Sujet: Grisâtre comme les nuages. Mar 26 Nov - 22:33
J’ai bien vu que Felipe se sentait plutôt grisâtre dernièrement. À l’image de l’hivers qui s’installe, un petit voile grisonnant c’est installé dans sont regard et dans son comportement aussi. Ça me plait pas de le voir comme ça; chiant et un peu vide en même temps. Comme si on lui avait coller un vagin et que c’était les mauvais jours du mois, presque. Enfin, pas tout à fait, quand même. Felipe pourrait pas devenir Felipa, se serait franchement trop bizarre. Surement que je l’accepterais quand même, sans poser de question ni rien, mais ça me ferait bizarre au début, je pense. J’aurais p’t’être même envie de lui… Là se serait vraiment bizarre, par contre… Je me vois mal tâcher mes draps à cause de lui devenu elle… Je me suis donc mit en tête d’essayer de lui monter le moral un peu, pour pas risquer de devoir coucher avec son nouveau corps féminin… Et puis j’ai pas envie de voir mon pote sombrer dans une espèce de dépression langoureuse. Il mérite mieux que ça. Mieux que d’être triste et pas sourire, en tout cas. De toute façon, il est beau quand il sourit. Et je veux bien le rendre le beau, moi. Essayer, en tout cas…
J’enfile donc mon chandail à manches longues bleu pardessus mon teeshirt blanc -question de se garder les tétons au chaud- dans le but de me mettre un peu joli aussi pour rendre visite à Felipe. ‘Fin rendre visite, je compte surtout le kidnapper pour un moment… Le temps d’enfiler mon pantalon et je me sauve avant que papa se lève. Il est là aujourd’hui, il m’aurait foutu dehors de toute façon, je préfère juste avoir le temps d’enfiler mon mentaux avant de me retrouver congelé entre les bras de l’hivers. On est jamais mieux servit que par soit même après tout…J’ai réchauffer ma petite surprise et pris la boîte dans laquelle j’avais décider de trainer les deux thermos et un peu à manger avant de sortir. J’aime mon idée, déjà. J’en rigole même un peu en traversant les rues, dans le bus et devant la porte de Felipe.
«Tu viens avec mooiii~ » Pas le choix, je lui ai pas laisser, je lui laisserais pas. Limite je lui ai mis son manteau de force avant de l’emmener avec moi sur les promenades. J’aime bien les promenades l’hivers, Avec l’eau trop froide pour s’y baigné, y’a moins de gens que l’été et c’est super calme, forcément. Facile à trouver, j’y traine souvent. Ça m’a sembler tout naturel d’y emmener Felipe du coup… Sur les bancs pour les passant qu’on retire jamais je nous pose et lui tend son thermos.
« T’sais quoi ? Je t’ai fais tout ça pour toi avec amour, goûte c’est du vrai chocolat ♡ » Chocolat chaut. La vieille voisine m’en servait quand papa me jetait dehors, je trouvais ça réconfortant. Pendant genre 2 minutes, ça me faisait oublié qui était mon père et où j’étais… Ça me plaisait. Je l’aurais jamais dis à personne, ça, mais je me disais que si je pouvais donner ce petit moment de paix à Mon Felipe et bah, je serais une bonne personne. Je prendrais soin de lui. Dans le petit sac de papier en carton: des petits biscuits et des petit muffins fait maison rien que pour lui, rien que pour qu’il se sente un peu aimer. Il va surement me trouver bête, j’imagine, mais personnellement, je m’en fous pas mal de ce que les gens pensent de moi ou de lui…
Peut-être que c’est pour ça qu’il est triste… À cause de la crise de Paul. J’imagine que le jugement des gens est plus difficile à supporter quand c’est Paul… ? Mais il s’en fout au final, non ? Trop de pensées pour un moment de détente. La boite entre nous deux, j’hausse une épaule, chassant déjà toutes ses idées trop profondes pour ma débilité naturelle, me donnant un air un peu nonchalant sans trop le vouloir.
« J’ai ma 3DS avec Zelda, aussi, si tu veux jouer. »
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Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Mar 26 Nov - 23:08
Ses pensées divaguent, se perdent au travers des tempêtes sans qu'il ne puisse faire quoique ce soit; Felipe est prisonnier, là, sur une barque qui ne cesse de couler. L'eau monte, encore, encore, sans s'arrêter. Et la panique, douce et vile, ne cesse de l'accompagner. Felipe panique. Felipe observe de tous les côtés, mais les vagues sont trop grandes, trop immenses, et il a peur de se noyer. Le boulot. Les études. Maman, l'alcool. Louve, ses yeux innocents. Les regards des gens. L'argent. Les dettes. Maison. Câble. Électricité. Ilir. Les regards des gens sur Ilir. Les regards d'Ilir. Les baisers d'Ilir. Son coeur qui palpite. Une vague qui percute le navire de plein fouet, trop fort, et le navire qui tangue et qui s'avance trop long, là où il n'est jamais aller. Le navire qui va trop loin ; Felipe qui a le coeur à l'envers, et qui ne sait plus où donner de la tête. Ça a été comme un cri d'arrêt, brusquement, dans sa tête ; il crie, et puis le corps qui se fait sans mouvement, les mains qui se posent sur les oreilles et l'enfant qui apparaît, un court instant. Felipe qui cesse de bouger, de respirer, pour trouver un peu de tranquillité. Les choses ont trop avancés ; il a suivi le mouvement des vagues, de la foule, de la vie, mais brusquement, il ne sait plus où ce qu'il est. Soudain seul, sans aucune main au creux de la sienne, Felipe a l'impression de s’être perdu. Il est là, à paniquer.
Les autres, peut-être bien qu'ils l'ont remarqués. Quelques jours disparus, une semaine un peu plus, en voyage avec Ilir. Un sourire qui s'est rapidement effrité sur ses lèvres roses. Ses yeux qui se sont soudain baissés. Son coeur qui, à trop palpiter, est devenu tout petit, face à la peur. Felipe est perdu dans ses pensées, à se questionner. À se questionner, encore, toujours, et puis à faire des boites. Faire des boites pour le déménagement, et puis à parler à maman, pour son bien. Il est seul, aujourd'hui, dans la maison emplie de boite. Maman est dans le centre, pour visiter, pour faire une journée d'essai. Louve est sortie avec un enfant ; il n'a pas cherché à savoir qui sait, preuve que tout n'est pas beauté. Il a le coeur qui fait boum, dans sa poitrine, quand il entend cogner. Il pense que c'est Ilir, un instant, baisse les yeux, va ouvrir. Il essaie de se contrôler. Mais c'est un rayon de soleil, par la porte, qui vient à le frapper. « Tu viens avec mooiii~ » Le poissonnier cligne des yeux, sans comprendre, sans réaliser. Il se laisse faire, vaguement, comme une poupée. « c'est bon ça va, je peux m'habiller. » Il riposte un peu, pour montrer qu'il n'est pas totalement inanimé. Il grommelle tout bas, même si ça fait du bien, au fond, le souffle du froid, contre ses oreilles. Il n'a pas mis son bonnet; il lui vient d'Ilir, son bonnet. Trop de questions, encore, dans sa tête.
L'amour c'est quoi, maman ? Il lui poserait bien la question, si elle n'éclatait pas en larme à chaque fois qu'elle pense à papa.
