NOM(S) - sabouraud, ça sonne barbare, comme le nom d'un vieux marin qui a une jambe de bois et reste au fond du bar du coin avec sa bouteille de vin rouge. ça donne un peu le mal de mer. PRÉNOM(S) - louve, pénélope, ordalie, sixtine, un pour chaque personne qu'on aurait voulu qu'elle soit. un pour chaque personne qu'elle ne sera jamais, pour les femmes dont la gamine aime jouer les rôles. ÂGE ET LIEU DE NAISSANCE - dix-neuf ans. presque vingt. londres, un faux goût de thé dans les veines. NATIONALITÉ - anglaise, portugaise. STATUT CIVIL - libre comme l'air, comme la mer qui s'agite avec l'allure d'une vieille femme solitaire. ORIENTATION SEXUELLE - l'amour aux étoiles et à la poésie. à tout ce qui est beau en ce monde. MÉTIER - elle vit et c'est d'jà beaucoup, tu vois, elle respire à plein temps et des fois c'est trop compliqué quand on voit ce qu'elle est payée. le reste du temps quand elle respire pas elle a un crayon et des feuilles dans les pattes, elle essaie de dessiner un monde mais ça ressemble jamais à la réalité, y a toujours un truc qui fait que ça devient l'ailleurs. GROUPE - amant aimant AVATAR - anya summers.

louve. ça sonne mal, ça sonne comme un aveu. louve, t'iras gueuler à la mo(u)rt quand tu seras seule. et les cheveux en bataille, les pieds nus, comme une gamine. elle a jamais pu grandir, elle a jamais su grandir. elle a oublié de se rappeler comment on fait. grandir, c'est trop compliqué, et ça fait mal, ça écorche et elle veut pas. c'est comme une poupée de porcelaine, c'est pas une louve, c'est un agneau. c'est le genre de poupée qu'on pose sur une petite chaise en osier, dans la vitrine du magasin. celle avec un joli sourire, des jolis cheveux, une peau toute blanche comme une colombe. et puis le temps passe, tu sais, et de la vitrine elle passe à la remise, elle est toujours pareil en dehors mais c'est cassé en dedans, ça cling et ça clong quand tu la secoue comme si elle avait un service à vaisselle à l'intérieur du coeur. louve, elle veut aller courir sur la falaise, elle veut se mettre tout au bout et puis hurler à la mort, hurler à la vie. mais elle peut pas. louve elle hurle avec les yeux, elle a les océans qui débordent quand elle est toute seule, elle a la voix qui se dérègle comme un vieux coucou, louve c'est une vieille poupée mal branlée, réparée à la va-vite en dedans. alors elle s'y perd, dans sa tête, dans ses cheveux. si tu la regarde dans les yeux, louve, elle est vide. elle a de l'espoir pour mille, mais on peut pas le toucher l'espoir, on peut pas s'y raccrocher, il arrive et il repart avec le vent, il emmêle ses cheveux et elle en trouve des miettes coincées alors elle croque dedans et ça revient. louve elle est douce, louve c'est l'écume blanche d'une mer noire trop agitée.

PSEUDO - corbeau. PRÉNOM - chloé. ÂGE - dix-sept ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - grâce à pauline jolie. COMMENTAIRE(S) - écrire ici. POISSON PRÉFÉRÉ - polochon. CODE AVATAR -

Code:

