_Objet___J'ai pas vraiment de raison de t'écrire...
Je sais pas trop pour quelle raison je t’écris, la vérité c’est que je suis certain ou presque que ton adresse mail n’est plus celle-ci. Et puis, si c’est vraiment le cas, alors je suis triste que tu ne parviennes pas à lire ceci. Au fond, je crois que tu me manques tout simplement, puisque j’ai plus tellement d’ami sur qui compter, sur qui m’appuyer. Mais c’est surement pas ça le plus dur, puisqu’on s’habitue à une absence, peu importe combien elle fait mal, on s’y fait toujours…J’pense que l’homme à cette capacité grandiose d’adaptation qui fait de lui quelqu’un de merveilleux, d’intemporel. Je t’ai parler de ce garçon Monroe, je sais pas trop, j’sais plus vraiment…Depuis que je l’ai rencontrer j’crois que j’ai perdu la notion du temps, j’ai perdu le file de tout. J’aurais dû me concentrer sur ma musique, j’aurais dû faire ce que je voulais, mais j’lai rencontrer. Et ça fait deux ans maintenant tu sais, il vie chez moi, ou du moins il monopolise mon chez moi, mon domaine. Je pourrais te dire que je l’aime, qu’il m’aime, mais j’suis pas sûr que ça ait une grande importance, puisqu’au fond c’est pas ce qui compte non ? J’veux dire, ça devrait l’être, l’amour c’est ce qu’il y a de plus beau, mais pas avec lui, c’moins beau, tout est moins beau, tout semble plus cru, plus sec. J’me perds souvent, je comprends pas trop l’utilité d’une telle relation même si j’peux pas faire autrement, j’ai l’impression d’être encerclé, piégé. Et toi c’est là que tu devrais venir Ted, tu devrais te mêler de ce qui te regarde pas encore une fois, j’sais pas agir, bouger, m’foutre ce coup de pied au cul dont j’ai tant besoin. M’ouvrir les yeux peut être… Mais t’es pas là, t’es ou au fait ? J’parle que de moi dans l’histoire, pardon. Presque un an que j’ai plus de tes nouvelles, j’sais pas trop ce que tu deviens, on a perdu le contact l’un après l’autre, sans trop de raison. Tu devrais revenir un temps, t’es toujours en France ? Je sais que j’aurais dû t’écrire avant, t’es mon meilleur pote p’tain et j’suis incapable de le garder près de moi, c’est con cette histoire. J’perds à peu près tout au fil du temps j’crois bien, ma mère, mon batard de père, puis toi… Un jour ça sera Monroe et puis après qui hein ? Tu devrais être là, j’sais pas, reviens fais un truc pour changer tout ça, tu me manques tu sais, même si au fond tu t’en fiches surement…P’têtre qu’un jour qui sait on se reverra…je continue d’y croire tu sais…
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Dernière édition par Cassandre de Montherlant le Mar 20 Aoû - 19:20, édité 1 fois
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Sujet: Re: Les meurtrières [ Ted et Cassandre ] Mar 20 Aoû - 19:06
_Objet___Et moi j'ai toutes les raisons de m'en vouloir !
C'est bel et bien la même adresse, depuis toujours. Depuis le temps, nous en aurions échangés des mails mais j'ai disparu comme une seconde fois. Et pour cela, je te demande encore pardon. Tu as toutes les raisons d'être triste mais au fond j'espère plutôt que tu penses à moi avec le sourire. Il faut que tu sois fort Cass, en toutes circonstances. C'est ensemble qu'on tenaient tête à ces lourdingues à l'école, faut que ça continue même si je ne suis pas là. J'espère que tu te rattaches à notre enfance. Tu sais, je me souviens de beaucoup de choses. De la façon que tu avais de me changer les idées. Nous étions que des mômes mais je me rappelle et jamais trop je te dirai merci. Pour tout. Tu me manques aussi Cassandre, même si j'en donne pas l'impression. Tu me connais bien, tu sais comment j'suis, un gros peureux de service. J'ai la frousse de tout. Je regrette de ne pas être là. De ne pas te donner mon épaule si tu as besoin de pleurer. J'suis pas là pour tout, même pour rien, juste pour te voir, passer du temps. Je t'ai pas vu grandir. J'ai pas put te protéger si tu appelé au secours. J'suis totalement imparfait (les êtres humains ne le sont pas de toute façon). Tu sais, comme on dit, loin des yeux, loin du cœur mais je n'aurais pas voulu connaître ça. En vérité, je suis le seul fautif dans l'histoire, c'est vrai. Nous étions jeunes, nous n'avions pas l'âge de traîner sur les ordinateurs mais j'aurai put t'écrire, de raconter mes jours. Ne pas attendre ce matin de mes seize ans pour découvrir que dans ma boîte il y avait un mail, de toi – un cadeau magnifique pour mon anniversaire