Felipe, il enfouit sa tête dans son manteau, alors. Il ne porte pas attention à ses oreilles qui tirent un peu sur le rouge, à cause du froid. Peut-être, qui sait, que ça lui remettra les idées en place. Peut-être, oui, qui sait. Le pauvre perdu, il se laisse traîner par son ami, là, sur un banc blanc. Il baisse les yeux, un peu, quand il lui met un thermos entre les pattes. L'insulte reste prise entre ses lèvres; avec Benjamin, ça fait des années maintenant qu'elle reste là, sans jamais les quitter. Il est presque incapable de l'insulter. « T’sais quoi ? Je t’ai fais tout ça pour toi avec amour, goûte c’est du vrai chocolat ♡ » Il hausse d'un sourcil, Felipe, le dévisage un instant, avant de sourire faiblement. L'odeur du chocolat percute ses narines doucement, et il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus. Chocolat ; le réconfort liquide, depuis l'enfance, certainement. Felipe, il serre ses doigts gelés contre le thermos, pour un peu les réchauffer, et puis il prend une gorgée. C'est comme un souffle au coeur, une caresse par l'intérieur. C'est chaud et tendre, à la fois. « 'erci. » Qu'il murmure, comme ça, tout bonnement, entre deux souffles chocolatés. « J’ai ma 3DS avec Zelda, aussi, si tu veux jouer. » Il lève les yeux au ciel, un instant, un petit rire, là, entre les lèvres.
Ça fait du bien. Ça fait un peu de bien, oui. Felipe tourne les yeux vers lui. Il l'observe, là, un instant, peut-être à la recherche de quelque chose.
Son épaule percute la sienne, doucement.« t'es idiot. » L'insulte est teintée d'affection, tendrement soufflée entre ses lèvres gercées. « merci. » Il soupire, un peu, tout bonnement. Ses prunelles épuisées se tournent vers les vagues, calmes, fortes, qui ne cessent de danser. Qu'importe le froid, elles refusent de geler ; elles ne veulent pas être de glace. Au loin, un navire semble faire du surplace; ou peut-être, qui sait, ne cesse-t-il de dériver. Felipe cligne des yeux, un instant, avant de prendre le sac de papier, et puis d'y fourrer ses doigts abîmés. « faudrait qu'tu revois ta profession, ben. t'es presque une maman, là. tu t'fais pousser des seins, aussi ? » Il lui adresse un sourire en coin, Felipe, avant de prendre une bouchée de ses biscuits. L'esprit est vide, comme si tout était resté à la maison. Les vagues continuent de frapper, pourtant, contre la berge, cette fois, pour lui rappeler à quel point tout a changé.
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Mar 26 Nov - 23:55
Content, oui. Qu’il mange mes biscuits et aime mon petit chocolat chaud. Ça fait un peu homo sur les contours, mais ça me dérange pas trop d’être homo avec Felipe. Lui l’est et moi, je m’en fous un peu qu’il le soit ou pas avec moi. C’est mon pote, c’est bien tout ce qui m’intéresse, en fait. Ça et pis son joli sourire. Je suis décidé, putain, ouais, à ce qu’il sourit pour de bon, juste une fois. C’est tout ce que ça prend parfois. Un petit sourire et pis hop, tout est plus facile à supporter. Pour l’instant, ils sont un peu vagues, un peu faiblis par tout ce qui lui trotte par la tête, mais je suis déterminé. C’est surtout que j’ai aucune raison d’abandonner. Ça lui fera du bien d’être un peu heureux, à lui. À Ilir aussi, je pense. Voir Felipe heureux, ça fait plaisir à tout le monde, en fait. On s’y attache à ce petit truc là, quand même. Sans faire trop attention, on se retrouve à lui faire des biscuits et à boire du chocolat chaud dans des thermos super super laids. Mais bon, on s’en fout du contenant après tout, han ? C’est l’intention qui compte. L’intention et pis l’amour aussi. Et moi, Felipe, je l’aime bien.
Il est comme un chaton en fait. Le genre à s’rouler en boule dans un p’tit coin à attendre d’être surprit et cajoler. Ilir l’a trouvé. Mais il le cajole pas toujours de la bonne façon, je pense. ‘Fin je sais pas, je sais pas trop qui sait, en fait. J’ai rien contre lui, remarque, mais j’aurais aimé qu’on me demande la permission avant de chambouler le coeur de Felipe. C’est qu’il est fragile le petit machin dans sa poitrine, quand même. Il est pas fait en béton, son coeur. Autant c’est pas un défaut, mais c’est un peu compliquer comme ça. Sinon je serais pas là avec lui, à prendre une gorgée de chocolat avant de croiser son regard, si il était fait en béton, son coeur. Je serais avec une autre personne.
À ramasser les éclats de verre partout sur le sol. Le coup d’épaule se fait sentir contre la mienne et je ris un peu d’abord. Il dit merci un peu. Maladroitement, je pense que ça lui fait un peu plaisir d’être mon prisonnier en fait. Si j’étais gay, je voudrais bien l’être un peu avec Felipe, pourquoi pas. Ça doit être douillet, en fait, entre ses bras. J’hausse une épaule et baisse les yeux sur mon chocolat chaud sans rien répondre en premier. Parfois, y’a pas besoin de mots entre lui et moi, il sait que je dis « de rien » entre deux petits sourires amicaux. Et puis c’est juste épuisant de parler quand l’autre te connais assez bien pour savoir ce que tu veux dire. C’est inutile, au final. Mon regard se lève sur le sien et se baisse sur ses doigts qui ont disparut dans le sac de papier. Il grogne le papier, pas content qu’on fouille dans son ventre pour bouffer. La loi du plus fort, tout ça, tu sais. Sa remarque, par contre, elle me fait rire et mon regard tombe sur mon propre torse plat. Dans un geste bizarre, j’me tâte les pectoraux, le Thermos coincé entre les cuisses.
«Ahah, tu m’vois en maman toi ? Le pauv’ gosse que tu serais, putain. Limite une grand-mère sa passe t’sais, comme ça j’te bourre de sucre, je te fais des gâteries et tout. » Les gros mots tintent entre mes lèvres juvéniles avant un nouveau rire, un grand sourire quand je lui pince vivement la joue pour mieux taire l’image de lui en Felipa au creux de ma tête. Des cheveux longs, une grosse poitrine généreuse, tout ça quoi. C’est trop bizarre… Je passe quand même mon bras autours de son épaule, le rapprochant un peu pour l’appuyer contre moi.
« J’serai moche en vieille mamie, par contre. Je préfèrerais être le sexy grand-père quand même. T’sais comme le vieux qui vend ses poissons aux quais, toi, t’es ma vieille alah. Faut j’prenne soin de toi si je veux fêter nos 40 ans de mariage. » Nouveau rire, je joue les vieux en couple, caressant son épaule des doigts et appuyant ma joue sur sa tête de cheveux… C’est peut-être ridicule, ce que je lui raconte, en fait, mais je veux qu’il rit, quitte à se qu’il se moque de moi un peu.
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Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Mer 27 Nov - 0:45
Felipe baisse les yeux; l'odeur des vagues, encore dansante dans les airs, lui donne le mal de terre. Le mal de mer. Il a mal, à l'intérieur, de maux qu'il ne peut nommé, car il ne sait les expliquer. Ses doigts se resserrent contre le biscuit ; doucement, il se contente d'en prendre une autre bouchée, pour oublier, pour se noyer, quelque part. Pour s'abandonner. Il ne veut plus, penser. Se perdre au travers des mots qui ne cessent de s'enligner sans pouvoir signifier quelque chose de sensé. Il n'est plus capable, là, perdu au travers du brouillard qu'il s'est lui-même créer. Perdu sur son navire à la dérive, il aimerait bien trouver un phare, quelque part, pour s'éloigner. Pour guider son coeur qui ne sait plus trop comment naviguer. Son coeur trop plein d'eau, il lui semble, qui ne cesse de couler. Felipe, il ne comprend pas, au fond, ce qui est en train de se passer. Il ne sait pas pourquoi il a cette envie, au creux de la gorge, de frapper. Un instant, minime, il aimerait être de retour à l'école, pour se défouler sur les plus faibles et puis se libérer. Ne pas penser, être uniquement ce que la société ose espérer. Un petit con qui aime bien frapper, ricaner et fêter. Mais le passé, c'est quelque chose que l'on ne peut pas rattraper.
