AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

Partagez
 

 a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Barnabas Guivarch
Barnabas Guivarch

NONE OF US ARE SAINTS.

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_n14dow0kbd1sn7viko3_250
♒ messages : 74


Feuille de personnage
♒ âge: IIMMORTEL.
♒ profession : TAXIDERMISTE.
♒ le choix du coeur: SANS FACON.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeJeu 5 Déc - 15:38

Tendre caresse du vent contre ma joue. Douce piqûre, presque désagréable sur ma peau grignotée par le temps. Mes yeux se lèvent vers le ciel et découvrent la nuit tandis que la porte de la grande maison claque violemment derrière moi. Un courant d'air semble traverser mon âme, me transpercer de part en part, comme pour empêcher le démon de quitter les ténèbres. Pourtant, impétueux, le voilà déjà à marcher sur le sol recouvert de blanc. Sous mes pieds, la neige craque, semble vouloir me délivrer un message mais ses mots sont brisés, aussi étouffés que ses flocons de neige échoués contre mes vêtements. Quelques voitures encore éveillés ronronnent au loin mais c'est à peine si je les entends. Elles ne sont que vibrations à mes tympans. Une espèce de mauvaise onde incapable de laisser mes neurones à l'état de léthargie. Je baisse alors les yeux, légèrement, à la recherche d'un point de repère. Je ne vois plus rien, dans cette nuit sombre. Les rayons de la lune ont beau caresser le manteau hivernal, je ne perçois même plus les formes tout autour de moi. J'ai l'air d'un aveugle. La vision du monde, hors des murs de cette maison macabre ne m'inspire plus que le dégoût. Le regard des voisins, le sourire das gamins, la fierté débile des pères de famille, le jeune adulte trop occupé à laver sa voiture pour se rendre compte que sa copine le trompe. C'est un grand spectacle pathétique sur lequel je ne porte plus d'attention. Vieux du monde, j'ai voulu préserver ma vue en l'emportant au plus profond de mon être. Et ce soir, après des semaines de rien me voilà sans elle, sans grand équilibre. Je l'ai si bien cachée à vouloir la préserver que des tâches noires se dessinent sur l'horizon. Les lumières des lampadaires ne suffisent pas à me remettre sur le droit chemin.

De toute façon, je veux boire.
Boire et submerger la terre de mes idées sanglantes.

Les dernières maisons encore allumées semblent me regarder de leurs yeux vitreux. Mes pas sont suivis, et mon regard, furieux, dévale chaque parcelle de vide. Dans la précipitation, les flocons de neige redoublent de vivacité au dessus de ma tête. Heureusement, au loin, la lumière tamiseé d'un bar m'ouvre ses bras. Le sourire renaît sur mes lèvres, se meurt instantanément sous la pression d'une cigarette calée contre ma bouche. La fumée, dévastatrice, s'insinue jusqu'à mes poumons, comme pour vérifier si le cancer n'y est pas installé, presque déçu de les voir encore suffisamment sains, la voilà qui s'échappe et disparaît à l'air libre. Le cœur sursaute.

Bruit de pas, là, dans l'obscurité dévorante.
Bruit de pas, mouvement de tête, les pupilles se dilatent et le démon s'agite. Il grogne et tape contre ma cage thoracique. Son envie d'évasion est forte, ce soir, au point de gratter à même les ongles ma peau écorchée mais je ne sens plus rien.
Plus rien qu'un fourmillement d'excitation.

Dans un élan de lucidité éphémère, l'idée d'une hallucination me traverse l'esprit jusqu'à ce que les pas, instables, ne recommencent contre le sol gelé. Secousse, à l'intérieur de l'âme, la bave du dément se mélange à mon sang : cocktail d'adrénaline. Un chien hurle, à trois maisons de moi, le grillage de son enclos remue à la vue d'une silhouette semblant marcher sur un fil de soie. Le funambule s'approche et mes sourcils se froncent, sous ma vue en peine. La lueur de la lune parvient a éclairer les traits de son visage. Les griffes du monstre s'enfoncent un peu plus dans ma chair, me décrochent une grimace, jusqu'à s'évanouir et tomber au plus profond de mon estomac. Le voilà noyé dans une poche d'acide gastrique. Mon esprit s'éveille tandis que ma voix, rouillée, transperce le silence. « Oh, Niel. » L'explication de ce sourire quitte mes lèvres. Mes mains se mettent à trembler légèrement, de froid, peut-être, ou d'autre chose mais qu'importe. J'ai les pupilles qui deviennent flammes, deux trous sans fin qui le fixent et s'acharnent sur chaque parcelle de son visage tendre. Son corps vacille sous les vapeurs d'alcool et mes bras, instinctifs, reliés à son âme, se tendent pour l'attraper dans sa chute. Un soupire de soulagement quitte mes lèvres lorsque l'ange est sain et sauf, là, entre mes doigts sales. Coincés entre mes rides, on pourrait presque y voir les vestiges de ma folie. Mais ce soir, la voilà qui s'incline sous le regard de Niel. La voilà, soumise à la beauté de son innocence. « Qu'est-ce que tu fais ici, si tard ? » Elle est si bête cette question, à sentir son parfum alcoolisé m'enivrer.
Il fait comme tous les autres, le petit, il se noie.
Revenir en haut Aller en bas
Niel Ambrose
Niel Ambrose

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeVen 6 Déc - 0:43


Il a un sourire, sur les lèvres. Un vrai sourire, cette fois. De ceux qui font naître des étoiles, de ceux qui charment les dames. Il est beau, Niel, comme ça. Son corps danse un peu, oui, contre l'air, mais il a ce grand sourire, magnifique, même, sur les lèvres. Un sourire amusant, un sourire séduisant. Il a les lunettes fumées d'un autre, sur le nez, et puis un ami - un inconnu, oui - qui joue avec, dévoilant ses yeux d'enfants. Il brille, le miel, au fond de ses prunelles. Il brille de milles feux, comme les étoiles, dans le ciel. Ils brillent fort, si fort, ses yeux, encore plus quand de nouveau, il prend une nouvelle gorgée d'alcool. Ça gorge le coeur de plein de chose, ça laisse les problèmes, les maux, les douleurs, là, bien au fond, sous l'eau. Niel, il sourit un peu plus, du coup. Un beau sourire, oui, comme dans les films. Un sourire qui le fait paraître plus beau, plus grand. Ses épaules, elles ne sont plus courbées, l'espace d'un instant. Il est grand, Niel, assis là, le verre à la main. Il fait homme, à vider son verre, à noyer sa tête, brusquement, pour ne plus penser. On entend même son rire, là, au travers des autres. On l'entend, oui, son joli sourire, une douce mélodie. Il se mêle aux autres, chante un peu plus fort, parfois, et capte les coeurs. Niel, il se fait des amis, avec les veines pleines d'alcool, et non de sangs. Il paie des verres, comme ça, vivement. Il boit encore, plus fort, plus vite. Niel, il se plonge dans ce monde là, celui de son opposé, à chaque couché de soleil épuisé. Il calme les battements de son coeur un peu blessé, de ses bras froids, de par le vide. Le vide, là, qui glace sa peau, pourtant, depuis près d'un mois, déjà. Il a froid, Niel, dans Oze, là, dans ses bras. Il a froid, même quand il observe les photos, mais quand il se dit qu'il va bien. Oh, il ne le méprise pas, le petit, pour être parti. Il sourit un peu plus, tout bonnement, et boit encore plus. Assez pour ne pas se sentir mal, assez pour avoir des gens, là, autour de soi. Il essaie de continuer. comme il a promis. Il essaie de rire, de sourire, et puis d'aimer d'autres gens, comme il a bien pu promettre, là, à son aimé. Il a le coeur grand, maintenant, de toute manière, le Niel. Encore plus grand qu'avant, oui. Il a son coeur, et puis celui d'Oze aussi, là, au creux de son torse. Ils sont un peu tassés, un peu serrés, les pauvres, au milieu de sa poitrine, mais c'est bon ; ils se tiennent l'un contre l'autre, bien entrelacés. Niel, il est content, oui, d'avoir son coeur, là, encore, si près du sien. Si près du ciel.

Niel, il ouvre les yeux grands, subitement. Ils lui piquent un peu, pendant un petit moment, pendant un petit instant. Il y a de la fumée, là, tout autour. Elle tourne, là, comme des vautours. Niel, il sourit, pourtant, encore. Il sourit, et puis il se lève, là, l'esprit tanguant. Il observe les gens, pose ses doigts sur les épaules autour, et puis dit quelques mots. Il rit d'une plaisanterie, et puis il sort, au bout d'un moment. Le froid, il est dur, vif, contre sa peau. Le pauvre garçon, il a laissé son gilet à l'intérieur, sur le crochet. Niel, il grimace un peu, sous le fait, mais il ne renonce pas. On est idiot, quand on est jeune, un peu plus, toujours, quand on est bourré. Niel, il reste dans le froid, alors, comme ça, les bras tout gelés. Et puis il avance de quelques pas, les doigts, longs, agiles, enfouis au fond de ses poches. Il tangue un peu, ce grand con, à chercher ses cigarettes, là, dans ses poches. Il sourit, tout bas, rit encore un peu, là, de quelques blagues balancées, un peu plus tôt dans la soirée. Vides. Elles sont vides, ses pauvres poches, et Niel, il est nu, là, dans le froid, sans ses cigarettes. Il ne stoppe pas le pas, pourtant. Non, il continue d'avancer, comme traîné, comme tiré, guidé. Il avance, là, à se tripoter, à tanguer, « hmpfff... mes cigarettes. » Ça sort un peu comme une plainte d'enfant, là, entre ses lèvres roses, bleues, qu'importe, par le froid. Il soupire tout bas, Niel, passe ses doigts dans ses cheveux. Il y a un chien, enfin, qui aboie. Niel, il a son coeur qui fait boom, oui, très fort. Assez fort pour le tourmenter, assez fort pour le briser un tout petit peu. Ses yeux, une seconde, ils s'emplissent de larmes. Il observe le chien, Niel, un instant moment, avant de sourire, de rire tout bas, et puis d'avancer. C'est idiot, mais ça vient de l'amuser.

