NOM(S) - llewellyn. PRÉNOM(S) - gisele faustine. ça coule dans le bouche, ça dévale le fond de la gorge. puis ça rebondit, ça sautille gaiement. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - dix-sept ans, bristol. NATIONALITÉ - britannique, ce pays qui n'est pas le sien, qui n'est pas "l'ailleurs" qu'elle cherche. STATUT CIVIL - célibataire parce qu'elle n'a pas trouvé assez beau. elle n'a pas trouvé l'indispensable. ORIENTATION SEXUELLE - tout ce qui est beau. MÉTIER - lycéenne.  GROUPE - éphémère infini ou coeur las. à vous de me dire ce qui lui va le mieux. AVATAR - nastya kusakina.

Elle est ailleurs. Elle est partout, mais pas ici. Elle est ailleurs. Elle n'est pas d'ici. Elle est folle. Malade. Certains disent que c'est un monstre. Un monstre d'ailleurs. Pas d'ici. Elle ne vient pas de ce monde, elle en est persuadée. D'ailleurs, oui. De ce déchet que l'on nomme « Terre », surement pas. Elle aime. Passionnément, exagérément. Elle aime la beauté. Parce qu'il reste de la beauté ici quand même. Moins qu'ailleurs. Mais il y en a. Elle est perdue. Parce que ce n'est pas ici chez elle. Elle est enfermée et ça lui fait peur. Elle veut sortir, partir. Aller ailleurs. Dans son ailleurs. Celui qui fera d'elle celle qu'elle aspire à être. Ce n'est pas son monde. Trop étriqué. Trop influençable. Trop. La craie des falaises l'étouffe. Les cris de malaise l'essoufflent. Elle veut gratter le calcaire de ses ongles. Elle tourne en rond pour le trouver. Lui. Son ailleurs. Elle n'est pas d'ici, elle le sait. Elle le croit. Dans tout ce qu'elle voit, elle le cherche. Peut-être que ça sera le livreur de lait qui sait où il est. A moins que ça soit la grande dame rousse qui écrit sur ses feuilles blanches lorsqu'elle parle. Elle a l'air de savoir beaucoup de chose la grande dame rousse. Peut-être qu'elle sait où il est, elle, son ailleurs. Elle lui demandera. La prochaine fois qu'elle ira s'assoir sur les coussins en cuir, elle demandera à la grande dame rousse si elle sait où ça se trouve « ailleurs ». Elle l'entend souvent entre les lèvres des autres, ce mot. « Ailleurs ». Ils disent ça en parlant d'elle. « Elle est ailleurs. ». Mais non. Ce n'est pas vrai. Elle n'y est pas encore. Elle le cherche. Vous savez où il est « ailleurs » ? Elle le cherche. Parmi la maigre beauté de ce monde, derrière la pâleur livide des falaises, entre les bras rassurants de force, sous l'écume bouillonnante des lames et de l'onde, entre des hanches alanguies de féminité. Elle continuera de chercher. Et elle pensera à demander à la grande dame rousse.

PSEUDO - hypnotic jukebox. PRÉNOM - cassandra. ÂGE - dix-sept. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - la copine de pierrot, colombine . COMMENTAIRE(S) - ce forum il roxe du poisson pané . POISSON PRÉFÉRÉ - bruce le requin dans nemo (le requin est un poisson, ewi.) CODE AVATAR -

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Treize ans - « Mais quoi ? Arrête de pleurnicher. Tu te rends compte que tout ce qu'ils font pour toi ? De tout ce que font tes parents ? Tu crois que c'est facile de gérer tes crises ? Pauvre imbécile. Le monde ne tourne pas autour de ton nombril Gisele. Faut s'réveiller un peu. T'es pas toute seule, les autres aussi sont là. Tu crois que quand ton père t'as diagnostiquer des troubles de la personnalité, ta mère était aux anges ? Elle a chialé ta daronne. Et en plus, cette abrutie t'aime toujours. Elle t'aime parce que tu es sa fille unique. Sois sur que si tu avais eu une petite soeur ou un frère ainé, tout cet amour là, il serait pas pour toi. Rêve pas ma petite. Ton père, il a sacrifié de nombreux clients pour s'occuper de toi. Parce que ouais, t'as la chance d'avoir un père psychiatre. Tu dis que les séances avec ton père se passent mal. Mais t'es consciente du foutoir que tu fous autour de toi ? Tes parents ont pas que ça à faire. Et ton père ? Il a prit ça comme un échec professionnel. Il est en train de tout remettre en question. Son boulot, ses priorités, sa vie. T'as de quoi être fière de toi. T'es complètement malade, complètement atteinte. Tu fais pas attention aux gens autour de toi. T'es un monstre Gisele. Egoïste en plus de ça. Tu n'y es pour rien. Mais c'est comme ça. T'es un monstre. Alors, bouge. Fait quelque chose, j'sais pas. Mais bouge toi Gisele. Tu n'es pas le centre du monde, tu n'es pas le seul soucis de tes parents. Tu crois qu'ils sont aux anges de te payer un psy alors que ton père l'est aussi ? Tu crois qu'ta mère accuse tes crises avec le sourire ? T'es leur huitième merveille du monde, leur fille unique, celle qu'ils chérissent plus que tout. Mais putain, t'es pas un cadeau. T'aurais pu changer quand vous êtes arrivé à Douvres. T'avais deux ans, c'était pas trop tard. T'aurait du voir un psy plus tôt. Merde. Pauvre conne, tes parents n'ont pas de chance. » - Smitty Lewellyn, oncle paternel.




