AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
-10%
Le deal à ne pas rater :
-30€ sur la nouvelle Tablette tactile Lenovo Tab Plus – 11.5” ...
269.99 € 299.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Oze Cyganik
Oze Cyganik

Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Tumblr_mphd8hCd041s1trpto1_r3_500
♒ messages : 86


Feuille de personnage
♒ âge: vingt trois ans.
♒ profession : légume.
♒ le choix du coeur: niel.


Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Empty
MessageSujet: Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)   Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Icon_minitimeDim 1 Sep - 14:49

C'est un champs de ruines. Les débris de verres craquent sous mes pieds usés et défoncés. Il faudrait partir, quitter terre pour mieux voler ailleurs, loin de cette agonie grandissante. La vie n'est plus qu'une question de combat. Je me débats, sans cesse, contre les relents de souffrance, je me vomis à chaque coin de rue, pour ne pas laisser la moisissure prendre place sur son âme. Les yeux rouges, le cœur battant, le regard se pose sur les tombes. S'il suffisait, au fond, de se coucher au milieu des tombes et regarder le ciel. Laisser les remords s’imprégner du marbre froid, me quitter enfin, rencontrer un cadavre et l'épouser. Mais ils n'auraient aucune utilité, les remords, à s'envoyer en l'air avec la chair d'un fantôme. À l'aube de ce jour glacé, le vent caresse ma peau, à peine recouverte par un pull et un jean trop fin. Piqué à vif, les mouvements me sont douloureux, là, couché, recroquevillé à l'extrême entre deux cadavres. Je tente encore de me purifier, prostré, muet, brisé. Un nuage hallucinatoire laisse encore apparaître son visage dans les nuages, en tendant la main, il serait presque possible de l'atteindre. Mais elle disparaît, sournoise, son rire brise violemment le silence, sans pitié, contre nature. Figé, les minutes restent en suspend, à la recherche d'une lueur de lucidité. Le cerveau remet lentement les choses à leur place mais dans ce désordre temporel tout est flou. Trop flou. Ferme donc les yeux. Cerbère, c'était certainement ça, la raison principale de ma venue ici. Ma carcasse puante avait besoin d'un coup de pied, n'importe où, dans les côtes, dans le crâne, contre la mâchoire, du moment que la douleur pouvait être ailleurs qu'au cœur. Mais il n'était pas là, le grand. Je l'ai attendu, parmi les tombes, dans cette atmosphère paisible, j'ai laissé le temps défiler tout autour de ce minuscule endroit figé par les années.
En ces quelques heures d'attente, je n'ai eu droit qu'au vide.

J'aurais voulu l'attendre, encore longtemps : la journée toute entière, s'il le fallait. Mais le rire de Novalee est trop fort aujourd'hui, trop réel. Il brise le vent, se perd dans le brouillard matinal. Ses yeux bleus se perdent presque dans les miens, j'en suis persuadé. C'est à cause d'elle, la morte, que mon corps parvient à se relever difficilement pour courir jusqu'à elle. La petite recule, de son corps cramé. Et ça la fait rire, de me voir si faible, si pathétique. Ma peau se recouvre d'une fine pellicule moite de sueur, ça sort par tous les pores, c'est dégueulasse, réel. L'horizon est infini, le fantôme le découvre, finit même par s'y perdre. Elle est si loin, Novalee, que mes yeux plissés ne parviennent même plus à la voir. Un gémissement brusque ma gorge. Non pas pour sa disparition, là, de l'autre côté de la mer. Non. Pour une silhouette, pendue à la falaise comme un pantin. Une onde électrique traverse ma colonne vertébrale. Je sens mes forces me quitter, ma vue se brouiller, sous le coup de la peur peut-être. C'est peut-être une nouvelle folie, la dernière, inventée par mon cerveau détruit. Je l'attends depuis peut-être trop longtemps. À un tel point que mes pensées en viennent à se l'imaginer, lui, Cerbère.