d'ailleurs. Je me suis toujours demandé comment tu as fait pour t'en en emparer. Est-ce que tu me le diras un jour, dis ? Tu peux me traîter de tous les noms que je ne t'en voudrai pas Cassandre. Fel m'en veux bien lui. Paul c'est une autre histoire. Il n'est pas du même avis que lui. Ecoute Cass, il faudrait vraiment que je t'avoue quelque chose. Je mens depuis plusieurs jours, je me fonds dans le noir. Non Cass, je ne suis plus en France. Je suis rentré à la maison. Regardes à deux fois la maison voisine, la mienne. Celle de mon enfance. Va-y quitte ton siège et viens près de la fenêtre. Pardonnes moi mais j'ai peur que tu me rejettes, voilà pourquoi je suis encore silencieux et transparent, absent, fantôme. Et Monroe et bien je l'ai croisé l'autre soir dans la rue. Si, je te jure. Et il m'a fait peur, il me fait trop penser à mon père alors je crains que ce que je pense soit vrai. Tu sais, les coups, la violence. Il m'a l'air si froid et dangereux. Cassandre, dis moi que je me trompe. Que je me fais de mauvais films. Rassures moi une bonne fois pour toute. Dis moi qu'il est gentil, qu'il te rend heureux. Au moment où j'écris ce mail, je suis en train de me demander si c'est le bon choix de venir toquer à ta porte. Me précipiter d'abord dans le jardin, de courir jusqu'à la barrière, d'ouvrir le portillon, de parcourir les quelques mètres qui me sépare de ton perron. Qu'est-ce qui me retiens ? Cassandre, l'autre soir, j'ai cru comprendre quelque chose. J'ai cru entendre ta voix crier dans la nuit. J'ai peur Cassandre, dis moi que c'est faux, je t'en prie. La façon que tu me parles de lui, mes soupçons se confirment un peu plus. J'ai envie d'avoir tort...si tu savais. Je ne veux pas que tu connaisses ce que j'ai toujours connu. C'est si dur à supporter. C'est si dur de s'en défaire et de passer au dessus. Guérir, ça demande beaucoup de temps. Physiquement, les bleus ils s'en vont mais à l'intérieur, l'âme reste meurtrie et le cœur est fissuré profondément. Crois moi...j'interdis quiconque à te faire du mal Cassandre. Je ne peux concevoir ça. Ne t'en veux pas, ne te sens pas coupable. Promets moi qu'on se voient très vite. Qu'on rattrape le temps perdu, qu'on se rend compte combien on a grandit. Je t'imagine tatoué, je me trompe ? Tu m'as toujours dit que tu le ferai. Et non je m'en fiche pas. Cass', excuses moi pour tout.
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Cassandre de Montherlant
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Sujet: Re: Les meurtrières [ Ted et Cassandre ] Mar 20 Aoû - 23:22
Il semblerait que t’excuser soit la meilleure chose à faire, si ce n’est que malgré tout ce temps, je n’ai pas la force de t’en vouloir. Peut-être par dépit, affligé de bien reconnaître que la distance est une infâme pécheresse. Je sais pas trop par où commencer, le tout début peut être ? Bien sûr je me souviens de toi en bien, ces moments où tu souriais pour me faire rire, me faire oublier que maman était pas là. Où tu me disais que New-York était loin, que ma vie était désormais à Douvres et qu’un jour je reverrais mes amis d’enfance. Tu me disais tout ça tu te souviens ? Moi je ne voyais que ma mère morte et mon père trop prit dans le travail, je voyais que le fait que j’étais à des tas de kilomètres de mon chez moi, et j’avais que quelques années après tout, quoi 5 ans peut être ? Mais tu as toujours été là, avec cette force incroyable, tu croyais que tout s’arrangerait, et j’ai été incapable de me rendre compte que rien n’allait pour toi…C’est surement ça le plus grave, j’ai pas été là, alors que toi si. Pardon pour tout ça, tu te confiais que difficilement et moi j’ai rien vu, rien compris, rien connu…. Même si je reste sur que j’aurais pas pu agir, mais au moins te consoler, te protéger. Je m’en veux donc de ne pas avoir été plus présent, que tu aies été si loin de chez toi alors qu’au fond tu ne méritais rien de tout ça. Avec le temps tu oublieras surement, tu t’y feras du moins t’habitueras à tout ça en y repensant que dans tes cauchemars, et je maudis chaque jour ton père pour avoir hanté ainsi ta vie. Et puis même, je te maudis toi aussi pour ne pas être là ce soir, ni les autres, pas être là pour me dire en face ce qu’il n’allait pas. Ce qui est le plus lâche dans l’histoire ce n’est pas que tu sois partis, c’est justement que tu ne sois pas revenu. Dix ans ? Quinze non ? Combien de temps as-tu vécu