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 pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3

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fantôme à la mer
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MessageSujet: pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3   pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3 Icon_minitimeDim 14 Juil - 14:59




pauvre damnés, âmes délaissées


Elle était jolie. C'est ce que les gens disent, en tous cas. Vous, vous ne vous souvenez pas d'elle. Vous ne la connaissez peut-être pas, en fait, sauf pour l'avoir croisé quelques fois, lorsque vous faisiez vos commissions. C'était elle ; la petite blonde, là, cachée derrière ses lunettes. Elle vous souriait toujours, rougissante. Peut-être, Aristée, qu'elle te trouvait de son goût. Personne ne sait ; elle parlait si peu. Peut-être, Monroe, t'avait-elle vu en train de te changer, tard le soir, alors qu'elle rentrait du travail et que tu avais laissé les rideaux ouverts. Personne ne sait ; elle ne pipait mot. Et toi, Oze ? Tu ne l'as jamais vu, là, perdue au travers des couloirs de l’hôpital, tout comme toi ? Qui sait, peut-être a-t-elle d'essayé d'engager la conversation, mais qu'il n'y avait rien à faitre. Qui sait, après tout ? Il y a tellement de questions sans réponse, sur cette terre. Et toi, Moana ? Pourquoi te trouves-tu là ? Tu ne connais pas ses traits, tu ne te souviens même pas de son être. Et pourtant, comme tous les autres, tu as reçu un carton d'invitation. C'est bien morbide, tiens. Un carton d'invitation pour fêter un mort. Tu n'oses même pas t'approcher du cercueil pour voir ses traits, alors que toujours, tu ne cesses de vouloir te jeter à la mer. Tu es juste là. Vous êtes juste là, finement habillés, sans savoir ce que vous faites là. Les gens pleurent, tout autour. L'un de vous est parcouru de sanglots. C'est toi, Oze ? Ou alors toi, Aristée ? Penchez vous sur le cercueil, voyez y les traits de la tendre brûlée. Le fantôme est là, lui, pourtant. Tout contre elle, il caresse ses cheveux presque amoureusement. Il est heureux ; il s'est fait une amie, et cela, pour toujours. Approchez vous un peu, votre sandwich sans croûte à la main ; approchez vous, pour voir le mouvement malin, dans la crinière de la belle. Pour sentir ce souffle de mort, tout autour d'elle. La pièce est presque vide, maintenant. Vous êtes là depuis des heures, en fait, totalement silencieux. Certains ont déjà commencés à partir, et pourtant, vous restez là. Demain, elle sera enterrée ; demain, son corps ira sous terre, et un homme d'Église dira de jolis mots, à son sujet. Êtes-vous seulement prêt ?




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MessageSujet: Re: pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3   pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3 Icon_minitimeLun 15 Juil - 4:57


Il y avait eu ce facteur, le matin même qui s'était arrêté devant ta maison alors que tu en sortais. Tu as reçu une invitation Moana, qu'il disait. Il te parlait de la petite brulée, la petite blonde qui se traînait sans un mot dans les rues de Douvres. Tu avais beau réfléchir, son visage ne te disait rien et tu ne comprenais décidément pas pourquoi tu recevais cette invitation pour aller avec ses proches auprès de son corps inerte. Pourtant tu avais fini par y aller. Poussée par la curiosité et l'ennui mortel des longues après-midis d'été, tu t'étais rendu jusqu'au salon funéraire. Il y avait Monroe, Aristée et puis Oze aussi. Vous étiez restés là, en arrière plan, regardant du fond de la salle toutes ses âmes pleurer la morte.
Et puis ils avaient fini par partir. Il n'y avait plus que vous, vous et un maigre groupe de personne ne pouvant se résigner à lui dire adieu, vous et l'écho de leurs sanglots. Tu avais fait le premier pas en avant. Voilà des heures que vous étiez plantés là, dans le fond de la salle sans avoir encore osé vous approcher du corps, laissant ses proches pleurer à leur aise. Tu t'étais soudainement arrêtée dans ton élan. Et si tu la reconnaissais, et si, et si. Mais ta curiosité est toujours trop forte, Moana, tu ne peux résister à l'envie de mettre un visage sur cette personne dont tu entends parler depuis des heures. Tu t'avances et t'arrêtes de nouveau à quelques centimètres du cercueil. Elle est là, étendue, comme plongée dans un profond sommeil, un profond sommeil en apnée. Vous la connaissiez ? Tu chuchotes. Toi, tu ne la reconnais pas. Il y a sur son visage les traces du passage des flammes, sa peau est marquée, brulée. Pourtant tu réussis à imaginer à travers ses traits son visage d'antan, son visage d'enfant. Elle ne te dit rien, absolument rien. Les falaises t'obnubilent trop, Moana pour que tu ne te soucies d'une petite blonde sans conversation. Les brulures sont cachées sous une couche de maquillages pourtant tu les devines et tu imagines. Il y avait cette odeur de cendres et les flammes lancinantes qui venaient caresser son visage. Les flammes, comme des milliers de langues de feu, s'élevaient autour d'elle, l'enveloppaient léchant au passage sa peau salée. Tu te disais qu'elle aurait mieux fait de sauter de la falaise, son corps se seraient alors déposé sereinement au fond de l'eau pour partir dans un voyage infini au gré des courants. Ton cœur brisé par les déceptions amoureuses t'avait déjà entraîné à t'imaginer faire le grand plongeon mais tu n'avais jamais pu t'y résoudre. Il y avait ta sœur, et puis toujours un nouvel inconnu voire une nouvelle, qui venait vers toi, qui te disait t'aimer, te raconter des poèmes et toi tu y croyais de nouveau. Et puis face à toi, de l'autre côté de la mer, tu l'imaginais lui, ton français, ton doux français. Tu l'imaginais te voir arriver sur la plage, déposer par la marée, tu l'imaginais pleurer, tu l'entendais presque crier et alors tu reculais, tu ne voulais pas le blesser alors tu ne pouvais sauter. C'est un coup de vent dans ses cheveux qui te tira de tes pensées, on aurait presque dit qu'il y avait là, à côté d'elle quelqu'un en train de lui caresser les cheveux. Tu jeta un œil aux trois autres qui étaient avec toi pour voir s'ils s'en étaient eux aussi rendus compte.
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B. Monroe Osborne
B. Monroe Osborne