Felipe, il vient de se rendre brusquement compte. D'enfant, il est devenu adulte, maintenant. Tout a changé.
Le pauvre perdu, il essaie de ne pas penser à tout ça. Pour ne pas faire naufrage ; il lui suffit d'un peu de temps, tout bonnement, pour trouver un phare, une lueur, quelque part, et puis poser pied. Poser pied et puis pleurer, pourquoi pas, si cela peut le libérer. Au fond, la lumière, peut-être l'a-t-il déjà trouvé. Ça a toujours été ça, au final. Benjamin, l'illuminé. C'est comme ça qu'il l'a nommé, il y a bien des années. Quand il était un peu bête, et qu'il se contentait de ricaner, avec les autres tarés. Quand, assis au fond de la classe, il se moquait de ses oraux, sur les extraterrestres et les créatures surnaturelles Felipe, il se contentait de ricaner. Ben, lui, il s'est contentait de rester le petit illuminé, celui qui est là, maintenant, à l'éclairer.
Felipe tourne ses prunelles, vers lui. Il l'observe en silence, un moment, ses doigts chauffés et un peu gelés, pourtant, à la fois. Il sourit, tout bas, juste comme ça, à le voir se tripoter, à se comporter comme il a toujours été. Ça fait du bien, mine de rien, voir que quelque part, rien n'a changé, d'un côté. Beaucoup de choses sont dans le brouillard, avec les mois passés, mais Benjamin, lui, il n'a pas bougé. Il n'a pas changé. Il reste cet idiot qu'il a envie de protéger, et puis de pousser. Il reste là, à sourire et puis faire le pitre, même à se baisser, quitte à mourir, juste pour un regard ou alors un sourire. « Ahah, tu m’vois en maman toi ? Le pauv’ gosse que tu serais, putain. Limite une grand-mère ça passe t’sais, comme ça j’te bourre de sucre, je te fais des gâteries et tout. » Felipe, il grogne, quand il vient à lui pincer la joue, à le malmener. Il le chasse d'une main, mais il ne peut pas cacher, non, le sourire un peu trop grand qui est né. Benjamin, c'est un sourire dont on ne parvient pas à se priver. Un peu comme le chocolat chaud, là, près de la cheminée, quand on a le nez gelé. Il ne pipe mot, Felipe, quand Benjamin le ramène contre lui, un bras autour de ses épaules. Il se contente de lever les yeux au ciel, un instant, et puis de soupirer, pour finalement se placer. « J’serai moche en vieille mamie, par contre. Je préfèrerais être le sexy grand-père quand même. T’sais comme le vieux qui vend ses poissons aux quais, toi, t’es ma vieille alah. Faut j’prenne soin de toi si je veux fêter nos 40 ans de mariage. » Il fronce des sourcils, Felipe, tout bonnement, tout naturellement, au fil de son discours à la con. Il essaie de se refuser aux images qui dansent, là, dans sa tête, à la comédie qui prend place, mais il ne peut pas s'empêcher de ricaner, les lèvres pincées, pourtant.
Benjamin, c'est le rire auquel on ne peut échapper. Le petit choc, au creux du coeur, au sein du corps, qui parvient à tout changer.
Le rire, il se finit en petit souffle, entre ses lèvres gercées. Son corps sursaute un instant, sous le contact de sa tête qui vient se poser contre la sienne. Felipe, il ne cherche pas à bouger, pourtant; Benjamin, c'est un peu comme un chiot qui, qu'importe si on essaie de le repousser, vient sans cesse se coller. Ça fait des années qu'il l'a compris, ça. « Faudrait déjà que tu saches pêcher, Ben. » Il souffle tout bas, prend une gorgée de son chocolat. « Et que tu sache nager. et que j'ai envie de t'épouser. franchement mon gars, t'as zéro chance de ton côté, si c'est son plan d'avenir. » Il rigole un peu, quelque chose qui se trouve à être plus vide que plein, au final. Il cherche l'envie, au creux de soi, de rire et puis de continuer, de répliquer pour délirer, mais ce n'est pas là. Il ouvre toutes les portes, mais il ne trouve pas. Felipe se tait, alors, et il prend une nouvelle gorgée, une grande, cette fois, pour qu'elle puisse noyer les mauvaises pensées et cajoler celles qui ne demandent qu'à briller.
Felipe, il finit par soupirer. Il cherche un air, quelque part, qu'il parvient à respirer sans se sentir coincer. Qu'importe qu'il soit trop grand, que ses bottes soient envahis de blanc ; Felipe, il lève les pieds, pourtant, pour les ramener contre son torse, et puis rester là, assis comme ça, tout pris, comme un enfant. Il tourne ses prunelles vers Ben, un instant. Il se mord les lèvres, baisse les yeux, tout bonnement. « Les choses ont changés, hein ? Depuis qu'on a gradué... » Ses yeux se lèvent vers le ciel ; Felipe, il en vient à renifler. À demander, il viendrait à dire que c'est le froid qui fait couler son nez. « C'comment pour toi, sans nous ? Y'a personne pour te faire chier ? » La conversation, il essaie de la faire dévier, mais les mots, ils ne demandent qu'à s'évader. « Parfois, j'aimerais être encore là bas, avec toi. Et puis Paul. Tous les trois, comme avant. Quand c'était pas compliqué, qu'on avait encore le temps d'agir sans penser, et puis d'être des enfants gâtés. » Y'a un sanglot, là, qui finit glacé, au travers de sa gorge de bébé. « J'sais plus quoi penser. » La voix, elle est complètement déchirée.
Benjamin Noodle
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Dim 1 Déc - 19:18
Un petit rire à sa réplique. Moi. Nager, c’est bien quelque chose d’absolument grotesque qui n’arrivera jamais. Tant que j’ai pied, ça va. Mais si je dérape, c’est el catastrophe. Les poumons plein d’eau, le sourire aux lèvres quand même, les larmes qui coulent rien que parce que mes yeux aussi, bah, ils se noient. Alors je nage pas, j’essaie pas. 17 ans plus tard, c’est trop tard pour apprendre, de toute façon. Fallait me montrer quand je baignais dans l’eau dans le ventre de ma mère, plutôt. Maintenant, c’est trop tard, je suis pas assez foetus et trop bête pour y arriver. C’est pas faute d’avoir essayer, par contre. Paul à bien tenter de me montrer, mais j’ai jamais réussis, vraiment. C’est bien pour ça que j’ai pas été prit dans l’équipe de natation. J’ai rien contre la nage han, sauf la partie « nage ». On a pas le droit de garder son teeshirt dans la piscine, non plus… C’est embêtant, à mes yeux. Mais c’est pas grave.
Une fois que j’ai eu Paul, Ted et Felipe avec moi, le reste, je m’en battais un peu les couilles. Peu d’importance quand on a des potes à amuser, après tout. J’en ai d’autres des passes-temps, de toute façon. Surtout depuis qu’ils sont là. Le bout de mon soulier de course pas hivernal du tout tasse un tas de neige alors que ma voix s’élève, moue légèrement boudeuse au visage, comme si il avait brisé tout mes espoirs d’un jour devenir quelqu’un de bien.
« Rooh…~ Nul. »
Une pause, pour le surveiller du coin de l’œil, mon bras autours de ses épaules, encore avant de le voir se rouler en boulette de Fel et mes doigts l’attire un peu plus contre moi sans le déplier. Origami humain, il a construit une petite boîte de papier autours de son coeur, maintenant. J’aime pas quand il fait ça. Pas qu’il se referme sur lui, mais quand il tente d’être mieux sans y arriver. C’est peut-être parce que la peine, la tristesse, moi, je la ressens pas souvent. Juste quand Fel est triste et que Paul se casse un peu trop la tronche ou qu’il gueule contre moi. Ça dure jamais, en somme. Fel, lui, maintenant, on dirait bien que ça durera toujours… C’est Ilir qui lui fait du mal. J’ai décidé, maintenant, ce que je pense d’Ilir: je l’aime pas.
