AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le deal à ne pas rater :
Fnac : 2 jeux de société achetés = le 3ème offert (le moins cher)
Voir le deal

Partagez
 

 la stupidité d'aimer (louve et ilir)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Felipe Sabouraud
Felipe Sabouraud

TU PRENDS MON ÂME.

la stupidité d'aimer (louve et ilir) Tumblr_moxo8yHT5W1r7m9kyo2_500
♒ messages : 595


Feuille de personnage
♒ âge: 19 ans
♒ profession : peintre en bâtiment
♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.


la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeMar 17 Sep - 16:54



C'est fort, l'odeur. L'odeur du savon, là, qui résonne même jusqu'au miroir. L'écho de l'humidité de la douche, de ta peau, efface tes traits, tes doigts rugueux en chassent le toucher, pour afficher tes traits floutés. Tu grimaces, malgré toi. Tu te détestes, peut-être, Felipe, pour t'observer ainsi. Parce que tu sais qu'il sera là, ce connard, ce soir, alors tu places tes cheveux. Alors tu mets un beau chandail, au lieu d'en piger un au hasard. Le reflet du miroir te renvoie l'image de tes traits crispés, de la colère affichée et de tes sourcils froncés. Tu soupires brusquement, sauvagement, avant de repousser au loin le t-shirt choisi et d'en prendre un à manche longue, à cause du froid, ainsi qu'une écharpe. Tu t'en fiches, qu'il soit là-bas. Tu n'en as rien à faire, qu'il soit là, ce Ilir. De toute manière, tu ne lui parleras même pas. Souliers dans les mains, chaussettes dans les pieds, tu descends les escaliers en vitesse. Dans ta poche, ton portable hurle déjà une multitude de message venant de Paul, pour annoncer son arrivé. Dans le salon, Louve. Louve qui ne bouge pas, les yeux grands, le corps pyjama, observant encore une princesse quelconque. « putain, encore ? » Tu grimaces, tu grognes malgré toi. Tu te sens con, un peu, pour ça, mais  t'y peux rien. T'es con et c'est bien ; tu prends la télécommande, vieille habitude, et puis tu ferme la télévision. Elle sursaute brusquement, tourne ses prunelles d'enfant vers toi. Tu fronces un peu plus des sourcils, comme si c'était parfaitement normal. « va t'habiller. » Elle ne bouge pas, cligne des yeux doucement, surement surprise. Tu grimaces, avant de te pencher pour enfiler tes souliers. « va t'habiller putain, les mecs vont pas t'attendre une éternité. aller, vite ! » Tu tu redresses pour l'observer, mais elle a écouter, cette fois. Elle court dans les escaliers. « mets un truc chaud ! et bien .» Tu grimaces, encore. Ton portable hurle encore, dans ta poche, brusquement, et puis un idiot klaxonne comme un con, dehors. Paul. Aucun doute, c'est Paul. Alors tu grognes encore, comme toujours, tu ouvres le placard, prends ta veste, appelle ta soeur plusieurs fois, jusqu'à la voir débouler rapidement vers toi, dans les escaliers. Tu fronces des sourcils, encore ; les rides, elles veulent de toi, c'est certain. « on voit ton ventre. et tes cuisses. 'tain, c'quoi ces souliers ? » Les lèvres pincées, tu dévisages ses vêtements, les creepers à ses pieds. Tes doigts se serrent contre ta veste et tu soupires brusquement, essayant de te calmer, te dire que tu as eu une bonne idée, alors que Paul klaxonne toujours, dehors. « enfile ça, au moins. les mecs sont là » Tu lui mets de force une de tes vestes, celle que tu portais, la dernière fois que tu étais en compagnie d'Ilir, sans savoir. Tu prends ses doigts au travers des tiens, parce qu'elle est lente, parce que tu es pressé. Alors que tu verrouilles la porte d'entrée, tu entends la voix d'ange de ta soeur saluée et les gars, et puis Paul siffler stupidement. Regard noir lancé, tu te promets d'assassiner ton meilleur ami avant la fin de la soirée, et puis tu montes à bord, la petite tout près de toi, loin des idiots, un peu, du moins.

Les rues de la ville sont déjà sombres ; le bois est encore pire, avec les idiots devant qui hurlent comme des loups, sous les caresses lumineuses de la lune. Les sourcils froncés, les dents serrées, t'es incapable de te calmer ; tu comprends pas pourquoi tu as traîné Louve avec toi, tu ne supportes pas les idioties des mecs, pour une fois, et tu as les nerfs qui te font la guerre, à penser que tu vas devoir ce connard d'instructeur. Au creux de la nuit, le portail de l'académie brille tendrement ; ton coeur s'affole un peu, et tes doigts sont moites, contre ceux de Louve. Tu lâches un peu brusquement les siens pour essayer tes paumes contre le tissu de ton jean. Le responsable des grilles vous salue d'un mouvement de tête brusque, automatique, et tu ne peux t'empêcher de le suivre des yeux, alors que vous disparaissez dans l'allée pour vous stationner plus loin, là où l'écho de la musique se fait entendre.

De nouveau, tu agrippe les doigts de la petite en sortant de la voiture, et puis tu rentre dans l'immeuble. Vos souliers claquent contre le sol avant que vous atteignez la salle où tout s'passe, et puis tu grimace, encore. Ça, ça ne faisait pas parti de tes plans. C'est c'que tu te dis, en tous cas, alors que tu traverses la foule d'idiots en tenant les doigts fragiles de Louve entre les tiens. Elle est là, maintenant, en ta compagnie, la petite. L'envie de boire et de profiter de la soirée s'est fait la maille ; non, tu dois la surveiller, et encore plus surveiller les idiots, là, tout autour de vous. Surtout Paul et ses yeux pervers. Les sourcils froncés, les lèvres bien pincées, tu essaie de te souvenir quelle idée a bien pu traverser tes pensées pour qu'elle soit là en ta compagnie. Tu la sens tirer sur le bout de tes doigts, surement pour aller voir tu ne sais quoi. Les tiens se crispent contre les siens  ; tu tends le cou pour parler au creux de son oreille. « tu reste près de moi, okay ? » Tu te retiens tant mieux que mal de la prendre contre toi, et non pas juste par les doigts. Silencieux, tu dévisages les autres, tout autour, leur interdisant de dévisager ta soeur. Près de vous, tes amis crient, prennent un verre, bien peinard. Et toi, tu vois le noir, le con, Ilir, là bas, au fond.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité



la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeMer 18 Sep - 21:28

la télévision s'éteint vite entre les doigts de felipe. ils se resserrent autour de la télécommande comme les serres d'un vautour et l'étouffent en quelque secondes pour la laisser tomber morte aux côtés de sa soeur. sur le même canapé, dans la même position, comme tous les soirs, comme quand il sort, comme quand elle l'attend, comme quand elle essaie d'oublier, les bateaux qui coulent, la naufragée au-dessus, comme d'habitude, louve, perdue derrière ses coussins satinés. ses grands yeux se baladent encore un peu vers l'écran avant de se tourner vers le grand con qui la prive de sa distraction. déjà qu'il la prive de sa présence, manquait plus qu'il la prive de ses contes de fées. et puis, un instant, la pendule, les tic, tac. il est trop tôt pour que felipe réclame son foot, pourtant, trop tôt pour qu'il fasse quoi que ce soit d'autre que répéter mille fois, sûrement, qu'elle perd son temps à regarder ces conneries, que c'est n'importe quoi ces dessins animés.
les prunelles de louve se perdent en le regardant se chausser, ne l'écoutant qu'à moitié, des chansons encore plein la tête. « va t'habiller putain, les mecs vont pas t'attendre une éternité. aller, vite ! »
à vrai dire, les mecs ne l'ont jamais attendu pour autre chose que prendre le goûter dans la cuisine ou le jardin. elle fait bien les goûter, louve, et les tartines au nutella, et les citronnades quand il fait chaud. elle hoche doucement la tête et s'en va braver l'obscurité des escaliers et les vapeurs d'alcool du premier. « mets un truc chaud ! et bien .» la voix de felipe fait écho dans les escaliers comme un vieux fantôme. les pas agités de louve traversent la chambre d'un bout à l'autre, attrapent un short et un t-shirt qui passaient par là. elle se regarde rapidement en tressant ses cheveux, le long de son cou et son épaule, attrape son téléphone au cas où et part en face, dans la chambre noire et qui pue, juste pour s'assurer que tout va bien, si on peut considérer que tout ne va pas trop mal. elle sourit à sa mère endormie sur le lit, glisse un bonne nuit en vitesse, repart escalader les marches deux à deux pour gagner quelques secondes et éviter de nouveaux appels fantômes, de nouveaux grognements depuis en bas.
louve se stoppe devant son frère, ne prêt pas attention à paul impatient qui klaxonne comme d'habitude. « on voit ton ventre. et tes cuisses. 'tain, c'quoi ces souliers ? » louve, aujourd'hui, elle aurait aimé des mots gentils, juste un ou deux, au milieu des vilains. qu'il glisse qu'elle est jolie, mieux que dans les pyjamas qui accompagnent ses autres soirées quand lui s'en va, mais il préfère râler encore, parce que ça ne va pas, parce que ça va jamais. louve se perd à penser qu'à part les robes qu'il n'aimait pas l'autre jour et le short qu'il n'a pas l'air de préférer cette fois-ci, il ne lui reste plus que la combinaison de ski orange et les moonboots assorties au fond du placard. c'est peut-être son truc, à felipe, les moonboots.
« enfile ça, au moins. les mecs sont là. » toujours aussi pressé, felipe lui enfile sa grande veste, qui tombe sur l'épaule et couvre ses mains toutes entières. il en saisit une dans la sienne et traîne sa sœur à l'extérieur, la laisse sautiller dans l'allée après avoir fermé la maison, jusqu'à monter dans la voiture. elle se dépêche de se pencher pour déposer un baiser sur la joue de paul, ignorant ses sifflements d'idiot, avant de se rassoir et se serrer un peu contre son grand petit frère.
dehors, la ville défile à une allure folle, les lumières bougent, y a une danse de lampadaires dehors, y a une symphonie des vents, ses mains s'aventurent contre le bras de felipe pour attirer son attention vers le spectacle qu'elle imagine. à côté de tout ça, le signe de tête du responsable des grilles paraît bien fade, et les cris habituels des silhouettes de devant bien moches. la voiture s'arrête au milieu des autres et louve s'en extirpe rapidement, rattrapée aussitôt par la grande patte de felipe.
sa tête se tourne dans tous les sens, sa main libre remonte sa veste sur son épaule. ses deux flaques émerveillées balaient l'endroit rapidement, juste pour s'en souvenir au moins un peu, pressée par le pas de son frère. un pas posé dans le grand immeuble et sa petite main perdue dans la grande se resserre déjà, bousculée un peu partout. elle observe, les gens, les lumières, s'attarde sur les senteurs, d'alcool, de fumée, et puis une odeur de fraise qui la traine vers le fond, l'attire tout là-bas quitte à lâcher son frère qui la rappelle à l'ordre. paul et les autres sont déjà partis se perdre au milieu de ce joyeux bordel, vite aspirés par les autres. « tu reste près de moi, okay ? » sa mine boude un peu, mais louve obéit et se plaît à raccrocher sa main libre au bras de felipe, sans changer de direction. sa voix s'élève un instant, douce même quand elle force pour se faire entendre. « tu veux pas aller boire avec les autres ? » elle ne l'a jamais imaginé passer une soirée autrement, c'est débile. depuis le bas de la foule où elle ne tombe pas trop nez-à-nez avec d'autres de sa taille, elle observe, un peu émerveillée, un peu inquiétée, essaie de tirer son frère vers l'odeur de fraise qu'elle perd un peu, tout au fond là où il y perd ses pupilles à trop regarder.
Revenir en haut Aller en bas
Ilir Sanka
Ilir Sanka

j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.

