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 (khelian) j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres

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MessageSujet: (khelian) j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres   (khelian) j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres Icon_minitimeJeu 29 Aoû - 11:59

j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres


Savait-il qu’elle ne parlait plus ? Lui avait-on dit que, dans sa gorge, depuis de longs jours déjà, les mots s’étaient entassés jusqu’à disparaître ? On l’avait laissée dehors. On lui avait dit C’est bon Julia. C’est fini. Et on l’avait laissée partir. Il y avait eu quelques sourires polis, d’autres gênés, moins convaincus par cette décision, et une signature. Et puis plus rien. Et puis le vide, la rue. Et puis les gens. Et toutes ces phrases qu’elle avait appris à prononcer pour les psychiatres puis pour les psychologues, pour les médecins puis pour les infirmières, toutes avaient disparu. Le creux dans son ventre s’était élargi jusqu’à prendre sa gorge et ses lèvres en otage. Apte à vivre. Ils l’avaient décidé. Les maux qui la rongeaient n’étaient plus si grands. On la félicitait, on admirait sa volonté, à l’intérieur de cet asile. Et dehors, on ne la voyait plus. Sur ce trottoir où elle se tenait, les yeux vides et le cœur plein, on ne la voyait pas. On la bousculait, on la dépassait, jamais – jamais on ne s’arrêtait. Vivre.  
Et ses doigts, serrés sur tout ce qu’il lui restait, tremblaient à peine. Deux adresses, des cachets, une ordonnance, un téléphone. Deux adresses – dont une qui portait son nom et une où on l’attendait. Une qui était sienne et l’autre qui la voulait. Son mari ne la voulait plus. Le père de sa fille ne la désirait plus. Vivre. Le choix fut aussi douloureux que rapide. Elle devait se montrer sage. Elle devait se montrer saine. La route fut longue jusqu’à la petite maison qui accueillait l’appartement de l’ancien interné qui l’accueillait. Elle crut se perdre, elle crut disparaître dans la foule, dans le vacarme muet de cette ville où elle n’avait jamais vraiment vécu. Elle crut pleurer pour chaque homme qu’elle croisa, pressé de rentrer chez lui, courant jusqu’à sa vie. Elle crut se briser pour chaque femme qu’elle vit, les mains serrées dans celles de ses enfants, le regard plein d’amour pour le quotidien si doux qu’elle avait. Apte à vivre. Apte à vivre cette vie qui lui arrachait la voix, qui la vidait de tout.
Et elle était arrivée. Et elle l’avait vu – lui, celui qui l’accueillerait. Lui, ce fou qui n’avait jamais su se soigner, et son appartement aussi miteux que sa raison. Il avait semblé heureux de la revoir, puis suspicieux de son mutisme. Comme tous, comme chaque idiot qui s’approcherait d’elle, il tenta de la faire parler. Les questions fusèrent, les remarques et piques suivirent puis – dans un soupir – il abandonna. Il n’y avait d’elle que sourires polis et regards perdus. Elle n’était plus là. Il l’avait compris et s’était tu, un moment. Puis, dans sa folie qui devait être habituelle, il s’était remis à parler. A lui, cette fois. A lui, à elle, à personne, aux meubles qui ne tenaient qu’à peine, à la crasse qui s’accumulait. Il s’était mis à parler et ne s’arrêtait plus. Certains manquaient de mots quand d’autres en avaient trop. Elle l’observa, elle l’écouta dire ce