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 (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)

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Niel Ambrose
Niel Ambrose

(oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
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♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


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MessageSujet: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeLun 22 Juil - 21:44


Ses doigts sont douloureux  ; serrés contre l'enveloppe parfumée, ils ne semblent pas vouloir abandonner. Ils ne cessent de la souiller, de la malmener ; ils tremblent, longs filament de peau, de nerfs et de chair. Ils tremblent, alors que Niel marche au travers de la chaleur, au travers de la brume, pour se rendre là où se trouve Oze. Il a écrit, aujourd'hui. Il a encore écrit, le petit, aujourd'hui. Niel écrit toujours, ce rat, comme si les mots coulaient mieux sur du papier que contre sa gorge. Niel , il ne sait pas parler. Il ne sait pas chanter. Il a oublié, il y a bien des années, comment prononcer. Il ne sait plus comment faire, pour les lier, les mots finement prononcés. Il ne sait plus élaborer, former, discuter. Il ne sait rien faire avec sa bouche, Niel, sauf la courber, parfois, pour pleurer et grimacer. Niel est brisé, et sa voix n'est qu'un reflet un peu étrange de la chose. La preuve, à l'oreille, de la défectuosité de la chose. Une parodie quelconque d'une automobile transformée en humain, peut-être. Niel modèle 1988, dépassé et à recycler. Monsieur l'appareil est brisé, et la garantie, bah elle est passée. Triste réalité. Suffit que d'endurer. D'endurer, ou alors, dans le pire des cas, oublier. Et Niel, voilà ce qu'il fait. Il oublie, là, doucement, qu'il est brisé. Il n'arrive pas à parler ? Et bien, autant rédiger.

Autant écrire à Oze, alors, malgré ses regards haineux.

Niel aime ça, écrire. Niel adore ça, en fait, écrire à Oze. Niel aime Oze, en fait, peut-être. Niel ne sait pas ce que c'est, qu'aimer. Ari a essayé de lui expliquer, mais lui aussi, il ne sait pas trop c'est quoi. Alors, ils ont ris. Ou du moins, le petit le croit. Il ne sait pas. Il ne sait jamais s'il rit réellement, et si les gens se contentent de le croire. Peu importe. Niel, il se sent bien, quand ses mots se couchent sur un papier pour l'épouser, et que ceux-ci sont destinés à Oze. Niel n'écrit pas souvent, aux gens. Il n'écrit pas souvent à Ari. Il a peur,bien souvent, quand il écrit. Il n'aime pas parler de lui, le pauvre petit. Mais il aime parler aux gens, au travers des lettres finement dessinées, un peu tremblotantes. Il aime poser des questions à Oze et puis essayer d'y répondre, toujours, éternellement, au travers de la lettre. Parce qu'Oze, il ne lui répond pas. Il ne lui répond plus, du moins. Il a mal, il a peur.

Le grand petit, il tremble, là, au milieu de la nuit. Pas de froid, non, il fait trop chaud. Non, Niel tremble pour autre chose. Il tremble, car il va chez Oze, pour y déposer sa lettre. Une énième sans réponse, depuis quelques semaines. Peu importe. Il a peur, au fond de ses tripes, de son âme, de le croiser. Car il a beau lui écrire en gros, lui murmurer au travers de lettres de petites fourmis ses pensées, il ne pourrait pas l'affronter. Il ne pourrait pas l'observer. Niel se sent mal, car il sait, quelque part, qu'il devait être triste, pour la petite brûlée. Pour la soeur d'Oze. Mais il n'est que soulager ; il lui a écrit, d'ailleurs, dans une lettre. C'est un poids en moins, qu'il a dit. Non pas pour la société, mais pour lui. Niel n'a pas peur de la mort, après tout. Niel n'a pas peur de la Mort, non, parce qu'il la connait que trop bien ; il la trouve douce, et il se dit que les gens s'y plaisent bien, s'ils y restent. Il ne sent pas coupable, pour ses mots, mais il sait parfaitement, quelque part, que Oze ne les aime pas. On n'aime pas grand chose de Niel, de toute manière. Il fait trop rat. Trop scélérat. Trop pleins de choses, peut-être. Il ne sait pas.

Niel ne sait pas, au fond, qu'il est le reflet du pire, chez chacun. Qu'il est l'innocent trop à vif, trop pur, qui donne envie de gerber.

Alors, il continue d'avancer. Alors, il continue de respirer. Et docile, au travers des rues de la ville, il pose la lettre, doucement, dans le casier postal d'Oze. Il l'observe, tout attentif, tomber. Il colle son oreille, sagement, docilement, contre la boite pour bien entendre le petit, et puis il reste là un moment, ensuite, sans mouvement, à l'observer. À se demander il ne sait quoi, le regard vague, comme s'il attendait qu'une réponse naisse, dans les secondes qui suivent. Mais rien ne fait, et comme les autres fois, il s'éloigne d'un petit pas, d'un couinement, d'un gémissement.

Il se retourne, mais cette fois, il ne tombe pas sur le vide. Cette fois, c'est sur Oze qu'il tombe, comme ça. Il est plus petit que lui, mais Niel a le dos courbé. Niel a toujours le dos courbé, et même comme ça, il est bien plus grand. Il se sent petit, pourtant. Il ne bouge pas, effroi. Il a peur. Comme la bête sauvage, il pense que, sans mouvement, on ne l'apercevra pas. Il ne tremble même pas. Niel ne va pas.
Niel se sent proie.


Dernière édition par Niel Ambrose le Sam 31 Aoû - 0:14, édité 1 fois
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Oze Cyganik
Oze Cyganik

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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeVen 2 Aoû - 10:08

Elle est forte, forte au point de détruire l'égo. Elle cause une douleur si grande au fond de l'âme qu'elle en deviendrait indestructible. On finit par ne plus voir autrement que par son regard trop rouge et trop sombre. Le monde autour de nous devient alors gris. Aussi gris que notre esprit tombé dans son néant.
C'est ainsi, que, dans sa puissance dévastatrice, j'y trouve mon oxygène. Elle, douce haine. Elle, douce colère.
Elle, amie de guerre.

Les mains posés sur mon torse, je peux, l'entendre, ce cœur battre à tout rompre. Il agonise sous cette cage thoracique brûlée par le poison. Chaque geste, même le plus minime n'est plus que souffrance. J'ai l'impression d'être enfermé dans un bain d'acide. Dévisagé par ma propre colère, c'est à peine si je parviens à cligner des yeux. Le sourire sincère, ça fait des semaines, déjà, qu'il a déserté mon visage. Il ne viendra plus. Plus jamais. C'est une certitude. Mon âme est trop creuse pour laisser s'échapper le moindre sentiment. Elle n'est qu'une rivière, qui, parfois, sous une pluie torrentielle déborde. Je peux la sentir, monter en moi, piquer mes yeux et couler sur mes joues pâles. Cette déferlante me rappelle que tout est fragile. Comme ma vie peut s'arrêter à tout moment, un peu comme celle de Novalee. Sauf que moi, le malade, je vis encore. Son corps, à elle, la douce, pourrit sous terre. Elle doit s'y sentir seule. Elle n'a jamais aimé, ça, la solitude. Jamais. Ça la rendait malade, un peu comme tous ces gamins que l'on délaisse. Novalee pleurait. Suffisait de la prendre dans ses bras pour faire taire les larmes.
Mais aujourd'hui, plus personne n'est là pour elle. Même pas son frère.

Mon cadavre est depuis si longtemps posé sur ce lit qu'il y prendrait racines. Autour de moi, des lettres ouvertes, certaines déchirées, sont ma seule compagnie. L'une d'entre elles est même calée contre mes doigts abîmés. Dans une nouvelle insomnie, mes yeux se perdent sur l'encre incrustée dans les feuilles de papier. Je les connais par cœur, ces lettres. Je les connais même mieux que son destinataire.

Niel.
Quatre lettres. Un prénom. Une nouvelle alimentation à ma haine. Une parmi tant d'autres. Celle-ci reste la plus paradoxale. Je ne peux m'empêcher de nourrir un profond dégoût à son égard. Et pourtant, lorsque le désespoir devient si profond et insupportable, seuls ses mots peuvent calmer le démon qui me possède.
Les lettres de Niel parviennent à coudre des ourlets à mon cœur.
Pourtant, la colère est toujours là pour les défaire sans aucune pitié..

Étouffé par mes propres sentiments, ma gorge s'est nouée au point de ne plus parvenir à respirer correctement. Un coup de hache dans la colonne vertébrale, c'est ce que j'ai pu ressentir en captant la silhouette trop grande de Niel. Devant ma boîte aux lettres, il a toujours cet air d'enfant perdu. Cette fragilité réelle, comme s'il pouvait se briser d'une seconde à l'autre. Arqué, son visage est presque à la même hauteur que le mien. Mes yeux brillants par les larmes se plantent dans son regard. Il aime pas ça, Niel, il aime pas grand chose, quand il s'agit de lui mais j'le fais quand même. Après tout, il m'envoie des lettres que je ne veux pas. Des lettres qui me font souffrir autant qu'elles peuvent me faire du bien. Elles détruisent cette constante solitude.
J'ai parfois l'impression d'entendre Niel me les raconter à voix basse. De sa voix pas assez sûre d'elle, une peu trop timide et ailleurs.

Ma main se pose sur le torse du garçon et le repousse délicatement. Trop fatigué pour faire preuve d'une quelconque violence, c'est d'un geste rageur que j'ouvre le morceau de féraille et y attrape cette énième lettre. La dernière peut-être, qui sait. Pour la seconde fois, mes yeux s'attachent à ses pupilles. Mon cœur rate un battement, s'écrase contre mes côtes et retourne à sa place. Ça fait si longtemps, au fond, que j'espère croiser son visage. J'ai souvent pensé à ce que ma réaction serait si je venais à retrouver Niel. J'étais persuadé pouvoir le frapper. Lui, la proie facile. Lui, incapable de se défendre. Mais dans cette nuit froide, rien ne vient. C'est le néant. Le même néant que peut-être devenu le lien qui nous unissait autrefois. La galaxie semble différente à ce moment là, déjà brisée par de nombreuses guerres.

« Te fatigue pas. » Ma voix est basse, prête à s'effondrer à tout moment en mille morceaux. Je peux l'entendre s'échouer fictivement contre Niel, cette rancœur palpable. J'en suis désolé, d'être aussi désagréable avec lui mais c'est plus fort que moi. Plus fort que tout. Plus fort que lui. Elle me dépasse, cette force. « Tu écris dans le vide, Niel. T'auras jamais de réponse. Et le nom, là, écrit sur cette boîte aux lettres, c'est juste une connerie de plus qui te pousse à continuer. » Le bout de mes doigts arrache déjà l'étiquette à mon prénom. Les larmes se retiennent de couler. J'en peux plus de perdre la face. J'ai plus la force de rester fier. J'ai envie d'en finir. De me faire décapiter par mes propres souvenirs. Et la lettre, cette divine bonté, elle se retrouve déchirée par mes doigts glacés. « Oze, c'est du vent. Il est mort et tu le sais, alors arrête. » Les morceaux de papier s'écrasent à nos pieds, vulgairement. Je ne suis même pas capable de l'envoyer se faire foutre. « Tes mots me sont trop douloureux. » Par cette phrase, je lui avoue finalement que je lis ses écrits.
Et l'ourlet de mon cœur se défait à nos simples regards croisés.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeLun 12 Aoû - 18:40


Les prunelles d'Oze sont un océan. Niel les observe, là, tout chastement ; il en envie de tendre les doigts, doucement, tremblant, pour les effacer. Il ne le fait pas, pourtant, le petit. Il sait, au fond de lui, qu'un mouvement comme celui-ci serait trop brusque, Que son tremblement brisé, que son être saccadé s'étendrait sur la joue d'Oze. Qu'il pourrait lui faire mal, comme ça, à le toucher. Qu'il pourrait le blesser. Alors Niel reste là, à observer les océans face à lui. Il s'y noie, y vagabonde comme le vulgaire bout de bois qu'il est. Il ne se noie  pas ; Niel ne respire pas, de toute manière. Il s'y plait, même, dans ces ténèbres, ces douleurs qui sont là, face à lui. Niel a envie de passer ses bras autour de son corps, de le serrer contre lui, pour qu'ils la partagent à deux, cette pénible toujours. Il aimerait, le petit meurtri, d'une main, absorber tous les maux d'Oze. Il sait qu'il en serait capable ; il est assez fort pour cela, malgré les tremblements. Il est fort, le petit Niel, malgré ses lèvres gercés et son corps sur le point de s'envoler, son coeur blessé. Niel, il n'aime pas les yeux des gens ; pourtant, ceux de Oze sont attirants. Il a l'impression d'y trouver un je ne sais quoi, un chez soi. Alors il sourit, un peu, le dos courbé alors qu'il se trouve là, petit et grand, à l'observer. Il sourit, dévoilant un peu ses dents. On dirait une grimace, sur ses traits, comme s'il s'était cogné, car il ne sait pas réellement comment faire. Il ne sait pas réellement comment sourire, le pauvre Niel, mais du moins, juste pour Oze, il essaie. Il tente un sourire, brisé certes, mais si bons de sentiments. Il sourit, parce qu'il est heureux, enfin, de l'avoir là, en face de lui. Niel a mal aux doigts, à la longue, lorsqu'il lui écrit des lettres. Certes, il aura mal à la gorge, en lui parlant à voix haute, en essayant de trouver les mots si rapidement, mais qu'importe. Oze est là, face à lui, et Niel, brusquement, soudainement, sans savoir comment, est content. Il est content, et il se sent perdu, et pourtant si bien, à la fois.

Niel se tend, tout brusquement, lorsque les doigts d'Oze se pose contre son torse. Contre ses os. Il le sent même toucher son âme, son coeur, tant il est maigre. Niel tremble, baisse les yeux, sent les larmes, au coin de ceux-ci. Il se sent à vif, d'un coup, si nu face à lui. Il se sent tout petit, comme un petit rat, mais il n'y a pas de trou, pour se terrer. Et pourtant, au travers de la nudité du geste, du dévoilement trop grand, il se sent bien. Inconfortable, mais bien. Comme si, brusquement, ce n'était pas un viol, mais un acte d'amour. Oze ne le sait pas, mais il lui fait l'amour, ou du moins il lui en donne, avec sa main, même s'il le repousse. Niel a envie de s'accrocher à ses doigts. De les serrer tout contre lui, contre son coeur, dans son coeur, et de les garder à jamais. Il a envie de dire des choses à Oze, trop de choses, tant de choses, mais sa gorge reste serrée par le froid, par la peur.

Il ne fait rien, pourtant, Niel. Il reste là, à l'observer, lorsque Oze sort la lettre de la boite à mail. Niel a mal. Mal pour la petite lettre qui contient son coeur. Il a peur, brusquement, que les doigts d'Oze le fracasse en mille morceaux, son pauvre petit coeur. Il est si abîmé, déjà. Niel couine, tout bas, et ramène ses bras contre lui. Il n'a pas froid, non ; le froid lui importe peu, soudainement. Non, Niel se sent vide, à voir son coeur comme ça, entre les mains d'Oze, et envisage le pire. Un cri le prend, petit,grand, lorsque Oze le regarde encore. Niel détourne le regard, cette fois. Il a honte. Il prend ses mains, et puis les met face à ses traits, pour se cacher. Il cache son visage entre ses mains, son visage tout rouge, d'un coup, et il baragouine, tout bas. Il dit des choses que lui-même ne comprend pas. Niel est perdu au travers d'un torrent de mots qui ne demande qu'à sortir de sa bouche, et il ne sait pas nager. Il n'a jamais su nager dans ce genre de mer, de merde.

Et puis, une balle en plein coeur. Niel a un haut le coeur. « Te fatigue pas. » Il est déjà si fatigué, pourtant. Fatigué de ne pas être compris, fatigué d'être si loin de son coeur. Oze lui manque ; il s'ennuie de leur nuit à parler, comme avant, et du sourire d'oze, parfois, lorsqu'il semblait aller bien. Niel secoue la tête mollement, mais avec tant de force, pourtant. Toute sa force, certainement. « n-non, non, je veux pas. non » Il sait, les mots de Oze. Il les connait, les mots d'Oze. Et pourtant, ils lui font mal ; ils lui traversent le coeur brusquement, démons, le tuant sauvagement. C'est une douleur qu'il n'aime pas, celle qui touche le coeur. Celle en rapport avec l'amour, peu importe sa forme. Car Niel aime Oze, il ne sait comment, mais il l'aime, du moins. Et ses mots, eux, il ne les aime pas.  « Tu écris dans le vide, Niel. T'auras jamais de réponse. Et le nom, là, écrit sur cette boîte aux lettres, c'est juste une connerie de plus qui te pousse à continuer. » Niel pleure, cette fois. Il pleure sa vie, à voir cette douleur. Il veut la manger, la prendre toute entière, pour plus qu'elle ne touche Oze. Il veut l'effacer toute entière, pour ne plus être face à une telle chose. C'est un coup de poignard, de voir Oze retirer le nom, sur la lettre. C'est une douleur trop vive, presque physique. Niel recule d'un pas, tangue un peu, manque de tomber. Il s'accroche à sa douleur, pour rester intact. C'est un assassinat, lorsque les mots s'effacent, que la lettre se brise, entre ses doigts. Niel pleure pour de bon, cette fois. Son coeur est là, au sol, en milles morceau. Il a les yeux rouges, les traits laids, la morve au nez. Niel fait pitié. « Oze, c'est du vent. Il est mort et tu le sais, alors arrête. » Il secoue la tête, encore, vivement. Ça lui fout un sale mal de tête, mais qu'importe. Les éclats de ses mots se fracassent contre son pantalon, mais maigre comme il est, ils se contentent de le contourner pour suivre le chemin du vent. Niel chiale, encore. « non tu - »  il marmonne, brisé. « Tes mots me sont trop douloureux. » Niel a mal, vivement mal. C'est trop dur, trop lourd. Il a les traits immondes, à pleurer comme il le fait. Il ressemble à un monstre, de ceux qui sont brisés, de par la nuit. Il s'est cassé à trop vagabonder dans son propre monde. Il a voulu connaitre quelque chose de bon, un bon sentiment, et la douleur, cette douce connaissance, le lui a fait regretter amèrement. Niel pourrait lui en vouloir, mais Niel est con. Niel est con, alors, il caresse le démon, lui fait boire ses larmes, et s'affaisse contre Oze. Il s'accroche à lui comme il s'accroche à la vie. « non - non, t'es pas - t'es pas mort. t'es là, juste - juste là entre mes - mes doigts. oze est pas mort, je le sens. je l'entends. » il se penche à se briser le dos, claque son oreille contre le torse de l'autre. Ses larmes se calment un peu, à entendre le bruit brisé de son coeur. « il est là, v-vivant. il bat. ton co-coeur. il bat. il se bat. c'est l'ago-agonie, mais il est là. » Ses bras, minces, fragiles, brin du vent, s'enroulent autour d'Oze. Il a les jambes qui crient douleur, dans cette étrange position, mais qu'importe. Il l'enroule de ses bras, son Oze, peu importe ce qu'il pense, peu importe ce qu'il a dit, et il le serre fort, très fort, dans l'espoir de lui donner un peu de sa vie,  même si elle est pourrie, et de lui prendre un peu de sa douleur, même s'il en déborde déjà, de douleur.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMer 14 Aoû - 10:29

Les larmes coulent. Je peux les voir, salir les joues trop rouges de Niel. Regarde donc, Oze, comme tu peux être un monstre. Mes yeux fixent la lettre échouée au sol. Elle pleure, elle aussi. Il ne reste plus rien de son contenu. Ce n'est qu'un simple puzzle de colère. De tristesse. Dire que je lui ai fait du mal, à lui, l'être fragile. L'être magique. J'ai envie de déverser le sang de mes veines ici. D'enfoncer une lame au plus profond de mon poignet pour laisser s'évader la couleur rouge. Je suis à deux doigts de craquer. À un rien de verser à mon tour les larmes d'une vie trop macabre. J'ai perdu mes rêves, ce ne sont pas les mots de Niel qui changeront quoi que ce soit. Mes souvenirs pleuvent sur les océans. Mes sentiments se font la malle vers l'infini. Il ne me reste plus rien que la souffrance.
Elle, douce fidèle. Elle, qui embrase nos cœurs aliénés.

La semelle de mes chaussures prend plaisir à défoncer d'avantage cette lettre qui n'en est plus une. Adieu les mots. Adieu nos soirées à rire. Adieu ses sourires. Adieu son regard trop tendre. Adieu ses journées trop courtes. Adieu ce temps passé ensemble. Adieu notre amour. Nous sommes à présent tombés dans un hivers éternel. Il a gelé mon cœur. Brûlé ma peau. Je me dissipe dans cette neige invisible que la mort a laissé derrière elle. Même lui, le petit Niel, ne peut plus me venir en aide. Je me noie dans le néant. J'ai les poumons qui brûlent. Les sentiments naufragés du passé. Tout ce dont je suis capable aujourd'hui, c'est certainement de ça : la destruction. J'ai volé les mots du garçon pour les balayer d'un geste trop vif. Pour me venger d'une connerie dont il n'est même pas responsable. Le chagrin est trop fort. Le deuil insurmontable. Nouvelle pensée suicidaire en cette soirée lugubre.
Les larmes coulent encore, sans retenue.
Monstre.

« non - non, t'es pas - t'es pas mort. t'es là, juste - juste là entre mes - mes doigts. oze est pas mort, je le sens. je l'entends. » Je ris à ces paroles. Le genre de rire si désespéré qu'il sonne comme un sanglot dans ma bouche. La vague salée monte. Un rien et c'est la fin de tout. La fin de cette résistance contre moi même. De toute façon, je suis déjà fini depuis longtemps. « Comme la boîte aux lettres, ce n'est qu'une illusion. » Ouais, au fond, il reste plus rien de moi. Je suis mort. Mon âme s'est grillée en même temps que le corps de Novalee. J'ai pas envie de continuer sans elle. J'ai plus envie de me battre sans pouvoir éviter l'échec. J'ai de la brume dans les yeux, la même que celle de mon cœur qui ne bat plus. Et pourtant, les doigts de Niel parviennent à lui donner un peu de force. Juste de quoi reprendre quelques battements douloureux. Je vais étouffer s'il ne recule pas. « il est là, v-vivant. il bat. ton co-coeur. il bat. il se bat. c'est l'ago-agonie, mais il est là. » Ses bras fins m'enlacent. Mon corps réagit immédiatement. Le moment pourrait être agréable si ma peau n'était pas brûlée à l'extrême. Le cancer hurle. Le cancer refuse ce contact. Un grognement résonne. « Lâche moi. » Ma voix est basse, presque inaudible. Comme une première prévention. « Lâche moi ! » Le ton monte, dévoré par la rage. Mes mains se posent violemment contre son torse pour repousser Niel aussi fort que possible.
Son corps rencontre le sol. Le bruit que fait sa chair me décroche une grimace.

Mes yeux s'ouvrent sur le gamin. Il est si bas maintenant, lui, le plus grand. Un sentiment de culpabilité m'écrase littéralement. Une pluie acide s'abat sur mon cœur. Regarde donc ce que tu fais Oze ! Regarde donc. Je m'en veux tellement de lui donner autant de violence. Autant de terreur dans le regard. Mais moi, j'ai que des larmes à revendre et ça fait bien longtemps que la misère n'est plus rentable dans ce monde à l'agonie. Chacun possède la sienne. Chacun cherche à s'en sortir. D'autres en meurent. Je suis de ceux qui baissent lâchement les bras. Paniqué, ma main caresse mon front pour y essuyer les gouttes de transpiration. Mes genoux épousent le sol pour finir à sa hauteur. Le bout de mes doigts s'accrochent à son t shirt pour le relever vers moi, l'obliger à me fixer. Lui et ses yeux remplis de larmes. Cette lumière étincelante. Éblouissante. « Oh Niel, je voulais pas. » Ma voix détruite est déjà foutument sincère. Je veux pas le blesser. On blesse pas les personnes qu'on aime. Du moins, c'est ce que disent les autres. Et Niel, ce petit bout de vie trop brisé m'importe trop pour tant de violence. Je déglutis difficilement. Et à nouveau. « Je suis désolé, j'ai pas fait exprès. Je ... » Y a pas de mots. Trop de prononciations scientifiques, à rien n'y comprendre. Bouffé d'angoisse, je me rends compte à cet instant que l'on ne se fait jamais à l'idée de mourir. Alors, doucement, mon torse s'éloigne du sien pour soulever légèrement mon t shirt trop sale. Une peau brûlée se montre timidement à Niel. Elle est aussi effrayante que mes pensées noires. Dévorée par les traitements, mon corps n'est plus qu'une carcasse empoisonnée. « C'est douloureux. C'est pas toi. Je. » Non, le t'aime réconfortant ne quittera pas mes lèvres. Il est bien, là, enfermé dans ma douleur. Je le conserve pour un moment approprié. Le jour de ma mort, peut-être, pour qu'il sache jusqu'à la fin de ses jours comme j'ai pu l'aimer. Lui, l'oiseau fragile. Moi, la branche bancale.

« Tu devrais partir, tu sais. Y a beaucoup mieux tout autour de nous : comme des sourires et du bonheur. J'ai rien de tout ça, moi. » Mon corps s'assoit finalement à côté de lui. Si les voisins passent par là, ils risquent encore d'appeler les ambulances, pensant que je fais une crise. On m'arrachera plus vite à Niel, comme ça. J'aurais pas la tentation de le garder avec moi, encore un peu. Mes doigts se posent sur sa nuque tandis que mon autre main attrape délicatement son menton. Je tremble toujours de rage et de peur. Pourtant, je parviens encore à essuyer le surplus de larmes sur ses joues. Je répète une seconde fois, à voix basse le fameux « J'ai rien de tout ça. » pour le persuader de mon manque d'humanité. Mes lèvres se posent sur sa joue, là où gisait autrefois l'humidité de notre douleur.
Et si tout cela ressemblait à un adieu ?
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMer 14 Aoû - 19:19


L'âme d'Oze crie, hurle, fracasse la peau de Niel sans la moindre grace. Et Niel reste là, pourtant, brisé, certainement, mais incapable de faire le moindre mouvement. Il reste agripper de toutes ses forces, incapable de s'évader, incapable de fermer les yeux sur ce qui est en train de lui faire face. Il pleure, le pauvre Niel, doucement, les doigts douloureux à s'accrocher ainsi à l'autre. Mais qu'importe. Qu'importe. Il fait le sourd, Niel, face aux cris d'Oze, car il sait, au fond de lui-même, qu'ils ne sont que faussetés. Il sait, au fond de ses entrailles, que Oze ne pense pas tout ça. Que le gamin, là, l'autre perdu, en face de lui, il en a autant besoin que lui. Alors, il s'accroche de toutes ses forces, malgré la douleur qui lui malmène le corps, et puis l'âme certainement. Il le tient de son petit corps, s'accroche à lui comme il s'accroche à la vie, pour ne pas le voir s'enfuir. Il pleure, Niel, à entendre Oze le rejeter ainsi, mais qu'importe. Il pleure pour n'importe quoi, de toute manière, le pauvre Niel. Pour un sourire et puis un fracas. Un fracas trop grand, trop déchirant pour le pauvre petit être qu'il est. Niel se brise, là, contre le sol. Ses coudes, maigres, osseux, se brisent contre le sol encore humides de la dernière pluie. Il gémit, crie, couine, comme le martyr qu'il est. Sa respiration se brise, au creux de sa gorge, et il garde les yeux bien fermés un moment, pour ne pas penser aux larmes de sang qui coulent, là, le long de ses coudes, de son corps. Il est marqué.

