Sujet: remords posthume — cordélia Dim 5 Jan - 14:59
remords posthume
Le temps était gris, le vent glacial, tu ne pouvais dire si c'était le crachin ou bien les embruns qui carressaient ton visage. T'étais là, debout, malmené par les rafales, tes deux yeux gris scrutant l'horizon. Tu voyais des couleurs ternes, mais magnifiques ; . Les vagues s'écrasaient violement contre les falaises en haut desquelles tu te perchais. Tu ressentais une sorte d'invulnérabilité, t'avais l'impression que personne ne pourrais jamais te toucher. Et surtout, t'avais l'impression de voler. Tu écartais tes bras, comme ça, en rejetant ta tête en arrière - un peu comme le christ en fin de vie - et en inspirant bien fort. Tu savais pas vraiment ce qu'il se passait, mais c'était beau, c'était fou. T'étais libre. Au fond de toi t'as toujours rêvé d'être libre. D'être un oiseau. Même finalement, c'est limitant d'être un oiseau. Mais lui il en sait trop peu pour être malheureux, et à vrai dire, il a pas vraiment le temps de l'être. Alors que nous on est tristes, on se plaint, on fait les cons alors qu'au fond on est des gens biens. Toujours, les gens sont pressés, ils ont pas le temps, pas le temps parce qu'ils doivent gagner de l'argent, pas le temps d'être heureux, pas le temps de prendre leur temps, pas le temps d'être amoureux. Alors ils se voilent la face, à faire semblant d'avoir une vie. Tu les brûles ces crétins, ils le savent pas mais dans ta tête ils sont en flammes. Se faisant lécher par le feu, la chair dégoulinante. Tu secoues alors la tête et te concentres sur les vagues pour calmer tes tensions. Il n'est jamais bon de se laisser aller à la dérision. C'est pas bon pour le coeur, y parait. Une rafale un peu forte te fait chavirer. Tu reprends rapidement ton équilibre, et préfère t'assoir. Tu voudrais pas risquer ta vie. La plupart des gens sont rentrés chez eux, en voyant arriver la tempête. C'est un miracle qu'il ne pleuve pas encore des cordes, et d'après la couleur noire du ciel, c'était pas pour dans longtemps. Machinalement, tu resseres tes genoux vers ton menton et sors un papier de ta poche. Un peu froissé, mais il fera l'affaire. T'écris des mots, ce qu'il te passe par la tête, des phrases, ou juste des expressions dans le désordre. T'aimes tout ce qui est pure et qui transpire la vérité. T'en as rien à foutre des mots sophistiqués s'ils ne sont pas vrais, s'ils ne reflètent pas la pensée. Alors t'écris ce que t'es incapable de dire, incapable de prononcer. T'écris ta rage pour pas la garder au fond de ton être, t'écris ta joie, aussi, quand ya personne pour t'écouter. T'es là, comme ça, assis à même le sol, comme à ton habitude, replié sur toi même, le regard lointains et les pensées égarées, comme tu l'es toujours quand tu écris, avec cet air sur ton visage si grave, si dur et imperturbable. Tu semblais vouloir engloutir le monde avec tes yeux, l'avaler dans un baillement.
Dernière édition par Oscar Laurence le Mer 8 Jan - 14:53, édité 1 fois
Cordélia N. Hawkins
to become spring, means accepting the risk of winter. to become presence, means accepting the risk of absence.
