Lise, elle n'est jamais acquise. Ton coeur elle te le brise, ton âme elle te la perd, en écrivant ses vers. ▲ emilie simon
NOM(S) - c'est brythe, et puis c'est tout. du moins c'est ce que nemysia aimerait bien croire. mais, la jeune femme a appris depuis peu qu'elle avait été en réalité adoptée par la famille brythe. alors durant ses quatre premières années d'existence, des années qui ne semblent plus appartenir à sa mémoire, la petite colombe portait le nom de calaan. mais, ça, c'est de l'histoire ancienne. retenez juste brythe, mes louveteaux. PRÉNOM(S) - son prénom c'est nemysia. pas banal, heins ? pas évident à porter non plus, vous me direz. la jeune femme n'a jamais cherché à comprendre pourquoi on lui avait donné un prénom comme ça. pourquoi ? pour la simple et bonne raison qu'elle aime vraiment beaucoup son prénom, c'est tout. contrairement à son premier prénom, elizabeth. on ne peut pas faire plus bateau comme idée de prénom, surtout quand on est anglaise. apparemment c'était le prénom de la mère biologique de la petite poupée, et elle aurait donné le même à sa fille. quelle égocentrique celle-là, tiens. AGE ET LIEU DE NAISSANCE - notre petite colombe brisée a vingt ans, une jeune adulte quoi. pour le lieu de naissance ? elle serait apparemment née dans un hôpital à londres. mais, étant donné les antécédents de sa mère, il ne serait pas étonnant que la petite puce soit née en réalité dans une chambre d’hôtel minable, entourée de toxicos et autres énergumènes du genre, pour accueillir nemysia dans ce monde. NATIONALITÉ - une anglaise, une british, une rosbif, une véritable buveuse de thé. STATUT CIVIL - douvres c'est petit, ça tout le monde le sait. et donc, tout le monde se connait plus ou moins dans cette petite ville côtière. alors, tous les habitants, ou peut-être presque, savent que nemysia, la vierge solitaire, n'est avec personne. en effet, beaucoup chuchotent derrière son dos qu'elle terminera certainement comme la vieille folle de la ville, c'est-à-dire seule, vierge, avec ses nombreux chats pour lui tenir compagnie. ORIENTATION SEXUELLE - est-ce que ça a une quelconque importance quand on est atteint de la génophobie ? MÉTIER - fille-fille à sa maman et à son papa, croyez-moi c'est un boulot amplement suffisant. elle aide parfois ses vieux ou sa vielle voisine mais, notre colombe ne travaille pas. GROUPE -coeur las, évidemment. AVATAR -emily browning, la jolie poupée.
Le chant de l'âme
« La petite Brythe ? Bien-sûr que je me souviens d'elle. Une jeune fille vraiment studieuse, une de mes meilleures élèves de toute ma carrière. Bon, pas très loquace, elle était un peu dans son monde. Et quand on l'en sortait, et bien, elle était complètement perdue. »
Monsieur Walker ▲ professeur de français au lycée
« Ma fille ? Non ma fille n'est pas bizarre ! Nemysia est juste un peu fragile, c'est une enfant sensible. Non je vous dis qu'elle n'est pas bizarre, arrêtez... »
Madame Brythe ▲ mère de Nemysia
« Oh oui. Mademoiselle Brythe ? Oui oui je me souviens d'elle. Et bien, c'est une jeune demoiselle très douce et très agréable. Malheureusement, Nemysia est sujette à de nombreuses crises de panique, le plus souvent dû à sa génophobie et ses amnésies. Ainsi que [...] »
Monsieur Campton ▲ psychologue de Nemysia
« Oh cette petite ! Très polie, même si elle semble assez timide, elle a toujours un petit sourire sur ses lèvres, oui, une gentille fille ! »
Madame Wilson ▲ la boulangère
« Nemysia m'aide avec mon jardin, étant donné mon grand âge, j'ai besoin d'aide. Elle est très observatrice et très curieuse d'apprendre de nouvelles choses. C'est un plaisir d'être en sa compagnie. Car, elle ne parle pas pour rien dire au moins et puis [...] »
Madame Johnson ▲ la voisine
« Je la vois souvent cette gamine près du port ou des falaises, à rêvasser en admirant la mer. Parfois, j'ai l'impression qu'elle est sur le point de vouloir sauter de la falaise, et qu'elle lutte pour vivre avec courage. Après ce n'est que l'avis d'un vieux marin... »
Monsieur Abbot ▲ un pécheur
