c'est mal d'être jeune.

Les arbres d'où les branches sortaient, d'où les feuilles poussaient. Ils étaient grands, larges, puissants, autour de l'enfant. Ils s'imposaient par groupes de trois, de vingt. Pouvaient-ils tomber? Est-ce qu'ils allaient se déraciner? Peut importait le jeune garçon. Avec ses yeux bleus et ses cheveux bruns, il ne se camouflait guère dans ce labyrinthe. Il était assis, les genoux recroquevillés sur son torse, les pieds nus sur le sol terreux. Il s'était éveillé là, seul, parmi les troncs et les fleurs. Certaines feuilles tombaient, d'autres poussaient, et d'autres étaient recouvertes de neige. Les saisons mélangées, le temps bouleversé. Il se releva pour mieux comprendre. Un ciel étoilé de jour. Le petit scruta les environs à la recherche d'un abris, d'un vivant. Il était perdu, ne se souvenait plus de rien. Marchant sur l'herbe fraîche. Il vit ses vêtements. Son chandail était étrange, il descendait bas. Très bas. C'est donc pour cela que ses jambes étaient nues.

Au loin, au travers de la brume, une lumière noire attira son regard. Prudemment, il avança vers la lueur. Plus loin il allait, plus la peur l'envahissait. Les arbres devinrent sombres, la brume, grise. Le ciel plongea dans les ténèbres ne laissant que le garçon et la lueur. Et il la vit, blottie au creux d'un arbre, lovée dans la neige. Une jeune fille comme lui. Il s'accrocha à son courage, ne laissant rien derrière lui. « Qui es-tu donc, toi, couchée sur la mort? »