qu’elle ne dirait jamais, penser à haute voix ce que son esprit n’accueillait plus. Jusqu’à ce qu’il parle de dormir, les yeux rivés sur elle, un sourire bien trop crade collé aux lèvres. Jusqu’à ce qu’il ne s’exclame Tu ne vas pas dormir sur le canapé quand même !, riant déjà dans sa barbe, bandant sûrement déjà de ses projets. Elle recula tandis que lui avançait, aussi dégueulasse que son parquet. Allez, déjà que tu parles pas… Il ne voyait rien. Il n’entendait pas son refus, il ne sentait pas son dégoût. Il ne pensait qu’à cette bosse dans son pantalon, avide d’une chaleur qu’elle pouvait lui offrir. Il s’approcha encore, trop, et glissa son visage dans son cou. Les mains qu’elle posa avec force sur son torse ne suffirent pas. Il n’arrêtait plus. Vivre. Le réflexe fut aussi surprenant que douloureux. Apte à vivre. Le genou qu’elle enfonça avec force dans l’entrejambe de son hôte se mit instantanément à trembler. Était-elle vraiment prête pour ça ? Mais l’homme disparut. Il n’insista pas, insultant la blonde de tous les noms et recommençant son monologue lancinant.
Depuis, le silence. Depuis, ils se croisaient sans un regard, acceptant simplement la présence de l'autre. Depuis, la blonde passait ses journées à virer entre canapé et cuisine, s'asseyant face à la table, l'esprit doucement étalé dessus, à la recherche d'une vie en elle. A la recherche d'un mot d'elle. Mais rien ne venait. Mais le jour se levait puis disparaissait pour laisser la lune veiller sur leur enfant maudit et aucun son, de cette gorge si creuse, ne sortait. Aucun mot, sur cette âme meurtrie, ne se posait.
L’agonie muette dura cinq jours. Elle essaya d’affronter la rue à nouveau mais chaque passage à l’extérieur lui arracha un peu plus de vie, un peu plus de souffle. Elle ne voulait voir tous ces gens qui vivaient aussi fort, aussi vite, elle souffrait du manque de douceur du quotidien qui courrait sur le bitume abimé de Douvres – alors, sans un mot, elle retourna s’asseoir à sa table et patienta. Soignée mais fragile, apte mais meurtrie, elle attendait la vie, la vie légère, celle qui viendrait se déposer sur son dos, réchauffant ses épaules glacées du vide en elle. Ce fut son téléphone qui s’éveilla en premier. L’hôpital. Quelqu’un voulait des nouvelles d’elle, elle devait le rappeler, ils n’avaient rien pu lui dire. Elle acquiesça, hochant la tête comme s’ils pouvaient la voir. Entendu. La personne au bout du fil s’impatienta de ce silence infini. Julia sourit, désolée, et raccrocha. Lui. Il voulait de ses nouvelles. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, allant beaucoup trop vite, battant une chamade qui lui fit tourner la tête. Elle n’était pas prête. Son sang vrombissait dans ses oreilles, lui rappelant à coup de migraines qu’elle n’était que là, qu’elle n’était qu’elle, et qu’il voulait la savoir. Savoir comment elle allait. Parce qu’il s’inquiétait. Vivre.
Les heures passèrent sans qu’elle ne bouge. Là, son téléphone serré entre ses doigts, elle attendait. Elle attendait doucement, dans la patience des hommes fous, que quelque chose lui tombe dessus. Que quelque chose la réveille. Parce qu’elle aurait pu rester là, tout le temps, jusqu’à ce que son cœur s’arrête, vivant dans l’instant où il s’était souvenu d’elle, dans l’instant où il s’était inquiété – dans le calme de ne jamais avoir à l’affronter. Vivre. Ses doigts se réveillèrent avant elle, tapant sans qu’elle n’ait à réfléchir. « Café, Samedi, 17h ? » Elle avait ajouté l’adresse de son hébergeur, priant pour qu’il ne soit pas là le temps venu.
