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 pluie éreintée, coeur broyé.

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Niel Ambrose
Niel Ambrose

pluie éreintée, coeur broyé.  Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


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MessageSujet: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMer 10 Juil - 23:38




Niel a froid, là, perdu au travers de ses bas. Ils sont long, gris, rouge et rugueux, contre sa peau de bébé. La voilà toute irritée. Et pourtant, il reste là, sans mouvement, ses bras ramenés contre lui, ses genoux finement repliés contre son torse asséché. Niel ne fait pas le moindre mouvement, sous le drap froid du lit, la tête enfouie au travers de la marée d'oreiller. Il ne parvient pas à avancer, le regard lourdement égaré.  Il fixe, là, les traits effacés de son ami abandonné, de son ami naufragé. Ses prunelles, grandes ouvertes, se gorgent de la moindre ligne traçant le visage d'Aristée. Face à lui, le blond est profondément endormi, inconscient d'être ainsi observé, fixé, dévoré. Un semblant de sourire a pris place, sur les maigres lèvres tremblantes de Niel ; ses doigts frétillent, contre le t-shirt trop rouge, trop sanglant du blond, et ils en ressortent presque bleu, translucide, tant il peut être blanc, à ses côtés. Le pauvre anglais a observé l'éclat de couleur, leur danse néfaste pendant des éternels déjà, porté au travers d'endroits qui ne sont pas faits pour exister. Il sourit, pourtant, ou du moins, il tente. Il sourit là, malgré le fait que sa peau le démange, dans ces bas de laine bien trop grands. Il reste là, attentif, gardien du sommeil d'Aristée, son coeur s'accélèrant à chaque mouvement, la panique s'emparant de son vivant à chaque gémissement. Il ne parvient pas, le coeur mouvementé, à somnoler. Il est lourdement damner, les yeux captivés, à observer. Il observe, là, comme ça, cet être fort, si fort, juste là, tout contre lui. Il l'agrippe de toutes ses forces, de ses maigres doigts, alors que la pluie cogne avec fracas, sur la fenêtre au dessus de leur tête. Ils n'ont même pas de chez soi. Les deux jeunes hommes là, sur ce matelas de malfrat, tout juste abandonné là, dans un local sous loué, un peu névrosé, au dessus du commerce des voyageurs égarés ; la boutique souvenir.

C'est une folie, une démence ou alors une peur insociable qui lui traverse le coeur, alors que les bras d'Aristée s'éloignent de lui, que son corps semble s'égarer vers d'autres horizons. Il ne tente aucun mouvement, pourtant, pour le ramener près de chez soi. Il l'observe, là, comme ça, la larme presque à l'oeil, alors que le blond, d'un sommeil profond, amorce un mouvement lent, vaguant, tout en s'éloignant. Et Niel pleure presque, à sentir sa chaleur disparaître, à sentir son coeur se glacer, sans sa moitié. Il pleure, les larmes frigorifiées contre ses joues, doucement glacées. Il reste là, amas de lamentation, observant le départ de son ami, l'éveil de ses traits, aussi, et l'apparition de ses prunelles. Sa respiration, au travers de sa gorge nouée, n'est qu'une voilée abandonnée. Il ne sait pas naviguer ; Niel n'a jamais su le faire, après tout. Il est un simple pêché, pas un pêcheur, peut-être bien un futur prêcheur. Il ne sait pas. Il ne sait rien, juste, juste là, un océan se créant, bien plus grand, au creux de ses prunelles mornes, ternes. L'eau et la terre ne sont pas bon ménages; c'est une marre de boue dense et sale qui envahit ses idées, ses traits, son âme. Et Niel, sans soucis, s'y fond et s'y meurt, sans chercher un quelconque respire.

Il sourit, là, faiblement pourtant, malgré les larmes, lorsqu'Aristée ouvre les océans bleutés, azurés, pour l'observer. Niel essaie de sourire, un peu, doucement, sans se fracasser. Au dessus d'eux, contre la fenêtre, le ciel pleure sa vie encore ; des orages grondent, forts et téméraires, et Niel tremble. Niel tremble toujours, peut-être un peu plus cette fois. Il voit un tremblement, au travers des sourcils de son ami. « ç-ça va.»  qu'il dit, tout juste comme ça, sans foi ni loi. Il marmonne, tout bas, comme s'il ne fallait pas. Comme si c'était pêché, de bien aller. Il observe, là, au travers du noir, des éclats de lueur lignées, les traits de son compagnie alité. Il a envie de lui parler, de parler encore et toujours, et pourtant, il reste là, comme ça, allongé. Il a envie de lui dire de le gratter, car ses bas ne cessent de le torturer. Niel reste là, pourtant, sans mouvement, observant, sagement. Un sursaut le prend, un cri aussi, lorsque les pieds d'Aristée frôlent les siens. Un rougissement envahit ses joues, et si possible, ses yeux sont plus grands ouverts. Il l'observe, comme si la vue, le simple fait de voir, pouvait avoir réponse à tout. Pauvre enfant. Niel n'est plus translucide, cette fois-ci ; il est comme le t-shirt d'Aristée, sauf que lui, il n'est pas au chaud, contre sa peau.

Doux filament de sueur, là, glissant sur le front de son ami. Niel l'observe sagement, se demandant ; Aristée a eu peur, cette nuit ? Le rat fronce des sourcils, assiégé par les questions empoisonnées. Il a envie de le serrer ; il ne fait aucun mouvement, paralysé, égaré. Il ne fait que tendre la main, en fait, les doigts tremblants, les lèvres mordues, pour mieux se concentrer. Il essuie la goutte, là, traîtresse, le long du visage de son ami, et souffle dessus, comme si le geste pouvait effacé ses soucis, ses folies. Il sait, pourtant, que rien n'est aussi facile. Mais l'image est belle, alors, il la fait naître, se détournant quand elle devient cendre. Il grimace, lorsque les pieds d'Aristée frôlent encore ses bas. « Ça gratte » qu'il dit, tout bas, comme si c'était un secret. Ses yeux luisent d'innocence, au travers du noir, éclairés par les lueurs éphémères de la colère, venant des cieux. Pour accompagner les mots, légers, sans importances, il laisse ses bas glisser le long des jambes du blond, l'observant attentivement, sans changement. « Tu le sens ? » qu'il dit, encore une fois, tout bas. Le son des flots, contre la fenêtre ternie, se marie à sa mélodie.
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMar 16 Juil - 18:45

Les yeux grands ouverts, tu fixes ce plafond plus vraiment blanc. Les années et l’humidité ont entachées la pureté de la peinture opaline. Tu suis silencieusement du regard les lignes formées par le craquellement de la peinture. Ton esprit divague. A travers les flots. A travers les eaux. Tu te perds dans l’immensité de cet océan de souvenirs qui baigne ton âme égarée. Encore une fois, tu rêves de liberté. Mais la culpabilité est la plus solide des chaines. Elle te maintient attaché. Enfermé dans une cage dorée. Tu restes là alors que l’eau monte. Bientôt, elle te recouvrira. Bientôt, la mer viendra reprendre son droit. Et putain, c’est presque si t’attendais que ça. Que la vie te punisse pour les horreurs que tu as commises. Tu te hais. Tu te hais tellement. Tu ne supportes pas ce que tu es. Ce que tu feins d’être. Tu ne supportes même pas ce que tu rêves d’être. C’est pour dire.

Tes yeux se ferment un instant. Dehors, l’orage s’approche. Un léger sourire vient orner ton visage fatigué. Tu as toujours aimé ça. L’orage. C’est comme si le ciel exprimait enfin toute sa colère à travers le tonnerre et les éclairs. Comme s’il finissait par laisser couler les larmes tant retenues sur l’impitoyable Terre. L’orage, c’est ta colère qui s’exprime quand tu restes silencieux. Un frisson te parcourt entièrement tandis que le sol tremble sous le mécontentement des cieux. Ca y est. Le ciel commence à pleurer. Les gouttes d’eau tombent une à une sur la fenêtre close de votre habitat. Et toi tu souris. Le bruit de la pluie. L’odeur de la pluie. Cette ambiance indescriptible qui s’instaure lorsqu’elle s’impose. C’est magique. Inexplicable.