loin de tes racines hein ? Pourquoi attendre si longtemps ? J’aurais pu t’aider aller mieux, et puis Fel aussi et puis les autres, on était tous ici…Tu dis que tu n’es pas parfait, mais moi je crois qu’au contraire tu l’es. J’veux dire, à ta manière t’es quelqu’un de parfait, parfaitement toi. Alors oui, t’es pas là, tu me manques, bon dieu ça oui, j’aimerais pouvoir pleurer sur ton épaule, que tu me consoles comme à chaque fois, que tu sois là pour me dire quoi faire…Mais t’es là au fond, tu me réponds et ça compte beaucoup déjà. Alors en effet je repense à tous ces anniversaires loin de toi, et comme à chaque fois à celui de tes seize ans, avec ce cadeau… Un jour oui je te le dirais, plus tard surement, et toi me diras-tu comment tu as fait pour laisser cette lettre et ces bonbons dans mon coffre secret avant de partir ? Comment as-tu fais pour échapper à la garde des adultes ce soir-là, et passer chez moi pour me faire ce dernier geste ? … Au fond on n’est pareil, pas trop certain de la tournure des choses, peureux, fragiles mais tellement grands de l’intérieur. J’aurais aimé que tu me dises la vérité avant Ted. Pourquoi as-tu mentis hein ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Tu n’as pas le droit d’avoir peur, pas de moi, ni du passé. Je suis bien là moi, toujours à Douvres et je ne veux pas que tu puisses avoir peur de me revoir, je serais toujours là. Tu as décidé de rentrer à la maison ? Ca y est ? Tu restes pour de bon dis-moi ? Tu es donc revenu dans cette maison, la même qu’avant. Oui, celle ou on jouait au chat perché, ou on courait tous les deux dans les escaliers, jouant à cache-cache dans le vestibule, tout ça je m’en souviendrais toujours. Tu es revenu donc ? Pourtant ce soir je ne vois pas la lumière chez toi, celle qui avant était tout le temps allumer sur le porche le soir. Je ne vois plus non plus les volets ouvertes la journée, laissant entrer cette jolie lumière qui faisait briller les autocollants dans ta chambre, tu sais en aluminium, ça créait des formes sur ton plafond ! J’ai regardé par la fenêtre mais plus rien n’est comme avant, et tu as surement compris que moi non plus. Tu as donc rencontrer Monroe, ou du moins celui que j’aime. A moi aussi il fait peur, bien trop tu sais, mais n’ai pas trop peur de lui. J’aimerais te dire que je suis heureux avec lui, que mon cœur s’arrache de bonheur chaque soir quand je le revois, mais rien de tout ça ne semble vrai contre quelques horreurs. Alors oui j’ai mal, c’est surement mes cries que tu as entendu l’autre jour, puisqu’on a eu une dispute, rien de grave, il a cassé un verre, j’suis tombé, puis ce sont que quelques bleus après tout, j’suis un roc tu sais. J’ai pris l’habitude on dira. Puis, pardon si j’ai crié c’était qu’une coupure, j’ai rien de grave tu sais. Ne rejette pas ta peur sur lui, malgré tout il est très gentil des fois, je l’aime plus que tout au fond. Il me fait du bien, quand il me tient, me murmure des fois je t’aime, c’est rare tu sais, mais ce qui est rare est encore plus précieux. Tu devrais sortir de chez toi, courir vers ma maison et hurler pour que j’ouvre. Moi je viendrais en courant, me demandant qui ose crier tard le soir, on pourrait à nouveau regarder des dessins animés comme avant, j’ai toujours Mulan et celui que tu aimais et moi aussi, tu sais avec ces animaux qui parlaient. Mais de tous celui que j’ai préféré c’était celui du prince, j’y crois encore tu sais, un jour je sais que mon prince viendra, tu vas surement rire…Mais nounou disait cela, et moi j’y crois, d’ailleurs Monroe aime pas ça. Il a crié Monroe, puisque lui il y croit pas, il croit pas en l’amour, d’ailleurs il prétend qu’il ne m’aime pas, mais je sais moi qu’il m’aime, je sais que c’est lui mon prince. Pas toi ? Dis tu y crois hein ? Mais reviens, cours et prends ton talkie-walkie celui qui marchait bien, on pourra parler dedans quand on sera sous la couette. Reviens juste, pousse la limite de mon jardin secret encore hein cours et viens me dire que toi t‘es toujours le même. J’veut pas me rendre compte qu’on a grandi au contraire, j’veux tout reprendre à vif, comme avant. Et oui, je me suis fait pas mal de tatouages, je te montrerais, mais j’ai l’exclu pour un, je me suis faite ma colombe, tu sais la belle que je voulais, elle est dans mon coup maintenant, elle me rappelle qu’on est toujours libre, comme je te l’avais dis, tu te souviens dis ?