Oze l'a marqué. Niel ne saurait dire si c'est seulement de corps, ou alors de coeur également. Il ne comprend rien de tout cela, en fait. Il se contente de vivre, tout bonnement. Mais il n'y parvient pas, sur le moment présent. Il est perdu dans son propre souffle, incapable de le faire sortir de soi. Ses yeux s'ouvrent pourtant, grand puits sans fond. Niel observe Oze, si grand maintenant face à lui. Ça ne change pas grand chose à sa vie ; Oze lui a toujours sembler si grand, si tout à la fois. Il essaie, le pauvre petit, de ne pas penser à ses douleurs qui traversent son être, et au sang qui se mèle à l'eau, tout contre lui. Il essaie de ne pas penser qu'il est blessé, brisé, marqué. Que son corps gardera certainement une marque bien présente de ce moment. Il pleure, doucement, face à cette fatalité. Sa respiration est trop courte, trop morte pour qu'il puisse parvenir à paniquer. Il est incapable de faire quoique ce soit, sauf observer. Observer Oze, face à lui, qui casse ses genoux contre le sol, pour être face à lui. Niel cligne des yeux, au travers des larmes, et cherche quelque chose, au fond des prunelles de son ami. Une explication, peut-être. Il ne sait pas lui-même. Il n'est que tremblement, en fait, qu'un petit fragment de quelque chose qui aurait pu être bien, qui sait, mais qui n'est rien. Il n'est rien, là, qu'un petit tas de blessure, de cicatrices inachevés et de douleurs dévoiler. Alors il pleure, sagement, en silence pour ne déranger personne. Il pleure ses propres malheurs, mais également la douleur d'Oze. Car il n'est pas parvenu à l’absorber, à l'effacer. Il n'y est pas parvenu, et il s'en veut. Il s'en veut tellement.

Les doigts noueux d'Oze se posent contre le t-shirt de Niel, le malmènent à le briser. Niel ne chigne pas ; il n'y tient pas, de toute manière, à son chandail. Il s'en fiche, de son chandail. Non, le pauvre petit rat se contente de grimacer, face à tout cela, parce que ses coudes crient de douleur. C'est physique ; il n'en a pas l'habitude. D'autres larmes se fraient un chemin hors de ses prunelles, sans la moindre autorisation. Peu importe;  Niel en a l'habitude, tout compte fait. Il sait ce que c'est, de pleurer. C'est sourire, au fond, qu'il ne connait pas. « Oh Niel, je voulais pas. » Et Niel tente, pourtant. Il tente un sourire, malgré le fait qu'il ne soit que débris et douleur, à cet instant. Il tente de son mieux, mais il n'y a que des nouvelles larmes, sur ses joues. Que des nouvelles larmes, et une grimace, écho de sa douleur. De son coeur. Niel a envie de poser ses doigts sur la joue d'Oze, de lui dire que tout va bien, mais ses doigts sont tâchés de sang, et sa voix n'existe tout bonnement. Niel ne sait pas parler ; il ne sait que murmurer et chouiner. Alors, il se tait. Il se tait et reste là, au bout des bras d'Oze, à demi dans le vide. Il n'a pas peur, il n'a pas le vertige ; il lui fait trop confiance, pour cela. « Je suis désolé, j'ai pas fait exprès. Je ... » Niel s'accroche fort, fort à lui. Brusquement, peut-être un peu trop tard, peut-être qu'il ne fallait pas, car Oze s'éloigne, lentement. Niel pleure encore, incapable de dire quoique ce soit. Il a mal, au fond de lui. Il est dévoré par une douleur trop familière. Il n'en veut pas, le petit Niel, de cette douleur, pas avec Oze, en tous cas.

Niel pleure, tout bas, et Oze s'éloigne de quelques pas. Il est tout près pourtant, il pourrait le toucher du bout des doigts, mais Niel n'y arrive pas. Il observe, doucement, chastement, la peau qui se dévoile. Niel pleure encore, toujours. Ses tremblement ne cessent pas ; il a mal, là, pour Oze. Il a envie de poser ses lèvres sur les blessures, pour les effacer, comme il a souvent vu des mamans le faire, parfois, avec leur enfant. Il a envie de crier, fort, trop fort, et de punir le ciel, pour ça. Brusquement, il déteste encore plus la soeur d'Oze, la petite amie d'Aristée. Il la hait pour les avoir briser ainsi, tous les deux, encore plus qu'il ne l'a jamais hait. « C'est douloureux. C'est pas toi. Je. » Niel secoue la tête, vivement. Il ne veut pas de la suite, il ne veut pas entendre Oze dire de mauvaises choses, et cracher sur la vie. Niel ne veut rien de tout ça, il ne veut qu'Oze avec un sourire sur les lèvres, certes faible, mais comme autrefois. Il veut qu'il se taise, une fois pour de bon, et que tout cela cesse. Il veut être capable de lui dire toutes ces choses, au fond, qu'il ne cesse de coucher sur papier.

Il essuie ses yeux, le petit, de manière assez gauche. Il les essuie du mieux qu'il peut, malgré le fait que les larmes, et bien, elles reviendront. Il essaie de croire, Niel, avec son innocence propre, que les choses ne peuvent être pire. La douleur n'est que passagère. « Tu devrais partir, tu sais. Y a beaucoup mieux tout autour de nous : comme des sourires et du bonheur. J'ai rien de tout ça, moi. » Niel secoue la tête, encore, n'y croyant pas. Il n'en veut pas de ses mots, si c'est pour dire des choses comme ça. Il ne veut que son silence, alors, et sa présence. Oze prend de nouveau place près de lui, alors que Niel nie tout, tout bas, au travers d'un murmure abracadabrant. « Menteur.  »  Il le dit sans trembler, ce petit mot léger, et pourtant si fort. Niel n'a pas envie de l'observer. Il détourne les prunelles comme un enfant mécontent, lorsqu'Oze pose une main sur sa nuque, et puis des doigts sur son menton. Lorsqu'il l'amène sans gênes vers lui, jouant avec son pauvre coeur. Niel pleure. Oze sèche ses lèvers, comme si, ainsi, il effaçait également sa douleur. « J'ai rien de tout ça. »  Tendre baiser, sur sa joue. Un adieu gravé là, au fer rouge, sur sa peau. Niel le repousse d'un mouvement brusque, soudain, les yeux grands ouverts. Ses membres s'agitent dans tous les sens, habités par sa peine. « NON ! NON JE - » Sa voix est forte, brise tout sur son passage. Il tremble de tout son corps, pleure ses dernières larmes. « Non je - je veux pas. reste, oze. reste près de no- moi. près de moi. pitié. reste. » Il pleure, là, dans son coin, près de la boite à mail. Il pleure parce qu'il a mal, brusquement. Une douleur qu'il ne connait pas ; un coeur qui se brise, là, en mille fracas. Il a mal, et ses muscles se contractent, les sanglots sont trop forts, et il en étouffe presque, le petit. Il a envie de vomir, et il sent la boule, trop immense, trop grande, au fond de ses tripes. Il se meurt, Niel, à imaginer la présence d'Oze, loin de lui. À ressentir l'absence d'Oze, une courte seconde.

C'est trop vive, trop douloureux. Les genoux noueux de Niel se tendent, et brusquement, son corps s'affaisse contre celui d'Oze. Il a mal aux genoux, à avoir ramper si brusquement jusqu'à lui, mais il ne s'en soucie pas. La peur de perdre Oze est bien plus grand que celle des marques. Il tremble de tout son corps, à le serrer si fort contre lui. Il le serre de toutes ses forces, certes maigres, et en vient même à passer ses jambes autour de ses hanches, pour qu'il ne le quitte plus. Il le serre, fort, fort, pour mourir avec lui, s'il le faut, car Niel n'a pas peur de la mort. « C'est - c'est toi et moi, ou alors - alors rien. toi et moi, ou alors rien. » Qu'il murmure tout bas, contre sa nuque, le nez enfoui dans son cou, créant un océan, là.

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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 19:37

C'est plus fort que moi. Je ne peux m'empêcher de le faire souffrir. Que ce soit par les mots ou par les gestes. Un rien de ma part peut suffire à le détruire. Sa lumière est si faible qu'il m'arrive encore de vouloir l'étouffer. Ce serait tellement plus simple si Niel venait à lâcher l'affaire. Encore plus facile si, moi, de mon côté, je parvenais à le rayer totalement de ma vie. Mais à la place de ça, je suis encore là, à le fixer de mes yeux si clairs et pourtant trop sombres. Il pleut dans mes iris. Je me noie dans la rivière qu'est devenue mon âme. Ce gamin aux milles larmes, juste en face de moi, semble être mon ultime chance. Ma dernière main tendue. L'épreuve que nous traversons semble infranchissable. Un grand mur qui se dessine entre nous. De grosses pierres qui menacent de tomber. Le coup nous serait fatal.
Tout est si fragile, indécis. Un brouillard nous enveloppe et je n'entends que le bruit de ses sanglots.

La peur au ventre. Son cœur brisé qui s'accroche au mien. Le mien, déjà mort, déjà perdu. Déjà ailleurs. Ce serait comme vouloir monter à une falaise sans un cran de sécurité. De la pure folie. Je suis encore incapable de nous laisser couler, tous les deux. J'ai envie qu'il parte, qu'il ne se retourne plus sur le malade que je suis. Parce que de toute façon, je suis foutu. Mais lui, il a une chance. Une peut-être belle vie peut qui l'attend. Ici ou ailleurs, qu'importe. Lorsqu'on est heureux, toutes les villes ont le même parfum. L'odeur des fleurs au printemps, en général, lorsque les boutons viennent d'éclore sous une rosée glacée. Les gens heureux, ils ont aussi les yeux brillants, pas d'avoir trop pleuré, un peu comme ceux de Niel. Mais de véritables étoiles, qui viennent de si loin que même la vie d'un homme ne suffirait pas à les atteindre. C'est dans toute cette magie que je l'imagine, ce gamin. Juste heureux. Et rien de plus. Ce qu'il mérite.
Une vie à la hauteur de sa beauté.

« Non je - je veux pas. reste, oze. reste près de no- moi. près de moi. pitié. Reste. » Mais il est aveugle. Il ne veut plus rien entendre. Oze quitte sa bouche comme une vieille mélodie. Mon prénom lui écorche les lèvres mais Niel ferme les yeux sur cette douleur. Les larmes coulent de plus belle. Mon regard s'arrache au sien, pour fixer le vide. Le vide c'est beaucoup moins blessant que son désespoir. Mon corps sursaute à cette réaction. J'ai du plomb dans les pieds, en plus des ailes brûlées. Tout m'empêche de fuir Niel. Je ne peux me résoudre à le laisser ici, mourir dans ses propres larmes. Ses coudes saignent et je me sens encore un peu plus responsable de son état. Peut-être que s'il ne m'avait jamais connu la souffrance ne serait pas si grande. C'était quoi cette idée, aussi. Venir ici, à Douvres, pour retrouver Aristée. Comme si j'allais pouvoir trouver ma vengeance ici, au pied des falaises. Fallait pas que je vienne. Je regrette soudainement chacun de mes actes ridiculement désespérés.
C'est vrai Oze, pourquoi t'as pas disparu dans la nature ?

La gorge nouée, les larmes montent à mes paupières. Elles sont brûlantes, douloureuses mais ne coulent toujours pas sur ma peau usée. Assit par terre, j'ai l'impression que des mètres nous me séparent de Niel. Pourtant, la seconde d'après, il est déjà là, son souffle contre ma peau. Ses bras m'enlacent.

Et soudain, l'impossible.
Alors que j'aurais juré que mon cœur agonisait en moi, que mon corps réalisait ses derniers mouvements. Alors que je pensais mourir, réellement, mes poumons lâchant un râle, ses mains se sont posées sur ma peau. Ses doigts si doux et délicats, semblant appartenir à un nouveau né se sont perdus sur mon corps.
Apaisant instantanément mes souffrances.

Les yeux fermés, la voix de Niel caresse mes tympans. M'emportent avec lui dans sa bulle. Même ma peau brûlée ne hurle plus. Et s'il était le remède, au fond. « C'est - c'est toi et moi, ou alors - alors rien. toi et moi, ou alors rien. » La larme prend forme, là, sous mon œil gauche. Elle roule sur ma joue, prend son temps, comme pour extérioriser une partie de mon agonie. Son corps si maigre tremble alors qu'il me serre contre son cœur. Ma main se relève timidement, elle remonte le long de son dos et se perd dans sa chevelure. Mes doigts s'accrochent à sa racine. Mon bassin se rapproche un peu plus du sien, pour ne plus rien laisser nous séparer. Nos souvenirs passés semblent même résonner autour de nous, dans un cercle délicat et à peine visible. Nos sourires, nos regards croisés, nos vadrouilles en pleine nuit, à courir après je ne sais quoi. C'est fou ce que sa présence peut m'être bénéfique. Comme mon cœur peut se remettre en marche sans trop se détruire d'avantage. Il bat si vite et pourtant si joliment qu'on en oublierait presque les larmes et le sang. Ma joue rappeuse se cale contre celle de Niel, toujours les paupières clauses. La respiration encore un peu trop forte.

Les cieux semblent nous laisser un moment de répit, là, perdu au milieu du silence. « Arrête de pleurer. » Arrête de me montrer comme je peux te faire du mal. Ma voix est basse, un simple murmure lâché entre deux respirations. Et enfin, mon visage s'éloigne du sien. Mes yeux rencontrent les siens. Une nouvelle fois, mes doigts tentent d'essuyer les larmes. Elles reviendront plus nombreuses, qu'importe. Le geste est là. La tendresse réelle. « Je te demande pas de sourire parce que tu sais pas trop le faire, ça. Mais ne pleure pas. Ça me tue. » Les mots sont maladroits. Ils glissent sur ma langue et trouvent liberté entre nos visages trop rapprochés. Même le cancer est moins agressif que ses yeux mouillés. L'arrête de mon nez caresse la sienne dans un faible sourire. À peine visible. Mais il est là, à étirer mes traits différemment, comme je ne l'ai plus fait depuis trop longtemps.

Je n'ose plus bouger. De peur de tout foutre en l'air à nouveau. De peur de le blesser et le voir disparaître dans la nuit. Mes mains descendent tout de même au bas de son dos pour l'empêcher de basculer en arrière. Mon âme se fond contre la sienne, demande de sa chaleur, de sa beauté, de sa lumière. En ce moment, c'est à peine si je respire. Tout est si fragile. Pourtant, le temps me manque. Je n'ai plus le droit de me poser sur le bord du chemin pour réfléchir aux choix qui se dessinent sous mes yeux. Je n'ai plus la possibilité d'espérer quelque chose d'autre. Je me dois de prendre tout ce que me donne la vie malgré les incertitudes. Le temps est une autre dimension. Bien loin de la mienne. Je suis déjà encastré dans le mur. Le crâne détruit, j'attends seulement que l'hémorragie ne devienne trop forte pour me tuer.
C'est donc dans cette spirale vide que mes lèvres tremblantes s'avancent dans le vide.
Elles dévorent l'air.
Et enfin, rencontrent celles de Niel. Bien plus douces et agréables que celles que j'ai pu rencontrer dans ma vie.

Elles font naître ce petit quelque chose au fond du ventre. Un tremblement au creux du coude qui remonte jusqu'au cœur. Et la sensation, qu'enfin, tout ne défile pas trop vite. Le baiser est court et pourtant si doux. Mes doigts se referment en même temps sur ses vêtements. Je pourrais rester pendu à ses lèvres une éternité. Là, au moins, il n'y a plus de peurs. Plus de cancer. Plus de rien. Juste le doux parfum de Niel. Cette tendresse dont je me suis privé par manque de courage. Un pied dans la tombe ne peut pas faire marche arrière. On ne peut chuter avec les autres, c'est égoïste. C'est pourtant la chose la plus absurde que je suis en train de faire ce soir. Mais il l'a demandé. Niel l'a voulu. Il l'a dit, de son cœur serré, de sa douce voix 'toi et moi ou rien'. Lui et moi. Et puis c'est tout. Le solitaire s'en est imprégné.
J'embrasse le petit d'un mouvement pleins d'espoirs. D'une renaissance superficielle inespérée.

Je dois avoir l'air si pathétique. Je me recule soudainement, prenant conscience de ce geste déplacé. De ce rapprochement inattendu. « Arrête moi si je suis à côté de la plaque ou si tu ne veux pas. » Je t'ai déjà fait assez de mal comme ça. Mon visage reste en face du sien. Je suis aussi paumé que lui.
Aussi détruit par ma solitude que par le reste.
Il est mon dernier sourire.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 23:26


Il respire enfin de nouveau, le pauvre petit, lorsque la main d'Oze caresse son dos, doucement, pour se perdre dans ses cheveux. Il ne peut s'empêcher de pleurer un peu plus, le pauvre con, ainsi accroché à lui, sous la vague trop forte d'émotion. Il pleure, le Niel, car il est content, heureux, ému. Ses doigts sont douloureux, à force de tenir si fort son ami, mais il ne lâche pas sa prise. Il le tient encore plus fort, toujours plus fort, au point de n'avoir que du blanc, sur les jointures. Mais Niel ne s'en soucie pas. Niel ne se soucie de rien, présentement, sauf la peau d'Oze, contre la sienne, et puis sa main, là, bien présente, au creux de sa crinière. Il s'en fiche, Niel,  que ça tire peut-être un peu, il se fiche de tout ça, tant qu'Oze est là, vivant, palpable, tout contre son corps. Il rougit, le tout petit, lorsque le bassin de l'autre percute le sien ; c'est un frisson qui caresse son corps en entier, comme un coup de froid, et il ne comprend pas. Niel ne se pose pas de questions, pourtant. Il reste là, juste là, comme ça. Il ne bouge pas ; le moindre mouvement, trop brusque, trop tremblant, pourrait faire peur à Oze. Le faire fuir loin de lui ; il ne veut pas, il ne veut rien de tout cela. Alors, il se contente de trembler tout bas, et puis il contient sa respiration au maximum, pour ne pas secouer le temps. Il reste là, sans mouvement, comme si avec le temps, il pourrait disparaître et ne plus faire qu'un, avec l'autre. Comme s, avec le temps, il pourrait envie absorber les maux d'Oze, et les coller à sa peau à tout jamais. Cela ne lui importe peu ; les épaules de Niel sont certes un peu fragiles, mais qu'importe, elles sont fortes. Elles les connaissent, elles, la douleur et la mort, elles sont capables d'en supporter encore plus. Tellement plus, tout même s'il le faut, tant qu'Oze reste un peu plus comme ça, un peu plus longtemps comme ça, loin de la Mort. Niel tendrait bien les bras pour qu'elle le prenne à sa place, mais elle se contenterait de faire comme elle le fait si bien ; caresser sa peau pour prendre les autres, tout autour de lui. Et Niel serait là, tout bonnement là, et Oze non.

Niel pleure, à cette pensée. Niel a mal, face à la réalité.

Souffle tremblant entre ses lèvres, lorsque la joue d'Oze caresse la sienne. Niel n'aime pas la sensation des poils contre sa peau, et pourtant, il ne peut s'empêcher d'appuyer un peu sa joue contre la sienne. Il veut plus, il veut tout. Il veut le sentir, là, contre lui. Savoir qu'il est vivant, entendre son coeur battre de toute sa force. Il veut des marques, là, contre sa peau, pour prouver son passage. Il veut des choses qui lui font peur, subitement, et ses tremblements se font plus grands, mais il ne recule pas. Niel ne bouge pas. Il se contente de rester là, tout contre Oze, incapable de faire le moindre mouvement. Car il a besoin de lui ; il a besoin d'Oze pour lui au creux de ses yeux, et puis comprendre ses mots. Il a besoin de l'autre, car il semble si bien voir, en lui, et tout comprendre, d'un simple mouvement.

Il pleure, Niel, contre l'épaule d'Oze, contre sa joue trop rugueuse, parce qu'il ne connait que trop bien la suite. Il sait, au fond de ses tripes, qu'un beau matin, l'autre ne sera plus là. Qu'il sera seul, de nouveau, au travers du noir. Ils finissent tous par disparaître, après tout, ceux qui plongent dans les ténèbres. Niel reste là, pourtant, immobile et bien docile, si habitué à ce monde, et les autres, vulgaires ombres, s'effacent au bout d'un moment, le laissant seul, de nouveau, à jamais. « Arrête de pleurer. » Il enfouit son visage au travers de son t-shirt, Niel, tout contre son épaule, pour cacher ses lèvres. Il a honte, soudain, de pleurer comme ça contre Oze. Peut-être qu'il n'aime pas ça, après tout, Oze. Niel n'a pas envie de faire quelque chose qu'il n'aime pas, Oze. Il a envie de faire que des choses que l'autre aime, au fond. Il veut juste voir Oze sourire, et être heureux. Alors, il essuie ses yeux contre son épaule, un peu, ou du moins il tente, et il murmure tout bas, trop bas, contre lui. « D- Désolé. » Niel grimace, encore, toujours, parce qu'il a trop honte, d'un coup, d'être si faible alors que c'est Oze le mourrant, entre les deux. Et il a peur, d'un coup, et pleure de nouveau lorsqu'Oze s'éloigne de lui, et puis l'observe les traits trop loin, et pourtant si près. Niel grimace, pour contenir les larmes. Les doigts d'Oze ne sont que sables, contre sa peau, et pourtant, il lui semble qu'ils ne sont que douceur. « Je te demande pas de sourire parce que tu sais pas trop le faire, ça. Mais ne pleure pas. Ça me tue. » Et le voilà encore, le petit grimaçant, trop brisé pour arrêter de pleurer. Il grimace encore plus, déforme ses traits pour contenir ses lèvres, et détourne les prunelles plusieurs fois, avant de revenir vers lui. « je suis - je - désolé. » Il secoue la tête, vivement. Il ne veut pas que ses larmes tuent Oze. Non, il ne veut pas de ça. Il veut Oze vivant, mais comment stopper ses larmes ? Elles ne cessent de revenir.

Oze le calme, pourtant. D'un simple mouvement, et pourtant qui signifie tant. Il le calme, sa peau contre la sienne, son nez, doucement, contre le sien. La respiration de Niel se bloque ; il ne parvient plus à respirer, brusquement, les yeux grands ouverts, devant un tel mouvement. Il retire son souffle, pour ne pas qu'Oze se détache de lui. Niel a chaud, brusquement, un feu sur les joues, certainement. Et pourtant, malgré le feu, malgré l'incapacité à respirer, Niel ne s'est jamais senti aussi bien. Il se sent bien, là, contre Oze, ses doigts glissant le long de son dos. Il lui semble, d'un coup, que l'autre sera toujours là, vivant, et que la mort n'a pas sa place, dans les environs. Sa respiration a beau être brisée, trop serrée pour s'évader, il n'a jamais senti ses poumons aussi emplies d'être. Il ne s'est jamais senti aussi bien.

Ses prunelles sont fugitives, toujours prêtes à quitter celle d'Oze, incapable de garder le contact. Il ne sait pas le faire, ça. Il a toujours peur, au fond de ses tripes, que les autres voient des choses qu'ils ne devraient pas. Que les autres voient tout le mal qu'il a bien pu voir, et tout ce qui se trouve là, noirs, pourris, au fond de son âme. Niel ne peut s'empêcher de détourner les yeux, alors, toujours, à chaque seconde, malgré le fait que les prunelles d'Oze, trop bleus, trop vives, ne cessent de l'appeler,  de l'attirer d'une façon qu'il ne comprend tout bonnement pas. Et il tremble, encore, toujours, le petit, à se poser trop de questions sur un tel sujet, incapable d'être logique, ou alors de trouver la logique de la chose. C'est dans un tourment trop grand, trop tremblant qu'il est perdu, lorsque les lèvres d'Oze se posent sur les siennes. Niel cligne des yeux, d'abord, essaie de prendre son souffle, mais n'y parvient pas, contre les lèvres d'Oze. Il observe, les yeux trop grands, les traits trop près de son ami, et le rouge revient encore, toujours, contre ses joues, à voir le visage de son ami ainsi, à ressentir une boule au fond de son ventre. Une tornade d'émotion trop vive, trop bonne, pour qu'il réussisse à y comprendre quoique ce soit. Niel se demande,  un instant, si c'est ça, un baiser de cinéma. Ce petit fracas dont les filles parlaient bien souvent, dans les couloirs, au fond des tripes. Il se demande, un instant, si c'est bien ça, un bisou d'amoureux. Il n'en a jamais connu, Niel, des baisers comme ça. Il n'en connait aucun, en fait, sauf ceux trop vieux, au creux de la nuit, qui goûtent l'alcool et que, au final, il ne se souvient pas.

Niel se demande, rouge, si c'est ça, être amoureux.

Il se dit, peut-être, qu'il pourrait poser la question à Aristée, une fois rendu à la maison, mais le blond ne sait pas plus que lui c'est quoi, au final, un coeur qui bat trop fort. Ignorant, Niel ne répond pas au baiser. C'est une douce chaleur beaucoup trop intense, pour son petit coeur, alors il reste là, contre les lèvres d'Oze, caressé par leurs mouvements. Il ferme les yeux, forts, gêné face à tout cela, et puis essayant d'ignorer, au fond de son ventre, le petit tourbillon qui ne cesse de le tourmenter. Il commence à aimer ça, le petit, cette présence trop près, si près de lui, lorsqu'Oze se décolle de lui, et libère ses lèvres. Par réflexe, il ne peut s'empêcher d'enserrer sa taille de ses jambes, le petit, en clignant des yeux. Il est toujours rouge, perdu, mais il ne veut pas le voir s'éloigner. « Arrête moi si je suis à côté de la plaque ou si tu ne veux pas. » Niel cligne des yeux, encore, ne comprend pas. Il ne comprend pas, là, la bataille qui a pris d'assaut son coeur, et puis le rouge, trop vif, sur ses joues. Il ne comprend pas ce que c'était, que tout ça. Il n'y comprend rien, et son regard n'est que plus agité, perdu, tourmenté. « je - tu.. » Il mord ses lèvres, fort, beaucoup trop fort, ne sachant pas où se mettre. Il ne sait pas quoi dire, Niel, car Oze a capturé tous ses mots, comme ça, d'un simple baiser. Niel n'a plus de mots, car Oze les a tout pris. Une grimace prend encore place, toujours, contre ses lèvres, et incapable de répondre, il se colle de nouveau contre Oze, prend sa chaleur, et cache son visage, là, dans le creux de son cou. Il se sent incapable de lui parler, là, contre ça, avec son regard trop bleu, trop vrai qui ne cesse de le fixer.

Sa respiration est tremblante, brisée et sèche, lorsqu'il parle enfin, là, sa voix étouffée par la peau d'Oze. « Je veux - c'est - c'est toi alors je - je veux. toi et moi. tout de toi je - » Ses jambes s'enserrent, contre sa taille, et il continue, surement encore plus bas. « je veux tout de toi » C'est un souffle, léger, là, sans tremblement. Niel n'a pas la force, non, de lever les yeux et d'affronter les prunelles trop vives de son ami. Et pourtant, de sa maigre force, il se redresse, doucement, son visage frôlant la peau de sa joue, alors qu'il sort de sa cachette. Le regard furtif, il laisse dévier son nez contre sa peau, le laisse passer sur ses lèvres, frissonnant, la tête baisse. Il lève les yeux, parfois, pour affronter les siens, mais se détourne rapidement, trop souvent, en voyant ceux d'Oze. Il tremble du bout des doigts, toujours et sans fin, et pourtant, après un souffle tout aussi tremblant, Niel trouve le courage, et pose ses lèvres, brisées, cassées, contre celles d'Oze. Baiser de chat, baiser d'enfant, il le fait bien maladroit, avant de se décoller brusquement, tremblant, rouge affolant. Il ne sait pas, non, il ne sait pas comment faire, et il a peur, peut-être, au fond de ses tripes, qu'Oze n'aime pas. Il a envie de lui montrer, pourtant, à Oze, à quel point il peut l'aimer. Il a envie d'être bien, dans ses bras, et de faire disparaître le tremblement. De lui dire que ce n'est pas lui, que c'est juste comme ça, au fond de ses tripes, et qu'il ne s'arrêtera jamais, ce foutu tremblement. Qu'ils sont venus au monde ensemble, et que certainement, jamais, oh non jamais ils ne se sépareront.

