La démarche un peu nonchalante, le sourire scotché aux lèvres,  une casquette vissée au crâne, à croire qu’il ne vieillit jamais vraiment. L’adolescent éternel, un peu taré avec ses idées un peu débiles, jamais bien bonnes, jamais bien mauvaises. Ça ne fait de mal à personne, après tout, pas vrai ? Sauter du toit sur un tas de neige, ça fait de mal à personne sinon à son poignet brisé, non ? On lui pardonne ses écarts. Il est jeune, après tout. Il essaie d’impressionner, après tout, ses camarades plus vieux, c’est tout. Il apprend la vie à sa façon; comme les jeunes le font. Surtout maintenant qu’il est laissé à lui-même. Personne pour vraiment lui montrer le droit chemin. Oh, y’a bien son père, oui, mais on peut pas vraiment compter sur lui. Noodle, il peut pas vraiment compter sur personne, maintenant, en fait.
Peut-être sur Fel et Paul et Ted. Il aimerait bien en tout cas. Il essaie de leur mettre plein les yeux avec ses idées un peu timbrées et ses coups plein de connerie: capturer un goéland, par exemple, c’est bien joli et bien drôle, mais une fois que tu l’as, le foutu goéland, tu fais quoi avec ?
Il ne réfléchis pas vraiment, en fait, en tout cas jamais bien plus loin que le plaisir immédiat. Sans conséquence, à son avis. Mais au moins, il s’en sort et malgré les petits bobos, il est pas bien méchant, ni tellement menaçant. Il voudrait que Fel l’apprécie vraiment, que Ted se confie un peu à lui et que Paul lui prête sa console, aussi. Il veut des amis. Il veut rire, sourire, aimer et c’est tout.

Sa mère l’a entrainé à parlé français. Un bon français pointu, celui de chez elle alors il a un peu un accent qui détonne. On s’en moque un peu et il s’en fout un peu aussi. Ça l’amuse et s’imagine que ça fait son charme. C’est pas totalement faux, non plus, mais c’est vraiment sa façon d’être sans gène et totalement à l’aise constamment qui le rend tellement charismatique...
Pourtant, il détonne. Il sort du lot. Il est plus jeune, un peu freluquet et on le prendrait bien pour un homosexuel si il avait un tant soit peu le sens du style. Ses vêtements sont toujours un peu trop grands sur lui, comme si il se cachait. C’est un peu ce qu’il fait, en fait. Toujours en manche longue sauf quand il fait très chaud, sa peau ne bronze pas vraiment, alors il est un peu pâlichon.
Il a ce regard perçant, pourtant, ce charme dans l’iris et les traits de son visage. Il n’a rien de féminin et tout d’arrogant et provocant. Noodle, il lance un défi au monde d’un regard...
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