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Sujet: Re: Les meurtrières [ Ted et Cassandre ] Jeu 22 Aoû - 8:46
_Objet___Et moi j'ai toutes les raisons de m'en vouloir !
Je me souviens d'absolument tout. De mes mots, de mes gestes. Ce que je disais, ce que je faisais pour te décrocher un sourire. J'étais même prêt à te mentir si cela entraînait ton bonheur. Je croyais au fond que tu reverrais tes amis de New York c'est vrai. Et si ce n'est pas encore arrivé, cela viendra peut être. Je suis bien de retour, tu me reverras bien, donc pourquoi pas eux ? Si tu voyais simplement les kilomètres, moi j'essayais de te faire rêver, de te prouver que Douvres était magnifique. Tu avais le mal du pays, avoue le. Qu'est-ce qui t'a fait autant aimer l'île au juste ? Les rencontres que tu as put faire ? Les gens ? Le climat ? Dis moi tout. Il ne faut pas t'en vouloir, il ne faut pas avoir de regrets Cassandre. Tu as été là à ta façon. La manière que j'avais de t'emporter au loin, pour te faire oublier, me faisait aussi du bien. J'en oublié la peur, j'arrivais même à être heureux, à me persuader que tout s'arrangerait aussi pour moi. Je ne l'ai jamais dit à personne mais tu sais à qui j'ai pensé, avant que je m'épuise dans ces bois ? Après que mon père m'est assommé ? Je pensais à tout ce que je pouvais aimer, à tout ce à quoi j'étais attaché pour tenir le coup jusqu'à ce qu'on me retrouve. Je m'accrochais à l'image que j'avais de mes proches amis, dont toi. Je ne me suis pas senti partir, pour tout avouer. J'étais perdu à mon réveil. J'étais dans une chambre d’hôpital et un flic me parlait. Je n'écoutais pas, je regardais juste tout autour. Je me posais des milliers de questions. Pas vraiment l'heure qui pouvait être, quel jour nous étions. Je ne voulais même pas savoir combien de temps j'étais resté dans la forêt. Je pensais juste à mes amis. Je me demandais s'ils allaient bien. C'est quand l'infirmière m'a demandé si j'étais en forme pour parler à une dame de l'assistance sociale que j'ai tout de suite réalisé ce qui se passait. Cette dame m'a fait comprendre que je partirai dans quelques jours. Elle ne m'a dit pas où, ni comment. En bateau, en avion. Cela n'avait pas d'importance. Alors un soir, la veille de mon départ, je suis passé par la fenêtre de ma chambre. Un garde était devant ma porte, un autre dans le jardin mais j'ai réussi à sortir, dieu seul sait comment. Par miracle j'ai descendu le toit, j'ai atterrit dans un buisson et j'ai couru jusqu'à chez toi. Qu'importe cette impression de malaise. J'ai tenu le coup, j'ai laissé ces bonbons acidulés comme tu les aime et puis ces quelques mots sur ton palier. Je n'ai pas put finir ma course qu'une voiture de police m'a retrouvé. On ne m'a pas engueulé. C'est les autres gardes chargés de ma surveillance qui ont subi la colère de l'assistance sociale. Elle m'a caressé la joue et elle m'a promit qu'elle remettrait les autres sacs à bonbons et les lettres à leurs destinataires. Je crois qu'elle ne l'a pas fait. Pas le temps, l'oubli ? C'est sans doute pour ça aussi que Fel m'en veut tant. En fait, c'est surtout que je suis resté silencieux, fantôme pendant toutes ces années. Et je le comprends, tu aurais dut m'en vouloir aussi. Pourquoi tu ne le fais pas ? Pourquoi tu ne me hais point ? Ne me dit pas que c'est que tu m'aimes. Fel m'apprécie aussi. Mais au fond, tu es différent de tous. Comme tu le dis si bien, nous sommes uniques à notre façon. J'ignore comment j'ai fait pour rester aussi loin de mes racines mais tu sais, ça n'a pas été facile. J'ai longtemps pleuré, j'ai sans cesse été en manque. Dr. Door, c'était une femme exceptionnelle. Elle était bien plus que ma psy, je la considérais comme une amie. Je la considère toujours de cette manière d'ailleurs. Elle a su m'apprendre comment aller un peu mieux, apprendre à calmer mes troubles, mes cauchemars, à me redonner espoir, à refaire fleurir mon sourire. Une super-héros. Si