la stupidité d'aimer (louve et ilir) 006404ac9e87ae7d36bc796857cc2fbf
♒ messages : 195


Feuille de personnage
♒ âge: 24 ans.
♒ profession : éducateur sportif.
♒ le choix du coeur: super connard.


la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeDim 22 Sep - 12:18

La musique résonne déjà, dans les oreilles. Le monde se mêle à ses notes, le cœur battant au rythme de celles-ci. Les regards se croisent, se sourient, parfois timides. Les filles ne se fondent plus dans la masse, non, elles sont belles ce soir. Plus belles qu'elles ne l'ont jamais été depuis la rentrée. Les robes sont de sortie. L'odeur du parfum remplace celle de la sueur. Y a même des sourires qui prennent place sur les lèvres. Les garçons, lâchés dans l'arène ne manquent pas d'aller à la rencontre des autres. C'est terminé, pour une soirée. Il n'est plus question de règles et de gestes biens trop définis. Les visages fermés se détendent. L'alcool brûle leurs lèvres pailletées. Le maquillage semble couler sur les peaux trop moites, contre ces corps trop serrés. J'ai l'impression de retourner quelques années en arrière. Lorsque rien n'avait commencé. J'étais encore comme un eux, un putain d'ado à la con qui ne se rendait pas compte de ce qu'il était. Ou plutôt, ce qu'il allait devenir : de la chair à canon. Alors oui, ils font la fête, en attendant de mettre un pied dans la tombe.
Ils sourient, à l'illusion de servir à l'humanité.
Mais ils ne sont que sacrifices.
Ils n'y connaissent rien, au reste.
Faisons donc, la fête, puisque c'est beau. Si ça en vaut la peine.

Le verre se retrouve serré à l'extrême, là, entre mes doigts usés. Il gémit, de son bruit de plastique, se tord sous la pression. Ma mâchoire se crispe, au même moment. À la vue de Felipe, mon corps réagit, instinctivement. Je croise son regard, une première fois. Et c'est déjà la fin, je la sens, au fond de moi, la tempête. Elle gronde, en serait presque douloureuse. C'est tellement con, de ne plus rien savoir contrôler. Trop pitoyable de se sentir impuissant face à de simples pupilles aussi sombres que l'encre de chine. Je détaille ses traits, la beauté de sa bouche, la courbure de ses lèvres. Même à plusieurs mètres de lui, une envie infime de l'embrasser naît d'une passion dissimulée. Mon regard ne le quitte pas, il le le suit, là, au milieu de la foule, jusqu'à apercevoir contre lui une autre silhouette.

Attendez, une autre silhouette ?

Les notes de musique se retrouvent soudainement aspirées par les battements de mon cœur trop puissants. Par cette pluie de questions qui tombent contre mon âme défoncée par les années. Mais surtout pas cette foutue balle plantée dans le torse. Et maintenant, achevée de le voir se comporter si connement face à moi. Il savait que j'serais là. Il le savait. C'est fait volontairement, sa connerie. Peut-être pour me faire comprendre quelque chose. Pour me dire que c'est la fin, que j'me suis fais des idées. Ouais, ce doit être ça, alors pourquoi je les regarde encore, tous les deux ? Le visage angélique de la petite me fait frissonner. Elle est belle, belle à lui décrocher les étoiles du ciel. Pourtant, la voir si proche de lui la rend moins attirante. Presque détestable. Une remontée acide me retourne l'estomac qui se tord dans un mouvement désagréable. Ma main resserre un peu plus le verre, sous le coup de la colère. De ces sentiments demandés à personne et pourtant bien présent, là, contre mon cœur. Ils me possèdent, me détruisent, font naître quelque chose de tremblant. Si instable que même marcher jusqu'à Felipe en devient une bataille. J'suis fatigué de tout ça. Fatigué de le laisser venir me voir et le retrouver aux bras d'une autre au lendemain. La raison fait parfois surface, lorsque mon regard en croise un autre. Elle me traite de con, à venir vers lui.

Après tout, ouais, c'est perdu d'avance, Ilir, alors pourquoi courir après du vent ?

La vérité c'est que je reste incapable de l'ignorer. Je peux pas me dire tout simplement : oh tiens, Sabouraud, rien à foutre. C'est pas possible, y a mon regard, aimanté au sien. Et puis mes foutues lèvres qui le réclament. Mon cœur se jette contre ma poitrine à le voir à présent si proche. Mais il est pas seul, putain. Non, y a toujours cette fille, et elle disparaît pas, elle me nargue, avec son visage beaucoup trop admirable. J'ai envie de faire demi tour et de gerber. De me vomir et oublier ce passage dégueulasse de la soirée. Dans la précipitation j'ai même pas pris de quoi leur servir un verre. J'ai pas d'alibis, pas de raison pour venir le voir. Ou les voir, qu'importe. Sur le moment, mon regard s'attache au sien, principalement, comme pour lui faire comprendre ma haine. Je leur accorde un sourire et j'sais déjà que je vais merder. Faudrait que je recule pour me la fermer. Sauf que les mots, ils sont plus rapides que les actes, ils quittent mes lèvres, impatients. J'ai pas le temps de regretter qu'ils sont déjà en train de caresser leurs tympans. « Oh tiens, Felipe. J'vois que tu te cherches encore. Mais un jour tu trouveras l'bon bord. » Un rire dégoûté racle ma gorge. J'ai l'impression de foncer dans le mur, tête baissée, à lui lancer ça comme ça, au milieu de la foule et de la musique. Je cherche certainement le décès prématuré de mon cerveau. Le voir comme ça m'enfonce dans ma colère. C'est à cause de cette connerie que je me retourne, pour tenter de m'imaginer ailleurs.  Je m'éloigne, de quelques pas, comme si cela n'avait pas eu lieu. Juste pour mieux respirer et enterrer mes démons. Mais ça marche pas, putain. Non, y a tous nos souvenirs qui me reviennent, dans une vague trop violente et incontrôlable. J'ai beau la repousser, elle s'accroche à moi. J'regrette tellement de l'avoir embrasser en lui exhalant mon âme. C'était ridicule, comme tout le reste. C'est pas ses belles paroles qui pouvaient le rendre différent, au fond. Non, il est comme les autres. Un Autre, vide de sens et pleins de jolis mensonges.
C'est ce à quoi consiste la vie, après tout : mentir.
Revenir en haut Aller en bas
Felipe Sabouraud
Felipe Sabouraud