« Cerbère ? » Ma voix est basse, peut-être trop. Mais non, son écho résonne contre les roches, je peux l'entendre, se briser de façon mélancolique sur la mer qui l'engloutie. L'idée me traverse, de lui demander comment est-il arrivé ici mais elle ne quitte pas mes lèvres. C'est tellement évident au fond. Cerbère ne reste pas sans cesse sur ce banc où nous parlons, non, son monde à lui aussi, est bien plus vaste que quelque planches soutenues par des morceaux de férailles. Le rebord de la falaise m'appelle, et les vagues, tout en bas, qui frappent violemment sur la terre me donnent envie de les rejoindre. Peut-être même laisser tomber Cerbère serait une solution. Sauter tous les deux, s'écraser. Nouvelles pensées suicidaires, là, au milieu du chaos, de cette situation critique. Le temps s'allonge tandis que mon corps, faible et agonisant se penche vers le vide. La panique fuse, en même temps que les idées futiles. La bouche entrouverte, je le fixe, de mes grands yeux bleus, toujours aussi rouges et défoncés par le poison que j'ingurgite. Commotion cérébrale, la vie de Cerbère m'échappe soudainement, lui, que je voyais jusqu'ici invincible. Au dessus des autres. La mort, elle ne fait que l'effleurer. Elle glisse sur lui, comme sur du plastique. Quelle pensée naïve et égoïste.

Et enfin, mes ongles s'enfoncent dans la roche, mes genoux rencontrent le sol, mon torse se fout du vide. De toute façon, ma main est déjà tendue vers Cerbère, mes phalanges brûlées demandent les siennes. « Attrape ma main. » Légers tremblements, mon cœur semble battre entre mes paupières, il pourrait s'y évader et tomber en même temps que l'homme. Mais je le retiens encore prisonnier là, de mon regard suppliant, à lui demander, de par mes pupilles de ne pas réfléchir et pendre sa vie à la mienne. Tant pis si nous nous échouons tous les deux, je suis son dernier espoir. La dernière source de vie contre la falaise vide et glacée par cette matinée brumeuse. Mon corps déjà crispé à l'extrême, ne demande plus qu'à user ses forces jusqu'à la dernière goutte pour tenter de remettre les pieds de Cerbère là où ils se doivent d'être : sur terre.
Lui, la force. Moi, la faiblesse. Je veux l'aider mais je m'en sens incapable.
Tout ne tient qu'à un fil, toujours. Triste bataille qu'est la vie.
Revenir en haut Aller en bas
Cerbère du Maurier
Cerbère du Maurier

ATTENTION CHIEN MÉCHANT
alors, ô ma beauté! dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j'ai gardé la forme et l'essence divine de mes amours décomposés !

♒ messages : 331
♒ Age : 28


Feuille de personnage
♒ âge: on ne le sait pas réellement, certains lui donne la trentaine et d'autres à peine vingt ans.
♒ profession : fossoyeur, croque-mort, gardien du cimetière, fournisseur de poison, de corde aux noeuds coulants et tout autre objets contondants pour vous faire rejoindre les morts.
♒ le choix du coeur: enterré quelque part sous une tombe sûrement


Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Empty
MessageSujet: Re: Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)   Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Icon_minitimeDim 29 Sep - 11:05


le début de la fin
(BAUDELAIRE) ▽ Dans une terre grasse et pleine d'escargots Je veux creuser moi-même une fosse profonde, Où je puisse à loisir étaler mes vieux os Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde. 
T’as le souffle de la mer en pleine gueule. Pour un peu que t’aurais du mal à ouvrir les yeux. T’es à contre courant, toujours dans le mauvais sens. Peut-être qu’un jour, à force de vieillir, au lieu de mourir, tu finiras par vivre. On appellera ça l’ironie du sort, le ridicule du destin. Tu n’avais qu’à être comme les autres, ces choses qui vivent, qui dansent et sourient. Ceux qui vivent dans l’ennuyante normalité. Ceux qui n’entassent pas cadavres sur cadavres dans du bois puis dans la terre.
Ceux qui sont tellement rongés par la crasse, la folie et l’obsession,
Qu’ils ne sont plus capables d’aimer.