j'ai menti, c'était pour vous protéger. Si je prenais des coups de la part de mon père, d'accord, aussi affreux que ça pouvait l'être mais je ne voulais pas vous causer de problèmes. J'ai déjà eu bien peur une fois quand mon père à voulu s'en prendre à Louve. Tu sais combien j'ai toujours été attaché à elle, un peu trop, d'ailleurs. Je me suis interposé et je lui ai demandé de partir, de courir, de s'enfuir pour qu'elle ne voit pas, qu'elle ne subisse pas. J'aurai été capable sans doute de tuer mon père s'il l'avait touché, ne serait-ce qu'un cheveux de Louve. Mais il aurait été plus fort. Alors au lieu de le provoquer je me suis juste interposé, pour la protéger. Tu sais, c'est la même maison mais j'ai envie que son allure change. J'ai tant à faire. A repeindre la barrière blanche car la peinture est toute craquée. A tondre la pelouse, à tailler les rosiers, à changer la corde de la petite balançoire, à lui redonner un souffle de vie. Je n'ai jamais beaucoup aimé cette maison mais je crois que je peux changer son âme, tu ne crois pas ? Si j'y reste c'est simplement car au milieu de toutes ces horreurs, il y a des souvenirs heureux. Ils soignent les murs lézardés par les cris, les coups, les larmes. Comme tu dis, ces parties de cache-cache ou de chat perché. De ces soirs où ont allumés le talkie-walkie pour se parler jusqu'à s'endormir. Il y a toujours les autocollants dans ma chambre. Le temps a suspendu son court au dessus du toit aux tuiles rouges de la baraque. J'ai l'impression d'avoir huit ans encore. Il faut que je refasse marcher la pendule à balancier du couloir pour redonner du rythme et permettre au présent d'avancer, au futur d'arriver. Dr. Door me l'a conseillé. Tu voudras m'aider à retaper tout ça ? Balayer la poussière, repeindre les murs ? Je ne me sens pas tout seul... je suis un gros peureux, il faut vraiment que ça change, je m'agace moi-même Cass. C'est invivable. Si tu crois que je suis fort, je suis simplement un petit agneau, crois moi. Tu vas me dire que je n'ai pas confiance en moi, et tu n'auras pas tort mais tu sais comment je suis borné. Viens me secouer. Je crois que j'ai besoin d'une claque. Je vais te faire une confidence de plus. Je n'aime pas Monroe. Ne me mens pas Cass, n'essaye même pas, tu ne me feras pas croire qu'il est gentil. Il te fait de vilaines choses, je le sens. Et pour ça, je le déteste. Tu ne me fera pas changer d'avis. Cris moi que je suis idiot, que c'est mal de penser ça, que je ne le connais pas. Certes mais je sais ce que c'est, je suis passé par là. J'ai apprit à me taire et vois où ça m'a emmené. J'ai faillit y rester. Cassandre, je te promets de tout faire pour te sauver, que cela te pousse à me haïr, je m'en fou. Tant que je te libère de son emprise et que tu réalises avec le temps que le bonheur n'est pas à ses côtés. Le prince charmant n'existe pas mais un autre homme bon t'attend quelque part. Même en apprenant à Monroe d'être bon, il restera toujours au fond de son âme un peu de noirceur qui demandera un jour de revenir. Cela sommeille, cela ne meurt jamais... Je me souviens de cette colombe, du croquis que tu as fait un jour. J'ai retrouvé ma boîte à souvenirs dans le grenier. J'ai retrouvé le bracelet de coquillage, le talkie-walkie, notre trèfle à quatre feuilles, le coquillage qui chante la mer, la plume d'un aigle noir avec laquelle on aimait écrire, la photo que nous avions prit, jaunie par le temps. Le flacon de sable et quand je l'ouvre, je me rends compte que l'odeur du sel est encore là. Je me souviens aussi de notre baiser, court mais tout doux. C'est à partir de là que nous avions comprit que l'on ne pouvait pas vivre sans l'autre. Comment avons nous fait ? Comment ai-je put permettre le destin de nous séparer ? J'ai honte. Cassandre, je briserai les barreaux de ta cage et je te permettrais de voler librement. Tu risques de m'en vouloir mais je te rendrais ta liberté, quelque que soit les moyens.
