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 les ailes du désespoir. (aristée)

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Oze Cyganik
Oze Cyganik

les ailes du désespoir. (aristée) Tumblr_mphd8hCd041s1trpto1_r3_500
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MessageSujet: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeSam 13 Juil - 20:06

Elles s'échouent, d'une caresse glacée et infinie. Les vagues s'écrasent sur le sable, contre les roches. Elles laissent leur écume sur le sol, comme si le monde leur appartenait. Et la lune. La lune au dessus de la mer qui bouge sans cesse, de ses courants d'eau glacés. L'astre brille, comme il n'a jamais brillé depuis des jours. Son reflet mélancolique se perd sur l'horizon humide, se sentant ainsi obligé de pleurer sa propre agonie. Ce soir, Douvres offre un paysage mélancolique, presque poétique. À moins que ce ne soit mon esprit, lui, perdu, dans les méandres de son propre désespoir. Il réalise petit à petit comme la vie peut être difficile.
Comme les gens préfèrent se saigner. C'est tellement plus simple que de s'aimer.

Au milieu de cette vision morte et nocturne, mon corps frêle s'approche de la mer. Il est nu. Pas un seul vêtement recouvre cette peau brûlée par la chimio. Même pas un slip. Retour à l'état sauvage. On pourrait presque penser à un spectre. Si celui-ci n'était pas possédé par un frisson insupportable alors oui, on pourrait le penser aussi vide que l'obscurité.
Dans ma tête résonne le mouvement de l'eau, il semble pouvoir masquer le bruit incessant de ma boîte crânienne. La mer est belle. La mer qui me murmure de l'approcher. Comme ça, d'un pas lent, sans hésiter. Elle me lavera de tous désespoirs. De chaque couleur trop sombre de ma vie. Lorsque je fixe l'horizon, je peux le voir, ce peintre. Son visage est aussi pâle que la lune. Il me tend ses bras en me promettant qu'une fois avec lui tout ira mieux. Lui, de l'autre côté de la mer. Je peux déjà sentir son étreinte se refermer contre mon corps. Sensation de bien être éphémère. Il faut que je le rejoigne, à la simple force de mes bras, là bas, de l'autre côté du monde.
Une vie en parallèle peut-être. Vous savez, cette chose dont tout le monde rêve et dont le nom m'échappe. Mais si, c'est facile. Un truc que les gamins connaissent au moins une fois dans leur vie. C'est avec le temps qu'on finit par le perdre. Des mots s'embourbent au creux de mes lèvres. Idiot.
Et enfin l'illumination : bonheur.
Rien qu'un peu de nage pour le rencontrer, ce fameux dit bonneur.

Un sourire se dessine sur mes lèvres, faible, naïf. Il se perd rapidement dans un courant d'air. La morsure de l'eau sur mes pieds est à peine supportable. La mer est glacée. La mer est agitée. Même dans cet état de colère, elle en reste moins effrayante. Pour oublier que mon épiderme change de couleur au fil des secondes, j'énumère dans ma tête les raisons qui me poussent à plonger.
J'en trouve machinalement quatre.
Quatre bonnes raisons de me perdre dans cette immensité.
Un, le deuil. L'absence de Novalee et cette incapacité à ne pas savoir tourner la page. Convoiter un rêve mort. Il n'y a plus de larmes à verser. Je l'ai déjà trop pleuré. Plus de mots à exprimer, tout a été dit. Avant ou après sa mort. Novalee, toujours avec moi dans cette vie pour laquelle je me bats même si au final, je ne vis plus.
Deux, le cancer. Cette façon presque naïve de continuer à vivre alors que le corps ne suit plus. Cet acharnement pathétique à vouloir combattre une seconde fois cette saloperie. Reste à savoir si l'espoir brille encore.
Une vague s'écrase contre mes genoux.
Trois, Aristée et cette haine que j'éprouve pour lui. Je ne suis pas quelqu'un de haineux, c'en est presque effrayant.
La mer caresse à présent ma taille. Impétueux, j'avance encore, presque indestructible.
Quatre, la perte. Et même si je parviens, par le plus grand des miracles à m'en sortir, il ne me reste plus personne. Ni parents, ni amis, ni sœur. Absolument rien ni personne si ce n'est ma propre solitude.
Mon cœur s'emballe lorsque mes pieds quittent le sol. Mon corps est si tendu et arqué par la colère que je ne ressens plus rien.

Contre toute attente, des larmes remplissent mes yeux, rendent ma vue floue. Ce n'est pas grave, parce que même floue, la mer est infinie. Je pouvais bien m'éteindre là, au milieu de nulle part que personne n'en saurait jamais rien. Je suis de ces ombres que l'on croise sans y porter d'importance. Quitte à mourir, autant y choisir l'un des plus tendres échappatoires.
La mer. C'est presque joli comme façon de partir.
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeVen 19 Juil - 20:51

Les genoux repliés contre ta poitrine, tu les regardes. Ces hommes. Ces femmes. Ces personnes qui semblent se fondre dans la conformité avec une facilité déconcertante. Tu les méprises. Tu les méprises tant. Pourtant tu es comme eux. Ou du moins, tu feins de l’être. Tu joues. Constamment. Ta vie est une scène de théâtre et tu es le comédien. Mais tu peines parfois à discerner le jeu de la réalité. Et tu te perds. Tu te perds dans les méandres de ta réalité.

Tu ne sais pas bien pourquoi tu es là. Les gens s’amusent autours de toi, mais tu n’as pas l’esprit à ça. Silencieusement, tu portes ta cigarette à tes lèvres en regardant le brasier incandescent du feu de camp bruler à deux mètres de toi. Le feu. Encore le feu. Il vient te rappeler ce que tu as fait. Ce que tu lui as fait. Ce que tu leur as fait. Pourtant, malgré les vies que tu as prises. Malgré la douleur que tu as provoquée. Tu es là. Bien vivant. Au beau milieu d’une fête de jeunes à moitiés bourrés et défoncés. Tu laisses échapper un petit rire nerveux en recrachant la fumée vers le ciel étoilé. Une fille te parle depuis dix minutes. Elle tente d’attirer ton attention. Putain de conne. Tu la détestes. Sa façon de te regarder. De vouloir ouvrir ses cuisses de putain. T’aurais presque envie de la baiser puis de lui cracher à la gueule toute sa médiocrité. T’es en colère. Contre la vie. Contre la mort. Contre ce monde à la ramasse qui mériterait de bruler sous les flammes rédemptrices. Dans un soupire, tu finis par craquer. Tu voulais pas. T’avais pas vraiment envie d’être méchant. Mais t’en avais déjà marre de l’entendre, voilà qu’elle se met à te toucher. Te masser pour te détendre soit disant. Mais ta gueule. Ta gueule. « Putain mais lâche moi ! Va faire la pute ailleurs un peu. J’suis sûr qu’il y a plein de mecs qui seraient bien content de pouvoir passer entre tes cuisses écartées. » Et sous ses yeux écarquillés, tu te lèves sans lui accorder un regard. La clope au bec, tu t’éloignes des festivités. T’as besoin de respirer un peu. De laisser toute la superficialité de cette foutue fête de côté.