TU PRENDS MON ÂME.

la stupidité d'aimer (louve et ilir) Tumblr_moxo8yHT5W1r7m9kyo2_500
♒ messages : 595


Feuille de personnage
♒ âge: 19 ans
♒ profession : peintre en bâtiment
♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.


la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeDim 22 Sep - 19:16



C'est bien une bête qui semble avoir pris place au fond de tes yeux, alors que tu observes comme un prédateur tous ces idiots, là, autour de vous. Il y a bien longtemps que tu n'es pas sorti avec Louve;  les rares fois, c'était pour aller au supermarché, et c'était en même temps que la plupart des personnes âgées de Douvres. Tu la vois encore toute petite, même si vous avez bien grandi, depuis la dernière fois où tu as serré ses doigts ainsi, de peur de la perdre dans la foule. Tu la vois si petite et si innocente, beaucoup trop pour son propre bien, alors qu'il n'y a que des requins, là, tout autour des vous, que des bêtes idiotes et sans cervelle, sortant la langue au moindre sentiment de peau qui ose respirer. Et tu les vois tous, présentement, les yeux baladeurs, les sourires lubriques, là, autour de vous. Ta mâchoire te fait mal, tant tu serre les dents ; tu as envie de les réduire à néant. Tu as envie de prendre ta soeur dans tes bras, fort, de l'enrouler dans ta veste, s'il le faut, pour qu'elle ne soit plus visible aux prunelles de qui que ce soit. Elle n'est pas femme. Louve ne sera jamais femme, à tes yeux. Peut-être son corps, certes, grandit-il, mais elle a encore cette innocence, au travers de ses prunelles, et tu ne veux pas qu'un idiot, certainement pas l'un d'entre eux, vienne l'éteindre dans la moindre gêne. Louve n'est pas de ces filles là. Louve ne sera jamais l'une de ces filles là, certainement pas avec toi dans les parages. Jamais avec toi dans les parages.

Tu dois bien avoir l'air dément, comme ça, incapable du moindre mouvement, immobile au milieu de cette foule, guettant tous les hommes, autour, en oubliant presque Ilir, tant ces démons sont sales, tout autour de vous. Tu as les dents qui grincent, si c'est pour dire, à en voir certains s'approcher. C'est avec violence que tu te retiens de ne pas tirer la petite vers toi, lorsque certains viennent à passer à côté de vous. Un frisson traverse ton corps lorsque la main légère de la petite se pose sur ton bras ; tu baisse les yeux vers ta soeur, presque surpris qu'elle soit capable d'un quelconque mouvement, vu comment tu crois la surveiller. « tu veux pas aller boire avec les autres ? » Les autres. Les bêtes  ; les barbares ; les bouffeurs d'innocence. Sur le bout de ta langue, le mot idiote reste bien pendue alors que tu observes ses prunelles bleutées. Elle te tue, à être si innocente. Tu as envie de lui hurler des noms, à la voir comme ça, pour la sortir de cet état et lui dévoiler l'enfer du monde,mais tu ne le peux pas. Tu ne peux pas briser un ange aussi pur, alors tu te contente de froncer des sourcils, embêté par une pareille idée, incapable de lui dire non. Au final, tu soupires brusquement, non sans la lâcher des yeux, avant de lui lancer. « bon d'accord. mais me quitte pas, okay ? et si un mec te touche, t'hurles et tu lui fous un coup dans les boules.» On pourrait croire que tu veux rire, mais t'es sérieux comme une merde, à en voir ton regard. C'est peut-être ça, au fond, qui est plus amusant que le reste. Peu importe. Tu l'observes un moment, bien sérieux, attendant qu'elle dise quelque chose mais elle ne pipe mot. Elle t'observe avec ses grands yeux, clignotant. « t'as compris, louve ? p'tain, réponds quand on t'parle. » Tu grimaces, un peu con, avant d'observer autour ; tu cherches la table des punchs des yeux. Louve, elle boira certainement pas d'alcool. Tu la vois là, entourée de grands cons, cette table, et tu grimaces encore plus. Ya une pluie de juron, au travers de tes lèvres, alors que tu entames le pas pour t'y rendre.

Et puis, il apparaît de nouveau. Il apparaît de nouveau, ce con, et t'as la folie qui prend place, au fond de tes prunelles. T'as pas envie qu'il s'approche. T'as bien beau savoir qu'il louchera pas sur la soeur, t'as pas envie qu'il dise un truc, n'importe quoi, avec sa franchise qui te lacère la peau, à chaque fois, et que Louve entende. T'as pas envie qu'il s'approche de toi, qu'il te donne chaud,qu'il te fasse perdre la tête, et que tu perdes le contrôle, comme à chaque fois, mais ça arrivera. Ça arrivera dans quelques secondes, même, et tu n'y peux rien.

La bombe est déjà enclenchée ; tu en entends l'écho, au creux de tes tripes. Tu en vois le décompte, au fond des prunelles d'ilir. Et il sourit, ce con. Il sourit, et t'oses le trouver beau, même si au fond, t'as juste envie de lui cracher à la gueule. Tes doigts sont crispés, contre ceux de Louve, alors que tu sens sa chaleur, là, près de toi.  Malgré tes sourcils froncés, ton air buté, tu ne parviens pas à l'assassiner. « oh tiens, Felipe. J'vois que tu te cherches encore. Mais un jour tu trouveras l'bon bord. » Y'a un incendie qui s'allume, en toi. La folie, tes prunelles qui observent à gauche et à droite, alors qu'il rigole comme un pauvre con. Ton coeur sait plus comment battre, et il manque plusieurs pas. T'as la gorge nouée et les mains moites, soudain. La sueur froide, là, le long de ton dos. Putain, tu le hais. Tu le hais, mais merde, tu le ferais bien taire d'un baiser, ce con.

