NOM(S) - Faure. C'est ainsi qu'on la connait à présent. Un nom qu'elle n'aura jamais pensé porté, bien qu'au final il aurait été illogique qu'elle épouse quelqu'un dautre. Haros-Olivier. Son nom de jeune fille. Ou plutôt, ses noms. Haros est celui de sa mère biologique, grecque, et Olivier celui de son père, français. C'est lui qui a décidé de lui donner ce double-nom, en souvenir de sa mère décédée. PRÉNOM(S) - Echo. Certes, ce n'est qu'un pseudo formé grâce à ses initiales. Enora Cassandre Haros-Olivier. Echo. Hasard qui finalement reflète assez bien sa personnalité effacée. Enora est le prénom de sa grand-mère paternelle et Cassandre celui de sa grand-mère maternelle. Elle était surnommée Nora jusqu'à ce qu'elle arrive à Douvres. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - le vingt décembre 1988 à Oia, en Grèce, où son père et sa mère se sont rencontrés et n'ont eu qu'une seule union charnelle. NATIONALITÉ - N'ayant vécu que quatre ans en Grèce, il semblait plus logique qu'elle adopte la nationalité française. STATUT CIVIL - mariée à son meilleur ami. Elle ne ressent aucun sentiment amoureux pour lui, ils se sont mariés par intérêt, pour pouvoir vivre ensemble sans être jugés. ORIENTATION SEXUELLE - bisexuelle. Elle peut aussi bien ressentir une attirance pour une autre femme que pour un homme. MÉTIER - sans emploi. Elle n'a jamais fini ses études de littérature, elle enchaine donc les petits boulots, histoire de pouvoir vivre sans se priver de quoique ce soit.  GROUPE - éphémère infini. AVATAR - Emilia Clarke.

Echo ne veut qu'une chose : se faire oublier. Elle veut vivre éternellement, seule, sans personne pour la voir ou l'aimer. Pourtant, il n'y a rien qu'elle redoute plus que la solitude. Ce trou sans fond d'où on ne peut pas s'extraire, où les mots se heurtent au douloureux silence du vide. C'est à vous en faire perdre la tête. Approchez, regardez donc ses yeux et la tristesse qu'ils reflètent. Est-ce du à la perte de sa mère ? Au mal du pays ? Echo a simplement l'impression de ne pas être née sous la bonne forme corporelle. Elle aurait voulu être nuage ou rayon de soleil. Elle aurait voulu être éphémère et éternelle à la fois. Si vous la croisez au cours de l'une de vos balade, vous serez surpris par son air lointain et son regard vide. Suivez la jusqu'au falaise et devinez son esprit s'envoler. Echo est oiseau prisonnier de la terre, comme si l'on avait fait couler du ciment sur ses pieds pour l'empêcher de fuir cette existence qui ne lui convient pas.
Mais Echo est aussi biche effrayée par la lumière des phares d'une voiture qui fonce sur elle. Echo est faible et pourtant si forte. Echo est affectueuse et pourtant si égoïste. Tout en elle est contradiction et paradoxe. Echo est la fumée de cigarette qui vous brûle la gorge et vous tue à petit feu, mais dont vous ne pouvez pas vous passer. Echo est le fer qui pose sa marque sur votre cerveau malgré elle. Le visage qui hantera vos nuits, le fantôme qui vous poursuivra jusqu'à ce que votre monde la laisse partir rejoindre le sien.

PSEUDO - Nathalie. ÂGE - vingt ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - il y a quelques temps sur Bazzart, partie demandes d'avis. COMMENTAIRE(S) - Je suis teeellement contente qu'il ait enfin ouvert ! Et je ne suis pas déçue du tout ! POISSON PRÉFÉRÉ - écrire ici. CODE AVATAR -

Code:

<pris>Emilia Clarke</pris> <ppn>♒ Echo Faure</ppn>

La chaleur de la chambre d'hôtel était étouffante malgré le mois de mars. Le ventilateur de plafond brassait difficilement l'air avec un grincement inquiétant. Cachés par la moustiquaire blanche, étendus sur le grand lit, Pierre Olivier tenait la main de Nathalie une expression inquiète sur le visage. La jeune femme transpirait, aussi pâle que le ciel. « Ma chérie ? » La voix du français était douce, comme s'il ne voulait pas brusquer sa fiancée. Elle ouvrit les yeux et les plongea dans les siens. « Tu veux que j'aille te chercher quelque chose ? » Elle secoua faiblement la tête et ses lèvres sèches s'étirèrent dans un sourire tendre. « Non merci. Ca va déjà un peu mieux. Mais ne gâche pas notre voyage, profite de la Grèce. Ne t'en fais pas pour moi, ce n'est pas une petite intoxication alimentaire qui va me tuer. » Pierre posa sa main sur le front de Nathalie. Il se sentait fautif même s'il n'y était pour rien. Mais il était comme ça. Toujours à culpabiliser pour tout, surtout quand il s'agissait de Nathalie. Elle était son premier et unique amour, la femme de sa vie, et rien au monde ne comptait plus qu'elle. Il aurait du se douter que les fruits de mer ingurgités ce soir la rendraient malade. Ils le faisaient toujours. « Je suis tellement désolé. » Elle le repoussa avec douceur. « Laisse-moi toute seule, tu m'angoisses à rester là sans rien faire. J'ai envie d'être un peu tranquille. Va te balader et que je ne te revois pas avant minuit. Sinon, je te vomis dessus. » Pierre sourit tristement. Il savait très bien ce qu'elle faisait. Elle aussi culpabilisait toujours, et elle voulait qu'il s'amuse un peu malgré le fait qu'elle soit clouée a lit pour leur première soirée de vacances. Ils se chamaillèrent quelques minutes, puis il céda. Il déposa un baiser sur les lèvres de sa fiancée et sortit de la chambre à pas de loup.
La température se rafraîchît rapidement, aussi entra-t-il dans un petit bar face à la mer. Il y commanda un alcool dont il ne connaissait pas le nom mais qui mit à peine cinq minutes à lui réchauffer le corps et l'esprit. « Je peux me joindre à vous ? » Il leva les yeux vers une jeune femme qui devait avoir deux ou trois ans de moins que lui. Elle dégageait quelque chose qui le charma immédiatement, une espèce de mélancolie qui se ressentait dans son regard. Il hocha la tête et elle s'assit à ses côtés. Il restèrent silencieux un instant mais elle brisa vite la glace. Ainsi, en une heure ou deux, ils apprirent tout l'un de l'autre et rebâtirent le monde à leur guise. Elle s'appelait Iona, elle avait vingt ans. Elle travaillait dans une échoppe plus haut dans la ville. Pierre se sentait transporté par cette femme mystérieuse, à un tel point qu'il la laissa l'emmener sur la plage déserte où ils firent l'amour dans un tourbillon de sel et d'alcool. Il la laissa là, endormie, et rentra à l'hôtel sur la pointe des pieds. Nathalie était endormie, elle paraissait calme. Pierre s'assit sur une chaise à ses côtés et ne ferma pas les yeux de la nuit. Demain il lui dirait tout, il le fallait.

Part 2 : Color my life with the chaos of trouble.
Mai 1997

Contrairement à ce que la plupart des gens pensaient, Nathalie Stowe n'était pas une sainte. Certes, elle avait passé l'éponge sur l'infidélité de Pierre en moins de temps qu'il faut pour le dire, elle n'avait jamais remis le sujet sur le tapis, elle n'avait pas bronché quand la Grecque avait rappelé son fiancé en urgence, elle n'avait pas insisté pour l'accompagner quand il était parti pour deux mois et n'avait lâché aucun commentaire lorsqu'il en était revenu le visage pâle, tenant par la main une fillette aux cheveux blancs. La couleur si particulière de ses yeux ne surent mentir, Nathalie devina immédiatement qu'elle avait devant elle la fille de son amour. Une autre femme aurait certainement pété un plomb. Elle aurait peut être du crier, pleurer, frapper, mais au lieu de ça elle se pencha vers la petite et dit avec entrain « Salut toi, je m'appelle Nathalie, tu as faim ? » avant de lui offrir une glace à la pistache. Non, Nathalie n'était pas une sainte. Nathalie était une femme aussi amoureuse qu'on peut l'être, avec ses propres mensonges et ses propres trahisons. Elle s'était prise d'affection pour cette gamine qui portait le prénom de sa belle mère et celui d'une femme qu'elle ne connaîtrait jamais. Sa grande souffrance était de ne rien partager avec elle autrement que Pierre. Des quatre noms qu'Enora portait, aucun n'était le sien. Elle aurait pourtant mérité une place sur la carte d'identité de la petite, elle qui lui achetait les plus beaux vêtements et qui allait gronder les camarades qui se moquaient de ses cheveux blanchis par l'angoisse d'avoir perdu le seul être qu'elle aimait. Pierre avait bien compris ce que voulait sa fiancée, et il n'avait pas tardé à exaucer son souhait. C'était le soir du premier anniversaire que Nora passait dans sa nouvelle famille. Après avoir couché la petite, il avait emmené Nathalie sur leur balcon et avait pris sa main avec amour pour lui demander de devenir sa femme. C'était ce qu'elle désirait depuis leur rencontre, des années auparavant, pourtant elle avait réagi avec beaucoup de calme. Elle l'avait embrassé, murmuré « oui » à son oreille, les joues roses de plaisir, et s'était laissée envahir par un sentiment de plénitude des plus agréables.
En repensant à ce moment, Nathalie sourit bêtement à son reflet pendant que son amie terminait de la coiffer. Assise près d'elle, Enora la contemplait silencieusement. Nathalie lui adressa un clin d'oeil et caressa ses longs cheveux rassemblés en natte. « Tu es tellement jolie Nora. » La fillette esquissa un vague sourire de reconnaissance. Nathalie s'était habituée au manque de réaction d'Enora. Toujours étrangement silencieuse et calme, la fillette n'avait encore été enthousiaste ou en colère. Rien ne pouvait la départir de son flegme naturel. Fin prête, Nathalie se leva et prit la main de la petite pour la mener vers l'église. Avant d'y entrer, elle sentit une résistance derrière elle. Elle stoppa son avancée et se tourna vers Enora, pensant qu'elle réalisait seulement que cette inconnue allait épouser son père. Mais alors qu'elle allait la rassurer, la fillette lui intima « Toi aussi Nathalie, tu es très jolie. » avant de la prendre dans ses bras. Émue, la jeune femme n'osait plus bouger de peur de rompre ce moment d'affection, le plus intense qu'elle n'ait jamais vécu. « On y va ? » Elle hocha la tête et entra dans l'église, la tête encore pleine d'étoiles.