Le silence finit par s’installer. Tu es loin maintenant. Assez loin pour que la musique agressante termine par être totalement inaudible. Seule le bruit de la mer se fait encore entendre. Doux et mélodieux. Tu fermes un instant les yeux, recrachant une dernière fois la fumée de tes poumons. Tu sens la liberté s’insinuer au plus profond de toi. Et tu souris. Tu sens le vent balayer tes cheveux et ton torse nu. C’est tellement bon. Tellement bon.

Tu as toujours aimé la mer. Elle est ton berceau. Ta nourrice. Elle a toujours été là. Tout comme les falaises. Tout comme cette ville en entière. Mais c’est la mer que tu préfères. A la fois douce et impétueuse. Rebelle et calme. Elle est ce double jeu content. Elle est toi. Perdu entre brise et tempête. D’un geste habitué, tu écrases ta cigarette dans la petite boite que tu gardes spécialement pour ça avant de te diriger vers l’eau. Tu frissonnes à son contact. C’est frais. Ça fait du bien. Sans ouvrir les lèvres, tu continues à marcher, les pieds dans l’eau. Tu continues jusqu’à apercevoir une ombre. Une forme. La forme d’un corps debout face à la mer immobile. Tu t’approches. Tu t’approches jusqu’à discerner les formes d’un homme. Tu aurais pu être en colère contre celui qui trouble ton instant de calme. Mais non. Étrangement, sa présence ne te dérange pas. Il semble … perdu. Fixant la mer sans un mot. Sans un geste. Pendant un instant, tu penses à Niel. Mais non. Tu sais pertinemment ou il est. Puis, sous un éclat de lune, tu le reconnais. Tu es relativement proche maintenant. Trop pour reculer. Il faut avancer maintenant. Faire face. Oze. Tu restes un moment immobile à le fixer. Tu lui as tout pris. Tu voulais pas. Mais c’est un fait. Il te faut bien une minute pour te décider de nouveau à avancer. A faire face. Alors, d’une voix incertaine, tu finis par souffler son prénom « … Oze … » Seul deux mètres vous séparent désormais. Et tu es là. Comme un con. Tu ne sais pas quoi dire en fait. C’est stupide. Mais, que pourrais-tu dire après tout ? Je suis désolé ? Tellement insuffisant. Alors, stupidement, tu finis par lâcher « … Qu’est-ce que tu fais là … ? »
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeMar 23 Juil - 21:13

C'est un peu comme une envie de mourir. Mais pas de façon violente, comme une balle dans le crâne ou le saut d'une falaise. Non, c'est rien de tout ça. Seulement une disparition, dans la mer. Et rien d'autre. Une sorte de gros ras le bol. Un besoin d’émietter son cœur et le donner à manger aux poissons. Au fond de l'eau, il cessera enfin de battre à en avoir mal. D'un coup de jambe dans le vide, ma tête remonte à la surface. C'est à ce moment là qu'une brise légère caresse mes épaules nues dans un frisson insupportable. Celui qui vous rappelle, que, quoi que vous puissiez faire, vous restez un Homme à part entière. Un être abject et égoïste.
Un monstre.

Mes yeux noyés de larmes se posent une dernière fois sur le sable. Il semble si lointain et pourtant si proche à la fois. Cela doit faire cinq minutes à peine que je suis ici, perdu dans un courant d'eau glacé. Pas plus. Et c'est sur cette parcelle de terre que je peux croiser la silhouette d'un homme. Le son de sa voix me fait relever un sourcil. « … Oze … » Non. Non. Ce timbre, je le reconnais. Il ne m'a même jamais quitté ces dernières semaines malgré mon envie de tout oublier. Aristée reste gravé sur ma peau. Incrusté dans mon âme étouffée. Et là, entendre soudainement mon prénom quitter ses lèvres ne fait qu'accentuer mon envie de mourir. Mon regard quitte le sien pour désigner le large. Je donnerais tellement pour ne plus être ce que je suis. Mais simplement un poisson. Un petit être écaillé qui peut se perdre où bon lui semble. Ne jamais revenir ici. Ne plus jamais me souvenir.
Oui, c'est cela dont j'ai besoin.
Oublier.

« … Qu’est-ce que tu fais là … ? » Cette question a presque le don de me faire rire. Comment lui expliquer ? Comment lui dire ? Rien ne quitte mes lèvres. Mon corps, possédé par la haine ne parvient plus à extérioriser quoi que ce soit. Je suis à deux doigts d'imploser. A deux fichus doigts de quitter la mer pour frapper Aristée. Mais c'est pas la solution. Ça n'a jamais été la solution à quoi que ce soit. La violence ne ramènera pas Novalee. Les larmes ne nous aideront pas à retourner en arrière. Il faut faire avec. Accepter et encaisser, quel qu'en soit le prix. Même si ça fait mal au point de vouloir en mourir. Novalee est morte, et puis c'est tout. Cette pensée me pousse à plonger dans l'eau. La morsure de celle-ci est si glacée qu'elle me paraît brûlante. Agréable au point d'emporter avec elle le surplus de colère.

Mes poumons, brûlés par l'eau trop froide parviennent tout de même à aspirer une bouffée d'oxygène. Et à nouveau, mes pupilles sombres se plantent sur l'homme. Pris d'un élan de mélancolie, une larme coule sur mon visage, discrète, même la lune ne parvient pas à l'éclairer. « Regarde, la mer.» Mes mains s'enfoncent dans l'eau, caressent le liquide trop froid et agité. « Elle s'en fout de savoir ce que j'ai sur le cœur. Elle ne me veut pas de mal. La mer, elle est magnifique, et elle s'en fiche de savoir comment je vais. Elle me voit pas comme un désespéré. Elle voit même pas que j'ai les yeux trop rouges, que j'ai maigris et que j'suis malade. Elle s'en fiche, pourvu que je la laisse m'emporter. » Mes paroles n'ont pas vraiment de sens. Elles ressemblent un peu à l'un de ces poètes avec la corde autour du cou.
Pitoyablement désespéré.

Ma gorge nouée parvient enfin à se détendre, légèrement. Mon cerveau évite les pensées Novalienne. Il ne pense qu'à la mer. Qu'à cette envie de me noyer dans cet étendu. Pourtant, le simple fait de voir Aristée à quelques mètres de moi laisse renaître une rage jusqu'ici perdue dans ma souffrance. Ma main se pose sur mon torse. Une grimace se dessine sur mon visage à cette simple caresse. Les brûlures causées par le traitement sont d'une laideur effrayante. Ce doit être pour ça, d'ailleurs, que je ne quitte pas la mer. Pour ne surtout pas les dévoiler. Ni à Aristée, ni à qui que ce soit d'autres. Dans un ultime élan de rage, ma voix s'élève, une nouvelle fois. « Sinon, ça t'arrive jamais de commencer une conversation par un bonjour ? » Comme si un simple mot avait sont importance. Comme si.
C'est un peu une façon comme une autre de lui demander la faveur de me laisser mourir ici sans se retourner. Novalee n'est plus très loin.
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeSam 31 Aoû - 7:56