Il ose te tourner le dos, te fuir, ce con, ce putain de connard, alors que tu parviens enfin à ouvrir la bouche. Et ça anime une colère, en toi. Une colère forte, trop forte pour que tu suive ton bon sens. Tes doigts quittent les doigts de Louve; tu n'y penses pas, un instant, et tu t'avances derrière ce grand con, pour poser ta main sur son épaule. Rien à foutre, au fond, qu'il s'enfuit. T'en as rien à foutre, de ses putains de mot, de son envie d'aller ailleurs. Il a pas le droit. Il avait pas le droit. « putain, c'quoi ton problème, là ? » C'est un grognement, au creux de ta gorge. Ta main se trouve encore sur son épaule, et tu t'approches de lui, pour lui murmurer ces mots, le corps tendu, la lave dans les yeux. « ça va pas, putain, de balancer des trucs comme ça ? t'as tes règles, ou quoi ? » Ta voix monte. C'est pas bon, les gens vont entendre. Ça te fout une tempête, au fond tes tripes. Le regard des autres, tu le vois, là, tout autour. Alors, tu lui prends le bras, brusquement, et puis tu le tires, derrière toi. À l'abris des regards, quelque part où personne ne voit. Tu passes une porte où il est inscrit personnel uniquement, et tu le plaques contre le mur, le bras au travers du torse, avec toute ta force, si bien que tes jambes tremblent. Ton corps entier, il tremble, mais ça, tu préfères pas le savoir. Tu veux pas savoir. « t'as quoi, hein ? t'es en crise, c'est ça ? j'suis pas v'nu t'voir depuis trop longtemps, t'as le poignet droit qui t'fait des douleurs un peu trop , dernièrement ? t'es en manque, p'être ? » TU grognes, tu cris presque. La musique résonne fort, au travers de la porte. Personne n'entend. Il n'y a personne. « p'tain, tu veux quoi, là, ilir ? tu fais une crise comme ça, parce que j'ai une meuf avec moi ? tu pense quoi, hein, que j'vais baiser la première dès que j'sors de ton foutu appartement de minable ? tu crois quoi, hein, que j'suis un salopard, p'être ? » Tu postillonne, presque, à lui crier comme ça dessus. T'es perdu dans tes mots, dans ton monde. T'es perdu loin, très loin, et t'entends pas, non, la porte qui s'ouvre. Tu vois pas l'ange qui pénètre, qui a suivi sagement son petit frère, comme il a demandé, et qui vous observe. « p'tain, j't'ai dit, okay ? j't'ai dit, Ilir, que j'tais fidèle, grand con. j'ai p'être une copine pour les gens autour, mais j'te suis fidèle,  connard ! » C'est petit, comme bruit. Peut-être comme un cri de souri, ou alors le chant d'un oisillon, là, dans sa maison. Quoiqu'il en soit, t'as le coeur qui bat fort, lorsque tes prunelles, grandes ouvertes, se tournent vers Louve.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité



la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeVen 11 Oct - 20:47

elle a les yeux qui s'en retourneraient presque dans sa tête tant elle les fait aller et venir d'un bout à l'autre de la salle. ils parcourent le long des lumières, leurs faisceaux. les mouvements des cheveux qui bougent, des gens qui se rapprochent, ceux qui s'éloignent. ça fait des courants de gens comme des courants d'air qui empêchent d'avancer dans un désert humain.
au fond, on dirait qu'y a déjà les cadavres ensablés. y a ceux qui bougent pas assez et ceux qui s'bougent trop. y a trop de différences, pourtant trop de ressemblances et d'unité, c'est presque énervant dans savoir pourquoi. au milieu des vapeurs d'alcool, des vapeurs de mots, des vapeurs de peaux qui s'accrochent et s'arrachent, y a une gamine qui sait pas - bouger, parler, danser, profiter.
on dirait des naufragés dans la mer humaine, ces deux-là, tout accrochés qu'ils sont comme s'ils étaient siamois; ils vont plus pouvoir se lâcher la main s'ils s'arrêtent pas. et les yeux de felipe, ils déchirent ceux des autres quand ils passent, quand ils regardent, par-ci, par-là, sur la gamine. c'est comme une poupée qu'on regarde en magasin, c'est comme si elle avait six ans et qu'il en avait dix de plus, qu'il savait pas qu'elle avait grandi, qu'il l'avait mise sur pause et que lui il avait continué tout seul, là, d'affronter la grande mer. parce que c'est un guerrier, son frère, le plus grand, le plus fort. c'est comme un gladiateur, mais sans le cuir. et sans tous les muscles. ou alors c'est un videur de boîte de nuit, et il recale beaucoup de monde ce soir. il reste près de ce qu'il ne faut pas approcher, il surveille, il grogne.
sa voix, à felipe, elle arrive difficilement aux oreilles de sa soeur. « bon d'accord. mais me quitte pas, okay ? et si un mec te touche, t'hurles et tu lui fous un coup dans les boules. » c'est ça, felipe, continue et elle va flipper au moindre effleurement, elle va se ruer sur toi parce que tu lui laisse sous-entendre que les autres c'est pas bien, elle va plus te lâcher, felipe, tu verras, tu vas t'en vouloir à en crever, presque. « t'as compris, louve ? p'tain, réponds quand on t'parle. » sa tête bouge légèrement, un "oui" mimé et un peu timide, parce qu'elle ose pas répondre quand son frère parle méchamment comme ça. elle préfère quand il lui prend la main, felipe, quand il la guide dans le noir pour pas qu'elle trébuche toute seule.
et pourtant, la main, il la lâche. il en veut plus. il l'abandonne là, la louve, et elle comprend rien. y a le type qui était au fond de la salle qui s'est avancé. il parle, mais sa voix à lui elle arrive pas bien à louve, et elle comprend rien. elle regarde la main de felipe, cherche à s'y accrocher encore, mais il s'éloigne, il va voir l'autre, et puis il part.
il s'en va, et la gamine elle reste seule. seule là, dans la mer, à la dérive, sans sa bouée. y a la musique qui vient résonner dans sa tête et dans ses veines, y a ses prunelles qui s'aventurent sur les silhouettes qui s'échappent. et elle cherche même plus à suivre la fraise, elle cherche même plus à rejoindre les autres à la table. ça lui fait peur, maintenant, les autres, les gens, ceux qui sont là, et felipe qui l'est pas. ça lui fait peur, parce qu'elle est pas avec lui et qu'il a dit de pas le quitter, et après felipe il va s'énerver quand elle reviendra, il va encore crier si elle met du temps. c'est peut-être un jeu, c'est peut-être un test, un genre de truc pour savoir si elle l'écoute, si c'est une bonne soeur, elle comprend rien, elle sait pas, y a trop de choses qui vont et qui viennent dans sa tête et puis ça explose comme un feu d'artifices.
y a bien cinq minutes qu'elle bouge plus, perdue et plantée là au milieu de tout et de tout le monde, avant de partir vite, de se faufiler entre les gens. si elle avait du hurler à chaque personne qui l'avait touché volontairement ou non, elle y aurait passé la soirée. elle accélère, elle slalome, bouscule, s'excuse, encore, toujours, elle passe, elle repasse, ça résonne un peu plus, et puis elle entend déjà felipe qui va crier, et faut se dépêcher, et faut le trouver.
elle marche encore un peu, dans un sens, dans l'autre, et puis loin elle voit les silhouettes, les deux qui s'enfuient, là-bas, entre deux bras qu'elle pousse doucement. ça la rassure, un peu, de voir sa bouée au fond, même si elle s'échappe encore. son pas ralentit, son coeur se calme. elle avance jusqu'à la porte, regarde autour d'abord s'il n'en est pas sorti, si il n'a pas pu prendre une autre porte que celle-ci. sa main s'aventure sur la poignée, ses grands yeux entrent en premier. ils clignotent encore, ils cherchent, doucement. puis elle entre entièrement, garde encore sa main contre le bois. et puis ils sont là, les échappés, les autres naufragés, elle a retrouvé sa bouée mais elle sait pas si elle doit s'y raccrocher ou si vaut mieux pas. il fait peur, comme ça, felipe, le bras posé sur l'autre, le beau, le grand. elle le dévisage, avec ses grands yeux débordants, elle l'admire, un peu, elle l'envie, beaucoup.
dans la grande pièce, quand la porte se referme, quand la musique devient un bruit au fond, y a les paroles de felipe qui résonnent sur les murs, ils se les renvoient juste assez longtemps pour qu'elle les surprenne. elle avance, d'un pas, de deux. elle est timide, elle traîne un peu des pieds. on dirait qu'elle a rétréci au lavage, dans ses grandes chaussures et la grande veste de son frère, qui tombe sur son épaule, qui recouvre jusque ses mains. elle sait toujours pas si il faut qu'elle s'approche encore, si il vaut mieux pas. elle vient encore un peu plus près, juste un peu, et puis elle a envie de tendre un bras, de l'envoyer en éclaireur vers celui de felipe, de s'accrocher à lui parce que l'autre il lui fait peur. y a felipe qui a crié, y a felipe qui l'a insulté, c'est toujours quand elle veut le prendre dans ses bras, le calmer en lui caressant les cheveux, en lui chantant une chanson comme celles de maman, comme celles de papa. sa tête se penche sur le côté, et elle remet la veste sur son épaule sans lâcher les deux hommes devant elle. doucement, sa voix s'élève, pas très fort, craignant encore quelconque cri en retour. elle a la voix qui éclot comme une fleur sur le champ de guerre, les yeux qui se perdent dans ceux des deux grands cons. « felipe ? »
Revenir en haut Aller en bas
Ilir Sanka
Ilir Sanka

j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.

la stupidité d'aimer (louve et ilir) 006404ac9e87ae7d36bc796857cc2fbf
♒ messages : 195


Feuille de personnage
♒ âge: 24 ans.
♒ profession : éducateur sportif.
♒ le choix du coeur: super connard.


la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeJeu 31 Oct - 14:30

J'ai l'air d'un con, à lui faire une scène en pleine fête. J'sais même pas pourquoi je lui fais ça, au fond, on est pas mariés, on est pas ensemble depuis des années. Non, c'est à peine si je comprends pourquoi je me suis si vite attaché à lui. Même avant qu'il m'apporte la moindre attention, j'avais déjà les pupilles attachées aux siennes. Comme une putain d'ado amoureuse du bel inconnu qui ne lui accorde pas d'importance. Et une fois qu'c'est fait, que l'attention est donnée, bah l'inconnu, il se retrouve emprisonné dans un filet de jalousie incontrôlable. Je sais très bien comme la jalousie peut détruire un homme, ou même deux. Je connais l'ampleur de ses dégâts mais j'ai jamais su taper du poing pour l'envoyer se faire foutre. Elle est toujours là, quelque part en moi, prête à se réveiller au moindre mouvement trop brusque : c'est un bébé au sommeil léger. Et ce soir, avec la musique, avec Felipe, avec la jolie, c'est un mélange empoisonné. Un mélange que l'on m'injecte directement dans les veines. L'adrénaline, elle monte, elle redescend. Ascenseur à émotions.
Elle fait trembler le corps. L'être tout entier.

