NOM(S) - Hé Maugrey. Les gens murmures, les gens se retournent. Ce nom n'a aucune valeur, des Maugrey, y en surement des milliers. Des milliers d'âmes portées par un nom sans vrai sens. C'est fade. C'est fade mais tu le porte comme un héritage, comme un sac trop lourd qu'on te forcerait a porter. Des souvenirs, c'est ce que les Maugrey portent. PRÉNOM(S) - Madeleine, c'est bercé par le sens, porté par tout un tas de sous entendus. Et elle te plait, cette image parfois salit. T'es une sainte. Qui dirait le contraire ? AGE ET LIEU DE NAISSANCE - A Douvres y a vingt-trois ans. AMEN. NATIONALITÉ - On dit Anglaise, même si certain suppose qu'une tâche de sang français soit venu se mélanger au reste. Côté maternel bien sûr. Les femmes sont des pécheresses. STATUT CIVIL - Pas vraiment seule, y a toujours quelqu'un qu'est là, qui flotte autour de toi. On peut pas parler d'amour. L'amour c'est pour les gens réels. Alors tu préfère rester seule, parce que les gens réels sont aveugles. ORIENTATION SEXUELLE - Qu'ils sont beaux tous ces hommes. MÉTIER - T'as toujours trouvée les gens fascinants, t'as jamais compris ce désir qu'ils ont de vouloir se détruire. Alors tu les aides. Âme errante dans les couloirs des hopitaux, du remplis des sondes et rends des sourires. Un bien beau métier comme ils disent. GROUPE -Amant aimant. AVATAR - écrire ici.

T'es belle Maugrey, t'es belle tellement t'es douce, tellement tu semble insouciante. C'est parfois gênant, cette manière que t'as de regarder les gens en souriant. On a presque l'impression que t'es imperméable aux malheurs du monde. Pas que tu t'en fiche, non, mais t'y trouve des raisons. Qu'elle sainte cette Madeleine ! Pourtant, à l'intérieur, tu brûles. Y a  ces blessures incandescentes qui te rendent fragile. Tu dis le contraire, tout le temps. Qui oserait assumer ses faiblesses ? Tu le sais, qu'y a ces choses dans ton ventre qui te rendent malade, ces nuits trop noirs et trop longues ou tu t'abandonnes dans une sorte de nostalgie morbide. Ca pourrait te rendre triste et moche si tu t'appliquais pas a faire le contraire. Le monde est grand, les gens sont beaux. Pas rancunière ou du moins pas vraiment, tu pardonnes tout, tu excuses la misère. Les idéalistes verront en toi une sorte de perfection, une poupée trop pâle, qu'un rien pourrait briser. T'es le vent qui caresse les visages, l'enfant naïve qui court pieds nus dans l'herbe. Tu rends les gens heureux, même les moches, même les laids. T'aimes les épaves brisés, les carcasses rouillées. Voilà ce qui te branche : les causes pour lesquelles personne ne s'attarde. Les gens malades, mieux, les gens perdus. A ta manière, tu sauves les gens. Tu vis hors du temps Madeleine, loin des gens. Beauté inaccessible. T'es belle parce que t'es libre.

PSEUDO - V. PRÉNOM - Valentine. ÂGE - 22. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - Bazzart. COMMENTAIRE(S) - J'vous aime, tout ça tout ça. POISSON PRÉFÉRÉ - Le poisson rouge. CODE AVATAR -

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<pris>elsa homgren</pris> <ppn>♒ madeleine maugrey</ppn>