Il y a quelqu'un, là-bas. Quelqu'un, oui, à quelques pas de là. Niel, il sent la morsure de froid. Niel, il sent l'odeur du tabac, surtout, par là-bas. Il continue ses pas, passe même l'entrée de son appartement. Le monsieur, là, il a un peu de tabac. Un sourire, et peut-être que Niel, et bien, il en aura. Un petit sourire, oui. « Oh, Niel. »  Il cligne des yeux, un moment. Il se demande si c'est Oze, juste là, mais c'est trop creux, trop sombre, trop attirant, comme le noir profond. Niel, il observe, alors, il penche la tête, un peu. Puis, au travers des vagues de l'alcool, il voit. « Oh, Barn- Bar- » Il n'y parvient pas, Niel. Sa langue, elle est maladroite, trop grande, trop grosse, subitement. Peut--être qu'elle a bien froid. Il fronce des sourcils, Niel, avant de continuer d'essayer. « Ba-bar...Babou... » Ses yeux, ils en viennent à s'illuminer, comme ça, subitement. Il penche ses yeux vers Barnabas, amusé, adorable. Et puis... et puis son coeur, il part à la mer, là, brusquement. Il ne la voit pas, la vague - peut-être que Barnabas l'a vu, il ne sait pas - et Niel, il tangue un peu, il tangue beaucoup, le temps d'un instant. Mais Barnabas, il est grand, il est fort, subitement, et il le capture, comme ça, dans ses bras. Niel, il rit, un moment, tout bas. Il lève les yeux vers lui, se redresse, là, sur ses pas. « Qu'est-ce que tu fais ici, si tard ? » Il cligne des yeux, comme un enfant. Peut-être essaie-t-il de fuir le brouillard, là, sous ses prunelles de miel. Niel, il essaie de répondre comme il se soit, mais l'alcool, il vague au travers de son coeur entier. «  Je - Bonsoir, Babou . » Il a un sourire de chat, un sourire d'enfant. Un sourire mignon, là, sur ses lèvres. Niel, il sourit vraiment, quelque chose de trop joli, quelque chose qui ne tremble pas. Et puis ses yeux. Ses yeux, ils brillent de milles feux. Il lui faut un petit moment, là, comme ça, plonger dans ses yeux, avant de se souvenir de la question. Niel, il sourit un peu plus, se retourne un peu, pointe le pub du doigts. « Je buvais, un peu. Ou alors beaucoup. Pas trop, en tous cas » Il ajoute la phrase comme ça, un peu rapidement, comme pour se justifier. Il lui adresse ce petit sourire, là, comme ça, un petit sourire timide, comme pour dire qu'il est désolé, là, d'être comme ça. Le vent, il fait gifle, là, contre ses bras. Niel, il baisse les yeux, un instant, les yeux grands. « Mon gilet... » Il les tourne vers Barnabas, avec son regard surpris, son regard grand, d'enfant. « J'ai oublié mon gilet. » Ses sourcils se froncent, un instant, d'agacement. Ses lèvres se pincent, face à la situation. Il est presque adorable, comme ça, sans mouvement, le grand enfant.
Revenir en haut Aller en bas
Barnabas Guivarch
Barnabas Guivarch

NONE OF US ARE SAINTS.

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_n14dow0kbd1sn7viko3_250
♒ messages : 74


Feuille de personnage
♒ âge: IIMMORTEL.
♒ profession : TAXIDERMISTE.
♒ le choix du coeur: SANS FACON.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeMer 11 Déc - 19:39

Il semble en détresse, Niel, entre mes bras solides. Un peu comme une brebis égarée, un enfant abandonné, un chien errant. Je prends le temps d'observer son regard, malgré l'ombre sur son visage que cause la nuit. Mes doigts se crispent contre le tissu qui recouvre sa peau. Mes yeux dans les siens, ça donne quelque chose d'étrange, de totalement différent des autres. Deux opposés s'unissent dans un regard. Un regard qui me dépasse un peu.

La vieillesse et la jeunesse.
La laideur et la beauté.
La perversion et l'innocence.
Le mal et le bien.
Le sombre et … ah.
Le point de liaison se met à sourire dans mon esprit. Au plus profond de ses pupilles, derrière cette couche délicate, je peux le voir, le noir profond. Il est partout, tout autour de nous, en lui, en moi. Il n'épargne personne, même pas les plus doux. Mes doigts carbonisés remontent jusqu'à sa tête pour y soutenir sa tête lourde de maux. Même l'alcool ne suffit à les lui enlever. Il ne fait que les masquer, comme ça, d'une vague acide. Mais demain, ce sera la même chose, la même plaie. Niel n'aura qu'à gratter un peu pour éliminer la croûte et sentir le sang couler, à nouveau. Ses cordes vocales vibrent sous l'effort. J'entends mon prénom, brisé, se perdre dans un nuage de fumée glacé. L'hiver dévore même nos mots. Qui sait, peut-être est-il en train d'engloutir la beauté fragile entre mes bras. « Ba-bar...Babou... » Son sourire est si rare que mes yeux se perdent contre la courbe de ses lèvres. Dans mon palais, c'est une petite tempête qui s'exclame. Babou, mauvaise note. Ça semble trop adorable pour me désigner. Et avec la voix de Niel, en plus, c'est comme une douce caresse, faite par une plume, contre ma joue dévorée par les rides. Ma peau souffre des années. Elle en porte de nombreux, d'hivers comme celui la. L'écharpe autour de mon cou ne suffit même plus à la réchauffer. Pourtant, contre lui, j'ai l'impression que mon torse est en train de développer une profonde chaleur. Une sorte de grand bouclier dont même les flocons de neige ne peuvent traverser. Si on lève les yeux, qui sait, nous pourrions les apercevoir glisser mollement jusqu'à fondre totalement. Le monde anti-tout. Stérile aux signes de vie autres que les nôtres. Pensée égoïste que de vouloir le posséder totalement, et ne plus rien lui laisser. Mais tout lui donner, aussi, en échange. Mes sourires, mes mots, mon regard, mes gestes, mon savoir, même si ça ne vaut plus grand chose à l'époque où nous sommes. Les vieux, on les fout en maison de retraite et ensuite on les oublie. Ils servent juste à faire bosser les gens. Frisson, c'est donc ce qui m'attend. À moins que la jeunesse de Niel ne fusionne avec mon esprit.

« Je buvais, un peu. Ou alors beaucoup. Pas trop, en tous cas »
Pensée dissoute, sourcils froncés. Mélancolie, au creux du cœur.
J'ai envie de lui mettre deux doigts au fond de la gorge, de les enfoncer jusqu'à toucher son cœur. Je veux sentir l'alcool s'évacuer de son être si fragile, si précieux. Tant pis s'il doit couler sur mes doigts et salir mes chaussures. Des vêtements, ça se change. L'âme de Niel, non, elle est unique. On la change pas, on peut pas faire du troc pour la réparer alors autant la préserver au maximum. Je grogne à l'entendre dire de telles choses. Je fais quoi au juste ? Je suis pas son père, non. Je recommence à zéro, j'efface la contrariété et plonge une nouvelle fois dans ses yeux. C'est presque agréable, là dedans. Si on oublie les vagues un peu trop violentes qui fouettent le visage, c'est un petit coin de paradis. « Mon gilet... » Ses bras sont recouverts d'une pellicule de frisson. Ça se sent, sous mes phalanges. Désagréable contact. Où est donc ce gilet ? Par terre, peut-être, non, la neige est blanche. Pas de gilet. Le vent redouble d'intensité, enveloppe le petit dans un courant trop froid. « J'ai oublié mon gilet. » La lumière du bar est si loin, à présent. Elle illumine à peine la neige au sol. J'étais pourtant persuadé de l'avoir vu à deux pas de moi. L'envie d'alcool me retournait juste un peu le cerveau. Maintenant, Niel me retourne, totalement. Même les yeux baissés, j'ai l'impression de sentir sa douceur me traverser de plein fouet. « Tu iras le récupérer demain. Ils te le mettront de côté. » Je lui dis ça, sur un ton de rien, sur un ton aussi froid que les cristaux qui nous tombent sur la tête, à nouveau. L'alcool, cette chienne, qui le salit avec le sourire.

Je me détache de lui, douce déchirure.

L'écharpe quitte mon cou et se retrouve autour du sien, plus fin, plus délicat. On s'y perdrait presque, contre cette peau blanche comme la lune. Parce que la lune, elle est un peu comme ça, intouchable et pure. Le manteau, plus lourd, termine sur ses épaules frêles. La scène est presque romantique, si l'on enlève ce regard toujours si dur et noir que je lui offre. Le regard de la nuit, peut-être, celui qui ne peut briller qu'à la lueur du soleil. Et encore. Quand on est aussi sombre que le charbon, on oublie vite l'idée de devenir lumière. Non, on se contente seulement de suivre la clarté, aussi infime soit-elle. Des âmes perdues, c'est peut-être ça. Et ces âmes perdues, il leur arrive d'être bêtes et infernales. Si infernales qu'elles brisent les autres d'un coup de poing dans l'âme. Mais Niel, il mérite pas ça. Il est déjà détruit, de toute façon. Moi, je suis là pour le reconstruire. L'espoir bidon de le faire revivre d'un souffle fort et puissant. Même moi, je n'y crois pas, comme je n'ai jamais cru à ma propre existence. « Tu habites à côté, non ? Je te raccompagne. » Obligation. Mes doigts se perdent dans ses cheveux glacés, s'accrochent à sa racine. Mon corps plus petit mais plus solide que le sien vient contre lui.

« On rentre. »
Mes lèvres effleurent les siennes, nos souffles se mélangent : j'essaie seulement de lui voler de son oxygène. Je m'agrippe à sa chevelure, la tire peut-être un peu trop fort, qu'importe, ma bouche finit par s'éloigner de la sienne. La douceur revient à ce moment là, la même que j'utilise pour les âmes en détresse. À présent pendu à sa nuque, ma main se referme légèrement contre sa peau réchauffée par l'écharpe tandis que je m'engage d'un pas sûr dans la neige. Pendant cette pénible marche, je reste accroché à Niel en guise de pilier.
Un pilier.
Comme s'il avait besoin de ça.
Il ferait mieux de se débarrasser de moi, oui, avant que je ne l'enveloppe de ma noirceur.
Revenir en haut Aller en bas
Niel Ambrose
Niel Ambrose

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeJeu 19 Déc - 17:11

Niel, il est ailleurs, ici et partout, à la fois. Il a les yeux dans les étoiles et le coeur vingt mille lieux sous les mers. Il a le coeur perdu quelque part, le coeur qui bat tout doucement, peut-être un peu trop, qui sait, et qui n'a plus les ailes, pour voler. Niel, il a du ciment, dans le coeur, quelque chose de trop lourd, pour sourire. Il a le coeur qui suit le mouvement des vagues et qui se perd dans les profondeurs, qui se noie au travers des eaux qui, peut-être au final, sont des larmes. Il a un peu mal, peut-être un peu trop, même, qui sait, Niel. Quelque chose qui ne se contrôle pas, même si on ne veut pas être comme ça. Niel, il essaie de sourire, mais il n'y parvient pas. Ça fait trop mal, en dedans. Y'a un vide qui se fait de plus en plus grand, des mouvements qui se cessent brusquement, car il ne peut plus les faire. Niel, il cherche le corps d'Oze, dans les draps, la nuit, et puis ses doigts dans la rue. Niel, il cherche son souffle, souvent, mais il a l'impression qu'il s'est cessé en même temps que celui du décédé. Niel, il a un peu trop mal, il lui semble. Il a la tête lourde, sur ses épaules, et le corps trop brisé pour continuer. Il a les yeux qui s'emplissent de larmes, lorsqu'il va au supermarché, car Oze, il n'est pas là, pour l'accompagner. C'est tout petit, une pluie de détails, d'étoiles filantes, peut-être, mais ça suffit. Ça suffit pour prendre un verre, et puis un autre, ensuite, pour oublier ce que c'est, qu'être amer. Niel, il a pas envie de lancer des regards méchants aux gens, par jalousie de leur bonheur. Niel, il a envie de sourire, doucement. Il a envie de continuer la vie, de ne pas la stopper trop brusquement. De continuer et de ne pas tomber. Niel, il a envie de vivre, de sourire, de voir les jolis souvenirs, et non les absences, là, dans son coeur, dans le futur. Niel, il veut juste prendre un scaphandre, aller chercher son coeur et le cajoler doucement, pour qu'il puisse battre normalement.