Tu le regardes. Lui. Une âme égarée parmi tant d’autre. Et pourtant. C’est cette âme-là qui te prend le cœur. Qui te le tord jusqu’à ce qu’il ne puisse plus battre. T’as mal. Si mal. Tu as envie de lui crier que tu ne voulais pas. Que c’était la dernière chose que tu voulais faire. Mais rien ne sort. Tu peux pas. T’y arrives pas. T’arrives à rien de toute façon. T’es qu’un petit con. Trop stupide pour assumer ses actes. Ses actes, ses sentiments, ses paroles. Trop stupide pour s’avouer qu’il n’a jamais aimé Novalee comme il l’aurait dû. Que c’était lui qui hantait ses pensées. Sans cesse. Bordel. Et il est là devant toi. L’âme détruite par tes actes. Le cœur sans vie.  « Regarde, la mer.» Tu la regardes la mer. Oh oui tu la regardes. Tu te perds dans la noirceur de ses eaux. Et même si tu l’oublies, l’eau froide vient te le rappeler en s’insinuant contre ton corps gelé. Tu as froid. Si froid. Ton cœur est glacé. Glacé à jamais. Tu as trop peur pour le réchauffer. Tu as peur de te prendre tous ces sentiments en pleine gueule. La douleur serait trop grande. Alors tu le laisses. Comme ça. Gelé pour ne pas souffrir. Pour ne pas souffrir encore plus. . « Elle s'en fout de savoir ce que j'ai sur le cœur. Elle ne me veut pas de mal. La mer, elle est magnifique, et elle s'en fiche de savoir comment je vais. Elle me voit pas comme un désespéré. Elle voit même pas que j'ai les yeux trop rouges, que j'ai maigris et que j'suis malade. Elle s'en fiche, pourvu que je la laisse m'emporter. » Tu l’écoutes. Tu l’écoutes et tu sens ton cœur se tordre. Comme quoi. Il est toujours là. Tu en doute parfois. Quand tu te rappelles ce que tu as fait. Tu en doute.
 
Un frisson te parcourt entièrement. Et tu t’approches. Juste un peu plus. Assez pour immerger ton bas ventre. Tu ne sais pas quoi dire. Qu’est-ce qu’on dit dans ces moments-là ? Hein ? Alors, doucement, alors que tu sens les larmes te monter aux yeux, tu souffles, comme dans un murmure « … pardon … ». Tu as peur. Si peur de sa réaction. Lui qui compte tellement. Toujours aussi faiblement, tu ajoutes « … je… je voulais pas … je voulais pas ça… » Ces mots. Ils ne sont pas vraiment pour lui. Ils sont pour l’univers. Ils sont pour le vent. Qu’ils les emportent. Un peu plus loin. Qu’il les dévoile. Pour que tout le monde sache. Tu voulais pas ça. « Oze ... » Ta main se lève vers lui. Lui, toujours dos à toi. Pourtant, il est si beau. Mais ta main ne le touche pas. Elle s’arrête en chemin. Tu ne voudrais pas toi. Si t’étais lui. Tu ne voudrais même pas te voir. « putain… ». Tes fermes les yeux un instant. Tu te laisses guider par tes souvenirs. Ces moments passés à quatre. Nova, lui, Niel et toi. C’était beau. Tellement beau. Tu aurais voulu que ça dur toute la vie. Une éternité pour s’aimer. Parce que tu les aimais. Ces trois-là. Comme personne d’autre. Chacun d’une façon différente. Mais tu les aimais.
 
« Sinon, ça t'arrive jamais de commencer une conversation par un bonjour ? » La haine dans sa voix te chavire. Mais à quoi tu t’attendais Ari ? Tu as tué sa sœur. Sa petite sœur. A quoi tu t’attendais ?  « Je… si… » Mais tu n’ajoutes rien. Ce n’est pas vraiment ce qu’il cherche de toute façon. Comme si un bonjour pouvait lui importer après tout ça. Tu devrais te taire. Te taire et partir. Mais au lieu de ça, tu surprends une phrase à s’échapper de tes lèvres. « … tu vas attraper froid ... » Tu ne sais même pas pourquoi tu as dit ça. Tu n’y as pas réfléchi. C’est sorti. C’est tout. Et encore une fois, c’est pas ton cerveau qui réfléchit. Tu agis. Tu agis comme un con. Alors, doucement, tu attrapes sa main et tu l’attires vers toi. Comme tu as pu le faire. Avant. Lorsque, parfois, certains gestes se faisaient plus tendres qu’ils auraient dû. Lorsque sa main venait caresser ta peau. Un peu trop doucement. Un peu trop tendrement. Et ton cœur. Ton cœur battait trop vite. « …viens oze … » Viens avec moi. Je t’en prie. Ne te perds dans le froid de l’océan. Pas toi. Je t’en supplie. Survie. Démonte-moi si tu veux. Mais ne meurt pas. Ne meurt pas. Je n’y arriverais pas sinon. Je n’y arriverais plus.
 
C’est trop fatiguant. De vivre avec tout ça. De survivre. C’est trop fatiguant. Parfois, tu voudrais juste te laisser aller. Plus de jeu. Plus de faux semblant. Juste la vérité. Juste la douce vérité de la mort. Une mort amer. Finalement, ce n’était pas une si mauvaise idée Oze. Laissons-nous partir. Laissons la mer nous prendre. C’est si facile …
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeLun 2 Sep - 18:20

La douleur qui revient, qui sourit, qui se mélange à colère. Donnez moi l'anesthésie contre elles, contre ça, contre Aristée. Laissez moi revivre, d'une façon meilleure, plus délicate. Un peu moins brute et dégueulasse. Même avec la mer, mes mains sont sales d'un massacre sentimental. Les plaies sont trop nombreuses, à présent, pour être nettoyées par du coton. C'est un point de non retour, une torture psychique insupportable. « … pardon … » Ce pardon, cet horrible pardon, qui sonne faux, qui sonne mal, qui prouve encore une fois comme tout est détruit. Le cœur bat de façon tyrannique, là, sous le poids de l'incapacité à réparer les erreurs. La force n'y est pas. Il n'y a plus qu'à regarder la névrose tracer sa route dans mes veines aux liquides visqueux et s'imprégner finalement du coeur. Dictature des sentiments. J'ai mal de détester Aristée. Je lui en veux d'avoir forgé ce mur entre nous. Si seulement un pardon pouvait tout effacer. « … je… je voulais pas … je voulais pas ça… » Mon corps s'affaiblit, je peux sentir mes pieds s'enfoncer dans le sable, mon bassin pencher vers le large. Je ne sens même plus le froid glacial de l'eau. Sa caresse fatale ne me fait plus rien. Peut-être suis-je déjà mort, là, sous les mots meurtriers. Mon regard se perd tout de même contre lui, il redécouvre son nez, sa bouche, ses joues, ses cheveux mais évite ses yeux. Ses yeux empoisonnés et mon âme avide de douleur. Une vague, plus grande, plus vaniteuse, emporte avec elle les débris de vie. Je me démembre, à ce courant d'eau trop fort. Et à nouveau, la voix d'Ari, qui termine le travail, m'achève un peu plus.