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♒ Age : 29
Feuille de personnage ♒ âge: dix-neuf ans ♒ profession : étudiante à temps partiel, l'appel des vagues, du vent est trop forte pour perdre son temps entre quatre murs. ♒ le choix du coeur: appartient à la mer, aux vagues vous berçant de ses bras humide, aux chants doucereux des coquillages
Tes pas t'avaient portée dans la tempête, violente caresse de la nature contre ton visage de porcelaine, emportant tes cheveux dans ce vent révolté. Il semblait vouloir t'emporter avec lui, te chantant de douces louanges infernales. Tant pis si ton corps s'écrasait contre ces falaises blanches remplies d'histoires, tu resterais là, le regard perdu dans l'intensité de ce paysage brumeux, aussi longtemps que tes jambes te porteraient. Le son des vagues s'écrasant contre les falaises où tu avais trouvée refuge semblait t'hypnotiser alors qu'un chant doucereux, douce mélodie contrastant avec ce temps gris, s'échappait de tes lèvres pour s'envoler librement dans ce vent tortueux. Tu te sentais libérée, vivante, enfin. Alors que tous s'étaient cachés de cette beauté infernale, tu étais restée, inébranlable jeune fille. Tu fais quelques pas alors que le vent te malmène, te menace de te faire tomber ce corps frêle mais ta volonté de rester est plus forte que ces vents, que ce crachin qui touche ta silhouette. Ces couleurs ternes deviennent à tes yeux des couleurs magnifiques, unique, pleines de significations que toi seule comprends. Les autres, ils ne font que voir, ils ne creusent pas sous la surface. Toi, tu sais. Tu sais que cette tempête renferme mille et une beautés, mille et une couleur. Tes pensées vagabondent sur ces gens autours de toi, des ignorants. Tu ne le dis pas, pas à voix haute, mais tu rêves de les voir se réveiller, qu'ils arrêtent de courir dans tout les sens en quête de bonheur. Il est là, le bonheur, juste sous leurs yeux. Mais ils préfèrent restés aveugle, ô triste sort est-il de ne jamais voir. Ce n'est pas parce que tu n'as pas essayer, oh combien de fois ont ils profané tes croyances, ta vision des choses, combien de fois ont ils envoyer la destruction à ta personne fragile et pourtant si douce. Tes deux yeux bleus comme la nuit s'attardent sur une silhouette qu'ils ne distinguent pas complètement et la curiosité t'emporte avec elle, te susurre d'avancer, ce que tu fais. Tu croyais être seule sous cette effroyable tempête qui t'as attirée tel le chant doucereux d'une sirène. Tu distingue finalement la silhouette lointaine, tu vois son air profonde, son regard égaré dans la tempête qui cherche à l'emporté avec elle, lui aussi. Le bruit des vagues s'écrasant contre les falaises et le bruit du vent sifflant dans les oreilles couvrent le bruit insignifiant de tes pas qui te mène près de cet inconnu à l'allure mystérieuse. Tu ne sais pas si tu devrais continuer, tu n'as jamais été forte avec les mots, n'as jamais fais les premiers pas si ce n'est que dans la mer. La mer, la simple pensée de celle-ci te réchauffe, t'enveloppe d'une douceur inconnue des autres, te protégeant des rafales glaciales qui s'écrasent sur ton pauvre corps malmené par ce temps orageux. Les mots ne semblent pas vouloir franchir ces lèvres pâles ornant ton doux visage caché par tes cheveux qui s’emmêlent dans le vent, alors tu te laisse glisser près de cet homme qui ne semble pas avoir remarqué ta présence perdue dans la tempête. Ton regard se porte sur ces mots soigneusement placés sur le papier écorché, mais tu ne lis pas. Oh, ce n'est pas l'envie qui te manque, mais ça ne te regarde pas. Tes yeux pâle et foncé à la fois, doux mélange de lumière et de ténèbres se perdent sur le visage endurcis de l'homme, impénétrable. Tu ne peux t'empêcher de l'admirer. Tu ne sais pas pourquoi et tu ne te pose même pas la question, tu as simplement la certitude qu'il est différent.