Niel a besoin d'Oze, et c'est certainement pour ça que, encore une fois, l'emprise de ses jambes se fait plus forte, autour de sa taille, et qu'il rougit de nouveau face à la tension, tout en bas. Il rougit, face au gémissement, bien creux pourtant, qui s'évade de sa gorge, par ce simple mouvement. Il ne comprend pas, tout bonnement pas, ce qu'Oze est en train de faire de lui. Son visage, de nouveau, retourne se cacher contre l'épaule d'Oze, tant il est gêné par tout ça, et puis par le fait qu'il... et bien, qu'il aime, tout ça. Le petit Niel, tout petit et tremblant, si gêné brusquement par tant de nouveauté, ne peut s'empêcher de murmurer. « j -  c'est la première fois que je  - tout ça je - je sais comment - » Il se mord les lèvres, encore, trop gêné pour continuer, les mots encore volés.

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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeVen 16 Aoû - 18:57

L'impression de sentir encore ses lèvres contre les miennes. La chaleur qu'elles y ont laissé. La douceur dont elles ont fait preuve. Le plus infime contact me marque jusqu'au plus profond de l'âme. Mes yeux bleus croisent ceux de Niel. Niel qui me fuit. Ses joues sont rouges. C''était peut-être pas une chose à faire. Pas une tendresse à donner aussi bêtement. Fallait lui demander l'autorisation. Attendre un peu. Lui laisser le temps de respirer et comprendre ce qu'il se passe. Mais à la place de ça, ma bouche s'est précipitée contre la sienne, hâtive, déchaînée. Pleine de vie, aussi. Une énergie que je n'avais plus rencontrée depuis trop longtemps. J'en avais oublié la beauté. Le cœur bat doucement, là, perdu dans le trou de la colonne vertébrale. Il ne parvient pas à profiter pleinement de ce moment, persuadé, qu'au fond, il ne le mérite pas. Le mal être de Niel parvient à me faire douter.
Des tas de questions se bousculent dans ma tête.
Et la peur qu'il s'en aille me traverse de plein fouet. Comme une balle lancée à toute vitesse.
Tremblements compulsifs.

Ma gorge se noue. Mes doigts se retirent de son être, pour lui donner le temps de respirer, de comprendre. Niel est encore un peu perdu. Il semble glisser dans un puits sans fond. J'écarte mon toucher de sa peau glacée pour m'empêcher de commettre un crime. Le vent souffle, caresse nos joues, semblable à une lame. Comme on éventrerait un bébé. Mon visage s'éloigne, dégoûté de ma propre attitude. On embrasse pas un garçon comme lui à la va vite. Mes yeux se baissent soudainement. Mes poumons brûlés s'emplissent d'air, je ne fume même plus depuis des années. J'ai tout bonnement cessé de vivre pour essayer de me trouver une chance dans le rien. Dans ce vide trop vaste. C'est à peine si je m'autorise à respirer encore. Parce que certains disent qu'en ralentissant sa respiration, les minutes défilent moins vite. Le temps ne nous passe pas entre les doigts, comme des grains de sable perdus au creux de notre main. On a beau serrer au maximum, ils parviennent toujours à se frayer un chemin, entre nos phalanges. C'est un peu pareil avec le temps. Il défile.
Se fiche éperdument des efforts que nous faisons.
Il défile, trop pressé.
Impitoyable.

Soulagement lorsque le visage de Niel se cale contre ma peau. Soulagement à la sensation de son souffle enveloppant le mien. Soulagement, à ses jambes enroulées nerveusement sur ma taille. Soulagement. Sa voix. Si rare. Si précieuse. « Je veux - c'est - c'est toi alors je - je veux. toi et moi. tout de toi je - » Mes doigts retrouvent son dos, ils le resserrent, là, doucement contre moi. De peur de le briser. Il est si fragile, le petit, tout contre mon corps dévoré par la haine. J'ai un goût amer dans la bouche. Le goût du doute. Figé contre Niel, j'attends qu'il encaisse la situation. Qu'il soit certain de son choix. Je me liquéfie sous sa respiration chaude. Le cœur battant, les veines dilatées, les muscles crispés. Mes cheveux, plaqués sur mon front humide témoignent de ma faiblesse. Marcher jusqu'ici et parler m'a déjà épuisé. C'est pas avec la mort sur les épaules que je risque un jour de rendre heureux le garçon. Je ne cesse de penser chaque minute à la maladie. À ma tombe déjà creusée dans un coin de campagne, pas loin de la mer. Parce que j'ai toujours adoré la mer, depuis tout petit. J'ai envie de sentir, même après ma mort, les vagues s'échouer sur mon cadavre et m'emporter avec elles jusqu'au large. Enfin, je pourrais moisir au plus profond de ses entrailles. Le regard de Niel rencontre le mien, timidement. Il aspire les pensées morbides. Cette envie irrémédiable de mourir. Ses lèvres s'emparent des miennes, dans une rare délicatesse. C'est à peine si je peux les sentir me voler un baiser. Le contact est trop court. Trop rapide. Et pourtant magique. Des étincelles semblent même s'échapper de mes yeux jusqu'ici détruit par l'obscurité. Ma raison lutte contre le corps. Mes doigts évitent de retenir son visage. De le convoiter trop longtemps contre moi. Je le laisse respirer, pour ne pas tout lui voler. Tout lui dérober sous mes caresses étouffantes. Je reprends doucement mes marques. C'est un peu comme reprendre le cours de sa vie après des années de rien. Revivre dans le regard de l'autre.

Le goût de ses lèvres m'échappent pour se perdre à nouveau contre mon cou. Mes bras l'enlacent fermement, sans trouver les mots pour le rassurer. C'est vrai, au fond, comment peut-on rassurer quelqu'un sur ça ? « j - c'est la première fois que je - tout ça je - je sais comment - » Ma main reprend sa place dans les cheveux de Niel, pour le serrer contre moi, l'empêcher de bouger. Comme une mère enlacerait son enfant. Ma bouche se pose dans son cou, y dépose un léger baiser. Sans pouvoir la contrôler, la température grimpe légèrement. L'humidité des jours passés semblent disparaître à l'endroit même où sont posés nos deux corps. Même les larmes de Niel n'existent plus. Son visage est bien plus beau sans elles. Je le caresse d'ailleurs, encore, un peu, de ma main si sale. De ma peau usée. De mon corps hideux. « Chut. » Mon index se pose délicatement sur ses lèvres pour faire disparaître ses paroles. Pour l'empêcher de continuer dans cette voie. Faible sourire, nouveau baiser. Plus long cette fois, appliqué, tendre. Rien n'est brusque. Tout est à l'image de Niel, réservé et pourtant passionné. Les premières fois restent à jamais gravés dans l'âme. Même pour un baiser. On ne l'oublie pas. Personne ne peut tirer un trait sur ce genre de choses. La mienne est lointaine, floue, pourtant, elle me procure encore des frissons. Un homme plus grand et fort que moi. Ce dont j'avais besoin à ce moment là, sûrement. Quelqu'un capable de me sauver, de me porter sur ses épaules sans fatiguer. Il m'a promis ne jamais me laisser tomber, pourtant, mon corps s'est échoué au sol, en même temps que mes cheveux.
C'était un menteur. Tous les hommes sont des menteurs quand ils disent que tout se passera bien.
Je suis un homme.
Un piètre menteur. L'avenir ne nous appartient pas. Ça sert à rien de l'aimer et pourtant.
Pourtant. Mes lèvres se rattachent aux siennes, l'embrassent à la façon d'un ange. Je ressemble déjà à un fantôme. À peine visible, à peine palpable. Un courant d'air.

« On devrait rentrer, c'est pas un endroit pour pleurer ou s'embrasser. » Ma main se plaque au mur et m'aide à relever nos deux corps. Celui de Niel est plus léger qu'une plume. J'ai l'impression de porter le vide entre mes doigts. Seul son souffle et son regard me prouvent qu'il est bien là. Que tout cela n'est pas une énième hallucination. Même si ses jambes touchent à présent le sol, mes doigts restent attachés à lui. L'envie de l'embrasser à nouveau me traverse l'esprit, d'une pulsion à peine contrôlable. Pourtant, mes lèvres s'étirent seulement dans un faible sourire. Allez, Niel profite en, demain, je finirais avec une lame dans les veines ou bien une corde autour du cou. Les moments de bonheur sont rares et superficiels. Aux premiers rayons du soleil je risque une nouvelle fois de comprendre ma connerie. La bêtise de mes sentiments. L'astre de feu brûlera cette fine couche de folie qui me pousse à embrasser et dévoiler une partie de mon cœur. Prendre de l'affection à un homme est une chose. Se frotter au suicidaire en est une autre. On ne sait jamais ce qu'il nous attend réellement. Ce qu'il se passe dans sa tête. Même moi, j'ai fini par ne plus comprendre le fonctionnement de mes pensées. C'est juste un bruit. Un bruit incessant qui me rend sourd aux mouvements du monde. Je n'entends que cette désagréable mélodie. Ces milliers de fourmis incrustées sous ma boîte crânienne. Il n'y a que ça et dieu comme c'est dérangeant. À s'en exploser la tête contre du béton pour faire taire quelques heures seulement cette agonie.

La grande porte d'entrée s'ouvre lentement, dans un grincement. Le hall est vaste. Vide de vie. Vide d'âmes. Les hommes et les femmes dorment déjà en songeant à leur avenir déjà tracé. Le cœur lourd et le pas mal assuré, je me dirige finalement vers la porte de l'appartement encore ouverte. Mes doigts, liés à ceux de Niel ne le lâchent pas. Ils se resserrent même un peu plus. Mes poumons se retrouvent plein d'acide à la vue des lettres échouées dans mon lit. Ma main se resserre nerveusement sur celle du môme. Un peu plus, à lui en briser les os. Impétueux, mon corps se dirige pourtant vers les draps défaits et le petit tas de papiers éparpillé. Mon regard se détourne de Niel. Retrouve les lettres. Au pied du lit, il me faut plusieurs secondes pour prendre une décision. Il me faut un courage monstre pour ne pas dissimuler la lecture de ses écrits. J'irais pourtant retourner les étoiles pour ne pas le laisser m'échapper et ne plus être malade. Pourtant, à ce jour, la seule chose que je puisse faire de logique serait d'arrêter le traitement. Au moins, il ne m'affaiblirait pas pour mes derniers moments de vie. Sauf, qu'encore une fois, la peur est trop grande. Trop forte. Et si, au dernier moment, celui-ci venait à me sauver ?
Frisson.

Mes doigts se posent sur le torse de Niel pour le reculer lentement jusqu'au lit et pousser son corps sur celui-ci. Le mien le rejoint, dans une douceur identique. Ma tête est à quelques centimètres de la sienne. Le cœur bat plus vite. Plus grand. Plus beau. Un déferlante de sentiments me donne la sensation que le monde tourne soudainement trop vite. L'une de mes jambes se perd contre celle de Niel, elle s'y enroule même. « T'as l'air fatigué. » Mes lèvres rencontrent son front, s'y posent dessus dans un baiser silencieux. « Tu peux fermer les yeux, ça va aller. » Oui, ici, rien ne peut se passer. Tout est mort, comme moi. Rien ne bouge. Sauf peut-être les lettres sur lesquelles nous sommes à présent allongés. Elles semblent supporter à elles seules nos deux corps fragilisés par le temps. Mon bras prend place sur son torse pour ressentir encore un peu de sa présence. L'atmosphère devient pour la première fois aussi légère que la fumée quittant la cigarette. Toute la crasse s'évapore au plafond. Les cicatrices sont là, juste moins douloureuses. Mon regard bleuté s'attache à la courbe de ses lèvres, reste figé à le fixer sans retenu. J'en reviens à regretter de ne pas m'être retourné vers lui plus tôt. Lui, ce petit bout de paradis. L'être magique. La douceur enfantine. L'innocence passée.
Niel, l'inespéré.
De toute façon, demain, je serais mort.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeSam 17 Aoû - 1:18



Ils se ferment doucement, tendrement, les petits yeux tremblant de Niel, sous la caresse trop délicate des doigts d'Oze se perdant, juste là, dans sa crinière. Ses yeux ne sont pas fermés fort, cette fois, car il n'a pas peur, étrangement, que ce ne soit qu'un rêve. Il sent, le tout petit, le trop grand, le coeur bien battant d'Oze, contre lui. Les yeux bien scellés, la caresse éternelle de l'autre contre ses cheveux, il se laisse bercer, emporter par le mouvement léger, apaisé. La mer semble avoir pris place, autour d'eux, douce et apaisante, et le voilà dansant, cassant, contre la peau trop fraîche d'Oze. Il se sent bien, pourtant, au travers de tout ce froid. Il se sent si bien, soudain, au coeur de ce déboire, de ce néant bien trop géant. L'âme écorchée, la vie arrachée, il s'accroche à ces choses qui dérivent, tout contre lui. Il inspire doucement l'odeur d'Oze, ne se souciant guère de ce goût de mort, au fond de sa gorge. Il sourit, doux, pourtant, malgré la cendre dense qui prend place, dans ses poumons. Parce que c'est son air, son monde. Il y nage depuis toujours, et la crasse d'Oze ne lui fait pas peur. Il la caresse, tendrement, du bout des doigts, apaisé par se toucher si familier. Il s'accroche à lui encore plus, encore, touché par son être qui vibre et qui tremble, contre lui. Souffle pur, trop pur entre ses lèvres, sous le touché léger des lèvres du pêché, contre sa peau. Niel frissonne, délicat, les paupières battantes, un instant, avant de sourire un peu, léger, et d'enfouir encore son nez sous les tissus pour se gorger de l'odeur étouffée. 

Il est bien, le petit Niel, le petit nid, il s,est niché, et il n'a plus envie de le quitter, son tendre percher. Il n'a plus envie de s'envoler ; à quoi bon ? Ses ailes sont depuis bien longtemps brisés, broyés, brûlés. Mais qu'importe, il est si bien, là, contre ce petit bout de Mort, contre cet être qui fait naufrage, doucement, s'éloignant de la vie, fuyant vers la mort, dansant au travers des vagues, revenant vers l'un pour mieux aller vers l'autre. Niel n'a pas le mal de mer, contre Oze, il est juste bien. Juste bien, perdu, qu'importe, mais bien, et le mot, simple, l'émotion, grande, lui suffit amplement. Il lui semble qu'il n'y a rien de plus facile, sur le coup, que de rester là, et puis attendre la suite, sagement, comme si la vie allait passer à côté d'eux, comme la mort, et qu'ils allaient être épargnés.

Niel est un rêveur, peut-être. Mais cela n'empêche en rien au fait, au fond, il croit sagement au malheur. 

Douce caresse, les yeux d'Oze, contre ses traits. Niel n'ose les observer, mais il veut les sentir, là, contre sa peau, la caressant délicatement. Il lui semble, sous les prunelles d'Oze, qu'il se transforme en quelque chose qu'il n'est pas. Quelque chose de pur, peut-être. Niel sourit, grimace plutôt, à cette pensée, avant de rougir un peu, doucement, étranger à une telle pensée. Tout lui semble confus, là, sous les prunelles d'Oze et pourtant, tout lui semble si clair. Il cligne des yeux, chastement, lorsque le doigt, doux, et puis rude pourtant, de son ami se pose sur ses lèvres. « Chut. » Niel frisonne, là, les yeux fixent sur le doigt. Le touché est brusque, et les lèvres du petit, minces, disparaissent. La main du petit, un brin tremblante tout comme lui, ne peut s'empêcher d'agripper le doigt. Les siens, fragiles, sveltes, s'enroulent tout autour, et ses prunelles allant vers les siennes, Niel le ramène tout contre lui, ce grand doigt, contre son coeur, peut-être, qui sait, pour qu'il en éteigne les battements. Niel a le vertige, après tout, à l'entendre battre si fort depuis tant de temps. Il ne sait plus penser correctement. Et Oze, ö Oze, il n'aide pas les choses, non, en posant ses lèvres contre les siennes. 

C'est une pluie de météore, là, contre son existence. Quelque chose de beau, merveilleux, et pourtant, de dangereux. Mais Niel, il ne voit rien de tout cela, il ne le voit pas, le danger. Trop familier pour le petit bébé qu'il est, le danger n'est qu'une caresse contre sa peau rougie par la douleur, qu'un malheur qui lui semble être douceur. Alors, le petit Niel, il ferme les yeux forts, alors que les lèvres d'Oze sont contre les siennes, et il observe les météores, beaux et grandes, se fracassant contre son être. Et puis soudain, le ciel est de nouveau sombre. Niel est de nouveau dans le noir des plus totales, car Oze a éloigné ses lèvres des siennes. « On devrait rentrer, c'est pas un endroit pour pleurer ou s'embrasser. » Niel n'a pas le temps d'hocher de la tête, ou alors d'approuver. Il est déjà bien haut dans les airs, et même sur ses pieds. Ils tremblent, les pauvres meurtris, pendant un petit moment, alors qu'il essaie de retrouver un quelconque équilibre.

Heureusement, Oze est sa bouée, et il s'accroche à ses doigts bien grands, à côté des siennes. Niel a les joues rougies, mais qu'importe ; ça lui va si bien. Oze l'observe de ses yeux trop grands, plus grands et bleus que le ciel encore, et il ne peut s'empêcher d'être aussi brûlant que le soleil, et aussi rouge également. Oze sourit, doucement, presque paisible, et une moue se dessine sur les lèvres du plus grand ; ses joues se colorent encore, douce couleur au milieu de la vie si terne. Il est bien, là, accroché à ses doigts. 
Le plus grand détourne le regard, légèrement, si petit dans son dedans. Il a l'impression d'être un enfant ; c'est une bien douce pensée, Niel. Tu es toujours, éternellement, un enfant. Pendu au doigt du plus petit, il reste là, si docile et soumis, emporté par le vent. Il sourit, là, peut-être pour de vrai cette fois, en sentant quelque chose, cette fois, au bout de ses doigts. Il caresse, doucement, délicatement, la peau d'Oze, son poignet plus fort que le sien, pour y entendre, sentir, l'écho de son coeur petit battant. Il ferme les yeux, qu'importe s'ils sont en chemin, pour en imaginer la danse, et puis essayer de foudre son propre battement sur le même rythme, pour qu'ils ne fassent qu'un, dans sa tête. 

Petits pas de chat, le long de la route, il suit sagement, l'esprit inconscient. Parce que Niel a confiance en Oze, trop confiance peut-être, mais qu'importe. Il finit par ouvrir les yeux, au bout d'un moment, suite à un bruit de porte. L'appartement d'Oze s'affiche à ses yeux, vide de vide, dénué de sens. Niel le caresse des yeux. Ses doigts, nerveux, ont envie de caresser les murs, de s'y glisser pour ne plus les quitter, y dessinant ainsi un peu de vie. Y dessinant, toujours, un peu de bonheur, aussi éphémère puisse-t-il être. Qu'importe de la crasse qui s'y colle, au final, avec le temps. Elle est une douce compagne, pour son être déjà brisé. Qu'importe, au final, d'être ainsi fracassé par la vie, de n'être qu'un fragment de sentiment. Car à deux, qu'il se dit, le petit Niel, alors que ses yeux se posent sur les lettres, car à deux petits meurtris, ils ne font qu'un tout un peu déglingué, au final, loin de la perfection, mais plus vraie d'autres, selon lui. « elles - elles sont là » souffle léger, entre ses lèvres. Niel est émerveillé, touché. Il sourit, ou du moins tente, les yeux vers Oze. Ses yeux se plissent, doucement, face au mouvement, ils semblent sourire, également. Il est heureux. 

Brulure légère, là, contre son torse trop creux ; Niel a les yeux brumeux, alors qu'il recule doucement, docilement, vers le lit aux lettres. Son corps s'y glisse, chastement, purement, et ses yeux restent grands. Il observe, attentif, sage, les doigts d'Oze, contre son chandail, se demande quand, de nouveau, il pourra les sentir, contre les siennes. Il cligne des yeux, doucement, trop surement, en sentant le papier, froissé, s'épouser contre sa peau. Ils sont sur leur propre radeau, construit avec ses maigres mots. Oze prend place, là, près de lui, et pourtant, si loin à la fois. Niel s'ennuie , et puis a trop froid, si froid, d'un coup. Il a envie de passer de nouveau ses jambes autour de sa taille, et puis de rester collé à lui, pour ne plus s'en détacher. Entendant presque ses pensées, Oze mêle l'un de ses pieds aux siens. Niel , tout petit, tout fragile, s'y accroche avec force. Il s'approche légèrement, ou du moins tente. « T'as l'air fatigué. » Niel cligne des yeux, doucement, ne comprenant pas. Il ne se sent pas fatigué, pourtant. Il va bien. Son coeur bat trop fort, peut-être, mais peut-être a-t-il toujours battu bien fort, au final. Toujours trop fort, pour son propre bien. Les lèvres d'Oze se posent sur son front, et le tambour ne cesse pas, dans sa tête, dans on coeur et son âme. Il serre les lèvres, pour cacher le son, chose qui ne marche pas. « Tu peux fermer les yeux, ça va aller. » Niel l'observe, là, sagement, avant de secouer la tête, là, lentement, de gauche à droite. Il soupire, doucement, tendrement, lorsque le bras d'Oze se pose contre lui, et aussitôt, ses doigts essaient de s'y accrocher, pour ne plus le quitter. Il sourit, un peu, tente du moins, en plissant des yeux, légèrement. « non, je veux te - te voir. » Il souffle tout bas. le tremblement n'a presque plus sa place, dans sa voix. Il s'est effacé, ne laissant rien dernière. 

Doucement, comme un déchirement, ses doigts, ou du moins l'une de ses mains, pour ce qu'il est capable de faire, quitter la main d'Oze, contre ton torse. Il tremble, encore, jusqu'à atteindre la joue d'Oze, et puis caresse la peau rugueuse, de par la barbe. Le toucher est presque douloureux, surement trop, mais qu'importe. Il sourit, grimace, tendrement, les yeux noyés de quelque chose de doux, et de dur, pourtant. « t'es tout froid... » Niel est triste, face à cela. Il veut envelopper Oze de ses bras, et sous le coup, il ne pense qu'à cela, et il le fait, tendrement, du moins pour un instant. « je - je vais faire de mon mieux, je vais essayer, un peu, de te réchauffer » Il lui lance un regard, en coin, reste dans ses prunelles plus longtemps qu'avec, grimace sur les traits. « j'ai un peu froid aussi, donc je - bah, ça fonctionnera peut-être pas » Il fait une moue, coupable presque, avant de le serrer dans ses bras cassés, et puis de soupirer, doucement. Son souffle, léger, est parfumé des cigarettes passés. Ses doigts, un brin jaunis par tout ce qu'il a bien pu fumer, caressent les cheveux bouclés d'Oze. Il est bien, là, comme ça, sur leur radeau de lettres. 

Le nez enfouis, camouflé, effacé, Niel murmure, sourit, contre son cou. « je suis heureux » il rit, là, tout bas, contre sa peau, et ses lèvres l'effleurent, là, sans fin, de douceur « tu les as gardé. elles - je compte. tu m'as gardé, là dans ton  - dans ton coeur. » Gêné, il caresse doucement, du bout du nez, la peau de son cou.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeDim 18 Aoû - 17:21

Niel suit mes pas, docilement. Pas un seul mouvement en arrière. Il en deviendrait mon ombre, là, sous nos doigts scellés. Le cœur à l'agonie. Les premières respirations de vie me sont douloureuses. Couché dans le lit, si proche de moi, le monde semble prendre une nouvelle dimension. Je doute encore de mes pensées. De la réalité. Si tout cela n'était qu'un rêve. Après tout, pourquoi pas. Mes doigts se posent sur mes paupières fermées. J'ai l'impression de devenir dingue. Toutes les questions s'entremêlent, forment une tornade dans ma tête. Les lettres craquent sous mon corps crispé. Elles pleurent mes pensées trop fragiles. Elles fixent ce doute trop constant, perdu au fond de mon âme. Niel est réel. Niel n'est pas un simple courant d'air. Une déformation. Il est bien là, suffit de serrer sa main pour le comprendre. Nouveau tremblement. C'est pas le moment de craquer.   La vie doit bien posséder quelques moments de bonheur après tout. Ma mère me le disait souvent, juste avant qu'elle ne parte. Juste avant qu'elle ne laisse un vide insupportable dans ma poitrine. J'ai toujours trouvé cette pensée ridiculement fausse. Et aujourd'hui encore, j'ai du mal à lui donner raison. Pourtant, il semblerait bien que l'espoir renaisse, doucement, entre mes mains tremblantes.
Au travers de ce regard fixé trop de fois par le passé.

« elles - elles sont là » Le sourire se dessine, légèrement gêné. Le cœur sourit lui aussi, dans un battement de bonheur intense. Je me laisse guider par l'idée que les choses puissent changer. La voix de Niel m'enivre, en même temps que son parfum. Ses doigts s'accrochent à moi. Mon âme toute entière semble vouloir se fondre contre lui pour ne plus avoir à le quitter comme la dernière fois. Novalee est parti en fumée. Niel aussi. Il ne me restait rien de plus que ma colère. Un monstre, là, caché, sous ma cage thoracique. Le démon engloutissait mes organes un à un, jamais rassasié. Il en voulait toujours plus. C'est à cause de lui si j'en suis ici aujourd'hui, perdu à Douvres. À la poursuite d'Aristée. Comme si lui vomir mon désespoir au visage m'aiderait à aller bien, comme si. La présence de Niel suffit à apaiser les maux. Son tendre visage me donne la sensation de survivre sans avoir à bouger. Mes yeux bleus, vides, restent accrochés au plafond crasseux. « non, je veux te - te voir. » Le visage se tourne en direction de ce bruit trop bas. Le sourire n'est plus, déjà englouti dans les tréfonds de mon désespoir. J'ai un fusil à la place du cœur. Un fusil dont les ressources sont illimitées. Chaque battement est une balle lancée dans le corps. L'hémorragie interne qu'elles produisent est plus forte aujourd'hui. Les pulsations plus rapides. Les morceaux plombs plus nombreux. Niel me tue. Il m'épuise à me fixer de son regard trop doux. Et puis ses doigts, ses doigts comparables à du coton. Comme une caresse éternelle, un peu tremblante et pourtant si marquante. J'ai des frissons dans l'âme. Une peur indéchiffrable.

« t'es tout froid... » Il caresse mon cadavre, comme ça, dans l'espoir de pouvoir le réchauffer. Niel caresse la mort dans une douceur qui lui appartient. Une beauté que personne n'a jamais su comprendre. Mes yeux brillent, en contraste avec cette mort qui me colle à la peau. Ses phalanges contre ma joue font naître une chaleur surprenante. Mes muscles se crispent. Je me remémore la douceur de ses lèvres sans y déposer un seul baiser. Elle reste encore là, au creux de ma bouche, comme du velours. « je - je vais faire de mon mieux, je vais essayer, un peu, de te réchauffer » Ses bras m'enlacent dans une bulle sécurisante. Ils détruisent le vide de la pièce. Comme un gosse abandonné depuis trop longtemps, mon corps glacé s'attache au sien, lui vole sans le vouloir, son souffle. Ses lèvres dans mon cou redessinent un semblant de lumière. J'ai dans le cœur des étincelles. Dans l'âme comme une vague brûlante de sentiments. Le ciel semble retrouver ses étoiles. Autrefois la nuit était noire, impitoyable. Elle absorbait les sentiments, jalouse des autres. Colérique, elle ne laissait à personne une lueur d'espoir.
Niel, comme une étoile filante, traverse la pièce. Elle s'échoue dans mon lit et finira à son tour pour disparaître.
Cruelle Nuit reprendra le dessus. Comme elle a toujours su dominer le monde.
Personne ne peut rien contre le vide.
Personne ne peut rien quand il ne nous reste plus que de quoi respirer.