Tu longes les falaises blanches, marron de boue et de saloperies, jaunes de moisi, d’algues parasites et de perfidie. T’es sûrement un peu trop près du bord. Mais tu ne connais plus la peur. Ces falaises sont devenues trop familières. Trop de minutes, d’heures perdues à les longer, sans but précis, tête enfumée dans tes cigarettes, esprit perdu au loin, dans l’océan, vers l’horizon. Tu connais la vue par cœur, tu aurais été artiste que tu aurais pu replacer chaque couleur. Tu aurais retracé chaque trait, chaque nuance sur du papier. Mais dans ce joli tableau, tu n’as pas prévu une cavité en plus, une certaine fragilité, un petit bout de falaise qui a rejoint la mer.
Ton pied qui se perd dedans,
Plus de pierres qui descendent.
Et au dessous de toi, le néant.

T’as les yeux qui s’écarquillent. Le cœur qui fond un bond dans la poitrine. Un battement qui saute. Un cri qui reste coincé. Ça aurait pu se terminer comme ça, sans que tu ne le voix venir, pas même le temps d’y repenser. Finir brisé par les vagues, empalé sur un rocher. Pantin désarticulé. Quelques fractions de seconde de doute, c’est trop et pas assez. T’arrives à te rattraper, d’une justesse non calculée. Tes mains s’agrippent au rebord, dans un dernier ressort.
Ça ressemble à une scène d’Hollywood,
L’homme qui pend, au bord de la falaise,
Le méchant qui marchera sur la main pour le faire tomber.

Tu le sens le néant sous tes pieds. Ton corps qui tangue au-dessus du vide. Les muscles de ton bras qui tirent. Tu sais que tu ne tiendras pas indéfiniment. Que fatalement, ta main finira par lâcher. Tu risques un coup d’œil vers la mer déchainée. Les vagues qui s’écrasent sur les rochers. Ce ne sera rien qu’un peu de cramoisi. Un rouge qui ne tiendra pas plus de quelques minutes. La mer effacera très vite la présence de ton corps disloqué. Et plus tard, bien plus tard, peut-être qu'en voguant au large, un pêcheur ou vieux loup de mer.
L'un d'eux retrouvera un membre au milieu de ses filets.
Peut-être même que ce sera Wolf, qui sait ?

Tu sens la fin approcher. Tes mains qui commencent à glisser. Tes bras qui vont lâcher. Et dans ces quelques secondes qui s'écoulent, tu prends peur. Toi qui depuis tout petit a côtoyé la Mort. T'as pensé l'apprivoiser, mais tu t'es bien trompé. En cet instant, tu es plus proche que jamais de ta chère et tendre. Tu peux sentir son souffle froid dans ta nuque. Le baiser éternel. Amante dangereuse, elle tape le rythme de ton cœur effréné. Oui bientôt, vous serez réunis à jamais dans une étreinte glacée. Tout le monde pourra penser que tu n'as eu que ce que tu méritais.
Aux funérailles, on n'entendra plus que Dorothée,
Blottie dans les bras de Loulou en train de pleurer.
Lâche susurre la silhouette encapuchonnée,
Parce que personne n'est là pour te sauver.

Personne sauf une tête qui vient de se découper dans le grisâtre du ciel. Les bouclettes sombres qui se dessinent. Oze. C’est un semblant d’espoir qui se fane. C’est ton prénom qui traverse ses lèvres. Et tu te dis que ton heure est venue. Parce qu’Oze, il va se laisser tomber, il va sauter. T’en es persuadé. Depuis le temps qu’il veut en finir, c’est l’occasion à saisir. Tu lui auras toi-même proposé. Plusieurs fois, sur ce banc où t’as aimé trainé. Des gens qui veulent crever, t’en as déjà rencontré, t’en as déjà aidé.
Ce n’est que maintenant que le sort a décidé de se retourner.
Et pourtant, sa main se tend à ta portée.