VOYOU.
J'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop ; comme ça a fait avec les autres. Mais tu sais pas d'quoi tu parles. J'ai essayé ça sert à rien on change pas, on change jamais. → Fauve.

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♒ âge: vingt-et-un ans.
♒ profession : divers petits boulots.
♒ le choix du coeur: l'abruti tatoué.


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MessageSujet: Re: pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3   pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3 Icon_minitimeJeu 18 Juil - 12:49


burning on.

Tu sens envahit par les frissons. Quelque chose te déplait en la situation. Tu te sens égaré. Trop à l’étroit dans ton costume sombre. Lumières amères. Tu retiens tout souffle, attendant. Tu te souviens encore du carton d’invitation. Les choses n’auraient tenu qu’à toi, tu ne t’y serais aventuré. Tu n’aurais jamais osé. Mais peut-être n’étais-tu pas toi-même, justement. En ces instants, peut-être que le monde te dépassait lentement. Tu ne sais plus ce que tu es venu faire là. Tu as envie d’allumer une cigarette. De cramer du papier, pour te détendre. Tu as envie d’oublier le macchabée au milieu de la pièce. De t’en éloigner. C’est glauque. Et de tout ça, tu n’es pas trop fana. Vraiment pas. Et ta tête est vrillée de questions. Tu as presque trop chaud, dans la pièce froide. Tu te sens glacé dans une fournaise. Perdu dans la braise.

Elle a fini brûlée. C’est ce que tu as cru comprendre. Tu entends les gens pleurer. Pour cette demoiselle qu’ils connaissaient. Et que tu ne connais pas. Tu laisses l’éternité s’écouler. Dans l’espoir idiot qu’elle se relèvera. Pourquoi est-ce que tu as été convié ? Tu te demandes si tu lui as fait quelque chose. S’il y a un élément qui a à voir avec toi. Tu te souviens vaguement des quelques visages qui se tiennent autour de toi. Mais pas de celui qui vous a réunis là. Tu n’oses pas t’avancer, pour la regarder. Tu l’imagines hurlante. Criant sous les flammes dévorantes. Peut-être était-ce désiré. Peut-être était-ce intervenu au milieu d’un cauchemar, et que celui-ci était devenu réalité. Un frisson te parcourt l’échine. Tu imagines. Et tu te détestes à l’idée d’y penser. « Vous la connaissiez ? » Murmure dans le souffle du vent. Tu as cligné des yeux, un instant. Réalisant lentement. Ton regard perdu voyait enfin. La salle s’était pratiquement vidée. La jeune brune s’était avancée. Elle se tenait à quelques centimètres de la boîte en bois. Avec le courage de regarder. Il te semblait. Tu imaginais. « Non … » Tu as soufflé, d’une voix éraillée. Abîmée par le silence trop pesant. Tu as avalé ta salive, tentant de rafraîchir ta bouche asséchée. Tu t’es raclée la gorge, le plus silencieusement possible. Pour ne point conserver cette désagréable impression de trachée arrachée.