Il veut juste continuer, vivre et sourire.
Niel, depuis un petit moment, il pense que boire, ça peut aider. Après tout, les idées, elle viennent à s'envoler, et les sourires à danser. Il voit des étoiles, là, dans ses yeux, au travers du miroir. Il a presque cette impression d'être normal.

Niel, il a envie de pleurer. Il a envie de pleurer un bébé, soudain, de vider les litres d'alcool qu'il a bien pu boire, et tout cela pour une veste. Pour un gilet, là, oublié dans un bar. Il a le regard un peu ailleurs, un peu perdu, un peu larmes, surtout. Il a mal, Niel, en dedans de lui. Il a mal, à ne pas sentir le contact rugueux, contre sa peau. Il ferme les yeux, comme un enfant, comme une plaie - même si la sienne, elle ne se ferme pas, tout bonnement - pour ne pas ressentir, pour oublier et contenir. Niel, il tremble un peu, sans son gilet. Le froid, l'absence, la présence d'Oze, son odeur qui y colle encore. Niel, il a peur, sans son gilet. Peur d'oublier son odeur. Il pince ses lèvres, pourtant, Niel, il les pince fort, assez fort, oui, pour ressentir le souffle douleur, tremblant, là. Ce signal d'alarme, pour faire tomber les larmes. Niel, il garde son regard d'enfant, ses yeux trop grands, presque brillant, de par les larmes, trop innocents. Niel, il dit vouloir son gilet, on entend que ça, fort, au travers de ses yeux, mais l'idiot, il observe la neige. La neige, elle n'entend pas, non, ses cris du coeur. La neige, elle reste pure, douce, belle. La neige, elle est belle, contre le sol, mais elle lui a prise Oze, à tomber du ciel, il y a quelques temps. Et pourtant... pourtant, il ne détourne pas les yeux, Niel. « Tu iras le récupérer demain. Ils te le mettront de côté. » Demain. De côté. Niel, il hoche de la tête doucement, le pieu au milieu du coeur, le mal qui le ronge, en dedans. Il retient les larmes, essaie de ne pas penser au temps, au temps trop long, trop éternel qui, à jamais, qu'importe l'odeur d'Oze sur le gilet, les sépare maintenant.

Niel, il pince ses lèvres à s'en faire mal peut-être. Il cligne des yeux, comme un enfant, quand y'a une perle, juste là, qui s'affaisse contre le sol. Il pince ses lèvres, fort, pour ne pas avoir mal, mais son coeur, il dégoutte contre le sol, timidement, parce qu'il est trop plein.

Trop plein de douleurs, de malheurs, de ....de vieux bonheur.

Niel, il relève un peu le menton, passe sa langue sur ses lèvres, timide, lorsqu'un foulard se pose autour de son cou. Y'a cette odeur de bois et de cendre qui le frappe de plein fouet, qui malmène son être et donne un petit souffle, minime, à son coeur, pendant un instant. Niel, il penche un peu le menton, la tête aussi, pour en approcher son nez; il sent, là, comme un enfant trop curieux, cette odeur particulière. Ça sent la cheminée, l'intérieur un peu comprimée et puis le bois, le café trop noir. Ça sent bon, un petit moment. « merci. » Petit bruit de souris, là, entre ses lèvres, alors qu'il lève ses yeux vers lui. Il ouvre les yeux un peu plus grands, Niel, un peu plus brillant, aussi lorsqu'il sent le poids du manteau, là, sur ses épaules. Il comprend pas, Niel, pourquoi il fait tout ça. Pourquoi il est là, juste comme ça, sur son chemin, et puis qu'il met son coeur au chaud, malgré les profondeurs de la mer. Niel, il a des larmes au fond des yeux, de nouveau, de confusion cette fois, de soulagement, peut-être. Parce que Barnabas, il est là. Il est juste là, comme ça, avec ses yeux sombres comme les profondeurs de la mer, et malgré le fait qu'il ne puisse pas remonter à la surface, il tient son coeur au chaud, là, entre ses doigts. Il le tient à l'abris du froid, juste au cas. Il tremble un peu moins, Niel, à cette pensée là. Il est en sécurité, son coeur. Dans le noir, oui, dans le noir total, oui, mais dans les bras de Barnabas. « Tu habites à côté, non ? Je te raccompagne. » Niel, il se perd dans ses yeux, un instant, avant d'hocher de la tête, sagement. Il le laisse faire, docile, doux, lorsqu'il glisse ses doigts dans ses cheveux humides et froids, glaces, comme ses larmes. Ça fait un peu mal, peut-être, mais moins que le coeur, dans tous les cas, lorsqu'il se presse contre lui, brusquement. C'est dur, comme touché ; la peau du plus vieux, elle est solide, sous son chandail. Son coeur, on dirait de la pièce, et sa peau aussi ; comme un dragon, peut-être. Un dragon au coeur de roche, et pourtant tout flamme, à l'intérieur. Un coeur chaud où il faut bien vivre. « On rentre. » Ça sent un peu le tabac, là, contre ses lèvres. Niel, il a les yeux grands, un peu ailleurs, pourtant, mais il voit tout. Rien n'est flou, un instant. Il observe la tête penchée, les cheveux tirées, un peu douleur, les traits de l'homme là, plus petit, et pourtant plus vieux. Il observe ses yeux noirs, cherche une étoile, quoique ce soit, mais n'y voit que du noir. Un beau noir, presque réconfortant ; un peu comme celui que l'on voit, lorsque l'on ouvre les yeux, au milieu de la nuit, encore un peu endormi, et que l'on se presse de nouveau contre le corps, à côté. Niel, il sourit tout bas, un peu, les étoiles un peu noyées, dans ses yeux de bébé. Il goûte au souffle un peu café, un peu tabac, là, à deux infinis de ses lèvres, avant de se redresser, lorsque Barnabas lâche ses cheveux pour prendre sa nuque. « j'ai envie d'un café. » Il souffle tout bas, suite à cela, au travers des pas.

Niel, il cherche un peu de chaleur, là, dans ses poches, mais surtout ses clés, lorsqu'ils arrivent sur le bord du porche. Il lui fait un petit sourire, un peu timide, avant de pincer ses lèvres comme un enfant, avant de fermer ses yeux, un moment, et puis de les sortir de leur cachette. Elles sont chaudes, les clés, qu'il se dit, Niel. Chaudes, là, entre ses doigts, alors qu'il cherche la bonne pour la glisser dans la serrure, et puis monter les escaliers un peu grinçants qui mènent au logement. La porte, elle grince, tout en haut, et autour, y'a un nuage de fumée, petit nuage qui ne disparaît pas, avec le tabac et la marijuana qu'il prend un peu trop souvent. Niel, il a ce sourire un peu cassé, la carcasse qui va de travers, alors qu'il dépose les clés, retire manteau et foulard, là, pour lui donner. « c'est ici... chez moi, c'est ici. » C'est un peu bête, au fond, dit comme ça. Et pourtant, il montre tout, du bout du doigt. Il désigne l'endroit trop grand, trop ouvert, avec la chambre sans la moindre porte, encore moins de murs. Il montre la grande fenêtre et le petit bout de toit qui lui appartient. Niel, il sent le silence, le lourd et pénible silence, là, autour de lui, alors, il bouge d'un pas lent, pour poser ses doigts sur la radio. Ça lui prend un moment, quelque seconde pour faire tout cela, mais il y parvient au final, comme un grand. Il ouvre le volume, fait sonner les sonorités forts, et les paroles s'élèvent, un peu cassées par les ondes, dans les airs.

Ça le fait sourire, légèrement.
Dans ses yeux, y'a des étoiles, et puis la vapeur de l'alcool.

Son corps se tourne vers Barnabas, et il tend les doigts, penche la tête, juste comme ça. On dirait un chat perdu, et pourtant, il y a des étoiles et des merveilleux, au fond de ses yeux. Même dans le noir le plus profond, il sourit encore, comme ça, quelque chose de cassé et pourtant de léger, quelque chose qui, au fond, parvient peut-être à l'apaiser. « je - » Il pince ses lèvres, encore, passe ses doigts dans ses cheveux et détourne les yeux, avant de s'approcher. Il prend ses doigts, un peu tremblant, et tout légèrement. « viens. » Il lui sourit un petit plus, tient ses doigts, légèrement, avant de faire de petits mouvements de bras, lents, et puis des mouvements de pieds. On dirait une danse timide, ou quelque chose qui n'y ressemble pas. Niel, il sourit, pourtant, et puis il chantonne ou alors marmonne tout bas les paroles de la chanson. Il fait des pas cassés, par-ci et par là, rit un peu, perd son repère, dans l'appartement, mais rit. Il rit, Niel, un peu, timidement, en balançant un peu sa tête d'un côté et de l'autre. Il rit, même quand il se prend les pieds dans le canapé, les genoux pliés et le corps qui tombe, celui de Barnabas qui suit. Il rit doucement, là, les larmes un peu ailleurs, pas dans ses prunelles, dans tous les cas.
Revenir en haut Aller en bas
Barnabas Guivarch
Barnabas Guivarch

NONE OF US ARE SAINTS.

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_n14dow0kbd1sn7viko3_250
♒ messages : 74


Feuille de personnage
♒ âge: IIMMORTEL.
♒ profession : TAXIDERMISTE.
♒ le choix du coeur: SANS FACON.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeDim 5 Jan - 15:45

À le voir marcher comme ça j'ai l'impression d'avoir bu plus que lui. J'ai presque la tête qui tourne et des hauts de cœur. Mon estomac se tord sous mes nerfs tendus. J'ai le corps qui hurle, qui m'ordonne de bouger un peu plus fermement. Mes doigts se referment sur lui, semblent pleurer de toutes leurs larmes pour ne plus le lâcher. L'hiver tente de temps à autre de s'incruster entre ma peau et la sienne mais je le repousse, toujours plus fort, toujours plus loin. Va t'en ! Tu ne l'auras pas, pas une seconde fois. Tu lui as peut-être volé Oze mais t'auras pas son âme. Regarde le, tout innocent, n'as-tu pas honte de lui causer tout ce mal ?
Et toi, Barnabas. Qu'il me répond. Tu n'as pas honte du mal que tu as fait, non ? Alors à quoi bon me faire des leçons ?
Le silence s'installe. Mais pas le genre de silence que l'on aime, pas celui sur qui on ferme les yeux pour trouver du repos. On a juste envie de hurler, pour le briser, ce moment de torture. Seulement, même si je venais à hurler, ça donnerait quelque chose d'insupportable. De trop grand et violent, un peu comme une tempête, ça bousillerait mes pensées. Alors, nerveux, presque docile, mon regard part se perdre sur la silhouette de Niel, aussi instable soit-elle.

Même les plus belles âmes ont des moments de détresse. Il y a de ces moments où le monde ne tourne pas bien pour elles. Ça leur arrive souvent, même, pour ne pas dire tout le temps. Le grand (pourtant si petit sous mon regard) ressemble à l'un de ces tableaux usé par les années. Il a finit par délaver avec le temps et se retrouver presque nu de son bouclier. C'est triste de le voir dans cet état, se noyer dans sa propre existence. Ce serait comme voir un bébé se noyer dans le ventre de sa mère, alors qu'elle est censée lui donner la vie.
Niel, il est la mère et le bébé, les deux en même temps. Et il s'épuise à se tuer, il s'épuise à boire plus qu'il ne le devrait. J'entends son sang crier et brûler dans ses veines. Il ne sait plus ce qui est rouge et whisky. Ce qui est vie, ce qui est mort. Le petit mélange tout, de la pâte à modeler de différentes couleurs : une fois mélangée, on ne peut pas revenir en arrière. De mes grosses mains, je ne fais que la mêler un peu plus, nous rapprocher du point de non-retour.
Je ne l'aide pas, je ne fais que l'accompagner jusqu'en enfer. Je dissimule la peur par les traits de mon visage trop vieux. Mais derrière tout ça, dans mon dos, je sens les monstres quitter les dessous de lits d'enfants, prêts à dévorer l'innocence de Niel. Ici bas, mes muscles ne suffiront pas à arrêter une armée démoniaque de tueurs de rêves.

