NOM(S) - morrison. PRÉNOM(S) - daevyn sur la carte d'identité. daev en réalité. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - oxford, il y a vingt-et-un ans. NATIONALITÉ - british jusqu'au bout des doigts. STATUT CIVIL - ça vogue. ORIENTATION SEXUELLE - il s'oriente selon les gens. pas selon lui-même. MÉTIER - un peu tout à la fois, un peu rien en même temps. GROUPE - coeur las. AVATAR - sylvester ulv.

Daev est le vase brisé que l'on a tant bien que mal recollé. Il est ce garçon présent, mais qui sait s'effacer. Et qui sait être là, aussi, simplement, comme une lumière dans la nuit trop sombre, comme un parapluie sous la pluie trop battante ou une présence dans la solitude trop profonde. Il est comme la brise du matin, que l'on ressent pour savoir qu'elle existe, mais que l'on dépasse, vite, avant de se mettre à frissonner. Parce que Daev n'a rien à raconter, parce que Daev ne se donne pas la peine d'exister. Parce que Daev est là, sans être là. Et dans son visage fermé, on devine la peine, qu'il s'efforce d'apaiser chez les autres, mais qui persiste toujours chez lui. La vie, il semble l'avoir déjà vécue ; il sait qu'elle est las, et décevante. Et froide comme un glaçon, un glacier, un iceberg. Et Daev, lui, il peut voir la partie immergée de l'iceberg. D'ailleurs il ne voit que ça. Et quelque part il en veut  à ceux qui ne peuvent pas, ne veulent pas la voir. Parce qu'alors il a le sentiment d'être seul, incroyablement seul, dans l'aigreur et la rancoeur qui lui rongent le coeur. il ne dit rien, il préfère le silence à l'ignorance. il ne se plaint pas, il a cette vivacité au fond de l'âme, cette frénésie, mais à quoi bon, hein, il n'est pas là pour refaire le monde.
Daev est l'étoile que l'on voit briller, faiblement, les soirs d'hiver, mais qui, à des années-lumières de là, n'est déjà plus. Et c'est ce qu'il est, lui ; à des années-lumières.

PSEUDO - smash. ÂGE - hey, plz. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - bazzart. COMMENTAIRE(S) - enfin je vous rejoins   POISSON PRÉFÉRÉ - dori forever. CODE AVATAR -

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Il a regardé la mer, les vagues qui se déchaînaient, qui s'écrasaient, toujours plus fortes, toujours plus nombreuses, au pied des falaises, et il s'est senti bien. Pas à sa place, mais bien. Il a pensé, une dernière fois, à ces regards, de foudre et d'éclair, à ces sanglots, de regrets et remords, à cette vie passée, envolée, qu'il laissait derrière lui. Les souvenirs ne disparaîtraient pas, les souvenirs demeureraient, toujours, quelque part au fond de sa mémoire, ou peut-être de ses cauchemars. Mais ça ne faisait rien. Il était là, maintenant, où personne ne saurait pour cette nuit-là. Où rien ne lui rappelerait la chevelure brune qui virevoltait autour de lui, ce doux sourire qui illuminait ses journées, ces mots qui comblaient ses silences, ces yeux, qui parcouraient ses poèmes, et qui s'illuminaient toujours un peu plus.

Des fois, il l'imagine, au-dessus de son épaule, ses pupilles couleur arc-en-ciel qui dérivent le long de ses mots, le long de ses douleurs. Il les voit se plisser, au fur et à mesure qu'elle progresse, il les voit s'emplir d'une lueur de mystère. Ils sont si différents, tous les deux, et pourtant si semblables. Comme deux pièces de puzzle destinées à être liées l'une à l'autre et que pourtant tout oppose. Il imagine ses lèvres, doucement posées l'une contre l'autre, qui esquissent un petit sourire, celui qui remplace ceux qu'il n'a pas, celui qu'elle accepterait de lui céder sans hésitation, juste pour voir le bonheur briller dans ses yeux. Il sent ses boucles, effleurer son épaule, et son souffle léger, lui chatouiller le cou. Puis il reprend son cahier, et il continue d'écrire. Il ne fait qu'imaginer. Il n'y aura plus de souffle, tout contre son épaule. Il a perçu le dernier cette nuit-là, dans le mutisme de la nuit ténébreuse, entre les arbres et la carcasse qui les écrasaient, s'échappant d'entre ses lèvres pâles. Il l'a revu, alors qu'elle le regardait faire ses abdos, un soir de pluie. Ses iris, comme les couleurs décadentes de l'automne, c'était ça qu'il aimait le plus chez elle. Son regard, sur lui. Son attention, pour lui. C'était ça qui le faisait se sentir en vie, le coeur battant au fond de la poitrine. Il l'a revu, parier qu'elle pourrait faire de même, elle aussi, qu'elle pourrait être forte, comme lui, comme les super-héros. Il l'a revu, faire deux pompes et puis s'écrouler, et rigoler, doucement, et soupirer, légèrement. Et il a regretté qu'elle n'aie pas plus de forces. Il a regretté qu'elle aie toujours eu du mal à ouvrir les grosses portes de son lycée, de la bibliothèque, et de l'hôpital aussi. Il a regretté qu'elle n'arrive à pas tenir plus longtemps. Il a regretté que ce ne soit pas lui, à sa place, parce qu'il a subitement senti le fardeau de la culpabilité, s'ajouter à la pression de la charpente de l'auto. Parce que c'était de sa faute, si elle avait dû se battre contre elle-même cette nuit-là, pour continuer de vivre, pour garder ce brin de folie, ce souffle léger, qui la faisait ressembler à un oiseau, un oiseau libre mais un oiseau qui gardait les pieds sur terre, malgré tout, parce qu'elle était en vie, Christa Morrison, parce qu'elle était là, toujours. Parce que c'était à cause de lui si elle avait fini par s'envoler, loin, trop loin pour qu'il puisse la rattraper. Si elle s'était éteinte, son étoile du berger.


Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,
Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie,
Et nous voilà marchant par le chemin amer.

Le soleil luisait haut dans le ciel calme et lisse,
Et dans ses cheveux blonds c'étaient des rayons d'or,
Si bien que nous suivions son pas plus calme encor
Que le déroulement des vagues, ô délice!

Des oiseaux blancs volaient alentour mollement
Et des voiles au loin s'inclinaient toutes blanches.
Parfois de grands varechs filaient en longues branches,
Nos pieds glissaient d'un pur et large mouvement.

Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés,
Mais nous voyant joyeux d'être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut la tête. (verlaine.)