« … tu vas attraper froid ... » Un sourire indélicat s'empare de mes lèvres, déforme ce visage en apparence si doux et fatigué. Ce sourire, il vient de nulle part, personne n'en connaît réellement la signification, même pas dieu. Peut-être est-il moqueur. Perdu. Attraper froid, c'est quoi comparé au reste ? C'est rien, c'est presque rassurant. Ça fait tellement longtemps que je ne me suis plus inquiété pour ma santé qu'entendre cette phrase me décroche un léger rire. « …viens oze … » et venir où ? On ne peut sortir de l'enfer une fois que l'on y est entré. Je suis prisonnier, c'est trop tard, rien ni personne ne peut rien contre ça. Je suis foutu, c'est pourtant facile à lire dans mes yeux vides. C'est un torrent de larmes qui coule le long de mon âme et se perd dans l'eau. Venir où ? Elle est bien là, la question. Et je souris un peu plus, avec cette envie presque destructrice de pleurer, à en mourir, pour de bon. « Venir mais pour aller où ? Faire quoi ? Pour pleurer Novalee à deux ? T'entendre t'excuser encore et encore alors que tu t'en fous. Te voir sourire avec Niel, parce que de toute façon, c'est pas toi qui a perdu ta sœur. J'ai pas envie de ça, j'ai envie de rien. J'suis foutu et ça aussi, tu le sais. » Remontée acide, mon cœur s'embrase. Mes pieds soulèvent le sable tandis qu mon corps fragile tente de rejoindre Aristée. La colère gronde, plus forte que jamais.

« Je sais pas pourquoi tu fais ça, pour te racheter peut-être, j'en sais rien. » Ma gorge se noue, mes doigts effleurent son épaule droite. Les yeux trop rouges, trop défoncés. Ça remue tellement, là, à l'intérieur de mon âme que la terre semble trembler de façon désagréable. Mes ongles finissent par s'enfoncer dans sa peau. « MAIS Y A RIEN PUTAIN. » Rien du tout, c'est la merde, on y reste, dedans, on y crève. Tant pis si c'est douloureux, tout le monde a mal, à sa façon. Les soldats sur le champs de bataille, ils souffrent de laisser leur famille loin derrière eux. Les personnes âgées pleurent leur mémoire défaillante. Les veuves ne parviennent pas à se reconstruire. On a tous sa propre douleur. Mes mains se posent violemment sur son torse pour le repousser. Une vague frappe mon dos à ce moment là, comme pour m'inciter à rejoindre la plage. Et c'est ce que je fais, d'un pas si lourd que mes jambes me lâchent à peine le sable sec atteint. Un sanglot interne fait naître des secousses. Mes tripes se tordent. « Tu veux savoir le pire dans tout ça ? C'est que j'arrive même pas à te détester correctement. Y a toujours une part de moi qui se rappelle de nos moments passés ensemble et putain, ça … ça me flingue juste. » Ma voix se brise, dans une larme lâchée trop rapidement, aussi rageuse que mes paroles.
Et je crève de froid, sur cette parcelle de terre. Je crève à le revoir.
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeSam 5 Oct - 16:30

Tu te sens si misérable sous son regard. Tu voudrais disparaitre. Tu voudrais te perdre dans l’eau glacée. Devenir une goutte d’eau pour parcourir le monde sans crever de douleur. Il sourit et c’est presque pire. Parce que tu le connais son sourire. Tu sais à quel point il est beau. Il faisait battre ton cœur son sourire. Et pourtant, aujourd’hui, il n’y a rien. Il n’y a rien parce qu’il ne sourit pas vraiment. Il est vide. Il est vide et c’est ta faute. « Venir mais pour aller où ? Faire quoi ? Pour pleurer Novalee à deux ? T'entendre t'excuser encore et encore alors que tu t'en fous. Te voir sourire avec Niel, parce que de toute façon, c'est pas toi qui a perdu ta sœur. J'ai pas envie de ça, j'ai envie de rien. J'suis foutu et ça aussi, tu le sais. » Ton cœur est si serré que tu te demandes comment il bat. Comment il réussit à battre avec tout ça. Comment peut-il croire que tu t’en fou ? Tu n’as pas perdu ta sœur, c’est vrai. Mais tu as perdu ta meilleure amie. Une part de toi que t’as brulé tout seul. Comme un con. « … Dis pas ça p’tain… Je… Jm’en fou pas. Pas du tout … » Ta voix est toute déformée par cette envie irrépressible de pleurer. Toi qui déteste tant te montrer faible. « … Et… T’es pas foutu… T’es pas foutu … » T’as vraiment l’air de te convaincre tout seul. S’en est pitoyable. Tu le vois s’approcher de toi. Difficilement. Tu le vois avec ses putains d’yeux rougis par les larmes. Par la douleur. La douleur que tu lui as provoquée. Et tu t’sens vraiment misérable. Bordel. « Je sais pas pourquoi tu fais ça, pour te racheter peut-être, j'en sais rien. » Ouais peut-être. Peut-être pour te racheter. Mais pas que. Tu fais ça parce que tu l’aimes ce mec. Même sans parler d’amour, de ce stupide amour. Tu l’aimes parce que tu le respectes et qu’il y en a tellement peu qui le mérite. Tu voudrais pouvoir réparer son cœur avec du scotch et un peu de colle. N’importe quoi. Tu pourrais presque lui donner le tien si c’était ça qui l’aiderait. Parce que, ouais, t’oublierais ton égoïsme à la con pour le sauver. « MAIS Y A RIEN PUTAIN. » Tu le regardes. Tu le regardes mais tu dis rien. Tu le laisses faire. Tu le laisses poser sa main sur ton torse. Tu te laisses emporter lorsqu’il te pousse sous l’effet de la vague. Et il est là, contre toi. Juste contre toi. Comme si la vague voulait qu’il te pardonne et qu’il vienne se loger dans tes bras. Alors, juste le temps d’une seconde, tes bras viennent l’enlacer doucement. Pour le protéger de l’eau. Pour le protéger de la douleur que tu lui as provoquée toi-même. Pauvre con.
 
Et finalement, vous avancez. Poussés par les vagues. Poussés par cette mer épuisante qui vous veut vivants. « Tu veux savoir le pire dans tout ça ? C'est que j'arrive même pas à te détester correctement. Y a toujours une part de moi qui se rappelle de nos moments passés ensemble et putain, ça … ça me flingue juste. » Une nouvelle fois, tu ne réagis pas. Tu te laisses tomber sur le sable dur. Sur le sable froid. Un frisson te parcourt. Tu ne sais pas si c’est le froid ou ses mots. Peu importe. Y’a juste cette image. Elle s’impose à toi. Ce souvenir dérangeant. Lui contre toi. Ses lèvres goutant aux tiennes. Tu fermes les yeux en posant ta tête contre le sable, laissant une unique larme couler sur ta tempe. Tu n’aimes pas pleurer. Tu détestes pleurer. Encore plus en public. La gorge serrée, tu réussis finalement à parler sans éclater en sanglot. Mais c’est dur. « … J’voudrais que…tu puisses te souvenir que… que de ça… » S’il savait à quel point ce que tu viens de dire est vrai. Tu voudrais juste effacer ces derniers mois de la mémoire de tout le monde. Et de la faire revenir aussi. Pour qu’il soit heureux. Et pour que tu le sois aussi.
 
