NOM(S) - Lattimer. Nom de la mère. Le nom de père, on s'en fiche. On ressemble tous à la mère, dans la famille. Le père, quel qu'il soit, on s'en fiche. ça fait trop longtemps qu'il n'a plus son mot à dire. Je suis la deuxième de la fratrie à porter ce nom. J'en suis fière, fratriote. J'en ai honte, parce que ça désigne la mère autant que moi. PRÉNOM(S) - Elsie. J'étais destinée à m'appeler Elizabeth, mais j'avais rien d'une reine, j'suis loin d'être une princesse ; pas de sang noble, que du souillé ; à peine l'étoffe d'une gouvernante. Alors c'est Elsie et puis c'est tout, la mère était déjà fatiguée quand elle m'a donné ce prénom, ça s'entend, "Elsie" ça se prononce comme un souffle sur une feuille morte ; c'est pas réellement moche mais c'est pas beau non plus, on pourrait appeler son chat comme ça. Mon autre prénom, c'est Janis. Encore une fois, j'ai pas l'étoffe d'une légende ; moi, quand je serais morte, les seule traces que j'aurais laissé ça sera du sang séché au fond d'une tombe.  AGE ET LIEU DE NAISSANCE - J'ai dix huit ans, et ça me fait rien de particulier. J'suis née ici, j'ai jamais bougé, c'est pourtant pas l'envie qui manquait. J'sais même pas si un jour je verrais autre chose que ces falaises blanches qui attirent tant les gens. Moi j'trouve ça morbide, et pendant ces dix huit années j'ai déjà pensé à me jeter de tout là-haut. Maintenant, je peux plus me le permettre. J'aurais du le faire avant mes huit ans, quoi. NATIONALITÉ - Anglaise. C'est écrit sur ma tête, ça coule dans mon sang. J'viens de nulle par d'autre. Y'a pas de fierté spéciale à avoir, ni de honte. En fait, ça m'atteint pas, toutes ces conneries. J'cracherais bien sur l'armée, si je prenais le temps. Et sur le gouvernement, aussi, mais y'a déjà tellement de gens qui le font, et qu'est-ce que ça change ?  STATUT CIVIL - En couple. C'te bonne blague. Au moins, j'ai trouvé le bon plan : en couple avec un ami de longue date, ça sonne merveilleux aux oreilles et aux yeux de tout le monde alors qu'on sait très bien que c'est bidon, tout ça, on s'aime mais pas comme ça, et puis tant pis, ça nous suffit. ORIENTATION SEXUELLE - Asexuée. Non, hétéro, je crois, qu'est-ce que j'en ai à faire. Y'a un temps, quand j'étais encore cette adolescente stupide qui y croyait encore, j'ai eu quelques petits amis. Maintenant, j'en ai plus rien à faire, j'ai un copain qui ne voudra jamais de moi dans ce sens là, et moi je veux de personne dans ce sens là, alors tant pis pour tout le monde et tant mieux pour moi.  MÉTIER - Serveuse dans un café à mes temps perdus, et quand il y a besoin, aussi. La patronne, c'est une vieille conne qu'a raté sa vie. Je l'ouvre jamais en sa présence, je fais pas ma belle et je lui donne mes pourboires, comme ça elle est contente et m'appelle quand y'a de la place ; c'est-à-dire quand elle vire quelqu'un, le temps de trouver quelqu'un d'autre, et puis pendant les week-end et les vacances. Officiellement, je suis encore au lycée, mais je cherche déjà à me faire employer. Je compte pas trop sur mes exams pour m'en sortir.  GROUPE - coeur las. AVATAR - Vika Falileeva.

