Il arrive qu`on interrompe une promenade, oubliant même ce vers quoi l`on marchait, pour s`arrêter sur le bord de la route et se laisser absorber totalement par un détail. Un grain du paysage. Une tache sur la page. Un rien accroche notre regard et nous disperse soudain aux quatre vents, nous brise avant de nous reconstruire peu à peu. Alors la promenade se poursuit, le temps reprend son cours. Mais quelque chose est arrivé. Un papillon nous ébranle, nous fait chanceler, puis il repart… ▲ martinez
NOM(S) - delacroix, c'est le prénom du papa, c'est français, c'est pas souvent à douvres. PRÉNOM(S) - carmelita, le prénom d'une grande-tante, un truc comme ça. ça fait vieux prénom, ça peut sortir que d'un livre du grenier avec plein de poussière dans les lettres. ombeline, ça veut dire ombre, c'est doux, mais elle déteste ce prénom. pernelle, c'est un peu con, ça veut dire petit cailloux, alors souvent elle n'en parle pas. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - dix-neuf ans, douvres. NATIONALITÉ - française par ses parents, britannique puisqu'y vivant depuis presque toujours. STATUT CIVIL - célibataire depuis (trop) longtemps, vagabondant de bras en bras sans jeter l'ancre. ORIENTATION SEXUELLE - elle n'a jamais goûté qu'aux hommes, mais ne reste pas fermée à de nouvelles expériences. MÉTIER - employé dans un petit disquaire en ville. GROUPE - éphémère infini. AVATAR - taylor warren.
Le chant de l'âme
carmelita. ça fond sur la langue. ça glisse sur la peau, ça sent le miel ou les champs de fleurs. les souvenirs de vacances dans d'autres pays, c'était le nom de cette fille en bord de plage. elle a prit des cristaux de glace et les a quillés dans ces yeux. c'est contre le réchauffement climatique. pendant l'été, carmelita, elle danse devant le feu avec une robe qui traine parterre et les pieds nus, elle sautille et son rire fait des échos dans ses cheveux. elle a des bracelets en toc qui font de la musique en rythme avec la guitare. à minuit, elle a la glace des yeux qui font, elle a le rire cassé et la voix qui sonne mal comme une horloge déréglée. elle dort sur le sable, dans l'herbe, dans les draps, dans les bras. elle sourit un peu trop, elle s'énerve un peu trop, elle a la bouche trop rouge, des talons trop hauts, la voix qui force trop, la retenue trop cachée, la grâce et le chic trop gâchés. faut toujours trop en faire, faut pas qu'on l'oublie. carmelita elle veut rester sur le haut de la pile, si elle devait être un bouquin elle voudrait être celui qui revient sur le haut de la pile, elle veut être celui avec des annotations partout dedans, un marque-page qui passe de mains en mains, des pages qui jaunissent et donnent une valeur esthétique, comme un bon vin rouge qui s'améliore en vieillissant. carmelita elle veut attirer l'attention, elle veut qu'on s'y attache, carmelita, elle veut pas qu'on la laisse, elle a peur qu'on la laisse, elle veut aller s'envoler en tenant la main de quelqu'un, elle veut pas s'écraser carmelita, elle veut voir les autres tomber avant elle, elle veut profiter, voler plus haut, elle veut faire des loopings dans les airs, emmener un fumigène et dessiner dans les étoiles, elle veut aller gueuler depuis les astres, elle veut pouvoir pleurer sur un nuage tant de fois qu'il fera pleuvoir pendant des mois, carmelita, elle a une caisse claire dans les poumons, elle a des cordes de violon qui vibrent dans les veines, elle a une ombre qui danse même quand l'orchestre s'est arrêté. carmelita, elle a la tête qui fuit, elle a les canalisations qui pètent, elle fuit des pensées, elle fuit un peu trop et ça laisse échapper les mots, trop de maux, elle a l'encre qui se dilue dans la peinture de vieux souvenirs, dans le vin qui tâche des sentiments, ça se mélange et ça fait une couleur étrange, un peu vulgaire, un peu douce, un peu tout, un peu trop, jamais assez. carmelita, c'est qu'une feuille blanche sur laquelle on a passé trop de couches de peinture.
Sous l'océan
PSEUDO - corbeau. PRÉNOM - chloé. ÂGE - dix-sept ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - miaou. COMMENTAIRE(S) -POISSON PRÉFÉRÉ - miaou. CODE AVATAR -
and in two hundred years where the mountain meets the sea you'll walk through the ruins and you'll look at me and the cinder remembers what once set it free and turn to fire. ▲ sea lion
il y avait toujours ce vieux tourne-disque dans le salon. celui qui avait survécu aux déménagements, à tous les voyages de vies. ils viennent de la grande tante, celle de maman, celle à qui la petite volé le nom. il en a vu, des choses, le tourne-disque. il a vu les disputes, les joies, les nuits d'amour de la grand-mère, de la mère, les bisous de la fille aux anniversaires, les ballons qui s'envolent, les rires qui résonnent et qui éclatent comme des bulles de savon. il en a certainement vu plus que la vieille tante. supportant les tons qui montent et les voix qui se taisent sur un vieil air de piaf. un couplet aux airs de vieux rose, à la voix qui grésille, aux petites notes qui sautent. on retourne dans le salon, et c'est toujours le même air, en boucle, qui se chante, qui s'écoute, puis qui s'entend, qui se crache et qui s'oublie. ils ont déménagé une fois, jusque dans une maison aux airs de campagne. une seconde fois, dans le petit appartement au coin de la rue. puis ils sont repartis dans la maison. ils changent d'avis comme la girouette change de sens, alors à force on empile les cartons, on déballe sa vie mais on la remet en boîte parce qu'on essaiera bientôt d'en changer encore, on fuit un lit pour un nouveau, c'est boucle d'or qui passe d'un matelas au second au troisième au premier, sans pourtant changer de maison, sans pousser la voiture aux limites de la ville. on pouvait presque déménager à pied, c'était ridicule mais c'était comme ça. on avait pas les moyens de partir dans un autre pays ou une autre région, on reste là, on connaît les agents de ces baraques-là, on s'arrange de quelques livres sterling, et puis on range les sourires dans les cartons, on les ressort pour les accrocher sur le mur avec un clou qui pète les dents. on avait pas les moyens de partir dans un autre pays ou une autre région, alors on changeait la disposition des meubles pour avoir l'impression que tout a changé, on faisait les brocantes pour en remplacer certains, et puis on remettait le vieux tourne-disques et piaf dans un coin, juste pour se souvenir qu'on est à la maison.