Les choses ont changées. Oui. Un peu. J’attrappe plus les mouettes à mains nues parce que j’ai appris à ne pas le faire. Je fais toujours des catapultes en classe et j’embête des gens différents, maintenant. J’ai plus mes potes autours de moi, mais j’ai fais ma petite place, maintenant. J’ai appris à me battre et à gagner le regard des filles avec de l’humour. Je suis encore vierge, par contre, mais c’est pas tellement grave. Donc si les choses ont changées, elles n’ont pas changées en même temps. C’est les mêmes choses, les mêmes histoires, mais … différentes. Enfin, je réfléchis trop, je pense. Fel réfléchit trop, surtout…
Son regard, il a trouver le mien une seconde et j’ai rien à répondre, en fait. J’hausse juste une épaule. Je le sens là, sa peine, sa perte, son vide et son trop plein. Ses yeux sont humides petit à petit. Ils s’emplissent d’un voile et j’ai peur de voir ce qui se passera si je fais une erreur. Les larmes de Felipe…
« Hey… Pleure pas, bébé. C’est Ilir qui t’as fais de la peine ? Si c’est le cas, tu me le dis, han… Je lui règles son cas, moi. Sans le cogner, même…»
Haussement d’épaule. Le regard qui s’aggrave un peu. Mes doigts se sont doucement serrer sur lui pour le garder dans mes bras. J’aime pas Ilir. Pas du tout. Il fait du mal à bébé. Il fait du mal à Fel… Et par extension, il me fait du mal à moi…
J’ai toujours voulus me tenir loin des problèmes, j’ai généralement réussis toute ma vie, mais je serais prêt à plonger ma tête première dans le ventre d’un requin dans l’eau rien que pour Fel ou Paul. Parce que je peux. Même si je sais pas nager… Y’a des choses pires que la mort, ici, à Douvres. Les larmes de Fel, par exemple…
« Tu sais, c’est toujours comme ça que ça se passe. Les choses, et bah, elles dérapent, ont perd le contrôle et un jour, ça se replace tout seul… »
Pause, encore… Courte. «Ilir t’as fais du mal, han ? »
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Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Dim 1 Déc - 22:45
C'est.... ça va pas, non, au fond. Ça va pas du tout, en fait. Il a beau avoir pris une pause, essayé de ne pas penser, c'est toujours là, dans sa tête. C'est toujours là, comme des lumières clignotantes, et ça fait mal. Ça fait mal, comme un noeud, là, trop grand, qui fait obstruction, au creux de sa gorge. Il a beau fermé les yeux et puis observer ailleurs, essayer de voir autre chose, ça revient, les questions, trop grandes, et il se sent petit, Felipe. Il se sent petit, face à ses questions idiotes, ses tourments sans fins. Il se sent petit, Felipe, et il a juste envie de fermer les yeux, pour ne plus voir, et de fermer son esprit, aussi, pourquoi pas. Il a juste envie de quelques secondes, quelques minutes de calme, pour se calmer un instant, pour respirer, tout bonnement. Juste pour calmer ses nerfs et ses yeux larmoyants, pour voir les choses un peu moins grandes, un peu moins oppressantes. Il a juste besoin de se calmer ; il est pris dans une longue et douce crise de panique, le petit, et ses doigts tremblent, son coeur palpite et sa tête s'emplie de peur. Il a juste besoin... besoin de quelques secondes, d'un petit silence, comme ça, gratuit et bon, pour faire le ménage et puis relever ses manches, ensuite, et bouger, enfin. Il a juste besoin d'un peu d'air frais, d'une main, là, sur son épaule, quelqu'un comme Ben, oui, pour lui sourire et dire que tout va bien. Il a juste besoin de ça, pour aller mieux et ne plus sentir la peur, partout, dansante, caressante, autour de lui.
Juste de ça. Seulement ça.
Il a les yeux un peu embués. Les larmes dansent et attendent le signal de départ, et Felipe, les bras autour des jambes, le coeur un peu trop gros, un peu trop plus, il se sent coincé. Ça approche. Il ne peut plus fuir, maintenant. C'est...c'est trop. Trop pour lui. Il ne peut pas fuir, Felipe. Il doit subir, et ça fait mal. Il reste là, pourtant, se faisant tout petit, sans mouvement. Il reste là, comme ça, attendant. Attendant la marée qui va soudain violemment le frapper. Il ne souhaite pas que Ben vienne le sauver; Ben, il ne sait même pas nager. Au moins, il peut toujours serrer ses doigts, et puis se noyer avec lui. À deux, comme ça, pour avoir un peu moins peur. Peut-être que, quelque part, ça efface un peu la douleur. Oui, peut-être que la douleur, elle va disparaître un petit moment. Suffit de pleurer un bon coup, et puis de réapprendre à respirer, avant de penser. « Hey… Pleure pas, bébé. C’est Ilir qui t’as fais de la peine ? Si c’est le cas, tu me le dis, han… Je lui règles son cas, moi. Sans le cogner, même…» Ilir. Entendre son nom, ça fait mal, soudainement. Pas parce que... il a rien fait de mal, Ilir. Il est parfait, même. Malgré sa connerie et sa tête de connard, il est parfait, cet idiot. Il a dessiné un nuage et Felipe s'y est installé, mais il a fait un pas de travers, ce con, et puis soudain, il est tombé. Ça a fait mal, le choc du sol, de l'herbe, contre son dos. Son souffle s'est coupé, un petit instant, et ses yeux se sont emplis de larmes. Il les a ouvert, là, pour voir l'échelle qu'Ilir lui tendait, mais Felipe, il s'est vu entouré de pleins de choses, de pleins de petits problèmes, et ça a fait mal, brusquement. Mal, d'être en haut, alors que tout va mal, en bas. Il se sent mal d'être idiot comme ça.
Felipe, il se contente de renifler, alors, et puis de secouer la tête un peu brusquement, pour dire non. Non, ce n'est pas de la faute d'Ilir.
Le mouvement, il doit être minime, pourtant. Un peu léger, un peu coupé par Ben qui est là, à le serrer de ses doigts fragiles. Felipe, il pince ses lèvres, un peu fort, pour contenir les larmes. Les ruisseaux qui ont envie de naître, là, sur le bord de ses prunelles d'enfant. De ses prunelles azurées. « Tu sais, c’est toujours comme ça que ça se passe. Les choses, et bah, elles dérapent, ont perd le contrôle et un jour, ça se replace tout seul… » Il aimerait, Felipe, oui, que les choses, elles se replacent toutes seules. Que maman commence à aller mieux, qu'elle arrête de boire et qu'elle sourit sans ça, pour une fois. Il aimerait qu'elle travaille de nouveau et qu'il en ait un peu moins sur les bras, que le poids du monde lui semble moins immense. Mais il sait, au fond, que ça arriverait pas. Maman, elle est comme ça depuis six ans, maintenant. Six ans, c'est long. Ça ne s'efface pas comme ça. « Ilir t’a fait du mal, han ? » Il serre un peu des dents, encore une fois, avant de soupirer brusquement. Ça lui lacère la gorge, ce souffle là, mais au fond, c'est peut-être ce qu'il lui fait. Car Ben, même sans le savoir, il fait une petite tempête, au creux de lui, et Felipe, il éclate, là, brusquement.