Doucement, tu viens passer ta main sur le drap froid. Tu voudrais qu’il soit là. Pour te tenir chaud. Pourtant, le bruit mélodieux des gouttes te berce tendrement, t’attirant lentement dans les bras de Morphée. Tes yeux se ferment et tu finis par t’évader avant même qu’il ne te rejoigne.
Un petit gémissement s’échappe de tes lèvres tandis que tu le sens venir s’allonger dans le lit. D’un geste habituel, tu viens te blottir contre lui, le serrant tout contre toi avec une tendresse évidente « …mmh…n’nuit … ». Tu t’endors de nouveau sans autre forme de procès. Tu t’égares dans des rêves glauques. Feu. Sang. Mort. C’est le théâtre de la destruction qui se dessine dans ton esprit égaré. C’est Novalee qui vient pleurer son corps décimé. Tu gigotes un peu. La chaleur de la pièce ne fait qu’accentué ton mal être. Tu détestes ces rêves. Tu les détestes tant. Ils te rappellent sans cesse ce que tu as fait. Depuis des mois, tes rêves sont noirs. Noirs comme les idées qui t’envahissent sans cesse. Tu voudrais les faire fuir, mais ils persistent. Seule la présence de Niel parvient à t’apaiser un tant soit peu.

Dans un petit gémissement, les paupières s’ouvrent lentement. Tu retrouves la réalité avec une douce satisfaction. Ce n’était qu’un rêve. Qu’un putain de rêve. Ton regard se pose sur Niel. Ton joli Niel. Il te fait un petit sourire, pourtant, tu sais très bien que ça ne va pas. Tu aimes l’orage comme il les déteste. Il tremble. Là, juste contre toi. « ç-ça va.» Ça va. Bien sûr que ça ne va pas. Mais mentir est tellement plus facile. Tu t’approches doucement de lui. Presque imperceptiblement. Tu le regardes toi aussi. La douce perfection de ses traits. Tu fais doucement passer son doigt sur son visage. Un sourire réconfortant s’affiche sur ton visage et tu répètes ses mensonges. Pour le calmer. « Ca va … ». Tes pieds touchent les siens, provoquant un petit cri. Tu ne peux pas retenir un petit rire moqueur. Niel … Niel … Comment peux-tu être aussi effrayé par tout ce qui t’entoure ?

Il fait chaud. Tellement chaud. Ce genre de chaleur insupportable. Celle qui porte l’orage. Humide et étouffante. Un goute de sueur coule lentement sur ma tempe lorsque Niel vient l’essuyer avec la même délicatesse dont tu avais fait preuve quelques secondes auparavant. Un sourire vient s’afficher sur ton visage. Il est tellement adorable. C’est effrayant parfois. Sa façon de souffler sur ton visage … comme pour faire fuir toutes les questions qui te tourmentent … « Ça gratte » Tu le regardes un instant. Tu ne sais même pas de quoi il parle. Comme souvent d’ailleurs. Tu ne comprends pas toujours tout. Mais tu ne dis rien. Tu sais pertinemment qu’il ne faut pas que tu lui poses de questions sur lui. Jamais. Alors tu ne le questionnes jamais. Pour ne pas le perdre. Pour ne pas qu’il fuit. « Tu le sens ? » Une nouvelle fois, tu ne réponds rien. Tu te contentes de t’approcher de lui un peu plus près pour le prendre dans tes bras. Tendrement, tu viens caresser ses cheveux tandis que sa tête se loge contre ton torse. « … shhht…ça va aller… » Tu lui caresses les cheveux doucement pendant quelques minutes. Tu le sens trembler à chaque coup de tonnerre. Tu voudrais lui montrer à quel point le paysage est magique. A quel point il n’a rien à craindre. Mais tu n’oses pas trop bouger. « … vient là … » Avec une douceur extrême, tu viens mêler vos doigts ensemble. Puis tu te redresses un peu. « … viens … » Sans lui en expliquer d’avantage, tu te lèves et l’entraine vers la porte de votre appartement. Vous n’êtes, tous les deux, vêtus que d’un tee-shirt et d’un boxer. Mais tu t’en fous. Tu sors pour prendre la petite porte menant au toit. Ce n’est pas grand-chose. Mais c’est joli. Et c’est tout ce qui compte. Alors, sans ouvrir la bouche, tu entraines ton joli Niel sous la pluie. Sous l’orage. Et tu t’assoies. Simplement. Tu regardes la ville éteinte sous son manteau de pluie. « … Regarde comme c’est joli … » La pluie s’insinue déjà partout. Mais tu t’en fou toi. Presque automatiquement, tu viens le serrer contre toi. T’es bien. La comme ça. T’es bien.
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Niel Ambrose
Niel Ambrose

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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMar 23 Juil - 14:25





Aristée ne comprend pas ; ce n'est pas grave, que se dit Niel, en souriant doucement. Il tremble, ce petit bien de paradis, là, pendu à ses lèvres, mais ce n'est pas grave, ça non plus. Rien n'est bien grave, au final. Tout est bien. Tout va bien, oui. Il a les yeux grands, Niel, grands comme le monde, ou plutôt comme les ténèbres qui ne cesse de le ronger. Ce n'est pas grave. Il n'y a rien de grave, ici. Il en a l'habitude. Le pauvre petit, là sous les draps, loin du froid, il tremble, mais il n'a pas peur. C'est quoi, maman, la peur ? Niel ne sait pas. Il ne sait pas, mais il y nage depuis des années, il s'en abreuve depuis... une éternité. Peu importe ; c'est sa destinée, il n'y a rien à expliquer. Niel sourit, alors, tremblant, tout petit, ses chaussettes contre la peau d'Aristée, tout juste là, qui ne comprend pas. Il sursaute, être brisé, à chaque tonalité un peu trop élevée. Il tremble, le pauvre rat, à chaque frappe du ciel, trop visible. Il a peur, peut-être, au fond. Peur d'être marqué par la vie, d'être frappé par le foudre, comme s'il avait fait quelque chose de mal. Il a peur, le pauvre petit, que le ciel soit fâché, et qu'il s'en prenne à eux. C'est pour ça, certainement, qu'il se colle de toute ses forces, au creux de ses bras. C'est pour ça, certainement, que ses doigts s'enfoncent au plus profond de la chair d'Aristée, non sans le blesser, pour se cacher. Pour s'effacer, un instant, et ne plus voir, ne plus sentir la violence des airs, de la terre. Le monde n'est pas content ; Niel se sent responsable, et implore le pardon, tout bas. « … shhht…ça va aller… » Il ne comprend pas, le blond tout contre lui, mais Niel ne s'en préoccupe pas. Il est bien, juste comme ça. Si près de lui, si près qu'il a l'impression de ne plus être, et de faire parti de son ami. Il a l'impression, au travers de cette sensation, qu'il est... aimé. Même si, au final, il ne sait même pas ce que c'est, qu'être aimer, ou d'aimer tout bonnement. Mais il se sent bien, Niel, alors il reste là, sans mouvement, ses doigts toujours figés dans la peau de son ami.

Il profite, tout bonnement. sans demander quoique ce soit. Il retient sa respiration de toute ses forces, même, pour ne pas briser l'instant, pour ne pas le voir s'évader, là, entre ses doigts, comme tant de choses l'ont faites, autrefois. « … viens là … » Il s'éloigne, doucement. Les doigts de Niel tremblent, et puis lâchent la chair de ses bras, pour se mêler à ses doigts. Ils s'épousent, se complètent et puis, se figent. Niel les observe, les yeux petits et pourtant si grands, le coeur plein de tourment. La chose lui semble belle. Le geste lui semble.. pur. Il en a les larmes aux yeux, un instant, et pourtant, un rictus tremblant danse sur ses lèvres. Il se sent bien, si bien. Il sursaute, pourtant, à chaque frappe du ciel, mais il se sent si bien, là, ses doigts épris de ceux d'Aristée. Il se sent juste... il ne sait pas. Mais ça vient du bien, au fond de lui, alors ça va. Ça fait des chatouillis.

Aristée tire un peu. « … viens … » Et doucement, Niel suit. Le plaid reste contre lui, étrangement, et qu'importe la chaleur qui règne dans la pièce, dans l'endroit, il le garde tout contre lui. Parce qu'il se sent juste bien, comme ça, dans les draps et les doigts contre ceux d'Aristée. Il suit, docilement, le plus petit, qu'importe où il le mène. Il n'observe pas les environs, en fait, Niel. Il ne voit que les yeux d'Aristée, et puis sa chevelure d'ange. Il l'observe, attentif, trop attentif même, guettant le moindre de ses mouvements. Il s'y noie, peut-être, surement, dans les mouvements de son ami. Ses doigts se resserrent, contre les siens, comme s'il avait peur, quelque part, de le voir s'évaporer, avec la pluie. Il tremble, fort, très fort, le petit Niel, lorsque la pluie les frappe avec sa douceur. Il ferme les yeux, et brusquement, frémit. Niel a peur ; peur qu'ils ne s'effacent, là, comme la saleté disparaît, après le touché de l'eau. Il a peur de disparaître, de ne plus être. « … Regarde comme c’est joli … » Et pourtant... pourtant, il ouvre les yeux, sous les mots d'Aristée. Parce qu'il lui fait confiance, oh oui, il lui fait tellement confiance, à Aristée. Il pourrait tuer, pour lui, si l'acte n'était pas si doux, à ses yeux. Il pourrait faire tant de choses, même oublier un peu de trembler, pour son ami. Alors il regarde, Niel, malgré le fait qu'il tremble, là, toujours, éternel, comme une sale pucelle. Il observe, les yeux noyés par les larmes et la pluie, les gouttes qui tombent contre sa peau, et l'effacent, doucement. Il observe, là, malgré les tressauts bien présents, sur sa peau, dans sa peau, quand un éclair se fraie, quand le temps se suspend.