« Quand on voit Nemysia, on dirait qu'elle est sur le point de mourir... Néanmoins, j'ai eu l'occasion de la voir quand elle lisait à la bibliothèque, et on dirait une autre personne ! Une personne pleine de vie et souriante ! »
Monsieur Andrews ▲ le bibliothécaire
« Cette demoiselle est une personne calme et douce mais, aussi très observatrice. Rien ne semble pouvoir échapper à son regard d'acier, j'ai bien intérêt de ne faire aucune erreur quand je m'occupe des jardins... »
Monsieur Baker ▲ un jardinier au château
« Nemy ? Et bien, c'est le genre de personne qui remarque direct quand quelque chose ne va pas, comme si elle avait un sixième sens. Et même si elle ne sait pas trop comment s'y prendre, malgré sa maladresse, elle fait tout son possible pour vous aider, vous soutenir. C'est ce que j'aime bien chez ma soeur, sa maladresse attachante. »
Caleb Brythe ▲ frère de Nemysia
« Ah oui je me souviens d'elle ! Bah avant, franchement elle était normale, quoi. Un peu dans la lune, distante quelque fois mais, franchement c'était une chic fille. Mais, du jour au lendemain, elle est devenue sacrément bizarre ! En fait, quand son grand-frère - canon au passage - est parti, bah, je ne sais pas mais, elle a pas dû supporter parce qu'elle est devenue sacrément étrange. »
Mademoiselle Eastwood ▲ ancienne camarade de classe de Nemysia
Sous l'océan
PSEUDO - windsouth. PRÉNOM - alizée - une seule, même minuscule, remarque avec la chanson "Lolita" et je me transforme en méchante grosse bête. ÂGE - dix-huit, m'sieur. T'AS CONNU LE FORUM OÙ - bazzart, ou la bible du monde rpg. COMMENTAIRE(S) - votre forum me ferait presque mouiller ma petite culotte. POISSON PRÉFÉRÉ - les poissons qui peuvent se manger en sushi. CODE AVATAR -
Code:
<pris>emily browning</pris> <ppn> elizabeth nemysia brythe</ppn>
Dernière édition par E. Nemysia Brythe le Mar 30 Juil - 8:07, édité 14 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 14:41
l'Homme est un loup pour l'Homme. ▲ repris notamment par freud avec son ouvrage malaise dans la civilisation
Je me rappelle qu'au départ ce n'était que des légers murmures. Comme des voix venant d'un autre univers, loin de la petite maison de campagne de mon oncle et ma tante, loin de Suffolk, de ce petit village et de ses abbayes, loin de l'Angleterre. Et comme toute enfant de huit ans, je ne voulais pas faire attention à ces chimères et je préférais me replonger dans mon monde à moi, là où il n'y avait pas de place pour ces murmures. Néanmoins, que je le veuille ou non, les murmures devinrent plus imposants, et se transformèrent en gémissements. Je me souviens presque comme si c'était hier de ma lutte féroce pour retrouver Morphée. Je voulais, avec la plus grande des persévérances, retourner dans ses bras, retomber dans son monde fantasmagorique. Et je sentais qu'il voulait me reprendre auprès de lui, malheureusement les gémissements étaient des obstacles à notre réunion, en cette chaude nuit d'été. J'ouvris alors mes petits yeux de fillette, et ce fût la fin. La fin de mon combat mais, aussi l'achèvement de beaucoup d'autres choses. Mon frère, âgé de cinq ans de plus que moi, dormait dans un petit lit juste à côté du mien. Je me remémore souvent cet instant, du moment où la Nemysia de huit ans regardait le dos nu de son frère, qui était bien plus large et musclé que le sien, à quel point elle se sentait faible et fragile face à lui. Et aussi à quel point elle était effrayée de le réveiller. Pourtant, cette Nemysia là, c'était une téméraire, une gosse courageuse qui pensait que le monde pouvait être à ses pieds si elle le voulait, même si ce monde pouvait parfois l'impressionner. C'est cette impression là que j'ai quand je repense à ce que j'étais, néanmoins personne ne semble partager cet avis. Pour les gens qui ont pu me connaitre dès ma plus petite enfance, j'ai toujours été cette espèce de colombe brisée, qu'il fallait prendre avec la plus grande délicatesse . « Caleb ? Tu dors ? » avais-je surement murmurer d'une voix fluette. Je suppose que c'était mon cas. Car, toutes les gamines de huit ans ont des voix fluettes, comme si le monde n'avait pas eu le temps de martyriser leurs cordes vocales. C'est connu, le monde réserve