Y'a pas grand monde qu'a su définir mon caractère de manière simple et concrète. Mais c'est vrai quoi, les gens ça se définit pas en un mot, c'est pas "comme ça et puis c'est tout" ; non, les gens ils sont jamais noirs et jamais blancs, c'est juste une immense palette de gris. Et quand on me demande de me décrire, je ris. Certains vous diront qu'il y a deux Elsie. La Elsie de la maison, et la Elsie d'en dehors. La Eslie de la maison, elle crie beaucoup, elle est pas souvent contente, elle dépense pleins d'énergie et d'amour à s'occuper de la fratrie, parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse et qu'elle se voit pas faire autrement. C'est son moyen à elle de pas se sentir inutile, dans la vie, de croire qu'on a besoin d'elle et qu'elle est pas toute seule. De toutes façons, à la maison, y'a toujours quelque à faire. Quand je suis la Elsie de la maison, je range tout par catégories, je soupire beaucoup, je suis dynamique dans le sens ou je cours partout, je pense à tout et j'ai l'autorité d'un sergent chef. Étrangement, quand je suis à la maison, les gens trouvent ça normal de m'obéir au doigt et à l'oeil. Y'a tout qui est organisé, pleins de choses à faire en peu de temps, et tout rentre dans l'ordre la plupart du temps. Y'a des fois où j'aimerais dire que la vraie Elsie, c'est elle, celle que les autres ne voient pas, celle qui se dévoue pour ceux qu'elle aime, la responsable, la grande soeur, celle sur qui les gens peuvent se reposer. Mais c'est pas vrai, tout ça, et la Elsie de l'extérieur contredit cette image. La Elsie de dehors, elle croit plus en grand chose, elle a l'air vieille alors que sa vie n'a pas commencé depuis longtemps. C'est une paumée, une errante qui va sans but, qui fait comme les autres parce que si tout le monde le fait, c'est qu'il doit bien y avoir une raison. Elle est fragile, un peu solitaire, mal à l'aise avec les adultes et déteste attirer l'attention. Et je crois que je suis plus cette Elsie là. Un jour, je concentrerais sur l'autre, celle qui à l'air mieux, beaucoup moins cool car plus intransigeante, mais au moins elle à l'air de savoir ce qu'elle fait. Un jour. En attendant, j'essaie toujours de concilier les deux.  

PSEUDO - mischievous wink. ÂGE - 18 ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - sur bazzart. COMMENTAIRE(S) - . POISSON PRÉFÉRÉ - je préfère le petit poissonnier . CODE AVATAR -

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Louisa, c'est l'histoire d'une fille qu'a trop usé de tout et que tout à trop usée. Louisa, son coeur il s'est jamais décidé. Il a toujours penché entre deux hommes, alors la plupart du temps elle choisissait la fuite, et elle disait que ça lui allait bien, qu'elle était heureuse comme ça. Y'a pas grand monde qui peut prétendre la connaître, la Louisa. Elle est tombée amoureuse une fois, puis deux, et elle s'est laissée enfermée dans l'indécision, elle s'est laissée détruire à bras ouverts, elle a prétendu à la vie alors qu'elle ne faisait que frôler la folie. La Louisa que je connais, elle rentrait tard le soir, des cernes sous ses grands yeux qui étaient fatigués d'avoir trop rêvé. Ses mains tremblaient toujours au début, et puis ça s'arrêtait lorsqu'elle devait frapper, et elle tapait comme une dingue, sur tout ce qui l'entourait, humain ou objet, elle s'en foutait, Louisa, elle s'en fout toujours, d'ailleurs ; qu'est-ce qu'elle a perdre, de toute façon ? Elle déteste le monde entier, le monde entier la déteste, et ça résume suffisamment bien la situation. Les deux hommes qu'elle dit aimer, ils veulent pas la partager. Elle, elle veut pas se partager, non plus. On en vient à se demander si elle les aime vraiment ou si elle aime juste se faire désirer, ça lui correspondrait plutôt bien, au final. Moi, je me suis toujours demandée si elle avait déjà aimé quelqu'un d'autre qu'elle même. J'ai prié, j'ai pleuré, j'ai saigné pour que cette réponse ne soit pas non. Louisa, elle veut s'encombrer de rien, dans la vie. Il y a à Douvres une maison dont la location est a son nom, mais elle s'en fiche de ça aussi, Louisa, elle est là quand elle revient, mais c'est plus elle qui paie. Elle a jamais su tenir en place, la stabilité, la responsabilité, c'est pas pour elle. Louisa elle préfère traîner tard le soir dans les bars, en agissant comme quand elle était jeune et qu'elle était responsable de