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Sujet: Re: remords posthume — cordélia Mer 8 Jan - 14:52
remords posthume
Le vent se faisait grandissant. Les rafales se rapprochaient peu à peu, paraissant vouloir te faire basculer dans le vide et briser ton corps contre les rochers, dans un craquement glauque. Mais mis à part les ondulations de ta tignasse ébourrifée, toutes les forces de la nature déployées contre toi ne feraient pas le poids et rien ne semblait, à ce moment pouvoir altétrer ta solidité momentanée. Tes deux iris caressaient l'océan et posaient sur lui un regard admirateur ; tes doigts dansaient sur le papier, les mots s'alignaient sans aucune limite si ce n'est celle de ton imagination. Ces quelques vers te tenaient à coeur et il aurait été maladroit de t'interrompre. Pourtant tu sentais quelque chose de lourd sur toi, quelque part sur ton bras ou bien sur ton épaule. Presque comme un regard insistant, quelque chose de presque imperceptible mais qui agace l'esprit traqué. Mais tu l'ignorais, pour rien au monde tu aurais cédé pour te retourner et détacher tes yeux un instant de ce spectacle éblouissant. La carresse des embruns rafraichissait ta peau, le chant des vagues t'appelait. C'était irrésistible, tu ne pouvais t'enfuir. De toutes façons t'étais incapable de bouger, même t'assoir correctement t'était devenu impossible. Et avec ta plume, tu posais des mots sur des idées, les couchais sur papier pour pouvoir en rêver la nuit, y penser le soir, relire et réécrire tes ébauches jusqu'à t'assoupir. Tu t'voyais déjà, noyé dans l'eau salé, des étoiles plein les yeux, et avaler l'eau pour ne plus faire qu'un avec elle. T'offrir à elle comme tu le ferais avec une femme. La laisser s'impreigner de toi, la laisser t'engloutir, en entier. Mais un frôlement délicat sur ton épaule t'arrache à tes rêves et te vole un sursaut. Vivement, te te retournes pour faire face à un jeune femme, au moins aussi belle que la tempête. Et là, quelque part dans ses yeux, ou dans son expression épanouie, tu vois quelque chose, un rien qui te fais penser à toi. Tu observe ton pâle reflet dans ses yeux d'eau aux mille reflets. Ton regard glisse à présent sur sa bouche, puis près de son cou, et tu y vois quelque chose de bien plus délicat, de plus fragile que ton simple reflet. C'est drôle de voir l'impact que les gens ont sur nous. Ton visage d'abord imperturbable est devenu renfrogné, comme si tu ne voulais pas la voir, alors qu'on fond de toi c'était autre chose, cette jeune femme t'intriguait. Elle t'appelait à en savoir plus. Tu ne voulais pas passer à quelque chose d'aussi beau que le bonheur qui se cachait derrière ses yeux. « Tu m'as fait peur. » Ta voix était rauque, mais pas accusatrice. Après tout c'est pas de sa faute si tu faisais abstraction de ce qu'il se passait derrière toi. Ton regard se durcit encore un peu, tordu par un sentiment d'incompréhension. « A vrai dire je m'attendais pas à croiser quelqu'un ici. Pourquoi t'es là ? » Non, c'était pas méchant, et c'était pas non plus pour la mettre mal à l'aise. C'est juste que t'es pas très doué pour parler aux gens que tu ne connais pas. Mais ton regard s'adoucit alors, comme pour ne pas risquer de briser la jeune femme, et le halo de bien être qui l'entourait, avec tes yeux insistants. Machinalement, tu enfonçais ta feuille gondolée par l'humidité dans ta poche, comme pour la protéger de l'inconnue, ou bien pour te protéger toi même, masquer ta sensibilité malvenue. Tu passes alors une main nerveuse derrière ta nuque et caresse tes cheveux en plongeant un regard plein de questions dans les yeux amers de la brune.