« je suis heureux » Son rire résonne dans mes pensées fragiles. Ce rire masquant le bruit infernal figé sous ma boîte crânienne. Un sourire muet accompagne ses paroles. Et comme le plus grand des vides, rien ne parvient à quitter mes lèvres, même pas un unique 'moi aussi'. Le cœur refuse. Le cerveau n'y parvient pas. Les sentiments restent bloqués, là, dans ce corps mutilé. Le sang coule mais rien ne change. Tout est pareil. Lointain. La vie ne m'accorde pas de son pardon. Pas de sa pitié. Elle me laisse braver les choses à la simple force de mes bras. J'ai même plus de mains encore capables de se battre. Mes muscles sont de la guimauve. Mon cerveau, un tas de merde ambulant. Tout est en train de moisir à l'intérieur. Si froid. Si glacé. Et Niel, tentant de réchauffer le déjà mort. Le déjà trop loin. Si je souris, c'est peut-être au nom de sa naïveté, au fond. Je crois qu'au final, ce que j'aime le plus n'est pas sa personne mais le son de sa voix. Sa façon délicate de détruire le silence sans embûches ni violence.
Je ne sais pas ce que j'aime le plus.
Niel ou ne pas être seul.
Niel comme n'importe qui d'autre.
Frisson.

« tu les as gardé. elles - je compte. tu m'as gardé, là dans ton  - dans ton coeur. » L'organe vital se rate. Il s'écrase violemment contre son enveloppe osseuse. Je me recule, là, tout doucement. Effrayé par ce sentiment déjà connu par le passé. Aimer c'est douloureux. L'amour ça te détruit un homme. On peut même dire que tout m'est déjà tombé dessus. Le plus dur là dedans, c'est même pas le sentiment en lui-même, non, c'est la perte. Si Novalee s'en est allée, n'importe qui peut tomber sur la mort. On la trouve partout, dans les moindres recoins du monde. À chaque tournant. J'ai soudainement l'impression d'avoir de l'acide fermenté dans le ventre. Ses doigts toujours contre ma peau. Sa chaleur enivrante. Rassurante. Cette enveloppe sentimentale aussi douce qu'impitoyable. Aujourd'hui tout va bien. Demain tout partira en vrille. On gagne, on perd.
On perd pour gagner.
Parfois, il nous arrive de tout y laisser.

Je suis heureux. Ça résonne encore, les mots s'écrasent contre les parois de mon âme. C'est beau, ça fait planer. Et putain. Je pense déjà à cette mort palpable. Tout est blanc, puis noir. Tout est beau, puis sale. Rassurant puis effrayant. Un tiraillement qui ne se tait jamais. Comme une guerre par à-coups. Sentir ses propres pensées se faire dévorer par d'autres, insupportables. Ne pas se sentir capable de vivre, s'empêcher de respirer. Je suis heureux. Non, pas possible. C'est trop morbide. Trop glacé. Trop compliqué. Soudaine envie de me tirer une balle entre les yeux. Besoin obsessionnel de finir entre quatre planches, au plus vite.
Besoin d'en finir, enfin. Faire taire les douleurs.
Torture psychologique.

Le bateau de lettres prend l'eau. Il se casse la gueule, lentement, sous notre poids plume déjà trop lourd. Mes bras se resserrent nerveusement sur Niel. Mes yeux se ferment. Les vagues caressent mes pieds. Ici, la mer est infestée de requins. En manque d'oxygène, mes ongles s'incrustent dans sa peau. Le surplus d'émotions m'emporte dans une spirale infernale. Le combat continue, il s'insinue lentement entre lui et moi. Comme un doux poison capable de nous séparer à tout jamais. L'eau coule du plafond, noire, puis rouge. Elle coule, lentement, le long des murs. L'agonie s'extériorise. Mon souffle se coupe et reprend de son intensité lorsque ma tête se cale contre le torse de Niel. Dans un battement de cils, les hallucinations disparaissent. Le calme revient, lentement. J'entends à nouveau le cœur du garçon battre contre mon oreille. Trop vite. Peut-être se sent-il effrayé, au fond. Mes lèvres goûtent une nouvelle fois aux siennes.

Je ne sais pas ce que je ressens. Tout est à l'intérieur, trop profond, sous mon masque de chair. Un peu comme une gestation dégueulasse. C'est pas douloureux. Juste insupportable. Insupportable de ne pas savoir lui dévoiler au grand jour une once de sentiments. Par peur de quoi, au fond ? Merde, laisse toi aller, Oze. Une fois mort, il sera trop tard pour regretter. Coup de pied dans la tronche. « Tu m'as manqué. » Les mots me soulagent. C'est important qu'il le sache, comme à chaque seconde j'ai pu penser à lui. Comme la colère n'a pas suffit à l'engloutir. Niel a laissé derrière lui un vide trop fort. À la limite du supportable. Sans réellement le connaître, son départ m'a été perçu comme un coup de couteau dans le torse. Un coup de couteau si fort, au point de m'en briser les os. Et si je continue, dans la même optique, ce n'est pas pour l'amadouer, uniquement pour me soulager. Lui vomir une partie de la réalité à la figure. « Je t'en ai jamais voulu pour l'accident. J'ai juste eu du mal quand tu m'as laissé tout seul pour partir avec Aristée. J'avais besoin de toi, je crois. » Ma voix se brise, les larmes me montent aux yeux. La douleur Novalienne me prend aux tripes. Mon corps bascule, grimpe doucement au dessus de Niel. Mon poids ne s'échoue pas contre lui, de peur de le casser en mille morceaux. Genoux et coudes retiennent ma masse corporelle. Ils protègent l'être fragile. « Je sais qu'Aristée est ton ami et que j'suis rien pour toi. » Rien, ce mot m'écorche le palais. La larme coule doucement sur ma joue, s'écrase contre le cou de Niel. Du bout des doigts, rageur, j'efface celle-ci pour ne pas lui offrir de ma tristesse. « Je t'ai jamais détesté. J'ai été ridicule de t'en vouloir. » Ma main se pose sur sa joue, la caresse.

Et à nouveau, mes lèvres se plaquent aux siennes, y déposent un baiser. Le plus beau baiser donné depuis des années. Mes doigts redescendent calmement jusqu'à son torse, ils se perdent sous son chandail, caressent ses côtés saillantes. Le tissu remonte lentement, découvre une partie de sa peau.  D'un geste plus vif, mon corps s'éloigne du sien afin d'ôter mon t shirt trop sale. Celui-ci se retrouve au sol, même un chien ne voudrait pas dormir dessus. Ma peau est cramée à l'extrême pourtant, ce soir, c'est à peine si je la remarque. Toute mon attention est concentrée sur Niel. Sur mes doigts trop occupés à caresser son être et s'y perdre. Timides, mes phalanges s'arrêtent sur le bas de son ventre, juste à la hauteur de sa braguette que j'ouvre sans plus attendre. Les mouvements sont peut-être trop précipités et sauvages. Le cadavre déshabille le vivant. La mort retrouve une part de lumière.
Et les larmes coulent encore, doucement.
D'émotion. De dépression. D'illusions.
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Niel Ambrose
Niel Ambrose

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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMar 20 Aoû - 20:04


Est-ce un sourire, là, sur le coin de ses lèvres ? Niel ne sait pas. Niel n'y pense même pas. Il ne veut pas savoir, au fait. Son corps est une épave, là, dansant le long des vagues, le long du corps d'Oze, et les yeux fermés, il essaie de fuir au mal de mer. Niel a mal, quelque part. Niel a mal au fond de son être, car malgré ses doigts crispés, son corps entortillé, il n'y parvient pas. Il n'y parvient pas, non, à manger la douleur d'Oze. À l'avaler toute entière, sans en laisser la moindre miette. Niel se sent égoïste. Il a envie qu'Oze vive longtemps, qu'il vive plus longtemps. Il a envie, au fond, peut-être, qu'Oze ne fasse que souffrir, encore, pour une petite éternité de plus. C'est bien enfantin. Après tout, la mort est si douce, et la vie est si douloureuse. Niel fronce des sourcils, les yeux fermés, les poings serrés. Niel mord ses lèvres, tout petit, tout fragile, là, contre lui. Il se sent mal. Il a envie de pleurer, peut-être, qui sait. Parce qu'il n'est qu'un monstre, là, pour penser à de pareilles choses. À vouloir serrer la main d'Oze de toutes ses forces, pour ne pas qu'il plonge dans le malheur, qu'il calme enfin sa douleur. Niel, il n'arrive à rien. Il ne peut rien chasser, juste empirer. C'est bien pour cela, peut-être, qu'il essaie de ne pas penser. Que ses yeux sont fermés au monde, pour ne pas entendre, peut-être, les saletés qui envahissent ses pensées. L’égoïste qui prend forme au sein de son coeur, le démon qui hurle, qui essaie de prendre Oze, tout contre lui, sans même lui trancher la gorge. L'épée qui danse dans sa poitrine, tournoyante, sans même lui faucher sa vie.

Niel a honte, et pourtant, jamais il n'y a eu quelque chose plus près d'un sourire sur ses lèvres, présentement. Niel sourit presque, et pourtant, ses pensées sont sales.

Sales d'amour, sales d'affection. Sales de démon et de mauvaises intentions. Mais à quoi bon ? Niel touche, là, pour la première fois. Il sent, au bout de ses doigts, un corps froid qu'il a envie de réchauffer. Il sent, contre sa poitrine, un coeur serré qui ne demande qu'à l'embrasser. Peut-être, oui, peut-être qu'il ne sait pas, au final, au fond de son coeur, comment se nomme cette tempête trop forte, trop vive pour son petit être, mais à quoi bon ? À quoi bon s'en faire, et puis se créer des tourments ? Niel ferme les yeux, forts, et ne voit que le noir. Il ne voit que le noir, et il entend le coeur d'Oze, contre lui, qui bat fort, toujours plus fort. Il est bien, comme ça, malgré les pensées trop fracassantes qui lui prennent les tripes.

Niel se contente de les pousser, et puis de les oublier.

Soupir du vent, là, au travers de ses lèvres gercés, abandonnées, lorsqu'Oze le serre plus fort, toujours plus fort, au creux de ses bras. Niel a mal, mal d'amour, mal d'être, et il le serre de ses doigts cassants, de ses doigts noueux, au creux de sa peau, de ses cheveux, pour le garder aussi près de lui. Pour qu'ils s'effacent, ensemble, à deux, pour ne plus exister. Peut-être, au fond, que Niel n'a qu'une envie ; suivre Oze tout là bas, peu importe où il va. Peut-être que oui, au fond, il s,en fiche pas mal de la mort, ou alors de la douleur, de la vie et de la lueur, tant qu'il est là, au bout de ses doigts, de ses bras, et qu'ils respirent le même air, qu'ils souffrent de la même douleur. C'est enfantin, presque malsain, mais à quoi bon s'en faire ? À quoi bon se prendre la tête avec tout cela, avec des questions à milles fracas. Ils n'ont qu'une vie, il n'y a que mépris, et des soucis. Alors, un pas, une danse, une chute, peu importe le mot, peu importe le moment, tant que c'est à deux, tant que c'est au creux de ses bras.

Parce que , au final, tout va, au creux de ses bras.

Du bout des doigts, du creux des ongles, Niel est accroché à Oze. Il n'a pas envie de le libérer. Il ne pense pas aux marques, non, qu'il pourrait laisser sur sa peau. Il ne pense pas à la douleur qu'il ressent lui-même, les doigts d'Oze contre sa chair. Il n'y a que lui contre lui, eux tout abandonnés, déglingués, livrés au monde entier. Rien d'autre. Rien ne compte, rien n'est grave, tant que c'est eux, seulement, et puis rien d'autre, rien d'autre tout autour. Pas de pleurs, pas de malheurs. Juste eux, plongés dans quelque chose de tendre, d'agonisant et de fracassant, mais dément, d'enivrant. Un petit nid, un peu monde qui se crée, là, au creux de la tête d'Oze, de Niel, et qui lentement, prend forme que pour eux. Ils nagent en plein rêve, mais qui sait s'ils se réveilleront, un jour ? Personne... personne...

NIel ouvre les yeux, caresse le plafond blanc des cils, lorsque sa tête quitte son nid. Il a peur, un instant, mais aussitôt, la tempête se calme, en son coeur. La tête d'Oze se dépose contre son torse. Son torse trop maigre, trop squelettique pour un quelconque confort. Pourtant, Oze y est, l'oreille bien tendue, attentif aux moindres battements. Et le coeur de Niel, fou, amoureux, déchaîné, bat de toutes ses forces pour lui répondre, pour lui dire des mots tendres alors que le petit, tout petit, rougit comme un enfant. Niel se mord les lèvres, fort, toujours, gêné par tant de mouvement, en lui. Par cette tempête qu'il ne peut tout bonnement contrôlé. Il se mord les lèvres, forts, et les relâchent, là, brusquement, lorsqu'Oze pose les siennes dessus. Il respire, enfin, prend l'air à même les poumons d'Oze, car il lui semble plus frais, plus pur ainsi. Il goûte ses lèvres, doucement, tendrement, s'en abreuve comme s'il savait comment faire, comme s'il connaissait la danse. Il marche sur ses pieds, pourtant, fait des faux pas, s'enfargent lamentablement sans façon.

Niel, il se perd contre ses lèvres. La mer lui semble moins déchaînée, moins inconnue. Et pourtant, malgré les tremblements trop grands, malgré la peur de tomber, il se sent bien. Il couine, tout bas, malade et blessé, lorsqu'Oze s'éloigne de lui. Niel ressent un vide. Niel veut ça, encore, toujours, pour vivre. Il veut les lèvres d'Oze contre les siennes, pour savoir qu'il est en vie. Il veut tout de lui, et tellement plus. Ça lui fait peur. « Tu m'as manqué. » C'est un souffle entre ses lèvres. Niel le capture aussitôt, la bouche ouverte, la fermant rapidement. Le coin de ses yeux se plisse ; ils sourient, là, légèrement. Niel sourit avec ses yeux, parce qu'il est heureux. Ou du moins, il croit l'être. Son coeur saigne, soudain, mais ça fait du bien. Niel a envie de lui dire les mêmes mots, des mots bien plus forts, encore, mais il n'y arrive pas. Niel garde la bouche fermée, peut-être, au final, pour ne pas perdre les mots d'Oze. Pour qu'ils restent toujours près de lui, en lui, et qu'ils ne le quittent jamais. « Je t'en ai jamais voulu pour l'accident. J'ai juste eu du mal quand tu m'as laissé tout seul pour partir avec Aristée. J'avais besoin de toi, je crois. » Niel se mord les lèvres, là, fort, trop fort. Niel a envie de lui dire, au fond. Il a envie de lui dire, quelque part, qu'il a presque été content du feu, et puis de la mort de cette idiot. Niel n'a jamais aimé Novalee. Il ne l'a jamais supporté, limite à en pleurer. Niel pleurait, là, avant, le soir, quand Aristée n'était pas là, perdu dans ses bras à elle. Quand il ne parlait que d'elle. Niel l'a détesté, et avec sa mort, il n'a été que soulagé. Niel détourne les yeux encore plus, soudainement, car l'odeur des larmes est dans les airs, tout autour. Elle empoisonne le coeur d'Oze. Novalee empoisonne encore sa vie. Et pour ça, Niel la déteste encore plus. Il la hait, fort, si fort, que des larmes naissent également, au coin de ses yeux.

Heureusement, Oze l'emporte loin, très loin, juste avec la chaleur de son corps, de son coeur, contre le sien. Les larmes fuient alors que le dos de Niel, douloureux, caressent les lettres ouvertes. Allongé ainsi, il a envie de pleurer encore, pourtant, car Oze lui semble loin, trop loin, comme s'il avait compris. Comme s'il avait compris, au fond, que Niel était peut-être le responsable de tout ça. Pour avoir prié, souvent, bien trop souvent, pour que Novalee meurt. Niel a envie de tendre les doigts faire lui, de lui murmurer tout bas pardon, et puis de prendre ses lèvres, de force peut-être, pour le lui dire encore plein de fois encore, de milliards de manière. Mais il ne le fait pas. Niel attend, sagement, l'heure du jugement. « Je sais qu'Aristée est ton ami et que j'suis rien pour toi. » Il baigne, le pauvre petit, dans un océan de larme. Il a peur, trop peur, soudain, qu'Oze disparaisse, s'efface. Qu'Oze ne soit plus et qu'il s'efface, le laissant lui et ses lettres. Niel, il a envie de lui crier, de tout lui crier. Ses fautes, ses pêchés, son coeur déchaîné. Mais Niel, il ne fait rien, car il n'est bon à rien. Il n'est qu'un pont, là où tombe les pleurs. Là où tombe la larme d'Oze, avant d'être chasser. « Je t'ai jamais détesté. J'ai été ridicule de t'en vouloir. » Niel ferme les yeux, forts. Ils lui sont douloureux, mais qu'importe. Il lui semble  que cette douleur, celle à son coeur, il la mérite. Car Oze, savoir tout, savoir sa haine, devrait lui en vouloir. Car Oze lui dit des jolies choses, trop de jolies choses, et puis caresse sa joue, tendrement, trop tendrement, alors qu'il ne le mérite pas. Il ne le mérite pas, ce touché, cette tendresse, mais Niel, il prend tout.

Il ferme les yeux, fort, pour oublier sa haine, ses fautes, et il se perd contre les lèvres d'Oze, lorsqu'il emprisonne les siennes d'un souffle. De ses doigts cassés, Niel encercle le visage d'Oze, pour que jamais il ne le quitte, et surtout, pour que jamais il ne voit, là, au fond de ses yeux, le mal qui prend place. Niel baise ses lèvres, fort, si fort, pour lui montrer qu'il n'est pas rien, qu'il est un tout, son tout à lui, et qu'il ne peut pas oublier, il ne peut pas effacer la tempête, au fond de ses entrailles, ni les fautes. Niel frissonne, tout doux, tout tremblant, sous les doigts d'Oze. Il retient son souffle, un peu, contre ses lèvres, de peur. De peur qu'il retire ses doigts, brusquement, parce que c'est osseux, parce que c'est vide, fragile, ce petit corps juste là, sous ses doigts. Niel a peur, soudain, peur trop fort, lorsqu'Oze se décolle. Il a envie de pleurer. de se lamenter. « Oze » Cri du coeur, petit soupir trop faible. Il se mord les lèvres, Niel, baisse les yeux. Il a perdu le « tu m'as manqué » d'Oze, en chemin. il l'a perdu, et il ne le trouve pas, là, contre les draps. Niel mord ses lèvres, forts, trop forts, à en pleurer de l'intérieur. Il se meurt, là, sans même observer Oze. Il a peur, au creux de ses tripes, qu'il ait senti sa haine pour Novalee sur le bout de sa langue. C'est possible, après tout, n'est-ce pas ? Niel serre les doigts, meurt en dedans.

Oze l'embrasse, encore. Niel respire, là, de nouveau. Niel pleure, là, contre ses lèvres, Niel pleure de bonheur. Niel est si bien. Niel se sent bien. Il meurt, encore, toujours, contre ses lèvres. Il caresse de ses doigts, un tout petit peu à la fois, les marques du feu. Il les touche, là, délicatement. Comme si, en les traçant, en les dessinant finement, il pouvait les faire disparaître. Disparaître cette part de Novalee, de cette garce qui  est toujours là, près de lui. Niel a envie de tant de choses, là, mais il ne parvient à rien, sauf embrasser, et puis trembler. Il tremble de tout son corps, là, avec Oze tout contre lui. Niel ne sait plus où donner de la tête. Il lui semble, soudain, qu'il se trouve pris en pleine mer. Il ne parvient pas plus à distinguer le ciel de l'eau, tant tout est bleu, autour de lui. Les yeux d'Oze. Il ne voit que les yeux d'Oze, encore, toujours, juste en face de lui. Niel ne tremble pas plus, lorsque les doigts d'Oze ouvre sa braguette. Il l'observe, juste, à l'agonie du moindre contact. Il baise ses lèvres, encore, enfant, de multiples baisers papillons. Il ne s'aventure pas contre sa langue, non, car Niel a peur, peut-être, de se perdre en plein chemin. Il ne le connait pas, au final, le chemin. Ou alors, il est au plus profond, là, plongé dans les vertiges de la mer. De la mer alcoolique.

Niel reste là, alors, et agite les jambes, un peu, lorsque le pantalon est défait. Niel s'en fiche, de son corps. Ce n'est qu'un corps, qu'un poids de plus, à sa conscience. Il agite les jambes, alors, ses petites jambes aux genoux noueux, aux veines trop apparentes, aux cuisses trop pales, et il capture Oze, encore, toujours, contre son torse. Il le capture contre lui, contre sa peau, et couine, chouine, pleure, de ne pas sentir sa peau contre la sienne. Alors Niel se bataille, encore, toujours, avec son stupide chandail, le fait partir au loin, pour le capturer encore, et puis soupirer, là, d'un long souffle, face à la tiédeur d'Oze contre sa peau bouillante. Bouillante de vie, d'angoisse et de peurs. « tu - tu n'es pas rien. arrête de dire ça, arrête de penser ça - » il l'embrasse, là encore, de baisers d'enfants. « t'es là, on est là, alors t'es pas rien, Oze. tu es .. t'es.. mondieu, je sais pas. » Il l'embrasse, encore, un baiser un peu plus loin, trop loin pour être appeler un bisou, peut-être. L'enfant semble loin, ou du moins, s'éloigne un peu. « je sais - je sais pas, il n'y a pas de mots, pour ça. c'est trop .. trop » Il l'observe, dans les yeux, une seconde. Se noie, meurt, renaît. Capture ses lèvres, encore. Rougit encore, toujours.

Ses jambes se brisent, ses genoux craquent, mais qu'importe, alors qu'il passe ses jambes autour de la taille d'Oze. Alors qu'il l'approche encore plus, de lui. Qu'il le capture pour entendre son coeur, pour être certain qu'il vive, là, près de lui. Niel le serre fort, malgré sa petite force, pour le sentir tout près de lui. Niel capture ses traits, entre ses mains, pour en caresser ses joues, son cou, et puis baiser ses lèvres. Pour laisser ses doigts glissés le long de ses côtes, et puis se perdre contre les marques, ces horreurs que, pourtant, il ne peut s'empêcher de trouver belles. Niel baise ses lèvres, là, doucement, avec toute la délicatesse qu'il peut porter, en son coeur. Il y dépose ses lèvres, là, tendrement, comme un secret, avant de se reculer, de perdre la tête au coeur des lettres, et de l'observer, là, pour la première fois peut-être, réellement, pour de bon, dans les yeux. « Dans les films c'est -- » Il se mord les lèvres, Niel, le rouge aux lèvres. « c'est à ce moment là, environ, qu'ils se disent je t'aime. » Il lui adresse un léger sourire, quelque chose qui y ressemble, du moins, en caressant sa joue du bout des doigts, les éloignant un peu par peur, par moment. « mais comme je sais pas... comme je sais pas encore c'est quoi...que je comprends pas le mot, encore... je vais dire. - » Il se mord les lèvres, encore, fort, avant de soupirer doucement. « je me sens vivant...c'est... tu as allumé les lumières. » Le coin de ses yeux se plisse, là, doucement, et Niel caresse les lèvres d'Oze, du bout des doigts, en serrant l'emprise de ses jambes, autour de lui.
Il est bien, comme ça.

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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeDim 25 Aoû - 14:32

La vie refait surface. Timide, elle va et vient dans un sourire éphémère. Je peux la sentir, caresser mon cœur, embellir mon regard. Elle dépose sa trace et s'éloigne au plus profond de mon âme, comme brusquée par les événements. Il lui arrive de pleurer tout en tirant sur cette chaîne qui la raccroche au néant. La vie pleure de ne pas pouvoir se libérer. Toute la force du monde ne suffit pas à lui rendre la terre. Alors, tout bas, les larmes coulent, comme des aiguilles, les morceaux de fer remontent le long de mes veines pour s'enfoncer dans mon cœur. Mutilé par mes propres pensées, je me perds dans l'immensité de mon désespoir. J'ai beau hurler, l'écho de ma voix ne parvient pas jusqu'au ciel. Rien ne semble pouvoir m'aider. C'est horrible, cette sensation d'éternité quand la mort rode au dessus de votre tête. La loterie infernale de la faucheuse. Ce soir, sa longue cape noire doit être perdue dans un des quatre coin du monde. Elle n'a pas le temps, non, de s'occuper d'un pauvre cancéreux. Elle le laisse profiter de ces derniers moments dans les bras d'un autre. Dans une déferlante de sentiments encore impossible à mesurer. Un peu embrouillés. Perdus. Mélangés. Quelque chose de beau : le regard de Niel, ses baisers, sa peau brûlante. Surtout sa peau brûlante, qui vous prouve bien à quel point vous êtes encore vivant. Comme la chaleur humaine peut-être belle et réconfortante. Mes doigts se perdent encore un peu plus contre celle-ci, aussi pâle que la mienne. Un peu plus, même. Qu'importe, elle reste aussi douce que le coton. C'est un peu comme se perdre sur un nuage, caresser un autre monde. Sa bouche est délicieuse. Mon nez se perd dans son cou, une nouvelle fois, pour y sentir son odeur, me la remémorer, ne plus l'oublier, la retrouver dans mes draps quelques jours après. Sur ses lettres, aussi. Paupières closes, mon cœur s'embrase, bat si vite qu'il me donne l'impression d'accélérer volontairement, pour s'arrêter plus tôt encore. Après ce moment délicat, peut-être. Mon torse se colle un peu plus au sien, réagit à la moindre réaction de Niel. « Oze » Un souffle chaud quitte mes poumons. Oze se faufile de ses lèvres, dans une peur communicative. Je m'écarte quelques secondes de lui, de peur de lui avoir fait mal. De crainte d'avoir fait un geste de travers. Avec le temps, mes gestes sont devenus aussi sauvages et cruels que le cancer. Alors, doucement, je me recule mais l'enfant lumière s'accroche à l'obscurité. L'obscurité sourit un peu plus à cette attache, à la beauté du geste. Elle est conquise. Se mêle d'avantage à ce rayon de vie fragile. Et le t shirt, folle barrière à notre union se retrouve enlevé. Écarté du chemin. Que le monde cesse de tourner pour ce soir, qu'il parte voir ailleurs si nous y sommes.
Les lettres parlent, se plient un peu plus. Elles dansent avec nous, elles n'attendaient plus que ça, au fond.