Lamentable, innocent, il enfouit sa tête au creux des draps, au creux du drap, pour ne pas avoir froid. Ses jambes se collent contre son torse, maigre, trop maigre, et il observe, là tout enfoui, la pluie qui tombe. Il se demande, en toute innocence, pourquoi le ciel pleure. « Tu... le ciel est triste. » qu'il dit, tout bas, le regard fixe vers un là-bas qui n'existe pas. Il observe, l'innocence plus qu'apparente, quelque chose qu'il semble enfin voir. La peine des cieux, peut-être, écho constant de sa vie. Il observe, et doucement, malgré les tremblements, les tressauts, il sourit. Il sourit, car il comprend, maintenant. « il a mal. » qu'il susurre, ensuite, tout bas. Il ne parle pas pour Aristée. Il ne sait pas, en fait, pour qui il parle. Il observe les cieux, et puis c'est tout, et réponds, avec un air d'enfant, à l'écho des éclairs. « tu as m-mal, n'est-ce pas ? co-comme moi » Et il sourit, d'un sourire presque beau, presque enfantin, parce qu'il est bien. Il sourit, là, au ciel, en lui parlant.
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMer 28 Aoû - 19:04

Tu les sens. Là. Juste là contre toi. Tu les sens les tremblements de son corps. Tu voudrais le rassurer. Lui souffler que tout ira bien. Toujours. Mais ça serait lui mentir. Tu n’aimes pas lui mentir. Déjà, lui promettre que ça va aller est une tâche que tu peines à faire. Parce que t’en sais rien. C’est vrai quoi. Comment tu pourrais savoir que tout se passera bien ? Tout est si aléatoire. Et puis, tout va si mal. Lui. Toi. C’est comme un virus indestructible. Il s’insinue au plus profond des cœurs sans jamais s’effacer. C’est une tumeur qui grossit chaque jour un peu plus. Et elle est là cette putain de tumeur. Dans vos cœurs à tous les deux. Niel ne te l’a jamais dit, mais tu la vois. T’aimerais tellement l’effacer. Prendre son cœur entre tes doigts pour le soigner. Mais tu sais que tu peux pas. Tu peux pas le soigner. Tu sais même pas comment on fait. Prendre soin des gens, ça a jamais vraiment été ton truc il faut dire. Trop égoïste probablement. C’est con. Pourtant, avec Niel, c’est différent. Tu ressens ce besoin irrépressible de t’occuper de lui. Pour le faire sourire. T’aimes trop son sourire. Il est magique.

Un éclair vient brusquement illuminer vos visages mouillés et quelques secondes plus tard, le tonnerre résonne bruyamment dans le ciel noir. Tu sens ton cœur gronder en même temps que l’orage. Et t’aimes ça. Ouais t’adores ça même. Ça t’donne l’impression d’être vivant. Tu sens ton cœur. Et il bat. C’est dingue. Tu te demandes parfois comment il bat. Avec tout ce que t’as fait. Tout ce que tu ressens. Tu te demandes comment il peut continuer à battre.
Ton regard se pose sur Niel. Comme pour vérifier qu’il va bien. Qu’il n’a pas trop peur. Son regard se plonge dans le tien et tu t’y perds un instant. L’eau ruisselle sur son visage avec une beauté particulière. Et il se recroqueville. Comme un enfant. Tu peines à te dire que ce garçon est plus âgé que toi. De quelques années. Il a l’air si jeune. Si fragile. Tendrement, tu viens faire glisser ta main dans son dos, l’attirant doucement contre toi. « Tu... le ciel est triste. » Oui. Si triste. Comme toi. Comme lui. Le ciel est le reflet de vos petits cœurs maltraités par la vie. Par la société. Une petite moue s’affiche sur ton visage tandis que ton regard se perd vers l’horizon. « oui … » Sans même réaliser, ta main caresse doucement le dos de ton meilleur ami. Comme pour le rassurer. Tu te perds dans tes pensées, l’esprit ailleurs. Perdu au milieu de ces milliers de gouttes d’eau qui s’évadent une à une de ce nuage si noir. Elles gagnent leur liberté. Comme toi. Et elles s’écrasent au sol. Comme toi. Un frisson te parcourt entièrement alors que la douce voix de Niel se fait entendre tout bas. « il a mal. » Tu esquisses un petit sourire. Il a mal oui. C’est ce que tu demandais sans cesse lorsque ta mère te disait que le ciel pleurait. Est-ce qu’il a mal le ciel ? Est-ce qu’il ressent cette douleur insupportable qui te prend le cœur ? Tu fermes un instant les yeux, laissant l’eau couler le long de ton visage. Tu ne réponds rien. Il a mal … Comme toi. Et comme Niel aussi. Tu le sais bien. Il a toujours mal Niel. De son passé. Tu ne sais pas exactement d’où vient cette douleur insoutenable qui semble le déchirer sans cesse. De sa famille. De son père même. Tu l’as compris ça. Mais tu n’en sais pas plus. Il ne parle pas Niel. Jamais.

De nouveau, sa voix se fait entendre. Encore plus faible. Encore plus fragile. « tu as m-mal, n'est-ce pas ? co-comme moi » Et ton regard se tourne vers lui. Il te comprend si bien. C’en est effrayant parfois. Alors, tu passes doucement la main sur son visage pour qu’il vienne le poser sur ton épaule. Et tu réponds. Doucement toi aussi. Tout doucement. Comme pour ne pas le réveiller. Ne pas le brusquer. « Oui … Comme toi. Et moi. » Tu souris un peu. Pas un sourire heureux. Mélancolique peut-être. Triste. Mais pas heureux. « C’est peut-être pour nous dire qu’on est pas les seuls. On est tellement nombreux à avoir mal. » Tu laisses un petit silence s’installer, et tout aussi doucement, tu finis par ajouter. « mais je crois qu’à deux c’est plus facile … C’est ce qu’on m’a dit un jour … » Tu n’en es pas persuadé à vrai dire. Tu ne vois pas vraiment pourquoi le nombre de personnes malheureuses changerait l’intensité de la douleur. Mais tu te dis que peut-être, cela allègera son cœur. De savoir que tu es là. Toujours. Alors, tout doucement, tu passes le doigt sur son menton pour tourner sa tête vers lui. Et doucement, tu poses un petit baiser sur ses lèvres. Ce n’a rien de sexuel. Ou même d’amoureux. C’est une simple marque de tendresse. Un moyen de lui dire que tu seras toujours présent pour lui. Tu souris doucement en le regardant, essuyant une goutte d’eau coulant sur sa peau. « On devrait rentrer … Tu vas attraper froid ... » Tu le lèves avant de lui tendre la main pour l’aider. « On va prendre une douche bien chaude. Et faire du chocolat chaud » Tu souris un peu. Niel t’apaise tellement. C’est agréable de s’occuper de lui. Ça t’occupe l’esprit. T’aimes bien. T’aimes vraiment bien. « Tu veux … ? »
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeLun 2 Sep - 18:11





Niel, il a les yeux grands ouverts, qu'importe le ciel qui souhaite y pleurer, à l'intérieur. Qu'importe, oui, les larmes des cieux, là, qui se posent au creux de ses yeux. Il se contente, tout bonnement, de les cacher du revers de la main, un étrange sourire, une grimace agréable, sur les traits. Il est bien, juste comme ça. Le ciel, tout noir, fin et vide, il crie fort, sa colère. Niel, il a envie de le prendre dans ses bras, de le serrer fort, toujours plus fort, car le ciel a besoin d'un peu d'affection. Car Niel a besoin d'un peu d'affection. Il est triste, le ciel, là, face à lui, et Niel, il a envie de boire toutes ses larmes. Alors, ses yeux sont grands ouverts, ouvert au monde, et puis il attend, sagement, le regard fixe, de prendre tout entier. Qu'importe, si à un moment, il en vient à déborder. Qu'importe, si au bout d'un moment, il ne peut plus rien absorber. Tant qu'au final, et bien, le ciel est soulagé. Niel, il ferme les yeux, pourtant. Il frémit, là, tendrement, lorsque les doigts d'Aristée glissent contre ses doigts. Petit soupir, tendre tremblement, entre ses lèvres. Il se sent tout doux, là, la tête posée délicatement sur l'épaule de son ami. Les pleurs de la terre, de la vie, il les oublie. Il respire, doucement, apaisé, sans avoir envie de le quitter. D'un coup, Niel a envie de lui dire plein de choses, comme à chaque fois, mais toujours, éternel, les mots ne souhaitent pas s'évader.  Alors, il reste là, Niel. Il ne bouge pas, là contre lui, si froid contre sa peau si chaude. Si froid, là, contre ce coeur qui bat. Ce coeur qui bat, retente à la même allure que les cris des cieux, au creux de ses oreilles sensibles.