Tu te bouche les oreilles. C'est toujours la même chose, toujours les même heures. Lorsque tes parents montent dans leur chambre, le pas bruyant du paternel sur le plancher. Tu retiens ta respiration. Parce que tu sais que Marie Jeanne n'est pas dans son lit, et que la couette au creux de la paume de ta main, t'espère qu'elle s'est mise a l'abris. Petite chose fragile. Parfois, t'as l'impression que c'est ton devoir, de la protéger, de la mettre hors de portée. Mais t'y arrive pas. La voix de ton père se transforme en grognement. T'aimerais pouvoir dire comme toutes les autres petites filles que ton père est un héro. Mais ton père Madeleine, c'est plus le genre salaud. Le genre violent. Le genre qui sauverait le monde uniquement si ça pouvait le sauver lui même. Il te fait peur. Quand il se met a crier fort, ça te donne envie de disparaître, de devenir invisible. Ca te donne mal au ventre. Dans la pièce a côté, il hurle encore plus fort, et t'entends bientôt le corps de ta mère qui vient fracasser le mur. Tu te redresse. Ta mère elle, c'est une princesse. Une grande dame tombée amoureuse d'un mensonge. Elle est douce, et tellement idéaliste, expliquant a qui ose demander pourquoi elle criait la veille que ce n'est rien, juste une mauvaise passade. C'est toujours rien avec elle. Même quand les filles rentrent de dehors avec les genoux écorchés, c'est jamais rien. Une femme fade finalement. Mais pour toi Madeleine, elle c'est l'espoir. Alors il doit faire attention a ne pas lui faire trop mal. Parce qu'a l'école, c'est ce qu'on t'a dit, que l'amour, c'est faire attention a l'autre, tout le temps. S'assurer une sorte de bonheur. Mensonge. Au milieu du bruit, alors que tu venais d'allonger ton petit corps entre les bras, t'entends comme un murmure, la fois fragile de cette soeur qui en temps normal partage ta soeur. C'est violent quand tu te redresse, mais t'as cette intime conviction que sa présence là bas n'a rien de bon. Parce que Marie Jeanne ressemble trop a ce père. Parce que l'un face a l'autre, malgré l'âge de la cadette, ça finira mal. ca finit toujours mal. Alors tu glisses, tes pieds froids venant écrasés le plancher. Ca te fait frissonner, mais t'as pas le temps de t'arrêter pour enfiler tes chaussettes. Tu dois ramener Marie Jeanne dans son lit. Lui dire qu'elle n'a pas le droit. Tes pieds se pressent, s’agitent. Quand tu t'arrêtes, le bruit s'est arrêté. Plus de paroles, envolée la violence. Fin ? Pa la porte entre ouverte, tu glisse ce visage angélique pour découvrir le massacre, la futur scène de crime. Tu voudrais hurler mais t'es trop faible pour murmurer quoi que ce soit. Trop surprise aussi. Alors derrière tes petites mains, tu caches ton visage. 1, 2, 3... Tu comptes dans ta tête. Ca va se terminer, c'est sûr. Ca se termine toujours dans les livres. 4, 5, 6, 7... PAN. Le coup de feu te fait l'effet d'une bombe dans ta poitrine. T'as mal, terriblement mal. Parce qu'a ce moment précis, au bruit du canon, tu sais qu'on vient de tirer sur ta vie.