« j'ai envie d'un café. » Mon regard tombe sur ses mains, à la recherche des clés. J'ai un sourire sur les lèvres, à ce moment là, un sourire qu'il ne peut voir puisqu'il a le visage baissé et les yeux attachés à ses jolis doigts. J'ai l'air d'un fou, à le regarder comme ça, à gober et digérer ses moindres gestes. D'un fou ou peut-être d'un père, bienveillant mais quand on sait ce que je traîne derrière moi on pense au fou. Pas furieux, par contre. Non, je suis la délicatesse incarnée ce soir. Même ma façon de battre des cils ressemble à une plume qui s'écrase contre une joue. Je suis un prince, aux gestes grands et gracieux. Mais Niel, il ressemble à tout un tas de choses, et à un oiseau aussi. Un joli oiseau qui picore au bord de votre fenêtre pendant que vous buvez votre café. Vous vous approchez de la vitre, doucement, en marchant comme sur du coton. Vous ne voulez pas effrayer l'animal. C'est exactement pareil avec lui, dans les moindres détails. Parce que malgré les efforts, il y a de temps en temps des regards qui ne trompent pas. L'oiseau s'envole et on se dit qu'il serait mieux empaillé, au dessus de la cheminée.
Le petit ne s'envole pas mais il recule, presque pareil. Sa voix est brisée, comme le chant du pauvre volatile.
Empailler Niel ? Certainement pas. Le séquestrer, juste un peu, dans une cage, une grande cage !
Il ne s'en rendra même pas compte entre les murs de ma grande maison.
Télès n'a même pas compris ce qu'il lui arrivait et aujourd'hui, comme un pigeon voyageur, là voilà qui revient toujours au point de départ.

« c'est ici... chez moi, c'est ici. » Déjà ? Le sourire se défait, juste avant qu'il ne puisse le voir. Je suis une pierre tombale. J'ai les doigts gelés comme chaque tombe présent dans le cimetière de Cerbère. Il m'a peut-être jeté un mauvais sort, pour que je puisse devenir comme elles. Ça m'étonnerait même pas qu'il ramène un troupeau de sorcières chez lui, le soir, pour faire du vaudou et des conneries dans le genre. Non, ça ne m'étonnerait pas.

La musique s'éveille, sans préavis. Je l'imagine comme une traînée violette qui nous enveloppe et s'éparpille sous un mouvement trop brusque. La musique est une fumée violine, donc. Niel est une pierre précieuse englobée par celle-ci : c'est presque magnifique à observer. « je - » Mouvement de sourcils, j'attends la suite, une phrase, peut-être. Un quelque chose qui possède un sens, oui. Je veux des mots, qui viennent du cœur ou de l'âme. Ça m'est égal, qu'ils portent de l'amertume ou autre chose.
Je veux des mots.
Mais j'ai encore mieux, grâce à lui.
Un contact ; ses doigts. Ses doigts si fins qu'ils semblent se briser sous les miens.

« viens. » Je viens, oui, j'arrive, je te suis. Pas de sourire mais ma présence et mes yeux ébènes suffisent. Mes doigts se resserrent aux siens. Fais gaffe Barnabas, c'est comme de la porcelaine ! Comme ces verres que tu cassais tout le temps, petit, par mégarde. L'emprise se desserre un peu, à cette pensée, laissons le mener la danse. Il le fait si bien, après tout. Mon corps tente de suivre le sien mais c'est difficile. Je ressemble à un pilier, tendu à l'extrême contre lui. Mes muscles peinent à trouver un peu d'élégance et d'élasticité. Niel sourit. Étrangement, il me contamine, légèrement. En fronçant les sourcils, d'un peu plus haut, on doit pouvoir voir que mes lèvres s'étirent et déforment mes traits. C'est léger mais ça se voit, j'en suis certain. Lui bouge la tête. Moi, je reste là, à suivre bêtement ses pas. Il me marche dessus, de temps en temps mais il est si léger que je le sens à peine, son poids plume, sur mes orteils, à travers le cuir de mes vieilles chaussures abîmées. Alors que je commence à peine à me détendre, je peux sentir son corps se dérober. J'ai la grimace facile ce soir, là voilà déjà plaquée à mon visage. Rends moi ma tronche de porte de prison, voleur !
Rends moi la ! IDIOT DE GAMIN.

Mais le sourire se fait plus grand. Y a plus de contrôle. Je suis bourré, rien qu'à le voir comme ça, j'en suis certain. Les vapeurs d'alcool me rendent dingue. À moins que ce ne soit son regard si profond. Inspiration, les poumons se gonflent et mon corps dégringole sur le sien. Mon corps trop lourd que je retiens de mes mains pour ne pas l'écraser. « Oh. » Mon visage est à quelques centimètres du sien, je sens son souffle contre mes joues. « Tu vas te faire mal, à force. » Non, tu te fais déjà du mal, Niel. « Je t'ai pas écrasé ? » Salome, elle penserait quoi de te voir comme ça ? T'es pas son père, et alors ? T'es comme son grand-frère, c'est pareil, c'est pire. Ta gueule Barnabas. « tu as l'air mort, ce soir. » C'est presque un compliment, venant de moi. C'est presque, mais ça ne l'est pas, je le veux plein de vie et de beauté. Pas d'alcool et de sourire. Ma main caresse ses cheveux, dégage son visage de ceux qui le barrent. Sa peau est si douce, comme celle d'un bébé, on y déposerait des baisers. On y laisserait des traces de salive à n'en plus finir.
On y ferait de jolis bleus, un peu partout. Des bleus douloureux et pourtant significatifs. Il pourrait les voir, dans le miroir et se dire 'tiens, babar'. Mon cou s'étire et dans ma délicatesse éternelle, mes lèvres rejoignent les siennes, le temps d'un baiser volé. « ça va aller, je suis là. Je peux rester un peu, si tu veux. Ça va aller. » Je le répète, une énième fois, comme pour essayer de le convaincre alors que tout est déjà mort. Comme pour gueuler aux démons qui baignent dans mon estomac : on fait pas les cons, c'est un bébé.
Et les bébés, on leur fait quoi ?
On abuse d'eux.
Non, pas celui la.
Pourquoi ?
Il est déjà possédé.


« Tu as dit que tu voulais du café. En fouillant, je devrais trouver ça. » à ces mots, mon corps lourd s'éloigne du sien. Mon regard balaye la pièce : la cuisine, ou ce qui sert de cuisine. Allez, c'est le moment ou jamais de lui préparer de quoi se remettre un peu sur pieds.
Cette fois, ce sera un café.
Un simple café.
Pas un café-lsd.
Ce doit être dans mes cordes, après tout.
Revenir en haut Aller en bas
Niel Ambrose
Niel Ambrose

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeDim 12 Jan - 1:07

Les pas de la danse, ils sont légers. Un peu comme le vent, oui, soufflant tout doucement qui emporte les flocons si doux, légers, loin, si loin du sol, si loin du monde. Un peu comme le vent, fort, qui soulève les feuilles mortes depuis des mois pourtant, déjà, avec leurs couleurs ternes et leurs traits crispés, maintenant. La mort qui se met un peu à bouger, à valser, danser. Le coeur crispé qui, un instant, parvient peut-être à palpiter. Petit bruit léger, si difficile à saisir ; il fait boom, et puis se tait pour une nouvelle éternité. Le flocon de neige, délicat, fugace, se pose contre l'eau de la mer et s'éteint, simplement. Les feuilles volent un instant et se posent contre un mur, se fracassent et n'avancent plus, tout bonnement. La magie se casse et l'instant, soudain, aussi beau puisse-t-il être, devient de nouveau terne. Ça suffit ; tout est terminé. Les jeux d'enfants, il y a bien longtemps qu'ils sont pensés, qu'ils n'ont plus de temps, d'espace pour exister. C'est ça, certainement. Simplement ça au fond, les quelques pas de danse, le sourire bien trop immense, là, sur ses lèvres gercées, d'enfant. Niel, il a des étoiles dans les yeux ; il les a certainement volé. Il les laisse briller, pourtant, un moment, le temps de quelques pas, avant que la lumière, elle en vienne à le quitter. Le souffle se stoppe un peu brusquement dans la gorge, un peu comme un fracas, au fond, Un fracas crachat, oui, qui ne veut pas quitter sa gorge. Le monstre qui se terre, qui se fait sentir, un peu comme les larmes et la douleur, mais qui ne part pas. Niel n'a jamais pleuré pour la mort ; pourquoi là, pourquoi maintenant. La réponse est simple, comporte trois lettres simple et pourtant, les prunelles se ferment, le mot n'existe pas, entre ses lèvres.

Niel décide de rester petit, de ne pas devenir tempête. Il ne veut pas, non, être un torrent et tout casser. Pleurer pour la mort lui fait peur ; elle ne lui a jamais demandé cela, au fond, et quelque part, l'inconnu est sombre, ou alors trop clair. Trop clair, oui, certainement.

La danse, elle cesse tout mouvement.
Les fleurs, celles qui étaient belles, celles qui étaient pleine de couleurs, elles fracassent un mur, brusquement.
Les pieds percutent le pan du canapé, et un rire s'élève. Suffit de tendre l'oreiller, au fond, pour voir qu'il est un peu brisé. Un peu piégé, un peu larmes, au fond, au creux de la gorge.

Niel a les yeux vitreux, un peu.
Oze. Oze. Oze. Il entend le nom en echo, il entend le rire de la Mort, son souffle chaud contre sa nuque, qui souffle doucement. Oze. Oze. Oze.
Il est mort. Tu as tué.
Tu l'as tué, le pauvre être aimé.
Elle est où, hein, Niel, alors, ta pureté ?
Soufflée, envolée.
Écorchée vive en train de saigner, de se vider.

