Elle avait cette beauté que seuls peuvent avoir les vaincus. Et la limpidité de ce qui est faible. Et la solitude, parfaite, de ce qui s'est perdu. ▲ Alessandro Baricco
NOM(S) - Lewis Johnson. PRÉNOM(S) - Julia-May. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - 23 ans ; née le 9 Novembre 1989 à Liverpool. NATIONALITÉ - anglaise. STATUT CIVIL - mariée. ORIENTATION SEXUELLE - hétérosexuelle. MÉTIER - chômage (diplômée pour être professeur de langues). GROUPE - éphémère infini. AVATAR - Elizabeth Olsen.
Le chant de l'âme
Douce. Amorphe. Attentionnée. Angoissée. Ordonnée. Maniaque. Tête en l'air. Perdue. Vivante. Hystérique. Nostalgique. Dépressive. Réservée. Paranoïde. Lunatique. Bipolaire. On l’avait appréciée. On la diagnostiquait. Julia-May. Elle avait vécu. Elle survivait. On avait voulu l’aimer. On voulait la soigner. Il n’y avait plus rien d’elle, plus rien en elle. Elle s’était doucement déconstruite – désintégrée. On n’en parlait plus. On ne la disait plus. Elle était taboue, elle était le sujet à éviter. Elle était le silence – l’absence. On la savait perdue. On ne l’espérait plus. Elle n’était plus rien. Un souvenir lointain, doux. Elle n’était celle qui n’avait jamais aimé son enfant. Elle n’était celle qui avait passé des heures à la pleurer, à lui hurler dessus. Elle n’était celle qui avait, dans un ultime recours, enfermé son cou entre ses mains, espérant enfin – enfin – faire taire ce poupon démoniaque. On ne la voyait plus. On ne pensait à ses crises maniaques. On oubliait sa dépression. On fermait les yeux sur sa schizophrénie, sagement gagnée à cet endroit où on ne voulait l’avoir envoyée – cet hôtel de repos, cet hôpital de l’âme. On ne demandait plus de ses nouvelles. On savait qu’elle n’irait pas mieux. On savait qu’on ne soignait pas ça. On savait que sa grossesse l’avait tuée. Qu’elle avait donné vie et abandonné la sienne. Camille. Descendance méphistophélique. Héritage maudit. Chair de ses maux, sang de ses névroses. Elle avait été sa fin. Julia-May. Il n’en restait plus rien.
Sous l'océan
PSEUDO - Cold Blooded. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - via Khelian, le plus beau. COMMENTAIRE(S) - je suis tombée amoureuse. POISSON PRÉFÉRÉ - le poisson carré, celui avec les yeux dans les coins. CODE AVATAR -
En haut, on jouait du piano, une de ces ballades de Chopin qui creusent les plaies et rongent les blessures de l'âme, avec les dents acérées de leurs accords. ▲ Edmond Jaloux
Les yeux fermés sur sa vie, sur ses mains, elle jouait. Dansants, riants, ses doigts se perdaient sur les touches maudites d’un piano béni. Il était là, pour elle. Pour qu’elle joue, qu’elle pleure, qu’elle crie, névrose et maux, joie et rires, sur cet instrument perdu. Elle jouait – pour vivre, pour les autres – elle jouait. Pour qu’on vive sur son histoire, sur l’explosion de son esprit qu’elle étalait, là, dans cette pièce si blanche, dans ce bâtiment si froid. Elle jouait sans arrêt depuis plusieurs mois déjà, elle jouait sans arrêt et on la regardait, et on l’écoutait. Elle rendait fous, elle devenait folle, ivre, enivrée de notes au goût de son passé. Au goût de ces voix qui la tourmentaient, qui la traînaient, qui la vidaient d’elle-même. Qui la vidaient de ce qu’elle était. Elle chantait en silence, elle chantait sur ce piano, du bout de ses doigts, toutes ces voix qui l’avaient arrachée à sa vie, qui l’arrachaient à la vie, occupant son âme comme son esprit. Qui était-elle ? Femme perdue aux allures d’artistes – femme artiste définitivement perdue. Depuis sept mois déjà, les mêmes murs blancs l’entouraient, les mêmes murs blancs l’étouffaient. Sept mois qu’il n’y avait plus rien – plus rien d’autre que ce spectacle qu’elle commençait à peine à donner, depuis quelques semaines, quelques jours – quelques heures peut-être. Tous les jours, les