Il te dit d’attraper. Péniblement, tes phalanges rougies se détachent de la falaise pour se joindre à la sienne. Et de nouveau, pendant ces secondes infimes, tu te dis que ce n’est pas assez. Oze, il est trop frêle, pas assez musclé. Il ne parviendra jamais à te ramener. C’est plutôt lui qui va se faire entrainer. On retrouvera vos membres éparpillés sur les rochers, sans pouvoir vraiment les distinguer. Ça se termina en fait divers du journal local. Ce sera le sommet de votre pauvre existence.
Pourtant, contre toute attentes,
De tes toutes dernières forces,
De son maigre corps en guise d’ancre,
Tu parviens à remonter.

T’as le souffle court, la gorge sèche, le cœur qui menace d’exploser dans ta poitrine, mais t’es de retour parmi les pas encore morts. Tu prends le temps de te calmer. « Tu sais, j’croyais vraiment que t’allais sauter. » Tu ne dis pas merci, non. Terré dans ton monde pleins de tombeaux, t’en as oublié les conventions. Si on admet que tu les aies apprises un jour. « T’aurais pas souffert, avec la vitesse de la chute, les risque de percuter les parois, le choc t’aurait achevé sur le champ. » Toujours le même ton de scientifique froid. En vérité, tu ne le comprends pas. À sa place, tu aurais simplement attendu la chute pour la regarder.
Non assistance à personne en danger.
« Oze, pourquoi tu m’as sauvé ? »
Revenir en haut Aller en bas
http://perfide-albion.bb-fr.com/t29-sombre-merde http://ostiepoignardee.tumblr.com/
Oze Cyganik
Oze Cyganik

Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Tumblr_mphd8hCd041s1trpto1_r3_500
♒ messages : 86


Feuille de personnage
♒ âge: vingt trois ans.
♒ profession : légume.
♒ le choix du coeur: niel.


Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Empty
MessageSujet: Re: Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)   Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Icon_minitimeVen 11 Oct - 12:46

La mort s'élève, tout en bas, je peux la voir épouser la roche. La dame en noir s'agrippe aux pierres, ses doigts saignent. Elle gémie. Mes yeux s'écarquillent, la fixent, tout en bas. Malgré le vent et la douleur, la masse informe à l'odeur de souffre grimpe jusqu'à nous sans trop de difficultés. C'est la mort, après tout, et elle n'attend pas. Elle n'attendra certainement jamais avant de frapper. On peut facilement la comparer à un vautour qui se nourrit de tout. Un rien suffit à la faire jubiler. Ma mâchoire se serre nerveusement, comme pour me donner une force déjà morte. J'ai plus rien dans le bide si ce n'est un mélange médicamenteux et d'acide gastrique. Les papillons sont morts, les abdos fondus. Pourtant, idiot, mes doigts attrapent ceux de Cerbère, ils s'y attachent et manque de s'arracher sous son poids. Mon regard fixe une nouvelle fois le bas. La cape noire me sourit. Nargué par la mort en personne, mes pieds se plantent dans le sol trop dur. Mon corps se penche en arrière, brûle à ce simple effort. Une case de mon cerveau me répète une nouvelle fois que je me bats dans le vide. L'envie se liquéfie, doucement, entre mes doigts rougis par la volonté éphémère que j'ai pu lui offrir. Si mes lèvres n'étaient pas scellées, je lui dirais certainement, à Cerbère, que je ne suis pas un bon sauveur. Que même moi, je n'y crois pas, à ce foutu sauvetage. J'ai envie de hurler que la faucheuse s'approche, qu'il baisse les yeux et lui donne un coup de pied pour nous laisser cinq minutes de plus. Mais rien ne se passe, non, parce que contre toutes attentes, son corps retrouve la terre. Ses pieds rejoignent les miens dans une mélodie impossible.
J'ai l'impression d'entendre les os de la mort se craquer un peu plus bas et ça me fait sourire, pour une fois, oui. Un sourire adressé à l'échec de la mort. Même pas à notre propre victoire. Non, je n'en ai rien à faire, de mon exploit. Il ne vaut rien, même pas un applaudissement, même pas un merci. Parce que pendant tout ce temps je n'ai pensé qu'à une chose : nous lâcher.