Quelques larmes légèrement au coin des yeux, le tout est fort, un peu comme la chute ; Niel a les prunelles qui clignotent et le corps qui tombe. Il rit au travers des larmes, pourtant. Un rire léger, un rire pur ; c'est peut-être comme ça, au fond, qu'elle s'évade, sa pureté. À coup de rire, simplement. Mais il y a l'ombre. Il y a l'ombre, la belle, la parfaite. Elle est un peu ombre en fait, un peu trop lourde contre sa peau, qui sait, mais elle capture les rires et puis quelque part, elle les empêche de s'en aller loin, de s'évader. Ils voltigent un moment dans les airs, contre leur peau, avant de revenir en dedans. La pureté, elle s'évade un instant mais l'extérieur fait trop peur, alors, elle se glisse contre lui, de nouveau, pour se terrer. « Oh. » Il a les prunelles qui frétillent et les étoiles, pourtant trous noirs, qui brillent. Niel, il l'observe avec un regard géant, un regard d'enfant. Il aimerait bien lui dire merci, poser un baiser sur ses lèvres, ou alors juste soufflé, mais Barnabas ne comprendrait pas grand chose et ça ne se fait pas, simplement. Niel ne comprend pas lui-même, certainement. Dans sa tête, c'est le bordel. Y'a que deux choses de net ; Oze, et puis Barnabas qui fait bouclier, contre les ténèbres. « Tu vas te faire mal, à force. » Niel, il a un sourire un peu tremblant, un peu cassé, sur ses lèvres. Il baisse un peu les yeux, un instant du moins, comme pour dire désolé. Désolé d'être maladroit comme ça, de faire des erreurs par milliers, des choses qui font mal, et puis de faire tomber les gens, parfois, avec lui. Désolé d'être là, aussi. « Je t'ai pas écrasé ? » Il sourit un peu, cette fois. Niel secoue la tête. « N- non, ça va. » Il lui adresse un petit sourire, aussi. Un léger sourire, avec les yeux brillants, aussi. Niel, il est heureux. Sincèrement, au fond, d'être là avec lui. « tu as l'air mort, ce soir. » Il cligne des yeux, comme ça, Niel. C'est froid et sec, ça fait un peu claque, en fait, ses mots, contre sa tendre peau. Mais c'est vrai. Terriblement vrai ; ça fait plusieurs jours, un moment maintenant que Niel, il est mort, il est ombre. Il tourne de lui-même le dos à la lumière, comme si quelque part, il se disait qu'elle avait pas le droit, non, d'être là.

Oze est plus là. La lumière n'a pas sa place.
Non, Oze, il a encore son coeur qui bat, là, dans sa propre poitrine.

Niel, il frissonne un peu, sous les doigts de Barnabas. Ils ne sont pas comme ceux d'Oze; les mains d'Oze étaient douces, douces et un peu rapaces, juste à peine. Les doigts de Barnabas, ils ont traversés un âge, ils cachent leur douceur sous une couche de protecteur, de cicatrice du temps, un peu. Ça fait...c'est agréable. C'est pour ça, quelque part, que Niel, il ferme les yeux. Le temps d'un battement d'aile, d'un petit moment, du moins. Quand il les ouvre de nouveau, y'a un baiser qui se dessine sur ses lèvres, un souffle étranger qui devient sien. Niel, il a cette impression qu'il respire de nouveau, avec le souffle de Barnabas contre ses lèvres gercées. Il passe sa langue sur ses lèvres, à toute vitesse, les joues rouges. Le mort reprend de ses couleurs. De sa douceur. « ça va aller, je suis là. Je peux rester un peu, si tu veux. Ça va aller. » C'est beau. C'est beau et ça fait briller des étoiles dans les yeux de Niel. Il voudrait les lui montrer, ses étoiles à lui, et puis les lui nommer, lui citer leur histoire, chacune étant unique, particulière. Il aimerait que Barnabas, il lui donne d'autres souffles, aussi. Niel ne fait qu'hocher de la tête, pourtant, sagement. « Tu as dit que tu voulais du café. En fouillant, je devrais trouver ça. » Il a cette grimace minime sur ses lèvres alors que Barnabas, d'une poussée, se soulève. Niel l'observe de ses prunelles grandes.

Ça fait vide, brusquement.
Vite de tout, en fait.

Y'a le souffle qui s'affole un peu et les pensées, noyées sous l'alcool, qui crient quelque chose qu'il ne comprend pas. Niel pince ses lèvres, un instant, un moment. Il a les prunelles vagues et le coeur qui ne comprend plus le rythme, qui bat un peu trop étrangement, en fait. Niel, il se lève, alors. Il se lève à l'aide ses deux bras même si le corps, il n'est pas bien fort, et puis il fait ses pas. Il marche derrière lui et grand, il pose sa tête sur son épaule, enfouit son nez dans les cheveux un peu sel et poivre, simplement. « Tu - tu sais même pas comment je le prends. » Niel, il lâche son corps après une seconde à peine, lui adresse un sourire comme ça, un fin sourire tout léger, en passant à côté Il tangue un peu ; ses jambes sont si maigres après tout. Il tangue un peu, comme sur un bateau, et puis il ouvre le placard, pour sortir le café instantané. Pas assez de temps, pas assez d'argent pour le véritablement café. « Il est à la vanille fra-française. » Sa langue passe sur ses lèvres, il tourne ses prunelles vers Barnabas, en ouvrant le pot, doucement. Y'a un petit nuage de poudre, fascinant. « T- t'aimes ça ? Je bois que ça. J'aime pas - enfin, j'ai un peu de mal avec le café normal. Je le vois toujours noir, qu'importe le- le lait ou le sucre que je peux mettre dedans. Je sais pas - pas pourquoi. » Il sourit un peu, tout doucement, comme le chaton qu'il est. De ses doigts tremblants et un peu froid, il remplit la bouilloire et la met sur le feu, simplement.
Instant de silence.

Il reste face à l'objet un instant, quelques secondes, le regard ailleurs, le regard qui veut aller vers les pleurs.
Niel soupire, lève les yeux au ciel, l'esprit un peu clair. C'est ça le malheur de boire ; le bébé devient moins enfant et les pensées, adultes, caressent sa carcasse.
Niel sort de son cocon de miel.

Fin sourire sur les lèvres, il finit par se tourner vers Barnabas. Son corps, fin et pourtant lourd, s'appuie contre les armoires pour ne pas tomber. Il l'observe en silence, le coeur un peu apaisé. C'est étrange de savoir que, ce que les verres n'ont pas pu faire, l'homme y est parvenu d'un simple baiser. Un baiser volé. Un souffle partagé. « Merci. » Sa langue passe sur ses lèvres et ses yeux brillent, miel ; Niel passe ses doigts dans ses cheveux, un peu nerveux. « Pour le - le baiser, en fait. Je sais pas - enfin, je sais pas grand chose, en fait, et non, je sais pas. mais c'était... ça a fait du bien. C'était pas qu'un baiser c'était un - un souffle ? voilà, quelque chose comme ça. Tu m'as donné un souffle et je - j'en avais de besoin. » Il penche un peu la tête, et y'a quelques bouclettes, petites, légères, qui caressent la peau de son front. Niel, il a l'air d'un ange, simplement. Un ange qui dit merci alors que, d'un baiser, on a peut-être voulu lui voler quelques plumes perfides.

Derrière lui, la bouilloire crie un peu, pas mais assez. Niel ne l'écoute pas, de toute manière.

Il écoute le souffle de Barnabas, même s'il est loin, et fait un bas, léger, pour se rapprocher. Il tangue un peu sur ses pieds, et puis il a ce sourire un peu incertain, un peu trop pur, sur ses lèvres. Un instant, et ses bras font caresses, contre sa peau. Niel, il tient Barnabas dans ses bras, simplement. Le dos un peu courbé, pour glisser son visage d'enfant dans son cou d'adulte, simplement. « Tu sens le bois de fumée et la cigarette un peu mouillée. » Il rit tout bas, juste comme ça. Le visage sort de la tanière et les prunelles miels croisent le bois brûlé, là, face à lui.

Niel va chercher son souffle, encore une fois.
Il a besoin de respirer, et Barnabas, on dirait qu'il est le seul, là, à pouvoir l'aider.
Revenir en haut Aller en bas
Barnabas Guivarch
Barnabas Guivarch

NONE OF US ARE SAINTS.

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_n14dow0kbd1sn7viko3_250
♒ messages : 74


Feuille de personnage
♒ âge: IIMMORTEL.
♒ profession : TAXIDERMISTE.
♒ le choix du coeur: SANS FACON.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeDim 26 Jan - 14:19

Je peux les voir, les larmes, perdues au fond de ses yeux. C'est un océan de désespoir qui danse contre son âme, à la recherche de la moindre fissure pour s'en déverser. Niel peut bien danser et sourire, la douleur restera ancrée en lui comme un vieux tatouage dont on finit par ne plus vouloir. Mon cœur se contracte à l'idée de ne pouvoir rien y faire mais s'y attache aussi d'avantage. J'ai l'impression que toute cette fragilité porte sa beauté. Une beauté rare, que l'on ne peut percevoir ailleurs. Je ne l'ai croisé que dans ses yeux et ses gestes saccadés. L'alcool ne fait qu'empirer un peu plus la chose. J'ai bien envie, moi, de prendre Niel dans mes bras et d'effacer les pensées d'Oze. J'en serais presque jaloux, de ce pitoyable mort. Lui, qui n'a plus rien à faire pour s'attarder sur les souvenirs du petit.
Il y est écrit, comme ça, contre ses sentiments.
Il n'a plus à faire d'efforts, magie de la mort.
Un frisson traverse mon être ;
triste pensée.

Mon corps se contracte lorsque celui de Niel rencontre le mien. J'hésite quelques secondes à bouger, toujours à la recherche de ce maudit café. Je ne sais même pas pourquoi je me perds dans les placards de sa cuisine. Je ne connais rien, ici, je ne suis pas chez moi. Mes mains devraient rester dans mes poches mais l'envie d'être utile se fait plus forte que tout. Son menton contre mon épaule laisse sa joue caresser la mienne, doucement, d'un contact éphémère et à peine perceptible. J'ai la sensation de retomber à l'âge d'adolescent, à la découverte de nouvelles sensations. Et cette peau, si douce et délicate est semblable à celle de Salomé. Ou celle de Cerbère, du temps de sa jeunesse précieuse. Du coton, contre ma joue piquante. S'il continue comme ça, celui-ci finira par s'y irriter. On ne s'attarde pas sur l'enfer pour s'en sortir intacte, ensuite. Sans qu'il ne puisse s'en rendre compte, mes griffes tentent déjà de s'accrocher à son âme pour essayer de le posséder et ne plus le laisser à qui que ce soit. Sourcils froncés, je peine à me concentrer sur le monde qui tourne tout autour de nous. Je me focalise sur sa respiration senteur alcool, à la recherche d'un quelque chose pour me fondre contre lui. Mon dos semble être un mur tant mes muscles s'emmêlent sous son contact. Perte d'habitude. Finalement, la solitude est bien plus dévastatrice qu'elle n'y paraît. De son cocon de silence est née une bête sauvage, parfois trop apeurée et malhabile pour se sentir à l'aise face à cette situation. Même la douceur de Niel ne peut rien contre ça. On a tous une part de soi un peu paumée et déconnectée de la réalité. Peut-être une part de notre enfance encore vivante, malgré les aléas de la vie. Elle survit à la cruauté en refusant qu'on la touche. Ouais, ce doit être ça.
Une part de notre enfance.
Rien que ça.
Sans défense.