« Ca… Ca arrivera jamais hein… ? » Tu te mors la lèvre après avoir parlé. Idiot ! Tu regrettes ces mots. Et tu les regrettais à peine sortis de ta bouche. Doucement, tu ajoutes « … Ou…Oublie…Je… C’était stupide… C’est … C’est probablement mieux si … tu me détestes. Je…De toute façon, on aurait jamais dû être … aussi proche » Ta pensée est si peu claire. Si peu construite. Tu ne le penses même pas vraiment. T’as juste peur. Peur de ce qu’il arrive à faire naitre en toi. Peur qu’il te déteste. Peur de tout. T’es juste un gamin terrifié. Et ça t’fait peur d’avoir peur.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeLun 7 Oct - 18:27

Faudrait sérieusement qu'il recule Aristée. Qu'il me donne de l'air, qu'il arrête de respirer mon oxygène à même mes poumons. Ce mélange de rage et de nostalgie me donne la nausée, il me dégoûte. J'ai l'impression de me vomir à chaque inspiration. Mon regard le fuit, à présent, parce que ça ne fait qu'empirer la chose. Tout devient plus fort, plus douloureux, plus incroyable. Le visage de Novalee danse au dessus de nos têtes, même brûlée, elle reste le plus beau sourire que je n'ai jamais vu. J'ai même l'impression de l'entendre rire aux éclats, comme pour me pousser à ne pas détester Aristée. Parce qu'elle l'aimait, la petite, elle l'aimait plus que tout, son Ari. Et même s'il lui a fait du mal, même s'il lui a volé sa vie, elle doit toujours l'aimer, là-haut. Les sentiments étaient ancrés en elle, comme un vieux tatouage fait lors d'une adolescence tumultueuse. On le regrette parfois mais on ne peut s'en défaire, parce que c'est comme ça.
Sa voix résonne, encore, à mes tympans usés, à mes tympans douloureux par le sable et le sel de la mer.

Son corps s'allonge sur la plage, nous sommes à présent deux échoués. Deux pauvres gars complètement paumés, chacun à leur façon. La douleur est vive, la douleur est sourde, elle n'entend pas nos cris, elle se fiche de nos pleurs. La seule chose qui compte pour elle, c'est la puissance. Plus elle nous grignote, plus elle nous dévore, plus elle prend de nos forces. C'est à peine si je parviens à battre des paupières. Mon regard parvient tout de même à se poser vers Aristée. Un sanglot, plus fort, me prend de l'intérieur. C'est mon âme toute entière qui bouge, qui se tord sous le poids de son chagrin. Les larmes veulent couler mais il n'y en a plus. Elles stagnent, quelque part, ailleurs, certainement, dans le regard d'Aristée, peut-être. Qu'importe, mais elles se font absentes sur mes joues. « … J’voudrais que…tu puisses te souvenir que… que de ça… » Les souvenirs reviennent, se perdent contre mes doigts et remontent jusqu'à mon cœur. Comme une drogue que l'on enfonce contre des coudes déjà troués. Ça brûle, ça pique, ça fait mal mais on en redemande. Parce qu'ils sont beaux, au fond, ces souvenirs, c'est certainement grâce à eux que je suis encore en vie aujourd'hui. Dans l'espoir de les retrouver un jour, peut-être. L'espoir naïf que tout n'est pas foutu. Ma santé, oui, mais pas le reste. C'est tellement idiot, au fond, mais il ne nous reste plus que ça, couchés sur cette plage qui ressemble plus à une dernière demeure. Qui sait, le sable nous engloutira. Si ce n'est pas lui, les vagues s'en chargeront. À moins que nos larmes ne nous noient.

« Ca… Ca arrivera jamais hein… ? » Sa voix tremble, et mon cœur suit ses mots. Un vent, plus fort, caresse ma joue à ce moment là. Les doigts de Novalee, contre ma joue, peut-être. Elle m'ordonne de le regarder. De comprendre ses remords et sa douleur. La trace humide sur sa tempe. C'est pas de la comédie, Oze. Mes sourcils se froncent, en même temps que l'une de mes mains s'enfonce dans le sable frais. Je suis en train de mourir de froid et pourtant, j'ai l'impression de brûler, à côté d'Aristée et ses paroles. La nostalgie qui se dégage de son regard est trop forte, insurmontable. Je suis en train de suffoquer à m'imaginer ses doigts contre ma peau. Nos lèvres plaquées. Et surtout, nos foutus cœurs trop battants. Trop nerveux. Ils le sont encore, d'ailleurs, aujourd'hui. « … Ou…Oublie…Je… C’était stupide… C’est … C’est probablement mieux si … tu me détestes. Je…De toute façon, on aurait jamais dû être … aussi proche » mes yeux se ferment, veulent l'oublier. Lui et ses mots. Lui et ses caresses. Lui et cette larme cruelle encore visible. Elle coule à présent sur mon âme, comme un couteau qui déchire le tissu. J'ai l'âme en feu. Des tas de paroles aussi touchantes les unes que les autres.

Mais seulement un « tais-toi. » brise le silence.
Tais-toi. Laisse moi te détester dignement.

Mes doigts quittent le sable pour rencontrer son épaule et venir contre sa joue. Sa joue glacée. Sa joue recouverte de sel. Sa joue si familière. Je me décale vers lui, un peu, le regard tout aussi perdu que le sien. J'ai le cœur au bord des lèvres, à nous voir comme ça. Et c'est ce cœur, là, qui se plaque à présent contre sa bouche dans un baiser délicat et appliqué. Un baiser comme Novalee aurait pu lui donner, peut-être. Mes mots deviennent plus clairs, plus sûrs. Je recule mon visage du sien, enfin. « T'as le droit de regretter tout ce que tu veux, Ari, t'es même obligé mais pas ça … pas ça. » Je suis à nouveau en colère, contre lui, contre moi. Surtout contre lui, de garder un goût amer sur nos moments intimes. Il a pas le droit, de dire ça. « J'ai jamais trouvé ça stupide. » Je me recule à nouveau, recroqueville mes jambes contre mon torse. M'étouffer moi-même serait peut-être une solution. « On aurait pas dû, oui, certainement mais putain. Regrette pas. J'en garde un bon souvenir. » Voix brisée, j'hésite à lui demander clairement, à lui dire directement tout un tas de choses. « Dis le moi, alors. Vazy, dis-le, que c'était qu'une erreur. Qu'une foutue erreur et rien de plus. » Je parviens encore à le regarder droit dans les yeux, même avec cette masse dans le cœur.
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeLun 7 Oct - 19:34

Tu t’sens écrasé contre une masse. Une masse trop lourde. Impossible à pousser. Tu sens ton cœur s’écrabouiller. Réduit en morceau par la pression de ce monde à la con. « tais-toi. » Ouais. Tais-toi Aristée. Arrête de t’enfoncer tout seul. Arrête d’en rajouter quand tu sais très bien que tout est déjà mort.
 
