À première vue, si ce n’est une vague ressemblance physique, personne ne viendrait rapprocher Cerbère de Dorothée. Ils sont deux entités, deux âmes bien opposées. Dorothée est le sourire qui n’a l’a jamais effleuré, elle est joie là où Cerbère n’est que morosité. Dorothée est la sensibilité, la candeur qu’il n’a jamais possédée. Dorothée est aimée, entourée, là où Cerbère n’est que silhouette à part, plus crainte que détestée. Il n’est pas surprenant de savoir que Dorothée et Cerbère ne se sont jamais entendus. Petits déjà, ils se contentaient d’une coexistence pacifique où ils s’ignoraient mutuellement. Mais cela a changé, le jour où Dorothée a retrouvé son frère planté devant les cadavres de leurs parents pendus au plafond. Il n’a pas bougé, ni même parlé, il resté seulement là à les fixer. Et à l’enterrement, entre deux sanglots, elle a bien remarqué que les joues de son frère étaient restées sèches. Le monde de Dorothée, lui, s’était effondré. Elle était trop jeune pour se retrouvée orpheline, abandonnée. Elle a compris qu’elle devait s’éloigner, de ce monde trop glauque trop macabre pour elle. Alors elle n’est pas restée avec Cerbère et son parrain, elle est partie chez des amis à sa mère. Elle a retrouvée une vie normale, elle aurait pu oublier son frère. Seulement, Cerbère c’est tout ce qu’il reste à Dorothée et elle cherche désespérément à s’y raccrocher. Persuadée qu’il est la bouée pour la sauver. D’un autre côté, Dorothée le déteste de vivre aussi bien la mort de leur parent, elle le hait pour sa fascination morbide. Elle cherche à l’éloigner de cet endroit malsain et surtout son métier. Alors, Dorothée rend souvent visite à Cerbère, elle lui parle, tente de le raisonner. Mais rien à y faire. Cerbère qui finit par devenir méchant au bout d’un moment. Ça se finit toujours par des cris, par des pleurs. Ceux de Dorothée. Mais l’ainée du Maurier n’a jamais cessée d’essayer. Elle a cet espoir au fond de son cœur, celui qui fait défaut à toute sa famille.