Et les jours étaient passés. Deux. Vingt-quatre heures à repousser la mort qui rongeait son esprit, dissimulée dans des voix et des angoisses qu’elle avait appris à ne plus écouter. Bientôt, elles disparaîtraient. Jusque-là, il fallait faire attention à les éviter. Il fallait les fuir, les faire taire, les ignorer. Elle prit soin de ne pas trop ranger. Elle prit soin de ne pas trop préparer. Le café, seulement, était presque prêt. Il ne restait qu’à appuyer sur ce bouton. Appuyer sur ce bouton après l’avoir accueilli, après lui avoir offert la vue de cet appartement dont elle n’aurait su être fière, après l’avoir laissé s’asseoir. Que penserait-il d’elle ?
L’heure arriva trop vite, trop tôt, dans la journée du Samedi. Elle n’avait fait qu’attendre, cachant son angoisse dans le bout de ses doigts qui tapotait la table bancale. Elle n’avait fait qu’attendre, trouvant le temps long, long à s’en détruire le ventre, à en perdre le souffle. Puis, l’horloge afficha les quatre heures de l’après-midi, et tout alla trop vite. Elle n’eut le temps de penser, elle n’eut le temps de l’attendre vraiment – déjà, la sonnette retentissait. Immobile. Quelques secondes s’échappèrent avant que la sonnette ne retentisse à nouveau. S’en irait-il si elle ne bougeait pas ? Et alors ? Que se passerait-il après ? Elle ne devait le laisser partir. Vivre. Maintenant.
Elle se leva, dans une douceur maladive, et alla ouvrir la porte. Lui. Son mari, le père de son enfant, était là. Il se tenait devant elle, comme s’il n’avait arrêté d’être quand elle n’avait plus pu vivre, comme si la folie qui l’avait touchée avait su le rendre plus lui. Les yeux bleus de la jeune restèrent bloqués sur lui. Ses lèvres ne surent s’ouvrir. Sa gorge ne sut se remplir. Muette. Il la verrait muette. Souriait-elle ou bien n’était-ce que son cœur qui brûlait ? Son visage trahissait-il l’amour qui, dans sa poitrine, battait ? D’un signe de tête, elle l’invita à entrer. Un coup d’œil vers l’intérieur de l’appartement suffit à lui empourprer les joues d’une honte qu’elle n’aurait su cacher. L’endroit était minable. Elle n’était qu’une folle qui vivait chez un fou.
Une folle qui vivait. Elle tira un tabouret pour le brun, si imposant à côté d’elle, et resta debout à côté de la cafetière. Appuyer sur le bouton. Que pensait-il d’elle ? Son silence lui donnait-il un air plus névrosé encore ? Savait-il voir dans ses yeux brillants que le calme revenait peu à peu, que la guérison essuyait doucement son âme altérée ? Le regard perdu sur cet homme si beau, sur cet homme qui avait été – qui était presque encore – sien, l’improbable la déchira. Dans le même silence que celui qui l’accompagnait depuis cinq jours déjà, elle sourit. Elle sourit non pas de ses lèvres, mais du fond d’elle, mais de ce qui ne savait plus s’exprimer. Elle sourit, doucement, simplement soulagée de cette présence qui l’avait si longtemps apaisée, de cette présence dont on l’avait bien trop longtemps éloignée.
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MessageSujet: Re: (khelian) j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres   (khelian) j'étais si près de toi que j'ai froid près des autres Icon_minitimeLun 2 Sep - 9:27