Ça commence avec des sourcils froncés, un regard noir. Felipe le dévisage, la mâchoire serrée. « Non il -» Il serre les dents, lève les yeux au ciel, pour se calmer. « Ilir est okay... 'fin il - il est okay, même si c,est un connard. et je l'aime, okay ? On - j'ai jamais eu ça. C'est ... beau, comme truc. » Ouais, c'est beau. C'est beau et c'est calme, malgré les cris qu'ils échangent, ainsi que les insultes. C'est eux, simplement. « mais y'a pas que ça, dans ma vie. p'tain Ben je - j'avais oublié. j'avais oublié, okay ? les problèmes, les emmerdes, l'argent. J'avais oublié tout ça, juste avec une foutue semaine avec lui. C'était là et moi je - j'ai juste envie de retourner là bas avec lui et d'oublier ces conneries. » Y'a une larme qui coule. Peut-être d'autres, aussi. « Mais j'peux pas. j'peux pas putain, faire ça. Lui accorder toute l'importance et oublier le reste. JE PEUX PAS. Maman elle- elle y survivrait pas, bordel. elle est malade, merde. et les comptes à payer, les factures et la maison et je - » Il serre les dents. Sa voix tremble, les mots sont laids, au travers de ses lèvres. C'est le bordel. Le bordel, putain, dans sa vie, et il ne sait plus quoi faire. Il s'en veut, Felipe, d'être heureux, alors qu'au fond... qu'au fond, y'a des gens triste, dans sa famille, autour. Alors que maman va pas mieux.
Benjamin Noodle
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Jeu 19 Déc - 0:03
J’aimerais bien lui faire des promesses. Lui dire que maman ira mieux, que les factures vont s’envoler et qu’il peut partir l’esprit tranquille, tout ira pour le mieux, mais c’est pas possible. Se serait lui mentir. C’est des promesses qu’on peut pas faire et pas tenir non plus. Peut-être que ça ira jamais bien, peut-être que c’est vrai, sa mère ira pas mieux et qu’au final, il peut rien faire pour ça… Qu’est-ce que j’en sais, moi ? Ce que je sais, c’est que les choses sont pas toujours comme on voudrait et qu’on peut rien n’y faire vraiment. C’est pessimiste, mais c’est comme ça. Papa c’est jamais vraiment remis du départ de maman et par extension, moi, je suis un peu triste aussi. Je me souviens pas vraiment d’elle, mais les comportements de papa, ils me tombent dessus, après.
Les expulsions de la maison. Pour cacher les défauts de tout le reste. Vaut mieux sourire et juste continuer comme si on le pensait vraiment, parce que si on s’arrête, vraiment, c’est possible qu’on puisse pas revenir du tout… Et je voudrais bien que Felipe il parte, ouais, mais qu’il revienne aussi. Qu’il revienne et que se soit plus facile, juste un peu, ça irait aussi. Que tout soit bien avec Ilir c’est rassurant, mais pas tellement. Ils sont compliqués tout les deux. J’imagine que c’est ça les couples; compliqué et franchement pas simples. Pour ce que j’en sais, en fait… Mes yeux se plissent un peu, qu’à demi convaincu de l’âme toute blanche d’Ilir et surtout protecteur de bébé Felipe.
J’aime pas trop quand il pleure, c’est embêtant. Paul aime pas ça, aussi… Je le tire un peu plus contre moi comme pour le protéger du froid, mais surtout pour qu’il sache que même si y’a plein de petits soucis, y’a mieux, y’a moins pire, en tout cas… Y’a moi et mes bras qui essaie de le protéger et de le soulager un tout petit peu avec des chocolats chauds et des biscuits…
« Tu peux pas rester ici, tu sais. Même avec ta mère malade et tout ça… Tu peux pas t’accrocher à tes problèmes si t’es prêt à voler par toi-même, bébé… On peut trouver des solutions. Ta maman, elle a besoin de soin pas que tu t’empêches d’être heureux à cause d’elle… Tu pense pas qu’elle doit culpabilisé de rester comme ça avec toi ? » J’aimerais bien lui dire que je comprends un peu. La solitude et le poids de la vie sur ses épaules, seulement, se serait montré ce qui se trame dans mon cerveau… Je préfère les silences à l’idée de le voir me prendre en pitié alors qu’il a plus lourd à porté. Le silence. Il dure un peu comme mon bras le quitte une seconde, le temps de donner un petit coup de pied dans la neige, de taire la petite voix qui crie au creux du vide constant…
Ce vide inexplicable. Plein de rien… Je fais mine de réfléchir, aussi, avant de passer la main dans ma poche et de lui tendre des mouchoirs en boulette de tristesse.
«Ils sont propres han… Juste, je les traine tout le temps… Enfin, tu vois… Ils sont peu comme toi, les mouchoirs dans ma poche: coincé. Quand on a besoin, on fait appel à eux, mais au final, ils sont coincé pour de bon… La différence, Felipe, c’est que toi, t’as le choix. T’as deux pattes et quelqu’un qui te tend la main… Alors, bah… t’as le droit de la prendre. Il te jètera pas au fond d’la poubelle après…Profite s’en t’sais. » Doucement, mes doigts ont grimpé à sa joue pour essuyer les petites larmes qui coulent. Je voudrais pas qu’elle gèle sur son visage. T’imagine si la tristesse elle gelait sur son visage ? Se serait bien dommage, oui. Un petit bisou au coin des lèvres, un peu trop appuyé pour le rassurer.
«Les factures, ça se paient, c’est que du papier… et un peu d’argent.» Un fin rire, léger pour déchargé ses épaules. « Ta mère, elle a besoin de plus que ce que tu peux lui donner, tu sais…» Les mots, je les dis pas, mais je sais qu’il comprend l’implicite…
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Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Jeu 19 Déc - 19:06
Il aime pas, non, être comme ça. Sentir son corps se tendre d'une puissance au delà de la sienne, sa tête se remplir de questions sans réponse. Felipe, il se sent prisonnier au travers de son propre corps, incapable de faire quoique ce soit. C'est une prison, un antre qui ne se referme pas. Une douleur, puissance. Le point de la culpabilité, peut-être, dont il ne parvient pas à se débarrasser. Il serres les poings, alors, Felipe. Il serre les poings et les dents, pour retenir les sanglots, les larmes. Il n'est pas faible, il n'est pas lâche. Il est capable, il sait, de gérer tout ça. De toute manière, il n'a pas réellement le choix. Il n'a pas le choix, non ; le poids, c'est sur ses épaules qu'il se trouve, et non ailleurs. Il ne peut le donner à quelqu'un d'autre ; il n'y a que lui, pour s'occuper de tout ça. L'homme de la maison, ça lui a été attribué il y a longtemps ; Felipe l'a oublié, voilà tout. Il a osé sourire et plonger ses prunelles dans ceux d'Ilir, de sourire comme ça, comme un amoureux, et d'oublier tout ce qui pourrait bien être sombre et triste, autour. Oublier les problèmes qu'il se devait de gérer, pour maman qui ne va pas bien et Louve qui essaie encore d'être une enfant. Louve et ses yeux trop grands, Louve qui ne doit pas faire comme lui, et grandir trop rapidement. Il serre les poings, alors, Felipe, et puis il met un peu son coeur de côté. Il met Ilir de côté, même s'il l'aime, même s'il lui manque, pour faire ce qui doit être fait. C'est lui, sa tâche, simplement. Il n'a pas d'explications à donner, pas d'excuses à donner, pour ne pas s'exécuter ; il se doit de le faire, il l'a signé à même son sang, dès l'instant où papa, il s'est perdu dans les vagues. Il a mis le poids sur ses épaules, l'a retiré de celles de maman, lentement et surement, quite à le prendre au complet, au final, avec les années qui se sont écoulées. Felipe, il veut juste les aider, maman et Louve, il veut juste faire son possible, pour ne pas les voir tomber, pour les protéger.
