NOM(S) - briggs-raemie, tendre inclinaison de deux êtres qui n’ont jamais pu se mettre d’accord, tendre illusion d’un bonheur éphémère. le patronyme a été avorté en un simple briggs, c’est bref et simple à prononcer, idéal pour elle qui n’aurait pas la patience de constamment rectifier quelques élocutions maladroites. du reste, c’est sec, raclant la gorge, rèchent sur le palais, et la fin sifflant aux tympans comme les stridulations d’un serpent. PRÉNOM(S) - daphné, la vénéneuse, tenu d’une fleur aux propriétés mortelles, au parfum pourtant entêtant, enivrant ; souvent, on éprouve le besoin de la cueillir, quitte à en mourir. le second e est tombé, peut-être dans un soucis d’originalité, ou par manque de place, daphné a tendance à occuper tout l’espace. amadeus, un prénom habituellement masculin qu’elle porte pourtant avec une grâce subtile et une force farouche ; amadeus, littéralement « aimée de dieu », autant dire qu’elle-même en reconnaît l’ironie, alors qu’elle est loin d’être pieuse ou vertueuse ; mais elle en savoure la douceur, les sonorités agréables glissant sur sa langue, ne s’y attardant jamais plus que nécessaire. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - gosse de douvres, faute de se considérer fille de quiconque. elle est née ici, et pourtant, désire surtout quitter ces falaises surplombant le monde sans s’y mêler. à dix-huit ans, quoi de plus normal que de s’enivrer de liberté, de rêver de prendre son envol, malgré ses ailes atrophiées ? NATIONALITÉ - anglaise, à cent pourcents. sang pour sang. cruellement britannique, dénuée de tout exotisme dont on la caractérise parfois, comme un désir absurde de toujours se démarquer un peu plus alors que son hémoglobine pue la banalité. STATUT CIVIL - célibâtarde, c’est pas comme si on pouvait encore se bercer de la douce illusion de pouvoir l’enfermer, daphné, elle est beaucoup trop versatile ; il n’y a jamais eu que kane pour la rendre volubile. elle a le cœur en bandoulière, lacéré par les griffes de son cousin, et elle écarte les cuisses au premier venu, plus par besoin que par envie, néanmoins. ORIENTATION SEXUELLE - hétérosexuelle, elle a déjà tenté une fois, avec une fille, une jolie blonde à l’air candide et aux yeux presque translucides tant ils étaient clairs ; elle cherchait surtout à attirer l’intérêt, attiser la concupiscence de kane, en vain, néanmoins. faute de quoi, malgré la douceur d’une étreinte charnelle, contre des formes volubiles, elle préfère largement les coups de reins puissants et les moments d’abandon dans un râle satisfait faisant d’elle leur petit jouet. MÉTIER - administrativement parlant, lycéenne. seulement sur les papiers, parfois, elle fait l’effort de présence, mais on regrette aussitôt son absence, ou bien son manque de transparence. elle va peu en cours, adepte de l’école buissonnière, et lorsque c’est le cas, c’est plutôt parce qu’elle est à la recherche d’une nouvelle proie, ou faute de mieux. GROUPE - âme amère. AVATAR - kaya scodelario.

Daphné est une jolie fille. Elle a le sourire facile, l’entrejambe aussi. Son visage d’ange s’orne de belles bouches brunes, mais elle aime déformer ses traits pour plaire. C’est une maquilleuse par profession, une allumeuse par vocation, une chatouilleuse par nature. Entendez par là susceptible. Elle, c’est un cœur de fierté enrobé d’un glaçage à la peau de lait ; les bijoux l’aident à se forger une identité comme une allure. Elle revendique sa sexualité et sa langue bien pendue comme deux éléments fondateurs de sa petite personne. Elle n’est effectivement pas très grande. Elle n’en voit pas l’utilité. Elle est ouverte à toute expérience mais répugne à côtoyer des étrangers. Elle est xénophobe en profondeur, et tolérante sur les bords. Elle a l’air un peu malsain parfois, il suffit de creuser un peu pour y voir du dégoût pour les pauvres et les marginaux. Elle s’est forgée un moule depuis l’enfance et elle s’y est coulée pour ne plus en déborder. Elle aime sa petite vie bien réglée et elle calque ses vagues de bonheur à la mesure des sessions shopping de l’année. Elle est saisonnière quand ça lui chante. Elle est jalouse, possessive, mais très libre. Elle aime le calme et la solitude des nuits d’hiver. À part ça, elle déteste la solitude en général et dort très mal sans un corps à côté du sien. Elle n’est jamais tête en l’air, mais souvent rêveuse. Elle est peut-être un peu asthmatique. Elle fume pour se donner une contenance, mais elle ne trompe personne. Elle est effrayée par les chiens et elle a arrêté de voir son psy pour passer son temps au café au coin de la rue. Elle prend les bleus que lui fait son père avec philosophie. Elle ne crache jamais sur un peu de pourpre en plus. Elle est prédisposée à aimer faire l’amour si jamais l’envie l’en prenait un jour. Elle se contente de se faire baiser lorsqu’elle n’a plus rien d’autre à offrir. Daphné est une écorchée vive qui cache bien son jeu. Elle a peu d’attaches familiales comme amicales. Elle est malléable et influençable, mais elle défend toujours ses goûts avec véhémence jusqu’à en changer. Elle n’a plus parlé à sa mère depuis qu’elle lui a dit c’est pas comme ça que je t’ai élevée.  Elle aime connaître les problèmes des autres et elle parle des siens avec une insensibilité qui n’a de vrai que son apparente assurance. Elle trouve une certaine jouissance dans la souffrance, surtout pendant l’acte. Elle a déjà couché contre de l’argent. Elle vit au-dessus de ses moyens. Elle est végétarienne. Elle a la démarche tantôt raide, et tantôt chaloupée. Elle joue de sa langue dans tous les sens du terme. Si elle devait sauver une seule chose de son appartement en flammes, elle fourrerait sa dernière paire de Liberto sous son bras, et elle s’en irait sans un regard en arrière. Elle a un visage un peu anguleux, une silhouette un peu trop maigre, de grands yeux bleus qui chavirent les cœurs, et pas toujours les bons. Elle collectionne les photos de ses amis ; elle n’en a que très peu. Elle préfère vivre la nuit que le jour, par désamour de la chaleur. Il revendique sa naissance baignée dans la richesse et elle feint l’indifférence à l’entente de conseils sur sa façon de mener sa vie. Elle est de mauvaise foi. Elle déteste les sushis et les femmes qui font de la politique. Au contraire, elle apprécie le bruit des talons sur les dalles de Douvres et l’odeur d’un bon parfum pour hommes. Elle est peu difficile dans le choix de ses amants. Sa seule condition : Assurer.