ce châtiment à l'adolescence. Toutefois, après cette nuit là, ma voix avait dû changer... « J'essaie mais, avec cette chaleur, c'est mission impossible... Qu'est-ce qui se passe ? Tu as encore fait pipi au lit, la morveuse ? » Je fabule peut-être mais, ça serait le genre de choses que mon grand-frère aurait pu me dire à cet âge. Toutefois, je ne peux pas mentir à propos de cette chaleur. C'était l'été le plus chaud que le territoire avait pu surement connaitre. Vous, oui vous, vous qui me lisez, si vous êtes dans un pays plus au sud, vous devez bien rire de la petite anglaise que je suis. Mais, je me souviens avec quelle horreur cette chaleur agissait sur mon pauvre corps de gamine. La gorge sèche, cette sueur salé qui se répandait sur moi telle une peste, et ce sentiment de faiblesse... Oui je me souviendrais toujours de cet été, de sa chaleur et de ses murmures. « Je ne suis plus un bébé ! » J'avais sans doute répliqué quelque chose de ce style. Je souris à l'idée que cette jeune Nemysia devait être en colère, touchée dans son amour propre. Mon dieu, alors qu'aujourd'hui, je ne porte plus grande importance à une quelconque once d'amour propre... « Tu entends ces drôles de bruits ? » Je me rappelle du silence qui s'installa après cette question, de la respiration légèrement plus haletante de mon frère, et pourtant, malgré les signes, je l'ai cru. « Nemy, on est dans une ferme. C'est juste les animaux, dors maintenant. » Oui je l'ai littéralement cru quand il m'a dit ça. Comment pouvais-je remettre en doute la parole sacrée de ce frère à l'allure si puissante ? Non, la Nemysia de huit ans n'aurait jamais douté de Caleb. Mais, maintenant, je sais. Je sais que mon frère m'avait menti cette nuit là, que ce n'était pas les animaux, et que ce n'était pas la chaleur qui l'avait empêché de dormir. Mais, aussi obéissante qu'un chiot, je fermais les yeux. Néanmoins, un chiot n'obéit jamais complètement. Je me souviens que j'avais attendu d'entendre les légers ronflements de mon frère pour quitter mes draps. Les gémissements étaient toujours présents, voire même plus que jamais. Encore aujourd'hui, il m'arrive de les entendre avant de me coucher. Je ne sais plus si j'avais eu peur de quitter la chambre. Mais, quand j'atteignis ce long couloir qui menait à la chambre de mon oncle Robb et de ma tante Suzie, je sais que mon coeur s'était mis à battre si fort, que j'ai cru pendant un cour instant que ma poitrine allait exploser. Ce n'était plus des gémissements mais des cris, des cris de douleurs que j'entendais. Je me rappelle que la Nemysia de cette époque s'était retrouvée face à un choix, à un choix difficile. Celui de repartir sur ses pas et de tenter de séduire de nouveau Morphée. Oui celui d'emprunter ce long couloir et de se diriger vers ces cris atroces. Je sais ce que j'aurai choisi. Or, à huit ans, on pense que le monde n'est fait que de merveilles et d'enchantements, on n'est pas encore bousculé, émasculé, brisé, torturé, aliéné, calomnié, ou injurié par la vie. On est encore plus ou moins innocent. Toutefois, l'enfant est lui aussi touché par un fléau, celui de la curiosité. Une curiosité dévorante, si vorace, que l'innocence et la conscience ne peuvent rien faire face à cela. Et je n'étais pas une exception à la règle. Tout en me dirigeant au fond de ce long couloir, je tremblais comme une feuille au vent, pourtant je continuais mon pèlerinage. Plus j'avançais, plus les voix se faisaient distinctes. En effet, on pouvait deviner qu'il s'agissait d'une femme et d'un homme, même si on pouvait les confondre avec des animaux. « Tonton ? Tata ? » Je n'ai surement même pas ouvert la bouche, pourtant j'aime imaginer que j'ai pu dire ça. J'étais à peine à quelques centimètres de la porte mais, je refusais de bouger. Du moins, ce petit corps refusait d'obéir à la petite Brythe. Mais, la petite Brythe était futée, alors au lieu de bouger tout son corps, elle se pencha juste légèrement pour regarder à travers la serrure. Chance ou non, les vieilles serrures sont assez larges pour permettre de nous offrir un large panoramique sur ce qui se cache derrière.