Felipe, il les voit comme des poupées qu'il ne faut pas casser, qu'il ne faut pas brusquer, et c'est peut-être là, au fond, le problème. Elles ne sont pas des poupées, et les contes de fée, ils n'existent pas. Maman, elle ne remettra pas avec le temps. Le temps, il ne fait que graver les choses encore plus profonds, dans la chair.
Felipe, il essaie de ne pas pleurer, de rester grand, fort, et puis de supporter les choses. De respirer calmement pour ne pas penser à toute cette marée de problèmes en même temps, de tout faire comme il se doit, lentement, et de s'en sortir. Il essaie d'y croire, fort. Assez fort pour passer au travers de cette connerie de vie et puis dormir dans les bras d'Ilir, dans quelques jours. Respirer calmement après la tempête et fermer les yeux, ne plus avoir de cauchemars à propos de sa mère et puis de son père qui sort de terre pour l'accuser de tant de choses. Mais il n'y parvient pas. Il n'y arrive tout bonnement pas. Peut-être qu'au final, c'est rendu trop, maintenant, pour lui. Son corps tremble et les larmes, les sanglots, ils ont envie de sortir, de faire la fête et puis d'inviter plein de gens, pour faire leur connaissance. La faiblesse a envie de sortir de sa cachette et puis de péter un câble, de montrer à tous les gens à quel point il peut être à bout, et qu'il a besoin d'être. Il retient tout ça, Felipe. Il essaie, mais devant Benjamin, c'est un peu difficile. Benjamin, il a les yeux trop clairs, l'esprit un peu trop pur, et puis il comprend un peu trop bien. Il sourit, face aux insultes, les pousse d'un mouvement de bras léger et voit les problèmes. Benjamin, il voit ce qui se cache, derrière les sourcils froncés et le sourire de travers, un peu trop arrogant. Benjamin, il le tient contre lui peut-être pour ça. Pour effacer les faux semblants et puis essayer de voir ce qui se passe vraiment, et l'aider. Il prend un petit peu du poids, sur ses épaules et le balance au sol. « Tu peux pas rester ici, tu sais. Même avec ta mère malade et tout ça… Tu peux pas t’accrocher à tes problèmes si t’es prêt à voler par toi-même, bébé… On peut trouver des solutions. Ta maman, elle a besoin de soin pas que tu t’empêches d’être heureux à cause d’elle… Tu pense pas qu’elle doit culpabilisé de rester comme ça avec toi ? » Il baisse la tête, Felipe. Il n'a pas envie de les entendre, ces mots là. Ils se noient dans la vérité, celle qui fait mal, celle qu'il ne supporte pas. Il ne peut pas tout faire lui-même. Il ne peut pas l'aider comme des médecins pourraient le faire. Ce n'est pas son rôle. Malgré les efforts, l'envie de le faire, ce n'est pas son rôle. Il le sait, Felipe, mais.. mais il a envie de le faire. Maman, elle ne supporte pas le regard des gens, leur jugement. Maman, elle a peur de ce qu'ils puissent bien penser, tout comme lui. Maman, elle a besoin d'aller dans un endroit spécialisé, pour les gens comme elle. Juste ça. Juste ça, pour continuer, avancer.
Felipe, il a le souffle tremblant, alors que Ben, il en vient à se détacher. Il serre ses doigts, l'observer donner un coup dans la neige, et faire quelques pas. Felipe peine à lever les yeux vers lui, pour l'observer et pour comprendre, pour ... il ne sait quoi. Il lui adresse pourtant un pale sourire, les sourcils un peu froncés, par habitude, lorsque Ben lui propose quelques mouchoirs. «Ils sont propres han… Juste, je les traine tout le temps… Enfin, tu vois… Ils sont peu comme toi, les mouchoirs dans ma poche: coincé. Quand on a besoin, on fait appel à eux, mais au final, ils sont coincé pour de bon… La différence, Felipe, c’est que toi, t’as le choix. T’as deux pattes et quelqu’un qui te tend la main… Alors, bah… t’as le droit de la prendre. Il te jètera pas au fond d’la poubelle après…Profite s’en t’sais. » Elles sont jolies, les histoires de Benjamin. Un peu idiotes, légères, mais jolies. Elles font naître des larmes bien idiotes, là, dans les prunelles de Felipe, alors qu'il l'observe lui dire tout ça. Felipe, il renifle un peu, un peu chamboulé par tout ça. Benjamin, il sonne comme la voix de la raison. Benjamin, celui que l'on pense toujours bien stupide, il dit... il dit les bons mots, sans savoir. Les mots qui font penser, qui chamboulent un monde tout entier. Felipe, il a envie de lui dire merci, pour ça, mais au final, il préfère rester silencieux. Il l'observe silencieusement effacé les larmes, sur ses yeux, et puis poser un baiser, là, au coin de ses lèvres. Benjamin, on dirait une maman. Ou alors un petit frère dont on voit pas réellement le potentiel. Benjamin, c'est une lumière. Les gens la gardent fermé la plupart du temps, c'est pour ça, au final, qu'on ne la voit pas. « Les factures, ça se paient, c’est que du papier… et un peu d’argent.» Felipe, il renifle un peu, et puis il sourit, un peu. Le rire de Benjamin, il fait du bien, au travers de ça. Ça apaise un peu la peine, qui sait. « Ta mère, elle a besoin de plus que ce que tu peux lui donner, tu sais…» Soupir, au travers de ses lèvres. Felipe, il lève les yeux au ciel. Il a un peu froid, maintenant, sur le bout des doigts. Il serre le chocolat, et observe les nuages.
Le soupir, il renaît de nouveau ,là, entre ses lèvres. Il sait, oui, qu'il a raison. Reste un choix à faire, pourtant ; l'avouer, ou alors essayer et puis de noyer. Sa tête lui crie la seconde option, parce qu'il a toujours fait ça, parce qu'il sait nagé. Mais le monde... le monde, il a changé. Il a changé, Felipe, au courant des derniers mois. Peut-être que ça lui a pris du temps, au fond, pour s'en rendre compte, mais il le voit. Il ne peut pas le fuir ; il a changé, il a une vie, maintenant. Il a Ilir, quelque chose de vrai, de beauté. Felipe serre ses doigts, contre sa tasse. « j'vais devoir vendre la maison. » C'est la première fatalité ; il peine à la payer, la banque ne cesse d'appeler. Il y arrive pas, tout bonnement. La maison, elle prend beaucoup trop d'argent, et il en a de besoin, pour aider maman. « j'ai - j'ai souvent regardé les centres pour la dépression, pour ... ses problèmes de boisson. y'en a des biens, mais je dois vendre la maison, pour ça. » Grimace, sur ses traits. Il observe ailleurs, pour ne pas avoir honte de ses choix. Felipe, il a cette impression de baisser les bras. « Je peux trouver un appartement un peu miteux pour Louve et moi. Un truc simple et pas coûteux. Et puis... pour Ilir aussi. » Espoir, dans la voix. Il croit, un instant, qu'il aimerait ça. Il le sait, en fait... mais Ilir... Ilir, il croit des choses, présentement. Il croit qu'il le fuit, ce qui est peut-être le cas. Il fuit le bonheur, pour voir les problèmes. « 'fin, j'rêve un peu. Il voudra certainement pas, après ces derniers jours... il doit croire que j'veux le plaquer ou je sais pas. » Il grimace, encore, le coeur serré. Il a agi en con, mais c'est pas ce qu'il est, au fond ? Un con amoureux.
