles, les verres, nettoie le comptoir. De temps à autre, il regarde Paul. Paul, si défiant. Si beau. Si furieux contre le monde entier. Vyro sourit.
Voyage voyage ... éternellement ... De nuages en marécages ... De vent d'Espagne en pluie d'équateur ... Une vieille chanson française vient couper les Beatles dans leur élan. Une femme a changé le disque du vieux jukebox. Machinalement, Vyro chantonne en même temps. Sa mère aimait cet air étrange et mystique, faussement lyrique. Il se souvient des jours où elle dansait joyeusement sur cette chanson. Les bons jours. « Voyage voyage ... et jamais ne revient. » Un sourire presque triste effleure ses lèvres. Elle ne reviendra jamais, maintenant. Il aime à croire que son âme vagabonde sur les vagues qui ont si méchamment rejeté son corps sur la grève. D'un ton badin, il demande « Tu parles un peu français ou tu n'y connais rien du tout ? » Il a souvent entendu dire que les anglais aimaient bien connaitre quelques mots de français, ça fait toujours ... ça fait bien. Ironie bizarre, les français pensent la même chose de l'anglais, malgré leur chauvinisme accentué. « Je ne parlais pas vraiment anglais, avant d'arriver ici. Quelques tournures bateaux apprises à l'école, un peu de vocabulaire ... J'ai apprit sur le tas. » Vyro se rapproche. Il sirote son verre de soda, le finit. Il se ressert, un Sprite. Il sent le citron.
« Tes parents sont les propriétaires du circuit ... Tu dois être assez connu dans le coin, non ? » Vyro scrute Paul. Il est arrivé ici incognito, lui. Il ne sait plus ce que ça fait que d'être le centre de l'attention. En France, il était l'orphelin tragique. Pas le même genre de célébrité ... Il se demande si c'est la cause de la colère de Paul. Difficile d'avoir les regards braqués sur soi ...
Paul Williams
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul Ven 3 Jan - 18:46
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Un sourire éclatant vient se peindre sur mes lèvres. J'avais le droit à encore de l'alcool. La gratuité, j'aime ça. J'avais pourtant vu son hésitation. Mais bon ce n'était pas deux verres qui allaient faire couler son affaire. C'est ce qu'il avait du penser pour me laisser profiter de ces instants de générosité envers la jeunesse mal éduqué. J'apporte nonchalamment mes lèvres au breuvage, en profitant de la musique qui flotte dans l'air. Il suffit d'une chanson pour qu'un espace vide devienne accueillant. Je croise mes bras devant moi, posant mon menton dessus en regardant la vie des clients du bar s'agitaient doucement. L'air change. Des mots que je ne comprends pas résonnent en rythme. Le barman les chantonne doucement. Les mots ont du sens pour lui. Les français et leur langue bizarre m'intrigueront toujours. Cependant, je ne fus jamais assez patient pour apprendre la langue de Molière.
Vyro revient alors vers moi. Posant ses petits questions sans avoir l'air d'y toucher. Il y avait une certaine nonchalance chez lui. Il m'intrigue. Vivre une expédition en terre inconnue sans même savoir parler la langue, c'était un brin insensé. C'est peut-être son côté français qui le pousse à faire ça. La plupart des français que j'avais croisés étaient la plupart désorganisés dans leur voyage. Ils doivent aimer l'inconnu et les problèmes qui vont avec. C'est bien pour ça qu'ils mangent des escargots sans se poser de question... Après une bonne gorgée de bière, je lui réponds avec désinvolture toujours affalé sur son comptoir.
" Ouais, chui pas mal connu. Je crois qu'on peut dire que je suis assez populaire à Douvres, enfin parmi les jeunes... J'ai tendance à souler les vieux qui pensent que je vais finir par crever, à cause des conneries que je fais. Mais on a qu'une vie autant en profiter, tu crois pas ? "
J'affiche un petit sourire au coin, en penchant un peu la tête. Puis je me redresse, passant une main dans mes cheveux indisciplinés. J'humecte mes lèvres avant de réfléchir quelques secondes.
"Hum.. Pour le français, je me souviens de quelques trucs, enfin je suis pas sûr ... Tu me dis, si je me trompe hein ? Alors, c'est ... Bonjur ? Bonjor ? Bonjour ! "
Ce malheureux mot français avait du mal à sortir. J'avais du chercher dans de profond souvenir pour me souvenir de ce simple mot. Soudain, une phrase me vient en tête. Je bombe légèrement le torse avant de tendre le doigt vers lui, geste inconscient censé démontré que j'étais certain de ma connaissance à ce sujet.
" Je t'aime. Je te fais des déclarations dans ta langue, ça doit te faire plaisir... "
Un petit air chafouin s'agite sur mes traits, alors que je lui souris d'un air faussement charmeur. Puis j'hausse négligemment les épaules, pour désamorcer mon attitude en penchant en arrière sur mon tabouret de bar. Le regardant de côté, j'ajoute avec un air amusé:
" Je connais même une autre phrase en français. Mais je te la dirais plus tard, ça risque surtout de te mettre à l'aise."
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Sujet: Re: « C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul
« C'est l'alcool qui rend l'eau potable » ♦ Vyro & Paul