rien. Pour elle, de toutes façons, y'a rien qu'à changé. Elle changera jamais. On lui trouve des excuses, on dit qu'elle a pas eu la vie facile, que l'amour ça se contrôle pas, c'est pas inné. Louisa, les deux hommes qui se battent pour elle, ils ne veulent qu'elle. Ils savent qu'elle aime pas les attaches, et putain, elle déteste les gosses, alors non, jamais ils se mettront à parler famille avec elle. Elle a eu un fils, il y a longtemps. Il lui a déchiré les entrailles, détruit les tympans, c'était les pires années de sa vie, alors quand elle a trouvé une jeune assez conne pour se faire avoir, elle lui dit a dit qu'elle était la nouvelle nounou, et petit à petit, elle a oublié de payer. Elle est comme ça, Louisa, ça fait longtemps qu'on ne cherche plus à la changer. Elle a ses préférences, aussi. Il y a des personne qu'elle préfère complimenter, d'autre qu'elle préfère frapper. Elle a pas de but, dans la vie, Louisa ; elle fait du mal, elle le sait, et puis, après, quoi ? C'est pas de sa faute, non plus. Elle a pas eu le choix, c'était des erreurs, tout le monde fait des erreurs. Même quand les erreurs sont au nombre de sept et qu'elles sont sorties du plus profond de son ventre, elle continue a dire que c'est pas sa faute. Faut dire aussi que les gens ont arrêté d'écouter Louisa. A part pour rire, des fois. Elle est pitoyable, elle est impitoyable avec les autres, et elle en rit. Louisa, c'est la fille qu'a tout et qu'a rien en même temps. La femme fantôme, qu'on dit chez moi. Parce qu'elle passe toujours en coup de vent. Parce que tout le monde se tait quand elle est là. Parce qu'elle nous terrifie, parce qu'elle en profite, parce qu'elle frappe, parce qu'elle hait, parce qu'elle boit, parce qu'elle est fauchée, parce que son fils n'est plus là pour nous protéger.
Louisa, chez moi, c'est un tabou. Et personne l'appelle par son prénom. Quand on a besoin d'en parler, on dit "la mère".


La vie, chez nous, ça a jamais été simple. Y'avait qu'à voir la ration de bouffe. On mourrait pas de fin, heureusement, mais on se privait, des fois. Quand j'étais petite, c'est Silas qui m'a tout appris. Silas, c'est le grand frère, c'est fils de la mère, le seul dont elle oublie pas le prénom, qu'elle confond pas avec les autres. Celui qui lui ressemble le moins physiquement, d'ailleurs. Il a les cheveux bruns et bouclé, et qu'a que ses yeux verts qui montrent qu'il nous est apparenté. Mais Silas, c'est le fils de la mère, et il a tout aussi peur des responsabilités. Au moins, il aspire à la stabilité. Son rêve, depuis tout petit, ça a été de se barrer de la maison, et dès qu'il a pu, il est parti. Moi, j'ai jamais compris sa lâcheté. Mais tant pis, il nous demandait pas de payer son loyer et il revenait pas nous descendre. La première fois qu'il est parti, j'avais 10 ans, il en avait quinze. Il avait décidé de partir en colocation avec un de ses amis, ils étaient trop jeunes, mais il avait un boulot bidon a côté pour le loyer. Je l'ai regardé partir, Finnick dans les bras hurlait comme un petit malheureux. Il comprenait pas pourquoi son grand frère partait sans lui, alors qu'on avait toujours été soudé. Enfin, peut-être pas, ça doit être moi qui avait pensé ça. Finn n'avait que quelques mois, à l'époque, et Ora n'était pas encore née. Silas avait attendu que les jumelles soient couchées pour partir, parce qu'il avait peur, parce que ça lui faisait trop mal. Je l'ai haïs, plus que la mère, même. Mais Silas, il m'avait élevée, bordel, avec l'aide de sa jeune nounou qui s'était elle-même occupée de lui avant, et qui elle aussi venait de partir pour faire ses études à Londres.
Il est revenu au bout d'un mois, et il m'a demandé pardon. Winnifred a pleuré son retour pendant des heures. Elle a toujours été plus sensible que Lilja, sa jumelle, quand elle était petite. Elle s'est toujours beaucoup plus pris dans la tête, aussi. Winnie, c'était la chouchoute de Silas, et j'en ai jamais été jalouse. J'ai toujours été plus proche de mon frère deux ans plus jeune que moi, Logan, parce qu'on pouvait être frères et amis en même temps, et ça nous plaisait, de faire cercle fermé. On voulait pas trop que d'autres gens rentrent dans notre cercle intime de la fratrie. Y'a pas grand monde qui y est intégré, même aujourd'hui. Felipe, un peu, ça fait tellement longtemps qu'il vient qu'il resterait, ça embêterait personne.