Et maintenant j'ai juste mal partout. J'ai les muscles qui vomissent de l'acide, le cœur qui s'emballe tout seul. Les poumons semblent rejeter l'oxygène, eux aussi. Ils se sont noyés dans les vomissements de mon épuisement. « Tu sais, j’croyais vraiment que t’allais sauter. » Pour la première fois depuis son retour sur terre, mon regard rencontre le sien, un quart de seconde. J'ai jamais vraiment été fort avec les autres. Encore moins depuis la maladie. Les visages des autres, je les fuis, je les dissimule. Ils inspirent souvent la pitié. Celui de Cerbère ne sera jamais comme ça. Il s'en fout, lui, que je crève ou non. Ma vie ne vaut rien et ça aussi, il le sait. Il sait même beaucoup trop de choses sur mes pensées sombres. C'est certainement parce que son âme est aussi dégueulasse que celles-ci. Ouais, ce doit être quelque chose comme ça. Une confiance débile accordée à une facette de la mort, comme pour s'y habituer un peu. Sa voix sombre et pourtant rassurante continue de résonner dans le vent. J'ai pris l'habitude, au fond, d'entendre ses théories sur la douleur d'un suicide. « T’aurais pas souffert, avec la vitesse de la chute, les risque de percuter les parois, le choc t’aurait achevé sur le champ. » J'hausse les épaules, ferme les yeux. J'imagine la chute, j'essaie de ressentir ce manque de douleur mais rien ne me vient. Le corps toujours assit par terre, je l'écoute sans le couper. Saisis par ses mots morbides jusqu'à la question inattendue. « Oze, pourquoi tu m’as sauvé ? » Un soupir quitte mes lèvres, à la recherche d'une réponse. D'une origine à mes gestes idiots.

Tout doucement, ça se dessine dans mes pensées. La toile vierge prend des couleurs. Fin non, pas des couleurs, juste des formes grises et blanches. Parce que la couleur, ça fait bien longtemps qu'elle est morte, que la mer s'est chargée de la laver. « J'avais plus de raisons de te ramener sur terre que de te laisser tomber. » Y a encore de la fatigue dans ma voix, c'est ce qui la rend si détachée et ailleurs, comme un vieil écho venu de nulle part. D'une terre dont tout le monde se fiche. Mais je continue, malgré le manque de force. « T'avais pas envie de t'écraser tout en bas sinon tu te serais pas agrippé à la vie. Je suis pas comme toi, Cerbère, j'ai une conscience, je crois. Je ne me donne pas le droit de mort sur quelqu'un. Du moins, quand il n'en a pas envie. Tu peux appeler ça comme tu veux : un manque de courage, un cœur trop grand, c'est sans importance. » ça pourrait ressembler à un reproche mais ce n'en est pas un, non, juste une pensée donnée. J'ai jamais eu envie de jouer un rôle avec lui. Alors, les paroles, elles viennent, je ne les lui pré mâche pas, non, je les lui offre brutes et sales. Mon corps usé se relève difficilement, craque dans tous les sens, j'ai l'impression d'être un vieux plancher. Mon regard revient vers lui, lui accorde un sourire désespéré. Il n'a rien de beau, ce mouvement de lèvres. « Puis surtout, j'avais envie de te voir. Ça valait pas le coup que je te laisse tomber tout en bas alors que je te cherche depuis le lever du soleil. » Mes yeux bleus se baissent, rencontrent mes jambes de coton. La vérité c'est que je me sens incapable de marcher. L'aider m'a pris un peu plus de ma vie trop rare. « Mais si t'as pas eu ta dose de morbide, tu peux toujours me pousser, tu sais. » La dernière phrase est jetée dans l'air en guise d'un bonjour. Un peu comme à notre première rencontre, sur ce banc.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Empty
MessageSujet: Re: Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)   Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Living is what scares me. Dying is easy. (cerbère)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» le sentier du condamné (cerbère)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
♒ PERFIDE ALBION :: ♒ perdu en pleine mer :: ♒ archives :: V1 :: sujets-