NOM(S) - wounds. PRÉNOM(S) - mad, c'est tout ce que tu dois retenir. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - dix-huit ans, un quatorze février, quelque part en france. NATIONALITÉ - franco-britannique. STATUT CIVIL - amoureuse un peu perdue. ORIENTATION SEXUELLE - elle aime, c'est tout. MÉTIER - elle s'égare, nulle part et partout. GROUPE - éphémère infini. AVATAR - chloe norgaard.

Elle reste un mystère, une sorte de chimère. Certains pensent qu'elle a le goût des étoiles, d'autres la trouvent un peu acidulée. Son amertume n'est pourtant pas haineuse. Elle est douce ; cachée, toujours secrète. Comme si elle n'avouait pas ses propres vagues, ses  violentes tempêtes. Elle ne crie jamais. Se laisse porter par les courants, les vents et les marées. Elle a l'âme chamarrée de couleurs qu'on ne connait pas, d'illusions sucrées et d'un peu de tristesse cotonneuse. Elle invente le soleil, s'imagine que l'herbe est bleue parce qu'elle a toujours aimé cette couleur.  Il n'y a que les divagations qui n'ont de sens à ses yeux, que la folie frivole d'un kaléidoscope qui parvient à s'accaparer de son azur. L'abstraction est tatouée à son échine et la déraison lui permet de partir. De quitter la terre en lui offrant des ailes aux brillances invisibles. Mad n'est pas sérieuse. Elle est simplement vivante. Sûrement trop.  Beaucoup trop fort. Le bout de ses doigts se brûle parfois à la réalité abrupte. Elle préfère ignorer, alors, la douleur de la ville, les gémissements des souffrants. L'isolation de la candeur, le refus d'accepter ce qui fait mal, de simplement ouvrir les paupières ; elle préfère se perdre, dans l'ignorance, dans l'inconscience de ces jours d'été qui n'en finissent pas. On lui a déjà expliqué la vie, toutes ces choses qui l'accompagnent, ces conformités. Elle a froncé les sourcils, bouché ses oreilles et puis elle est partie. Elle ne veut rien entendre. Surtout pas comprendre ; que cette vie-là n'est pas toujours tendre et qu'un jour, peut-être, la douleur lui griffera le ventre. Le temps s'efface entre ses mains, se change en feux d'artifices et la fatalité n'est plus qu'un éphémère futile. Les trajectoires deviennent floues et la brume embrasse les teintes irisées d'une autre lune appartenant à une autre galaxie, gardant au creux de son ventre des millions d'autres étoiles. Mad vient d'ailleurs. Persuadée de n'être que de passage et comme une vagabonde, elle ne s'arrête jamais de marcher. Pas même pour reprendre son souffle. Elle comprend le langage de la mer qui toujours s'en va mais qui  toujours revient. Elle caresse l'écume, enlace les vagues. Ses empreintes s'encastrent dans la terre comme pour dire aux racines qu'elle ne les oublie pas. On l'entend fredonner des berceuses aux feuilles mortes jonchant le sol pour que leur abandon s'apaise. Mad s'éblouit de l'incandescence de la nature, de ce que la terre lui offre, de ce que l'eau lui chante, de ce que le vent lui murmure et des bouffées d'air que d'autres recrachent délibérément. C'est une fille égarée, un océan d'imaginaires envolés. La virginité que les gens n'osent pas toucher. Des lumières qui ne mentent jamais. C'est l'enfant qui ne connaît pas la peur et qui la frôle à chaque instant. Elle joue l'équilibriste, laisse les frissons glisser le long de sa colonne. Elle aime le sang qui lui monte à la tête, la saveur du vertige alors de temps en temps, elle se laisse vaciller vers les côtés qui l'effraie, vers le noir. Elle danse, tourne encore et encore avec l'espoir incertain de tomber, de sentir ce que ça fait de vivre. D'aller au bout de soi, d'aimer jusqu'à saigner. De rire jusqu'à s'en briser les entrailles. Elle aimerait vivre ce qu'elle ne connait pas, sentir les brûlures, tisser quelques cicatrices pour prouver qu'elle aussi, elle existe mais derrière tout ces immenses sourires, toutes ces paillettes édulcorées, elle a peur et la peur, ça l'éteint avec la lenteur d'un infini qu'elle a toujours cherché à fuir. Elle prétend qu'elle vient du ciel, que les nuages lui parlent dans son sommeil. Elle vient du ciel alors elle s'émerveille du commun des mortels.

PSEUDO - maaelstrom (intodust) PRÉNOM - helly ÂGE - franchement T'AS CONNU LE FORUM OÙ - bazzart COMMENTAIRE(S) - vous me plaisez POISSON PRÉFÉRÉ - les fishsticks, ça compte ? CODE AVATAR -

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Le silence. L'absence d'éclats.