Officiellement, on est huit à vivre dans cette maison. La mère, et nous. Elle a toujours fait d'énormes différences entre nous, mais au final elle nous a tous laissés de la même façon.
Au début, elle a fait Silas, son fils, celui dont elle a le moins honte, celui qu'elle peut renier le plus facilement. Il la déteste, d'avoir trop cru qu'elle reviendrait ; il comprend pas, pourquoi si il est le seul qu'elle a un peu élevé, pourquoi elle l'a pas un peu aimé.
Après, il y a moi. Avec moi, ça a d'abord été une indifférence froide. Quand j'étais petite, j'avais nounou et Silas, j'ai été habituée depuis toute petite, nounou m'a jamais menti, elle a eu la force et le courage. Il paraît que je lui ressemble, à ma mère. Quand j'étais petite, elle me reprochait rien. Et puis, quand j'ai grandi, elle s'est rendue compte trop tard que c'était moi qui avait la position d'autorité, dans la maison, et ça lui a pas plu. Elle a jamais osé me frapper, parce que j'ai jamais été faible par rapport à elle, et j'aurais bien pu répliquer. C'est des raisons qui fait que, pendant un temps, elle a essayé de se racheter, et les plus petits ont été le plus touchés.
Logan, pas tant que ça. Il y a cru, j'ai pas toujours eu la force de lui dire la vérité. Il m'est arrivé de lui dire que je savais pas, que peut-être qu'elle reviendrait, qu'au fond, bien sûr qu'elle nous aimait, après tout, elle pouvait pas faire des enfants sans les aimer, non ? Mais c'est pas de sa faute, elle sait pas, elle a pas l'habitude d'aimer. Mais non. La mère n'aime qu'elle même.  Logan, il s'est un peu tout pris dans la tête trop tard, il sait qui est son père et il a cru que ça serait différent pour lui. Quand il s'est rendu compte que non, il a commencé à boire et à fumer, à causer des problèmes à l'école. C'est toujours le cas, les profs veulent voir la mère, je supplie Silas d'aller leur parler et je crie après mon frère, parce que je dois être la seule personne sur Terre qui a un peu d'autorité sur lui.
La pire différence que la mère ait jamais faite, c'est entre les jumelles. Quand elle s'est rendue compte de la place que j'occupais, elle s'est rapprochée de Lilja. Lilja, elle est belle, elle a un physique de poupée nonchalante qui brise des coeurs. Elle montre pas souvent ses émotions, joue beaucoup sur l'apparence et c'est ce qui la sauve. A chaque fois qu'elle revient, la mère lui offre des fringues, de plus en plus courtes, qui montent de plus en plus de peau ; elle dit qu'elle va bientôt être adolescente, que c'est normal, que c'est une jolie fille, celle qui lui ressemble le plus, et elle doit en être fière. Elle se rend pas compte que Lilja, ça la terrifie, de lui ressembler, parce que la mère est horrible avec sa jumelle.
Parce que ouais, Winnie, elle s'est tout pris dans la tête. Surtout les baffes de la mère quand elle rentre de mauvaise humeur avec de l'alcool dans le sang. Winnie, c'est la plus intelligente de la famille, mais à propos de la mère, elle est sacrément idiote. Elle a pas arrêté de lui pardonné, elle continue encore, elle se rend pas compte que ça la détruit, que ça gâche son talent et que, surtout, ça sert à rien. Elle lui cherche des excuses, elle continue de l'aimer, elle se dit que si elle aime un peu Lilja, ça doit bien être pareil pour elle, dans le fond, non ? Winnie le dira jamais, mais elle se rend rabaissée par rapport à sa jumelle. C'est pas des vraies jumelles, et Winnie complexe pour rien, elle est persuadée qu'elle est moche et que personne voudra d'elle, a part sa famille. Silas l'adore, parce qu'elle est la plus intelligente de la famille et qu'elle est tout ce qu'il a jamais rêvé d'être. Il l'idéalise un peu, Winnie, parce qu'elle est fragile et menace de casser à tout instant. Elle pleure, souvent, trop souvent, et ça nous déchire tous le coeur, parce qu'elle pleure jamais sans raison.