<pris>anya summers</pris> <ppn>♒ louve sabouraud</ppn>

un jour y a eu la mer, et puis y a aussi eu le courant. ça se déchainaît là-bas, au loin. de l'autre côté de la fenêtre, c'était comme être enfermé dans un bocal mal lavé. comme être le bateau dans la bouteille de verre sur le comptoir en chêne de maman. c'est un bateau qui doit naviguer à côté d'autres, plus grands, plus beaux, ceux qu'on ne verra jamais se faire bouffer par les mittes ou par le temps, et puis y en a un qui coule, on dirait le titanic, c'est fou les désastres, c'est beau de malheur et triste de délivrance à la fois, t'aimerais pleurer mais c'est beau la nature qui reprend ses droits et bouffe ce qu'elle n'a pas fait, c'est beau la douleur, c'est beau la souffrance, la mort, c'est beau et pourtant ça fait mal tu sais, ça fait mal en dedans, ça fait mal dans la jar à sentiments, dans le chapeau à émotions, t'as tiré la tristesse pour t'as journée faut croire que c'était pas ton jour. alors les deux gros bateaux qui se trainent derrière le plus petit, ils sont beaux, mais y en a un qui se fait méchamment bouffer de dedans, ça attaque l'extérieur, et le petit bateau il a peur de s'faire bouffer, il a peur que le troisième grand bateau il s'fasse déjà bouffer de dedans.
ouais, c'est l'histoire d'une gamine qui regarde par sa fenêtre comme un vieux bateau, si tu regarde son ombre on dirait une enfant et sa poupée, c'est une grande poupée costaud, une grande poupée comme le grand bateau, mais la petite fille se balade sur la plage et elle perd sa poupée au large, elle ira peut-être jusqu'aux indes ou en amérique.
et alors la gamine, elle apprend que sa poupée, que son bateau il est parti, il s'est barré, et elle a les océans qui lui coulent des yeux, arrière-goût bien salé, juste histoire de conduire ce morceau d'ombre qui se détache et s'en va dans le lointain. et elle a froid la gamine, sa cette grande ombre qui l'enveloppe, sans cette grande ombre qui soutient les autres. tu sais, il suffit du départ d'un morceau d'ombre, de nuage, d'étoile, de lune, de soleil pour que les autres se fassent engloutir, le départ d'un morceau d'ombre c'est comme une tumeur qui se propage, un cancer qui contamine, la peste qui se répend et qui décime. c'est ça, t'es mort, fini, cut, mauvais raccord, il manque quelqu'un au casting mais on continue, c'est triste pour celui qu'est mort, c'est triste comme une fleur qui se fane, c'est triste comme un regard trop vide, c'est triste comme une personne sans couleurs, mais tu sais les autres, ça les vide aussi, toi tu pars et les éboueurs ils passent, ils reprennent les couleurs que t'as laissé, ils reprennent les parfums, la chaleur, tous les cadavres de rires ils ont tout prit, il ont laissé des vieilles poubelle s à sentiments, t'en mange un peu tous les matins, étalés sur ta tartine beurrée (comme toi), mais c'est pas génial de se foutre du désespoir jusqu'au bout du nez et de se lécher les babines avant chaque grosse cuillère. on passe sa vie à creuser un trou où reposer, à sculpter son gruyère, mais c'est la fête toi t'y vas à la pelleteuse. mais une gamine, ça creuse pas un trou, ça fout des fleurs partout dessus, et puis au lieu de se faire mille trous dans un gruyère ça va bouffer des pissenlits au fond du jardin, ça se roule dans l'herbe une gamine, ça s'étouffe pas avec. une gamine, ça regarde la poussière décorer les bouteilles au lieu de les vider. mais la gamine qui regardait par la fenêtre, la gamine qu'a perdu sa poupée, son morceau d'ombre, son grand bateau, elle les regarde se vider sans qu'on laisse la poussière y venir. et tu sais, y en a des comme ça qui restent assis et qui regardent. c'est plus facile de trouver du joli en regardant chaque particule de poussière, en devinant chaque grain d'air qui lui passe devant et lui échappe qu'en s'activant. alors la petite, la poupée, la partie pas encore attaquée par le cancer des émotions familial, elle regarde comme le monde peut être beau, elle cherche ce qu'elle peut pour se rassurer, tu sais, comme une enfant, faut les rassurer les enfants, faut pas les inquiéter sinon ils pleurent, alors elle se rassure comme elle peut, même si ça pue l'alcool autour d'elle, même si elle crie des yeux et qu'elle pleure des mots quand elle a les cheveux tellement sauvages qu'elle peut plus voir le beau.
tu sais maman, tu m'as jamais laissé te voir dépeignée, y a des trucs que tu m'as jamais dit, des trucs gros, je suis sûre, mais ça, les yeux vides, la détresse que t'as coincé dans les poumons, ça tu me laisse le voir, et quand tu passe du rire au larmes, que c'est de l'alcool que tu crache par les yeux, ça tu me laisse le voir. elle aurait pu dire que c'était une manière comme une autre de s'buter. faut bien partir pour une raison. des manières d'se faire emporter, y en a d'autres - si tu sautes de la falaise, ça emmerde personne. toi, c'est pas ça que t'as fais. toi tu te brûle à feu doux et tu nous montre bien qu'on peut pas éteindre le gaz. et elle sourit, presque endormie dans les vapeurs d'alcools. mais peut-être que t'as voulu qu'on dorme pas. peut-être que tu veux pas qu'on ferme l'oeil. peut-être que tu veux tout nous mettre sur le dos... ses yeux se fraient un chemin à travers la jungle de cheveux, elle stoppe le courant salé qui lui sort des océans et elle sourit. un mal attend toujours un bien, et derrière sa fenêtre elle guette l'arrivée d'un contener de bien, le sourire immense d'imaginer comme il sera grand ce contener, au vu de la taille du mal que tu traine.
t'es jamais que la nicotine qui précède sa grenadine.