C’est un peu froid le monde en ce moment. On dirait bien que le désespoir l’emporte sur cette foutu Terre. Et puis ils ont beaux sourires on remarque bien nous que rien ne va bien ce soir. D’ailleurs, c’est plutôt clair que plus personne n’aime aller bosser si tôt le matin, ni même se réveiller dans l’odeur du métro glacial. Puis, admettons la réalité fade qu’est notre vie, on s’en sortira mieux plus tard hein ? Alors je marche, dans le vent glacial de Douvres ma terre natale, pas vraiment convaincu que tout cela est vraiment un sens. Faut dire qu’il me martèle bien la tête l’autre collègue a déblatérer des stratégies marketing merdiques. Pauvre con. C’que j’peut pas le piffrer celui-là. Pourtant, c’est bel et bien mon style de mec ce gars-là. Tu sais, le genre de gars fringuant et à l’aise avec tout le monde, assuré dans tout ce qu’il fait, avec ce léger sourire adorateur pour chaque chose qu’il voit. Il a les traits fermement marqués et relativement fin, ça le rend un peu plus féminin en soit, mais ce n’est pas si mal, son allure le rend purement masculin. L’un de ces gars qui semble complètement à l’aise dans un costard, et qui d’ailleurs lui va terriblement bien, comme dans les clips musicaux, ou voir un gars habille classe semble être tout à fait normal même dans les bas quartiers vous voyez. C’est vrai que même son prénom semble sortir d’un autre monde. Aaron. Aaron, c’est beau, c’est sensible, c’est doux, ça fond sous la langue quand on le prononce et ça donne presque l’impression d’une caresse. Mais le beau brun me prend la tête, parce que le beau brun n’est pas Shoeren, mon nouveau petit ami parfaitement silencieux et adorable. Pour dire, il peut sourire Aaron, parce qu’il sait bien que je devais passer cette foutu journée avec l’autre petit, que je devais aller dans un centre de remise en forme, spa et tout le gratin pour lui faire plaisir. Alors je boudes ouais, parce que j’voulais bien passer un peu de temps avec mon nouveau jouet, oublier que mon cœur appartient encore à ce batard de tatoué. Alors les bras croisés j’avance vite voulant expédier ma rencontre avec le patron de ce bar.
D’ailleurs j’entre sans regarder autour de moi, la bouille trop ailleurs pour me rendre compte de la présence de mon meilleur ami. Je m’assois à une table, le visage bien trop ingrat face à mon sublime collègue qui exploite un sourire satisfait. Bah tiens, connard, tu voulais juste me garder pour toi. Et je souris au bout de quelques minutes d’effort, histoire qu’il ne comprenne pas mes pensées. - Cass' ! Bah ça, pour une surprise, s’en est une bel. Instinctivement je souris, fixe mon meilleur ami, ce garçon qui a partagé tout ma vie, mais aussi ce futur amour qui aurait pu être. Une légère pointe d’amertume dans le cœur soudainement. << Ted, quelle surprise, tu fou quoi ici ?! >> Un smile en guise d’invitation à s’assoir, et l’histoire reprend. Montre-moi que l’amitié est périlleux Ted…