Sa main se pose sur mon épaule. J'ai même pas à me retourner pour reconnaître sa présence. Et à sa façon de serrer ses doigts sur mon pull, je sais déjà ce qu'il m'attend. J'le sais et je ferme les yeux, quelques secondes. J'attends que la claque me tombe dessus, j'attends qu'il prenne son courage à deux mains pour m'envoyer chier correctement. Je canalise tant bien que mal toute cette foutue énergie. J'ai même pas envie de le suivre, non, j'veux rester planté là, dans la foule et faire la gueule. J'veux même, pourquoi pas, me bourrer la gueule. Ça me rendra certainement encore plus con que je ne le suis déjà. « putain, c'quoi ton problème, là ? » Y en a des tas, de problèmes. Ou bien aucuns. Tout dépend du point de vue, du cerveau, du caractère. C'est une histoire sans fin. Je baisse les yeux, trouve pas bon de lui répondre. Les mots sont coincés au creux de mes lèvres, je jette un nouveau coup d’œil à la jolie. J'ai juste besoin de réponses, peut-être, d'être rassuré, une connerie débile dans le genre. J'ai tellement vu de soldats se faire plaquer que j'ai fini par voir le mal partout, même là où il n'existe pas. Nous ne sommes que de la chair à canon, après tout. On explose sur le champs de bataille et ensuite, on ne revient plus. J'ai encore une cicatrice dans le torse qui en témoigne. Une foutue cicatrice qui m'empêche de vivre comme je l'ai toujours voulu : entre les balles. Pourtant, aujourd'hui, j'ai l'impression que Felipe est l'une de ces balles qui menace de me prendre la vie.

« ça va pas, putain, de balancer des trucs comme ça ? t'as tes règles, ou quoi ? » J'hausse des épaules, plonge mon regard dans le sien, un quart de seconde. J'ai pas envie d'affronter sa colère à la mienne. La porte a beau s'ouvrir, les gens disparaître, y a toujours un pic, là, au plus profond de mon cœur. Un démon incapable de se taire. Mon dos rencontre le mur, une grimace dévore les traits de mon visage. J'ai l'air d'un gamin malheureux, là, tout contre lui. Le bout de mes doigts se posent contre sa taille, le ramènent contre moi. J'ai beau le détester, sur l'moment, j'ai juste envie de le retrouver un peu. Je le retiens, possessif, enfonce mes ongles dans le tissu. Le voilà prisonnier, de mes bras meurtriers. Ses mots me font sourire, dans la foule, y a même un rire qui quitte mes lèvres. Un rire provocateur et détestable. J'mérite des claques, à lui faire mon grand cinéma. On se croirait dans un film bidon, où l'acteur principal sait même plus ses répliques. « t'as quoi, hein ? t'es en crise, c'est ça ? » Ouais, ça doit être certainement ça, une crise : une crise de jalousie. C'est encore pire que toutes les autres crises. Ma mère me le disait souvent, quelle est le cancer des hommes. Dans mon cas, je dois être en phase terminale. « j'suis pas v'nu t'voir depuis trop longtemps, t'as le poignet droit qui t'fait des douleurs un peu trop , dernièrement ? t'es en manque, p'être ? » Je me retiens de lui en mettre une, à écouter son petit tas de conneries. Il comprend pas, il comprend rien, il comprendra jamais de toute façon. C'est un handicapé, derrière sa gueule d'ange, un handicapé de tout ce qui s'approche de près ou de loin au cœur. « Va t'faire foutre Felipe, j'suis pas un idiot accro à toi. T'es pas indispensable.» J'ai la rage qui me gratte la gorge, déforme mes mots. « p'tain, j't'ai dit, okay ? j't'ai dit, Ilir, que j'tais fidèle, grand con. j'ai p'être une copine pour les gens autour, mais j'te suis fidèle, connard ! » Je fronce les sourcils, non pas de l'entendre dire ce que j'espère depuis le début de la soirée mais par le visage de la petite.

« felipe ? » Sursaut. Mes mains se posent instinctivement sur son torse, le repoussent. C'est peut-être une habitude, au fond. Ouais, il m'a tellement mis dans la tête de faire gaffe que le corps agit en fonction de ses règles. Je prends même le temps de faire quelques pas sur le côté, pour m'éloigner un peu et prendre le temps de respirer correctement, d'apaiser les tensions. Sauf que sur le moment, elles paraissent plus fortes que jamais. « J'crois que t'as un truc à régler. » J'lui lance comme ça, sur un ton amer, un peu moqueur. Je n'sais même pas qui est cette fille, ce qu'elle fait ici, à nous regarder. On a l'air de deux idiots qui viennent de tomber sur terre avec la tête qu'on tire. Deux idiots qui découvrent le monde. Mais c'est un peu ça. La petite, elle vient d'entrer dans notre monde, notre monde qui n'avait de la place pour personne jusqu'ici. On était tous les deux jusqu'ici, y avait jamais rien tout autour. Même pas un regard. Mais là, c'est terminé, la bulle, elle vient de s'éclater.
Retour à la réalité.
Revenir en haut Aller en bas
Felipe Sabouraud
Felipe Sabouraud

TU PRENDS MON ÂME.

la stupidité d'aimer (louve et ilir) Tumblr_moxo8yHT5W1r7m9kyo2_500
♒ messages : 595


Feuille de personnage
♒ âge: 19 ans
♒ profession : peintre en bâtiment
♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.


la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitimeJeu 7 Nov - 13:32



C'est fou mine de rien, la marre d'émotion qui le traverse comme ça, en plein coeur, un peu trop brusquement, certainement. Felipe observe sa soeur, sa petite fleur, sa princesse, et il ne comprend pas. Il sent la tension au travers de ses épaules encore plus forte et puis le poids du monde se faire oppressant. Il sent une envie de pleurer, et puis de crier et de frapper, là, qui naît au creux de ses tripes, mais il se contente de froncer des sourcils. Parce que pleurer, c'est pas pour lui. Une perte de temps ou alors quelque chose comme ça, quelque chose de con, oui, qui s'en va avec le vent. Alors, il reste là. Il est incapable de bouger, Felipe, et il a presque les pieds fait de terre, car il ne bouge pas, tout près d'Ilir. Il sent la chaleur de son torse contre sa peau, au travers de son t-shirt, et pourtant, il ne bouge pas. Il observe de ses yeux bleus ceux de sa soeur, pour essayer de voir ce qu'elle pense, peut-être, si elle a compris quelque chose. Peut-être même, idiot, qu'il y cherche du dégoût, juste pour affirmer ce qu'il croit depuis des années. Qu'il a pas le droit, non, d'aimer un autre garçon. Il ne bouge pas, Felipe, les doigts serrés, le souffle court, et puis il attend quelques mots de la princesse, là, dans sa veste trop grande. Y'a son coeur qui fait un peu tempête au creux de sa poitrine et son souffle qui se cherche dans l'air, mais il n'y prête pas attention. Il attend ; il attend un signe de la petite, un pleur, un rire ou alors un cri, quoique ce soit, pour trouver un peu la vie.