PSEUDO - joe. PRÉNOM - laura. ÂGE - dix-huit ans. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - bazzart. COMMENTAIRE(S) - perfection incarnée, ok. POISSON PRÉFÉRÉ - doris. CODE AVATAR -

Code:

<pris>kaya scodelario</pris> <ppn>♒ daphné briggs</ppn>

T’enfonces les mains dans les larges poches de ton blouson de cuir. Il est minuit passé, Douvres s’endort doucement, tranquillement. Pourtant, la ville reste éveillée pour certains, dans cette ruelle du moins. On entend légèrement les bruits étouffés des enceintes qui balancent un air barbare qui agresse les oreilles et te font grincer des dents. Tu te demandes ce que tu fous là, comme souvent, paumée que t’es, malgré tes grands yeux bleus qui dévorent lascivement le monde qui t’entoure, pourfendus d’un éclair ironique. Mais t’es là, encore là, malgré tout. Comme perdue dans un monde qui n’est pas le tien. Dans ce monde de fous voué à l’idolâtrie de l’alcool, la drogue et la dépravation. T’as juste un sourire désabusé qui déforme ta lippe lorsque tu laisses ton esprit s’emballer, venant appuyer ton dos contre le mur de briques. Il devrait déjà être là. Oui, il est à la bourre. Pourtant, les infos sont sûres, la photo dans ton portefeuille et la carte que tu fais glisser entre tes doigts certaines. Tu ne peux pas te gourer. Tu n’en as pas le droit. Cela fait six mois. Il est temps, amplement temps.

Pourquoi tu te défilerais, hein ? Ça n’a pas de sens. Ça n’aurait aucun sens. Les questions sont pour ce soir. Et tes « pourquoi » qui te calcinent la langue, tes « pourquoi », il n’en peut plus, de tes « pourquoi ». Tu ne peux pas te contenter d’un « parce que » comme le font tous les gosses. Lui, quand il te demande « pourquoi ? », tu lui réponds toujours « pour toi » ; c’est un peu ta cause perdue, petite conne.

En fait, c’est juste le seul moyen que t’as trouvé pour qu’il disparaisse enfin de ton esprit et que tu reviennes sur le droit chemin – l’as-tu déjà arpenté, emprunté ? Tu l’ignores toi-même. Il n’y aura que ce soir, chéri. Ta langue caresse tes lèvres tandis que t’entends vaguement sa démarche mesurée et furieuse, tu sens le même parfum. Il est en retard. Il est toujours en retard. Ta tête pivote, t’aperçois une chevelure d’ébène. Ton corps suit le mouvement, venant se planter au milieu de la ruelle. Tu te tends, prête à riposter, à accuser le coup qui viendrait. Quand il arrive à ta hauteur, les seuls mots qui te viennent au cœur ne sont pas assez forts. Il s’est stoppé. T’a-t-il seulement reconnue ? Tu ne sais pas quoi dire. Qu’y a-t-il à dire ? Salut. Ça faisait un bail. Tu me paies un verre. Je t’aime ? Non. Il n’y a rien à dire. Rien. Rien, à part la colère dégueulasse qui désarçonne ton cœur et te siffle qu’il faut que tu le gifles, que tu craches, que tu tapes du pied. Il faut que tu fasses quelque chose. N’importe quoi. Et comme une conne, tu lui tombes dans les bras. Juste ça.

Juste tes putains de lèvres qui cherchent violemment les siennes, alors qu’un serpent vicieux s’acharne à broyer tes trippes, à te consumer, à hurler que c’est un connard, qu’un lâche qui s’est bien foutu de ta gueule. Tu crèves d’envie de lui mettre la tête dans le mur, de l’insulter de tous les noms. Tu te retiens de lui arracher les yeux. Ses si jolis yeux bleus. Les mêmes que les tiens. Foutus cousins. Et tu jubiles à l’idée de le découper en morceaux, juste ses deux orbes azurs que tu garderais précieusement dans l’écrin de tes souvenirs. T’as envie d’un tas de choses que tu ne feras pas. T’as envie de lui dire un million de trucs qui dansent sur ta langue, dans toutes les langues que tu connaisses. T’as envie de lui crever les yeux. Putain, oui ! Au final, tu meurs d’envie de crier « Bordel, je t’aime ! » Ouais, tu l’aimes, et c’est tout le fond du problème.