heures s’entassaient dans la plus triste des monotonies. Tous les jours, elle attendait. Patiemment, doucement, sans oser regarder les monstres qui la poursuivaient, elle attendait. Il fallait laisser passer les matinées, il fallait accepter les changements d’humeurs incontrôlables et les angoisses imprévues. Il fallait s’asseoir, sans un mot, sans un bruit, et écouter ces voix sans les entendre, ces folies qu’elle ne savait combattre seule. Puis – dans le même silence feutré, grave d’une névrose générale, on venait la voir. On venait lui dire C’est l’heure Julia, c’est l’heure, tu peux y aller. Et elle disparaissait. Derrière ce piano trop exposé, trop impersonnel, elle disparaissait. Sur ces touches blanches et noires elle se perdait. Elle se retrouvait. Silence. La musique était belle, calme puis – dans un sursaut, le plus petit – devenait ivre, devenait folle. La musique était elle. Elle était celle qui n’avait pas sombré, celle qui ne s’était pas laissée perdre. Celle qui n’avait pas dit au revoir, quelques semaines plus tôt, à l’amour de sa vie. Elle était celle qui se souvenait de ce regard triste, de ce regard amoureux – de cet ultime coup d’œil qu’il lui avait lancé, interdit après le mot meurtrier. Elle était celle qui avait embrassé son sourire maintenant effacé, maintenant égaré derrière le mot meurtrier. Elle était celle qui n’avait pas entendu, celle qui n’entendrait jamais – divorce. La musique épanchait sa dépression, sauvait ses angoisses, les tuant de l’intérieur. Elle lacérait ses démons, exterminait ses voix. La musique était celle qui aimait sa fille, ce bébé qu’elle avait porté, ce bébé qui l’avait tuée. Ce bébé qu’elle avait voulu tuer. Jamais les mains sur ce piano n’étaient celles qui, sept mois plus tôt, s’étaient serrées autour de la gorge de cet éclat de vie, de ce bout de chair. Jamais la voix qui, silencieusement, chantait ces chansons n’était celle qui, pendant plus d’un an, s’était levée sur la chair de sa chair, le sang de son sang. Celle qui jouait – celle qu’on écoutait, qu’on regardait, qu’on admirait – celle-là n’était pas la porteuse de névrose, la meurtrière d’héritage. Elle n’était pas celle qui, dans son désespoir, dans son instabilité, avait haï sa propre fille, son propre enfant. Jamais elle n’avait hurlé son nom, jamais elle n’avait promis qu’elle la tuerait. Jamais elle n’avait dit la détester. Jamais ses mains ne l’avaient secouée d’une rage insensée. Jamais elle n’avait perdu son amour et son enfant. Jamais elle ne s’était vue perdre vie, immobile, silencieuse devant cet obscène spectacle. Celle qui jouait – celle qui explosait, en musique – reverrait sa fille. Celle qui jouait - celle qui explosait, en musique – retrouverait les bras de son mari. Elle ne savait pas le désespoir, les nuits livides et les voix sans ton. Les voix folles qui l’avaient envahie, ajoutant à ses névroses la folie d’inconnues. Elle n’était pas celle qu’on diagnostiquait, elle ne savait pas la bipolarité, la dépression ni le vide. L’angoisse n’était rien, pour elle – pour celle qui jouait – l’angoisse n’était que minable. Minable et fragile, face à cette femme qui ne s’était jamais perdue ailleurs que dans les bras de celui dont elle portait le nom. Elle ne connaissait qu’amour et musique, musique – musique à jouer, à écrire, à chanter, toutes les nuits, tous les soirs – musique invincible, du bout des doigts jusque dans les yeux. Jusque dans ces grands yeux couleur mer, jusque dans ces grands yeux où l’océan même se noyait. Elle était celle qui aimait, doucement, sagement. Celle qui jamais ne détestait. Elle avait la fragilité qu’on lui voulait, celle que son homme réclamait, la tenant fermement dans la chaleur de ses bras, celle que son enfant provoquait, réclamant la maternité de son corps que jamais – jamais – elle n’avait refusé.