La voix d'Aristée, c'est le souffle du vent. La caresse d'un enfant. Quelque chose qui ne cesse de changer au travers du temps. Une pression, forte, au fond de ses tripes. Niel, il a souvent peur, parfois. Le ton d'Ari, il change brusquement parfois. Niel a les yeux qui épousent le sol, et puis les doigts qui tremblent. Mais aujourd'hui, Ari l'aime fort. Alors, Niel, il a envie de lui dire moi aussi. Il se contente de rester là, pourtant, silence. « Oui … Comme toi. Et moi. » Elle est triste, la voix d'Aristée. Niel en a les larmes aux yeux, le coeur qui se fait broyer, brusquement. Il a envie de stopper le temps, de ses maigres doigts, et puis de chasser la douleur. De la mettre au fond de son coeur, s'il le faut. Il a envie de sentir le bonheur, dans les airs. Pas le sien non ; le sien, il n'existe même pas, encore. Il ne sait pas c'est quoi. Mais il veut celui des autres, il veut celui d'Ari, là, juste là, devant lui. Niel, il pleure ; Niel, il porte les larmes de toutes les autres. Ça ne le gêne pas, tout ça. Il aime bien, même. Oui, il aime bien. « C’est peut-être pour nous dire qu’on est pas les seuls. On est tellement nombreux à avoir mal. » le petit, le grand trop grand, il tourne ses prunelles vers Aristée, pour l'observer. Sa tête est toujours contre son épaule, pourtant, alors ses yeux, ils lui font mal. La position, elle est pas confortable. Mais qu'importe; il veut le voir. Il veut lui dire, même, qu'il voudrait, s'il pouvait, prendre tout le mal du monde. Après tout, il est fort, son petit coeur ; il est assez fort, oui, il croit, assez fort, pour contenir toutes les peines. Pour emprisonner toutes les douleurs, et apaiser les âmes. Niel, ça ne lui dérange pas, non, d'apaiser les coeurs. Au moins, il en verra, des sourires, à défaut d'en faire. Au moins, il le verra, le bonheur, à défaut de le ressentir. « mais je crois qu’à deux c’est plus facile … C’est ce qu’on m’a dit un jour … » Niel, il les ferme fort, ses yeux. Il a envie de croire, et puis de faire naître une image, là, belle, dans le noir de sa tête. Il pense, fort, que la vérité est là, même s'il ne la voit pas réellement, et il se laisse faire, petit enfant, lorsqu'Aristée traîne ses traits vers lui, et pose un baiser de chat, là, sur ses lèvres. Il sourit, le petit, il tente, du moins, contre ses lèvres, et il ouvre les yeux, plongeant dans cet univers bleuté qui apparaît, soudain. Il se sent bien. Moi léger, qu'il se met à penser. Il observe Aristée, ses lèvres contre les siennes, comme si c'était un je t'aime, une marque d'amitié. Il a envie de le serrer fort, là, dans ses bras, mais Niel, il ne l'est pas, fort, alors il ne le fait pas. Il se contente juste d'être là, avec ses yeux d'enfant et puis de l'observer attentivement.

Soupir, là, au travers de ses lèvres, lorsque les doigts d'Aristée, tout légers, emplis de pêchés, caressent sa joue. Il sourit, un peu, tout bas, en l'observant avec un je-ne-sais-pas. Quelque chose qui, peut-être, ressemble à un tu-es-là. « On devrait rentrer … Tu vas attraper froid ... » Niel, il fait non, de la tête. Mais c'est petit, tout petit, alors le blond,  Aristée le blond des près, il ne le voit pas. Niel, il n'a jamais froid. Il n'est que glace, après tout, sous vos doigts. Il n'est qu'un vide trop sombre, et dans le vide, il fait toujours trop froid. Alors il n'a pas peur du froid, le tout petit. Il lui tend même les doigts. Niel, ça ne lui dérange pas, qu'Aristée ne comprenne pas. Tant qu'il est là ; tant qu'il est là, toujours, à lui tendre les doigts, au cas où il manque un pas. « On va prendre une douche bien chaude. Et faire du chocolat chaud »  Niel, il l'observe, les traits doux. Ils sont toujours doux, de toute manière, ses traits. Même dans la  douleur, ils sont beaux. Il observe ses doigts, là, tendus vers lui, pour graver l'image à sa mémoire. « Tu veux … ? » Doucement, doucement, oui, tout doucement, pour ne pas brusquer le monde, il secoue la tête, sagement, avant de glisser ses doigts contre les siens, douce caresse, et de se lever. Aristée est tout petit, d'un coup, face à lui. Niel se courbe un peu, comme toujours, les épaules vers l'avant, pour l'observer de plus près. Pour ne pas être le plus grand. Le plus vaillant. « J'ai - j'aime le chocolat chaud » qu'il dit, dans un souffle. Pourtant, Aristée, il le sait déjà, tout ça. Il sait beaucoup de choses sur lui, oui, Ari. Mais qu'importe. Qu'importe, oui.

Niel, il marche à petit pas, là, comme ça,pour retourner à l'intérieur. Petits pas de chat, oui, comme ça, un sourire sur les lèvres, les doigts d'Aristée, au creux de ses doigts. « désolé » qu'il chuchote, là, tout bas. Ses doigts sont moites, un peu humides, là, par les larmes passées. Les siennes et celles du ciel, oui. Sage, tout sage, il prend place, là, sur une de chaise tanguant de la cuisine si petite, trop petite, pour eux, pour deux. Mais il l'aime, cette cuisine, parce qu'elle semble un peu brisée, un peu abîmée, comme eux, au final. C'est eux, ici. L'écho de leur être. « j'ai - » il se mord les lèvres, doucement, presque gêné de sa demande « j'ai envie de crêpe .. tu - tu me laisse en faire ? » c'est ça, Niel. Il demande, pour le moindre mouvement. Il demande, s'il peut faire ceci ou cela.  
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMar 1 Oct - 20:05

Toi, tu remarques jamais rien. Tu remarques pas que Niel te dit qu’il veut pas rentrer. Tu remarques rien parce que tu regardes pas. T’es trop égoïste. Mais ça, tu l’avoueras jamais. T’aimerais bien être comme lui. Comme Niel. T’aimerais bien te dire que tu pourrais prendre la douleur des autres pour les alléger. Mais soyons réaliste. C’est pas un truc que tu ferais vraiment. C’est que des mots. Des mots. Encore des mots. Parce que t’es fort toi pour les mots. T’aimes bien crier des trucs. T’aimes bien clamer des trucs. Pour c’est pour les actions qui suivent que ça pèche. « On va prendre une douche bien chaude. Et faire du chocolat chaud. Tu veux … ? » C’est fou comme il a l’air d’un enfant. A te regarder comme ça avec son regard presque effrayé. Parce qu’il a peur de tout ton Niel. Il a peur de tout, pourtant, il fait toujours face. Toi, t’as beau clamer que t’as peur de rien, tu te défiles toujours. C’est fou comme Niel te complète. Il est tout ce que tu n’es pas. Toute la douceur qui te manque. « J'ai - j'aime le chocolat chaud » Un petit rire s’échappe de tes lèvres closes. Comme si tu ne le savais pas. Un sourire aux lèvres, tu l’entraines vers l’appartement en soufflant un petit « Je sais … » pourtant franchement pas indispensable.
 
Il fait pas chaud à l’intérieur. Il fait pas vraiment moins humide aussi. L’appartement n’est pas très bien isolé. C’est vraiment merdique. Mais c’est tout ce que vous avez. C’est petit et pas terrible. Mais t’es quand même content de cet appartement. C’est mieux que chez tes parents. Beaucoup mieux. Parce que c’est chez toi. Chez vous. C’est minable parce que ça vous ressemble. Enfin, surtout à toi. Niel mériterait mieux. Une pièce toute blanche. Avec un haut plafond. Ca reflèterait sa pureté. Y’aurait des dessins aux murs aussi. Des jolis dessins. Puis des mots. Pas des phrases. Des mots. Ça serait Niel qui les aurait écrits. Et choisit. Parce qu’il choisit toujours bien. Parce qu’il écrit si joliment. Ouais, ça lui ressemblerait mieux ça. Ça serait bien.
 