Ton regard se perd dans les nuages. Le vent les agite. Et ils voguent. Ils voguent à travers le bleu de l’infini. Tu les envies ces nuages. Tu aimerais avoir leur liberté. Tu aimerais t’évader. Quitter cette cage qui te maintient prisonnier. Tu aimerais voguer toi aussi. Mais malgré tes mots. Malgré tes rêves. Il demeure cette petite chose. Ce petit cœur qui bat sans te demander d’autorisation. Il bat pour Oze. Il bat pour Niel. Il bat pour les souvenirs que tu as détruit à coup de flammes sans vie. La gorge serrée, tu fermes les yeux. Tu ne seras rien d’autre que toi-même. A jamais. Enfermé dans la réalité. Dans ce reflet douloureux d’un rêve inachevé. Et alors, tu resteras un déchet de l’humanité. Un peu perdu. Un peu cassé. Un simple cri étouffé que personne ne veut écouter.
 
La main d’Oze vient effleurer ton épaule. Doucement. Presque trop doucement. Alors tu tournes la tête. Tu le regardes. Tu le regardes ce garçon qui a volé ton cœur quand il devait appartenir à sa sœur. Tu t’es tellement haï de ressentir ça. D’avoir besoin de son regard. De sa présence. Tu ne l’as jamais vraiment accepté. C’était trop dur. Et ça signifiait trop. Pouvoir ressentir des sentiments pour lui. Pour un homme. Pour le frère de ta petite amie. C’était ce petit quelque chose qui a vraiment tout déclenché. Cette peur de la différence. Et alors, ce jour-là, c’est ce qui a tout fait péter. Déglinguer la société qui te maintenait dans une case t’avait semblé si … normal. Si logique. Mais il n’y avait rien de logique. Rien. Il n’y a jamais eu rien de logique.  
Sa main vient lentement caresser ta peau blanche. Et tu frissonnes. Malgré le froid qui te transperce de partout, tu sens une certaine chaleur sous ses doigts. Une chaleur effrayante. Il se rapproche. Il se rapproche de toi. Tu réagis pas, un peu paumé. Tu pensais qu’il partirait. Qu’il te laisserait là. Et pourtant, le voilà, à quelques centimètres de toi. Le voilà qui vient prendre doucement tes lèvres. Et tu te laisses faire. Tu réponds même à ce baiser qui détruit le peu de barrière qui te restait. Te voilà, l’âme nue face à lui. Ton cœur est brulant. Ton corps est brulant. Sous le vent froid d’un Douvres d’automne, c’est toute ton âme qui brule pour lui. « T'as le droit de regretter tout ce que tu veux, Ari, t'es même obligé mais pas ça … pas ça. » Ton regard se plonge dans le sien. Il se perd dans l’abime de ses profondeurs. Tes lèvres s’ouvrent doucement mais pas un son n’en sort. Il a cette faculté. Cette faculté que personne d’autre n’a jamais eue : te faire perdre tous tes moyens. « J'ai jamais trouvé ça stupide. ». Comment ? Comment n’a-t ’il put ne pas trouver ça stupide. Embrasser le petit ami de sa sœur. Tu le regardes s’éloigner un peu. Se recroquevillant. Et alors, doucement, tu te redresses un peu. T’as les yeux rouges. Alors tu détournes le regard de lui. Tu regardes l’horizon. Et tu murmures. Comme si je vends pouvais emporter tes mots. « … Je… Je sais pas…J’avais pas le droit…J’avais pas le droit de ressentir ça. Je veux dire… » T’arrives pas à t’exprimer. T’arrives pas à mettre des mots sur tes pensées. Sur tes sentiments. C’est trop anarchique. Désorganisé. « On aurait pas dû, oui, certainement mais putain. Regrette pas. J'en garde un bon souvenir. Dis le moi, alors. Vazy, dis-le, que c'était qu'une erreur. Qu'une foutue erreur et rien de plus. » Tu fermes un instant les yeux. C’était une erreur. Clairement. Mais c’était pas rien de plus. C’était tellement plus. Tellement. Alors, tu dégluties. Tu tentes de rassembler tes pensées égarées. Puis tu souffles. Tout doucement. « … c’était une erreur… j’avais pas le droit… mais… ça…mais c’était plus. C’était tout ce que je…tout ce que j’arrivais pas à m’avouer. » Un petit soupire s’échappe de tes lèvres. Désespoir. Tu peux pas expliquer. Tu peux pas expliquer tout ce qui te traverse le cœur. « …c’est tellement le bordel dans ma tête oze… j’suis… c’est l’bordel. Mais… c’était plus. J’veux dire…ça voulait dire quelque chose. » Tu fermes de nouveau les yeux un moment afin de te donner du courage. Le courage de finir. De dire à haute voix ce qui semble si évident « … Ca veut dire quelque chose. » Ca fait battre ton cœur. Si fort. Si fort. S’en est douloureux. Si douloureux.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeDim 27 Oct - 12:24

C'est débile, au fond, débile et égoïste de lui demander ça. Je le regarde, de mes yeux transparents, entourés par un cercle tout rouge, tout désespéré. J'ai envie de l'entendre me dire qu'il ne voit pas tout ça comme une erreur. Peut-être pour me rassurer, oui, ça doit être ça. J'ai peur de mourir avec des regrets, j'ai peur de partir trop tôt, avec un poids insupportable les épaules. J'ai peur que mon fantôme hante les falaises, qu'il fixe les touristes et saute chaque jour tout en bas, sur les roches. J'ai peur de tout un tas de chose.
J'ai même peur qu'Aristée me déteste, lui, ce meurtrier.

Mon corps tremble si fort que c'est à peine si je parviens à rester figé en sa direction. Le froid dévore ma peau bleutée. J'ai l'air d'un cadavre, là, si proche de lui. Mes lèvres violines sont encore possédées par les siennes. Les larmes, figées au bord de mes yeux pourraient même s'y geler. Ma main, encore capable de bouger attrape mon t shirt humide et l'enfile sur mon torse brûlée, d'une maigreur à faire pleurer le monde entier. Un faible sourire brise mon visage. Un sourire dépité, détruit, désespérément perdu. La vérité, c'est que je suis au bord du gouffre. Je suis à deux doigts de craquer. A deux foutus doigts de retourner à la mer et m'y noyer mais la voix d'Aristée résonne à nouveau. Le ciel en tomberait presque sur nos têtes. Comme quoi, tout ne tient qu'à un fil. La vie est aussi superficielle que le reste du monde. C'est un accessoire qu'il nous arrive de perdre pour des conneries. Je dois être de ceux qui ont égaré la sienne. « … Je… Je sais pas…J’avais pas le droit…J’avais pas le droit de ressentir ça. Je veux dire… » Trop de pas. Trop d'interdictions. Les barrières grandissent, ou au contraire se détruisent. Qu'importe, la consonance est douloureuse. Aristée semble se mélanger tout autant que moi. Assit sur cette plage, je ne sais même plus si je dois le regarder lui ou bien la mer. Fuir serait la bonne solution mais le monde est à l'envers. C'est difficile de marcher sur des nuages sans se casser la gueule, la tête en bas. Le sang commence à me monter à la tête, en plus. Mon cerveau est au bord de l'explosion. « … c’était une erreur… j’avais pas le droit… mais… ça…mais c’était plus. C’était tout ce que je…tout ce que j’arrivais pas à m’avouer. » Novalee. Elle aurait été détruite de l'apprendre. Elle aurait très certainement hurlé sur l'un et sur l'autre. Surtout sur moi. Mais la colère aurait terminée par se dissiper, j'en suis certain. Mais ça, on le saura jamais puisqu'Aristée l'a effacée. Nous ne la possédons plus que dans nos cœurs et dans nos têtes. Elle en devient si flou que le son de sa voix n'est plus qu'une mélodie oubliée.
C'est dégueulasse.