Les images qui suivirent s'ancrèrent à jamais dans ma mémoire, comme gravées au fer. Les corps que j'avais vu appartenaient bien à mon oncle et à ma tante mais, ce n'était pas eux. Ce que je voyais à travers cette serrure, c'était des animaux. Il y avait un animal plus fort que l'autre, qui cherchait à dominer avec férocité. Cet animal dominant mordait et battait l'autre, le faible. La bête féroce contrôlait toutes les parties du corps de sa proie, elle n'était qu'un vulgaire jouet dans ses mains. Elle était en larmes, elle criait comme si sa vie en dépendait, pourtant la faible créature ne se défendait pas pour sa survie, comme si c'était son rôle. Elle était comme l’oméga dans une meute de loup, qui accepte avec soumission sa maigre pitance et les morsures de ses congénères. « Tu aimes ça, heins ? Salope ! » Et sa rage ne fût que plus intense. La "Salope" fût alors accablée de coups, pendant que la voix rauque de la bête prenait en importance et qu'il savourait sa victoire. Ma tante, oui pourquoi tourner autour du pot, ma tante allait se briser, et j'assistais à son exécution. La fin était proche, je le sentais au fond de moi, au fond de mon coeur d'enfant de huit ans. Quand soudain, une main se plaqua sur mes yeux, pendant qu'un autre bras m’entraînait en arrière. « Ne regarde pas, Nemy ! » Caleb, âgé de treize ans, ne devait pas se rendre compte de l'inutilité de sa réplique, pardonnez-le. Il ne fût pas long pour mon grand-frère de me ramener dans notre chambre. Il m'installa doucement dans mon lit, et resta pendant un petit moment à mon chevet, à me regarder en silence. « Caleb ? » « Oui ? » « Tu avais bien raison. C'était des animaux. » Je me souviens que vaguement de ce qui se passa ensuite, certainement que Morphée m'avait attrapée. Après cette nuit, quelque chose se brisa davantage mais, à ce moment là, je ne savais pas encore quoi exactement. Je n'ai jamais revu ma tante et mon oncle, hormis dans mes rêves.
L'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches [...] ▲ par céline dans son ouvrage voyage au bout de la nuit
La plupart - et je dis bien la plupart, ne vous offusquez pas - des adolescentes veulent une chose, et pas des moindres. Elles veulent l'amour avec un grand A. Vous savez bien de quoi je parle, non ? Celui qui vous donne " des papillons dans le ventre ", qui vous pousse à chantonner " je vois la vie en rose " toute la journée. A vrai dire, je n'ai absolument aucune idée si cela fait vraiment ça. Dans ma tête, ça doit être un état comme un autre, comme celui d'avoir faim ou d'avoir soif. L'amour avec un grand A, c'est un état mais, qui n'est pas physiologiquement nécessaire. C'est comme ça que je résumerai ma vision de l'amour avec un grand A. Certes, il n'y a pas de papillons, de vie en rose mais, qu'importe. L'être humain est saupoudré d'un nombre incalculable d'handicapes. En effet, l'Homme doit se nourrir, doit boire, doit dormir, doit apparemment avoir des relations sociales pour atteindre le bonheur, et j'en passe. « L'homme, voire la femme, te font peur. L'amour te fait peur. Le sexe te fait peur. La vie te fait peur, en fait ? Vivre c'est ta Némésis, heins ? » Je me rappelle de chaque mots qu'il avait débités, et avec quelle brutalité il les avait prononcés. Chacun de ses mots avaient été comme un coup de fouet sur mon dos nue, laissant des marques indélébiles. L'amour n'était qu'un mot, le sexe n'était qu'un outil de reproduction, et les personnes autour de moi n'étaient que des murmures. Je n'avais jamais compris cela. Je n'avais jamais su ce qu'il n'allait pas, ce qu'il manquait, ce qui était brisé en moi. Jusqu'à ce fameux jour, jusqu'au jour où j'ai cessé de vivre dans le mensonge que j'avais élaboré, jusqu'au jour jour où il m'a ouvert les yeux au lieu de me les cacher.