Tu le regardes un instant tandis qu’il s’affale sur la chaise. Un petit sourire orne ton visage. Il a l’air d’un petit animal mouillé. C’est attendrissant. C’est toujours attendrissant. Niel a ce pouvoir. Avoir l’air adorable à n’importe quel moment. « j'ai - j'ai envie de crêpe .. tu - tu me laisse en faire ? » Des crêpes … C’est presque comme si ton regard s’allumait à cette idée. Des crêpes … Tu souris largement.  « Ouais bien sûr ! » Bordel, c’que t’aimes les crêpes !  « J’vais me laver en attendant. Vérifie que tu as bien tout avant de commencer. » Tu t’approches de nouveau de lui pour déposer un petit baiser sur son front avant d’aller vers la salle de bain.
 
L’eau chaude coulant sur ton corps glacé te fait un bien fou. Tu restes là, immobile. Et tu penses. Tu penses à pleins de trucs. A Novalee, comme souvent. Puis à Oze aussi du coup. Tu penses à Niel qui fait des crêpes et à tes parents qui continuent de t’appeler sans arrêt alors que tu ne leur réponds plus. Tu penses à tes regrets. Tu penses à tes conneries. Un soupire s’échappe de tes lèvres et tu finis par te décider à te laver. L’odeur des crêpes commence à se faire sentir, Niel doit avoir fini la patte. Elle ne reposera pas ce soir. Tant pis. Elles seront bonnes quand même de toute façon.
Après quelques minutes pour te rincer et profiter encore un peu de l’eau chaude, tu finis par sortir de la douche. Un petit sourire s’affiche sur ton visage lorsque tu gagnes le salon pour récupérer un boxer propre et que tu vois Niel concentré sur sa tâche. Il a l’air encore plus mignon.
 
Après avoir enfilé ton sous vêtement, tu jettes négligemment sa serviette sur le matelas pour t’approcher de ton petit brun. Doucement, tu viens l’enlacer par derrière pendant qu’il continue à cuisiner. Ton nez vient se caler dans le creux de son cou.  « Mmh … Ca sent bon … » Tu sais même pas si tu parles des crêpes ou de lui. De son odeur. Tu l’aimes bien son odeur. T’y es habitué. Doucement, tu déposes un petit bisou sur son épaule avant de te reculer légèrement. Et c’est là que tu les vois. Les marques. Tes sourcils se froncent brusquement alors que tu te recules un peu plus pour les regarder. Deux marques. Semblables à des bleus. Mais c’est pas des bleus. Tu le sais. Tu le sais parce que tu en a déjà eu toi aussi. Des suçons. Des putains de suçons. Tu sais pas pourquoi tu réagis comme ça. Pourtant, ça t’énerve. T’aimes pas ça. T’aimes pas qu’il en ait.  « C’est quoi s’bordel ? Qui c’est qui t’as fait ces suçons ?! » Elle est froide ta voix. Totalement transformée. T’es en colère. Ça s’entend. Et ça se voit aussi. T’as retourné Niel pour le voir. Peu importe les crêpes. Tu veux savoir qui l’a touché. Qui a touché ton petit Niel. Ton Niel à toi.
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeLun 7 Oct - 22:13


Il est beau, Aristée ; on dirait un soleil. Le soleil, oui, avec sa chaleur et sa rougeur, avec son éclat si beau, dans le ciel. Niel, il sait, au fond, qu'à l'observer trop longtemps, il pourrait en venir à ne plus rien voir, et puis qu'à s'approcher, il pourrait en venir à se brûler. Il sait, au fond, qu'il est bien loin de l'ange, son Aristée. Mais à quoi bon ne pas l'aimer ? À quoi bon ne pas l'apprécier ? Aristée, c'est son soleil, et malgré sa chaleur, malgré ses coups de soleil, parfois fort, contre sa peau, il n'en a rien à faire, Niel, de la douleur. Il s'en fiche, oui, qu'il soit méchant, parfois, souvent, son petit blond, parce qu'il l'aime fort, malgré tout. D'un amour un peu enfant, d'un amour un peu tremblant et surtout, bien innocent, un peu comme les ailes d'un papillon, mais qu'importe, au final ? Ça n'a pas importance ; il l'aime, tout bonnement, mais les mots, au travers de tout cela, sont sans significations. Il l'aime, et la chose lui suffi, aussi simple puisse-t-elle être. Car Aristée a été le premier à tendre le bras, à élever un peu la voix, sur lui ; à le voir, oui, tout bonnement. Il a été là, Aristée. Pas qu'un fantôme, dans sa vie. Pas qu'un passant, là, sans soucis. Là, présent, chaque jour, depuis un bon moment. Ari, c'est un petit bout de lui. Et il est beau, quand il sourit, quand il sourit comme ça, oui, tout autant qu'il lui donne envie de pleurer, quand il se met à crier, et puis qu'il lève la main, comme ça, parfois, pour en venir aux coups. Ils sont rares, les coups, très rares même, mais il ne s'en préoccupe pas, Niel. C'est Ari. C'est Ari, oui, alors il peut faire n'importe quoi, au fond, de lui.

On dirait un enfant là. C'est ce qu'il se dit, Niel, et il sourit un peu plus, ou du moins, il tente. Il sent le bonheur, fort, bien fort dans son coeur, et il le sent monter, doucement, pour se glisser contre ses traits. Quelque chose bloque, pourtant, alors, il se contente de cette faible lueur, au fond de ses prunelles, et puis de cette grimace un peu étrange, sur ses lèvres. Ari doit bien comprendre, lui. Il doit bien comprendre, oui, que c'est un sourire, ça, pour Niel. « J’vais me laver en attendant. Vérifie que tu as bien tout avant de commencer. » Il lève les yeux, Niel, un peu, à peine oui, pour l'observer dans les yeux. Sagement, tout bonnement. Il l'observe avec les yeux grands, lorsqu'Ari pose un baiser sur son front. Un petit baiser bien chaste qui le fait fermer les yeux, sous la proximité. Ça le surprend un peu ; il a l'habitude, poutant, maintenant. Mais il y a cette peur, parfois, toujours là, celle des coups.

Il est tout et petit, le frisson, et puis le soupir, au travers de ses lèvres, lorsqu'Ari disparaît. Petit Niel se lève de la chaise qui tremble, qui tangue un peu, comme lui, et puis il se fait grand. Il observe tout autour, un moment, avant d'ouvrir l'armoire, la seule petite armoire qui a sa place, là, dans la petite cuisine, et puis il sort les ingrédients. Doucement, délicatement, comme s'il avait peur de leur du mal, là, avec ses doigts trop grands. Il cligne des yeux, tout doucement, ensuite, la tête dans le frigo, là, prêt à prendre quelques oeufs. Il tend ses doigts, ses longs et fins doigts, et puis il les prend, précieusement, comme s'il avait peur, au fond, de faire du mal à l'oiseau, tout en dedans. C'est un peu bête, au fond, car il n'y en a pas, d'oiseau. Il n'y en aura jamais. Mais Niel, il ne veut pas le réveiller, il ne veut pas le réveiller, pour ne pas qu'il souffre, pendant la cuisson, pendant le terrible meurtre. D'un mouvement brusque, il casse les oeufs, le petit. Le mouvement est tremblant, et un peu de coquille tombe dans le bol ; les sourcils froncés, la langue un peu sortie, le voilà à plonger les doigts dedans, et puis à sortir les vilains morceaux méchants. Sourcils froncés, il s'applique comme un grand, le Niel. Il remue le tout, fait une belle mixture, et puis allume le feu, pour faire des jolies crêpes. Oui, il se concentre bien, le petit, très bien même, à un point de fou, oui, et puis, il sursaute, un peu, doucement, quand des bras se passent tout autour de lui.

Ari est là. Là, tout contre lui. Il peut sentir, au travers de ses vêtements, sa peau brûlante. C'est un peu étrange. C'est étrange, oui, depuis quelque temps. Parce qu'il y a Oze, et qu'il se dit, Niel, parfois, qu'il devrait pas toujours se laisser toucher comme ça. Y'a le mot Amour, maintenant, dans les parages, et puis, il ne sait pas. Il soupire doucement, Niel, pour cacher ses pensées, parce qu'elles sont bêtes, un peu, et puis que le nez d'Ari, il est tout chaud, et puis tout frisson, aussi, dans son cou. Il ricane un peu, Niel, il lâche quelque chose de cassé, comme à chaque fois. « Mmh … Ca sent bon … » Il sourit, le Niel, il sourit, parce qu'il est content, oui, de ses compliments. Il est heureux, un peu du moins, doucement mais surement, que l'odeur plaise à Ari. Il aime, oui, quand les choses plaisent à son ami. Son seul et unique ami. Petit baiser, là, contre son épaule. Niel sent un petit frisson, et puis ses sourcils se froncent. Il dégage son épaule, un peu, lâche un pardon tout bas, avant de verser le mélange, doucement, pour faire sa première crêpe.

