La nuit avait été comme les autres pour Marcus. Il s’était couché. Il avait dormi. Point. En revanche, le réveil fut quelque peu inhabituel lorsqu’il entendit, par-delà sa fenêtre le bêlement de ses moutons. Si les autres jours, il est déjà levé. Marcus ne s’attend sûrement pas à ce qu’un dimanche, ses bêtes viennent le lever à l’Aube. Pourtant aujourd’hui, c’est le cas et il a beau fermer les yeux et tenter de se rendormir pour ne pas les entendre. Sa conscience qui reprend peu à peu vie lui dicte rapidement que quelque chose ne tourne pas rond dehors, de sa fenêtre il n’est censé entendre que le calme de son coin de campagne. S’en suit, après la réalisation qu’il se trame quelque chose de louche et après avoir aperçu par la fenêtre son troupeau dans la cour. Marcus s’empresse d’attraper quelques vêtements et de dévaler les escaliers de la maison à toute vitesse pour se retrouver dehors. Un coup d’œil à la porte de la bergerie. Les moutons se sont enfuit durant la nuit. C’est une panique qui le prend au corps le jeune homme quand il court à la bergerie pour constater les dégâts. Chance : la majeure partie du troupeau est là. Seul les plus téméraires ont du vouloir sortir au froid. Un sifflement, et ce sont les chiens qui rappliquent avec la mission d’aller chercher les têtes noires du troupeau. En attendant lui, fera le compte.

Il n’a à peine eu le temps de compter jusqu’à cinq qu’un grand bruit de fracas se fait entendre derrière. Marcus, il a d’abord relayé dans un coin de sa tête toutes les hypothèses concernant le pourquoi du comment ses moutons se sont échappés. D’abord qu’il vérifie que tout le monde est là, le reste suivre. Son comptage est coupé dans ce gros bruit et sa curiosité concernant les évènements de la nuit dernière refont surface. Marcus sort, en prenant soin de bien refermer la porte cette fois et se dirige vers là d’où provient le bruit. Le pré derrière la propriété, celui que l’on délaisse quand vient l’hiver. Quelques pas suivis du bêlement d’une des bêtes et à travers la brume, Marcus distingue ce qui se passe. C’est dans un éclat de rire très fort qu’il se dirige vers la mangeoire où se noie Paul. Marcus n’arrive pas à s’empêcher de rire et comprend rapidement que la fuite des moutons est lié au jeune homme, bien qu’il ne comprenne pas vraiment ce qu’il est allé foutre là. Plus d’inquiétude, juste de la marrade. « Alors ? C’est à cette heure-ci qu’on prend son bain. Fallait me le dire, j’aurais installé la mangeoire à l’abri des regards indiscret. » se marre t-il tout en l’aidant à se relever. Une tape dans le dos pour se réveiller. Paul n’a pas l’air bien. Encore trop d’alcool. Alors qu’il l’aide à se remettre de ses émotions, un mouton vient taper à son genou. Maintenant, Marcus comprend ce que Paul dans la mangeoire. « Aaah, c’est lui qui t’a foutu là. Le farceur. Il fait ses cornes, c’est un mâle. Il t’a pris pour une menace sûrement. » C’est même très certain, mais Marcus s’évite le commentaire. « Allez, on va te choper un truc sec et après, on va chercher toutes les bêtes qui se sont barré. » continue Marcus en trainant Paul sous son bras. Bon, peut-être qu’un café ne sera pas de trop.