A genou devant le lit dans le coin de la pièce, tu joins tes mains. Salut Dieu que tu voudrais lui dire. Salut, est ce que ça te dit de m'aider ? La vérité c'est que tu sais pas trop comment ça marche. En bas dans la maison, tu peux entendre le bruit de la télé. L'homme aime regarder la télé trop forte. Tu comprends pas pourquoi. Assise dans la chambre, t'attends quelques minutes avant de te lever. Depuis que t'es arrivée ici, tu prends souvent le temps de parler a Dieu. Tu lui raconte tes journées, tu lui raconte les gens de ta nouvelle vie. Il répond pas parce qu'il a pas le temps. Il peut pas répondre a tout le monde. Alors malgré son mutisme, t'as besoin de lui parler. Parce que c'est le seul qui t'écoute. Ton seul ami. Dans l'escalier, t'entends le bruit des talons de la maitresse de maison. Une femme fatale parce que sa présence nuit a celle des autres. Sans rien demander, elle ouvre la porte de la chambre et s'approche de toi. Ses doigts parfaitement manucurés glissent dans ta chevelure blonde, et finalement elle sourit. Descends donc ma chérie, j'ai une surprise pour toi. La surprise qui te plairait, c'est que l'assistante sociale qui suit ton cas soit en bas, assise sur le canapé a t'attendre pour t'amener ailleurs. Mieux, te ramener chez toi. Retrouver Marie Jeanne. Mais tu sais que c'est pas ça. Pourtant, tu t'empares de la main qu'elle te tend en souriant. Cette femme est fausse, et t'es incapable de comprendre la raison pour laquelle elle t’accueille ici, chez elle. Toi, l'enfant des foyers laissée là en famille d’accueil. Tu t'assure que c'est transitoire, que tu partiras. T'as surement raison Madeleine, ou alors t'es naïve. Arrivée en bas, dans le salon qui sent la lavande et le tabac, y a les deux princesses de ce royaume qui t'attendent. Les filles naturelles de cette femme qui tient toujours ta main au creux de la sienne. Possessive. Elle t'assoie, frappe dans ses mains en riant. Oui, la scène l'amuse, et au coin de tes lèvres, tu dessines un sourire, pour faire partie des leurs. C'est ce que tu désir plus que tout, te faire accepter. Derrière toi, les deux sorcières agitent une paire de ciseaux en riant, et de nouveau, la femme glisse ses mains dans tes longs cheveux blonds. Nous allons te rendre belle Madeleine. Superbe ! Sur ta chaise tu t'agites. Ca te fait mal au ventre, et les ongles de tes doigts s'enfoncent dans le bois de la chaise. Mince. Non. Non ! J'aime mes cheveux ! Tout le monde aime tes cheveux Madeleine, c'est d'ailleurs peut être pour ça qu'en riant aux éclats, elles font tomber les mèches blondes sur le sol. Elles sont bruyantes, et tu voudrais te boucher les oreilles pour ne plus les entendre. Mais elles sont là, toujours. Leurs voix dans ta tête. Alors tu fermes les yeux. Tu sais que Dieu est là, pas très loin. Dans ta tête, tu vois cet homme qui t'attire a lui et enlace ton corps fragile. Il est là, protecteur. Ce Père que tu n'as jamais eu. Quelques minutes plus tard, ton visage de poupée est relevé par cette coupe a la garçonne aussi maladroite qu'irrégulière. Mais il est là, sa main contre la tienne, t'en es persuadée.


T'es la couleur et t'es la lumière Madeleine. Dans les couloirs de l'hopital, tu te promène telle une ombre. Mieux, tu flotte au dessus du sol tellement tu rayonne. Loin de toi les dessins sombre de ta jeunesse. Te voilà femme, te voilà splendide dans ta blouse blanche, un stylo entre les lèvres. Quand l'interne de garde passe a côté de toi et te murmure un bonjour dans un sourire, tu t'empresse de le lui rendre. Tu rends les gens heureux Madeleine. Planquée dans cette appartement qui te sert de chambre, tu t'appliques seulement a sortir uniquement pour travailler. Et tu travaille beaucoup. Ca te tient en vie, ça te fait respirer. Un psychologue sans expérience dirait certainement que tu te fatigue en prenant soin des autre pour oublier de prendre soin de toi même. S'approprier les problèmes d'inconnus pour noyer les siens. Mais les psychologues sont des cons. C'est ce que t'as répondu gamine quand on t'a laissé dans le bureau de l'un d'eux. C'est toujours souriante que tu pénètre dans la petite pièce qui vous sert de chambre pendant les longues nuit de garde. L'infirmière de jour vient d'arriver. Alors sur le lit pliant, tu t'empare de ton sac au sein du quel tu glisses ta blouse, te promettant de la laver en rentrant ou plus tard. Les nuits aux urgences sont longues. Mais les nuits aux urgences sont riches. D'un geste mal-habile, tu noue tes cheveux au dessus de ta nuque et enfile ta veste avant de faire chemin inverse. Dans le couloir, tu cherche la sortie. T'es fatiguée, un peu. Les portes coulissantes glissent a ta venue, et tu t'engouffre dehors, emportée par le vent. Ca aussi, ça te fait sourire. Tu souris trop Madeleine. Et puis t'aime pas les gens malheureux. Parce que le malheur, c'est ça qui tue les gens. Toi tu survis. Remontant le col de ta veste, tu t'apprêtes a rentrer chez toi quand tu le remarque. Il est là, debout au milieu du parking, les mains dans les poches. Tu souris de plus belle. Après Dieu, c'est le seul qui compte vraiment. Salut Marcus.