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 fantôme du passé. (louve)

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MessageSujet: fantôme du passé. (louve)   fantôme du passé. (louve) Icon_minitimeMer 28 Aoû - 17:12


    Oh, fantôme de la mer.
    Une silhouette ondoyait sur l'eau limpide de la mer déchaînée. Elle se laissait porter par la violence des flots marins s'écrasant sur les parois rocheuses. La poupée de chiffon se faisait malmenée par les vagues écrasantes et charrier par le courant instable. Une délicate lumière émanait d'elle. Était-ce réellement un mirage qui se composait sous ses prunelles envoûtées ? Ses pensées heurtaient son crâne avec violence pour lui prodiguer une douleur amère, de laquelle il s'éprit. L'éclat miroitant de ce lémure dardait ses prunelles d'une obscurité salace. Il s'avança et ne sentit pas les grains de sable s'enfoncer sous ses pieds ou l'eau glacer ses membres. Il se rapprochait. Continuellement. Le niveau de l'eau aurait pourtant dû l'ensevelir sans que ça ne fusse le cas. Il objecta. Était-il en vie ou brillait-il de ce même éclat immaculé ? Il s'arrêta ; un ectoplasme se trouvait à quelques mètres de lui. Les traits de son visage s'effaçaient et le forçaient à croupir sous sa concentration. L'effort fut vain. Il disparut dans la pénombre d'une eau sombre. Le fantôme d'Elias lui était apparu.
    Kane ouvrit les yeux et sortit de ce vieux rêve d'enfant.
    Un bruit associatif le tira de ses songes pour le faire basculer dans l'âpre réalité. Elle avait un arrière-goût saumâtre, acidulée par une pointe d'amertume selon lui. Il ressemblait à ces vieux loups de mer qui ne revenaient jamais de leurs escales. Il était perdu dans un océan tumultueux. Il coula un regard aussi noir que l'ébène et quitta cette phase emphatique pour arborer le doux visage du jeune homme banal. Il raviva sa prestance et esquissa un sourire carnassier d'où débordait son charisme. Louve. Que faisait cette merveille sur le pas de sa porte ? Elle était cette pierre précieuse incrustée dans la roche sédimentaire. Aussi lisse que le diamant, aussi rare que l'onyx. « Bonjour Louve. » Une voix masculine au timbre doucereux enroba cette marque de politesse. La courtoisie n'était pas négligeable. Elle était à fleur de peau. Singulièrement triste. L'océan de ses iris se nourrissait d'une peine profondément ancrée dans sa peau. Elle s'évadait par chacun de ses pores. Il ressentait la bassesse de cette émotion et dût lutter pour ne pas avoir à s'en imprégner.

    L'éphèbe plongea son regard passionné dans cette immensité bleue. L'incube qu'il était aurait pu dévorer son âme si pure, si chaste, et s'en incurver. Il se serait enivré de ce délicieux nectar ressortant de ses blessures. Il aurait chassé les démons hantant son esprit par force et loyauté. Il aurait ensuite contemplé sa beauté sauvage et soigné ses ecchymoses par quelques baisers. Toutes ses remontrances n'étaient que les désirs de son frère se consumant en lui. Elle était cette attache qui le raccrochait inlassablement à Elias.
    « Je t'en prie, entre. » Kane se décala tout naturellement pour l'accueillir dans sa solitude. Sa simple demeure ne comptait que lui pour seule présence, mais donnait l'hospilatié chaleureuse à ses invités. Il ne savait pas pour quelles raisons cette sirène à la douce mélodie était venue lui rendre visite. Mais il percevait des tremblements. Les quatre murs de la chambre d'Elias faisaient ressentir sa présence. L'aura de son esprit résidait en ces lieux. Il était là. Peut-être se tenait-il derrière lui, près du vase auquel leur mère leur avait dit cent fois de ne pas toucher. Ou peut-être prenait-il la main de sa princesse pour l'attirer dans son château fort. Il ne savait pas ce que son frère faisait, ni où il était. Il ressentait juste sa présence. Ce sentiment n'était pas descriptible. C'était une sensation surnaturelle qui l'égrenait. Il avait souvent pensé que c'était dû au lien si spécial que tissaient les jumeaux. Ça le paralysait. Louve ravivait une ressource inépuisable de souvenirs.
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MessageSujet: Re: fantôme du passé. (louve)   fantôme du passé. (louve) Icon_minitimeMer 28 Aoû - 21:04

