NOM(S) - Strømsen, nom de son père norvégien. PRÉNOM(S) - Andreas Joseph. Autant dire qu'elle qu'il hait qu'on l'appelle Joseph. Pour lui, c'est Andreas. Bah quoi? C'est un prénom mixte à la fin. Certains de ses amis s'amusent même à l'appeler Andrea. Alors que Joseph, c'est typiquement masculin. (Ironique quand on sait qu'Andreas signifie "Homme" n'est-ce pas?) AGE ET LIEU DE NAISSANCE - 21 yo à Bergen en Norvège. NATIONALITÉ - Il est norvégien, mais a des origines Françaises. STATUT CIVIL - Toi tu dis fuis moi, je te suis, moi je dis suis moi, je te fuis. Célibataire, mais au cœur adorablement brisé. ORIENTATION SEXUELLE - Aime-t-il les hommes ou les femmes? Aime-t-il ses semblables physiques ou psychologiques? Lorsque l'on ne peut décidé, on fait quelque chose de bien particulier : On laisse le choix ouvert. MÉTIER - Ses doigts fins tapent rapidement sur la machine à écrire. Ses longues jambes courent à pleines vitesses. Le rédacteur en chef du journal hebdomadaire le regarde avec haine parce que, encore une fois, il n'a pas réussi à être objectif dans son article.  GROUPE - Amant aimant je pense, mais si vous trouvez qu'un autre groupe lui convient mieux par rapport à son histoire, allez-y, j'arrive pas bien le mettre dans un groupe. AVATAR - Il est blond, il a les cheveux longs, il a un visage de fille, il s'appelle Pejic. Andrej Pejic.

Indécis, curieux, peureux, maniaque, à forte potentialité suicidaire. Voilà ce qu'on pu lire, dés ses dix ans, les parents d'Andreas sur un rendu psychologique fait dans son école Norvégienne. Ses amis, ou du moins le peu d'amis qu'il avait, le décrivait plutôt comme solitaire, solidaire (oui, chez lui, ça marchait ensemble), à toujours vouloir faire accepter son opinion aux autres, et assez lunatique. Voilà comment il était lorsqu'il était en dernière année de son école primaire Française. Peut-être est-il toujours comme ça, peut-être pas. Au jour d'aujourd'hui, il n'a pas grand monde autour de lui pour lui dire comment il est, à part, peut-être son chef de rédaction, qui le décrit comme quelqu'un de turbulent, qui ne cesse de bouger. Quelqu'un de subjectif et qui est incapable de ne pas dévoiler ses opinions. Quelqu'un avec une forte incapacité à laisser ses idées se faire dépasser par celles des autres. Quelqu'un de perdu, entre autre au niveau de sa sexualité, mais qui reste tout de même particulièrement lucide. Son éternelle jumelle elle, l'aime pour sa compréhension et son écoute. Quant aux personnes qui ne peuvent le voir qu'en photo perforée par des fléchettes, ils refusent son originalité, sa fantaisie, sa différence, et son assurance vis-à-vis de ses idées.

PSEUDO - Pudding Morphina. ÂGE - 19yo. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - Sur bazzart il me semble...  COMMENTAIRE(S) - POISSON PRÉFÉRÉ - J'aime pas les poissons Mais bon, j'aime bien les poissons clowns, je les trouve classes. CODE AVATAR -

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Et on est tous deux balancés comme des boulets entre deux pays. Et on change un peu près tous les quatre ans. On fait la maternelle dans l’un, la primaire dans l’autre, on revient dans le premier pour le collège et on finit par le second. Pourtant, après ça, on décide de laisser nos parents et de se balancer nous même dans un troisième pays. Notre pays de rescousse, notre pays à nous. Gabrielle, on est là, on y est. On est en Angleterre. Et ça, depuis déjà 4 ans. J’ai un poste d’écrivain dans un journal local, et toi, tu fais ta vie. On se retrouve le soir et on s’amuse à raconter nos histoires d’antan. Ses petites anecdotes, qui, pour nous, sont plus importantes que le présent.

On parle de cette ville où on est nés tous les deux, cette ville Norvégienne, Bergen. Nous sommes tous deux nés le même jour, au même lieu, de la même heure, et presque à la même heure. Je suis l’aîné. Nous avons appris le Norvégien par notre père, le français par notre mère et l’anglais à l’école. Nous avons toujours été dans les mêmes écoles, et dans les mêmes classes. Nous étions un  duo infernal. Impossible d’avoir des amis, nous ne leur laissions jamais de place entre nous.

