NOM(S) - Van Meegeren PRÉNOM(S) - Colombine, Angelein AGE ET LIEU DE NAISSANCE - Seize ans, née à Amsterdam, le pays du hareng, de l'herbe, et des tulipes NATIONALITÉ - Franco/Hollandaise, les Pays-Bas lui collent à la peau, envahissent sa bouche, roulent sur son palais, les mots s'en trouvent modifiés, gutturaux, chantants, et toujours charmants  STATUT CIVIL - En couple, pour toujours, pour le meilleur et pour le pire ORIENTATION SEXUELLE - Némo. MÉTIER - Lycéenne, avec un joli uniforme bien blanc  GROUPE - Amant aimant, parce que la vie et l'amour, y'a rien de plus beau AVATAR - Vous avez tous des avatars trop beaux et trop originaux, mais moi j'ramène ma graisse avec Elle Fanning, parce que j'assume mon manque d'originalité.

Lolita. Un jour Némo lisait. Il lisait Lolita. Alors pour entrer un peu dans son monde, Colombine a filé chez Gibert l’acheter pour quatre euros en occasion. On peut dépenser six cent balles pour une paire de talons, mais plus de cinq euros pour un bouquin, ce serait trop. Elle l’a lu, l’a dévoré, et s’est retrouvée devant l’horrible vérité : elle était Lolita, il était Humbert. Elle était cette femme-enfant à la peau ambrée et aux socquettes mal tirées. Mais Colombine a plutôt bien réagi. Elle réécrira l’histoire, et la sienne se finira bien.

Lorelei. Némo lui a susurré le poème de sa voix grave, à l’oreille, une nuit, alors qu’ils gisaient tous les deux dans leurs draps froissés. Il les connaissait par cœur. Puis il les a traduit, parce qu’il savait parfaitement bien que la petite tête blonde de Colombine ne comprenait pas un mot d’allemand. Mais elle avait déjà saisi l’idée principale, comme si les mots le lui avaient suggéré avant qu’elle en comprenne le sens. Une jeune femme blonde, la plus belle du monde, qui réussi à noyer un homme par la seule force de son chant. Colombine est Lorelei, Némo est le marin. Plutôt que son phare au milieu de la tempête, elle est celle qui le condamne.

Elle est sa Lorelei, elle est sa Lolita.

Lo. Curieux mélange qu’est Lo. Un mélange doux-amer, sucré-salé. Elle est enfant et adulte, mais pas adolescente, elle s’est perdue quelque part au delà de l’enfance et pourtant elle en est toujours une. C’est un doux poison, un mirage d’oasis dans le désert, la plus belle rose d’un jardin. Son petit corps de gamine, presque prépubère, un peu plat, un peu maigre, comme au sortir de l’enfance, sans hanches, sans cuisses, et pourtant doté d’une sensualité amère. Lo a peur qu’on ait pas envie d’elle, complexée par cette cage qu’est son apparence, alors elle se transforme, noircit ses paupières, rougit ses lèvres et ses ongles. Elle n’a pas besoin de fond de teint, parce que son visage est trop pur, ses pommettes sont déjà roses. Attifée comme elle est, toujours perchée sur de hauts talons, toujours court sans que ça fasse vulgaire, elle parvient à donner l’illusion d’être plus vieille. Mais un sourire, un seul sourire et le charme est rompu. Lo ne peut tromper personne avec son sourire, celui qui lui donne l’air un peu stupide et la ramène à ses seize ans qui en paraissent douze. Elle ne berne personne, Lo. Même si elle aurait bien aimé berner Némo. Elle est charismatique, avec sa grande gueule qui dit tout, et son rire envoûtant, et ses manières d’enfant. Mais elle s’en fout, maintenant, elle ne veut séduire que pour vérifier qu’elle attire. Parce qu’elle a Némo.