« Tu - tu sais même pas comment je le prends. » C'est vrai, mais qu'est-ce que je sais de lui, au fond ? Qu'est-ce qu'il peut savoir de moi ? On est encore un inconnu pour l'autre, un loup aux crocs acérés qu'on regarde de loin sans oser s'en approcher réellement. Et là, le voir attraper la bouilloire et le café en poudre, ça prouve que, quelque part, la barrière commence à s'écrouler. Je l'entends tomber au sol dans un bruit de féraille insupportable. J'ai les tympans qui vibrent et le cœur qui joue aux montagnes russes, d'une rapidité à faire pleurer celui qui le détient. Mais moi, je ne suis pas de ces autres, qui pleurent pour aller mieux. Je n'accepte pas les larmes contre mes joues, je les garde à l'intérieur de moi, quitte à m'y noyer, quitte à y mourir. J'ai la vieille croyance que délivrer ses sentiments est une forme de faiblesse. Alors, moi, je suis fort comme la roche. Plus rien ne peut réellement m'atteindre, c'est comme ça, ça fait parti des règles du jeu. Un soupir quitte mes lèvres à le sentir se dégager de moi. Dans la danse, l'une de mes mains se posent au bas de son dos, pour l'accompagner et ne pas perdre ce contact précieux. « T- t'aimes ça ? Je bois que ça. J'aime pas - enfin, j'ai un peu de mal avec le café normal. Je le vois toujours noir, qu'importe le- le lait ou le sucre que je peux mettre dedans. Je sais pas - pas pourquoi. » Sourire, sur mes lèvres, face à ses paroles. Contraire à mes pensées. Je suis aussi sombre que le café, ce doit être pour ça que je m'efforce à le boire noir, sans sucre, juste comme ça, brut et dégueulasse. Mon oncle aussi en buvait, du café jus-de-chaussette, à vous détruire l'estomac lors de la digestion. Je continue de le boire pour lui, à sa pensée, comme un hommage. Il me fait mal à l'âme, tape sur mes neurones, ce vieil oncle enterré au fin fond d'un cimetière de campagne. Le bruit de l'eau dans la bouilloire le dégage de mes pensées tandis que sa question me revient en tête. Il est temps de répondre, Barnabas, avant qu'il ne voit qui tu es vraiment. « Oui, j'aime. J'ai pas l'habitude d'en boire mais ça va. » Ce n'est que du café, après tout et un peu de vanille. Le nom sonne enfantin mais il correspond plutôt bien à ce que peut être Niel.

Et puis, plus rien. Le silence total, trou noir. Évaporation des mots, dans la buée que dégage l'eau. Moment léger, comme la fumée d'une cigarette, celle qui s'amuse à détruire mes poumons chaque jour.

« Merci. »
Froncement de sourcils.
Inspiration.
Merci ? Pour le café ?
Je ne l'ai même pas fait.
Le cerveau se reconnecte lentement tandis que son corps s'approche, épuisé par l'alcool. Je tends une main, comme pour anticiper ses mouvements et ne pas le laisser s'échouer par terre lamentablement. Il mérite pas ça, Niel, il mérite pas une telle humiliation. Je sais ce qu'il contient, ce qu'il préserve, la beauté de son âme un peu amochée, ce soir. Je l'ai déjà vu, sobre, à l'hôpital. Il était aussi innocent que les enfants dont il s'occupe. Si ce n'était pas sa taille, on le confondrait. « Pour le - le baiser, en fait. » La salive peine à passer dans ma gorge nouée. Merci pour un baiser, c'est quoi cette idée ? « Je sais pas - enfin, je sais pas grand chose, en fait, et non, je sais pas. mais c'était... ça a fait du bien. C'était pas qu'un baiser c'était un - un souffle ? voilà, quelque chose comme ça. Tu m'as donné un souffle et je - j'en avais de besoin. » J'ai l'impression de me recevoir un poids sur les épaules, une masse de cent cinquante kilos, voir plus, je sais pas, j'ai toujours été nul en mesure. Ça fout toujours un coup de poing dans la gueule de venir en aide à une personne sans vraiment le savoir. De prendre une place inespérée. Ouais, un putain de grand coup dans la gueule, surtout venant de Niel.
Niel, quoi.
(pensée presque idiote, comme une adolescente face à son idole.)

Ses bras se referment une énième fois sur moi et je me sens piégé face à tout ça. Je reste les premières minutes sans bouger jusqu'à passer mes bras dans son dos, à mon tour. Il est si maigre, contre moi, une plume. Un tas de plumes. « Tu sens le bois de fumée et la cigarette un peu mouillée. » J'ai le rire léger alors que je ne bouge pas, à sentir son souffle dans mon cou. Je ferme les yeux, un instant, tout en lui répondant calmement. « C'est une façon comme une autre de me dire que je sens mauvais, c'est ça ? » Bien sûr que c'est ça. Mais c'est pas grave, on peut pas lui en vouloir à Niel. Même la pire des insultes venant de lui sonnerait comme quelque chose de délicat.
Et à nouveau, nos lèvres se scellent.
Moment de lévitation.
Jusqu'à retomber sous le bruit strident de la bouilloire.

Ma tête se détache de la sienne, un instant, tandis que mes mains se posent sur ses bras pour l'obliger à s'attacher à moi. « Accroche toi à mon cou, fermement. » Ce serait bête que je le fasse tomber par terre, en chemin. Dans un second temps, ce sont mes doigts qui descendent le long de son corps pour y soulever ses jambes et les enrouler autour de moi. Niel est peut-être grand mais les muscles lui manquent. Alors, le soulever n'a rien de sorcier. Mes pas claquent doucement contre le sol, nous dirigent jusqu'à son lit où, doucement, son corps s'y échoue. Je reste d'abord quelques secondes au dessus de lui, le temps de déposer un baiser sur le bout de son nez encore glacé. « Installe toi, je vais préparer le café. Tu seras mieux ici. » Comme un père, je prends à soin relever son torse et caler quelques coussins dans son dos. Ses chaussures enlevées, je retourne dans la cuisine, à la recherche d'une tasse pour y déverser liquide et poudre. Les mouvements sont robotiques, fait par habitude, je dose comme je le peux, comme le cœur m'en dit. De retour sur mes pas, mon regard se perd sur le lit et y croise la carcasse du petit. Je reste là, à le fixer, sans vraiment de paillettes dans les yeux. Juste de quoi me souvenir des moindres détails.

Nouveaux pas, jusqu'à m'asseoir sur le bord du lit, tout contre lui. On se croirait presque dans une maison de repos, c'est effrayant. Personne n'a besoin de repos ici. Fin si, peut-être Niel mais j'appellerais pas ça comme ça. « Fais attention, c'est chaud. » Brûlant, même. Je lui tends la tasse, presque souriant, pourtant encore attentif à son état. « J'espère qu'il ne sera pas trop imbuvable. »
Imbuvable, comme moi.
Revenir en haut Aller en bas
Niel Ambrose
Niel Ambrose

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeMar 28 Jan - 21:35

Le bois de foyer et la cigarette un peu mouillée. C'est pas insultant, pas pour Niel, dans tous les cas. C'est doux et fort à la fois, ça prend à la gorge et ça se fait une place, simplement. Niel, il aime son odeur. Ça lui rappelle les champs qu'il a traversé en voiture, quand il est venu vivre ici pour la première fois. Le feu, dans la cheminée, dans la grande maison de papa. Papa ne s'en occupait pas, Niel faisait tout, après un certain temps. Il avait demandé à l'un des domestiques de lui montrer comment, et parfois, souvent, il restait assis là, près de la cheminée, avec ses livres trop lourds, pour ses petits bras. Il avait les yeux grands, grands et innocents, envahis par les flammes qui dansent. C'était doux, contre sa peau. Une chaleur qui danse contre sa peau, et aussi, quelque part, qui glisse contre son coeur. Une odeur qui s'accrochait au fil du temps à ses vêtements et qui, pendant les repas, faisait se plaindre un peu papa, mais ça, il ne s'en préoccupait pas. Niel, il l'aime, l'odeur du bois de foyer. Quelque part, ça rappelle la maison, le seul côté qu'il aimait bien, qu'il appréciait, là-bas. Ça le fait sourire, oui, un peu trop tendrement. Les frissons glissent, le long de sa peau, et il serre un peu plus ses bras, contre la peau de Barnabas. L'odeur est belle, bonne. Elle coince à la gorge certes, mais elle fait tendresse, contre son coeur. Une douce caresse que l'on n'oublie pas. Que Niel, lui, n'oublie pas.

Ça fait du bien. Un peu de bien, oui.
L'image d'Oze glisse doucement, et puis, le souvenir doux prend place.
Le calme, les livres. Le calme, le sourire.
Il sourit, Niel.

Il sourit, oui, contre les lèvres de Barnabas, au travers du doux baiser. C'est presque innocent, quelque part, comme contact. Ça vient du coeur et celui de Niel, il est pur à en faire mal. Il est blanc, si blanc que les prunelles brulent, à l'observer trop longuement. Un peu comme le soleil, là, dans le ciel, qui brille un peu trop fort. Mais Niel, il ne se rend pas compte, non, de tout cela. Il pose juste un baiser là, bien délicat, un peu appuyé ou alors, indécent, sur les lèvres de Barnabas. Il ne pense pas aux conséquences, le petit trop grand. Il ne pense pas à ce qui peut arriver, dans quelques instants ou quelques jours. Il aime l'odeur. Il aime son odeur, et il aime Barnabas. Il aime cette sensation, dans ses tripes, dans son coeur, quand il est avec lui, quelque part. Ça fait fleurir un sourire d'enfant, sur ses lèvres, et puis des étoiles, dans ses prunelles éteintes, un peu trop souvent dernièrement. Niel, il aime le goût de ses lèvres, le touché de sa barbe, contre sa peau de bébé. Peut-être que, quelque part, il a chercher la barbe d'Oze, au travers du contact. Peut-être qu'il a fermé les yeux, oui, pour croire bien fort qu'il est là, quelque part. Et pourtant. Pourtant, cette barbe, c'est pas celle d'Oze. Elle est à Barnabas, et il le sent, contre sa peau trop pale, trop douce, pour un adulte de son âge. Et il sourit alors, un peu plus. Un peu plus, car Niel, il est heureux d'aimer le baiser parce que c'est Barnabas, et non parce que ça lui fait penser à l'amour disparu, au travers de la mort.

C'est mieux comme ça.
C'est mieux comme ça, oui, qu'il se dit, alors que la bouilloire hurle son accord.
Ses yeux, ils brillent un peu plus. Un peu plus fort, oui.
On dirait que tout autour, le monde s'est éteint brusquement.
Il n'y a que les étoiles de ses yeux miels.

Il ferme les yeux, un instant. Pour ne pas éblouir Barnabas, pour profiter de ses doigts, là, contre as peau, qui caressent doucement. Niel, il ferme les yeux, et puis il se concentre sur le toucher, tout simplement. C'est léger, comme une plume sur la peau, et pourtant, par la peau usée, c'est un peu plus appuyé. C'est nouveau, différent. Ça donne envie de fermer les yeux, retirer son t-shirt et puis tourner le dos, dans les draps, pour ensuite lui demander de faire des dessins imaginaires et multiples, dans son dos, jusqu'à ce que le sommeil vienne. Niel, il sait qu'avec ça, les rêves seront bons, doux. Il le sait, et il a envie d'ouvrir les yeux, pour le lui demander. L'alcool aide un peu. « Accroche toi à mon cou, fermement. » Niel, il ouvre les yeux grands, en entendant ses mots. Il ne proteste pas, pourtant, bien sage. Niel, il passe ses bras autour de son cou et puis il se laisse traîner à gauche et à droite. Il fait le panda, le koala, ou quelque chose comme ça, à se pendre à son cou et serrer ses jambes autour de sa taille. Son nez, il est de nouveau enfoncé dans son cou, et il sent son odeur, encore. L'odeur de Barnabas. L'odeur de Barnabas, la sienne à lui.