y a eu les rires qui s'effritent, y a eu les joies qui fanent. y avait encore quelques pointes d'allégresse, mais ça se noyait dans l'amer, ça coulait partout jusqu'aux poumons, ça pourrissait avant de passer par les veines, ça ressortait en fontaine par les yeux. le 14 juillet lacrymal. c'était pas beau, c'était un peu pitoyable, c'était eux, c'était tout, et en même temps c'était bien. y avait plus de cris. on criait par les yeux. chaque larme venait s'éclater sur le sol, sur les journaux qui jonchaient le carrelage ou la moquette, et chacune déversait un flot de mots qui secouait un peu, des nouveaux mots qu'on avait jamais entendu, jamais senti, jamais vu. on y aurait peut-être trouvé un nouveau sens si on avait creusé dans le sable de leurs yeux, peut-être une paralysie des sentiments, un truc comme ça. juste pour arrêter d'avoir mal. arriver à trop y penser et retrouver le mal. ça rongeait, le bois, les joues, les doigts, c'était comme des mites qui venaient bouffer les vies, mais tout ça, les larmes, les cris renvoyés d'un mur à l'autre, de dehors ils avaient l'air vivant, et c'était bien, sur un vieil air de vie en rose. et puis comme s'il avait suffit de presser un bouton, d'actionner un interrupteur, de tourner une manivelle, on a changé de musique, on a changé d'un peu tout. le tourne-disque chantait un substitut de berceuse dans la chambre de l'étage. ça dansait dans sa tête pendant qu'elle brossait ses cheveux, qu'elle s'endormait, se réveillait, sautait partout, jouait, dessinait. elle se mettait à la fenêtre et elle regardait, tout rien, on aurait dit que tout était mort, et dedans les quelques notes faisaient valser une partition de vie entre les murs. et quand elle n'était pas dedans, elle chantonnait, fredonnait, sifflait, toujours les mêmes airs. en lançant les cailloux dans l'eau, sur la marelle, sur les carreaux, les mêmes notes. une vieille routine musicale qui prenait racine et fleurissait, s'éteignait parfois comme une vieille personne. carmelita, elle chantait et elle dansait. ça se faisait pas parfois, de chanter. y a des choses que les gens veulent pas chanter, ils préfèrent laisser les bouquets de mots courir leurs joues et s'écraser sur leurs vieilles chaussures. mais elle, elle le faisait quand même. de derrière sa fenêtre, d'en haut des falaises, d'aussi profond qu'elle s'enfonçait dans la mer, ça s'enfuyait en bulles et ça partait mourir plus haut, mais pour un instant, c'était joli, quand ça se reflétait dans ses grandes ampoules, et elle était contente. et puis à trop aiguiser la magie elle en a cassé la lame, elle l'a pétée en deux et même sous l'eau, les bulles ne remontent pas avant de s'éclater. elle a entendu des notes fantômes, dans le fond de la petite boutique, carmelita, elle a entendu des cadavres de mélodies qui dansaient pas bien, alors elle les soigne, des fois, elle les repasse sur le vieux tourne-disque et ça rajeunit, ça réapprend à danser comme avant, ça fait une parade de jolies notes, farandole de desserts musicaux, sur son vieux tourne-disque, au garde-à-vous pendant que ses pieds nus caressent le plancher de la chambre vide. ça anime les vieilles photos, ça met des couleurs sur les mots d'enfants accrochés au mur, ça danse et certains jours ça fait mal, les vieux souvenirs qui prennent vie sur le vieux tourne-disque, mais y a des fois où on a qu'ça pour être sûr qu'on est vivant.
Dernière édition par Carmelita Delacroix le Mer 4 Sep - 14:31, édité 11 fois
Dali Lazarre
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Feuille de personnage ♒ âge: vingt-trois ♒ profession : classeuse de morts (réceptionniste aux columbarium ) ♒ le choix du coeur: brisé. jeté. fracassé.
Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Lun 2 Sep - 19:04
ah bah voilà, enfin. maintenant, je peux faire ma demande en mariage ?
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Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Lun 2 Sep - 19:06
tu touches pas. elle est à moi.
edit :
je t'aime. je t'aime. je t'aime. je t'aime.
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Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Lun 2 Sep - 19:14
dali, tu peux demander, mais faut t'arranger avec le machin d'en dessous. kane, je t'aime aussi.
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Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Lun 2 Sep - 19:21
le machin d'en-dessous va aller voir sa cousine bientôt.
Dali Lazarre
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Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Mer 4 Sep - 23:50
beau bébé que voilà. kane va avoir des étincelles dans sa vie, pauvre petit t'es validée ma jolie
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Sujet: Re: à la menthe bleue. (carmelita) Jeu 5 Sep - 7:52
c'est surtout des baffes dans sa tronche qu'il mériterait mais bon merci.