Elle resterait encore deux mois dans la froideur de l’hôpital. Pendant deux mois encore, tous les jours, ses doigts viendraient caresser ce piano. Elle exciserait sa folie, elle brûlerait ses névroses, dans chacune des complaintes qu’elle jouerait. Et on la laisserait sortir. Et on la laisserait dehors. Là où elle n’avait plus rien, là où elle avait tout perdu. On la laisserait chercher ce mari, ce père, cet homme qu’elle avait détruit. Cet homme trop bon pour son esprit si malade – cet homme qui n’avait su supporter ses délires malades, sa dérive postpartum. Et cet enfant. Et cette fille qui n’était presque plus sienne, et cette fille qui l’avait rendue folle, qui lui avait tout pris. Et cette fille qui était tout – cette fille qui était sa musique, qui était sa guérison. On la laisserait croire à la vie – une nouvelle fois. On la laisserait croire.
Dernière édition par Julia-May Johnson le Sam 24 Aoû - 9:21, édité 4 fois
Elsie Lattimer
♒ messages : 385
Feuille de personnage ♒ âge: 18 ans ♒ profession : serveuse dans un bar ♒ le choix du coeur: le coeur ne choisit rien
Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Ven 23 Aoû - 17:03
ton avatar est magnifique Bienvenue ici !
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Ven 23 Aoû - 17:09
j'approuve elsie ! bienvenue ici, jolie. bon courage pour ta fiche.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Ven 23 Aoû - 17:21
Merci à vous.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Ven 23 Aoû - 19:24
Bienvenue. Dis-moi, l'avatar que tu joues, c’est bien la fille dans martha marcy may marlene ?
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Ven 23 Aoû - 19:27
Merci. Oui, c'est bien ça ! Et c'est dans ce film que j'ai flashé sur elle.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Sam 24 Aoû - 6:24
CHOPIIIIIIIN
*chouiiiine* ma Ju', c'est trop beaaaau, qu'est ce que tu veux que je raconte après tout ça !
Comment je suis jaloux de ce que tu écris et toutes tes inspirations, et tout, et tout... Si tu signes un truc pareil au bas des papiers du divorce, je découpe ton texte et je brule le reste huhu
Dernière édition par khelian johnson le Mar 27 Aoû - 22:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Sam 24 Aoû - 6:29
ahjklmklmglmkhjklhjkkjsdf. Je suis contente que ça te plaise. Il reste plus que le caractère et je pourrai venir râler à ta porte d'impatience de lire ta fiche. Et arrête tes bêtises, je suis sûre que tu vas nous pondre une merveille. (Je note, je note, pour le divorce... tout est bon à prendre. )
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Sam 24 Aoû - 8:49
bienvenue mademoiselle la citation de baricco est une de mes préférées, et puis océan mer
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Sam 24 Aoû - 10:29
Ton avatar est à tomber Bienvenue à Douvres :)
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Dim 25 Aoû - 13:43
j'ai toujours été amoureuse d'eli, elle est tout bonnement merveilleuse. j'ai bien hâte de tout savoir sur cette petite, et puis votre duo, quoi
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Lun 26 Aoû - 18:45
Quel accueil. Merci à vous.
Esté, quel livre, quel auteur, on ne fait pas mieux.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Mar 27 Aoû - 9:41
méphistophélique, quel joli mot. julia est toute en nuance, je l'aime beaucoup.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Mar 27 Aoû - 11:32
merci. par contre je pensais plus à la mettre dans le groupe éphémère infini et non pas coeur las, est-ce que c'est une petite erreur ou bien me vois-tu + dans ce deuxième groupe ?
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Mar 27 Aoû - 14:04
une erreur stupide, je lisais deux fiches en même temps et j'ai confondu.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY Mar 27 Aoû - 14:12
D'accord. Merci !
EDIT : J'ai reçu un mail pour me dire que j'avais été ajoutée au groupe coeur las... c'est toujours pas ça. xD C'est éphémère infini le bon. Merci encore.
RE-EDIT : C'est bon c'est arrangé ! Merci.
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Sujet: Re: lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY
lights will guide you home and ignite your bones ∟ JULIA-MAY