elias, elias.
huit ans environ. tu ne trouves pas que ça fait long comme excursion sous marine ? les poissons te fascinent-ils au point que tu ne veux plus nous voir ? comment ça fait d'avoir des branchies, dis ? comment ça fait de pleurer des bulles d'air qui dessèchent tes pupilles d'océans désertiques ? tes océans éteints, tes océans fermés, tes océans absents. c'est comment d'avoir des écailles dans les poumons, alors ? ça fait huit ans que tu dois me faire visiter chez toi. moi je crois que tu les as oubliés entre deux vagues trop salées. qui c'est qui t'a demandé de partir, là-bas ? tu fais quoi, là-bas ? est-ce que tu danse dans l'écume sur les plages d'un autre pays ? ils arrivent à penser à toi, des fois, ça leur revient, et ça sent la mer d'y a dix ans.
t'as laissé des cadavres de poupées sur la plage, y en a certains qui répètent ton nom encore et encore. y en a un on dirait toi. il est tout petit, on dirait un poupon. tu t'en souviens de ton poupon elias ? il a les cheveux noirs du goudron, la peau blanche des chrysanthèmes et les yeux du bleu des cieux. on dirait un fantôme quand il marche. il a l'allure de ton esprit, il a la silhouette de celui qui est déjà parti. depuis longtemps, ça fait dix ans qu'il est à moitié parti se perdre avec toi. alors depuis ils se regardent dans le creux des yeux et il a un arrière-goût d'elias. c'est peut-être toi qui as un avant-goût de lui. un truc qui part pas à la machine même quand on lave à l'eau chaude avec beaucoup de savon. alors on passe un coup de brosse à chaque fois. on frotte un peu en espérant que ça parte. mais tu sais quoi ? ça part pas.
et puis avant y avait des traces de pas sur les trottoirs, y avait des gamins qui courraient. quand t'y repense tu les vois encore s'bouger et tomber les uns derrière les autres. y avait toute une bande de gamins des alentours, y avait des sourires, des grands élans de balançoires. y avait des bonbons qui poussaient dans le ciel, des nounours, des grandes fleurs, des nuages à mille formes en papier crépon. t'as du tenir sa main trois fois, lui faire deux bisous par-là. c'était rien, c'était comme les grands, c'était marrant de jouer aux dames et aux grands hommes. y avait des menthes à l'eau dans la cuisine, et y a plus que de l'eau qui sent vaguement la menthe. y a des ombres qui s'installent sous les portes comme des vieux amis jusqu'à prendre possession de toute la pièce. on avait pas besoin de ça, j'te dis.
derrière le mur de cheveux emmêlés, elle arrive plus à voir ce qu'elle veut voir. le joli, le beau, les reflets colorés sur le noir laqué. elle a la rétine qui prend la poussière et ça commence à gratter, elle va finir par s'arracher les pupilles et laisser tomber sa peau en lambeaux si elle s'obstine. c'est un coup de mou pour mieux repartir, elle plonge en profondeur pour remonter plus haut, ça sera toujours mieux si ça a été mal. alors elle prend une poche de cookies, elle prend de la menthe à l'eau et elle murmure qu'elle s'en va, elle prend le large le long du goudron. elle hésite à courir sur le chemin mais elle ne sait pas encore où elle va. contre quel marin au coeur houleux elle ira se cogner. elle suit les vieilles traces de sables sur la route. elle suit les échos des rires qui s'intensifient aux coins des rues, elle marche, elle tourne, elle court, elle vole, puis elle s'écrase, droit sur la porte. elle voulait encore faire des loopings dans les airs, sauter sur le dos d'un oiseau; on fera ça demain matin en se levant dans les étoiles.
elle n'est pas venu depuis longtemps. c'est comme un grand musée de l'enfance par ici. elle sent, elle voit, elle entend comme il y a trente centimètres et deux kilos de sourires. elle devine des silhouettes qui ne sont pas là, ça la fait sourire de retrouver un semblant de ce qu'ils ont perdu. sa patte blanche plonge dans le fond de son sac et sort la poche de cookies. ses grands yeux découvrent et redécouvrent, ça aide à respirer mais ça fait mal. elle a les vannes qui vont ouvrir, les barrages qui vont céder. elle a un frisson qui lui parcourt les veines, milles yeux absents qui se braquent sur elle. elle hésite entre la folie et une trop grande lucidité. celle qui la fera fuir loin, même sans ses cookies, quitte à y laisser la menthe à l'eau. il te laissera fondre au soleil comme la poupée de sophie, louve, tu devrais dégager, mais toi tu jette l'ancre.
lancez les jets d'eau salée,
trois,
deux,
un,
merde.
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MessageSujet: Re: fantôme du passé. (louve)   fantôme du passé. (louve) Icon_minitimeSam 31 Aoû - 16:34