C'était un jour pluvieux, un jour presque comme un autre à Douvres en somme. Pourtant, quelque chose dans l'air, dans cet air étouffant de notre petite maison, rendait l'atmosphère électrique et presque insoutenable. Je me souviens que je sentais que toutes les fibres de mon corps étaient en alerte, comme s'il allait se passer quelque chose. Comme à mon habitude, j'étais dans la chambre de mon frère, un bon livre à la main, près de la fenêtre pour jeter un coup d'oeil vers l'extérieur. La pluie devint violente, chaque goutte de cette averse s'écrasaient au sol avec une telle impétuosité que je ne pouvais détacher mon regard de la fenêtre, abandonnant de plus en plus Victor Hugo et sa capitale française. Quand soudain, la porte de la pièce, qui était devenue mon sanctuaire, mon havre de paix au fil des années, s'ouvrit violemment pour laisser entrer son propriétaire. « Caleb ? » Je me souviens de la surprise que je vis sur son visage, comme si c'était exceptionnel de me trouver dans sa chambre. Alors que depuis l'âge de neuf ans, je passais plus de temps dans sa chambre que dans la mienne. Je me sentais plus en sécurité. Je n'ai pas une raison particulière pour expliquer cela. J'aimais juste être là. J'aimais l'odeur que dégageait la pièce. J'aimais regarder le corps de Caleb qui m'a toujours impressionnée. J'aimais me mettre près de cette fenêtre, et pas une autre. J'aimais me dire que si on voulait me chercher, on ne me trouverait pas ici, car ce sanctuaire n'était pas le mien mais, celui d'un autre. Caleb me fixa pendant un long moment avec ce regard intense que lui seul avait le secret. Il était trempé de la tête au pieds, il semblait épuisé et amère. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil. Jusqu'à ce jour. Je me rappelle que j'avais pris le temps de fermer soigneusement mon livre, en retenant la page où je m'étais arrêtée. Et puis je m'étais tout simplement dirigée vers lui. « Que se passe-t-il ? » avais-je dit en étant soucieuse et en lui prenant doucement la main. Je déteste le contact humain, je ne sais pas pourquoi mais, le fait de toucher quelqu'un me soulève le coeur. Mais, toute conviction a une exception. Caleb était l'exception. Pourtant, contre toute attente, il se dégagea avec vivacité de ma main. Il partit en direction de son lit pour prendre un vieux t-shirt pour ainsi se sécher les cheveux. Je ne me souviens plus vraiment de ce que j'ai pu ressentir à cet instant précis, ce que la Nemysia de quinze ans avait bien pu penser. N'avais-je rien ressenti du tout ? Ou au contraire, avais-je eu mal ? Je ne me souviens pas, je ne veux pas me souvenir. « Mauvaise journée. Sors, s'il te plait. » Je n'aurai jamais été têtue si j'avais su. Mais, comment aurais-je pu deviner ? Depuis que nous sommes enfants, nous avons toujours pris soin l'un de l'autre, particulièrement Caleb envers ma personne. Nos parents, se sacrifiant corps et âmes pour notre bonheur, avaient dû nous apprendre à nous débrouiller, et c'était donc ainsi que nous avions appris à dépendre de l'autre. C'est pourquoi, sans aucune hésitation, je m'étais de nouveau dirigée vers lui, en le prenant doucement dans mes bras. Je n'ai jamais été douée avec les mots. Or il m'avait toujours semblé, grâce à mes observations sur les adultes quand j'étais encore plus jeune, qu'il fallait agir ainsi pour se consoler. C'est certainement pourquoi je l'avais pris dans mes bras. Si seulement j'avais su que ce simple geste de consolation allait mettre en pièce des années d'amour fraternel... Je sentis contre moi que le corps de mon frère aîné était tendu, alors curieuse de voir son visage, je pris du recul. Sa mâchoire était crispée et ses yeux semblaient vides. Mais si on regardait bien, au fond de son regard, brillait une flamme qui m'était alors inconnue. Et puis tout alla vite, trop vite. Je me souviens de cette sensation quand il me bouscula en arrière. Cette sensation qui était liée à un