Et puis.
Et puis la voilà, la tempête. Le ciel pleure, après tout. Il pleure si fort et les éclairs sont là, non ?
Il ne manquait que les tonnerres, au final. Les tonnerres d'Ari, oui.

Niel, il se rend compte de rien. Ses petits sourcils sont bien froncés, pour la concentration, et puis ses doigts, longs, tiennent bien forts le bol, pour verser la bonne quantité. Il le sent pas, non, l'air qui devient plus lourd, et puis le bonheur qui s'évapore, doucement. Il a le coeur qui se crispe, qui crie et qui agonise, alors qu'Aristée le retourne brusquement, et que le mélange, ou du moins une bonne quantité, s'évade contre le sol. Il a le coeur au bord des lèvres, de voir tout ça, tout ce gachi. « C’est quoi s’bordel ? Qui c’est qui t’as fait ces suçons ?! » Il a les yeux grands, Niel. Très très grands, un peu comme des lacs, et ils miroitent, aussi. Les larmes, quelque chose comme ça. Il pense un peu aux crêpes, encore, et puis il a mal, un peu, de voir Aristée comme ça. Il sait, au fond, Niel, qu'Ari, il aime bien Oze. Il lui a dit une fois, ou alors peut-être deux. Niel n'a pas réellement écouter ; il ne connaissait pas l'amour, de ce temps là. Il ne savait pas c'était quoi, les papillons, dans son ventre, et puis les mots, trop présents, qui glissaient entre ses doigts pour un seul homme. Le bol se dépose doucement sur la table ; il serre les doigts, Niel, remonte un peu son col, idiot, pour cacher les marques. Pour calmer la douleur d'Ari, peut-être. C'est idiot, mais il tente, du moins. Il est prêt à tout, oui, pour ôter sa tristesse. « Je - » Referme la bouche, Niel. Il se tait, le petit. Il a peur ; peur de dire trop, peur de lui faire mal, avec ses mots. Il ne sait pas parler, Niel. Il souffle, brusquement. Ça fait mal, au fond de ses tripes, de savoir ce qui s'en vient. Il pourrait dire, une meuf, dans un bar. Il pourrait dire n'importe quoi, oui. Mais Ari... il mérite la vérité, même si ça fait mal. « tu sais... quand tu disais chercher...quand on cherchait l'amour » Il lui adresse un sourire d'enfant, un peu dansant mais surtout, éblouissant. Il meurt rapidement, pourtant. Niel joue avec ses doigts. Niel a peur. « Je... j'ai trouvé... enfin je crois que...que c'était ...là ? juste là, tu vois. je crois que...tu sais, quand il voulait partir je -- ça a fait mal. un gros gros vide, tu vois...et je - je crois... non, je sais que, que c'est ça » Il porte encore ses doigts à son cou, Niel, pour le caresser, cette fois. Caresser les marques d'Oze, contre sa peau. « ça fait... peur ? oui, peur, mais c'est- c'est si joli. c'est comme... comme un feu d'artifice, l'amour... oui je... ça fait peur, avec...avec tout le bruit, mais c'est..si joli, et si ...si tout, dans mon ventre, tu vois ? » Il baisse les yeux, tremblant, il baisse les yeux, et puis joue avec ses doigts, doucement. Il a peur, peur d'aimer, Niel, mais il l'aime fort, si fort, son Oze. Son magicien d'Oze. « mais je... je l'aime. et il m'aime aussi. il me l'a dit...et ses yeux, ils brillaient. plus que - que les étoiles, tu vois ? » Il souffle doucement, Niel, et puis lève les yeux vers lui, pour l'observer. Il ne dit pas son nom. Pas maintenant ; il veut qu'Ari comprenne, avant. Qu'il comprenne un tout petit peu.


 
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeDim 20 Oct - 18:01

Il te fixe avec ces putains d’yeux qui veulent dire « mais pourquoi tu m’agresses comme ça ? qu’est-ce que j’ai fait de mal ? ». Qu’est-ce qu’il a fait de mal ? Putain mais il s’est donné ! Il s’est donné à quelqu’un d’autre et t’aimes pas ça. T’aimes vraiment pas ça. Tu veux qu’il reste ce petit garçon que tu as face à toi. Simple. Pur. Plein d’innocence. Tu veux pas qu’il aime quelqu’un d’autre. Tu veux qu’il n’aime que toi. Peu importe que ce ne soit pas de l’amour. L’amour avec un grand A. Tu veux qu’il n’aime que toi. C’est tout. « Je -  tu sais... quand tu disais chercher...quand on cherchait l'amour » Mais tu l’emmerdes l’amour ! Tu l’emmerdes ! C’est que des conneries ! Que des conneries. Ça t’fait crever sur place. Ça t’fait chialer. C’est dégueulasse. Et ce p’tit con, il te sourit. Il te sourit avec ce putain de sourire à t’en crever le cœur. Tu le détestes. T’as qu’une envie, lui retirer ce sourire à la con. Celui qui n’est pas vraiment pour toi. Puis qui c’est qui cherchait l’amour ?! Merde quoi, il a jamais cherché l’amour Niel. Tu sais bien qu’il l’a jamais cherché. Il est trop terrorisé pour ça. Puis toi, tu l’cherchais pas non plus d’ailleurs. Ca t’ai tombé dessus. Comme une putain de pierre à la con. Merde à la fin ! « Je... j'ai trouvé... enfin je crois que...que c'était ...là ? juste là, tu vois. je crois que...tu sais, quand il voulait partir je -- ça a fait mal. un gros gros vide, tu vois...et je - je crois... non, je sais que, que c'est ça » Tu lui attrapes son bras. Et tu sers. Tu sers fort. Tu te retiens de lui en coller une. T’as envie de lui faire réaliser. Lui faire réaliser qu’il a pas le droit. Et que même s’il avait le droit, c’est une connerie. Une grosse connerie. Et l’autre, il caresse son cou. Il caresse les marques qui montrent son appartenance à une autre. T’as envie de le frapper putain. Alors tu sers le poing sur son bras. Un peu plus fort. « ça fait... peur ? oui, peur, mais c'est- c'est si joli. c'est comme... comme un feu d'artifice, l'amour... oui je... ça fait peur, avec...avec tout le bruit, mais c'est..si joli, et si ...si tout, dans mon ventre, tu vois ? mais je... je l'aime. et il m'aime aussi. il me l'a dit...et ses yeux, ils brillaient. plus que - que les étoiles, tu vois ? » Ils te font mal ses mots putain. Ils te détruisent. C’est horrible. C’est affreux. T’as mal. T’as si mal. T’as jamais ressenti ça toi. Enfin si. T’as ressenti le feu d’artifice dans le bas ventre. Mais t’as jamais trouvé ça joli. Parce que c’était pour Oze. Et que t’avais pas le droit. T’as jamais trouvé ça joli. Sauf peut-être en sentant ses lèvres contre les tiennes. Peut-être. Mais tu voudrais pas te l’avouer ça. Ca s’rait trop dur. « … Ta gueule. » T’as la gorge toute serrée. T’as lâché son bras maintenant. Et y’a une marque dessus. Une belle marque. Rouge. Rouge comme le sang. Ça doit faire mal. Mais pas autant que la douleur que tu ressens toi. Tu sais même pas vraiment pouvoir. Tu t’sens trahis c’est tout. Il t’en a même pas parlé ce con. Toi, tu lui avais même parlé de tes doutes. De ce que tu ressentais parfois pour Oze. Tu avais même fini par lui avouer ça. Ce que tu ne pouvais dire à personne. Et lui. Lui il te tient rien. Rien du tout. « … C’est qui ? » Tu veux savoir qui tu menaceras de la tuer si elle blesse Niel. Ou s’il te le vole. Tu penses même à la tuer maintenant pour en être débarrassé. « C’est qui cette f… » Tu t’arrêtes brusquement. Il a dit ‘il’. C’est un mec qu’il aime. Bordel. « t’aimes un mec ?! C’est qui ce mec putain ?! »
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Niel Ambrose
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeMer 30 Oct - 12:58