« …c’est tellement le bordel dans ma tête oze… j’suis… c’est l’bordel. Mais… c’était plus. J’veux dire…ça voulait dire quelque chose. » La tempête est aussi passée par chez lui, elle a tout emporté derrière elle. Il ne reste plus grand chose, si ce n'est des restes de notre amour passé. De nos caresses mal placées et nos sourires cachés. J'étais con de l'aimer, oui, ça ne fait aucun doute. Mais l'amour, il ne s'est jamais contrôlé. Et Aristée, sous ses grands yeux, je ne pouvais pas lui résister. Aujourd'hui encore, j'ai le cœur qui se fait la malle à le voir comme ça, peut-être parce qu'il a été le premier. Le tout premier à me procurer autre chose qu'une attirance physique. Y avait quelque chose, là, dans mon âme. Une sorte d'aimant qui m'obligeait à le regarder sans cesse, même lorsqu'il embrassait connement Novalee. Les choses ont évoluées mais il reste important, ce pauvre fou. Et je m'en veux de le regarder avec autant de sentiments dans le cœur. « … Ca veut dire quelque chose. » Mon visage se baisse, enfin, sous cette triste réalité. Il se baisse et fixe mes mains glacées. J'ai tout un tas de pensées qui s'entassent dans une part de mon cerveau. Tout un tas de mots que je voudrais lui dire pour apaiser nos douleurs. Quelque chose me dit pourtant que ce ne sera jamais suffisant. Oui, après tout, pourquoi ça le serait ? Ce ne sont que des paroles, encore et encore. Toujours des paroles, pour percuter le silence et se sentir vivant.
Mais t'es déjà mort, Oze.

« J'ai du mal à te détester, tu sais. Je t'en veux, oui, beaucoup trop, même. Mais te détester, jamais. » Je marque une pause, serre mes poings malgré le froid. J'ai à peine la force de battre des cils. « Je t'aime, même si c'est tâché par les événements. Tu comprends ? » Les larmes coulent comme des idiotes sur mes joues, sans autorisation. « J'veux pas qu'on se regarde de loin pour le peu de temps qu'il me reste. Aristée, j'veux pas mourir alors qu'on est bloqué dans cette situation infernale. » Je m'en voudrais, oui, même une fois dans la tombe. Parce que je m'en veux toujours, de tout et n'importe quoi. La mort me rend responsable du désespoir des autres. « J'ai juste envie que tu sois là, encore, un peu. Tu sais, un ami ? Oui, c'est ce dont j'ai besoin. T'es le seul à savoir et à comprendre ce que je peux vivre, parfois. » Un ami un peu détruit et ailleurs mais un ami.
Aristée, unique souvenir de Novalee.
C'est évident, au fond.
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeLun 4 Nov - 20:52

Ça veut dire tellement putain. S’il savait. S’il savait à quel point il t’a déglingué. Avec sa gueule d’ange et ses sourires. S’il savait à quel point il a mis le bordel dans ta tête. Quand tu te forçais à être comme les autres. A être normal. Il était là à te rappeler que tu ne voulais pas. Tu ne voulais pas être comme tout le monde. Puis surtout, il te rappelait que tu l’étais pas. Comme tout le monde. Tu l’as jamais été. Malgré toutes tes foutus tentatives de te perdre dans la masse. D’avoir une petite amie. D’être populaire. D’avoir des bonnes notes. De faire la fête. Ouais, c’est sûr, tu faisais bien semblant. T’avais l’air d’être heureux. Puis même que des fois tu l’étais. Heureux. Avec Niel. Avec Oze. Avec Nova. Y’avait des moments comme ça. Des moments beaux. Simples. Ça faisait battre ton cœur. Ça t’faisait vivre. C’était beau ouais.
 
« J'ai du mal à te détester, tu sais. Je t'en veux, oui, beaucoup trop, même. Mais te détester, jamais. » T’as envie de pleurer. Encore. Tu te hais d’être si faible. Tu te hais te pleurer devant lui. Pourtant, tu ne peux pas t’en empêcher. Tu poses de nouveau un regard sur lui. Lui. Si beau. Malgré la douleur. Malgré la maladie. « Je t'aime, même si c'est tâché par les événements. Tu comprends ? » Le truc à ne pas dire. Un petit sanglot s’échappe de ta bouche sans qu’il en ait eu l’autorisation. Tu viens enfouir ton visage dans tes mains, recroquevillant tes jambes contre ton torse mouillé. Je t’aime. Tu ne comprends pas non. Tu ne comprends pas comment aimer. Comment être aimé. Tu as peur qu’il te pardonne. Parfois que toi, tu ne peux pas. Tu ne peux pas te pardonner. T’as trop peur d’oublier. Tu restes un peu comme ça. Recroquevillé. Pour qu’il ne voit pas tes larmes. Puis finalement, lorsqu’il reprend la parole, tu relèves les yeux. Tu le regardes. « J'veux pas qu'on se regarde de loin pour le peu de temps qu'il me reste. Aristée, j'veux pas mourir alors qu'on est bloqué dans cette situation infernale. » Non. Tu veux pas qu’il te rappelle ça. Tu veux pas qu’il te rappelle qu’il est malade. Qu’il va mourir. Il n’a pas le droit. Il ne peut pas être malade. Pourquoi faut-il que ce soit toujours les autres ? Eux, si beaux, si parfait ? Toi t’es pourri. Et tu vas bien. Toi t’es pas malade. Tu sers un peu le poing. Tu contiens cette rage qui t’envahit à la pensée de sa maladie. Puis tu te redresses. Les larmes perlant encore à tes yeux. Tu te redresses et tu lui donnes un coup de poing sur le bras avant de lâcher, la voix pleine d’émotion « T’as pas l’droit de crever ! T’entends ?! » Tu te jettes presque sur lui, l’allongeant pour te mettre sur lui. C’est pas violent. C’est fougueux. C’est plein de sentiments. Pleins d’émotions. Tu tapes faiblement sur ton torse. Pas trop fort. Pour ne pas lui faire mal. Assez pour montrer la peine provoquée par la pensée de sa mort. « T’entends ?! Tu peux pas mourir ! J’crèverais à ta place ! J’crèverais pour toi Oze ! J’te donnerais mon cœur. J’te donnerais mes poumons. Mon sang. J’te donnerais tout ! » Tu tapes en parlant. Tu tapes encore. Plus tu t’arrêtes. Comme si tout ça avait absorbé ton énergie vitale. Et faiblement, comme dans un murmure, tu lâches. « … meurs pas … me laisse pas … je t’aime ». Il te regarde. Il te fixe. Il y a un long silence alors qu’il ne reprenne finalement la parole « J'ai juste envie que tu sois là, encore, un peu. Tu sais, un ami ? Oui, c'est ce dont j'ai besoin. T'es le seul à savoir et à comprendre ce que je peux vivre, parfois. » Un ami. Tu tilts sur ce mot. Un ami. Tu viens de lui dire je t’aime. Peut-être n’y a-t-il pas vu la signification que tu as mise dans ces mots spéciaux. Alors tu dégluties difficilement. Tu ne sais plus quoi dire. Tu ne sais plus quoi faire. Il vient de faire comme si tu n’avais rien dit. Il a ignoré tes paroles. Et tu ne sais pas ce que ça veut dire. Ou alors, tu ne veux pas te l’admettre. Aujourd’hui, tu commences à accepter qu’il y ait pu avoir des sentiments entre vous. Mais tu commences trop tard.
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: les ailes du désespoir. (aristée)   les ailes du désespoir. (aristée) Icon_minitimeMer 27 Nov - 11:51