Le corps fait un bruit étouffé, en s'enfonçant au travers des couvertures. Niel reste un peu accroché à lui, à son corps tout entier, avant de défaire ses jambes et ses bras, et puis de l'observer. Il a cette envie de reprendre ses lèvres, tandis qu'il l'observe, mais il ne le fait pas. Barnabas pose un baiser léger sur son nez, et il lui semble que la chose, et bien, elle porte encore plus de bonheur, de plaisir, en elle. Niel sent le rouge caresser ses joues et le sourire d'un enfant naître encore, de nouveau. Il lui suffit de peu, pour être heureux. Si peu, oui. « Installe toi, je vais préparer le café. Tu seras mieux ici. » Niel, il hoche de la tête en silence, l'observe faire avec les yeux bien grands, quand il place coussins et retire ses souliers. Les étoiles, elles en sont aveuglantes, dans ses yeux. Elles brillent comme des comètes allant à vingt milles à l'heure, boules de feu. Il reste là, Niel. Il reste là, sage, à l'observer de loin un peu, certainement. Ça fait un peu voyeur et quelque part, son cou lui fait mal, à être tendu de la sorte pour le voir, mais qu'importe. Niel, il observe l'homme. L'homme qui l'intrigue et lui dévoile des choses lentement. Des choses claires, et sombres aussi. Des choses qui, quelque part, aussi diverses puissent-elles être, dévoilent la vérité, simplement. Une vérité nue et dure, qui fait mal peut-être, mais qui est lui, simplement. Niel, il sait bien que les gens, ils ne sont pas que beaux. Il est ému, le petit, à voir le mal chez les gens, aussi. À voir les défauts dévoilés.

Niel, il a le sourire sur les lèvres encore, quand il croise le regard de Barnabas. Il ne parle pas, l'observe simplement, la tête un peu penchée sur le côté. Dans sa poitrine, le coeur bat fort. Tendrement fort, oui. Il l'observe en silence et sourit un peu plus, toujours plus, quand il vient se peloter contre lui, sur le lit. Niel a envie de passer ses doigts le long de son corps et de poser sa tête contre son épaule. Le café vanille française empêche quoique ce soit. Niel reste sage, alors. « Fais attention, c'est chaud. » Il hoche de la tête, sage, bien gentil. La tasse glisse contre ses longs doigts et il la serre, doucement. Pour ne pas la casser  ; comme s'il pouvait le faire, de toute manière. « J'espère qu'il ne sera pas trop imbuvable. » Niel, il sourit un peu, l'observe un instant, avant de le porter à ses lèvres. Ses yeux se ferment et ses mains ensemble forment un coeur, un peu, tout autour. On dirait qu'il donne de l'amour. Ou que le café lui en donne. Il ne sait pas réellement, qu'importe. Niel, il en prend quelques gorgées, au travers du silence. On n'entend le bruit de ses gorgées, et rien d'autres que cela. La radio qui grince encore aussi, un peu. Le souffle de Barnabas.

Au bout d'un moment, il dépose la tasse sur la table de chevet.
Ses mains, bouillantes par la tasse, font se glisser autour de Barbanas, sous son chandail. Il touche sa peau, sa peau bouillante et chaude, confortable. Niel soupire doucement et ferme les yeux. Il est bien. Il se sent bien. En sécurité, apaisé, simplement. Et il sourit un peu plus, la tête contre son torse, contre son peau. « Je suis bien. » Niel, il dit tout. Il n'y a pas de secrets, là-dedans. Il dit les belles choses, Niel. Il lève les yeux vers lui - la tête aussi - tout près de lui. « Je suis bien, avec toi. » Susurre tout bas, on ne les hurle pas, les secrets comme ça. Niel garde ses doigts contre sa peau, glisse son visage dans son cou, pour l'effleurer de son nez et y déposer des baisers légers, comme pour avoir le goût du bois, au bout de la langue. Niel, il ferme les yeux, sent son odeur et puis sort de sa cachette. Il l'observe dans les yeux, si près qu'il sent son souffle, là, dans ses lèvres. « Tu - » Sa langue passe sur ses lèvres, nerveuse. « Tu comprends, n'est-ce pas ? Ce que je - je veux dire ? Que je suis bien, avec toi. C'est comme - comme un confort. Comme si...comme si c'était ça, juste ça. Que c'était fait pour que ça soit... ça. » Il sourit un peu, les yeux qui brillent comme des lucioles, le rouge dansant, sur ses joues pales. Niel effleure sa peau, du bout des doigts ; geste distrait qu'il ne remarque pas. Il pince ses lèvres et louche sur les siennes, y dépose un baiser doux, un instant, une seconde du moins. Il baisse les yeux, aussitôt. « Désolé je - » Niel avale de travers, le coeur qui fait boom très fort, là-dedans. « J'aime être avec toi. C'est juste ça. Pas parce que... pas pour des raisons idiotes, ou je sais pas mais juste... juste... c'est toi. Juste ça. » Juste pour ça. Niel, il l'observe avec le regard timide, avec les mots trop honnêtes, qui s'évadent de ses lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Barnabas Guivarch
Barnabas Guivarch

NONE OF US ARE SAINTS.

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_n14dow0kbd1sn7viko3_250
♒ messages : 74


Feuille de personnage
♒ âge: IIMMORTEL.
♒ profession : TAXIDERMISTE.
♒ le choix du coeur: SANS FACON.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeMar 18 Fév - 12:58

Il est tout petit, tout fragile, là, perdu dans son lit. Un mouvement de trop et on pourrait le voir se briser. Niel est là, une tasse à la main. Mais même cette tasse, elle semble trop lourde pour ses doigts. Je les regarde, d'ailleurs, le regard un peu noir, un peu perdu. L'esprit errant encore dans l'atelier du sous-sol, sous la fraîcheur humide de l'hiver. Je le laisse boire, silencieux, sans essayer d'accorder une quelconque importance au geste. Je le lâche même, un instant, à la recherche d'autre chose. Et cette autre chose, elle se trouve là, sur sa table de chevet. Une photo d'Oze et lui. Le passé remonte à la surface par ce simple cadre, posé à la va-vite. J'ai l'impression de sentir leur bonheur me prendre à la gorge. Le bonheur. Mouvement de sourcil, grimace dégoûtée. On semble loin de tout ça à l'heure actuelle. Les vapeurs d'alcool prennent le pas sur tout, elles écrasent les sourires et les mots. Je ne sens plus qu'elles, dévastatrices et provocatrices. Mes poings se serrent dans le vide. Le démon s'insinue dans mes veines, elles doivent être noires à l'heure actuelle. Pas rouges-noires. Juste noires. Mouvement de lèvres, mes cordes vocales restent muettes et insensibles à toutes envies de balancer quelques mots. Les pensées sont trop engourdies sous mon crâne. J'ai l'impression qu'une fumée étouffante est sur le point de s'évader. Par mes yeux, par mes narines et par ma bouche. Explosion interne. Le cerveau n'en peut plus, des griffures du diable. Les rires machiavéliques sont trop pour lui. Il a envie de se concentrer uniquement sur Niel mais c'est impossible. Le noir s'impose. Il hurle, capricieux et referme son emprise sur mon être.
Le bruit de la radio disparaît.

Je suis du regard ses mouvements, reste figé sur la tasse abandonnée quelques secondes. J'y aperçois même la trace de ses lèvres, encore délicatement posée sur le récipient. Mes doigts s'étirent, bougent dans le vide. J'ai les nerfs encore pincés, sur le point de craquer à force de se tendre. Les lignes de mes mains sont humides, la vie qu'elles en dégagent en est noyée. Si le petit ne fait rien, je resterai comme ça, figé dans le tourbillon de mes pensées. Je le regarderai sans vraiment être là, telle une statue. Qui sait, au milieu de la nuit, je finirai par caresser sa peau pour en comprendre la douceur. J'aurai même le besoin de le prendre en otage pour en faire une forme d'art. J'ai bien envie de le vider de ses tripes pour le rendre éternel. Cette envie résonne en moi, plus violente que jamais. Vice caché de la bête que j'incarne. Je n'ai rien d'apaisant ou de sain. Je suis la crasse sous les souliers des gamins, les lacets défaits d'un enfant idiot. Celui qui causera la chute d'un empire tout entier. C'est à se demander ce que je peux bien faire avec lui, dans son propre appartement, puant la douceur et l'amour.
Ah oui, ce doit être cet arrière goût de désespoir. Je le sens partout, contre les murs, accrochés au plafond, toile d'araignée. Niel est pris au piège, fait comme un rat. J'en suis peut-être même la tisseuse. Qui sait, après tout.

Je les vois venir, ses mains douces. Je les sens se frayer un chemin sous les couches de tissu. Ça ne me fait pas sourire, seulement frissonner. Le désir naît même en moi, un quart de seconde, avant de se dissoudre sous sa caresse glacée. Sa tête contre mon torse, je retiens mon cœur d'en faire des siennes. Je garde le contrôle total de la situation. Il n'y aura pas de brisures, ni dans mes mots, ni dans mon esprit. Je n'ai peur de rien, même pas de lui. Mes lèvres tremblent, se posent contre ses cheveux. Je ferme les yeux, inspire son odeur sans essayer de bouger d'avantage. Ma peau contre la sienne parle assez. « Je suis bien. » J'ai l'impression d'entendre les mots de Salome. Elle dit toujours ça, après avoir mangé trois kilos de chocolat. Elle se pose sur mes genoux et elle attend, douce, que le soleil vienne à elle. À croire que si je n'étais pas là, le marchand de sable ne passerait jamais. « Je suis bien, avec toi. » Nouveau regard, en direction d'Oze. Je ne sais quoi répondre face à ça. Je n'ai rien fait, après tout, pour mériter ça. Je me suis contenté de quelques mots et gestes doux. Tout le monde est capable de ça. Je reste un bloc de glace lorsque ses lèvres déposent des baisers contre mon cou. Le démon peut bien taper des poings, là, contre mon âme, je ne fais plus attention à lui. Je ferme les yeux, respiration lente. J'arrête de vivre et m'accroche à la sensation de ses lèvres contre ma peau. Je sais déjà que je commence à en devenir accro. C'est comme ça que ça se passe, avec les types de ma lignée. Ils aiment sans retenue, sans une seule trace des respect. Ils aiment si fort qu'ils en deviennent insupportables et dégoûtants. Sans le savoir, Niel commence déjà à me détester. « Tu comprends, n'est-ce pas ? Ce que je - je veux dire ? Que je suis bien, avec toi. C'est comme - comme un confort. Comme si...comme si c'était ça, juste ça. Que c'était fait pour que ça soit... ça. » Ses yeux contre les miens, juste ça. Mélange d'horreur et de douceur. Ce serait comme mettre un lion dans la même cage qu'un lapin ; il n'en ferait qu'une bouchée. Mes doigts remontent le long de son dos et se posent contre sa nuque, délicats. Le voilà qui m'enivre d'un nouveau baiser. « Désolé je - » Je penche légèrement la tête, sans essayer de le rassurer par un sourire. Je l'observe, comme une bête étrange. S'il regarde bien au fond de mes prunelles, il peut y percevoir une étincelle de beauté. « J'aime être avec toi. C'est juste ça. Pas parce que... pas pour des raisons idiotes, ou je sais pas mais juste... juste... c'est toi. Juste ça. » Je relève un sourcil, lâche un soupir. L'animal sans défense, bien dans les griffes du méchant loup. C'est pas comme ça que ça se passe dans les contes. Il a loupé pas mal de choses, Niel, dans ses lectures pour enfant.