Julia-May & Khelian Johsnon.

People talking without speaking, people writing songs that voices never share. And no one dare disturb the sound of silence. "Fools" said I "You do not know silence like a cancer grows" But my words like silent raindrops fell and echoed in the wells of silence.


Un coup. Il tend l’oreille. La musique joyeuse du téléphone résonne dans l’appartement. Deux coups. Il se lève, nonchalant. Trois coups. Il saisit le téléphone en soupirant. Quatre coups. Appel inconnu. Cinq coups… Six coups… Sept coups… Il reposa le téléphone sur la table. La main tremblotante. Le cœur tachycarde.

Driiiiiing. Un coup... Deux coups…
Allo ?

« Je l’avais craint ce coup de téléphone. Neuf mois s’étaient écoulés dans la crainte de ce coup de téléphone. Parce que je ne savais pas ce qu’il allait m’annoncer. Qu’elle avait retrouvé ses esprits ?  Qu’on ne pouvait rien faire pour elle ? Qu’elle ne redeviendrait jamais elle-même et qu’il fallait vivre avec ? Qu’il était impossible qu’elle retrouve sa vie de famille ? Non, cette dernière question était une certitude. Quoiqu’il arrive, ce ne serait plus jamais pareil…
Elle sortait. Elle sortait. Mon cœur, gorgé de sentiments incompatibles, explosa dans ma poitrine, cherchant une échappatoire, un espace plus grand pour le contenir. On m’annonçait qu’elle sortait, qu’elle pouvait rentrer à la maison. Qu’elle avait besoin d’un endroit où se reconstruire. Mais comment était-il envisageable qu’elle vienne se reconstruire dans l’habitation même qui l’avait détruite ? Je refusai.
Cette fois ci, mon cœur était pris dans une enclume, cherchant à le rendre le plus petit possible, pour ne pas laisser déborder mon humanité. Mais ça faisait toujours aussi mal.
Alors je raccrochai, la gorge aussi serrée que mon palpitant, prenant une grande inspiration pour aérer cette nouvelle aussi prévisible qu’inattendue. C’était dit. Ça m’avait peut être transpercé de toute part mais c’était dit. J’avais refusé. Le monstre en moi avait refusé. Refusé d’héberger la femme qui avait donné la vie. Refusé, indirectement, qu’elle revoie cet enfant. Notre enfant… »

Un jour. Il alla travailler au garage, comme d’habitude. Deux jours. Il emmena l’enfant chez la nourrice, comme d’habitude. Trois jours. Il se rendit au supermarché, comme d’habitude. Quatre jours. Il se questionna, comme d’habitude. Cinq jours. Et sa curiosité l’emporta… comme d’habitude ! Puisque rien n’était comme d’habitude !
Elle. Où était-elle ? Elle était dehors. Elle n’avait connu que lui. Elle était dans l’inconnu.
Il ne pouvait s’empêcher de penser à elle, maintenant qu’elle pouvait revenir dans sa vie, que voulait-il ? La récupérer ou l’oublier ? Non, il voulait simplement savoir. Assouvir sa curiosité, ou sa culpabilité. C’en était maladif, que ça le rongeait. Alors il saisit le téléphone. La main tremblotante. Le cœur tachycarde.

Driiiiiing. Un coup... Deux coups…
Allo ?

« Ils avaient refusé. Refusé de me donner la moindre information, sans son accord. Elle était sortie. Elle m’appellerait, si elle le voulait. Alors que je l’avais laissée sur le bord de la route ? Pour la deuxième fois ! Aux moments où elle avait le plus besoin de moi ! Mais tout le monde avait besoin de moi et j’avais choisi mon camp. Le camp de la vie à venir, de la petite existence à construire. Le comprendrait-elle ?
C’est normal, je comprends, avais-je répondu. Non ! Je ne comprenais pas ! Je portais encore cette alliance, bordel ! Je lui étais lié comme elle m’était liée ! Pour toujours, quoiqu’il arrive entre nous !
Alors j’attendis. J’attendis, assis à même le sol, regardant dans le vide du plafond, que la musique du téléphone résonne dans l’appartement, prêt à décrocher. J'attendis. Jusqu’à ce qu’il vibre. Un coup seulement. Alors je vis son nom. Alors je vis sa photo. Après de longs mois, elle revenait marquer ma vie de sa couleur indélébile. Julia-May. Café, Samedi, 17h ? Et une adresse. Inconnue…
Le jour venu, une boule au ventre avait eu le temps de se faire un nid dans mon estomac, remontant le long de mon œsophage, jusque dans ma gorge, me donnant une irrépressible envie de vomir mes tripes. L’angoisse. Je n’étais pas quelqu’un de stressé en général, mais une retrouvaille de la sorte en aurait abattu plus d’un. Mais je ne fuirai pas. Il fallait que j’en aie le cœur net. J’avais besoin de réponses à mes interrogations. Où vivait-elle ? Comment était-elle ? Allait-elle vraiment mieux ?
Que penserait-elle de moi ?
A 16h, la baby-sitter sonna à la maison. Je lui avais demandé de venir plus tôt pour pouvoir marcher un peu avant de revoir… de la revoir. J’embrassai mon petit ange, saisit ma veste au passage et ferma la porte de l’appartement, au nom des Johnson. L’adresse inconnue était située au-delà du parc où j’avais l’habitude de balader Camille en poussette. Innocents, inconscients, je reconnus les bouilles de quelques enfants du bac à sable, sous l’œil bienveillant de leur mère. J’adressai à celles-ci un signe de la main en réponse à leur sourire. Je n’étais pas passé inaperçu, seul homme sur les bancs le plus souvent occupés par des fesses féminines. Si ma gamine n’aurait probablement pas l’occasion de venir ici accompagnée de sa maman, au moins, elle saurait jouer au baseball plutôt que de jouer avec cette pouffe de poupée ! Grimper aux arbres, courir contre le vent, se construire un château en carton… Et puis, elle saurait aussi se défendre des mauvais garçons.  En revanche, ce qui était certain, c’est qu’elle n’apprendrait pas la cuisine avec moi ! Ces pensées positives me redonnèrent du courage alors que j’arrivai devant la porte fatidique. Le coin était modeste. Très modeste… Je pris une grande respiration, inspirant l’air nouveau, expirant cette boule de stress, et pressai le bouton de la sonnette. Une fois… Deux fois…