La maternelle au Havre, « pas de souvenirs important » me précises-tu, mais tu te trompes. J’étais en moyenne section de maternelle la première fois que j’ai décidé de m’habiller exactement comme toi un jour d’école. Tu te souviens ? Les maîtresses nous confondaient. On avait décidé de mettre des chaussures de couleurs différentes pour qu’elles nous reconnaissent. Il y en avait des bleus, et il y en avait des roses. J’avais pris la deuxième paire. Et les parents m’avaient disputés en rentrant. Je ne comprenais pas pourquoi. Et tu m’avais défendu. Tu avais dit que c’était toi qui avais décidé de prendre les bleus et tu m’avais obligé à prendre les roses. Et les parents t’avaient disputés toi. Et moi, tel un lâche j’avais laissé faire. Mais tu ne m’en a jamais voulu.

Cinq ans de l'école primaire à Bergen, « le souvenir de la plage » me rappelles-tu. Un sourire étire alors mes lèvres. Oui, le souvenir de la plage. En troisième année, le maître nous emmène à la plage. Tout le groupe se met à un endroit confortable, au soleil, mais pas nous. On reste sur les grosses pierres désagréables qui se trouvent prêt de l’eau, et on essaye de faire rentrer notre tête dans notre t-shirt pour éviter que le soleil ne tape notre chevelure déjà assez blonde comme ça. Et tu te souviens, c’est aussi ce jour-là que tu as, pour la première fois, embrassé quelqu’un. Notre seule amie. Elle était venue pour nous voir et elle t’avait fait un bisou sous une impulsion étrange que personne n’a jamais réussi à expliquer. Et tu la trouvais belle. Moi, je trouvais que son grand frère était magnifique. Il était châtain et il avait les cheveux court tu te souviens ? Il avait les yeux d’un vert constamment illuminés d’une joie folle et fantaisiste. Si seulement il y avait plus de gens comme moi dans le monde…ce serait la catastrophe. On aime être différents des autres et être à part. On aime ne faire qu’un et finir les phrases des autres. Mais ce jour-là, ça a été la première fois que tu m’as laissé seul. Et ce jour là, la solitude a été ma plus fidèle amie.

Le collège, de retour au Havre. On y avait retrouvé des anciens amis. Ma différence les dérangeait et j’étais devenu un martyre. Tu étais ma protectrice. Gare à ceux qui osaient me parler comme si j’étais une chose.  Je t’avais déjà pardonné cette histoire de plage. On était incapable de se disputer. On s’aimait bien trop pour ça. Lorsqu’un garçon venait te parler, j’étais là pour te protéger. On était là l’un pour l’autre. On ne vivait que pour être l’un avec l’autre. Tu m’appelais ta sœur, et c’est devenu mon surnom. Les gens ont commencés à inventer des rumeurs sur moi, sur nous. Comme quoi, comme tu aimais les filles, et que moi aussi, nous avions eu une histoire. C’était répugnant. On ignorait les plaisanteries et les méchancetés. On faisait la sourde oreille. On attendait la seconde pour repartir en Norvège. Pourtant, on avait toujours préféré la Normandie et nos plus beaux souvenirs étaient ceux des phares que l'on exploraient. Désormais, nos plus beaux souvenirs seraient les Fjord en bateau. Les phares étaient quelque chose que l’on devrait oublier, et on le savait. Les années ont passé, et tu as redoublé. Je suis parti, tu es restée.

Le lycée,  moi à Bergen, toi au Havre. Evidemment d’après ce que l’on se dit, il ne s’est rien passé durant cette année. Mais on se ment. J’ai embrassé un garçon pour la première fois, et une fille aussi. Ça, tu ne le sais pas, mais ça ne compte pas. Une année plus tard, tu m’as rejoint, « rien de percutant » dis-tu en riant. C’est vrai.  Puis tu as sauté une classe. C’était inconcevable pour toi de ne pas avoir ton diplôme en même temps que moi, pas vrai ? On s’est retrouvé pour l’avoir, on l’a eu et nos parents ont décidé de se séparer. Notre mère a préféré me garder, et notre père a voulu obtenir ta garde. On a été séparés. Je suis retourné vivre au Havre où tu n’étais plus là pour me défendre. Tu es resté à Bergen, et je n’ai jamais su ce que tu y avais fait. Puis, on a tous les deux atteints la majorité dans le pays où on s’était promis de se retrouver. L’Angleterre.

A nos dix-neuf ans, on s’est retrouvé sur la côte sud de l’Angleterre. On a décidé de vivre ensemble. On a cherché des petits jobs, et un gérant de journal a aimé ma façon d’écrire. Je subsiste à nos besoins et tu m’y aide avec des petits boulots. Je te raconte que lorsque j’étais au Havre, j’avais rencontré un garçon. Je l’aimais, et je pensais que c’était réciproque. Mais il m’a ridiculisé et m’a avoué qu’il ne m’avait jamais aimé qu’à cause d’un pari entre amis. On sait que nous sommes de cœurs brisés, mais tant que l’on est ici l’un pour l’autre, rien ne peut nous arriver. Pour ce qui est de ce sentiment que l’on appelle l’amour, rester tous les deux, c’est suffisant.