Il fait froid, sous tes pas, alors que tu marches le long des falaises, Elsie ; tu as oublié de prendre un manteau, et puis des souliers aussi. Il est bien rare que tu es les nerfs qui lâchent de manière si lamentable que cela ; pourtant, il y a un sentier de larme qui coule le long de tes joues. Ce soir, la mère est revenue ; elle a joué son rôle de mère, ou du moins ce qu'elle ose croire l'être, et tu ne l'as pas supporté. Ce n'était pas la bonne soirée. Alors, tu as crié. Tu as crié, et puis, tu as lancé un verre dans sa direction, au travers d'une colère passagère. Les choses auraient bien été, si tu n'avais pas failli toucher l'une des jumelles, avec les éclats. Tu as vu ses yeux traumatisées, son air terrifiée, et tu as paniqué. Alors, tu as couru le plus loin possible, et face à toi, le grand château est en place. Tu ne le sais pas, mais il est là ; son souffle frais caresse ta nuque, s'y détachant, et il tourne autour de toi. Il y a une lueur amusée, au fond de ses prunelles. Il est heureux ; ce soir, le fantôme est heureux. Il a trois amis, en sa compagnie. Trois amis pour jouer ; car il n'a qu'une envie, présentement, et c'est bien de jouer. Alors, il court sur ses maigres jambes ; il effleure les arbres par ses pensées, fait souffler le vent, gémir le portail menant aux tunnels. Il est ouvert, ce portail ; il ne devrait pas. Le fantôme n'est que plus heureux. Une amie s'y est déjà aventuré il y a quelques minutes déjà, le regard égaré, l'esprit effacé. Elle n'a pas frémi à son touché ; c'est toi, Narcisa, et le bruit de tes pas résonnent encore. Tu avances lentement, beaucoup trop lentement. Ou alors, est-ce toi, Andreas ? Toi qui est là, les bras tout serrés contre toi. La peur au vendre, au moindre mouvement du vent. Tu lâches un cri, apeuré, lorsque tu vois une forme, au travers des arbres. Ce n'est qu'Elsie, passant au travers du portail. Tu essaie de l'appeler, tant bien que mal, mais elle ne t'attend pas. Et tu es là, au milieu du noir, de la peur. Alors, tu ne vois qu'une solution ; tu cours pour la rattraper, hésite avant de t'aventurer au travers des sentiers souterrains. Mais tu le fais, tout de même, sous le murmure encouragement du fantôme. Et joueur, le petit être meurtri, il ne peut s'empêcher de fermer la porte d'un long grincement, derrière vous.

Que la partie commence.