Après, y'a Finnick. Lui, il commence à suivre Logan, et ça me plaît pas forcément. Être viré de cours à huit ans, c'est pas bon pour l'avenir. Mais il est plein de bonne volonté, il déteste nous faire de la peine, il se décarcasse pour nous. Mais lui, il fait partie des préférés de la mère, et il est encore trop petit pour comprendre pourquoi elle revient, fait pleurer Winnie, me regarde de travers, lui donne des cadeaux à lui et Lilja et puis s'en va de nouveau. Je fais pas les mêmes erreurs qu'avec Logan, mais il aime pas forcément cette vérité et pète les plombs en dehors de la maison.
Et puis Ora, elle, elle aura connu que moi. Je refuse que la mère l'approche, elle a déjà trop détruit de choses et de gens sur son passage, elle aurait pas Ora. Ora, c'est mon bébé. Enfin, c'est tout comme. Je l'ai pas fait naître, mais c'est pas la personne qui fait naître l'enfant, qui est importante, c'est celle qui l'élève, et c'est moi. Ora, elle est née quand j'avais quatorze ans, et je lui ai tout appris. Je continuerais de tout lui apprendre, je refuse qu'elle soit une des filles de la mère, comme nous, avec nos vies gâchées et nos avenirs sombres. J'ai Logan avec moi, sur ce coup là.

« Le petit-dej est servi ! » Et comme d'habitude, c'est Finn qui débarque en premier. Depuis que Logan lui a dit qu'il fallait bien manger pour être fort, musclé, beau, intelligent et surtout épater les filles, il prend ça à coeur. Un peu trop, peut-être, mais ça fait plaisir à voir.
J'entends l'eau s'arrêter de couler, puis Lilja qui crie ( « j'ai fini l'eau chaude! » ) ; elle est toujours la dernière a prendre sa douche, elle y reste plus longtemps que les autres. Lilja a toujours mangé moins que les autres, souvent par choix plus que par manque d'appétit, alors elle compense en se lavant plus confortablement. Winnie arrive, en vérifiant son sac, puis elle vérifie les affaires de Lilja, tandis que Logan me tend Ora avant d'aller s'asseoir face à Finnick. Je me bats avec le chaise de bébé et Ora qui veut à tout prix gambader dans les jambes de Finnick - c'est celui qui est le moins habitué au bébés et qui la repousse souvent, alors elle doit trouver ça bizarre et amusant - avant de la nourrir. Lilja débarque, j'examine sa tenue du coin de l'oeil. Son jean la moule un peu trop et elle a mis du mascara, mais ça reste décent. Elle grignotte dans son coin, tandis que Winnie étudie son déjeuner. Des fois, je suis sûre qu'elle calcule le pourcentage de lipides et de calories qu'elle ingurgite. Je mange rapidement tout en nourrissant Ora, le bus va bientôt arriver et il faut que je la dépose à l'école du quartier avant de partir. On a du faire des pieds et des mains pour qu'ils la prennent, mais on a finalement réussi. Je sors rapidement après m'être lavée les dents et vérifié celles de Ora et de Finn ;  je sais que Logan et Winnie vérifient toujours si la porte est bien fermée, et puis de toute façon on a mauvaise réputation dans le quartier, y'a rien à voler, ici. Je dépose Ora, un bisous et puis à ce soir, elle pleure pas, elle a compris qu'elle avait pas intérêt et que de toutes façons ça changerait rien. Je cours pour avoir le bus à temps, Logan fait parfois attendre le chauffeur pour moi, je ne dis jamais rien, il s'engueule avec lui. Là alors, en entrant dans le bus, j'arrête d'être la Elsie maman-trop-tôt-sans-l'avoir-demandé et je deviens la fille blonde du fond du bus, la grande soeur de Logan, la copine de Felipe, celle qui est sympa mais qui n'a pas envie plus que ça qu'on s'intéresse à elle, alors on le fait pas. Je m’assois à côté de Felipe et je l'embrasse rapidement ; parce que je suis pas encore totalement calmée de l'agitation matinale ; parce que je sais que c'est pas en insistant qu'il aimera plus ça ; parce que je sais que de toutes façons, c'est juste pour que tout le monde le voie et ça s'arrête là. Felipe, c'est un peu comme mon meilleur ami, mon ami d'enfance, celui qui fait partie de la famille, comme un cousin éloigné. On est un peu dans la même galère, tous les deux, on se comprend, et c'est tout ce dont j'ai besoin.