Cordélia. N'est-ce là qu'un simple prénom abandonnant à la mer sa douceur, sa pureté. C'est les yeux dans le vague, dans le bleus de la mer ou dans le froid du ciel, comme s'ils cherchaient un espoir, un endroit, une personne qu'elle seule peut voir, fantomatique illusion de l'esprit. Alors que tous se cherchent, elle s'abandonne, jette son corps dans les bras humides de ces vagues tortueuses. Elle hurle à la nature, chant brisé de milles émotions, s'accrochant à tout, aux oiseaux, à leur liberté, aux épines piquantes de ce sapin, aux rochers, forts et instable, à la neige, froide et agréable, à tout. Tout ce qui est réalité, tout ce qui est présent, passé et futur, car le rêve, éphémère et saisissant, est trop souvent encrée en elle. La possédant, faisant d'elle ce qu'il veux, la manipulant comme le vent fait tourner les feuillages, les flocons d'un long hiver glacial ou les cheveux d'un randonneur perdus. Cordélia. C'est un chant doux, un chant innocent, c'est l'animal qui se cache, qui attends que le froid cesse. C'est un tout, et c'est un rien. C'est une brise d'été tournoyant dans le vent glacé, c'est une tornade ou est-ce le clapotis calme de l'eau un soir d'été. Cordélia, comme la noyade. Un souffle, puis la vague qui enfonce encore plus profond, jusqu'à la berge. Ô jeune sirène étrangère, avec ces yeux qui voient tout sans voir à la fois, où t'échappe-tu cette nuit.