La culpabilité renaît soudainement lorsque son regard rencontre une énième fois le mien. Je m'en veux de tout un tas de choses contradictoires. Je me déteste à l'idée de ne pas savoir venger Novalee. Je m'en mords aussi les doigts, de l'avoir abandonné comme ça. D'avoir réfuté mes sentiments si longtemps. La vérité c'est que je l'attendais, comme un idiot, je l'attendais, les bras ouverts. Lorsqu'elle était encore vivante, il m'arrivait d'espérer qu'Aristée quitte ma sœur pour venir à moi, enfin. Et tant pis pour le secret. J'aurais été capable de dissimuler mes sentiments juste pour lui. Capable de n'importe quoi, même tromper la terre entière. C'était presque naïf comme pensée. J'en reviens pas aujourd'hui, de voir qu'on est à peine capable de s'embrasser correctement. Même nos étreintes sont douloureuses, aussi douloureuses que tout le reste. On a jamais su rien faire bien de toute façon, un peu comme un abonnement au désespoir. J'me sens encore à côté de la plaque à frôler la mort à mon âge. Non, c'est dégueulasse, franchement, on se barre pas à n'importe quel moment, quand l'envie nous vient.

Son coup de poing, c'est pas une simple secousse, non, c'est une souffrance qui s'éveille du plus profond de mon âme. Ça serait plus facile si l'un de nous prendrait l'initiative de changer de chemin et puis d'oublier. À croire qu'on est trop con pour s'autoriser d'être heureux.

« T’as pas l’droit de crever ! T’entends ?! » Je baisse les yeux, même pas capable de fixer son visage. Il me rappelle trop de choses, bonnes comme mauvaises. Son corps rencontre le mien, me coupe la respiration. J'ai l'impression de m'enfoncer dans le sable, de m'y étouffer. Mes poumons brûlent et je meurs lentement. Entre mes côtes, mon cœur semble s'arrêter, s'évader, pour rencontrer celui d'Ari et s'y lier, enfin. Mais un mur s'est élevé entre nous, violent et imperturbable. Nos coups de poings n'y feront rien. Nos hurlements encore moins. C'est peut-être notre fin, au fond, oui, la fin de tout. Faudrait que je me relève et parte à tout jamais, loin de lui. Loin de cette tornade de sentiments qui nous défonce la gueule. J'ai pas la force de soutenir nos larmes. J'ai la force pour rien. J'suis qu'une pauvre loque. Un mort vivant dégueulasse. « T’entends ?! Tu peux pas mourir ! » Un rire quitte mes lèvres, impuissant. Je me moque de l'espoir naïf d'Aristée, ma main vient même se poser sur sa joue. Il est beau, dans son désespoir. Encore plus beau dans ses rêves. Ce doit être pour ça que j'ai jamais vraiment cessé de l'aimer, même avec la mort à nos trousses. « J’crèverais à ta place ! J’crèverais pour toi Oze ! » Mon index caresse ses lèvres tandis que ses mots atteignent mon cerveau. J'ai un sourire un peu déprimé qui pend sur ma bouche asséchée. Je l'écoute, au point de me sentir des ailes pousser l'espace d'un instant mais la rechute ne sera que plus violente et douloureuse. Faut pas que j'me laisse emporter par ses paroles, faut pas. « J’te donnerais mon cœur. J’te donnerais mes poumons. Mon sang. J’te donnerais tout ! » Mon autre main, libre, se perd dans son dos, mes ongles s'enfoncent dans le tissu de son t shirt. J'ai presque envie de le garder contre moi une petite éternité, pour détruire son désespoir et partir une fois sa conscience tranquille. Son corps contre le mien est un peu comme un nuage léger et moi, je ne suis que la pluie. La pluie que l'on déteste et qui tombe sur la terre entière. Une fois passée, on ne se souvient même plus de ces gouttes d'eau violentes. Je suis un peu le même, je me meurs de larmes avant de m'évanouir dans le temps. La souffrance d'Aristée n'est que secondaire, j'peux déjà l'entendre rencontrer les vagues et partir au large.

« … meurs pas … me laisse pas … je t’aime » Les remords me prennent à le gorge, me donnent la nausée. J'me sens soudainement coupable d'être malade, de ne pas savoir combattre la maladie comme il le faudrait. Je ne suis qu'un lâche, un putain de lâche incapable de défoncer la mort. Je mérite toutes les punitions du monde et non pas l'attention d'Aristée. Fébrile, je me redresse doucement et l'embrasse une nouvelle fois, le genre de baiser dévorés par les sentiments. Même mes lèvres ont le goût de mes larmes. « C'est trop tard Ari, tu le sais, c'est la fin. J'suis désolé, désolé, désolé. » Tous les désolés du monde ne suffiront pas à prouver ma culpabilité. « J'ai jamais voulu te faire du mal. Je t'aime, tu comprends ? Et rien n'y changera mais tu peux pas me demander de vivre. C'est plus possible. J'suis désolé d'être si faible. Désolé d'exister, désolé pour tout. Je veux que ton bien et que tu me fasses la promesse de te reconstruire, okay ? ça va aller. » Caresse, du bout des doigts, sur ses joues si douces. « C'est pour ça que je vais partir et plus me retourner. On s'est toujours fait du mal, de toute façon. Ça suffit … j'veux plus te voir dans cet état. » Mes lèvres, idiotes, réclament une dernière fois les siennes, s'imprègnent d'une partie de son amour alors que je me recule pour enfiler les dernières affaires éparpillées au sol. « T'es quelqu'un de fort, Ari. » Faible sourire, les larmes coulent déjà, ces connes. Je me relève difficilement et lui tourne le dos, sans trouver le courage de me retourner une dernière fois, par peur de changer d'avis. Par peur de le faire souffrir à nous.
C'est terminé, tout ça.
Terminé.
Mais je t'aime, toujours.
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