Les larmes restent bloqués à mes paupières rougies. Il ne faut plus qu'elles coulent. Non, je me dois d'aspirer celles qui s'échappent de l'âme de Niel. Les caresses délicates de ses doigts sur mes brûlures m'enfoncent un peu plus dans la folie des émotions. Le visage de Novalee se dessine dans un coin de la pièce. Mon regard se perd dans celui du garçon pour chasser cette triste image de mon cœur. L'âme blessée parle. Combien de fois j'ai cru la voir réellement vivante, la puce. Combien de fois je me suis bercé d'illusions. Ce n'est qu'un fantôme, sans consistance, un simple courant d'air. Niel, lui, il est bien vivant. Il est tout chaud, tout beau. Et surtout, je ne ressens pas que du chagrin à l'observer. C'est une toute autre chose. Quelque chose de beau. De difficile à comprendre. Nouveau, surtout. Mes lèvres veulent l'embrasser une nouvelle fois, pour le remercier de tout ce qu'il fait mais sa bouche se tord. Il veut s'exprimer. « tu - tu n'es pas rien. arrête de dire ça, arrête de penser ça - » Des baisers délicats accompagnent ses paroles. J'ai envie de lui demander de se taire. J'ai pas besoin qu'il se sente obligé de quoi que ce soit pour apprécier le moment. Je prends le peu que l'on m'offre, c'est déjà amplement suffisant. Je n'en ai que faire, au fond, qu'il n'attende rien de plus. J'ai besoin de lui, pour le moment, et puis c'est tout. L'avenir ne se dessinera jamais, de toute façon. « t'es là, on est là, alors t'es pas rien, Oze. tu es .. t'es.. mondieu, je sais pas. » Qu'importe, qu'importe, du moment que c'est beau. Du moment que cela nous fait du bien, à tous les deux. Mes lèvres contre les siennes, une nouvelle fois, passionnées, comblées. C'est le flou artistique dans mon cœur. Un flou appréciable. Le plus beau de tous. L'incompréhension que l'on nomme Niel.  « je sais - je sais pas, il n'y a pas de mots, pour ça. c'est trop .. trop » Je m'en veux soudainement de lui avoir lâché de telles paroles. C'était pas une façon de lui parler. Je cherche à me rassurer au fond. Oui mais de quoi ? J'ai tellement manqué de tout ces derniers temps que les choses semblent surréalistes, démesurées. J'ai l'âme qui se brise un peu plus. Je m'autodétruis, encore, sans même le vouloir réellement. C'est juste devenu une vieille habitude. Comme une bombe, le moindre mouvement suffit à m'enclencher. Des éclats de moi s'effondrent contre lui. Contre ses mots précieux. Et mes doigts, qui ne cessent de recouvrir sa peau, redécouvrir encore et encore sa beauté. Ses os me sont agréables. Je ne me rends même pas compte de sa maigreur, emporté dans le tourbillon de son regard. Les étoiles logées dans ses pupilles quittent leur tanière, elles volent au dessus de nos têtes, à présent. Il est là. Niel est là. Réellement. C'est pas une foutue illusion.
Crois en lui, Oze, crois en sa réalité.

Ses jambes encerclent mon corps, me rendent encore plus fébrile. J'ai l'impression de me liquéfier, là, tout bas, contre lui. Attaché aux bras de ce petit être. Nos lèvres restent scellées, je pourrais rester une éternité comme ça. Je me sens bien, à la lueur de ses larmes, à l'odeur de ses caresses. J'ai plus envie de quitter ce lit. J'ai peur de le voir se relever et regretter ses mots. Cette idée me déstabilise mais un nouveau baiser m'arrache à ce vide. « Dans les films c'est -- » Je souris, attendant patiemment la fin de sa phrase, admirant une nouvelle fois les traits de son doux visage. Un ange. « c'est à ce moment là, environ, qu'ils se disent je t'aime. » Ils sont comme ça dans les films, ils osent dire les choses parce que tout est clair dans leur tête. Et même si ça ne l'est pas ils disent quand même de jolis mots. Oui, dans les films, ils sont beaux à se damner. Un désespoir plane au dessus de leur amour incertain, presque voué à l'échec. C'est ce qui les rend encore plus beaux. Mais ici, ce soir, on ne sait pas ce qui se trouve dans ce lit, si ce n'est deux corps et une dose de tendresse. Deux cœurs qui battent à l'unisson. De belles phrases perdues au creux de notre oreille, légères, brisées et pourtant sincères. Je me sens presque coupable de vivre une telle chose alors que Novalee ne le peut pas. Je me sens toujours coupable de tout, de toute façon. Bon à rien. « mais comme je sais pas... comme je sais pas encore c'est quoi...que je comprends pas le mot, encore... je vais dire. - » Pendant ce court silence, j'ai peur des mots qui vont suivre. Peur de m'attarder sur quelque chose je ne saurais contrôler par le futur. Je me recule, doucement, à peine, en même temps que ses phalanges. Je retiens mon souffle, fixe ses lèvres. « je me sens vivant...c'est... tu as allumé les lumières. » Ses yeux se plissent, en même temps que les miens. Le doux contact de sa peau contre ma bouche me ramène contre lui, pour l'embrasser, une nouvelle fois. Tout doucement, tout plein de sentiments. Un simple « Merci. » quitte mes lèvres. Merci d'être là. Merci de tes caresses. Merci de ta douceur. Merci de tes lettres. Merci de ne pas avoir abandonné à mon silence. Juste, Merci, Niel. Si seulement il pouvait savoir l'effet qu'il peut avoir sur moi, si seulement. Mais la vérité ne parvient pas à quitter son abris. Elle reste cachée sous ma langue. Ma langue qui, doucement, hésitante, se fraie pour la première fois un chemin entre les lèvres de Niel. Elle caresse la sienne sans insistance, par peur d'être rejetée. C'est un peu ma façon de lui montrer comme sa présence m'enivre et compte énormément ce soir, à défaut de posséder les mots justes. Les mots qui font battre le cœur plus vite et grand. Ce genre de phrases bien faites et rassurantes.

La température grimpe, à sa respiration contre la mienne, à nos baisers, à nos caresses, à notre proximité. Niel fait naître chez moi une chaleur que je n'ai plus ressentie depuis trop longtemps. Le corps en réclame plus, toujours plus. Ma main quitte son torse pour continuer sa route jusqu'au bas de son ventre. Mes gestes sont plus sûrs, légèrement plus brutes, aussi, dévoré par le désir qui me ronge. Son boxer se retrouve légèrement baissé, juste de quoi découvrir légèrement son sexe. Ils hésitent, les doigts, pourtant, ils en meurent d'envie. Mais ce serait trop bête de brusquer Niel. Ce serait égoïste de le presser. On a le temps, après tout. Plus les gestes seront lents, plus le temps passé ensemble sera grand. Et, c'est cette belle pensée qui stoppe mes phalanges le temps d'un nouveau baiser timide. Je reste quelques secondes là, pendu à ses lèvres comme un désespéré. Accroché à lui comme s'il était ma bouée de sauvetage dans la plus horrible tempête. On finira par s'échouer tous les deux, de toute façon. Le chemin emprunté semble le même, trop d'embûches nous bloquent le passage, pourtant, on continue à avancer. Même l'absence n'a pas suffit à l'effacer de mes pensées. J'ai toujours su, au fond, que Niel possède cette petite étincelle que les autres n'ont pas. Une part de magie trouvée dans ses pupilles. Qui sait, peut-être qu'un jour nous sortirons la tête de l'eau pour toucher du bout des doigts l'horizon. Peut-être même nos cœurs resteront-ils liés en attendant que le flou de dissipe. Que les nuages se perdent dans les rayons de soleil. Mes lèvres quittent celles de Niel, se posent une nouvelle fois contre son oreille pour y déposer une partie de mon cœur, là, lui offrir de mon âme. « Tu es beau. » Pas seulement physiquement, non, sous sa chair, c'est encore plus grandiose. Une lumière si rassurante et agréable que n'importe qui accepterait de s'y perdre. D'ailleurs, comment peut-il être si seul. Pourquoi est-il ici, avec un homme suicidaire ? Il mérite tellement plus que ça. Le corps de Niel tremble. Je peux le sentir, vibrer sous mon poids. Je le resserre un peu plus, pour le rassurer, lui montrer que je suis ici, avec lui. Cela ne changera rien, c'est juste important à mes yeux, de lui prouver mon intérêt. Mon cœur atrophié bat amoureusement. Tout bas. Timide. Il ne veut pas se lancer, lui aussi, dans quelque chose qui l'a autrefois détruit. Et ça l'effraie encore plus, de se sentir si manipulé par des sentiments invisibles. Seul lui peut les comprendre. Niel ne doit pas les capter puisque Monsieur Coeur ne veut rien offrir. Il les garde pour lui, dans sa minuscule petite cage enterrée au fond de son sein. Même le plus petit des oiseaux n'y rentrerait pas. Comment fait-il, pour ne pas craquer ?
Ce doit être une question d'entraînement.
Oui, c'est ça. Une question d'entraînement.
Ou d'habitude, qu'importe. Pourtant, j'ai beau lui répéter que Niel n'est pas un briseur, il reste sourd à mes paroles. Monsieur cœur à peur. Et puis c'est tout.

Mes mains reprennent de l'activité, elles descendent lentement le boxer de Niel, en même temps que le mien. Mon bassin se colle au sien, encore un peu trop brusque. Mon souffle continue de se perdre dans son cou déjà marqué par mes baisers. J'étais pourtant persuadé d'y être allé en douceur. Mes lèvres se posent sur ces traces violines, de façon délicates, comme pour m'excuser de cette bestialité. De cet élan d'égoïsme à déposer ma trace contre son épiderme blanche. « Tu fais naître quelque chose Niel. » Ma voix se brise, nouveau rire, nerveux. Je dois avoir l'air tellement ridicule. Alors, plus bas, plus brisé, plus honteux, le silence se brise de mon timbre calme. « J'ai envie de toi. » Mais ça, il avait du le remarquer bien avant que je le dise. Mon membre tendu contre lui se perd dans une caresse délicate. Nouveau baiser, sur la joue, cette fois, pour contraster avec nos corps nus. Laisser une douceur planer. Celle qui nous fait frémir.
La nôtre.
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Niel Ambrose
Niel Ambrose

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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeSam 31 Aoû - 0:13


Boom. C'est brusque, trop peut-être, certainement oui, contre sa poitrine trop maigre, trop svelte. Il lui faut un moment, au pauvre Niel, au petit enfant qu,il est, pour reprendre son souffle, et puis ne plus avoir mal. C'est trop beau, au toucher des yeux, c'est trop chaud, au creux de son coeur de glace. Trop pur, contre l'obscur de son âme. Le souffle du trop grand est brisé, incapable de se liberé, prisonnier et torturé. Il danse, là, au creux de ses entrailles, incapable d'aller où que ce soit. Niel est comme ça, incapable de s'évader, face aux yeux plissés. Car Oze est beau. Oze est beau, et soudain, Niel est bouleversé ; incapable de penser, le voilà prisonnier, son souffle capturé là, au coin des prunelles si bleus, trop bleus, d'Oze. Niel se dit, tout bas, avec gêne peut-être, qu'il aimerait bien respirer, encore, de nouveau. Il mord ses lèvres fort, parce qu'au fond, peut-être, il ne veut pas. Il ne le désire pas. Il l'aime, ce visage. Ce beau visage, là, juste en face de lui, où se pose ses yeux abîmés. Qu'importe, au final, de ce souffle qu'il ne trouve pas, de ses poumons qui se crispent avec force, et de la vie qui s'effrite. Il veut bien, oui, Niel, il veut bien le petit, laisser son souffle prisonnier au creux de ses yeux, là où ils se plissent avec amour, si toujours, oui, toujours et jusqu'à la fin, oui, peut-être, il peut admirer ce visage, là, juste comme ça, pour lui et rien d'autre. Il l'accepte, cette mort, car elle est douce, avec sa douleur. Légers, tout légers ses doigts, ils tremblent, contre l'air, contre ce mélange d’oxygène, de leur âme, là, entre eux deux qui dansent. Ils tremblent juste là, ses pauvres doigts, alors que, figé, il n'a qu'une envie, le toucher ; il  se demande, idiot peut-être, innocent tel un enfant, si peut-être, puisse-t-il les capturer d,un mouvement reste tremblant, mais tendre tout au moins. Il se dit, oui, avec un sourire un peu brisé, avec un air qui fait bien pitié, si au creux de ses mains, il peut bien attraper cette image, et l'emprisonner à jamais au creux de son coeur déjà sec, et broyé. Niel ne fait rien, pourtant. Il en est incapable.

Niel se dit, soudainement, qu'Oze est un voleur.
Un voleur de mots.
Un kidnappeur de coeur.
Un gardien de corps, là, au creux de ses bras.
Niel sourit doucement,  ou quelque chose comme ça du moins, en se disant tout ça. C'est enfantin, c'est bien crétin.
Au fond, c'est tout ce qui est sien.

Il y a un papillon qui vole, là. Niel l'observe, le regard louchant, alors qu'il s'évade de ses lèvres entrouvertes. Il n'est pas des plus beaux ; il est brisé, et il se demande, le trop grand, comment il parvient à voler. Il danse sur les maux, peut-être, comme ça, comme lui, comme toi. Comme nous, au fond. Niel l'observe, entre eux d'eux, et puis ne le voit plus, tout d'un coup. Il ne comprend pas, le tout petit, et il grimace, un peu, trop fort, car il s'en veut. Il s'en veut, d'un coup, de l'avoir trouver laid, si laid, ce pauvre papillon meurtri. Il se dit, tout petit, qu'il aurait pu l'aimer, et puis le caresser, un peu, pour lui faire oublier l'ennui, la vie. Pour effacer tout ce qui vient à nous damner. Niel ferme les yeux, forts. Tout lui semble laid, tout d'un coup, face à la beauté des plis, là, au coin des yeux bleus d'Oze. Tout lui semble si laid, même son propre reflet. « Merci. » Le papillon est toujours là. Niel papillonne des yeux, doucement, et s'éveille sous les traits d'Oze. Son souffle est revenu, tout d'un coup. Il caresse sa gorge d'un geste familier et rit, tout bas. Niel ne comprend pas. Il ne comprend rien, le petit, et ses orteils se serrent, là, fort, contre les draps. Ses lèvres se plissent, là, au sein de ses traits, et il demande, tout bas, d'un appel sans voix, pourtant. Pourquoi ils sont là, comme ça, si près l'un de l'autre. Il ne comprend pas, Niel, depuis tout ce temps, et puis soudain, les questions semblent trop importantes, trop imposantes pour être ignoré. Il a envie de demander, mais il sait, oui, il sait parfaitement, au fond, que les mots se feront batailles, dans sa gorge, et que très peu survivront, au fond. Alors, il reste là, le petit, sans mouvement.

Mais Niel, il se fait silence. Il se fait tombeau, le petit, et les questions meurent, là, toutes les unes après les autres, lorsque la barbe d'Oze lui blesse la peau. Il plisse les yeux, un peu, fort peut-être, qu'importe, lorsque ses lèvres, encore, pour la première fois ainsi peut-être, se posent sur les siennes. Dansent contre les siennes, et que le bout de sa langue, là, s'en mêle. Il se crispe, un peu, le grand trop petit, le petit trop grand, sous l'intrus, et puis soupire, tout bas, trop fort peut-être qui sait, car il n'est pas seul. Il n'est plus seul, d' un coup, sur ce champ de bataille qu'est sa bouche. Et il se sent bien, trop bien peut-être, malgré ses yeux, fermés, qui s'agitent pourtant, cherchant à tout voir, oui, tout voir, ces choses là, juste là, qui ne se voient pas. Qu'importe. Qu'importe de voir. Niel, il voit tout, là, avec son coeur. Son coeur trop ouvert, éventré et ensanglanté, là, contre la peau si chaude et douce d'Oze. Il voit tout, il sent tout. Son haleine, hanté par le souvenir trop proche de l'alcool, se mèle à celle d'Oze. Il y découvre un monde un peu étrange, une emprise qui ne cesse de se resserrer, là, autour de lui. Qu'importe, oui, qu'importe. Niel est prêt, oui, il est prêt le petit, à agoniser et à mourir, peut-être même qui sait, si c'est pour découvrir. Si c'est pour découvrir, là, contre sa peau trop chaude, si chaude qu'elle va se mettre à couler, à s'évaporer, à foutre et à se briser, tout l'enfer du monde. À défaut de prendre le mal, et bien, il lui donnera le bien. Tout le bien, oui, tout ce qu'il peut trouver, oui, pour plisser ses yeux, encore, et cesser de respirer, s'il le faut, oui, pour toujours.

Il veut, Niel. Il veut tout, Niel, même la Mort, si c'est pour le voir voler, ce pauvre papillon brisé, blessé, abandonné.

C'est l'évasion d,un souffle, oui, une marée de mots silencieux, aussi, lorsque les doigts d'Oze, mondieu oui, les doigts d'Oze, ils dansent contre sa peau trop pale. Niel tend les yeux, un peu, les lèvres contre les tiennes, toujours, la langue ligotée, incapable de murmurer, et il ne voit pas, le pauvre petit. Il chouine, un peu, bas, de bonheur surement, sans savoir, d'impatience oui, c'est horrible. Il couine, là, sous ses doigts, ses doigts froids, ou alors trop chauds. Ses doigts qui ont toujours, tout de lui, pour ce petit toucher. Cette danse improvisée. Doucement...doucement, le froid le prend, là, tout en bas. Ses jambes se tendent, ce qui pend entre aussi, certainement. Peut-être, au fond, que c'est tendu depuis un moment. Niel grimace un peu, pourtant. Le rouge prend place, là, toujours, au sommet de ses pommettes. Ses doigts le démangent, et peut-être, quelque part, qu'il a honte et qu'il a envie de le cacher, oui, de le cacher, ce corps trop maigre, trop petit. N'observe pas, qu'il a envie de dire. Il n'est pas beau, pas beau comme toi. Il est maigre, trop maigre de tout, de vie, oui. Niel reste là, pourtant, face lorsqu'il ouvre les yeux, un peu, toujours caché derrière ses paupières, il voit ceux d'Oze. Le touché se fait plus doux ; le coeur plus calme. Les doigts sont chauds, souvent, il lui semble, contre son sexe. Il se mord les lèvres, un peu, en sentant la tension, grande, trop grande, en étant conscient, cette fois, pleinement conscient, oui, de vouloir, et puis du plaisir, là, au creux de tout, oui, de tout les recoins, là, de son corps.

Niel se demande, un moment, si c'est normal, oui, de vouloir à ce point là.
Les lèvres d'Oze, de nouveau, calment le moindre de ses maux, tuent les questions sans façon.

De nouveau, encore, toujours, à jamais s'il le peut, même, Niel ferme les yeux, fort, et serre les jambes encore plus, là, contre son corps. Un sursaut le prend, petit, au contact de sa peau, là, contre son intimidé dévoilé. C'est chaud, et un peu collant, un peu glissant, là, la sueur contre leur peau. Il bouge, là, un peu, le Niel, face au contact qu'il ne comprend pas, et qu'il ressent. Face à ce volcan, puissant, au fond de ses entrailles. Il chouine, encore, toujours, il fait le moue, le pauvre enfant, quand son jouet s'évade, quand les lèvres s'éloignent. Il a envie de tendre les doigts, là, et de les poser sur sa nuque, pour brusquement le ramener. Mais Oze est vide. Trop vite, oui, et il est contre sa peau, de nouveau, tout entier, tout coller, et ses lèvres, douces lèvres, caressent son oreille, éveillent d'autres choses, encore, et tendent son bassin avec force, encore, toujours, et agitent la lave, dans ses veines. « Tu es beau. » Les voilà de nouveau, les douces larmes, la tendresse de Niel. C'est son coeur, de par ses maigres moyens, qui se dévoile doucement. Niel lui adresse un sourire tremblant, ou du moins, il tente. Il sourit au vide, comme ça, les prunelles figées sur le plafond un peu sale, un peu laid, un peu comme eux, en fait. Il est beau, pourtant, ce plafond un peu moche, aux yeux de Niel. Il l'aime, oui, fort, trop peut-être, et qu'importe si les gens ne comprennent. Qu'importe, oui. Il haussera des épaules, et puis voilà. Tant qu'Oze est là, à capturer les battements de son coeur qui fait fracas. Tant qu'Oze est là, à le tenir fort au creux de ses bras, stoppant le temps.

C'est l'invasion, brusquement. Niel écarte les jambes, doucement. Ses mollets, noueux, glissent le long des tibias d'Oze, les caressant doucement, et tremblent tout contre. Il sent ses doigts, là, contre son sexe, descendant le long de sa peau, le tissu s'effaçant. Il sent, oui, les doigts d'Oze, tremblant, dansant, et son souffle chaud, trop chaud, volcanique, diabolique, contre son cou. Niel ferme les yeux, un instant, soupire doucement. Son coeur bat fort, trop fort, et sa tête fait mal, tant il y résonne. Mais la pression.. la tension, c'est fort, trop fort, plus fort que tout, oui, et Niel, il se mord les lèvres, pour contenir ces choses étranges qu'il ne comprend pas, et qui tentent de s'évader de ses lèvres, avec plus de force que les mots. Il gémit, Niel, sans savoir d'où ça vient, ce que c'est, alors que doux, les baisers papillonnent, contre sa peau. Alors que, brusquement, les hanches se rencontrent, et la lave déborde, brusquement, du volcan. Les ongles de Niel s'enfoncent contre les bras d'Oze, alors que sa bouche, ouverte, lui semble incapable de dire quoique ce soit. Elle est trop petite, oui, trop petite cette idiote, pour tout ce qui souhaite en sortir. C'est trop chaud, trop fort, pour son petit cerveau. « Tu fais naître quelque chose Niel. »  Il a envie de lui dire de se taire, le Niel. De se taire, car il ne comprend plus rien, il ne pense plus rien. C'est le bordel, là, dans sa tête. Trop de choses, et si peu de temps. Si peu de temps, au travers de l'éternité, pour tout lui dire, pour le toucher. Pour bouger, enfin, et l'embrasser fort, à s'en blesser les lèvres. Niel, il a chaud, le petit, trop chaud, et ses joues sont en feu, il lui semble, la tempête fait rage, au fond des tripes, et les papillons cognent contre les parois, pour s'évader. Pour se libérer. Niel sert le ventre, fort, pour qu'ils n'en viennent pas à s'évader. Il la veut, cette tension, aussi forte soit-elle, car elle est présente, palpable presque, et qu'elle lui vient d'Oze. Oze qui rit, là, tout bas, au creux de son cou. Les papillons frétillent, dans son ventre. « J'ai envie de toi. » Le bruit s'évade avant que Niel, il n'en connaisse l'existence. Il le découvre, là, sournois, fort, ce petit geignement contre l'air, ce soupir trop vif, cet appel à l'amour. Il est trop brisé, pour sonner comme son prénom, et pourtant, il est hurlé, le Oze, au travers des yeux damnés de Niel.

Froides ; elles sont froides, ses lèvres, contre sa joue de feu. Niel cligne des yeux, un peu, face à ce contraste. Il sourit, un peu, tout bas, la respiration sifflante. Oze est là ; ses yeux sont là, grands, bleus, son corps trop chaud, contre sa peau. Niel lui sourit, un peu, et puis bouge, tout en bas. Un soupir rauque s'évade de ses lèvres, et il ne le retient pas. Il bouge encore, le petit, toujours, à la recherche de quelque chose, oui, de quelque chose qu'il ne comprend peut-être pas, qu'il n'a jamais fait dans un pareil état, mais qu'il aime, fort, fort, pour les papillons et les couleurs, là, soudain, dans son coeur. Ses jambes, lourdes, trop lourdes, cherchent à s'envoler de nouveau autour de la taille d'Oze, alors que, d'un mouvement de tête, il cherche ses lèvres. Leur corps, en sueur, se percute encore. Le gémissement s'évade, la tête se perd, là, vers l'arrière, et épouse les enveloppes déchirées, les mots murmurés. « O-Oze... » Plainte, entre ses lèvres. Ses yeux sont larmoyants, trop pris par la vague de plaisir. Fais quelque chose, qu'ils crient. Touche moi, touche moi, éteins le feu, ou laisse le se consumer. Bouffe toutes les arbres, qu'il ne reste rien.

Niel ferme les yeux, fort, pour chercher la forme. Pour chercher plus, toujours plus, et résister aux vagues, trop fortes et poignantes,  qui ne cessent de l'emmener au virage. Il se mord les lèvres, le souffle tout entre, et passe ses bras autour de ses épaules, pour le ramener contre lui, fort, scellés à jamais l'un contre l'autre. Ses jambes, tremblantes, brisées, se crispent contre sa peau. « tt-- . touche, touche moi. » Il supplie, tout bas, la voix trop rapidement, trop présente. Il bouge, le petit, mais tout en bas, il ne parvient pas à grand chose. La tension est là, forte, toujours plus forte, et pendu à sa peau, tendu contre son corps, il cherche, toujours, encore, le touché entier, la brûlure vive. Ses lèvres, à la recherche d'un souffle, vont voler le sien. Il capture ses lèvres, là, fort, trop fort, les yeux plissés et bien concentrés, pour tout garder. Pour ne rien oublier, cette fois. « Oze »  qu'il geigne, tout bas, fort, surement, contre ses lèvres. « pitié. » qu'il souffle, fort, au travers d'un gémissement caché, avant de pivoter, de s'élever. Son corps, maigre pourtant, tombe de tout son poids contre le sien. Son sexe, tendu, valse contre le sien. Un souffle se brise, contre ses lèvres, et sa langue cherche, folle, l'autre.

Son corps, tout entier, assoiffé, danse, là, pour attiser les flammes.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMer 4 Sep - 9:52

C'est une angoisse, qui s'insinue là, entre deux baisers mouillés. Une peur qui me prend à la gorge, au cœur, aussi, certainement. Elle est juste trop présente pour ne pas la ressentir lorsque les lèvres de Niel s'arrachent aux miennes. La peur de m'enfoncer dans mes illusions, de découvrir que tout cela n'est qu'une blague de mon cerveau. Mes mains restent attachées à lui, désespérées à l'idée de le voir disparaître. Disparaître là où je ne pourrais plus jamais l'atteindre. Désespérées à la possibilité de le voir regretter ses actes, ses mots. Mes baisers se font plus longs, plus passionnés, pour ne plus lui laisser répit. Pas une seule seconde ne lui sera donné pour réfléchir. Ce serait perdre beaucoup trop pour moi à ce stade. Parce que mon affection pour lui, elle date pas d'aujourd'hui, non, elle est là, depuis longtemps, perdue entre deux battements de cœur. Deux battements de cœur fragiles. J'ai toujours pensé tout un tas de choses à son sujet, passant de l'incompréhension à la sympathie, de la tendresse à la colère mais les pulsations n'ont jamais, oh jamais changées. Et mon corps, ce corps détruit, il n'a jamais osé laissé paraître quoi que ce soit de plus. Ce n'est qu'aujourd'hui que la barrière s'effrite entre nous. Elle ne tient plus sous le poids de nos caresses, de nos sourires, de nos mots tendres. De toutes les personnes que j'ai rencontré, la plus agréable, la plus précieuse, elle est là, juste contre moi, à me fixer de ses yeux embués. Niel … Niel, qui fait renaître la vie là où il n'y en a plus. Il accorde de la chaleur au plus solide des murs de glace, de ses doigts magiques. Et moi, pauvre pantin, qui ne sait plus où donner de la tête pour ne laisser aucune parcelle de son corps à l'écart. C'est un peu comme découvrir de nouvelles terres, une part de paradis évidente que l'on n'avait même pas eu le temps de remarquer parce qu'on était aveugle. Aveugle et un peu trop con pour ne pas s'attarder sur lui, guérisseur de blessures.
J'ai préféré me tailler les veines à me perdre dans ses bras. Tout ça par peur de l'attachement.
Tu parles d'une peur.
Elle n'est rien comparée à celle du sang quittant mes veines.
Absolument rien.