Elle ne fait rien, pourtant. Il n'y a qu'Ilir qui fait un mouvement ; juste un mouvement de bras pour le pousser de quelques pas, et puis un petit chemin, pour s'éloigner de lui. Felipe sent sa gorge se nouer, comme s'il était seul, soudainement. Il a envie de tourner ses prunelles vers lui et puis de crier, encore, de l'accuser pour l'avoir abandonner comme ça, pour ne pas faire son con et puis l'embrasser devant Louve, et puis prouver pour eux deux que ça va, ils vont traverser ça, et qu'il a pas besoin de se cacher. Mais Ilir respecte son choix, son choix bien con, oui, et il s'éloigne de quelques pas. Quelques pas qui font frontière, brusquement, entre eux. Felipe sent les cris, les agonies, là, au creux de sa gorge, mais il ne les laisse pas sortir. Il se contente de tourner les yeux vers lui, un instant, un peu noir, peut-être trop, un peu brouillard de larme aussi, oui. Ilir ouvre sa gueule, à ce moment là. Felipe se sent tout petit, avec le monde devant lui, soudain, à affronter. Il garde la tête haute, pourtant ; il est peut-être bête, mais pas froussard. « J'crois que t'as un truc à régler. » La blague. Felipe serre les dents, sent son coeur en tempête, et puis les cris plus forts, dans sa gorge. Il les garde en réserve, et puis crache, tout bas, comme un sifflement « connard. » Connard. Salopard. Il se demande,  un instant, à quoi ça sert. À quoi ça peut bien servir, oui, de l'aimer comme ça, alors qu'il est même pas capable de le pousser. L'un ou l'autre, Felipe criera, de toute manière, alors autant que ce soit pour le mieux.

Pauvre con.

Le poissonnier, de nouveau, il tourne ses yeux vers sa soeur. Sa petite fragile, là, avec ses yeux trop grands et puis son corps trop petit. Il l'observe sagement, un peu durement, avant de sentir l'inquiétude du petit grand frère monter, là, en lui. Il se sent prêt à aboyer, pour tout et pour ça. « y'a un problème ? un mec t'a touché ? » Il voit noir, déjà. Il fronce des sourcils, un peu plus, s'avance vers elle brusquement, arrange la veste sur ses épaules, malgré le fait qu'elle soit déjà bien placé. Il penche la tête, un peu, assez pour l'observer dans les yeux, pour essayer de trouver le nom du coupable. « c'est paul ? il t'a tripoté les fesses ? » Paul, il aime toucher les fesses. Fel fronce des sourcils, tend le cou, là, pour observer autour, par le cadre de la porte, la petite vitre qui montre la pièce, et puis il soupire, brusquement. Louve, elle l'observe toujours avec ses yeux d'enfant. Ses yeux trop grands, un peu trop ouverts au monde de con, là, tout autour d'eux. Felipe a envie d'aller dans la pièce à côté, pour gueuler haut et fort que cette princesse là, on la touche pas, on la souille pas. Il se retient, pourtant, parce qu'il sait peut-être, quelque part, qu'il est juste le petit frère. Au fond, peut-être que c'est lui qui a besoin d'elle, présentement. Peut-être, oui, qu'il cherche un soutien, un peu de réconfort, une main tendre contre sa joue, dans les yeux de la jolie Louve.

Elle a jamais réellement fait ça, mais c'est peut-être car il ne lui a jamais laissé le droit, après tout.

Felipe sourit pâlement, pose ses doigts sur sa tête, doucement, et puis se tourne vers Ilir, mollement. Il observe le noir, juste là, et puis sa petite soeur, un moment. Y'a des tonnes de phrases qui émanent dans ses pensées, plusieurs qui lui font peur, d'autres qui font mal, mais pourtant, il en choisit un peu jolie, un peu douleur. Il souffle, tout bas, presque à l'oreille de sa soeur, comme un secret. « j'ai ton accord ? » Il cherche ses yeux, un moment, un peu le regard bas, le coeur un peu tempête, un peu débarras, car il a peur, le petit. Il a peur que sa soeur, elle ne l'aime plus, même si depuis bien longtemps, il ne s'en soucie pas. Qu'il est un peu méchant, un peu trop, oui, avec elle.

Il est pas capable, non, de rester comme ça pendant un moment, pendu à ses prunelles d'enfant, alors, il observe ailleurs. Lève la tête, lève le menton, et puis le défit des yeux, ce grand con. Il serre la mâchoire, pour éviter les tremblements, et puis il lance, un peu brusquement, un peu pour apaiser son coeur, certainement. « c'ma soeur, connard. ma petite soeur » Il dira pas, non, Fel, que c'est sa grande soeur. Parce que Louve, elle est toute petite, dans ses bras, et même dans son coeur, elle fait bien attention pour ne pas prendre trop de place.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




la stupidité d'aimer (louve et ilir) Empty
MessageSujet: Re: la stupidité d'aimer (louve et ilir)   la stupidité d'aimer (louve et ilir) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

la stupidité d'aimer (louve et ilir)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» # ilir sanka
» Tu peux pas t'en aller comme ça. (ilir)
» chocolat et miel (ilir)
» ce n'est pas sous les draps que se trouve le monde (ilir)
» i'm gone but i'm back (louve)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
♒ PERFIDE ALBION :: ♒ perdu en pleine mer :: ♒ archives :: V1 :: sujets-