CHÂTEAU Qu'il est grand, qu'il est beau, ce merveilleux château. Il est l'appel au grand public, l'appel au tourisme. Tu le vois toujours là, comme les falaises, comme les grands-pères, et peut-être parfois y mets-tu les pieds, un peu comme les adolescents oubliés, ceux qui ne pensent qu'à s'amuser. Peut-être as-tu peur dans le noir, sans savoir pourquoi, lorsque tu l'observes et tu penses à ses moindres recoins. Mais il est là, toujours là, et toi, pas.

FALAISES Ce sont les éternelles, les éternelles belles ; les falaises blanches, perfide de l'âme, écume de la vie, déboire de l'agonie. Elles sont d'une blancheur à faire mal, et pourtant, d'une saleté éternelle ; tu y vois les algues, lourdement accrochées, et puis les vagues, qui ne cessent d'y frapper. Que l'on soit tout en haut ou tout en bas, tu ne peux t'empêcher de stopper tes pas, pour observer cette danse, et quelque part, y voir un peu de toi.

MER Elle est si différente, et pourtant si semblable. Ce n'est pas la plage, elle n'a rien de commerciale. Non, elle est sur le bord de ces falaises blanches, tout en bas, là où le sable est douloureux, sous tes pas, un peu loin de la ville, et où les déchets des déchets se trouvent sur le sol, là, sans vie. C'est là que tu t'aventures, parfois, pour marcher un peu. C'est là que tu fais quelques pas, loin de tout, te laissant frapper par les vagues, un peu comme les falaises le font. Tu oublies, un peu, à l'écart du monde, pensant parfois à plonger, et ne plus remonter.

LONDRES C'est un peu moins de deux heures, pour que tu meurs. Un peu de route, que ce soit derrière le volant, en bus ou en train, mais qu'importe au final, car te voilà là. Tu es là, maintenant. Au coeur de Londres, dans une populasse quelconque. Tu marches parmi des fantômes, tu te bernes d'une jolie vie qui n'est pas, et toujours, toujours, tu finis par revenir à Douvres, car c'est plus fort que toi; que n'importe quoi.