Les couleurs reprennent même le pas dans l'appartement jusqu'ici imbibé de mes larmes. Du coin de l’œil, je peux le voir, le chat, lui aussi rend compte que les choses changent avant de disparaître vers le salon. Même la tapisserie déchirée et abîmée semble plus belle. Moins vieille. Elle est moins sale, moins à mon image. Plus à la notre. Et Niel et moi, c'est un tout un enchaînement de lumières étincelantes et de pigments de couleurs qui se mélangent en un nuage léger. Ses jambes se pressent autour de moi, dans une union brûlant les dernières traces de malheur. C'est un peu comme si la case désespoir se mettait en pause le temps de nos baisers. Je le sais déjà, qu'elle reviendra, la souffrance, une fois l'appartement vide. Je le sais, que les pensées morbides reviendront aussi vite qu'elles ont disparu. Il ne me change pas, Niel, non, il me fait juste aimer une part de la vie. Il me fait revivre, un tout petit peu, prendre de l'oxygène à cette terre que j'ai cessé d'apprécier. L'écho de nos baisers sonne comme une douce mélodie, qui, timide, résonne si bas que seuls les plus brûlés l'entendront. Et nous l'entendons tous les deux, avec Niel, parce que nous sommes un peu trop brisés et détruits. Elle est belle, enivrante, pleine de promesses. Je m'y perds déjà sans réfléchir une seule seconde, tête baissée. Mes lèvres s'attachent à son cou, redécouvrent sa peau si délicate. « O-Oze... » Un gémissement, là, tout bas, se mélange à mon prénom. Mon souffle chaud se perd entre ses lèvres pour y déposer un faible baiser. Je me liquéfie tout contre lui, à l'aimer plus que de raison. À convoiter son corps précieux, idéal, abîmé. Ma transpiration se confond à la sienne, fait ventouse. Dans une caresse trop forte, mes ongles s'enfoncent nerveusement dans peau, y laissent des traces un peu trop rouges. Des traces passionnées, ponctuées d'une envie d'en vouloir toujours un peu plus. Les lettres semblent même brûler sous nos âmes enragées. Certaines ne sont même plus que cendres. Le lit est devenu un brasier de sentiments. Il commence à me submerger, là, de ses flammes désespérément addictives. Nouveau gémissement, égaré, dans ma gorge nouée.

Son corps se crispe, un peu plus. Certainement en même temps que la mien, éperdument amoureux du sien. Ma peau caresse la sienne, ne s'y détache plus. Mes pupilles bleutées se perdent dans son regard pour y trouver un peu plus de force, l'aimer d'avantage, ce moment ,et surtout n'en perdre aucune miette. Dans les moments les plus sombres, il suffira de penser au visage de Niel, transpirant, rouge, larmoyant. Au parfum de son épiderme, à l'odeur de ses cheveux. Il suffira tout simplement de penser à lui, un peu, pour ne pas commettre la plus terrible des bêtises. « tt-- . touche, touche moi. » l'angoisse se dissout à ses paroles. Pas totalement mais elle disparaît, se fait moins présente. Ses allers retours dans ma tête me rendent fou. D'autres traces rouges prennent place sur le torse de Niel. Elles sont belles, ces marques, elles sont là, comme un souvenir de ce moment. Un je ne sais quoi gardé pour ne pas l'oublier tout de suite. Mes mains, plus entreprenantes, caressent sa taille et se perdent au niveau de son bassin pour relever celui-ci un peu plus contre le mien. Mes lèvres se détachent de sa bouche, elles rencontrent une nouvelle fois son cou, son doux parfum. Mais cette-fois, elles continuent, un peu plus bas, un peu plus fort et se pressent contre ses tétons pour y déposer de doux baisers. Le cœur bat à tout rompre, comme possédé par un démon, il est plus rapide, plus franc, plus colérique. Il en veut toujours un peu plus, de la rapidité, mais rien ne semble pouvoir le satisfaire. Partagé entre l'angoisse d'être à nouveau brisé et celle de se donner à Niel, il bat, d'une colère grande, contre lui-même mais aussi contre ce garçon qui n'a cesse de le faire chavirer.
Il le dénonce, au petit, de dérégler sa mécanique de façon violente.
Il pleure, de ne pas savoir se défendre, derrière sa cage osseuse.
Alors, il bat et tente de se faire doucement une raison.

« Oze » Je tombe dans le précipice à mon prénom, mon regard s'arrête au sien, pour tenter d'anticiper ses mots. Mais le cerveau ne fonctionne plus correctement, il tourne trop vite pour au final être incapable de quoi que ce soit. Chacun de mes gestes sont guidés par une autre force, plus grande et plus folle, presque douce. Ce moment de bonheur était si inespéré que je n'ai même pas eu le temps de m'y préparer. J'ai l'impression d'être un aveugle, qui, perdu dans un monde qu'il ne connaît pas marche à tâtons par peur de trébucher. « pitié. » Mes lèvres tremblent à ce mot, en même temps que mes mains. Elles se sentent coupables de ne pas être efficaces et s'attachent à lui, plus fermement. Perdu dans cette vague de chaleur, son corps bascule au dessus du mien, mes bras l'encerclent, fermement, jusqu'à l'étouffer contre moi. La chaleur de son corps en viendrait presque à me brûler la peau. Mais cette brûlure là, elle est magnifique, on ne peut s'en passer tant elle est agréable. Cette fois, ce sont mes jambes, qui, d'abord désespérées, s'attachent à son bassin pour le coller d'avantage contre le mien. Mon sexe, contre le sien, trouve un peu plus d'intensité. Il brûle, se tend, caresse le sien. Et mes doigts, mes douces phalanges s'échouent au bas de son dos, les plus aventureux se perdent entre ses fesses. Sa peau est si chaude qu'elle ressemble à de la fièvre. « Tu brûles. » C'est cette remarque qui quitte mes lèvres, étonnée. Elle fuse jusqu'à son oreille que je mordille du bout des lèvres avant de fondre en baisers contre sa nuque. Doutes et questions parviennent encore à naître au creux de mes pensées. Elles se retrouvent dissoutes par le regard de Niel. Un peu comme 'un sois heureux ou attends toi à des représailles.' Et ça marche, ou presque. Sur le moment, du moins. Je ne me consacre plus qu'à son corps et son cœur. Je m'abandonne à sa tendresse. La danse de nos êtres est presque parfaite, un peu perdue par moment, trop intense peut-être mais incroyablement délicate à première vue. Les imperfections, elles sont vite englouties par la pluie d'amour que déverse nos lèvres.

Mon sexe, tendu, n'en peut plus d'attendre. Non, mon âme toute entière se meurt à l'idée de ne faire qu'un avec Niel. C'est à cause de ça, de cette bataille interne que mes gestes de font plus brusques, plus sûrs, plus impatients aussi, peut-être. L'un de mes doigts se perd à l'entrée de son corps pendant que les autres, ses cousins, caressent chaque parcelle de sa peau. Et ma langue, cette douce, humide, laisse une trace contre son torse, accompagnée par ma bouche rugueuse, les sens s'éveillent un peu plus. De profonds soupirs m'arrachent les lèvres et prennent place contre l'épiderme blanche de Niel. Il ressemble à la lune, le petit, brillant, blanc, pur. J'ai le rôle de l'astronaute, qui la découvre, qui la souille de ses pas, de son drapeau. Je me perds en elle, à la recherche de nouvelles sensations toujours plus fortes, plus agréables. La peur au ventre, celle de l'admiration, du grandiose qu'elle incarne.
Il est grandiose, Niel, oui, c'est ça.

Mon corps agonisant reprend sa place, il surplombe celui du petit. L'une de mes mains s'attache à son membre, exerce des vas et viens pour faire grandir la plaisir, un peu plus encore, le faire s'émietter en cendres. Au moins, en petit tas de rien gris, on aura la chance d'être ensemble. Le vent nous emportera. Peut-être même qu'il nous éparpillera un peu partout mais il y aura toujours deux cellules infime de nous ensemble. C'est ça le plus effrayant, après la mort, il n'y aura plus de Niel. Plus de Niel et ses bras qui me serrent, plus de ses baisers, plus de sa tendresse. Je serais seul, ici, ou ailleurs, dans l'incapacité de le toucher. Je serais alors réduit à l'attente et je sais comme elle peut tuer un homme, l'attente. Une larme rageuse coule sur ma joue à cette sombre pensée. Je me déteste de penser à de telles choses en ce moment. Je me déteste de ne pas savoir profiter pleinement, totalement de lui. C'est un peu comme si je me l'interdisais, comme si je ne m'autorisais pas à vivre le bonheur. Il est là si rarement que j'ai perdu l'habitude de l'apprécier correctement. Mais ça va venir, qui sait. Oui, ça va venir, j'ai confiance en nous. Mes doigts humides, doucement, préparent le passage, là, entre ses fesses tandis que mes lèvres sont toujours pendues aux siennes. Je pourrais rester comme ça pendant une éternité, m'y éteindre. Mon cœur rate un battement lorsque mon sexe s'approche du but. Hésitant encore un peu, mes yeux s'attachent aux siens, lui sourit, tentent de le rassurer même si, au fond, la peur est palpable plus que jamais. J'ai déjà fait ça, autrefois, mais c'était pas pareil. Non, c'était sauvage, comme ça, sans vraiment d'amour, juste pour passer le temps et se perdre entre les cuisses d'un autre. Mais avec Niel, c'est différent, on ne lui fait pas du sexe à la va vite, à l'arrière d'une voiture. On ne le baise pas sans même lui demander son prénom. Niel, on lui offre toute la tendresse du monde, on découvre son corps, on s'y applique. C'est une chose importante, autant pour lui que pour moi. C'est pas une connerie qui consiste au sexe pour le sexe. On peut même appeler ça faire l'amour. Lui faire l'amour. Ça vient pas du boxer mais du cœur. « Je veux pas te faire mal. » Murmure, sans lâcher son regard. Je veux qu'il sache, Niel, qu'il comprenne que si je viens à le blesser, c'est contre mon gré. Je ne suis pas là pour ça, moi, le faire souffrir alors que je suis moi même une plaie.

Dans la foulée de mes mots, sans même une seule protection, je le pénètre, calmement, en prenant le temps, même pas entièrement. Mon bassin se crispe contre le sien et se rapproche un peu plus. Un profond soupir quitte mes lèvres, un gémissement provenu des entrailles. Mes lèvres tremblantes effleurent celles de Niel sans trouver la force de s'y coller. Elles se contentent de vibrer contre lui en laissant un souffle chaud s'y loger. Le bout de mes doigts, quant à eux, caressent son front, ramènent ses cheveux en arrière, collés par la transpiration. Mon cœur s'emballe et mes yeux se ferment, là, la bouche entrouverte, à ce premier coup de bassin, tendre. Le plaisir se fait plus fort tandis que nous ne formons plus qu'une entité.
L'union de deux petites âmes détruites, chacune à leur façon.
Si tu pouvais savoir, Niel, comme je t'aime fort, un peu trop fort.
Il doit peut-être l'entendre, oui, mais ma gorge est trop serrée pour laisser s'échapper le moindre son ressemblant à un mot. Elle se torture, sous le coup des sentiments. Le radeau à la dérive que représente ce lit s'éloigne vers le large, là où les vagues sont encore plus fortes. Mais c'est à peine si je le sens tanguer. C'est à peine si je nous sens mourir, perdu contre Niel. Si elle ressemble à ça, la mort, elle est bien plus agréable que la vie. Bien plus agréable que tout le reste.
Niel, le bonheur.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeSam 7 Sep - 21:45


La terre, elle ne doit plus être bien droite ; elle doit rouler, là, au milieu de l'univers, comme si elle était perdue en pleine mer, comme si, soudain, elle déboulait lentement du système solaire, sans pouvoir faire quoique ce soit. C'est du moins ce qu'il ressent, Niel, comme ça, si fermement agrippé à Oze. Il ressent le monde qui se brise, qui ne tient plus qu'à un tir, et qui, toujours, encore, encore, et encore, roule sur lui-même, sans savoir où donner de la tête. Niel, il ne comprend plus rien, et il s'accroche fort, trop fort, à son seul point de repère. Il ne veut plus penser, soudain. Penser, c'est tellement léger, si peu attirant, comparé à la chaleur d'Oze, là, sous sa peau, contre sa peau. Oze, qui le serre de ses jambes. Oze, qui le touche fort, toujours trop fort, comme s'il était la vie, et qu'il souhaitait sortir de la mort. Oze, qui l'observe, là, avec ses yeux grands, et qui se gorge de ses baisers, encore, toujours, plus fort. Oze, c'est surement ça, oui, le nom de sa nouvelle galaxie, là où la planète, l'univers Niel roule, sans savoir pourquoi. Oze, ça sonne joli, comme galaxie. Niel, il voit des étoiles, là, derrière ses paupières closes, lorsqu'Oze l'attache contre lui, lorsque ses jambes, fortes, emprisonnent sa peau. Il gémit, fort, ou alors bas, les deux certainement, parce qu'il sent tout, et qu'il ne voit pas. Il ne sent qu'Oze, là, partout tout contre lui, froid comme la nuit. Il ne sent que sa langue, là, contre la sienne, amoureuse, quémandeuse, qui lui prend un peu de sa vie. Mais qu'importe ; il lui la donne entière, sa vie, si c'est pour le toucher ainsi, encore et encore. Il lui donne tout, oui, et plus encore, si c'est pour cette danse, encore, et cette musique, celle de leurs soupirs, de leurs gémissements, infinis. Niel, il flotte, là, au travers de l'univers, si près d'Oze. Il danse, le petit, d'un pas tanguant, tout contre Oze. Il danse, contre son corps, fort, tremblant, pour le sentir, encore.

Niel, il se crispe, à, tout entier. Il colle son corps, son coeur, oui, son coeur, bouillant d'amour, contre celui d'Oze, et puis son sexe, aussi. Il souffle, bas, fort, tremblant, lorsque les doigts d'Oze, tortionnaires, aventuriers, se glissent le long de son dos, tout doucement. Il ferme les yeux, fort, et puis mord les lèvres de son amant, tendrement, au lieu des siennes, pour contenir son gémissement. Il est tout rouge, le pauvre petit. Rouge d'émotion, envahi par cette nouvelle sensation. Il ne comprend pas, non, ces doigts agités, là, contre ses fesses...entre ses fesses, mais il s'agite, le petit trop grand, pour sentir encore, toujours, le toucher de ses doigts, et puis sa longueur, oui, sa longueur, là, contre la sienne. Il ferme les yeux, encore, toujours, pour ne pas voir sa propre gêne, pour ne pas sentir son propre souffle chaud, et en prendre conscience, tant il ne suit plus la danse. « Tu brûles. » Il ouvre les yeux, pourtant, Niel, sous les mots d'Oze. Il geigne, là, tout bas, en sentant son souffle, chaud, contraire à sa peau, contre son cou. Il les veut encore ; il les veut toujours, oui. Il geigne, tout bas, encore, de ne le pas le voir là, sous ses prunelles embuées de larmes d'été. Niel, il a envie de l'embrasser. Niel. il a envie d'exister, là, contre ses lèvres, et puis de lui donner de sa vie, encore, toujours, un peu plus à chaque fois. Il soupire, tout bas, le visage perdu contre le drap, un peu, les yeux figées ses mots noueux, là, qui gorgent les lettres où nagent ses pensées. Et Niel sourit, un peu plus, un peu moins. Il entend son coeur battre, contre sa poitrine, comme celui d'Oze, et il se redresse un peu. Un peu pour le voir, qui sait. Pour le voir, oui, toujours plus fort, toujours plus lointain. Ses doigts, là, contre le torse d'Oze, lui semblent bien faible. Sa peau est dure, là, sous ses doigts cassés, et Niel se demande, les yeux bien grands, comment il peut être si fort, ainsi, et ne pas pouvoir défiler la mort. Comment Oze peut être ainsi, et pourrir sous le souffle de la maladie, alors que lui, fragile comme le verre, résiste depuis l'enfer, à son emprise funèbre. Niel, il se dit, oui, que la vie n'est pas juste, lorsque qu'il croise. Il se dit, le petit, que peut-être la douleur, ses doigts resteront accrochés à ceux d'Oze, pour que le souffle de la Mort ne le prenne pas. Pour qu'il reste là, longtemps, pour toujours, oui, au creux de ses bras. Qu'importe, oui, s'il doit faire un pas vers l'enfer, pour cela. Qu'importe qu'il doit plonger un peu plus au travers de la Mort, si c'est pour le garder tout contre soi.

Le paradis, il lui semble, il est là.
Là. au creux des yeux d'Oze.
Juste là, au bout des doigts.
Alors qu'importe, la Mort. Qu'importe, la Douleur.
En cet instant, il ne ressent que Douceur.
Ô tendre douceur.

Et il la cherche, oui, encore, toujours, cette douceur éternelle. Il la cherche du bout des lèvres, là, contre celles d'Oze, comme un enfant, avant. À coup de petits baisers frétillant, quémandant tout bonnement, encore, trop vivement. Et puis ils prennent de la force, les petits, à chaque baiser envolé, et ils reviennent plus fort, encore. Ils se posent plus long, là, au travers de la danse, entre deux gémissements. Niel, il apprend à garder son souffle plus longtemps. Et puis, au bout d'un moment, Niel, il se met à le partager, son petit souffle, avec Oze, là, qui ne demande que ses lèvres, et une danse, contre son corps. Alors Niel, il l'embrasse encore, fort, au point de partager son souffle avec lui, et il tient ses couinements, son impatience, là, mais sa danse, elle montre tout. Sa danse, là, contre son corps, elle montre, oui, clairement, oui, qu'il veut plus, toujours plus, malgré le rouge, là, trop flagrant, sur ses joues d'enfant. Mais qu'importe. Il n'y pense pas, le tout petit trop grand, il ne pense pas, non. Il ne la connait pas, la décadence, la danse de l'amour, mais il la fait, ou du moins, il cherche à la faire, il court après ce petit plaisir, ce grand plaisir, là, entre ses hanches, et il danse, fort, il se frotte, et il glisse, là, contre sa peau froide de sueur. Il mord ses lèvres, fort, à défaut des siennes, incapable de tout dire, avec ses soupirs.

C'est un soupir, d'ailleurs, bien trop grand, qui prend ses lèvres, lorsque la chaire d'Oze, ses doigts vulgaires, épousent sa chair. Que l'un d'eux, petit et grand, pourtant, se glisse là, au fond de son être. Niel a cette impression qu'il se fond en lui, tout loin, et qu'il caresse son coeur. Il en a les larmes aux yeux; ou alors, est-ce la douleur. Qu'importe. Niel, il sourit, un peu, tremblant. Niel, il se tient sur le bout de ses doigts, crispé et heureux, pourtant, le souffle court, entre ses lèvres. Il peine à respirer  ; alors c'est ça, être aimer ? Il a les doigts crispés, et puis le coeur soufflé, sous les lèvres d'Oze, là, contre sa peau, contre son torse. Il soupire fort, respire fort, sent des ailes, là, dans son dos, et puis des tremblements, là, au creux de sa peau. Niel, il vole, là, soudain, au creux de ses mains. Il vole et il soupire, bien fort, sous les doigts d'Oze, et puis sa barbe, naissante et pressante, qui caresse sa peau tout comme ses lèvres.

Il hoquette, Niel, brusquement, oui, lorsqu'Oze prend place, là, doucement, au dessus de son corps. Il se mord les lèvres, le coeur tout rouge, comme ses joues, alors que ses doigts, trop longs et trop grands, s'agrippent fermement aux lettres. Les mots se noient, là, contre sa peau. La craie noire, elle s'efface, doucement, pour épouser ses doigts. Il se tache, Niel. Il s'attache, Niel. « Oze je - » Son souffle est fort, trop fort. Ses mots sont bas, toujours trop bas. Niel ferme les yeux, fort, bien fort, lorsqu'il a du mouvement, tout en bas. Un tremblement de terre, surement, ou alors un tsunami, pour expliquer, oui, pour expliquer, toute cette vague immense, trop grande, de sensation. Il glisse ses doigts contre ses propres traits, brusquement, le Niel, lorsque l'autre le masse, lui fait tendresse, là, tout en bas. Ça se crispe, fort, si fort, au creux de ses entrailles, qu'il se demande, le tout petit, si c'est normal. Si c'est le bonheur, là, qui naît, au creux de ses reins. Il a le souffle beaucoup trop tremblant, les joues beaucoup trop vives, Niel, lorsqu'Oze pose ses lèvres contre les siennes, encore. Il parvient à peine à respirer, sous tant de touchés, tout tant de choses, trop nouvelles, à la fois, et pourtant, il lui semble impossible, impossible oui, de se détacher de ses lèvres, trop belles, si belles, oui. Il glisse ses doigts, le petit, au creux des cheveux de son aimé, là, tout contre lui, il le tient fort, de ses jambes écartées, de son corps encerclés, tout contre lui. Il le serre, fort, si fort, qu'il le sent encore plus, là, au fond de son être, si fort, trop fort, que ça fait mal, presque, ces petits mouvements, tout près de son coeur. Comme si Oze, quémandeur, essayait de se frayer un chemin, pour atteindre son coeur. Niel, il a envie de lui dire que ça va, qu'il l'a trouvé depuis bien des baisers, mais il veut, lui aussi, au fond, le sentir. Il veut, oui, malgré le rouge, trop grand, là, sur ses joues. Malgré la température trop haute, dans ses veines, et puis les battements de son coeur, trop affolant. Il veut le sentir,  là, Oze, tout près de son coeur, il le veut là, oui, près de son coeur, à toujours, à jamais.

Il y a un souffle, là, frais et chaud pourtant, entre ses lèvres, lorsqu'il y a soudain du mouvement. Lorsque les lèvres d'Oze quittent les siennes, et que leurs prunelles se croisent, et s'observent. Oze sourit, et Niel, lui, rougit. Il tend ses doigts tremblant, un instant, contre sa joue. Il le caresse doucement, sa petite barbe naissante, sa peau dont jamais, oh non, jamais, il ne se lasse. Au fond, il a peut-être envie  de se cacher, oui, et c'est bien pour cela qu'il se mord les lèvres, un peu, mais il ne bouge pas. Il l'observe, là, dans les yeux pourtant, fuyant un peu, oui, parfois, mais revenant toujours. Il revient toujours, oui, au fond de ses prunelles, car il aime s'y perdre. C'est si beau, et puis, si plein de lumières. C'est si Oze, toute cette couleur, et le noir ne peut y prendre place. Niel, il se dit cela, oui. Il se dit, plein d'espoir, que ses prunelles sont comme le jour, et la maladie, la nuit. Elle partira, oui, c'est certain, un jour prochain. Elle partira, car le bleu, il  garde toujours sa place. Mais encore, et puis encore, la maladie reviendra. Alors Niel, il caresse sa joue, tendrement, du bout des doigts. Il garde le regard d'Oze sur lui, pour ne pas qu'il ferme les yeux, et que la nuit vienne, avec la maladie. Il la tient oui, là, en tenant captif le regard de son ami, de cet être dont, soudain, il se sent épris. « Je veux pas te faire mal. » Niel, il sourit un peu, ou du moins, il fait quelque chose qui y ressemble, là, en le touchant du bout des doigts. Il le sent, là, tout en bas, contre sa peau, contre sa peau vierge de tout, si blanche et pourtant, si rouge à la fois, là, comme s'il rougissait de partout. Il tend les lèvres, un peu, Niel, pour les poser contre les siennes, doux doucement, au contraire de leur respiration trop vive. « je sais » Son souffle caresse ses lèvres, là, doucement, alors qu'ils s'en évadent. Couinement venant de son coeur, là, qui s'évade de ses lèvres a son tour, lorsqu'Oze se crispe tout contre lui, ramène sa chaleur, là, juste là, où il ne connait pas ça. Niel se mord les lèvres, fort, si peu habitué à cela, et pourtant, tellement tourmenté à en connaitre si peu. Il en veut plus, toujours, il veut tout d'Oze, maintenant, malgré ses doigts qui tremblent. Ils ne font que comme son coeur, de toute manière  ; ils tremblent sous l'émotion, d'amour peut-être, il ne sait pas, mais ça ne fait pas mal, non, ce n'est pas dérangeant. Juste inconnu.

Ils sont légers, les doigts de Niel, alors qu,ils glissent, là, doucement, contre sa joue. Il cueille la larme, petite et solitaire, pour la glisser contre sa langue, et la boire, tendrement. Il sourit, un peu, avant de, tremblant, un peu perdu certainement, d'enrouler ses jambes, encore, autour de lui. Le mouvement est lent, et pourtant, tout lui semble si brusquement. Il ne la connait pas, la suite, il ne sait rien, au fond, que des souvenirs flous, du à l'alcool, mais il lui fait confiance, à Oze. Oh, il lui fait confiance, oui, peut-être trop qui sait, mais qu'importe, au fond. Niel, il sourit, là, avant d'effleurer ses lèvres contre les siennes, doucement, et puis de serrer les jambes, tout bonnement, un peu plus fort, qui sait. « Je - » Il se mord les lèvres, là, contre les siennes. Il a les yeux grands ouverts, mais ils sont si près, si proche, que le moindre trait est flou. Il veut le voir, pourtant. Il s'agite un peu, Niel, pour appuyer le contact, pour ouvrir le chemin, là, chaque à son coeur. Il veut les setneirs, oui, ses doigts, son coeur, son corps ; lui tout entier, en somme, il veut le sentir, là, contre lui, et puis tout lui donner.  Ses doigts sont toujours contre sa joue, alors qu'il cherche les mots, justes, bons, sans le moindre tremblement. « Oze... l'amour est...si je savais pas qu'il existait je - j'en viendrais à croire que tu viens de l'inventer » Il sourit, un peu, sourit et serre ses jambes, là, contre son corps, pour ne faire qu'un. Pour qu'il aille jusqu'à son coeur. « tu - oze... s'il te plait. montre moi. montre moi tout ça. » Et il pose, là, comme ça, ses doigts contre sa poitrine, près de son coeur. Il l'écoute, du bout de sa paume, les petits battements cassés, trop mouvementés. « montre moi comment c'est fort, comment c'est vif, dans ton c-coeur. » Et puis il le serre fort, fort, dans ses bras, en posant ses lèvres, là, tremblantes, dans les siennes. Il lui fait confiance, à Oze, un peu trop peut-être, car il ferme les yeux, et il laisse son corps, là, entre ses mains, mais son coeur aussi, sans tellement le savoir.

Il lui donne son coeur, oui, comme ça, alors que lui-même, il ne sait pas, non, il ne sait pas, Niel, encore, qu'il vient de dire je t'aime. Qu'il lui donne son coeur, là, un peu moche peut-être, sur un plateau d'or. Niel, il sourit, là, contre ses lèvres, lorsqu'Oze, il s'aventure près de son coeur, fort, cherchant le chemin, allant et venant, toujours plus fort, avec acharnement. Il grimace, oui, aussi, parfois, parce que certains pas sont mal, parce qu'il n'est pas habitué d'avoir quelqu'un, là, si près de lui, mais qu'importe, d'autres sentiers sont plus doux, d'autres pas lui montrent le paradis, et il y a des souffles de feu, là, qui s'évadent de ses lèvres. Il lui a ses doigts, trop vifs face à l'émotion, qui se crispent dans ses cheveux, au creux de son épaule et dans son dos, aussi, parfois. Il a les yeux grands ouverts, subitement, Niel, car il veut tout voir. Oui, le petit, il veut tout voir, de ce corps, là, un peu brisé, en sueur, au dessus du sien. Il veut voir chaque pas de cette danse, et puis se perdre, là, dans les yeux d'Oze, qu'importe s'ils sont à demi ouvert, ou alors fermés, il ne voit que la mer, trop bleue, qui s'illuminent sous ses yeux. Il ne sent que son corps, là, au fond du sien, et puis son coeur, contre le sien, qui palpite de plus en plus fort. Il ne sent que l'haleine d'Oze, chaude, qui caresse ses traits, alors que leurs lèvres, tremblante, assoiffées, se cherchent tant bien que mal. Niel, il ne fait rien tout bas, cette fois. Son âme, elle est grande ouverte. Les soupirs, c'est la mélodie de l'instant ; ils envahissent l'air, frétillent doucement, là, contre leur corps, et puis rejoignent les lèvres d'Oze, pour y déposer des baisers envolés. Niel, il a l'impression de toucher le ciel, et puis l'enfer à la fois. Ça fait mal, oui, c'est là, la douleur, et pourtant, il y a la douceur, le bonheur, toujours un peu plus fort, et puis les yeux d'Oze, qui le tiennent hors de l'eau. Il s'agrippe à lui, Oze, fort, trop fort, tel un naufragé, pour ne pas se laisser emporter. Mais il ne sait pas, non, il ne sait pas, le pauvre petit, que c'est là, accroché à lui, qu'il est en train de se noyer. Qu'il est en train de se noyer, oui, sous cette marée d'émotion qu'il ne parvient pas à identifier, qu'il ne parvient pas à contrôler. Qu'importe, au final. Qu'importe, qu'il se dit, alors que l'émotion se fait plus forte, comme son souffle, comme ses soupirs et ses plaisirs, et qu'il observe Oze, là, dans ses bras, contre lui, en lui. Tout est bien, là, comme ça, même s'il se retrouve au fond des mers car au final, oui,  au final, c'est la plus belle, la plus douces des mers.