Quinze ans - « Nous ne pouvons plus garder Gisele. Non, non, ne paniquez pas. Ce n'est pas un élément perturbateur. Au contraire, Gisele est pratiquement « normale » dirons-nous. C'est une jeune fille très appréciable et je regrette énormément de devoir vous apprendre cela. Patientez un instant, je vais en venir aux faits. Comme vous le savez, d'autant plus monsieur que vous êtes vous-même psychiatre, Gisele est atteinte de trouble de la personnalité. Ce qui en fait une jeune fille tout à fait normal, hormis lorsqu'elle a une crise. Le problème étant que n'ayant aucun contact extérieur, et une approche très intelligible de la situation, Gisele se sent enfermée ici. Tant est si bien que lorsqu'elle a une crise, celle-ci se montre beaucoup plus violente que lorsqu'elle n'est pas dans notre établissement. Ceci est allé en crescendo. Ses crises sont de plus en plus virulente. Gisele n'est pas un danger pour elle-même ni pour les autres et elle est dotée d'une intelligence appréciable. Ce qui m'amène à ceci. Monsieur et madame Llewellyn, votre fille serait bien mieux à l'extérieur de notre centre psychiatrique. Ses crises en seraient amoindris. Elle ne court aucun danger lorsqu'elle subit ses crises, et son entourage non plus. Cela serait un grand soulagement pour elle si ses crises étaient moins considérables. Et puis il n'est pas négligeable de prendre en compte le fait que Gisele serait bien mieux avec des gens de son âge, sans trouble psychologique. Elle a atteint un âge auquel il est difficile de se faire accepter dans la société lorsque l'on possède quelques anomalies, et la garder chez nous serait une erreur pour son épanouissement personnel alors qu'il n'y a aucune raison de la laisser ici. Tout ce que je vous demande c'est d'y réfléchir. Je sais pertinemment que gérer les crises de votre fille n'est pas forcément très aisé, mais Gisele a fait d'énorme progrès quant à la gestion de ses troubles. Elle sait en prévenir les arrivées et comment réagir. Mais parfois elle reste dans ses délires pendant plusieurs jours, et vous savez indubitablement que c'est mauvais pour son développement. Je ne vois guère d'autres solutions que celle-ci. Songez à Gisele qui voudrait surement sortir d'ici. Et si cela peut vous rassurer, elle pourra toujours venir voir son psychiatre si elle en ressent le besoin. Je ne vous presse en rien et je vous laisse réfléchir. Mais pensez avant tout à Gisele, s'il vous plait. » Dr. Powell – Directeur du St. Mary Center, centre psychiatrique.




Dix-sept ans - « Mais moi je voulais pas. Enfin si. Je crois que je voulais. Je sais pas trop. Mais ce n'était pas volontaire. Merde. Faut pas poser ce genre de question, ça m'embrouille moi. Il y avait trop de monde. Je savais plus quoi faire. J'essaye d'éviter ce genre d'endroit en général. Mais c'est Lo qui m'y a amené. Je vous ai déjà parlé de Lo. C'est cette femme-enfant. Cette gamine se cache derrière des vêtements de femme. Mais quand son sourire lui crève le visage, c'est impossible de s'y tromper. C'est une enfant. Je l'aime beaucoup Lo. Puis elle est belle. C'est important d'aimer ce qui est beau, parce que la beauté est rare ici. Je pense qu'ailleurs c'est plus joli. Mais ici c'est laid. C'est gris et sale. Comme la foule. Cet amas de laideur informe. Je m'y sens pas bien, ça me dérange, là tout au fond. Du coup je panique. Mais c'est pas volontaire. J'ai l'impression qu'ils me veulent du mal, qu'ils veulent m'étouffer. Alors faut partir. Mais ils m'en empêchent, parce qu'ils sont beaucoup trop, tous serré les uns contre les autres. Alors la crise commence. Ce n'est pas la faute de Lo. Au final il n'y avait pas beaucoup de monde, à cette fête foraine. C'est moi qui ai pété les plombs. Mais je sais pas comment elle a fait. Elle a réussi à me calmer un peu. Pas complètement, loin de là. Mais suffisamment pour réussir à m'embarquer pour aller acheter des pommes d'amour puis s'en aller. Elle y tenait vraiment à sa satanée bouffe. J'ai réussi à gérer la crise de panique après, et à ne pas déclenché une crise plus forte. Je pense que c'est bien. Même si je suis définitivement malade. Gérer l'arrivée de mes crises ne changera rien à ça. Je sens bien que ça se répercute sur toute ma vie. Je suis tarée aux yeux des gens. Cela dit, ils n'ont pas complètement tort. Je sens bien que mon père évite un maximum le sujet de mes crises, et maman fait comme si tout était beau. Elle se trompe, tout est moche. Mais je ne lui en veux pas de ne pas le voir, elle fait ça pour que je crois que tout est beau aussi. Je suis moins dupe qu'elle. Les cours se passent bien, même si je n'ai pas beaucoup d'amis au lycée. Mais ce n'est pas grave. J'apprends beaucoup de choses intéressantes. Et puis il y a Lo, et Lo en vaut bien vingt comme eux. Lo elle est mieux. La semaine prochaine j'ai rendez-vous avec le psy de St. Mary's. Il a dit qu'il avait quelque chose à me donner, et que ça me plairait. Alors j'espère que ça sera quelque chose de beau. Au fait, vous savez, vous, où c'est « ailleurs » ? » Gisele Llewellyn, consultation avec sa psychiatre.