souvenir dissimulé dans ma mémoire, qui s'aggrava particulièrement quand il se mit au-dessus de moi, tout en me tenant les bras avec force. Je revoyais le visage de tante Suzie. Et je voyais le visage d'une inconnue. Quelle désagréable sensation aux saveurs amères de la réminiscence. « Caleb ? A quoi joues-tu ? » Oui ça ne pouvait être qu'un jeu, un vilain jeu mais, un jeu quand même. Malheureusement, le temps des jeux était terminé. L'homme qui était au dessus de moi n'était plus mon frère mais, un animal en chasse. Je me rappelle avec quelle violence il plaqua ses lèvres contre les miennes, de cette horrible odeur d'alcool qui se dégageait de sa bouche, avec quelle dextérité malsaine il avait réussi à tenir mes bras d'une main pour ainsi relever ma robe avec l'autre. La brythe de quinze ans ne ressentait pas réellement du dégoût à ce moment précis mais, c'était davantage une peur viscérale qui se répandit dans la totalité de son être. Je me souviens avoir pensé : Était-ce bien ces mains que j'avais tant admirées, ces lèvres que j'avais tant jalousées, qui me brutalisaient ? Le corps de Caleb se déplaçait sur moi comment aurait pu le faire une vipère avide et affamée. Et cette pauvre Nemysia, pauvre colombe brisée comme pouvait penser la majorité des personnes qui la connaissaient, ne faisait rien pour se défendre. Elle acceptait son rôle. Pas de cris, non, même quand il resserra sa poigne sur mes bras, même quand il commença à enlever ma robe, non, pas de cris. Pourtant, que je le veuille ou non, je sentis des larmes couler sur mes joues, tout comme Caleb. Il s'arrêta alors, plongeant son regard dans le mien. Aujourd'hui, quand je repense à ce jour, je pense que j'étais fébrile, désireuse de ses baisers d'une certaine manière mais, mon corps ne semblait pas être en accord avec cette pensée. Ou serait-ce une fabulation encore de ma part ? Car, après tout, c'était il y a cinq ans, comment se rappeler de tout, dîtes-moi ? Ne serais-je pas en train d'essayer de me convaincre ? Peu importe. Cette espèce de folie qui était dans les yeux de mon grand-frère quelques minutes auparavant semblait avoir disparue, sa respiration reprenait une allure normale mais, il continuait de trembler. Il s'écarta rapidement de moi et regarda autour de lui comme pour reprendre ses esprits. Je profitais de ce moment pour me rhabiller quelque peu, tout en reprenant également mon calme. « Pourquoi ? » avais-je murmurer. Un mot. Un seul petit mot avait été suffisant pour porter le coup fatal à notre relation. « Pourquoi, heins ? » Il donna un coup violent dans le mur, comme si avec son poing, il pouvait évacuer toute la rage qui était enfouie en lui. « Parce que le monde est comme ça, Nemy ! Parce que le monde est foutu ! Je suis foutu ! Tu... » Il avait les larmes aux yeux. Cette image est à jamais gravé dans ma mémoire, je n'avais jamais vu mon frère pleurer, pas une fois. Jusqu'à ce jour. « Tu es foutue. » Je ne comprenais rien. Je ne comprenais absolument rien. Tout semblait confus. Tout avait basculé presque d'une seconde à l'autre. « L'homme, voire la femme, te font peur. L'amour te fait peur. Le sexe te fait peur. La vie te fait peur, en fait ? Vivre c'est ta Némésis, heins ? » Ces mots me marquèrent à vie, pourtant ce jour-là, ils n'avaient aucun sens à mes yeux. Il se rapprocha doucement de moi et prit mon visage du bout des doigts comme si je le dégouttais, comme si me toucher était un supplice. « Et bien tu sais quoi, Nemy ? Tu es ma Némésis à moi. » Et il s'écarta de nouveau de moi, il semblait encore plus épuisé, comme s'il venait de vider son sac. Seulement, je n'avais pas compris ce qu'il essayait de me dire, du moins la Nemysia de quinze ans n'avait pas compris. « Caleb, arrête, arrête tout ça. C'est l'alcool qui...» Il fonça de nouveau droit sur moi en posant violemment sa main sur ma bouche. A son tour, des larmes coulèrent sur ses joues, silencieuses, malicieuses petites