Mais Oze... oze, il est pris, là, loin. Il ne l'observe pas dans les yeux, et Niel, il ne veut que ses yeux, que ses prunelles vives, là, qui baisent ses traits d'un regard. Alors, malgré la sueur et les soupirs, malgré l'action qui passe trop vite, et l'émotion trop prenante, il pose ses doigts contre sa joue, pour capturer ses yeux, encore. Il sourit, Niel, tout bas, quand son coeur fait fracas, dans sa poitrine, quand Oze l'observe, là, enfin. « O-oze, t'es beau » C'est un souffle trop cassé, malmené par un plaisir trop certain. « t'es beau » Qu'il souffle encore, pourtant, malgré la tension qui monte, encore, encore, trop vite, trop vive, et qu'il pose ses lèvres sur les siennes, là, tremblantes, un peu maladroites, certes, même. Alors qu'i l'embrasse, qu'ils s'embrassent, oui, comme des enfants, comme s'ils ne savaient pas comment faire, sous toute cette marée d'émotion. Ils s'embrassent, là, pour retenir les cris trop forts, les gémissements du coeur, les cris de l'âme. Lorsque ça les prend, fort, très fort, et que les larmes glissent, douces cette fois, contre les joues creuses de l'enfant Niel, juste là. Il tremble tout entier, le petit, ne comprenant pas, tout ce qui vient de se passer là, il a des étoiles dans les yeux, le coeur à la mer, et puis le corps, juste là, contre celui trop lourd d'Oze, mais qu,importe. Il le serre fort, là, bien fort, il ne veut pas qu,il s'éloigne, il le veut encore, encore longtemps, oui, tout près de lui. Il ne veut pas, non, il ne veut pas que la danse cesse, mais doucement...délicatement, la musique cesse, et il ne reste que des souffles un peu courts, et puis les doigts d'Oze, là, contre sa peau collante. Niel a envie de pleurer, parce que c'est terminé, que ça ne peut pas non, ça ne peut pas éternellement continuer, mais il se contente de rester là, la tête contre les lettres, le visage vers celui d'Oze, et ses lèvres, tremblantes, humides, se posant encore contre les siennes, un instant. « tu m'as  -  tu m'as aimé, fort, si fort » Il le serre, dans ses bras, fort, les yeux trop embués pour le voir correctement. « je t'ai - je t'ai aimé. » Il est rouge, si rouge, tant bien, qu'il cache, là, juste là, son visage dans son cou. Il ne porte pas attention à la sueur qui y coule, non, il la goûte du bout des lèvres, même, avant de murmurer, contre, la voix étouffée, même. « je t'aime. » Il l'aime, oui, fort, peut-être trop, il ne sait pas, mais il l'aime, parce que c'est ainsi, et qu'importe s'il ne connait pas réellement la signification de la chose. Il y a quelque chose de fort, en tous cas, de bien fort, oui au creux de sa poitrine, et juste pour Oze. C'est terrifiant, et pourtant, tellement, tellement plaisant.

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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeJeu 12 Sep - 12:57

Le temps s'arrête, tout autour de nous, il ne reste plus rien. Rien qu'un peu de flou, quelques couleurs mais rien de bien définit. Je ne vois que ses pupilles, au petit, que son regard brûlant et son visage doux. Et surtout, surtout, cette envie de l'embrasser, sans cesse, un peu plus fort. Un besoin de lui offrir une plus grande partie de mon âme mais rien ne semble pouvoir être assez fort, assez à sa hauteur. Alors, comme l'être perdu que je suis, je l'embrasse, désespérément, sans me rendre compte à quel point je peux lui voler son souffle. Au contact de ses lèvres, la vie est moins difficile. Tout est plus agréable, comme sa peau brûlante, que mes mains ne parviennent plus à laisser respirer. Chaque parcelle de son corps est explorée par la mienne. Ses jambes autour de ma taille laissent même apparaître quelques gouttes de transpiration. Mon être, moite, se colle un peu plus à lui. Et mes doigts, hésitants, se perdent contre ses cuisses. Contre cette surface de peau plus vaste et agréable encore. C'est tout un affrontement de sentiments qui se perd, là, au creux de ses lèvres. Un affrontement dont je ne suis plus le maître. Comme si le cœur prenait l'initiative de lui faire découvrir une nouvelle facette du pauvre Oze. Oze, l'amoureux, là, qui se voile encore un peu la face, par peur de la destruction. Mais la vérité, c'est qu'il s'est déjà jeté dans le puits de son amour.
Il caresse déjà l'âme de Niel.
À la découverte d'une beauté qu'il n'a jamais connu.

Les lettres se craquent, un peu plus, la mélodie est belle. Elles caressent nos peaux humides, y déposent des traces d'encre. Les pensées de Niel se retrouvent contre mon être. Et je souris, à l'idée de le voir au milieu de ses propres écrits. C'est un peu grâce à tout ça, au fond, si nous en sommes là. Elles sont le lien unique et magnifique de nos retrouvailles. Sans ça, je me serais déjà perdu quelque part, dans ma colère, comme j'ai pu le faire avec Aristée. Un souffle chaud s'échappe de mes lèvres pour se perdre contre le parfum du petit. Et je souris, un peu plus, à le voir si proche de moi. À la sentir presque heureux, là, dans mes bras trop froids. Contre mon cœur trop usé. Ma respiration fatiguée. Ce soir, pourtant, la force est plus présente qu'elle ne l'a plus jamais été depuis longtemps, trop longtemps. J'avais l'impression de l'avoir perdu, d'être incapable de la retrouver un jour. J'avais même, je crois, abandonner les recherches. Il suffit que Niel s'attache à mes lèvres pour qu'elle renaisse, là, au fond de mes entrailles. Le cœur s'emballe, à ses baisers tendres et rapides. À ces contacts vifs et brûlants. Le bout de mon nez caresse le sien, descend jusqu'à sa joue, puis, à nouveau, rencontre son cou. Son cou recouvert de baisers, encore, toujours. Pour qu'il comprenne, qu'il sache, qu'il ne doute pas de cette tendresse. Mes yeux bleus se relèvent un peu, rencontrent les siens. Mes pupilles y plongent, sans même savoir nager. Qu'importe, au plus profond de Niel, tout n'est que lumière. Niel est une lumière. Et la lampe, posée, sur la table de chevet ne sert même plus. Tout est soudainement dispensable, lorsque le petit est là, sous l'emprise de mon corps glacé. De ma peau trop pâle et abîmée. Les mots ne quittent plus ma bouche, ils se retrouvent bloqués, là, dans ma gorge. Plus rien ne semble pouvoir en sortir si ce n'est un faible souffle. Un souffle susceptible de réchauffer le cœur de l'être aimé, un peu. Le rassurer et puis cesser de le faire trembler. Mes mains, honteuses, caressent sa peau, plus délicatement, elles tentent d'y dissimuler les griffures rouges laissées par mégarde lorsque le feu était trop fort, incontrôlable. Il est toujours fort, d'ailleurs, ce feu, les flammes sont juste domptées, plus calmes et patientes. Pourtant, au moindre baiser supplémentaire, elles semblent grandir un peu plus. Posséder mon âme et me rendre cendre. Cendre de désir. Cendre de bonheur. Cendre d'amour.
Des cendres, pour Niel, oui, il en fera ce qu'il voudra par la suite.

Lorsqu'un semblant de sourire se dessine sur le visage de l'enfant lumière, la terre se met à tourner un peu plus vite. À en faire mal à la tête tellement cela est beau, rare et précieux. Mon index s'aventure même doucement contre sa lèvre inférieure, comme pour garder cette image de son visage sur le bout de mes doigts. Et puis me le remémorer, sans cesse. Le caresser, encore et encore, pour la beauté du geste. Il est tellement beau, là, que je n'ose même plus l'embrasser de peur de gâcher ce portrait. Mais ces lèvres s'ouvrent, tout doucement, fendent ce presque sourire. « je sais » Le cœur bat un peu plus vite à la confiance aveuglée de Niel. Mes lèvres attrapent les siennes, plus violentes, plus passionnées encore. Un peu comme un 'regarde comme tu peux être formidable, sens comme je t'aime. Sens toutes ces choses que tu as fait naître à mon insu. Aspire mes pensées, elles sont à toi, là, maintenant. Aime les, détruis les, lave les. Fais ce que tu veux, Niel. Ce que tu veux, mais reste ici, reste ce que tu es.' Mais je ne sais pas, si c'est suffisant, au fond, de simples baisers. Je ne sais plus, les mots ne veulent pas, oh non, détruire la beauté du moment. Ils sont trop brusques, trop moches, eux aussi sont infectés par le cancer et plein de douleur. Ils craignent de faire un mauvais pas. On ne les entend, même plus. Ils sont morts, là, dans ma gorge trop serrée. Seul le corps parle, seule l'âme réclame la présence de Niel. Elle se perd contre lui et caresse son cœur. Mes muscles sont si tendus qu'ils s'engourdissent, au point d'en devenir douloureux. Mais qu'importe, la douleur est si superficielle, pour le moment. Le plaisir prend le pas sur tout, il engloutit les sentiments trop sombres.

« Oze... l'amour est...si je savais pas qu'il existait je - j'en viendrais à croire que tu viens de l'inventer » Son sourire fait naître le mien. Le mien qui se retrouve évanouie lorsque ses jambes se resserrent sur mon bassin. Le bloc de glace se met à brûler, là, à le sentir si proche de moi. À ne faire qu'un, avec lui, Niel. Après toutes ces semaines d'absence, c'est presque impensable à croire. Mes yeux se ferment quelques secondes dans le vide, pour faire chasser les mauvais souvenirs. Les doigts du petit se posent sur ma joue et font revivre les couleurs contre ma peau trop pâle. Je rougis, un peu, j'ai les joues qui crament, qui prennent un peu de vie. Et mes iris bleutés, aussi, ils brillent, à présent. Les étoiles sont revenues, elles sont faibles, certes mais au moins, elles vivent. Pour mieux mourir au petit matin. « tu - oze... s'il te plait. montre moi. montre moi tout ça. » Et ça paraît grand, là, soudainement. Je sais pas si j'en suis capable, de lui montrer. J'en sais rien, si mon cœur est assez solide, s'il peut toujours offrir de son amour comme il aurait pu le faire plus tôt. Il l'a même jamais, fait, au fond, juste pour Novalee. Mais Novalee, elle en avait pas tellement besoin. Elle disait souvent que les liens du sang suffisaient, qu'il fallait que je garde mon cœur pour quelqu'un d'autre, même s'il venait à se briser. Y aurait toujours quelqu'un pour lui faire un peu de bien. Un peu de chaleur. Elle avait pet-être raison finalement. « montre moi comment c'est fort, comment c'est vif, dans ton c-coeur. » Ses doigts, tout fins, tout brisés, ils se posent contre mon torse, comme s'il pouvait caresser mon âme. Mes lèvres s'attachent aux siennes. Son corps tremble, le mien aussi, encore plus. Je me liquéfie, serré contre lui. Un profond soupire quitte ma bouche à ce contact plus puissant encore, à ses jambes, là, entourées autour de ma taille. À notre union soudaine et attendue.

La peur se dissipe au premier coup de bassin, il est timide, incertain, presque effrayant. C'est la découverte d'une autre dimension, de sentiments jusqu'ici totalement délaissés pour d'autres, moins jolis, plus détestables. Mais ceux la, ils sont beaux, ils sont grands, ils font naître des ailes dans mon dos marqué par ses doigts. La danse continue, en même temps que la respiration, trop forte. Elle résonne comme la mélodie de notre union. Les gémissements se perdent contre la bouche de Niel. Ils sont retenus, à peine audibles. J'aspire son souffle, pour mieux respirer, mieux le sentir contre moi, vivant. Brûlant. Mes mains s'attachent à lui, caressent toujours sa peau, pour ne rien laisser au hasard. L'union n'est pas suffisante, oh non, même perdu en lui, mes lèvres continuent de l'embrasser sans retenu. Son doux parfum m'enivre un peu plus, se perd contre mes doigts. Les coups s'accélèrent, pour faire grandir le plaisir, remuer ses entrailles, et puis les miennes, au passage. Son tremblement se répercute sur mon être. Ses ressentis s'insinuent dans mes veines, comme si nous n'étions à présent qu'une simple entité dont le cœur est le même. Unique. La lune s'élève un peu plus dans le ciel, elle caresse de ses doux rayons la fenêtre de la chambre, comme pour nous protéger de son doux voile lumineux. Le bas de mon ventre est en feu à cette image, à mes mouvements plus forts, plus intenses. Mes allers et venus sont brusques, parfois, mais excusés par mes baisers tendres comme du coton. Le lit craque, les lettres s'éparpillent, certaines tombent même au sol. Le radeau prend le large, les vagues sont plus fortes. Il ne tient pas le coup mais nous flottons, tout de même, légers, sur l'eau. Je prends le temps de redessiner son visage du bout des doigts. J'effleure sa peau, cherche sa présence, son regard, parfois. Ses pupilles si profondes qu'elles engloutiraient n'importe qui s'y perdrait. Mes doigts tremblants s'accrochent à ses cheveux, les tirent sans violence. Juste de quoi basculer sa tête en arrière pour mieux l'embrasser. Mieux découvrir son menton, sa peau humide, salée par l'eau de la mer. « O-oze, t'es beau » Le sourire naît sur mes lèvres mais il est court, possédé par le plaisir. Il s'autodétruit dans un souffle trop puissant, trop aimant. « t'es beau » Mon nez caresse le sien, timide, mes joues sont rouges de l'effort mais aussi de ses mots. De ce cœur qui bat à tout rompre. De notre union délicate. L'amour est présent, je peux le sentir, me posséder. Même mes poumons en sont emplis. Niel doit l'entendre, à ma façon de respirer. Niel doit comprendre que je ne fais pas tout cela pour la chair. Non, bien au contre, je le fais pour lui. Pour nous. Pour ces sentiments incertains et pourtant bien présents. Presque effrayants par l'ampleur qu'ils prennent si rapidement. Peut-être dormaient-ils tout ce temps. Attendaient-ils la venue du garçon pour vivre pleinement. Ce soir, ils sont plus forts et beaux que jamais. Plus frappants que les autres jours, morts, ternes. La couleur reprend doucement ses droits, quelques pigments, qui, parfois, disparaissent sous un battement de cils. Tout est encore trop fragile. Tout est pourtant déjà si beau. Dans la danse, mon corps se colle au sien, s'y fond, s'y perd, s'y  noie. Il gémit, à ne plus savoir comment nager, il gémit à ressentir un bonheur si intense grimper à l'intérieur de lui. Impétueux, mes doigts continuent de rencontrer sa peau brûlante, la douceur de ses lèvres, l’onctuosité de son parfum. À quelques moments, même la langue s'autorise une rencontre avec la sienne. Mais toujours aussi timide, elle ne fait que quelques pas et se retire pour laisser place à de délicats baisers. C'est à peine si je sens les minutes s’égrainer,  là, inexorablement au dessus de nos têtes.
Pourtant, doucement, la réalité redescend.
Elle fait cesser l'union.
Laisse le froid transpercer entre nos deux corps.
Désagréable sensation de retour sur terre.

Mais son visage, le doux visage de Niel me fait encore un peu planer. Doux sourire, sur mes lèvres mouillées, doux sourire que je ne pensais plus jamais retrouver. Pendu à ses lèvres, je garde encore une part de surréalisme, de beauté innocente, là, contre mon cœur brisé. Ce cœur brisé qui semble puiser sa force à même les baisers du petit. Il revit, au milieu de cette chair en décomposition. C'est à peine croyable, cette explosion au fond de l'âme. Et même si elle est éphémère, elle est de loin l'une des plus belles que j'ai pu découvrir. « tu m'as  -  tu m'as aimé, fort, si fort » Le sourire est faible, là, sur mes lèvres. Les paroles de Niel sont fortes, peut-être trop. C'est un flou qui se forme sous ma boîte crânienne. Je me sens si peu capable, au fond, de donner encore de l'amour. Je ne suis rien de plus qu'un début de cadavre, après tout. Et pourtant, les paroles du petit trésor accroché à mon être semblent sincères. Ça en deviendrait effrayant, pourtant, hypnotisé, il m'est impossible de mettre fin à cette pluie de tendresse. Mon âme en réclame même encore, quand son visage se perd contre mon cou. « je t'ai - je t'ai aimé. » Et le sourire, il s'agrandit un peu plus, ému, peut-être un peu perdu, qu'importe, il se dessine, prêt à illuminer les traits si ternes de mon visage trop pâle. Mes yeux dérobent même quelques étoiles au ciel pour les loger au plus profond de mes pupilles et tenter de les garder égoïstement en moi. Demain, l'obscurité aura certainement repris le dessus. Un peu comme l'orage qui revient après des jours de beaux temps, il saccage tout, absolument tout. Pourvu qu'il n'effleure pas Niel. Pourvu qu'il le laisse en dehors de tout ça. Un frisson se fait sentir, à l'intérieur même de mes entrailles. Douloureux. Je le caresse malgré tout encore, du bout des doigts, par peur qu'il se sente soudainement délaissé après cet acte d'amour.

Et dans le silence.
Deux petits mots scandaleux.
Deux petits mots à l'odeur magique.
« je t'aime. »
Baume au cœur.
Douceur enfantine.

Les battements s'accélèrent, là, sous ma cage thoracique, c'est toute une explosion de ressentis. Une sensation étrange de nouveauté magnifique. Pas de déjà vu. Pas de déjà connu. Nouveauté perpétuelle. J'ai toujours pensé que je ne saurais jamais comment réagir à ça, j'ai toujours imaginé que c'était destiné aux autres. Je ne me suis jamais demandé, oh non, pas une seule seconde, quelle serait ma façon de respirer à ce moment là. Quelles pensées dépasseraient mes lèvres. Je n'ai jamais songé à tout cela, pas la moindre seconde. Je me suis posé la porte autour du cou depuis trop longtemps pour espérer un jour tomber sur la personne qui vous aide à sourire, mieux. Pourtant, aujourd'hui, les mots sont là. Le cœur au bord de l'implosion, aussi. Tout est mis en marche pour que mes lèvres se posent contre celles de Niel. Pour que ma bouche, à peine hésitante ne vienne jusqu'à ses oreilles pour y déposer un faible, un minuscule « Je t'aime » diablement sincère. Bloqué, là, qui sait, depuis des mois peut-être. Il suffisait simplement d'un déclencheur. Oui, Niel, le déclencheur de tout. La lumière si proche et évidente qu'elle en devient difficile à capter.
Sourire, à cette lumière.

Mon corps se décale du sien, un peu, pour le laisser respirer peut-être, retrouver ses pensées. Mes yeux le quittent et fixent le plafond, quelques secondes, juste le temps de revenir un peu sur terre. Ma main, délicate se perd entre les lettres pour se serrer contre la sienne, de mes doigts usés. Les questions sont encore présentes, là, un peu tortionnaires. Je les entends me questionner, vouloir questionner Niel mais je les retiens, encore un peu, espérant avoir encore du temps, pour lui. Pour nous. Mon visage fatigué et malade se dirige vers lui, mon autre main, orpheline, se dépose délicatement contre sa joue trop douce. « Niel … pourquoi ? » La question, dévorée par le tremblement de mes lèvres se retrouve morte, là, contre son tympan. Je reprends alors, un peu plus haut, un peu plus sûr. « Pourquoi t'as continué à m'envoyer des lettres alors que j'ai été si odieux avec toi ? Regarde les. » Mes doigts les caressent, un peu, émerveillés. Ils s'embrasent sur tous ces mots. « C'est incroyable. J'ai eu l'impression d'être avec toi, pendant tout ce temps, à chaque fois que je les relisais encore et encore. » J'ai l'air d'un gamin à les regarder avec autant d'admiration, je les connais si bien que la plupart d'entre elles pourrait être lues les yeux fermés. Elles ont été, pendant si longtemps, mon unique réconfort. Elles sont ce que l'on peut appeler, la base de tout. La base de notre lien. La base de l'amour. Comparable aux racines d'un arbre, c'est de là que proviennent sentiments et beauté. « Mais tu sais, j'ai voulu te répondre, moi aussi, un jour. J'ai pas eu la force de la terminer, cette lettre. J'sais pas vraiment écrire. Mais elle est là. Attends. Bouge pas. » Où tu veux qu'il bouge en même temps, Oze? Le corps se relève, c'est à peine si mes jambes parviennent à retenir mon poids déjà trop lourd pour elles. Les muscles sont douloureux, brûlants, ils se meurent un peu plus à marcher vers ce minuscule tiroir pour y attraper le morceau de papier. Ce petit bout de papier, chiffonné, presque détesté, à peine écrit et qui aurait pourtant pu changer le cours des choses, à tout jamais. Une erreur, à sa façon. Ou bien une chance, qu'importe. « Tiens, tu la liras quand tu veux. » Mon corps retrouve sa place initiale tandis que la lettre inachevée trouve sa place au milieu des autres. Entre nos regards plongés l'un dans l'autre.

« J'ai jamais su, Niel, pourquoi c'est à toi que j'ai demandé de m'accompagner à l'hôpital. Pourquoi je continue à lire tes lettres malgré la colère qui ne cesse de grandir de jour en jour à ton égard. Je ne sais pas pourquoi, mon être refuse de t'effacer totalement de ma vie. J'aimerais savoir pardonner à toi et Aristée la mort de Novalee mais chacun de vos gestes me rappelle sa perte. Et même si tes mots me font du bien, j'aimerais, que tu arrêtes de me les envoyer. J'aimerais, que tu m'aides à ne plus me souvenir de vous. Le cancer va mal, horriblement mal. Je sais qu'il ne m'en reste plus pour longtemps, je n'sais même pas si j'ai encore envie d'en profiter. Mais s'il te plaît, pour le peu de temps qu'il me reste, laisse moi mourir dans un silence profond. Je n'ai pas besoin de la beauté de tes paroles, je n'en ai plus besoin. C'est terminé, pour moi, tu sais. Occupe toi d'Aristée tant que tu en as encore le temps.
Je te dois beaucoup, tu sais, pour ta présence qui me manque parfois horriblement. Je te dois tellement qu'il m'arrive à vouloir venir te voir mais je n'y arrive jamais, au final. Je suis faible, Niel et je préfère t'effacer à t'affronter. T'oublier à te retrouver.
 »
C'est dans un tremblement trop fort que les mots se sont retrouvés morts, là, au bout de ma plume. J'avais encore tellement à lui dire, pourtant.
Tellement, et si peu à la fois.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeLun 23 Sep - 17:18


Tendre clapotis ; c'est une douce chanson, ça, la sueur qui s’effondre tendrement, le long de sa peau. Il y a des douces montagnes, là, qui prennent forme, des frissons sans fins, plein de tendresse, qui naissent et le traversent. Les doigts de Niel se serrent, doucement, au creux des cheveux d'Oze, pour un peu de chaleur. Il reste là, le visage enfouis dans son cou plein de clapotis, de sueurs froides, et il boit, doucement. Il se nourrit de son odeur, aussi sale puisse-t-elle être, car elle est belle, là, contre son corps. Car elle est douce, là, sa sueur, le long de sa peau. Glissant contre son ventre, s'échouant au sein de son nombril. Il est heureux, Niel, sale contre lui, pendu à sa chair, incapable de s'en défaire. Il sourit, Niel, tout bas, trop fort peut-être, contre la peau d'Oze. Il la caresse du bout des doigts, caresse ses côtes, là, doucement, comme pour les laver de tout, les dessiner à nu, là, sous son toucher voilé. Il sourit, le grand trop petit, le petit trop grand, les yeux ouverts, malgré le noir présent, contre sa peau. Il ne voit pas grand chose, pourtant, mais qu'importe. Qu'importe, au fond, il lui suffit de tendre la langue, pour goûter à cette saveur salée, et puis de lever la tête, un peu, pour goûter à ses lèvres gonflées. ll lui semble, soudain, que tout va bien. Que le mal, et bien, il n'est nulle part. Que leur étreinte, profonde, est parvenue à tout faire disparaître. Qu'il n'y a plus rien, maintenant, plus rien de trop noir, ou alors de trop malin, pour faire disparaître ce sourire, là, qui est sien ; qui est leur. Leur sourire à eux d'eux, tanguant entre leur deux visage, incapable de prendre pied, quelque part, mais si beau, là, au milieu de nulle part.

Entre eux d'eux. Longs et brisés, ses doigts caressent son torse, pourtant, de gestes cassés. Il ne peut s'empêcher de rester accrocher, malgré ses jambes qui se sont détachées, malgré l'instant qui se soit terminé. Niel reste pendu à son cou, incapable de se détacher, toujours là, lié à sa vie, à sa mort aussi, il s'en fiche, qu'il bouge ou non, il sait, le petit, au fond, que son coeur, il ne stoppera jamais ses battements. Oze, il s'est fait une place. Oze, il est là, au fond de son coeur, de son âme, et plus jamais, maintenant, il ne bougera pas. Non, il sera là, Oze, toujours. Il sera là, contre lui, contre sa chaleur soufflante, là, éternellement pris dans son coeur. Niel, il le sait. Il le sait, Niel, malgré le fait qu'il ne connait pas, au fond, tout ce que comporte l'amour. La chose ressort comme une fatalité, une chose dont il ne peut se détourner, car à jamais, c'est ainsi écrit. Oze, il est gravé à même son âme, comme s'il avait été créé ainsi. La lumière s'est allumée, le ciel s'est levé, et soudain, Niel l'a réalisé. Oze était dans son coeur, tout ce temps, dans le noir pourtant. Il le voit, maintenant. Les pensées, niaises, elles font naître un sourire, là, sur ses lèvres gonflées, un peu gercées. Il sourit, Niel, alors qu'il sort de son trou, de sa tanière, et qu'il l'observe de ses yeux bien grands. Il l'observe, un petit moment à peine, avant de goûter à ses lèvres. Elles sont salées, un peu comme la mer, un peu amères, et pourtant, il n'a qu'une envie ; s'y perdre. S'y perdre à jamais, et jamais, oh non jamais, ne s'en défaire. Elles sont belles, ses lèvres, et puis douces, et brusques pourtant. Elles sont comme les battements de son coeur, là, qu'il sent, toujours et encore, contre sa poitrine usée, son torse d'enfant, sa peau transparente. Il frisonne, Niel, sous ses lèvres chaudes, là, contre son oreille. Il ferme les yeux, un instant, le petit garçon, pour goûter pleinement chacun de ses mots. « Je t'aime » Il est long, le frisson. Terriblement long, oui, ce frisson. Niel a les orteils qui se crispent, là, au bout de ses pieds, alors qu'il sent le souffle, là, de ses mots, le long de son oreille, et puis dans sa tête, ensuite, descendant dans sa gorge, se perdant dans son coeur, et puis ses reins, encore. C'est un doux frisson, presque trop chaud pour lui, car il se mord les lèvres, Niel, lorsqu'il ouvre ses prunelles, pour l'observer. Il lui semble, de nouveau, que la tempête est toujours là, dans son corps et sur ses joues, et que leur caresse n'a rien calmé, mais tout commencé, plutôt.