Cordélia N. Hawkins
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Sujet: Re: remords posthume — cordélia Jeu 9 Jan - 17:34
REMORDS POSTHUME
Dans le lointain, les vagues continuaient leur litanie inconsolable, t'appelaient de toutes leurs forces pour te faire plonger dans leurs bras humides, ô douce caresse éternelle. Même les vents se mettent de leur coté, te frappe, te caressent, te font chanceler jusqu'à ce que tu perde pied, mais tu es là, debout, invincible face à leurs tourments déployés contre ta mince silhouette qui approche toujours de sa cible. Tu ne sais pas pourquoi tes pas te mènent à lui, cet inconnu aux cheveux ondulant dans le vent, en parfait harmonie. Tu es derrière lui, hésitante. Des mots couchés frénétiquement sur le papier te disent de ne pas poser ton doigt, long et fin, contre cette épaule qui pourtant, t'appelle un peu comme la vague déchirante qui continue de geindre ton absence en ses bras tortueux, doucereux. Mais ton doigt se pose bien malgré lui sur cette épaule robuste de l'homme qui te fais face. Un sursaut qui t'en vole un à ton tour alors que tes deux prunelles salées se posent dans les siennes, grises tel le ciel, similaire à l'écume. Ce simple regard te touche, tu comprends désormais, tu comprends mieux pourquoi il fallait que tu touche cette épaule au risque d'enlever cet homme à ses vers, quelque chose de similaire dans ses yeux, dans ce regard posé sur ta petite personne. Tu prends place près de lui, la roche est humide, froide et te glace la peau, mais la brûlure du froid n'a plus d'effet sur toi, apaisante. Tu ne dis pas un mot, parfois, il sont bien inutiles, les mots. Un sourire désolé s'installe sur ta bouche, sourire aux dents blanches. Une question, tu le sens, dans ce regard, emplis d'incompréhension. « La tempête m'appelait, elle a un discours qui m’enivre. » Pour toi, c'était comme une évidence. La tempête, la mer, tout t'appelait, chaque jours, te tirant parfois du sommeil la nuit. Tu remarque ce ton un peu dur, mais tu en fais abstraction, peut-être à cause de ce regard doucereux maintenant posé sur toi. Le sentiment d'être toute petite face à cet homme t'enveloppe, te possède. Il semble si fort, comme les grands sapin, comme la tempête, ses rafales de vent, ses vagues trop grande pour qu'on y laisse tremper nos pieds. Tu regarde ses gestes, ce papier disparaître dans sa poche et tu espère qu'il pourra continuer d'écrire, qu'il n'as pas perdu l'idée donnée par la mer, par la tempête. Il semble se protéger, en éloignant de ton regard ce bout de papier ondulé, comme si derrière ce papier, se cachait quelqu'un d'autre. Ton regard se fait doucereux sur cet homme, sans vraiment savoir pourquoi. Il est là, dans la tempête, aussi perdu que toi sans doute. Peut-être, derrière cet apparence dure, impénétrable, se cache t-il quelques fissures, juste comme tu les caches toi-même, sombre secret jamais révélé qu'aux vagues qui t'emportent. « Et toi, tu es venu pour son discours enivrant? » Ta voix est douce, comme la caresse de l'eau salée sur ta peau, délicate, tel la brindille dans ces grands sapins. Ton regard se pose sur ton nouveau compagnon, toujours inconnu, remplis de questionnements. Tu n'as pas l'habitude de parler, de te tenir là, devant ce magnifique spectacle avec quelqu'un.
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Sujet: Re: remords posthume — cordélia Ven 10 Jan - 13:57
remords posthume
Tes iris grisâtres toujours plantés bien profondément dans ceux de la jeune femme. Ce regard persistant et accusateur se confrontait à des yeux dont la couleur approchait celle de l'océan. Des yeux humides, clairs, et pleins d'émotions en tous genres et de nuances subtiles. Tu aurais pu en écrire des vers, sur ses yeux aqueux. Tu la fixais longuement, en la dévisageant comme tu le faisais si souvent avec les gens. Tu observais ses longs cheveux bruns qui s'emmêlaient à cause du vent ; de grandes mêches dansaient autour de son visage pour en adoucir les traits. Tes yeux glissaient sur sa peau laiteuse et si lisse, puis vinrent se loger quelque part dans son cou. Tu en faisais le portrait mental pour garder ce visage en ta mémoire. Un jour, peut être, tu peindras son expression ébahie, sa