Les mots sont beaux, ils font presque fausse note dans ma tête. Je le regarde, un instant, pose un nouveau baiser contre ses lèvres. Un baiser léger, un baiser qui cache certainement la plus mauvaise des choses, le plus terrible des poisons mais qu'importe. Je le regarde, silencieux. Les phrases n'existent plus contre ma langue, avec le temps, je les ai vu fuir, sans pouvoir les rattraper. Ce sont d'infâmes fuyardes. « Tu vas finir par te perdre dans tes mots. » Froideur. Je manque de réaction parce qu'il m'a pris par surprise, le petit. Je ne m'y attendais, je ne le savais pas. Il cachait bien son jeu, jusqu'ici, Niel. Je le déteste d'avoir une telle emprise sur les sentiments. Je le regarde toujours, masque posé sur le visage. Je n'ai rien de sympathique, comment peut-il s'adresser à ça ? Je caresse sa chevelure, unique signe de douceur avant de le serrer contre moi. L'odeur du bois domine celle de l'alcool. « Je vais rester avec toi, cette nuit. Si quelque chose va pas, tu pourras me réveiller. » Si Télès était là, elle froncerait certainement les sourcils. Elle est où, ma fâcheuse habitude à ne prendre soin que de ma propre personne ? Mais il faudrait qu'elle le voit, Niel, et elle comprendrait. N'importe qui comprendrait. Je me détache de lui, un peu brusquement, pour me baisser et enlever mes chaussures, d'un geste las. J'ai les muscles douloureux et le corps trop lourd. J'essaie de porter le poids de son désespoir. C'est mauvais, incroyablement imposant sur mes épaules. Je me rappelle le contact de ses doigts contre ma peau et prend le temps d'enlever pull et t shirt. Il ne reste à présent que le pantalon que je garde comme une barrière entre nos deux âmes. Il est hors de question que ma noirceur s'attaque à lui. Ou du moins, pas tout de suite. « Je peux ? » Je n'attends pas sa réponse et m'allonge juste à côté de lui. Ses mots viennent à nouveau prendre possession de mon esprit. Je me pince la lèvre, passe l'un de mes bras autour de lui et me tourne. Je plonge mon regard dans le sien, toujours aussi dur et indescriptible. Mélange étrange de sentiments qui ne donne plus rien. « Tu n'as pas besoin de me dire tout ça, tu sais. Je le comprends, sans avoir à poser des mots. Les regards suffisent. » Nouveau soupir, un poids de ma vie qui s'échappe de moi, encore. Je l'embrasse. Je vais finir par l'étouffer. « ça aussi, c'est suffisant. »
Et le faible sourire s'attaque à mes lèvres.
C'est pas si difficile, finalement, de paraître sain.<.blockquote>
Revenir en haut Aller en bas
Niel Ambrose
Niel Ambrose

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Tumblr_mx5o507VLs1sgcqr9o1_250
♒ messages : 238


Feuille de personnage
♒ âge: vingt-six ans
♒ profession : aide aux soins de l'enfance.
♒ le choix du coeur: le magicien d'oze.


a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitimeJeu 20 Fév - 23:22

Niel, il a tout les paradis qui peuvent bien exister, dans ses yeux. Il a des étoiles et des comètes, des mondes plein de couleurs et de la noirceur aussi, un peu. Niel, il a cette innocence qui danse dans ses yeux, cette expression presque pure qui, au final, rend souvent les gens mal-à-l'aise. Comme s'il voyait, comme s'il lisait dans le creux des coeurs et que, sans un mot, il savait déjà tout. Il a ce petit sourire hésitant aussi, au coin de ses lèvres. Un petit sourire timide et beau qui peine à fleurir, parce qu'il a peur de prendre trop de place et qu'au final, il préfère laisser la place au reste des gens, ne pas prendre quelque chose qui, selon lui, ne lui appartient pas. Il récolte les bonheurs brisés dans les rues, chez les gens, et ça lui suffit. Niel, il ne vit que pour les bonheurs brisés et les coeurs qui se meurent. Il prend ce dont les gens ne veulent plus et il aime, fort, si fort. Il aime sans retenue car il sait, au fond, que personne ne viendra chercher, et qu'il ne fait de mal à personne, ainsi. Niel, il aime brusquement, comme ça. Le coeur lâche les miettes de bonheur et prend quelqu'un en otage, dans son coeur. Ou alors, c'est Niel qui est pris en otage, par le sentiment. Une belle prise d'otage, comme on peut voir dans les films d'amour. Quelque chose qui le fait baigner dans le bonheur et qui, presque cruellement, lui fait oublier le reste. L'amour est presque douloureux, après tout, pour certains parfois. L'amour peut blesser les gens, et celui de Niel est peut-être l'un de ces amours là. Parce que Niel ne sait pas, tout bonnement pas. Il ne voit pas le mal qu'il fait, le coeur trop gros et la tête trop pleine de rêve. Ou alors, il voit et il se tait, ferme les yeux et se glisse dans son bonheur, sans bruit, en espérant que les choses iront bien.

Niel est heureux, en compagnie de Barnabas. Il a l'impression d'être dans un endroit calme, dans ses bras. Il a l'impression que la nuit sera longue et emplie de rêve et qu'au lever, il aura bien dormir. Il fera des crêpes et puis fera même du jus à la main, avec les oranges qu'il a acheté il y a quelques jours. Il est heureux et il ne voit pas les tâches noires, donc. Il ne voit pas les coins sombres, la lumière étant trop forte, au fond de ses prunelles. Il se perd dans les yeux de Barnabas et dans la sensation qu'il lui apporte. Il ne sait pas réellement si, au fond, c'est de l'amour. Peut-être quelque chose de moins fort. De toute manière, on ne peut pas tomber amoureux aussi rapidement de quelqu'un d'autre. Il lui semble, en tous cas. Peut-être que si, au final. Peut-être qu'un coeur est assez grand pour aimer deux personnes à la fois. Le sien le sera, du moins. Peut-être pas aujourd'hui, mais un jour du moins. Parce que son coeur, il aura toujours Oze, en dedans. Il l'aimera toujours, Oze, qu'importe le temps qui passera, qu'importe si les souvenirs deviennent flous, avec le temps. Il l'aimerait toujours, tout entier, sans la moindre retenue. Et le jour où la mort le prendra, ce sont ses bras qu'il cherchera en premier, pour s'y glisser.

Niel, il ne s'attarde pas sur de pareilles pensées pour le moment, pourtant. Il est là, les yeux grands et un peu flous, à cause de l'alcool. Il a l'esprit un peu endormi, un peu ailleurs, au travers de tout ça. C'est compliqué pour sa tête mais il n'y porte pas réellement attention. Il observe Barnabas et essaie de lire, de voir comment il se sent après ses mots doux. Il a envie d'ouvrir la bouche et de les prononcer de nouveau, pour être certain qu'il a bien compris. Il veut, oui, que Barnadas sache le bien qu'il lui fait.

Au final, il a le coeur qui cesse ses cris et un bisou, doux, contre ses lèvres. Il sourit, Niel, avec ses lèvres et son coeur aussi, alors qu'il l'embrasse. Il sourit contre ses lèvres et lui offre le plus merveilleux des regards, dès l'instant où le baiser finit d'être. On en verrait presque son coeur qui palpite. « Tu vas finir par te perdre dans tes mots. » Les joues se teintent de roses et de rouges, même, face à tout ça. Il a les yeux grands ouverts, Niel. Les yeux grands ouverts et il ne comprend pas. Il ne veut pas perdre ses mots. Il les aime ses mots, qu'importe à quel point ils peuvent se montrer rare. « C'est possible ? » La phrase est minime et porte la crainte. Il a les yeux grands et la question qui danse, là, dans ses iris. On dirait un enfant. Un si petit enfant. Heureusement, Barnabas passe ses doigts usés dans ses cheveux, et le prend dans ses bras. L'odeur de fumée et de bois caresse ses narines et le console un peu. Le coeur calme sa panique et le Niel, il sourit de nouveau. Il sourit et il inspire son odeur, celle qui l'apaise tant. « Je vais rester avec toi, cette nuit. Si quelque chose va pas, tu pourras me réveiller. » Il sourit, le Niel, le visage enfoui dans son cou. Il a beau être plus grand même assis, il n'y prête pas réellement attention. Il a cette envie d'être tout petit, contre Barnabas. D'être comme un enfant et de se cacher dans ses bras. « C'est une jolie idée. Je - je l'aime, cette idée là. » Il sort sa tête et lui sourit, simplement. Barnabas, il se dégage de ses bras et l'odeur, elle disparaît un instant. Il reste attentif, le petit trop grand. Il l'observe retirer ses choses et désire au final de retirer son pantalon, lui aussi. Assis au milieu des couvertures, la chose est un peu difficile, mais il y parvient, tout de même. Il retire pantalon et t-shirt avant d'aller dans les couvertures un peu trop légères.

Ses prunelles, vagabondent, essaient de ne pas s'attarder sur Barnabas alors que les joues se teintent de rose. « Je peux ? » Niel hoche de la tête. Il hoche de la tête un peu vite, si bien que ça fait un peu mal. Il se sent bête et les joues deviennent encore plus roses. Qu'importe. Il s'allonge dans les draps, l'homme, et Niel observe sa peau. Sa peau vieille et les marques du temps qui s'y trouve, comme les tatouages. Il a envie de lui demander la signification de chacun, mais il est tard et sa tête est un peu en bordel, avec l'alcool. Les questions se taisent donc et Niel, il se presse contre Barnabas lorsqu'il passe un bras autour de lui. Il est bien, comme ça ; il espère que l'autre le lit, dans ses yeux. « Tu n'as pas besoin de me dire tout ça, tu sais. Je le comprends, sans avoir à poser des mots. Les regards suffisent. » Niel a les yeux qui brillent. Il est heureux. Heureux qu'il comprenne. Ses yeux hurlent des mots mais ils doivent se taire, le temps d'un baiser. Les baisers, ça se fait les yeux fermés, après tout. « ça aussi, c'est suffisant. » Il passe sa langue sur ses lèvres et hoche de la tête. Ses yeux baissent vers ses lèvres et il sourit un peu, les lèvres pincées, comme s'il était incapable de le faire. Il pince ses lèvres et finit par se presser tout contre lui, son visage près du sien, presque enfoui dans ses cheveux. Il inspire un peu ; ça sent le bois, la fumée, et le shampoing aussi. Un peu le froid. Niel sourit; le froid a une jolie odeur, contre Barnabas. Sa tête bouge encore un peu et il la penche, pour bien la cacher dans le creux de son cou. « mer-merci d'être là. j'aimerais que- que tu sois toujours là. je suis ...t'es doux, à mon coeur. » Les mots sont vagues et un peu perdus. Ils se perdent au travers du sommeil et au final, la suite se meurt. La suite, elle se trouve dans les rêves du petit trop grand.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Empty
MessageSujet: Re: a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)   a sad soul can kill quicker than a germ. (niel) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

a sad soul can kill quicker than a germ. (niel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» late night with (a) kill(er)
» #niel ambrose
» le dormeur clandestin (niel)
» sous la plaie. (niel)
» sadness of soul.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
♒ PERFIDE ALBION :: ♒ au travers de la foule :: ♒ la ville :: ♒ pubs-