larmes. « Surtout, ne dis rien, chut, tais-toi. Je t'en supplie, tais-toi... » Et il s'effondra dans mes bras. Nous restâmes un long moment ainsi. Malheureusement, pas assez quand j'y repense à présent. Il brisa ce moment en se relevant, plus aucune larmes violentaient son visage. « Combien de temps encore ? Combien de temps comptes-tu jouer cette comédie ? Combien de personnes penses-tu continuer à berner avec cette mascarade ? » « Je... Je ne comprends pas ce que tu veux dire, je... » avais-je dit en baissant légèrement la tête. Et quand je voulus poursuivre en le regardant dans les yeux, je ne pouvais plus continuer. Encore aujourd'hui, je n'arrive pas à savoir ce qu'il y avait dans son regard : De la haine ? De la pitié ? De la tristesse ? Caleb poussa un long soupir et quitta tout simplement la pièce en titubant, certainement à cause des effets de l'alcool. Il referma doucement la porte, et me laissa seule. Je me souviens que j'étais fatiguée, que je voulais juste fermer les yeux pour ne plus jamais les ouvrir, vivre à jamais au creux des bras de Morphée. Oh mon doux Morphée.
Dernière édition par E. Nemysia Brythe le Lun 29 Juil - 18:33, édité 29 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 14:53
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. [...] ▲ par baudelaire dans son ouvrage les fleurs du mal ; l'albatros
« Chérie ? S'il te plait, ouvre-nous. Chérie, ça fait plus de deux heures que tu es enfermée dans la salle de bain. Sors, s'il te plait, mon ange... » Deux heures ? Si longtemps ? C'est ça qui arrive quand vous vous perdez dans vos souvenirs. C'est ça qui arrive quand vous apprenez que vos parents ne sont, en réalité, par réellement les vôtres. C'est ça qui arrive quand vous vous rendez compte que vos fondements n'étaient que des mirages. « Kathy, laisse lui un peu de temps... » Mon gentil papa, compréhensif et attentionné. Mon gentil papa qui n'était pas mon papa. Ils semblèrent s'éloigner de la porte, je ne pouvais pas voir leurs visages mais, j'imaginais très bien à quel point ils devaient être accablés. En fait, ils devaient être aussi bousculés que je l'étais, ou presque. Je ne sais combien de temps s'écoula encore, et malgré le brouillard qui m'entourait, je décidais de me lever, et retourner vers la réalité. J'ouvris doucement la porte de la salle de bain, et en me rapprochant de la cuisine, je surpris des murmures.« Frank, on ne pourra jamais la laisser partir, elle est bien trop fragile... » Un pincement au coeur. « Mais, enfin Kathy, elle vient d'apprendre la vérité, c'est normal... » « Et tous ces cachets qu'elle doit prendre ? Cela te semble normal, ça, à tes yeux ? » Un deuxième pincement au coeur. « Kathy... Allons, ne pleure pas... » « Mais... Qu'est-ce que nous avons raté ? Qu'est-ce qu'on a mal fait ?! » Un troisième pincement au coeur. « C'est Elizabeth la fautive, pas nous... » « Comment a-t-elle pu ? Comment a-t-elle pu faire ça à une enfant ? Comment a-t-elle pu faire à son propre enfant ?! » Qu'avait-elle fait ? Que m'avait-elle fait cette mère biologique inconnue ? Je ne me souviens pas, je ne me souviens pas. « Elle avait l'air tellement mieux quand Caleb était là... » Un quatrième pincement au coeur. « Oui mais là il fait ses études. On doit apprendre à gérer ça par nous même. » Mes jambes me lâchèrent doucement, et quand je t'atteignis le sol, ma tête tomba lourdement sur mes genoux. On devait me gérer ? Étais-je réellement cet être fragile et bancal à leurs yeux ? Quand soudain, en relevant la tête, je vis mon reflet dans le miroir en face de moi. Je voyais une jeune femme qui ressemblait à un enfant, avec de larges cernes qui entouraient ses yeux épuisés, un teint livide, des cheveux secs et ébouriffés, avec des joues creuses. Voilà ce que j'étais. J'étais une fleur sans saveurs, une fleur à qui on avait extrait tout son nectar, jusqu'à la dernière goutte. J'étais fade et las, et à la fois las d'être fade.