 Niel, il a le coeur gonflé par l'émotion et puis compressé par la peur. Par la peur, oui, qu'Aristée ne comprenne pas ; parce qu'au final, le petit trop grand, il sait déjà. Il sait déjà, oui, que son ami, que son premier amour, tout léger, il ne comprendra pas. Alors, il serre douloureusement ses doigts contre lui, il ramène ses bras contre son corps, et il ne bouge pas. Il ne bouge pas, là, alors que derrière, les crêpes brûlent, lentement, surement. Il tremble un peu, beaucoup certainement, et retient les larmes, aux creux de ses yeux. Il se sent mal, si mal. Mal d'aimer trop fort, oui,quelqu'un qui était déjà aimer maladroitement. Mais il aime, mais il ne peut pas se contenir. C'est là, juste là, dans sa tête, et le visage d'Oze ne part pas. Il ne part jamais. C'est trop fort, tout cet amour. Niel, il s'en fiche, que la flamme elle brûle beaucoup trop vite, sur la pale chandelle qu'il peut être; Oze va mourir, il va s'enfuir, là, en tenant les doigts de la Mort, et le temps est compté. Le temps est compté, et aveugle, ils ne voient pas le décompte. Alors Niel, il aime fort, un peu maladroit, surtout maladroit, mais il ne gaspille rien. Il en peut pas, non, malgré tout ce qu'il voit, là, dans les yeux d'Aristée. Malgré la douleur, forte, au creux de ses tripes. Cette douleur qui lui bouffe l'âme et qui lui donne envie de pleurer, et puis de lui demander pardon. Fort, si fort. De l'hurler sur tous les toits. Mais Niel, il ne crie pas. Il ne crie jamais, Niel ; il ne sait pas faire, il est trop doux, trop calme, statue de porcelaine, créer, il en viendrait à se fracasser lui-même. Alors, prunelles grandes ouvertes, il observe la peine d'Aristée. Il observe sa douleur qui se crée, sans pouvoir y faire quoique ce soit. Sans avoir de remèdes, cette fois, pour l'apaiser. « … Ta gueule. » Niel, il ne peut même pas baiser la tête. Il est trop grand, Niel. Beaucoup trop grand, oui, pour se faire tout petit. Il ne couine pas, Niel, malgré les marques de doigts, sur son bras, et les fourmis qui y dansent, maintenant. Il reste là, juste là, comme ça. Parce qu'il sait, oui, qu'il n'a pas fait quelque chose de bien. Que leur amour, il apporte de la douleur, dans le joli coeur d'Aristée. Mais il ne peut rien y faire. Rien du tout, sauf se taire.  « … C’est qui ? » Il mord ses lèvres, l'être fragile. Non, il ne veut pas le dire ; Niel observe ailleurs, pour qu'Aristée, il ne voit pas le nom d'Oze, au fond de ses prunelles. Il a le coeur qui fait tempête, la douleur contre l'amour, là, qui se bat. Il a mal, et il a envie de le prendre dans ses bras, pour lui demander pardon. Mais son pardon, bon sang, il ne le mérite même pas. Et ça, Niel le sait parfaitement. Il le sait, tout bonnement.  « C’est qui cette f… » Mais il veut savoir ; il parle encore, avec sa voix emplie de haine, pour que Niel lâche le morceau. Pour que Niel lui balance tout, là, à la gueule, et qu'il ne reste plus rien. Et le petit, le trop grand, il ne bouge pas, les poings serrés, l'âme tremblante. « t’aimes un mec ?! C’est qui ce mec putain ?! » Il couine, cette fois, Niel. C'est beaucoup trop, pour lui. Beaucoup trop, pour son coeur qui ne gère rien. Alors, il tourne ses prunelles sombres, vides, vers Aristée. Il le fixe en silence, là, pour le supplier. Lui demander d'oublier, lui dire que ce n'est rien, qu'il n'a pas à s'en faire. Mais les mots, ils ne sortent pas. Il ne ment pas, Niel. Il n'y arrive tout bonnement pas. Il secoue la tête, Niel, en se mordant la lèvre. Non, il ne supporte même pas son regard. Il n'y arrive pas, non, à gérer tout ça « A-arrête, Ari » Qu'il souffle, là, le petit ange, tout bas. Il pleure presque, comme ça, et puis il se détourne tout bonnement. Il arrête le feu, agite la main, un peu, pour faire disparaître la fumée. Mais la brume sombre, là, le nuage étouffant, il est toujours là, autour de son coeur. « tu - les crêpes, elles sont brûlées. » Il change de sujet, Niel, pour ne pas discuter. Pour ne pas aborder le sujet. Mais les choses, elles sont faites pour être faites. C'est surement pour ça, oui, sur la table, que le portable, et bien, il se met à vibrer, à danser un peu, pour signaler un message. Un peu, doucement, juste comme ça ; et puis les mots, et puis ses traits, ils apparaissent. « j'suis libre ce soir. tu veux faire quelque chose, niel ? ♥ » Niel, il a les yeux grand ouverts, là, à dévisager les traits d'Oze. Il a envie de pleurer, mais tout est coincé. Tout est coincé, au creux de sa gorge, et il ne parvient même plus à respirer.
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeJeu 31 Oct - 8:20

Tu l’vois là. Ce petit être fragile qui manque de pleurer sous tes doigts trop violents. Il te fixe avec ses yeux suppliants. P’tit con. « A-arrête, Ari » Non. T’as pas envie d’arrêter. T’as pas envie de lui faire ce plaisir. Tu veux juste savoir. Savoir à qui il donne ses jolies lèvres. Peut-être même son joli corps. « tu - les crêpes, elles sont brûlées. » Tu lâches un petit rire. Tu regardes la fumée s’élever. Ce que tu peux bien te foutre de ces putains de crêpes brulées. Tu t’apprêtes à lui hurler de te dire. Mais finalement, c’est son téléphone qui parle pour lui. La. Juste à côté de vous. Il s’allume avec sa petite sonnerie chantante, affichant le visage de celui qui a déglingué un peu trop ton petit cœur. Tu ne savais pas qu’il lui parlait toujours. Alors tu attrapes le téléphone pour lire. « j'suis libre ce soir. tu veux faire quelque chose, niel ? ♥ » C’est violent. Ce coup de poing que tu te prends dans la gueule. C’est violent. Tu te fais peut-être des idées. Ça ne peut pas être ça. Pourtant, ce putain de petit cœur n’a rien a foutre là. Alors tu lèves les yeux vers Niel. « Tu…Oze… ?  » Y’a ton cœur qui bat vite là. Tu tournes les yeux vers Niel. Vers le Niel tout fragile. Tu espères simplement te tromper. Voir dans ton regard que tu t’es planté. Que sa putain d’histoire d’amour magnifique, elle est pas avec Oze. Mais non. Y’a son regard désolé qui croise le tient. Il est là, presque à te supplier du regard de le pardonner. Et toi t’as mal. Tu recules brusquement en comprenant. En comprenant qu’il parlait qu’Oze. Et tu te rappelles de ses paroles. « mais je... je l'aime. et il m'aime aussi. il me l'a dit...et ses yeux, ils brillaient. plus que - que les étoiles, tu vois ? » Tu vois Aristée ? Ils brillaient comme des étoiles ses yeux. Ils brillaient pour Niel. T’as ta gorge qui se serre. Fort. Fort. Tu sens la boule qui se forme là. Niel était la seule personne à qui lui avait parlé de ce qu’il se passait dans ta tête. Et dans ton cœur aussi. La seule personne à qui tu avais confié tes sentiments pour le frère de ta petite amie. Et là. Là t’as l’impression qu’il t’enfonce un couteau dans le cœur. T’avais pas la prétention de te dire que tu finirais par être avec Oze. Surement pas. Mais tu pensais pas que Niel pourrait faire ça. T’as l’impression d’être face à un inconnu. Quelqu’un que tu ne comprends plus. Tu sers le poing sur le téléphone. Fort. « … Nan … » Puis violemment, tu balances l’objet à travers la pièce avant de donner un coup dans le mur, te blessant à la main. « TU T’FOUS D’MOI C’EST CA ?! » C’est même plus vraiment de la colère. Tu te tournes brusquement pour qu’il ne voit pas ton visage. Tu veux pas montrer ta faiblesse. Tu veux pas montrer à quel point ça te touche. T’as mal. Tu te sens trahi. Tu retiens les larmes qui veulent couler lorsque tu comprends tout ça. Oze aime Niel. Niel aime Oze. Et toi alors ? Toi t’es que l’idiot qui croyait que ça finirait bien. Tu repenses aux lèvres d’Oze contre les tiennes il y a quelques jours à peine. Tu repenses à ton cœur qui battait vite. Si vite. Puis tu repenses à ses mots aussi. « Tu sais, un ami ? Oui, c'est ce dont j'ai besoin. » Un ami … La voix tremblante, tu finis par lâcher « … va t’faire foutre Nataniel. Aller vous faire foutre tous les deux » en te dirigeant vers tes affaires. Alors tu prends un sac et tu fourres tout dedans rapidement. Ta main est douloureuse. Mais peu importe.
Ta gorge est tellement bloquée. Tellement. Tu n’as qu’une envie, te laisser aller et pleurer la perte de ton meilleur ami et de celui qui faisait battre ton cœur de façon un peu trop désordonnée. « … J’vous déteste. Vous et votre amour à la con … J’vous déteste putain. » Tu mets tout dans le sac, sans vraiment trier. Tu veux juste partir. Partir loin. N’importe où.  Tu attrapes le sac et tu te diriges vers la porte. Tu t’arrêtes avant de passer la porte. T’as envie de dire quelque chose. Mais tu sais même pas quoi dire. Il vient de tout foutre en l’air. Toujours dos à lui, tu te contentes de souffler doucement, la voix pleine de larmes « … t’étais…le seul à qui j’en avais parlé. j’te faisais confiance niel. vraiment … » Tu sers le poing avant d’ouvrir la porte, toujours sans le regarder. Pour éviter d’éclater en sanglots peut-être. « m’attends plus. J’reviendrais pas »
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Niel Ambrose
Niel Ambrose