Et elle apparut. Mon angoisse s’envola d’une bourrasque de vent si puissante que j’en eus le souffle coupé. J’entrouvris les lèvres, mais ne sachant quoi dire, terminai cette esquisse en un frêle sourire. Un très léger trait de crayon rose vint également se dessiner sur le visage de… sur son visage.  Imperceptible. Mais je la connaissais si bien que je palpais la chaleur intérieure qui émanait d’elle. Et je restai planté là, prenant racine, rien que pour observer ce minois que je n’avais pas vu depuis longs mois. Elle n’avait pas changé, si ce n’était qu’elle s’était un peu creusée. Et que son teint était terne. Mais j’eus le plaisir de voir que ses yeux étaient toujours aussi brillants, et que ses joues rosirent alors qu’elle m’invitait d’un signe de tête à entrer, petit geste me ramenant à la réalité. Sans un mot, j’entrai. Un pas... Deux pas... Posant mon regard aux quatre coins de la pièce. Ce n’était pas bien grand. Un peu en désordre. Une couverture lancée négligemment sur le canapé. Des chaussures masculines lourdées dans l’entrée. Non, en fait, cet endroit était tout juste accueillant. Simplement détestable.
Alors j’attendis. J’attendis assis sur le tabouret qui m’était présenté, regardant toujours la bobine de l’environnement se déroulant autour de moi. Je posai mon coude sur la table et frottai mes lèvres du bout des doigts. Nerveux ? Ce silence devenait inquiétant. N’avait-on vraiment plus rien à se dire ?
– Alors ? C’est ici que tu vis ?
Ma voix fendit le silence de sa lame de rasoir aiguisée, me surprenant moi-même d’en entendre le son. Je sentais son regard plongé dans le mien, mais je n’osais la regarder en face, continuant à détailler l’appartement. Je n’obtins pas de réponse. En même temps, ma question n’était pas très pertinente. Évidemment qu’elle vivait ici…
– Je n’savais pas que tu connaissais quelqu’un dans ce quartier.
Hum, oui, nerveux. Je crois que tous les signes de nervosité venaient déferler par vagues sur mes rochers. Se racler la gorge. Se mordre les lèvres. Se gratter derrière l’oreille. Plus rien ne pouvait combler le vide. Alors je pris mon courage à deux mains et sautait à pieds joints dans le bleu de ses deux océans. Et la tristesse me submergea. Mon cœur, balloté de part et d’autre sur le pont de mon navire, passa par-dessus bord. Je ne pouvais le supporter et pris ma tête entre mes mains pendant quelques secondes, avant de revenir à son regard.
– Je t’en prie, Julia. Dis quelque chose, chuchotais-je, désespéré. »


love.disaster
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