Colombine. Étrange volatile qu’est Colombine. Une étincelle dans le regard d’un homme, un soupire qui s’élève vers le ciel, l’innocence d’un rire. Une douceur brûlante, une aigreur tranchante dans sa voix, des fleurs dans ses cheveux, dont les pétales s'égrènent sur sa robe blanche. Et son rire, qui résonne dans sa gorge comme un cri de victoire lancé au firmament. Elle veut vivre, elle veut ressentir cet élan merveilleux qui arrache l’âme à la terre et l’envoie tout là-haut, près de son étoile qui palpite avec celle de Némo. Les larmes roulent souvent sur ses joues rebondies, presque aussi souvent que des gémissements s'échappent de ses lèvres de vierge. Mais cela durera encore longtemps, alors autant s’y faire. Autant lever le majeur vers le Soleil, en lui disant qu’il peut aller se faire foutre, ce grand astre brillant qui expose au grand jour leur relation contre nature. Quand il n’y a plus d’espoir, il faut se résigner à vivre.

PSEUDO - Loleeta PRÉNOM - Flavie ÂGE - Trop vieille pour toi T'AS CONNU LE FORUM OÙ - C'est la charmante demoiselle qui se cache sous le pseudo de Némo Chenoa qui m'a montré ici, c'était beau, alors on a mit au point notre duo de tordus et on est venus. Et attendez c'est pas fini, y'a une invasion en masse qui se prépare dans l'ombre. COMMENTAIRE(S) - J'me sens comme une kikoolol face à toutes les jolies plumes de ce forum, mais il faut bien un peu de brutalité dans ce monde de poésie. POISSON PRÉFÉRÉ - Némo, bien entendu. Sinon, j'aime bien l'espadon cuit à la poêle avec du beurre. CODE AVATAR -

Code:

<pris>elle fanning</pris> <ppn>♒ colombine van meegeren</ppn>

Treize ans
Le claquement étouffé d’une porte qui se referme discrètement. Un léger bruit de pas sur un tapis, et Colombine entre dans la chambre de Camille, où se trouve également Hortense. Alors qu’elle balance son sac dans un coin, bientôt rejoint par sa paire de talons, deux regards interrogateurs se tournent vers elle. Colombine s’affale sur le lit recouvert d’une couette rose, à plat ventre, tandis que ses deux soeurs se consultent du regard, hésitant à poser la question qui brûle leurs petites bouches roses.
- Alors ? murmure enfin Hortense, après une hésitation.
- C’est fait, répond la fugueuse.
Nouvelle concertation. Une fois de plus, l’aînée entrouvre ses petites lèvres de sainte, avide d’en apprendre plus.
- C’était comment ?
- Douloureux, avoue sa cadette sans penser à dissimuler son opinion.
C’est alors que Camille, roulant de grands yeux clairs étonnés, ne peut retenir l’exclamation que lui dicte son esprit d’ingénue.
- Mais ! C’était pas bien alors ?
Un soupire, et Colombine se lève, pour aller se poster près de la fenêtre ouverte. La mâchoire crispée, elle ne peut tout de même retenir le petit rictus agacé qui fleurit à ses lèvres mal peinturlurées de rouge foncé.
- C’était à pleurer tellement c’était nul. Mais au moins, c’est fait.
Un petit rire d’Hortense lui fait tourner la tête, elle la toise de son air méprisant de petite conne, fraîchement dépucelée et qui pense déjà tout connaître de la vie de grande.
- Quoi ?
- T’as couché avec Galaad Mérieux, tu t’attendais à quoi, franchement ?
- T’as juste le seum parce que t’as quinze ans et t’es encore vierge.
Implacable. La lèvre inférieure d’Hortense tremblote légèrement sous le coup de fureur, mais elle quitte la pièce, très digne, rapidement suivie par Colombine, avidement admirée par les immenses yeux bleus de Camille. Trois soeurs, trois blondes, trois copies d’un même modèle. Les sœurs Van Meegeren, celles qu’on s’arrache dans tout leur collège. Cette nuit, la blanche colombe a taché son plumage de rouge. On est pas sérieux quand on a treize ans.