Elle n'a pas su quoi dire. C'était comme perdre le fil du peu de réalité qui lui restait. Elle a ouvert l'infinité de ses pupilles pour le regarder. Simplement le regarder. Détailler les infimes parcelles de sa peau et de ces choses auxquelles les gens normaux ne font pas vraiment attention. La couleur de ses iris s'est dessinée dans son esprit comme un tatouage sur lequel le temps a perdu toute emprise. Avec un crayon ordinaire, elle a écrit son prénom un peu partout en s'imaginant qu'ainsi elle pourrait peut-être l'exorciser, défaire l'obsession qu'elle sentait grandir en elle sans un bruit. Mais plus elle l'écrivait et plus son cœur s'enivrait de l'être. Et les courbes de la première initiale se mêlaient à la calligraphie fantaisiste, à l'euphorie d'une nouvelle sensation. Alors « L » est devenue sa lettre préférée. Puisque que de « L », elle est tombée amoureuse. Inconsciemment.

Et les trous pleins de vide, à l'intérieur de ce qui battait dans sa poitrine, se sont remplis de chaleur diffuse et éthérée. Cette page blanche à laquelle elle n'avait pas su trouver d'utilité s'est tâchée de couleurs un peu folles, d'éclaboussures de peinture, de pensées lancées à grande vitesse et de lumières aveuglantes. Le sang s'est mis à courir plus vite, frictionnant ses veines pour créer l'étincelle engendrant la flamme. La flamme se fut le choc, la percussion de son corps contre le sien, un court-circuit qui la dévore encore aujourd'hui. Qui ne la quitte plus jamais. Autrement dit, l'effusion passionnée pour un autre que soi. Il paraît que ça s'appelle l'Amour. Il fallait qu'elle tombe, que ses jambes flanchent, que son esprit s'ébouillante pour qu'elle craigne l'explosion.

Elle ne veut pas pleurer pour lui, aussi beau soit-il. Elle ne veut pas mourir, s'abandonner à la maladie du manque. Elle veut vivre à l'intérieur de lui, s'y cacher pour ne plus jamais en ressortir. S'enrouler autour de son âme pour qu'il sente la sienne. Dans ses rêves, ils ne se détachent jamais. Mais il y a toujours un mais ; l'appréhension aimante et doucereuse. L'affection qui brûle son ventre, qui la démange au creux des reins jusqu'au cœur qui s'emballe avec démesure. Et la liberté à côté, qui la préservera peut-être mais qui l'éloigne de la beauté de ce qu'ils sont, de ce qu'ils créent sans oser se le dire à haute voix.

Il y a la fatalité des sentiments qui obscurcit lentement l'infini de son horizon. Son lointain s'évapore lorsque ses phalanges tracent des chemins invisibles sur son corps à elle. Elle frémit parce qu'elle ne connaît pas, aussi parce qu'il sera, parce qu'il est déjà le premier à la toucher au-dedans. Des silhouettes la frôlent lorsque la nuit descend, laissant place aux lumières volatiles et diaprées. Elle a vu de beaux sourires, entendu de jolies voix mais rien ne la touche autant que son silence à lui. Rien ne l'intéresse autant que les choses qu'il ne dit pas. Elle voit les autres et puis elle pense à lui. Elle parle avec les autres mais elle ne pense qu'à lui. Et dans ces autres, elle le cherche. Et jamais, elle ne le trouve.

Il devient son tout, il prend son tout.

Avide de vie, elle s'égare et s'amuse avec le hasard. L'arc-en-ciel trébuche et s'emmêle dans ses longs cheveux en désordre. Elle prend ces morceaux de rêves. Les abîmés, les délaissés, pour les absorber et les faire naître dans son ailleurs esquintée à la vivacité de pigments lunaires. Mad crie la vie avec des douceurs pastels, des lueurs fluorescentes, des confettis amoureuses. Sa personnalité se métamorphose, à l'image d'un caméléon, elle succombe aux mélanges de couleurs, à la confusion printanière. Aux extravagances qui contrastent tant avec la pâleur de sa peau ivoirine. Son imagination lui donne accès aux chemins étoilés et aux voûtes enchantées. Elle entend son cœur battre pour la première fois, ne voit que l'image, ne désire que l'autre rivage.

Elle devine qu'il lui volera ses souffles bientôt, que ses tatouages deviendront la prison de ses doigts et que ses empreintes effaceront les siennes avec des baisers volés et quelques sourires exaltés. Elle sait qu'il l'aura toute entière, un jour ou l'autre. Peut-être demain ou le mois prochain.  Elle transporte dans son évasion les souvenirs de  nuits aimées. Ses poumons sont encore emplis de son odeur. De leurs sentiments brûlés par la veille. Dans ces nuits, elle a trouvé le soleil. Contre lui, elle a trouvé bien mieux que le ciel. Alors sa vie ne sera plus jamais pareille.

Elle ne sait pas ce qu'elle attend, ni pourquoi elle cherche à comprendre la vie qui bat son plein. Elle ne sait pas pourquoi elle est ici, loin de lui et pourtant toujours attachée à leur genèse. À leur naissance. À leurs délices édéniques. Elle s'en souvient et sent toujours ses mains sur sa peau lactée. Au matin suivant, elle s'en souviendra encore. Au matin suivant, elle en aura toujours besoin.

Et le besoin, ça finit par ouvrir des plaies, ça finit par esquisser la fin.
La fin, elle n'en veut pas. Elle ne la supporterait pas.

Elle a préféré se donner à la mer. S'échouer là où l'océan a voulu l'emmener. Peut-être qu'elle s'en ira demain. Peut-être.