Il y a quelque chose qui se brise, là, contre ses lèvres, lorsque la chaleur laisse place à la froideur. Il a froid, Niel, sans le corps d'Oze, contre le sien. Il a envie de tendre les doigts, pour le ramener contre lui, là où lui semble être sa place, mais il n'y parvient pas. Il ne parvient pas, non, à faire le moindre mouvement. Niel, il l'observe, doucement, de ses yeux trop grands, de ses yeux de chats ; il attend un second mouvement, une parole, quelque chose qui lui fait comprendre, qui lui dit, oui, qu'Oze est toujours là, et que la chaleur reviendra. Qu'il n'aura pas froid, dans un petit moment, avec lui, si loin soudain. Niel, il se mord les lèvres, forts, pour contenir cette envie, celle de geindre. Il n'a pas envie d'être un enfant, là, avec lui, alors qu'ils sont si grands, maintenant, après un pareil touché. Alors qu'il est devenu grand, du moins pour un moment, avec la chaleur d'Oze, contre la sienne. Alors, il attend sagement, un quelconque mouvement. Il a un souffle, là, qui reste pris contre sa gorge, lorsque les doigts d'Oze resserrent les lèvres. Il a envie de lui dire non, ne fais pas ça, ne serre pas mon coeur, et pourtant, Niel reste là, couché sur le côté, sur sa hanche un peu fragile, le corps douloureux d'avoir trop aimé. Il l'observe, là, à moitié couché sur son propre bras, les mains ramenées près de son visage, et les yeux grands ouverts. Il n'efforce de ne pas entendre le bruit, et puis pince les lèvres, dans un tremblement, fort, en l'observant.

Une pluie d'étoile, là, dans ses yeux, lorsqu'il l'observe. Un nuage, grand et blanc, joli comme un lapin, dans sa tête, lorsqu'il caresse sa joue, tout doucement. Niel va bien ; il en oublie le bruit des feuilles, la douleur éphémère. « Niel … pourquoi ? » Il cligne des yeux, Niel. Il ne comprend pas, Niel. Tant de choses, si peu de mots. Il y a tant de pourquoi auxquels il pourrait bien répondre, et il ne voit pas, non, duquel peut bien parler Oze, au fond. « Pourquoi t'as continué à m'envoyer des lettres alors que j'ai été si odieux avec toi ? Regarde les. » Il entend le bruit, là, de tout autour d'eux. Ses mots, nerveux, qui caressent la peau d'Oze. Ses mots, peureux, qui tremblent, sous ses doigts. Niel, il ne comprend pas. Il ne les voit pas, les étoiles, au fond des prunelles d'Oze, alors il se demande, au fond, s'il a fait quelque chose de mal. Il lui a fait mal ? Avec ses mots ? Niel serre les lèvres, et puis ramène ses bras contre lui, encore plus. « C'est incroyable. J'ai eu l'impression d'être avec toi, pendant tout ce temps, à chaque fois que je les relisais encore et encore. » Sourire, il nait doucement. Niel se permet quelque chose qui y ressemble, en l'observant, en l'écoutant, parce qu'il en vient à se dire, au bout de quelques instants, que non, il a fait son bonheur, à Oze. Il les aime, ses mots, Oze. Oh oui, il les aime, pour les observer ainsi, les yeux si grands ouverts, plein de lumières. Niel, il est ému. Il sent les larmes, là, au fond de ses prunelles, lorsqu'il l'observe. Il sent les larmes, encore, qui brillent tout doucement, attendant de tomber, sagement, toutes en file, les unes après les autres. « Mais tu sais, j'ai voulu te répondre, moi aussi, un jour. J'ai pas eu la force de la terminer, cette lettre. J'sais pas vraiment écrire. Mais elle est là. Attends. Bouge pas. » Il y a des étoiles, là, au creux de ses yeux. Il est heureux, Niel. Heureux de cette lettre sans fin, de cette lettre, là, qu'Oze va chercher, seulement pour lui. Niel, il hésite, un maigre instant, avant de se bouger, et puis de s'asseoir, malgré la douleur, sur le canapé nappé de mots, de mots gras et tremblants, là, sur les draps. Il l'observe, encore, les yeux bien grands, les yeux grands, attendant. Il tend les doigts, sagement, un peu impatient, trop enfant surement, pour avoir la lettre. « Tiens, tu la liras quand tu veux. » La lettre tombe sur les autres,c omme le corps d'Oze, mais Niel n'observe pas. Il prend la lettre, les petits mots, là, précieux d'Oze et puis il chasse les larmes, du revers de la main, rapidement, avant de lire, bien attentif. Il ouvre ses yeux au plus grand, grand comme le monde, pour tout lire, et puis tout comprendre.

« J'ai jamais su, Niel, pourquoi c'est à toi que j'ai demandé de m'accompagner à l'hôpital. Pourquoi je continue à lire tes lettres malgré la colère qui ne cesse de grandir de jour en jour à ton égard. Je ne sais pas pourquoi, mon être refuse de t'effacer totalement de ma vie. J'aimerais savoir pardonner à toi et Aristée la mort de Novalee mais chacun de vos gestes me rappelle sa perte. Et même si tes mots me font du bien, j'aimerais, que tu arrêtes de me les envoyer. J'aimerais, que tu m'aides à ne plus me souvenir de vous. Le cancer va mal, horriblement mal. Je sais qu'il ne m'en reste plus pour longtemps, je n'sais même pas si j'ai encore envie d'en profiter. Mais s'il te plaît, pour le peu de temps qu'il me reste, laisse moi mourir dans un silence profond. Je n'ai pas besoin de la beauté de tes paroles, je n'en ai plus besoin. C'est terminé, pour moi, tu sais. Occupe toi d'Aristée tant que tu en as encore le temps.
Je te dois beaucoup, tu sais, pour ta présence qui me manque parfois horriblement. Je te dois tellement qu'il m'arrive à vouloir venir te voir mais je n'y arrive jamais, au final. Je suis faible, Niel et je préfère t'effacer à t'affronter. T'oublier à te retrouver.
»

Il tremble, Niel. Il tremble de peur, et puis de tristesse, aussi. Il a mal, Niel, au fond de son coeur, au bout de ses doigts, aussi, à serrer fort, si fort, la lettre. Il s'en veut, Niel. Il s'en veut d'être là, de s'être imposer comme ça, si fort, trop fort, alors qu'Oze, il ne veut que la paix. Il ne veut que le silence. au fond. Niel, il pleure, là, les pieds dans le vide, assis sur le bord du lit, car il se sent mal. Il se sent mal, si mal de lui avoir fait endurer tout ça. Il ne l'aime pas bien. Niel ne l'aime pas bien, pas comme il faudrait, en tous cas. Oze,il n'a pas besoin, non, d'un coeur aussi pourri, dans sa vie. D'un être aussi égoïste, à la fin de sa précieuse vie. Il renifle, Niel, essuie ses yeux, essuie la morve, en retenant les sanglots. Il n'y a pas droit, non, aux sanglots, surtout là, encore moins là, avec Oze qui pense tout cela. Il est un monstre; oui, un monstre, pour lui faire endurer tout cela, pour ne penser qu'à soi, avec ses lettres stupides. La lettre, elle glisse entre ses doigts. Ses pieds, ils se posent conter le sol. Niel, il tremble. Niel, il pleure. Il se retourne pas, non, le petit Niel, lorsqu'il fait ses premiers pas, lorsqu'il prend ses vêtements. Il murmure, tout bas, encore, toujours « pardon je - je suis désolé mondieu tu - tu » Il grimace, encore, l'observe du coin de l'oeil, avant de mettre son chandail, et puis de le repousser. « NON ! n - non » Il sanglote, Niel, parce qu'il a mal. Il a mal, de lui avoir fait mal. D'être là, trop là, trop présent, et puis de lui faire peur, de lui faire mal, là, avec ses mots, et puis sa présence, maintenant. « tu - tu » Il se sent tellement mal, soudain, de l'aimer. Peut-être ne l'aime-t-il pas de la bonne manière. Est-il égoïste, pour être ainsi si près de lui ? Niel le pousse encore, faible, trop faible, et puis prend son pantalon, là, pour essayer de le mettre. Il tombe, Niel, au travers de ses mouvements cassés, de son coeur désarticuler, et son corps s'échoue contre le sol. Niel, il cache son visage entre ses doigts, tant il se sent lamentable, et il murmure, pleure, ses mots, encore « tu veux pas - tu veux pas me voir, et moi - moi je suis là, j'arrête pas et - » Il lève les yeux vers lui. Ses doigts tremblent, son coeur est brisé. Il se sent mal, si mal, de ne pas savoir l'aimer. « tu me détestes? tu me détestes pas, hein ? pour - pour être là ? je suis - je susi désolé, je s-sais pas aimer. je sais pas comment bien t'a-aimer. tu veux pas que - que je sois là-là. je te fa-fais mal. » Il a mal, Niel, si mal, au fond de son pauvre coeur, de faire autant mal à Oze. De lui prendre toutes ses forces, et cela pour un baiser. Pour apaiser son propre coeur.


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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMer 2 Oct - 14:49

Son visage se décompose, la lettre se presse sous ses doigts. Les larmes veulent couler, elles sont si bruyantes, sous ses paupières. Elles grondent, comme un orage d'été. On l'entend à l'autre bout de la planète. Le ciel s'assombrit et on ne connaîtra l'ampleur de ses dégâts qu'une fois les premières gouttes tombées au sol. Peut-être même ne tomberont-elles pas des nuages. Seul le sentiment de peur vous dévore. Et Niel, il est un peu cet orage, ce nuage sombre, qui menace au dessus de nos têtes. Tout peut s'effondrer, d'une seconde à l'autre. Tout peut se terminer, sous un torrent de pluie interminable. Mes doigts se perdent dans les draps et je comprends petit à petit la connerie que j'ai réalisé. Je regrette mes mots, mon geste déplacé. Pourquoi lui faire lire ça ? C'est du passé. Oui, un passé un peu trop présent encore mais du passé. Il a pas à lire tout ça, Niel, non, il est bien assez brisé comme ça pour se recevoir de telles atrocités dans le visage. J'avais juste besoin qu'il sache, au fond, qu'il sache comme mon amour pouvait provenir de loin. D'ailleurs. Et pas d'ici, pas de ce foutu lit. De ses lettres, oui, peut-être mais pas de nos baisers. Je l'aimais, bien avant de caresser ses lèvres des miennes. J'crois même que, comme un foutu gamin que j'étais, je l'aimais déjà, assit sur le canapé, en face de moi. J'avais le cœur qui jouait aux montagnes russes lorsque nous marchions pour la première fois rien que tous les deux. Les pensées morbides, aussi, elles existaient plus. Un peu comme maintenant. Il suffit de le voir trembler pour qu'elles reviennent, plus fortes et graves que jamais. Je peux presque sentir un flingue se poser sur ma tempe, aussi froid que mon âme. Dire que j'ai même pas eu le courage d'appuyer sur cette foutue détente. C'est si pitoyable, tout ça.

De toute façon, il n'est pas question de ça pour le moment. Non, certainement pas puisque que Niel se relève, pour enfiler son t shirt. Son corps, trop faible et encore transpirant vacille dans la pièce morte. Je cligne des yeux, comme pour me persuader d'halluciner. Il va pas partir, pas comme ça, sur un fichu coup de tête. Pour une simple écrite même pas terminée. Sur des sentiments dévorés par une colère inexpliquée. Ou peut-être aussi endeuillés que mon cœur. J'avais encore des traces de charbon sur mes affaires. Putain. J'étais juste incapable de laver les dernières affaires que j'avais portées avec Novalee. J'ai envie de le lui dire, ça aussi. J'ai besoin de le hurler au monde entier, que ce n'est pas de sa faute. Il faut que les gens comprennent comme j'ai pu être con et égoïste. Mais lui, Niel, il est blessé, si défoncé par mes maux qu'il est sur le point de s'en aller. De me laisser là, comme ça et puis de mourir dans mon chagrin, à nouveau. Dans la foulée, mon corps se relève aussi. Je me baisse, même, pour attraper mon boxer et l'enfiler. La vérité, c'est que je panique intérieurement, comme je ne l'ai plus fait depuis trop longtemps. Ma respiration est si coupée que je suis à deux doigts de m'étouffer, devant lui. À un centimètre de rien pour voir la plus détestable partie de moi prendre possession de mon être : un légume. Je ne suis rien de plus qu'un légume. « pardon je - je suis désolé mondieu tu – tu » Je tente encore, de le retenir, d'un geste désespéré mais il me repousse, sans violence, et pourtant, cela suffit à me déstabiliser. Mes doigts, tremblants, se retiennent au lit pour m'empêcher de m'écrouler. « NON ! n - non » Le je t'aime, s'est-il évadé ? Est-il arrivé jusqu'à ses tympans ? Je doute soudainement de moi, de l'intensité de ma voix. De mes mots perdus dans une pluie de soupirs. Si Niel l'avait entendu, il ne réagirait pas comme ça. J'en suis persuadé.

Son corps, je peux le voir s'échouer par terre, comme au ralentis. J'ai l'impression que sa chair résonne dans ma tête. Et c'est douloureux, de le voir dans cet état. Lamentable d'être si cruel avec lui. Les larmes coulent, fortes, impétueuses, elles massacrent ses joues, le détruisent à petit feu. Et l'envie de mourir avec lui me traverse l'esprit. Pour tirer un trait sur toute cette douleur. Si c'est pas mieux là-haut, ça pourra pas être pire, non ? Ouais c'était ce qu'il disait, le grand-père, juste avant de mourir. Lui aussi savait qu'il ne lui restait pas trop de temps à vivre. Ça le faisait sourire, tout ça. Puis moi, gamin, assit sur ses genoux, j'avais peur de la mort. J'en ai toujours peur, au fond. Mais sur le moment, elle semble être la seule libératrice de tout ça. J'ai pas envie de voir les larmes de Niel. Juste son sourire. Et la vie, cette chienne indomptable, elle m'offre ce dont je ne veux plus. J'ai de l'acide dans les poumons. Ma vie ne tient plus qu'à ce lit, qui me retient de sa force morte. Mon unique ami ces dernières semaines, celui que j'ai trouvé comme ami, amant ou même femme aux seins nus, qu'importe. Un soutien, de son poids glacé. Les lettres partent au large. Elles nous abandonnent, on s'y noie, comme deux pierres trop lourdes qui s'usent sous la caresse des vagues.

Mes genoux rencontrent le sol, une douleur me prend aux os. J'ai envie de pleure, à mon tour, pour cette douleur qui me prend à la jambe. Ça me fera une raison autre que les sentiments. Juste une vraie douleur physique, qui prend aux tripes. Une bonne raison de pleurer, peut-être. Mais Niel en est une, bonne raison. « tu veux pas - tu veux pas me voir, et moi - moi je suis là, j'arrête pas et - » Je m'approche un peu, pour essayer de le prendre dans mes bras trop moites. Mais j'ai peur de le briser, un peu plus. De lui apporter quelque chose de mal, de plus douloureux encore. Ses yeux rouges transpercent les miens. Ils atteignent mon âme en un quart de seconde, comme s'il y était instantanément connecté. Une intrusion que l'on ne contrôle pas. Une connerie du genre. Quelque chose de beau, dans tout ce pathétique. Dans cette couleur trop sombre pour lui. J'ai que le deuil à lui offrir. J'ai que du noir, sur moi, mes yeux, se sont des attrapes rêves. Des attrapes cons. Oui, deux illusions. Y a rien de comparable à mes iris par ici. Même pas mes lèvres, même pas voix. Alors, les larmes aux yeux, je ravale cette vague trop puissante et l'enferme dans une part de mon cerveau.

Mais ça ne suffit pas, oh non. Loin de là. Ça recommence, comme un manège qui donne la nausée.

« tu me détestes? tu me détestes pas, hein ? pour - pour être là ? je suis - je susi désolé, je s-sais pas aimer. je sais pas comment bien t'a-aimer. tu veux pas que - que je sois là-là. je te fa-fais mal. » Ce que je peux en avoir rien à faire, de sa façon de m'aimer. Il pourrait bien me battre, me foutre ko que ça ne changerait rien, putain. J'ai encore besoin de sa caresse, de ses mots prudents et cassés. C'est pas grave s'il se sent pas à la hauteur de tout ça. Je prends tout moi, surtout les miettes. Les miettes de Niel, même si c'est pas sérieux, même si ça manque d'ambition. Les miettes, elles me ressemblent, elles finissent à la poubelle, personne n'en veut. Tout le monde les jette, à la sauvage. On s'en fout de savoir où elles finissent, si elles souffrent ou pas. Et cela m'est bien égal que Niel ne soit pas un diamant parce que lui, il est précieux dans sa façon d'être si fragile. Il est magnifique à ses larmes qui coulent sur son visage et puis ce sourire qui parfois, prend place sur ses lèvres. Ou du moins, ce semblant de bonheur. C'est si rare que ça en devient encore plus incroyable. Je reste quelques minutes à contempler ce schéma pauvre en joie. J'ai le cœur qui manque de s'effriter, de mourir dans ses mains à le voir comme ça. Je m'avance un peu, mes pieds nus contre le sol me décrochent un frisson. Je finis même par m'asseoir, là, juste à côté de lui. L'un de mes bras l'encercle, pour le coller à moi. Je reste toujours silencieux, comme une fichue tombe que je peux incarner. J'ai peur de tout faire déconner, de lui couper une corde sensible.

« Niel ... » Son prénom quitte mes lèvres, elles sont plus tremblantes que je ne le pensais. « Arrête de penser que j'te déteste. C'était une connerie cette lettre, j'avais peur, peur de me retrouver seul. J'étais seul, même. J'avais que tes lettres, c'était effrayant de voir que quelqu'un pouvait penser à moi. J'ai été con, de te faire lire ça, mais j'voulais juste que tu saches, tout ça. Que t'apprennes rien sur le tas. Niel, écoute moi. » Je relève son visage, comme apeuré par le fait qu'il puisse ignorer mes paroles et quitter la pièce. « Je me sens juste vivre, avec toi, même si j'sais que je suis rien. Et, c'est pas à moi de te demander de rester. Je veux que tu le choisisses, par toi-même. Pour le moment ça va presque bien, mais demain peut-être que je serais en train de vomir mes tripes. J'passe la plupart de mes nuits avec un masque à oxygène parce que j'sais à peine respirer, puis que je panique. C'est ridicule hein ? Puis c'est à toi de décider, tout seul. D'accepter de me voir dégringoler. Je veux pas d'un lien superficiel. J'ai besoin de quelqu'un, réellement, qui me laissera pas tomber en même temps que mes cheveux. Tu comprends ? J'ai pas envie d'être un fardeau, ton fardeau. Je t'aime, et j'veux que ce soit toi qui m'accompagne jusqu'à la fin, oui. Mais pas contre ta volonté. » Les larmes ne coulent pas, elles stagnent là, à mes paupières rouges. Je le regarde, l'air désespéré, l'air amoureux. Je ressemble à un ange déchu. Une flamme qui s'éteint à petit feu.
Nous sommes les miettes abandonnées qui se retrouvent dans les mêmes égouts. Il y fait noir, il y fait humide. Pourtant, l'espoir semble survivre, encore, un peu.
Foutue lettre.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: (oze) j'ai froid, froid de toi. (18+)   (oze) j'ai froid, froid de toi.  (18+) Icon_minitimeMar 15 Oct - 14:40


Il se dit, le petit trop grand, que l'instant est comme un arc-en-ciel. Si beau et si fragile, un peu translucide, là, sous ses prunelles trop grandes ouvertes, et puis il s'est évaporé. Il ne reste que le sol encore humide des larmes des cieux, et le soleil qui tente de briller sans parvenir à réchauffer quoique ce soit. Il ne reste que lui, assis là, observant tout autour de lui, cherchant la beauté de l'instant. L'instant éphémère qui s'est envolé, sans lui laisser la moindre possibilité. Il tente de sourire, Niel, en se souvenant des multiples couleurs si belles, en se souvenant de la caresse de ses doigts, contre sa peau, mais rien n'y fait. Les larmes dégoulinent le long de ses joues trop creuses; il a été l'arc-en-ciel, en croyant voir le soleil. Il a cru, naïvement, un bref instant, que les deux pouvaient être possible, en même temps. Mais la caresse du soleil, bien que délicieuse, a tout brisé. L'éclat si particulier de couleurs n'est plus; il ne reste que Niel, en larmes, le coeur en morceaux en travers de ses doigts, et Oze, en face de lui. Oze qui l'observe avec ses yeux trop bleus, comme le ciel, le ciel si joli, après cette petite tempête. Oze qui a le coeur brisé, Oze qui ne se sent pas capable d'aimer, pour les derniers pas à traverser. Et Niel, cet idiot de Niel. Ce petit con, là, qui se pointe comme ça, avec ses yeux trop grands et qui lui ouvre son coeur, ce grand bordel, et qui le supplie de l'aimer. Qui use ses derniers forces pour de maigres baisers. Niel, le couteau si tendre, si doux qui s'enfonce dans sa plaie, pour l'achever. La douce mort. Le doux poison de la Faucheuse.

Alors, il pleure. Il pleure, Niel, là, échoué contre le sol de l'appartement. Le bois usé du plancher caresse sa peau avec une certaine rage, alors qu'il reste là, presque mort, pris par les sanglots qui ne peuvent pas s'arrêter. Il pleure, pour être si pantin, là, entre les mains de la douleur. Lui qui la connait si bien, il ne voit pas, non, le mal qu'il fait, autour de lui. Il y baigne depuis trop longtemps, oui ; son corps en est imprégné et le moindre de ses touchés se voit bourreaux. Il n'apporte que les maux. Que les maux, oui, et il a cru, il a cru, oui, innocent, tendrement amoureux, y croyant si bien, à cet amour heureux, qu'il pouvait aimer et partager. Aimer et être aimer. Mais tout est mal, tout est sale. Tout ce qu'il touche devient cendre. Leur amour est de feu déjà mort, de cendre trop vives pour s'éteindre encore. Le feu ardent, il était là quand ils s'aimaient sans aucunement le savoir. Il ne reste que cendres, maintenant, sous leurs baisers. Qu'un brasier un peu trop fort, vivant pour quelques temps, mais n'ayant pas d'espérance. Aucune espérance, non. La vie, elle n'est pas longue, pour le futur. La vie, elle tient au passé. Au passé des lettres envoyés, des rêves oubliés et des sourires effacés.

Triste,ô triste réalité ; Niel s'y voit confronté. Il voit la saleté qui prend de nouveau place, contre ses traits. Elle lui semble douloureuse, soudain. Douloureuse, tant douloureuse, car elle s'est étendue sur la peau d'Oze Il s'est laissé toucher avec tant de facilité, tant de coeur en croyant être baigner de son amour, mais il n'est est rien. Il n'a fait que pourrir ; que pourrir son âme, si belle, déjà tant brisée. Niel, il a tout brisé. Il lui semble avoir toucher quelque chose de beau, là, au bout des doigts, pour lui comme pour eux, mais il n'a rendu que la laideur encore plus immonde. Il n'a fait que pire, en voulant faire bien. En voulant être heureux.

À vouloir comprendre le bonheur, il détruit celui des autres. Celui d'Oze. Son tendre Oze.

Il y a les pas de l'ange, du pauvre ange, qui font écho contre le sol. Le bruit est minime, brise coeur. Niel pince ses lèvres, fort, si fort, et il ne lève pas les yeux. Il n'a pas la force. Il n'a la force de rien, non. Pleurer lui vole tout, brusquement. Alors, il pleure encore, la tête basse, les jambes si près de son corps. Il se fait tout petit, prend le moins de place possible. Il pleure et souhaite disparaître, pour apporter la souffrance d'Oze loin, si loin. « Niel ... » Il couine, tout bas, marmonne des non sans fin, trop éternel pour être jeter aux poubelles et oublier. Elle est douce, sa voix. Beaucoup trop douce, oui, pour Niel. Douce comme ses doigts, contre lui. Et brisée, aussi. Brisée par ses mots, qui sait. « Arrête de penser que j'te déteste. C'était une connerie cette lettre, j'avais peur, peur de me retrouver seul. J'étais seul, même. J'avais que tes lettres, c'était effrayant de voir que quelqu'un pouvait penser à moi. J'ai été con, de te faire lire ça, mais j'voulais juste que tu saches, tout ça. Que t'apprennes rien sur le tas. Niel, écoute moi. » Il écoute, Niel. Il écoute et l'observe de ses yeux grands,là, cachés derrière ses bras. Il bouge un peu, juste à peine, pour l'observer un peu plus clairement. L'arc-en-ciel lui semble toujours visible,soudainement. Il lui semble juste, petit, et un peu incertain. Comme lui, comme eux. Le feu, il semble reprendre vie, quelque part, au fond du brasier. Il semble y avoir quelque chose qui brûle, oui. Les doigts d'Oze sont froids, contre son menton, et ils semblent trembler tout autant que lui. Ils tremblent, oui, comme lui. Ils tremblent tous, sous des émotions bien trop grandes, pour eux. Niel, il renifle péniblement, en l'observant, en l'écoutant. Il attend. Il entend la suite. « Je me sens juste vivre, avec toi, même si j'sais que je suis rien. Et, c'est pas à moi de te demander de rester. Je veux que tu le choisisses, par toi-même. Pour le moment ça va presque bien, mais demain peut-être que je serais en train de vomir mes tripes. J'passe la plupart de mes nuits avec un masque à oxygène parce que j'sais à peine respirer, puis que je panique. C'est ridicule hein ? Puis c'est à toi de décider, tout seul. D'accepter de me voir dégringoler. Je veux pas d'un lien superficiel. J'ai besoin de quelqu'un, réellement, qui me laissera pas tomber en même temps que mes cheveux. Tu comprends ? J'ai pas envie d'être un fardeau, ton fardeau. Je t'aime, et j'veux que ce soit toi qui m'accompagne jusqu'à la fin, oui. Mais pas contre ta volonté. » Ils baignent derrière les larmes, les prunelles bien ternes de Niel. Il la ressent, la souffrance d'Oze. Il sent l'étau le long de son cou et les doigts de la Mort qui caressent sournoisement son coeur, dans l'espoir de le serrer trop fort, un jour. Niel, il se mord les lèvres, fort, si fort qu'elles en sont rouges, un peu, à quelques endroits, mais quel importance. Quelle importance, quand ses doigts se soulèvent et caressent la joue d'Oze, se blessent contre sa barbe trop forte. Il sourit, Niel, il essaie, du moins, au travers des larmes, en l'observant. Il observe et il comprend, au fond, tout ça. Il voit, enfin, le chemin. Il comprend, là, ce qui est fait pour être fait.

Niel, il hoche de la tête. D'un mouvement un peu brisé, un peu caché, mais il le fait du moins. Il hoche de la tête, tout petit, en reniflant, et il tente un sourire. Il tente quelque chose de joli, oui. « jusqu'à - à la fin. » Il susurre tout bas, Niel, avant de gigoter pour se placer tout près, pour se glisser contre lui, le fondre contre son corps. « le dernier souffe, oui. » Il enfouit son visage contre son cou, tremblant. Il le serre d'une faiblesse alarmante, et orne sa peau de légers baisers. « je t'aime aussi...si - si fort, c'est - je veux, oui. chaque seconde je - même si ça fait mal, même si c'est trop - je veux. avec toi. être avec toi, pendant tout ça. » Et il tente, encore, du moins, de le serrer un peu plus fort. Il le serre de ses bras un peu abîmés, un peu trop fragile, puis, le visage dévoilé, il dépose un tendre baiser de ses lèvres gercées sur les siens, noyés. Un baiser un peu cassé, un peu naufragé. Un baiser qui en vient à une promesse scellée.

Celle d'aimer, oui, jusqu'au dernier souffle égaré. Celle de rester, pour la Mort, ensemble, affronter.

THE END


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