Mes petits doigts se sont laisser avoir par le froid. Congelés et serrés autours de mon thermos de chocolat chaud qui est plutôt tiède, maintenant, ils restent là, à moitié caché dans les manches de mon manteau. J’ai toujours l’esprit léger, cela dit, même quand j’ai la tête pleine. C’est surtout la faute de Felipe, en fait. C’est lui qui met toutes ses choses dans ma tête. Les inquiétudes et tout ça, c’est tellement bizarre que je sais pas trop quoi faire avec. Et puis j’aime pas que Paul et lui soit en froid comme ça, c’est chant pour l’ambiance du groupe et pour mes nuits sommeils.

Je les connus ensemble, c’est comme des parents, tu sais. Genre, ils sont papa Paul et maman Felipe qui sont genre, un couple unique et particulier. Quand ils s’engueulent, c’est comme si papa et maman s’engueulaient encore et la dernière fois, maman est juste partie en me laissant tout seul avec papa.

Enfin, Paul est loin de ressembler à mon père, c’est rassurant. J’apprécies d’être tout seul avec lui, il risque pas de me foutre à la porte… Quoi qu’on sait jamais, mais le fait est que si je peux les avoir tout les deux, je préfères, quand même…


C’est juste qu’ils ne se comprennent plus autant qu’avant, en ce moment, c’est tout. Ils sont besoins de consultations, de voir un psychologue des relations de couple, un couplologue, à la limite. Et je suis pas ça, mais bon. J’ai un peu envie de mêler, j’ai envie d’arriver, de prendre un peu ma place et de leur dire « mec, j’vous aime. » à ma façon à moi. Ma façon maladroite et tout. Enfin, je l’ai dis à Felipe, quelque part… J’aime pas trop le laisser tout seul ce petit garçon quand il est dans cet état bizarre. Ça veut dire qu’il va peut-être se remettre à pensé un peu trop et à faire fonctionner son petit cerveau jusqu’à ce qu’il surchauffe et implose. Le pauvre. C’est bien pour ça qu’il a besoin de Paul, en fin de compte, parce qu’il pense trop et Paul pense pas. Ils se balancent les un et les autres. 


Du coup, j’ai préféré faire un détours de quelques minutes pour vider mon crâne un peu. J’ai pris le mauvais tournant en enfonçant la main dans ma poche pour toucher mon vieux téléphone pourrit pour m’assurer que Felipe puisse appeler si il lui arrive quelque chose. J’ai même chanter un peu. Enfin, pas chanter la voix pleine et tout quand même, juste un « mmh » un bourdonnement pour que tout aille mieux et que les moments bizarres passent plus vite. Et puis voila, j’ai trouvé la maison de Paul. De toute façon, c’était pas tellement difficile vu le temps que j’y ai passé dans les dernières années, chez papa Paul…


Quelque part, je suis un peu nerveux, positivement nerveux, parce que j’aime voir Paul. J’aime le voir sourire et rire et j’aime son feu, sa folie intérieure, même si il me pousse toujours à faire des bêtises pas possibles…

Même que je souris d’avance à l’idée de voir Paul ouvrir la porte en caleçon ou en pantalon de Pyjama avec son joli corps musclé et athlétique et sa voix aussi. J’ai hâte de l’entendre parlé et me saluer avec sa joie de vivre tiède et tout. C’est agréable, c’est tout. Il est agréable. Surtout pour les filles… 

C’est donc avec un grand sourire permanent que j’ose cogner à la porte et attendre d’entendre sa voix et sa voix. 


Puis… Je sonne, c’toujours ce que je fais. Je cogne et pis je sonne, comme si il était trop bête ou sa maison trop grande pour qu’il puisse m’entendre…

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.