peau nacrée et son regard englouti. Tu observes ses moindres gestes pour l'immortaliser, des gestes lents, précis. D'un pas elle s'approchait encore pour prendre place près de toi sur le rocher anthracite. Un léger sourire étira ses lèvres, auquel tu répondis vivement, bien qu'il sonne faux sur ton visage auparavant déformé par d'autres sentiments plus importants. « La tempête m'appelait, elle a un discours qui m’enivre. » Sa voix un peu grave mais douce pénétra tes pensées comme le bruit des vagues se fracassant sur les falaises crayeuses, quelques mètres plus bas à peine. Mais la collision n'était pas seulement plus bas, elle était là, aussi, entre vos deux esprits tellement semblables. Il y avait tellement de vrai dans ses paroles, en chacun de ses mots, en chacun de ses gestes, dans chaque battement de cil. Un frisson glaçait alors ton échine. Ton regard était un pâle reflet du sien. Elle était le bonheur, la beauté à l'était pur, elle était celle qui voit, celle qui entend, celle qui ressent, et tant d'autres encore. Et elle était là, juste devant toi, transpercée de part en part par ton regard insistant. Tu baissais alors les yeux, presque gené de te retrouver à nu devant une femme aussi semblable à ta petite personne. On aurait dit un gamin, frêle, gêné devant une femme qui l'intimide. Un élan de fragilité qui ébranla ton habituelle impassibilité. Ton visage de marbre se fissura lentement, mais profondément. Ce n'était pas le genre de choses qui t'arrivait souvent faut dire. « Et toi, tu es venu pour son discours enivrant? » T'en sais rien. T'en sais foutrement rien. A vrai dire, tu sais jamais pourquoi il faut que tu ailles à tel ou tel endroit. C'est juste quelque chose qui t'appelle, et tu sais où tu dois aller. Tu vas quelque part car ton esprit te force à t'y rendre, et tu n'es jamais déçu par le spectacle. Et aujourd'hui, tu te rends compte que quelqu'un est différent. Tu te rends bien compte que cette fille qui se tient près de toi n'est pas comme les autres. Elle te ressemble tellement. Tu vois l'émerveillement dans ses yeux, et tu sais que quand elle s'approche de la jetée c'est pour observer la beauté de l'orage. Mais tu ne peux pas tout dire, tout ce qui obsède tes oensées depuis quelques secondes ou quelques minutes, et même si tu aimerais, tu ne peux pas. Tu ne veux pas briser cette frêle confiance qu'elle t'accorde pour la garder près de toi encore quelques instants. Tu aimerais lui dire que tu l'attendais, cette merveilleuse nouvelle sous traits humains, ce messager de la nature lui rappelant qu'il ne se battait pas pour rien, qu'il n'était plus seul contre le monde. Mais c'est impossible. « Je ne sais pas. Je suis venu pour écrire, être un peu à l'écart de tout ça. » Tu lachais ces mots pesants de fausseries en montrant la ville au loin d'un mouvement de menton. Tes yeux croisaient à nouveau les siens, mais tu ne parvins pas à soutenir ce regard inquisiteur. Tu te sentais faillir, tu te sentais idiot de ne pas lui crier à quel point sa présence te soulageait, t'apaisait. C'était comme une caresse, un peu de réconfort dans les salles envahies par la trop lourde pénombre. Alors, tout ce que tu pouvais tenter de faire, c'est connaissance. Essayer de connaitre cette personne qui t'interessait tant. Ce regard qui t'hypnotisait, ces gestes qui te hantaient. Elle était comme toi, presque comme toi. C'était terrifiant, à s'en glacer les os, à s'en coller des frissons infernaux dans le creux du dos. « Moi c'est Oscar. » En fait tu savais pas vraiment quoi dire d'autre. Ton regard fuyait, tu craignais de la regarder par peur qu'elle disparaisse ou qu'elle s'évanouisse sans te laisser le moindre souvenir de votre rendontre. Pour rien au monde tu ne voulais la briser, t'avais l'impression que toutes tes émotions étaient trop dures, que c'était bien plus qu'elle ne puisse jamais supporter. Alors tu te faisais distant, froid, et tu parlais gravement, de ta voix grave et veloutée. Tu t'en voulais au fond. Avec tes airs de mec glacial. Mais c'était tout ce que tu avais à lui offrir pour l'instant. Tu ne pouvais lui montrer plus, parce qu'elle te faisais vaguement penser à l'oiseau, qui, appeuré, s'envole et ne revient jamais.