Quinze ans
- J’te l’emprunte pour une minute hein !
- Ouais ouais…
La minute se multiplie par cinq, et Colombine est toujours seule dans son petit fauteuil en cuir, abandonnée par une amie plus attirante qu’elle. Amère, elle sirote son cocktail, plongée dans des projets de double homicide, un coude posé sur un genou relevé à cause de talons trop hauts.
- Tu sais que l’alcool c’est interdit aux mineurs ?
Elle lève son regard où pourrait voler une colombe, ses grands yeux bleus clairs que l’alcool a déjà recouvert d’un voile. Ses prunelles vitreuses et ternes, qui n’ont même plus la force de lancer des éclairs. Et il insiste, ce con.
- Me dis pas que t’as dix-huit ans, toi.
Un vieux lourd, qui ne mérite même pas son attention. Du bout de ses doigts impeccablement manucurés, elle allume une clope.  Elle inspire, et comme toujours, elle crapote.
- Va te faire foutre, répond-elle sans trébucher sur les mots.
- J’m’appelle Némo et toi ?
Tiens, Némo, comme le poisson dans le film. Mais elle ne fait pas la remarque. Ce serait lui donner trop d’importance, à cet abruti. Pourtant, un je ne sais quoi la pousse à continuer la conversation. Elle n’a pas envie qu’il s’en aille et qu’il la laisse seule.
- C’est affreux. Colombine.
- C’est moche aussi.

Quinze ans un quart
Cela fait un moment que Colombine regarde ses pieds, jambes tendues vers le plafond. Une paire de gambettes fines et bronzées, recouvertes par un fin duvet blond de petite fille immaculée. Elle s’ennuie. A côté d’elle dans le lit, il y a Némo qui écrit, et Dieu sait qu’il ne faut pas le déranger dans ces moments-là. A croire que leurs ébats l’inspirent. Colombine se retourne, se love dans le drap, s’enroule dedans. Son petit corps de gosse nu est maintenant pudiquement recouvert de blanc.
- Tu sais que d’un point de vue légal, tu es un pédophile ?
Elle pose un menton pointu surmonté d’un sourire malicieux sur son torse. Le dévisage de ses yeux clairs. Elle le torture, elle sait qu’il s’en veut de pervertir ainsi une charmante et fraîche petite fleur de seulement seize ans. Elle sait qu’il se pose des questions, qu’il se demande si tout tourne rond chez lui, si c’est normal d’éprouver de l’attirance pour une gamine. Un éclat de rire, et Colombine se penche au dessus de lui pour attraper son paquet de Lucky Strike. Elle en allume une, et c’est comme d’habitude.
- Lo ?
- Oui ?
- Tu crapotes.


Quinze ans et demi

Elle pose son sac Chloé sur une chaise, que son manteau Sandro rejoint bientôt. Elle fait quelques pas, s’approche de la baie vitrée qui surplombe la mer.
- C’est ignoble. J’ai l’impression que même les murs ont pâli tellement c’est laid ici.
Une idée de Némo, de se tirer à Douvres. Pour le silence et la beauté des falaises. La belle blague, tout ce que Colombine sait pour l’instant, c’est qu’il n’y a pas de Zadig & Voltaire dans les parages. Elle n’a pas de sens de l’esthétisme, Lo, alors l’océan qui s’étend à perte de vue la laisse indifférente, coincée qu’elle est dans son petit monde de préjugés. Elle pousse un long soupire, s’affale dans un canapé.
- J’vais m’emmerder, je le sens.
Ce n’est pas un reproche, mais plutôt un constat. Vivre dans un bled pareil, où il va faire gris 360 jours par an au moins, ce n’est pas pour elle. Lo lève les yeux sur Némo, qui, plaqué contre la vitre, semble vouloir prendre racine là, avec son air idiot de gosse qui jubile. La coexistence à deux ne va pas être simple, elle en est consciente, parce que le quotidien d’une fillette de quinze ans et d’un vieux de trente ans qui vivent ensemble va osciller entre une relation père-fille et celle des amants qu’ils sont.
Mais elle n’a aucune envie de penser à cela, pour l’instant, sa principale préoccupation est de trouver le code Wi-Fi de la maison.