Benjamin Noodle
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Sam 28 Déc - 21:00
Y’a un peu de culpabilité au creux de mes iris de voir Felipe s’émouvoir de mes petits mots stupides. Je voulais le faire sourire et pas le faire pleurer comme ça… Enfin, il sourit, mais pas de la façon qu’il sourit à ce moment: juste triste et amusé de mes mots, un peu. Il doit me trouver bien bête, en fin de compte, avec mes histoires de mouchoirs. Seulement, j’ignore comment le voir autrement que comme le petit être coincé en cage qu’il est. La cage de ses pensées qu’il ruminent et de toutes ses choses qui pèsent constamment sur ses petites épaules Felipe, il est trop frêle pour porter le monde de tout le monde sur ses épaules…
Sa mère, Ilir et tout ça, c’est beaucoup trop pour lui. C’est pas une maman, Felipe, c’est juste… Juste Felipe, le petit sensible avec son cerveau qui tourne à cent kilomètres heures qui dramatise tout, aussi. Enfin, il les grossit beaucoup. Certes il a raison, quelque part, mais je préfère l’aider, dédramatiser les montagnes pour lui pour qu’il voit qu’il est capable de trouver une solution à tout. Car si beaucoup le pense, Felipe n’est pas invincible. Son coeur est trop gros, c’est tout. Il a besoin de souffler, le pauvre, car ses poumons sont trop plein d’amour maintenant. Ça lui fait mal. C’est bien pour ça qu’il soupire autant… J’imagine.
Ou alors il a du mal à accepter de ne pas pouvoir être le sauveur de tout le monde. Mais Felipe, c’est pas un super héro. Enfin, oui, mais du genre de Batman, alors; sans pouvoir. Sauf qu’il est pas riche et ses amis non plus, le sont pas vraiment. Alors c’est juste un super héros comme mère Thérèsa, mais sans jésus. Juste un super héros de tout les jours, qui survie comme il peut et aide les autres à sa façon; en s’oubliant dans le chemin. Mais maintenant, il a plus le choix de se voir et d’oublier les autres. Il doit posé la cape comme Iron Man et redevenir sage un peu… Vivre sa vie avec Pepper…euhm… Ilir et penser à soigner ses plaies et ses cauchemars.
C’est ce qu’il essaie de faire, d’ailleurs. Car même quand il pense à lui, Felipe le super héros, il aide les autres à penser leurs blessures.
« Vendre la maison c’est pas une mauvaise idée… De toute façon, quand tu seras partis, ta maman sera toute seule dedans et c’est bien trop grand pour une seule personne toute seule, Felipe, elle se sentira trop toute seule. » Haussement d’épaule, une gorgée de chocolat, car ma logique ne s’arrête pas là, seulement, elle gèle quand je bois pas le chocolat chaud. Ça, ou j’aime trop ça, tout simplement. « Dans un centre elle rencontrera plein de gens nouveaux et elle retombera peut-être amoureuse aussi, se serait bien, tu penses pas ? Bien pour elle, en tout cas. » Le côté positif, toujours. Nouveau haussement d’épaule discret et les doigts grimpent dans les petits cheveux blonds près de la nuque pour gratter un peu. Je l’écoute terminer aussi, le laisse étaler devant lui ses petits questionnements et ses ennuies. J’aimerais essuyer ses petites joues gelées, encore, mais j’ai peur d’heurter sa fierté masculine aussi… Pauvre oiseau.
Il est plein de rêves, bébé et j’aime bien l’entendre en parler. C’est agréable qu’il puisse encore croire en tout ça. Ça me fait chaud au coeur un petit peu. Mais avec chaque petits sourires un petit peu fragile, y’a les craquelures qui s’agrandissent un peu et laisse paraître l’enfer cacher sous les tuiles…
« Je pense pas, moi. Il doit se poser des questions, ouais… Mais tout le monde s’en pose en couple. Je pense qu’il sait que t’as plein de choses en tête et qu’il sait juste pas où se mettre dans tout ça… Genre t’as plus de place pour lui ou j’sais pas… » Je parle un peu avec les mains et renifle un peu, l’air principalement. J’ai l’impression que se genre de chose sont super claires et très confuses en même temps. Autant pour Ilir que pour Felipe… En même temps, je sais pas trop ce qui se passe entre eux, et plus j’y penses, plus j’ai l’impression que Felipe aussi est un peu perdu dans tout ça. C’est son labyrinthe après tout…
« ‘Fin j’sais pas… Peut-être que toi tu savais pas trop comment lui faire de place aussi han… Mais maintenant ça ira, t’es prêt à faire le ménage et tout… » Fin sourire, bouchée de biscuits, haussement d’épaule aussi, comme si c’était léger et que tout va bien… C’est ce que je fais, moi, j’essaie de que tout soit plus simple, un peu, dans sa tête…
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Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Sam 4 Jan - 1:09
Il souffle, doucement; on dirait que le ballon, il dégonfle, en dedans. Pas complètement, non ; y'a tant de choses à faire, encore. C'est qu'un petit pas, tout ça. Un pas minuscule qui n'aide pas vraiment, juste à peine, juste assez pour avoir un peu moins mal aux épaules, et avancer tout simplement, faire un pas, comme ça. Felipe, il dégonfle, pourtant, Il soupire et ça fait du bien ; ce n'est pas le poids, cette fois, qui le fait souffler comme ça. Non, c'est autre chose, tout simplement. Un petit bonheur, peut-être. Le bonheur de voir une lumière au bout, de ne plus être pris dans les vingt milles questions. Et tout ça, mine de rien, c'est grâce à Benjamin. Benjamin est son esprit trop simple, trop clair. Benjamin qui, par ses mots, chasse les problèmes et laisse place aux solutions, les plus simples et les plus vrais, tout bonnement. Il fait du bien ; Benjamin, c'est l'ange que l'on veut tous. Son meilleur ami, simplement ; plus fort que Paul, peut-être même, leur amitié. Ils ne le diront jamais peut-être, mais qu'importe. Chacun à son point fort, son point faible. Paul ne règle pas les problèmes ; il les fait oublier un moment, et le lendemain, on se réveille avec une gueule de bois et les problèmes, encore une fois. Benjamin, par contre, ce n'est pas comme ça. C'est différent ; trop différent, et c'est ça, au fond, qu'il y a de bon. Quelque chose que l'on ne désire pas réellement, quelqu'un dont on a besoin, tout simplement. Felipe, il ne s'était pas attendu à ça, en lui parlant pour la première fois ; c'est bien ça, la beauté de la chose. La surprise, au fond, qui se trouve derrière leur relation. Quelque chose à laquelle on ne s'attendait tout bonnement pas. Un bonheur caché qu'il fallait découvrir.
Un poids qui s'enlève, alors qu'on se sentait en plus bas. Benjamin, c'est une pluie de surprises auxquelles on en s'attend tout simplement pas. Ça fait du bien, et le mieux, c'est que l'on oublie à chaque fois qu'il est comme ça. Les surprises, elles sont encore plus belles, alors, simplement.
En plus, Ben, il sait dire de jolies choses. Utiliser des mots simples pour approuver, approfondir ses choix, pour qu'il comprenne bien. Ben ; sa conscience. C'est comme ça, au fond. Juste comme ça. Ben, c'est sa foutue conscience, son orgueil en moi. Ça lui arrache le coeur de le dire, de le penser du moins, mais parfois, souvent, il aimerait être un peu plus comme ça, comme lui ; peut-être ainsi, il serait un peu moins chiant avec les gens qu'il aime. Oui, ça serait bien, ça. Tout simplement bien. « Vendre la maison c’est pas une mauvaise idée… De toute façon, quand tu seras partis, ta maman sera toute seule dedans et c’est bien trop grand pour une seule personne toute seule, Felipe, elle se sentira trop toute seule. » Il a raison, ce petit blond. Maman, il ne peut pas rester avec elle éternellement. Il sent ses ailes, dans son dos, qui essaient de battre péniblement. Il sent l'air qui les caresse et l'envie de voler qui, sans cesse, ne l'agresse. Ses ongles, court, sont accrochés au bord de la fenêtre pour ne pas être capturer par le vent. Il ne veut pas quitter sa douce maman, mais ça arrivera, certainement. Autant le prévoir, autant ne pas être pris par surprise, brusquement. « Dans un centre elle rencontrera plein de gens nouveaux et elle retombera peut-être amoureuse aussi, se serait bien, tu penses pas ? Bien pour elle, en tout cas. » Grimace cette fois, sur les traits. Il ne veut pas de ça, Felipe. Il ne veut pas d'un homme, ex alcoolique comme elle, dans les bras de maman. Elle mérite mieux que ça ; elle mérite tout l'or du monde. Felipe, c'est l'un de ces garçons qui pensent que maman, elle est la meilleure et que les hommes doivent passer des tests, pour avoir une chance d'atteindre son coeur. Ses tests à lui, bien évidemment.