    Il l'aimait, il l'aimait.
    Les eaux profondes de ses prunelles englobaient une noirceur périlleuse. La vivacité de ce bleu océanique donnait une toute autre dimension à son regard. Il transpirait la mélancolie et se nourrissait d'un chagrin infini. Une lueur rassurante éclairait ce champ de guerre. Un poisson parcourait la mer Méditerranée en fendant les courants. Il se sentait libre, invincible. Il suivait sa route sans se retourner et clivait les flots marins avec aisance. Le clair de lune brillait dans le ciel noir d'une nuit chaude. L'été indien. Il pouvait y lire le même spectacle dans le regard de Louve. Son visage se voilait. Une absence d'émotion le rendait insolent. Stoïque. Il s'était concentré sur ses saphirs, d'où ressortait un jet puissant de sentiments à la dérive. Elle était une naufragée de son propre monde. Perdue dans l'immensité des eaux tortueuses. Une pluie menaçait de faire irruption sous un orage tempétueux. Elle se faisait violence et luttait. Une larme perla au coin de son œil. Elle arrondit sa paupière qui la libéra instantanément, coulant ainsi le long de sa joue.
    Trois, deux, un. Le barrage s'ouvrit en une cascade et déversa ce qu'elle avait retenu durant trop longtemps. Elle pleurait. Elle pleurait à chaudes larmes. Incapable de récupérer un peu de bon sens pour barrer ses torrents. Louve restait plantée devant la porte d'entrée, à attendre qu'il se précipite pour la sauver de ce tsunami. Mais il n'était pas un héros. Elias se serait parfaitement fondu dans ce costume. Il lui aurait simplement succédé : Kane était l’antihéros des actes héroïques. Ce rôle saillait sa personnalité. Il se moulait dans ces états d'âme et dans ces frasques rebondissantes. C'était un sentimental à sa manière. Il avait pris le soin renouvelé de ne pas tomber dans les stéréotypes primaires de la société consumériste. Il voyait en Louve une enfant influençable qu'il devait guider pour honorer l'amour que son frère lui portait. Pleurnicheuse égarée méritant les soins et la tendresse d'un être dépourvu de sensibilité humaine. Il la regardait fondre en larmes. Ses yeux rougis par les pleurs et ses joues mouillées par sa peine. Elle était magnifique. La pureté et l'innocence même de la race.

    Lui aussi aurait pu en tomber délibérément amoureux. Son corps vibra à l'unisson. Elias prenait possession de lui tel un eidolon. Les battements de son cœur s'accélérèrent de façon frénétique. Sa respiration se coupa. Son cœur se morcela en plusieurs entités. Deux âmes occupaient ce corps meurtri par les blessures. Kane vivait pour Elias et pour lui-même à la fois. Il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer quelle vie aurait mené ce petit garçon de dix ans. Qu'est-ce qui aurait changé ou été différent de celle qu'il avait vécue ? Il vivait pour lui à travers ses actions. Il se rapprocha de sa douce et laissa couler son bras dans son dos avec une délicatesse modérée. Il la guida dans sa demeure et se détacha aussitôt d'elle pour refermer la porte. Fauve, il contempla sa silhouette durant quelques secondes. Elle était terriblement appétissante. Il se planta devant elle et posa sa main sur sa joue avec cette même douceur emprunte. Son pouce racla les larmes qui décimaient son visage. « Tu es belle. » Sa beauté dévorait ses malheurs. Il n'y avait pas d'autres mots, d'autres verbes pour le lui avouer.
    Mais une question le taraudait toujours : Pourquoi pleurait-elle ?
    Il se mit en quête de découvrir ses maux les plus secrets pour décrypter cette crise. Ses mains glissèrent sur ses hanches en omettant toute la brutalité dont il était capable. Il l'encercla de ses bras. Des bras solides, rassurants, auxquels elle pouvait se livrer sans avoir peur. Kane n'avait aucune maîtrise. Il ne savait pas comment la consoler. Il était pourtant de bon apprentissage. Il la serra contre lui. Son torse collait son buste sans aucune arrière-pensée. Si ce n'était l'apport d'un réconfort. Elle allumait un feu qui le consumait : L'envie de marquer une si belle créature. Poséidon avait créé quelques monstruosités, mais il avait aussi créé de délicieuses succubes. Des sirènes aux chants mélodieux qui arrachaient l'âme des hommes. N'était-elle pas l'une d'entre elles ?
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