Et tu t’es lentement avancé. Il te semblait que tes chaussures faisaient un bruit monstre dans le silence écrasant. Tes membres ankylosés cherchent à se dégourdir, langoureusement. Et tu as fini par l’apercevoir. Cette femme que tu ne connaissais pas, mais pour laquelle on t’avait invité. Te voilà près d’elle, pour un dernier au revoir. Pour la première fois. Tu plisses les paupières, alors que tu l’observes un instant. Pour finalement détourner le regard. Tu songes à prendre tes jambes à ton cou. A t’enfuir, loin d’ici. Et oublier ces histoires. Bizarres. Et à nouveau, tu as cligné des yeux. Sursautant un instant. Il n’était pas impossible qu’en ses lieux, tu sois resté trop longtemps. Mais l’étrange souffle du vent qui lui mouvait les cheveux t’intriguait. Un instant. Ton regard a croisé celui de la brune. « Y’a … » Du vent. Du vent dans cette pièce close. Tu traînes ton champ de vision dans la pièce. A la recherche de la quelconque source d’aération. De cette invisible ventilation. Le souffle caresse ses cheveux. Il te semble. Et tu mords ta lèvre inférieure, un instant. Imprégné par l’étrangeté du moment.

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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3   pauvre damnés, âmes délaissées ♒ mini intrigue #3 Icon_minitimeVen 9 Aoû - 12:17

(je pue le retard, frappez moi.)

Le carton d'invitation est froissée entre mes doigts. Il agonise, lui aussi. Mon t shirt blanc est à présent gris, sale. Et ce jean, troué et usé à l'extrême. Mais à quoi bon. Oui, à quoi bon s'émerveiller pour une mort. De toute façon, mon appartement est vide. Les seuls habits que j'enfile porte une odeur médicale flagrante, pour me rappeler comme je peux être au bord du puits. J'y suis peut-être déjà dedans, qui sait. Qu'importe. Mes pieds me traînent jusqu'à ce lieu de rendez-vous. Le chemin fut long et laborieux. Interrompu par des pensées tranchantes. Des lames de fer semblent s'enfoncer dans mon cœur, remonter jusqu'à ma bouche. La porte se referme derrière ma présence. J'ai l'air d'une fausse note, là, au milieu de ses hommes et femmes à l'apparence lissée.
Le cœur s'arrête. L'âme s'effondre. Le cercueil me fixe. S'approcher. Ou bien reculer.
Le mouvement de foule décide pour moi.

Le regard en direction du sol, je les entends gémir. Gémir cette vie volée. Moi, en retrait, je ne vois rien. Je ne fais qu'entendre les dégâts de la perte dans un fracas insupportable. Et enfin, les voilà qui quittent la pièce, une fois les larmes versées. Une fois les cœurs essorés. Vous la connaissiez ? Mes yeux bleus se relèvent. Ils découvrent le visage d'une jeune femme. La voix d'un homme résonne. Mon être sursaute. Ça fait si longtemps que j'ai plus vu personne. Trop d'années que je m'éteins à petit feu dans les hôpitaux pour me soucier du monde. Le cercueil m'appelle. Je m'avance d'un pas. Puis de deux. Jusqu'à sentir une vague glaciale. Un poids tomber fermement sur mon corps déjà trop faible. Les jambes cotonneuses, c'est à peine si je parviens à m'avancer jusqu'au cadavre. Le gorge nouée, mes genoux rencontrent le sol. Nouvelle douleur. Elle n'est rien comparé au reste. Tout cela ressemble à une mauvaise blague. Y’a …  oui, il fait froid, horriblement froid à côté de la princesse brûlée. Mais c'est pas grave, mes doigts caressent déjà sa joue. Comme si ce simple contact lui ferait ouvrir les yeux. Les mots ne quittent pas mes lèvres gercées jusqu'à ce que mon regard rencontre le visage d'Aristée.
Les larmes ne coulent même plus sur mes joues.
Aristée.

L'âme retrouve soudainement de sa force. Possédée par la colère. Je me relève, un peu trop rapidement. Ma tête tourne mais j'avance quand même, laissant à contre cœur la morte à sa solitude.  Il n'y a plus qu'Aristée et mes poings serrés, dans le vide. Les flammes brûlent, oui, mais à l'intérieur de mon être. Elles emportent tout. Font naître un monde en parallèle. Il n'est plus question de cancer. Encore moins de traitements. La haine se matérialise. Le dos du tueur claque violemment contre le mur glacé. « T'as rien à faire ici. » Je pourrais très bien lui vomir au visage tout ce que je ressens. Cracher à tous poumons ma souffrance et mourir sereinement. Je pourrais si j'en avais le courage. Mais y a rien.
Rien que du vide qui m'empêche d'être aussi haineux qu'il le faudrait. Mes os sont du verre, de toute façon. Je suis voué à l'échec. « Allez, souris. Sois fier de ton œuvre. » Mon doigt pointe le cercueil, la brûlée, la souffrance. Je me retourne un quart de seconde pour fixer les visages inconnus. Et à nouveau, Aristée. La chair claque sur son visage. Mon poing rencontre son nez. Le sang coule, certainement le même que mes veines. Il a l'air si réel, là, ce tueur que je sens même pas la froideur du mur caresser mes poings. Mon âme toute entière est persuadée de s'attaquer à lui, Aristée, mais il se bat contre le vide. Contre l'irréel. Eternelles hallucinations. Tu es fou Oze, tu es fou.
Pitié, laissez-moi me réveiller. Empêchez moi de commettre l'irréparable.
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