Dernière édition par E. Nemysia Brythe le Lun 29 Juil - 18:19, édité 10 fois
Dali Lazarre
♒ messages : 345
♒ Age : 31
Feuille de personnage ♒ âge: vingt-trois ♒ profession : classeuse de morts (réceptionniste aux columbarium ) ♒ le choix du coeur: brisé. jeté. fracassé.
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 15:05
emily, cette beauté je l'aime depuis si longtemps, mondieu bienvenue sur le forum, j'ai bien hâte de voir ce que tu vas faire de cette déesse
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 15:41
Oh merci beaucoup. J'espère que je ne te décevrais pas alors.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 15:44
lolita, moi ça m'fait penser à kubrick. comme quoi, j'ai jamais les même référence que tout le monde bref, bienvenue parmi nous. ton avatar est parfait, on la voit plus trop emily et c'est tellement dommage
Elsie Lattimer
♒ messages : 385
Feuille de personnage ♒ âge: 18 ans ♒ profession : serveuse dans un bar ♒ le choix du coeur: le coeur ne choisit rien
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 15:50
Ton avatar et ton gif de profil vont tellement ensemble, elle est trop douce, c'te fille Bienvenue !
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 15:54
marcus ▲ Si tout le monde avait la Lolita de Nabokov ou de Kubrick en tête, je n'aurai pas été traumatisée par cette chanson. Il faut plus de gens comme toi ! Merci beaucoup !
elsie ▲ oui je suis d'accord, Emily fait toute douce avec son visage de poupée. Merci beaucoup.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 18:06
E. Nemysia Brythe a écrit:
marcus ▲ Il faut plus de gens comme toi ! Merci beaucoup !
ah ça, depuis le temps que je le dis. (a)
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 20:26
Marcus Lazarre a écrit:
ah ça, depuis le temps que je le dis. (a)
Un modeste en plus.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 21:10
bienvenue ici emily, elle est si douce c'te fille.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Ven 26 Juil - 21:22
Oh rosie. Merci beaucoup.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 6:13
modestie est mon deuxième prénom.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 11:35
OH CÉLINE OH CÉLINE OH CÉLINE Épouse moi
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 12:04
OH ON EST BIEN D'ACCORD ! Allons-y, marrions-nous !
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 16:11
C'est ma découverte fabuleuse de cette année. Il faudra que je lise d'autres choses de lui, un jour. Oh oui !
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 16:27
Je te conseille de lire alors Mort à crédit, tout aussi incroyable que Voyage.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 16:32
Il parait oui. J'essayerai sûrement avant la fin de l'été, si j'ai assez d'argent pour. De toute façon, je ne sais pas si je serais capable de lire les Pamphlets pour le moment, donc je vais sûrement plus me concentrer sur Mort à crédit, oui.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Sam 27 Juil - 18:33
(La flemme de changer de compte pour te souhaiter la bienvenu )
Mais bienvenu et bonne chance pour ta fiche
Emily Browning, elle est belle
Il nous faudra un lien
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Dim 28 Juil - 8:14
Oh merci beaucoup. Avec plaisir pour ce lien.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Dim 28 Juil - 16:32
E. Nemysia Brythe a écrit:
Il faut plus de gens comme toi !
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
bienvenue ma belle **
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Dim 28 Juil - 17:20
Ahaha ! Aurais-je dit une petite boulette ? Merci.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
♒ messages : 595
Feuille de personnage ♒ âge: 19 ans ♒ profession : peintre en bâtiment ♒ le choix du coeur: chocolat au lait ; confettis de bonbons azurés.
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Mar 30 Juil - 15:41
superbe fiche, réellement. j'adore ta plume tu es validée, n'oublie pas de générer ta fiche de personnage, de faire ta fiche de lien, et tout ça tout ça.
Invité
Invité
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲ Jeu 1 Aoû - 18:35
Oh merci beaucoup ! Je me hâte de faire tout ça dans ce cas.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲
elle n'est jamais acquise ; ton coeur elle te le brise. ▲