Cordélia N. Hawkins
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Sujet: Re: remords posthume — cordélia Mer 22 Jan - 19:04
REMORDS POSTHUME
Tu ne savais, maintenant, pourquoi cette tempête t'avais appelée de ses douces litanies. Ce devait être pour cet être semblable au tiens, pour ces iris grises fixée sur ta personne, remplies d'intrigues. Tu voulais désormais le connaître, cet être étrange qui te semblait pourtant si connu. Près de lui, ton regard s'était perdu dans les rafales de ce vent tortueux, dans les vagues de cette mer déchaînée. Tu plonge dans le bleu sale des vagues, te laisse entraînée dans leurs bras salés. La caresse froide, tortueuse du vent sur ta peau laiteuse te ramène bien malgré toi à la réalité, à cet homme assis près de toi, sur cette falaise entourée par la mer. Son regard, il te transperçait, te détaillait sans relâche et toi, tu en faisais de même, ton regard s'était réfugié dans le siens, plus pâle. Tu attends que ces mots, cet amas de lettres rassemblées forment la réponse que tu attendais. Ils s'éternisent, restent coincés dans la gorge un moment alors que les pupilles grises cherchent. Tu le sens, tu le sais qu'il s'abstient, qu'il ne sait pas. Un jour, oui, un jour, il te dira. Tu sauras ce qu'il voulait vraiment dire, ce jour où vous vous êtes rencontrés sur ces falaises, dans ce vent déchaîné engloutis par le bruit des vagues se fracassant sur la roche. « Je ne sais pas. Je suis venu pour écrire, être un peu à l'écart de tout ça. » Ces mots, ils étaient faux. Tu le savais, mais tu n'en disais rien. Parfois, le silence était meilleur, plus approprié. Tes yeux aux iris salées analysaient l'homme près de toi, tentaient de voir plus loin, en profondeur, là où tout ce cachait, là où la réponse t'attendais. Mais il y avait une part de vérité, un part de sens dans cette phrase à la voix grave, rappelant vaguement l'eau salée percutant la roche. La ville, tu n'y vas jamais, toi. Ô petite sirène égarée dans les vagues, tu ne te laisse pas avoir par ces âmes errante qui en veulent à ton âme, tu reste là, près de la mer qui te chante de douces louanges pourtant fatale à l'âme. Tu reste là le plus longtemps possible, accompagnée de tes fantômes, de ces illusions doucereuses qui t'accompagnent, de ce rêve qui hante ta tête secouée par le vent. Ton regard couleur d'océan se plonge dans le siens, couleur de ciel orageux, pourtant si apaisant. Incertain, c'est le premier mot qui te viens à l'esprit, il ne sait pas et tu ne sais pas non plus, mais ce n'est rien, tu veux le connaître, cet être si semblable à toi-même, tel ton reflet masculin dans un miroir. Sa voix, encore cette voix qui te rappelait la mer se fracassant sur la falaise crayeuse, c'était doux, c'était dur. « Moi, c'est Cordélia. » Ta voix, elle se faisait emportée par le vent, elle était douce, un peu comme le clapotis de l'eau un soir calme d'été. Oscar. C'était beau, c'était fort. C'était parfait pour cet homme qui semblait disparaître peu à peu derrière un masque, derrière ce qui n'était pas. Tu ne voulais pas qu'il disparaisse, qu'il se cache derrière ce qui n'était pas, ce qui était faux. Alors tes doigts frêles, froids, fragiles, s'accrochent aux siens alors qu'un sourire naît sur ton visage de porcelaine, doux, délicat. Tu essaie de lui montrer, avec cette légère étreinte, avec ce regard que tu pose sur lui. Tu essaie de lui dire qu'il n'a pas à être ainsi, faux. Parce que tu sais. Oui, tu sais qu'il est comme toi, cet être ô combien fascinant.