Part 3 : Gonna take you for a ride on a big jet plane.
Janvier 2013

Enora était nue, assise au bord du lit, ses yeux bleus fixés sur l'horizon, sur le soleil qui se levait. Derrière elle, l'homme qui partageait certaines de ses nuits depuis un an et demi dormait encore. Elle n'osait pas se tourner vers lui, elle ne voulait plus le regarder. Sa vision lui donnait la nausée. Il l'a dégoûtait autant qu'elle se dégoûtait. Elle se rappelait encore de leur première rencontre. C'était son deuxième jour de classe en master de littérature. Elle l'avait vu entrer, beau et majestueux, pour poser son regard plein de confiance sur la marée d'élèves qui n'attendait qu'un faux pas de sa part pour le lyncher. Mais il n'y en eu pas. Cecil Dreyer était un excellent professeur, sévère mais juste, très compétant dans son domaine. Enora se sentait défaillir à chaque fois qu'il passait près d'elle, il était à l'origine de ses premiers émois. Son meilleur ami, Merlin Faure, fut le premier à se rendre compte de ce qu'il se passait dans sa tête, comme s'il pouvait percevoir que les battements de son cœur s'intensifiaient chaque fois qu'elle voyait leur professeur. C'est lors de la soirée d'intégration, fin octobre, qu'elle sut qu'elle ne laissait pas Cecil indifférent non plus. Il était certes marié, mais la peau douce d'Enora lui fit perdre la tête, aussi se laissèrent-ils aller dans une liaison aussi intense que destructrice. Il s'abreuva de la jeunesse et de l'innocence de son élève quatre nuits par semaine, puis trois, puis deux. L'âme blessée d'Enora ne l'intéressait plus autant qu'au début. Elle n'était plus qu'une fleur fanée dont toute la fraîcheur s'était envolée bien trop vite. Il comptait rompre avec elle depuis bien longtemps déjà, mais il n'avait jamais pu résister à ses yeux. Enora quant à elle réalisait tardivement que son amant n’abandonnerait jamais sa famille, qu'il s'était joué d'elle. Il fallait qu'elle en finisse.
Elle ramassa ses vêtements éparpillés sur le sol et s'évanouit dans la nuit. Elle passa chez elle préparer sa valise. Il était encore tôt, Pierre et Nathalie dormaient encore profondément. Puis elle fila chez Merlin. Elle avait conscience que son ami éprouvait pour elle des sentiments bien plus ambigus qu'elle ne l'aurait souhaité, mais elle était trop égoïste pour rompre leur amitié. Au fond, elle comprenait Cecil. Merlin ne fut pas surpris de la voir débarquer à l'aube. Il l'écouta longuement, la calma, la cajola et il n'hésita pas un seconde lorsqu'elle murmura « Je veux partir. » Il l'emmena immédiatement en Bretagne dans l'espoir de la voir sourire à nouveau, mais elle regardait toujours plus haut. Il restèrent une semaine à St Helier où ils se marièrent sans plus de cérémonie avant d'embarquer pour l'Angleterre. Enora connaissait bien Douvres pour la simple et bonne raison que Nathalie y était née et qu'ils y passaient souvent leur vacances à l'époque où ses parents y vivaient encore. Enora adorait ses falaises et la liberté qu'elle éprouvait lorsqu'elle était au sommet. Rien ne pouvait l'atteindre là bas. Et un jour, si elle en avait le courage, elle sauterait. Droit dans la mer. Et elle se laisserait porter par le courant pour qu'on ne puisse jamais la retrouver. A ce moment, on pourra dire qu'elle n'avait plus d'attache et plus de compte à rendre à personne, elle deviendra une vague qui se brise sur les rochers ou une brise qui agite les hautes herbes. Ce jour là, on pourra entendre ses éclats de rire pour la première fois.