NOM(S) - (t)iago. PRÉNOM(S) - taskès. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - vingt ans, né le cinq mai mille neuf cent quatre-vingt-treize à douvres. . NATIONALITÉ - anglais. STATUT CIVIL - – triste chien errant – autrefois, il avait connu l’amour, mais les traces de ses baisers se sont effacés avec le temps, et aujourd’hui, il est seul, égaré, reniflant le cul des prostituées. ORIENTATION SEXUELLE - – il a toujours aimé les femmes, mais c’est la faute (ou la plus grande réussite) de son père qui lui a lavé le cerveau quand il était petit contre les homos. . MÉTIER - sans domicile fixe, un métier dur et mal rémunéré qui nécessite un deuxième travail pour arrondir les fins de mois, alors, occasionnellement, il abuse de la bonté des gens et pioche ici et là dans les porte-monnaie des touristes inattentifs.  GROUPE - âme amère. AVATAR - pawel bednarek.

un tsunami dans ma tête et tout est chamboulé: tes p sont mes b, tes t sont mes d... depuis que je suis tout gosse, les lettres se sont inversées, rien ne veut rentrer dans l'ordre. je suis un condamné. un malheur prisonnier. putain de maladie. j'ai arrêté d'espérer, parce qu'espérer revenait à rester assis sagement dans cette salle de classe à me prendre des gauches et des droites. mon cerveau est plein de bleus, il a du mal à s'en remettre. surtout qu'on ne m'a pas assigné le bon traitement, je me soigne avec de mauvaises graines, qui me poussent dans le cerveau et me sortent par les oreilles. ces graines ont tendance à me calmer, à me rendre amorphe. mon coeur a la rage, mais mon cerveau et mon corps ne suivent pas. le haschisch m'aseptise contre les mauvaises colères. à force d'avoir jouer aux boxeurs, j'en ai usé mes mains ; elles portent encore des cicatrices, vieilles traces de ces plaies qui ne se renfermeront jamais. mon père aime dire que je suis irresponsable, il s'offre lui-même un alibi pour justifier le fait qu'il m'a foutu à la porte. on me dit passionné, jusqu'à être exécrablement jaloux. mon coeur sous vide a du mal à respirer... 

PSEUDO - ira (maëlle). ÂGE - bientôt dix-neuf ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - projet bazzart. COMMENTAIRE(S) - je ne suis pas déçue . POISSON PRÉFÉRÉ - poisson chat. CODE AVATAR -

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<pris>pawel bednarek</pris> <ppn> iago task</ppn>

Mon corps maudit cette chaleur étouffante, qui s’est imprégnée dans l’atmosphère depuis hier matin. J’ai la soif qui me serre la gorge, et aucune eau pour me désaltérer.


Vingt ans, et des souliers troués. C’est l’âge de la maturité, l’âge de l’indépendance, l’âge adulte. Ce mot qui ne veut rien dire pour moi. Et ce n’est pas faute de ne pas avoir cherché : j’ai commencé par regarder dans le dictionnaire, mais je me suis rendu compte que ce n’étaient que des mots, et que les mots mentaient (parfois). Puis, j’ai cherché entre les cuisses des jeunes filles, dans les poubelles de la ville, dans les poches des messieurs, sous les jupes des dames, dans les papiers officiels, dans l’alcool – j’ai même essayé de chercher dans ma mémoire. La réponse était nulle part, alors j’ai posé la question à ces hommes en ruine, ceux qui déclarent avoir tout vécu depuis qu’ils dorment dans la rue : ils m’ont dit que j’étais encore trop jeune pour comprendre. Jeune jusqu’au bout des rides. C’est peut être ça que mon père a voulu dire quand il m’a claqué la porte au nez, tu es et tu seras toujours un gosse.


Pourtant, mon visage n’est plus celui d’un enfant. Le lit de poussière, qui enveloppe mes traits, me donne l’air d’un vieil homme épuisé par le temps. Ma peau est grise, et desséchée, l’image de mes belles joues roses toutes gonflées est partie en fumée. Mon moi enfant est mort à jamais, et cette ravissante image de moi enfant souriant s’est cristallisée sur le papier glacé et dans la mémoire de maman, mais pas dans celle de mon père. Il est passé où l’enfant sage qui murmurait et qui ne criait pas ? Il est passé où l’enfant affectueux qui aimait et qui ne mordait pas ? Désolé, papa, maman, mais il est mort cet enfant-là.


J’ai volé le corps d’un mort. - Assis parmi mes cartons, les autres me parlent (ils se marrent), mais je n’entends rien.  Ma vue est floue : j’ai besoin d’eau, j’ai besoin d’air. Je souffre de la canicule. Affalé sur le goudron, je rêve du cercle polaire pour me refroidir un peu le cerveau. Je sèche comme le tabac au soleil. Mon corps se détériore, des larves me dévorent le ventre (ou est-ce juste une hallucination ?). Mes membres sont lourds, je n’arrive plus à bouger. Ma gorge est sèche, je n’arrive pas crier. Je vais mourir, et tout le monde a disparu. C’est l’apocalypse, la fin des misères – et personne n’y peut rien. (…) Et, dans mon délire de drogué, une silhouette sombre envahit les rayons cuisants de l’astre céleste. Elle est ma Déesse. Ses courbes se dessinent sur la boule de feu. Elle se penche, et s’inquiète de mon état. Elle est là pour me sauver. Sa peau couleur café panse ma blessure. Elle me tire de ce rêve halluciné.

C’est trop enfumé là-haut. Il faut m’ouvrir le cerveau ; aérer un peu cette cage.

Du nouvel air.