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 piper sit thee down and write in a book that all may read. (rivka)

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Némo Chenoa
Némo Chenoa

un beau matin, chez un peuple fort doux, un homme et une femme superbes criaient sur la place publique : "mes amis, je veux qu'elle soit reine !" "je veux être reine !" elle riait et tremblait. il parlait aux amis de révélation, d'épreuve terminée. ils se pâmaient l'un contre l'autre. en effet ils furent rois toute une matinée où les tentures carminées se relevèrent sur les maisons, et tout l'après-midi, où ils s'avancèrent du côté des jardins de palmes.

piper sit thee down and write in a book that all may read. (rivka) 86083115051071900736445227902062445830n
♒ messages : 72
♒ Age : 26


Feuille de personnage
♒ âge: trente ans déjà que les nuages te voient grandir et t’épanouir, et pourtant c’est la trace de ce nombre vertigineux d’années – plus ou moins – vécues qui trouble cruellement ton esprit.
♒ profession : explorateur idéaliste à temps plein.
♒ le choix du coeur:


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MessageSujet: piper sit thee down and write in a book that all may read. (rivka)   piper sit thee down and write in a book that all may read. (rivka) Icon_minitimeLun 18 Nov - 19:52

Ce soir c’est nuit noire. Ou presque. C’est que la lune brille par son absence. Y a juste les nuages, leurs variations douces et complexes entre gris clair, gris perle, gris taupe, et gris tourterelle qui sont là pour rompre la régularité placide du cosmos. En plus, grâce au vent les nuages il perdent pas de temps pour couler lascivement le long de leurs semblables, c’est fluide, comme un courant céleste sur plusieurs lignes, on dirait une rivière brumeuse. Et y a pas qu’en levant la tête que cette nuit te charme. Face à toi, la mer aussi, elle parle. Elle hurle même. Et quand elle se mêle aux radieuses lamentations du vent, ça offre un chant éclatant, un peu criard mais soutenu avec une telle splendeur que tu fais partie du peu qui l’écouteraient tout au long de la nuit. La mer, tu es son ami. Tu l’admires, tu envies sa liberté, sa puissance. Son élégance sauvage. Mais elle est d’une telle majesté, d’une telle puissance que tu serais d’un orgueil démesuré en clamant, que la mer, elle aussi, est ton amie.

Et quand ton regard caresse l’écume qui se jette sur le sable brun pour y mourir dans une douce impétuosité, maintenant, tous les jours, tous les soirs et de plus en plus souvent, tu te dis que là, sous tes yeux, c’est comme le sang et le cœur de Rivka qui fondent, s’éteignent près de tes pieds, parce que si t’étais jamais allé à l’école, si t’étais pas au courant que c’était impossible, tu aurais été persuadé que dans les veines de Rivka c’était pas du sang, des globules rouges et blanc qui coulaient, mais bien de l’eau de mer, perpétuelle et impérissable, de fines gouttes salées qui se volatilisent sur le bout des lèvres, si dans ses veines ça avait bien été de l’eau de mer tu aurais bien voulu la goûter, rien que pour en sentir le goût fulgurant et quelque peu âpre de l’océan, le goût de sa vie, sa vie démesurément vaste et lointaine, cette vie que tu scrutes avec une timide et infinie curiosité dans ses yeux, dans son regard perdu mais insolent, cette insolence, elle te paraît farouche et presque sauvage, mais d’une sauvagerie douce, bleutée, légère, parce que quand tu la vois Rivka tu sais qu’elle est indomptable, elle est libre et on peut pas l’apprivoiser, ou du moins à ta connaissance c’est elle qui a réussi à apprivoiser l’océan, la seule, celle a qui la mer appartient.

Des soirs qu’elle te la raconte la mer, depuis qu’elle t’a remarqué et interpellé, toi qui lui tournais autour, visiblement hésitant, avec l’air vaguement mais sincèrement fasciné, des soirs que ses mots astraux et terriens, ses mots du vent et ses mots de l’eau, tu les réécris patiemment dans ton esprit d’une plume indigo, d’une plume embuée par la force de ses phrases, des soirs que ses souvenirs deviennent tiens, comme si elle t’offrait une vie que tu n’avais jamais vécue, une vie que tu commences à avoir l’impression de lui voler, parce que sa mémoire a commencé à devenir tes rêves et tes songes, et ça c’est franchement pas terrible, parce qu’elle, elle te plonge dans une douce hallucination que toi tu parviendrais jamais à égaler dans son esprit à elle, parce que des histoires t’en as pas. Né à Paris. A déménagé à Douvres il y a quelques temps. Fin de l’unique chapitre. Passionnant. Et puis, tu as trouvé une idée pour avoir une chance de parvenir à lui rendre la pareille. Pour avoir une chance de l’éblouir d’une ampleur analogue à la lumière qu’elle, elle projette dans ton esprit terne. Et c’est pour ça que t’es là ce soir, les yeux dansant entre le ciel et l’horizon, à attendre que son ombre – probablement floue et informe à cause de l’absence de la lune – se dessine dans ton dos ou à côté de toi, parce que ce soir tu vas la rémunérer en mots, toi aussi, pour tous ces rêves dont elle te fait cadeau.

Et quand il te semble que le vent t’apporte le bruissement feutré de quelques pas sur le sable derrière toi, tu te retournes, et c’est sa silhouette brunie par la nuit qui parvient à t’arracher un sourire enjoué rien qu’en se profilant à une vingtaine de mètre de toi. Alors, tu te lèves et t’avances vers elle sans parvenir à effacer cette expression joviale – et stupide, t’as bien l’impression – ni ce pétillement explicite dans ton regard toujours quelque peu embarrassé par ce manque d’intérêt que tu dois présenter à ses yeux, elle qui a tant vu. Face à elle, tu oublies toute forme de politesses superflues – tu sais que ton comportement exprime très bien ton respect pour elle, pas besoin de s’embarrasser de manières futiles – et sans même la saluer, tu lui fais part de la raison pour laquelle ce soir, tu avais vraiment envie de la voir. « Je me disais, l’autre jour, que si une certaine partie de tes souvenirs se trouve scellée dans mon esprit, il faudrait bien que je trouve un moyen de marquer le tien aussi grâce à quelques histoires. Non ? » Haussement d’épaule incertain, moue peu convaincue. « Si ça t’intéresse, bien sûr. Parce que, si on compare d’un coup d’œil mon passé est chiant à mourir comparé au tiens. Sauf que je pense savoir ce qu’il y a de plus intense dans ma vie. Ce qui pourrait peut-être te passionner comme toi tu me passionnes. » Peut-être.
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