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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeJeu 31 Oct - 13:48




 Ça arrive. Comme une vague en pleine gueule, comme un coup du destin, là, qu'il se prend et qu'il ne peut contrôler. Niel, il ne bouge pas. Il ne réagit pas. Que pourrait-il faire, de toute manière ? Pleurer et trembler ; voilà tout ce qu'il sait faire. Alors, Niel, il pleure et il tremble. Il secoue la tête, sous le regard d'Aristée, sous ses mots pleins de colère, pleins de vérité, aussi. Il aimerait lui dire, oui, que la vie n'est pas aussi simple, aussi belle. Que l'amour, et bien, il ne se contrôle pas. Aristée doit bien le savoir, ça, de toute manière. Que l'amour, malgré sa beauté, quand on observe dans les autres de l'autre, il peut être laid, si laid, à la fois. Il aimerait lui dire, ça, que son coeur, il bat de souffrance autant de bonheur. Car Oze, il ne sera pas là, longtemps. Car putain, il a osé. Il a osé accepter de l'aider, dans la mort, dans la vie, dans tout ça compris. Il y a des pardons qui se perdent, entre ses lèvres d'enfant, ses lèvres de traîtres, alors qu'Aristée le tue, tout simplement, tout bonnement, avec ses yeux blessés. Et Niel se tue encore plus, ce pauvre con, à l'observer, là, dans les yeux, à se noyer dans toute cette colère. Il a envie d'enfoncer ses doigts dans sa peau, ses ongles dans sa chaire, pour se punir. Il a envie de lui crier, oui, de le frapper, pour qu'il fasse quoique ce soit, pour qu'il évacue un peu sa douleur, mais il n'y a qu'une tristesse trop profonde qui règne, tout autour. Que ça, et Niel, il ne le supporte pas. Car c'est Aristée, et puis c'est de sa faute aussi, mine de rien. Alors qu'il est tombé amoureux, comme ça, peut-être au premier regard, qui sait, et que l'amour, trop longuement contenu, il s'est déversé tout partout, autour de lui, quand ils se sont croisés de nouveau. Quand Oze a voulu le tenir loin de lui, pour qu'il n'assiste pas à la vie de sa vie.
Niel, il est tellement désolé ; tellement désolé d'aimer fort, si fort. Il voit, soudain, le revers des choses qu'il ne connaissait pas. Il voit l'amour, laide, parce qu'elle blesse Aristée. Il voit la douleur qui grandit au fond de ses tripes, cette douleur qu'il n'a jamais connu ; celle de perdre un ami. Et pourtant, il essaie de croire que c'est faux, que tout ça, ce n'est pas vrai, alors qu'Ari, il balance le portable au sol, le brise en milles morceaux, alors qu'il va faire ses sacs, pour les remplir, vite, rapidement, en continuant à dire des choses. À compter sa douleur, comme ça, à voix haute, «  a-ari... » C'est un gémissement, une lamentation. Alors qu'il est là, si près de la porte. Alors qu'il est sur le point de l'abandonner, de partir, comme ça, et de laisser la douleur en place, dans son coeur. Niel n'a toujours pas bouger ; à quoi bon ? Il en est tout bonnement incapable. Son corps, il ne lui répond plus. Incapable de répondre aux moindres signaux. Il est comme mort, sans Aristée. Comment il va faire, sans lui ? Ari, c'est comme son premier souffle de vie. Comme sa deuxième naissance, oui. Il ne peut pas, non, il ne peut pas, s'en aller comme ça. Et le voilà, les doigts contre la poignée, qui parle de sa voix trop noyée. Et le coeur de Niel qui se serre encore plus. Trop peut-être, comme sa gorge. Niel qui a du mal à respirer. Et il les dit, les mots tant redoutés. Il part ; il ne reviendra pas ; c'est fini, maintenant. Fini. «  non - non non non » C'est bas, si bas. Une petite chaîne de mots qui se suivent et qui tremblent. Niel secoue la tête, brusquement, il se laisse glisser contre le sol, parce que le souffle, et bien, il ne se fait plus, et que sa force, maigre, s'est effacée. Il secoue la tête, encore, fort. « re-reste, ari -  je - je t'aime, reste, j'ai - j'ai besoin de toi. » Il parle, parle, murmure, supplie, mais au final, c'est déjà fini. Même lui, il le sait. Aristée, il a déjà quitté son coeur, brusquement. Il ne reste que l'appartement, à quitter.
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MessageSujet: Re: pluie éreintée, coeur broyé.    pluie éreintée, coeur broyé.  Icon_minitimeSam 2 Nov - 21:25

T’as pas envie de rester. T’as pas envie. T’as trop mal. T’es trop égoïste pour ça. Trop égoïste pour penser que ce n’est pas sa faute à lui. Qu’il est comme toi. Amoureux de la mauvaise personne. Parce que, tu le sais tout ça. Tu le sais. Mais tu peux pas faire face. T’y arrives pas. C’est tout. Alors tu fuis. Comme un con. Comme un lâche. Tu fuis loin. Pour pleurer seul. Pour ne pas craquer sous son regard. Il se débrouillera de toute façon. Puis y’aura Oze. Ils seront là l’un pour l’autre. Et toi tu seras seul. Tout seul au milieu d’un océan noir. Tout seul au milieu de ce vide intersidéral. « re-reste, ari -  je - je t'aime, reste, j'ai - j'ai besoin de toi. » Tu retiens ton sanglot. Difficilement. Toi aussi tu l’aimes putain. Tu l’aimes ton gamin. Tu l’aimes ton petit diamant d’innocence. T’aurais même peut-être pu en tomber amoureux. Peut-être. Puis t’as besoin de lui aussi. Il est ton meilleur ami. Celui qui te maintient en vie. Celui qui garde ta tête hors de l’eau, même lorsque tu manques de te noyer. Pourtant, tu pars. Tu te barres avec le cœur broyé. L’âme déchirée. Sans te retourner, tu finis par claquer la porte. Et là. Enfin là. Tu te retournes. Et tu la fixes pendant quelques secondes cette porte. Tu laisses quelques larmes s’échapper malgré toi. Tu essuies ton visage avec ta manche. Tu veux pas qu’on te voit. Tu veux garder ton image. C’est tellement con. Tellement illusoire. Tu restes encore quelques secondes devant la porte close. T’aimerais qu’il l’ouvre finalement cette porte. T’aimerais que tout ça s’efface. Tu voudrais retourner faire des crêpes. Rire. Le serrer contre toi. T’aimerais juste oublier. Voilà. C’est ça. Oublier. Ça a l’air si simple vu comme ça.
 
Finalement, tu descends. Le cœur lourd, tu sors de ton appartement pour te retrouver dans la rue. Tu ne sais même pas où aller. T'’as nulle part en fait. Tu te trouves tellement con brusquement. Pourtant, tu fais pas demi-tours. Tu ne vas pas supplier ton meilleur ami de te reprendre. Parce que t’as une dignité. Une putain de dignité. Et puis parce que ton cœur est toujours aussi lourd aussi. Alors tu avances. Dans les rues, tu avances. En quelques secondes, t’es passé du gamin heureux qui fait des crêpes au clodo qui meurt de froid sous l’orage. Parce qu’il n’a pas cessé l’orage. Ça serait trop facile. Il peut. Il pleut des cordes. Et toi tu meurs de froid. Quelle connerie. Le seul avantage, c’est peut-être que la pluie vient se mêler à tes larmes. T’as pas besoin de te cacher. Ta peine se dissimule seule au milieu de la peine du ciel. Elles se mêlent pour en former une plus grande. C’est la douleur du monde.
 
C’est pas grave. Tu survivras. Peut-être. Surement.
Un jour ça ira mieux.
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