Benjamin, il continue sur Ilir. Ilir, le gros problème. Le plus lourd à son coeur, certainement ; pas étonnant, vu toute la place qu'il prend. Dans son coeur ou alors sur le canapé, ça en vient au même ; il s'étend et ne laisse pas la place pour qui que se soit. Il est comme ça ; bon sang, il est tombé amoureux de lui parce qu'il est comme ça. C'en est pitoyable. « Je pense pas, moi. Il doit se poser des questions, ouais… Mais tout le monde s’en pose en couple. Je pense qu’il sait que t’as plein de choses en tête et qu’il sait juste pas où se mettre dans tout ça… Genre t’as plus de place pour lui ou j’sais pas… » Ça serait bien. Ça serait joli, même, voire merveilleux. Mais Ilir, il n'est pas comme ça ; les appels manqués sur le portable le montre, tout comme le nombre de message qu'il peut bien accumuler. Felipe a beau lui donner des excuses à deux balles pour se laisser du temps, Ilir ne comprend pas. Il a ragé, après tout, la dernière fois. Depuis, plus aucun message, aucun appel. Sauf le soir, tard; Felipe a répondu une fois, ce fut suffisant. Ilir, il l'aime assez fort pour pourrir, sans ses cris. Alors il crie à sa place, pour combler le silence. C'est comme ça, simplement. C'est un peu con, oui, tout bonnement. C'est eux. « ‘Fin j’sais pas… Peut-être que toi tu savais pas trop comment lui faire de place aussi han… Mais maintenant ça ira, t’es prêt à faire le ménage et tout… » Lui faire de la place. C'est peut-être bien ça, oui, le problème. Felipe, il lui a toujours laissé les miettes, les coins, les ombres. Mais Ilir, il prend toute la place ; la preuve, il a tout pris, a effacé le reste, subitement. Ça a été brusque, trop brusque même, que ça a fait peur. Felipe a ouvert la porte et il a foutu le camp, pour retourner à un endroit où Ilir, il prend pas toute la place.
Mais ça lui manque. Il lui manque, ce con, à prendre toute la place sur le canapé, dans son appartement minable. Il s'ennuie de leurs cris aussi, et puis des baisers, après ça. C'était devenu une routine, bon sang. C'est une routine, tout simplement. La leur. Elle ne s'efface pas comme ça.
Un soupir encore, entre ses lèvres. Les idées fleurissent et prennent place, les racines s'enfoncent dans le sol et soudain, ça va. Pas parfaitement, pas comme dans les films cons, mais ça va mieux, en tous cas. Il lève le bras, pose ses doigts sur l'épaule de Ben, pour serrer légèrement. « Merci, ben. T'es pas mal intelligent, tu sais, pour un blond. » Il a ce sourire en coin, Felipe, sur les lèvres. Ça montre qu'il va mieux. Pas bien, mais mieux ; c'est le premier pas. « J'sais pas pour toi, mais j'me les gèle, on va jouer aux jeux vidéos, tu veux ? » La discussion, elle est finie maintenant. C'est beaucoup d'un coup et il a pas besoin du reste, pour le moment. Le plan du ménage a été fait, il peut se laisser un moment de repos. Un moment à jouer aux jeux vidéos.
Benjamin Noodle
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Sujet: Re: Grisâtre comme les nuages. Jeu 16 Jan - 20:03
J’ignores si j’ai bien agis ou pas. J’ignores si j’ai vraiment trouver les mots pour qu’il se sente mieux ou pas, au final, c’est que je voudrais le plus, je voudrais qu’il se sente mieux. Felipe, le bébé. Je voudrais qu’il arrête de pleurer un peu et qu’il accepte de vivre un peu pour lui, aussi. C’est ça la vie après tout; non ? Vivre. Mais on peut pas toujours se forcer à vivre pour les autres et à se tenir serré dans une petite boîte d’actions et d’envies qui ne sont pas les siennes. Sinon, on finit dans les bras de la mauvaise personne à faire les mauvaises choses du mauvais côté et après… Après c’est la quarantaine. On remet tout en question et on réalise les choses qu’on aurait aimé faire différemment et les si commence à prendre toute la place dans notre tête… J’aimerais que les si de Felipe soit au sujet de sentiments qu’il n’a pas avoué, ce genre de choses, pas ce qui se serait passé si il avait mit sa mère en pension ou si il n’était pas parti en appartement avec Ilir… Se serait se réveiller dans la quarantaine avec des si beaucoup plus gros que lui…
Donc j’ai osé un peu, dire les mots qu’il faut pour qu’il se sente mieux, un peu. Je sais que c’est juste des mots, par contre, et que les gestes sont toujours plus difficile que les mots. Sauf que je suis pas Felipe, moi. Je peux pas faire les gestes et sortir sa mère de la maison pour pouvoir la vendre. Se sera bien le pire de toute cette histoire, après tout. Mais je serai là, moi, si je peux l’aider, mon vieux téléphone un peu pourris dans ma poche et des billets pour le taxi, si il faut, ouais. C’est pas grand chose, mais j’espère que c’est suffisant… Juste pour qu’il sourit un peu et que la neige arrête de gelé son coeur un peu. Son coeur habituellement tellement tiède…
Alors il sourit un peu et serre les doigts sur mon épaule et ça me va un peu. Au moins, je sais qu’il est sincère et que mes bonnes intentions ont fait leur chemin, un peu. Et puis y’a la phrase classique sur mon intelligence et la couleur de mes cheveux… Je ris un peu et essuie un flocon échoué sur ma joue une seconde. Felipe sourit un peu, c’est un baume sur ses blessures et un peu les miennes aussi. C’est rassurant parce que ça prouve que je suis pas totalement inutile, déjà et ensuite, il pourra trouver la force de mettre ses petites idées en action. Je savais que le chocolat chaud, les biscuits et le froid de l’hivers aideraient, en tout cas.
« Mais non je suis pas intelligent, qu’est-ce que tu dis… Je sais même pas nager. C’trop con t’sais. » Je le vois le sourire un peu plus grand sur ses lèvres, amusé parce qu’il se souvient de la première rencontre et de toute les autres fois où ont est aller à la plage. J’ai encore le sourire aux lèvres quand il propose d’aller jouer à des jeux videos, mais non, j’ai autre chose de prévus. C’est avec un léger sourire que j’ose lui répondre.
« J’aimerais bien, mais je peux pas, tu sais… Je vais voir quelqu’un cet après midi. Tu m’en veux pas han ? Je te revois bientôt de toute façon, j’irai pas très loin, t’sais. » Un petit rire, un sourire permanent, je récupère mon petit sac de biscuits après en avoir emballé dans quelques napekines avant de les mettre dans les mains de Felipe et de me lever ensuite.
« T’en fais pas, Felipe, moi je sais que ça finira par aller. Y va t’arriver un truc de fou, tu vas voir. » Quelques pas, un sourire et un petit coup sur l’épaule, j’ai un rendez-vous. Un rendez-vous sans heure précise, mais bon… Un rendez-vous quand même… De toute façon, avec Paul, on sait jamais vraiment comment ça va se passer ni quand, mais on sait que ça va se passer…