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Sujet: Re: Les meurtrières [ Ted et Cassandre ] Mar 27 Aoû - 16:21
_A___tedburnàhotmail.fr
_Objet___J’ai pas vraiment de raison de t’écrire…
Je crois bien qu’au fond je me suis perdu sur les terres de Douvres…J’sais pas, j’avais toujours cette envie de rentrer, retrouver ma ville à moi, ces grandeurs et cette vie d’autrefois, mais j’avais jamais réellement voulu ouvrir les yeux sur Douvres. C’est peut être cette splendeur éternel, ce sentiment que plus rien ne bouge, que tout se fige comme ça. C’est surement ce sentiment, que tout reste ancien et hors du temps, comme si tout Douvres c’était arrêter de bouger un instant, que ce tout reste dans cette léthargie que l’on connait maintenant. Je sais plus vraiment ce qui m’a attaché ici, peut-être qu’au fond, les falaises elles-mêmes m’ont laissé une place en leur sein, comme pour chaque habitant, que les falaises se sont creusées progressivement, accueillant nos faibles carcasses en elles, comme pour nous soutenir. Et on pourrait tous s’y reconnaître en ouvrant un peu les yeux, toi en cette pierre bancale, un peu fébrile et mal soutenue, elle voudrait bien tombée la petite, mais quelques racines bien ancrées persistent à soutenir son être, d’une force incroyable, pour lui redonner une chance, lui éviter la descente vers les lames infernales de la marée. Alors la petite pierre lutte, bien que les vagues mousseuses ne la frappent, malgré tout le poids.
J’aurais bien aimé te voir grandir tu sais, trouvé en toi tout ce que je ne vois plus ici, un peu comme un frère que je n’ai jamais eu. Tu me dis de ne pas m’en vouloir, mais je crois au contraire qu’il le faut, je crois qu’après tout, je suis autant fautif que ton père, de ne pas avoir agi, de ne pas avoir fait quelque chose pour que ton cauchemar s’abrège un peu. Et bien sûr que je me souviens de tout, des rêves à deux, partit à l’aventure et puis tout le reste. Le nid de fourmis dans ton jardin, la chèvre perdue dans le mien, un peu toutes nos aventures sauvages dans la forêt là-bas. Tu sais notre château puis tout le reste ? Au fond j’crois bien que c’était toi mon prince, t’aurais dû l’être du moins, prendre cette place au creux de l’arbre, là où le trône devait se trouver, te mêler à l’arbre et me montrer le chemin, me guider. Et puis je t’aurais suivis, j’aurais tout lâché, quitte à m’y perdre dans ce délire sordide, j’taurais suivis n’importe où tu sais…
J’ignore encore tout ce qu’il s’est passer ce soir-là, je sais pas vraiment la vérité. J’veux dire, j’étais qu’un goss à l’époque, puis on ne voulait rien me dire, seulement que tu reviendrais un jour. Ouais bah tu sais quoi, j’y ai jamais cru à cette histoire, ton talkie-walkie répondait pas, tu serais pas partit sans, ça j’le savais. Et puis mon père pensait que j’étais jeune, plus tard je lui ai demandé, avec le temps j’ai posé des questions, j’avais des souvenirs de ton père, je me rappelais un peu tout, la façon dont il te parlait, te regardait aussi…Puis il m’a juste dis que tu avais été pris en charge, que tout se passe bien pour toi. Mais était-ce vraiment le cas au fond ? T’avais des amis Ted ? Tu as aimé quelqu’un ?... Puis tout le reste, plus rien ne sera jamais comme avant hein ? Alors tu dis dans ton mail que tu as voulu me le faire ce cadeau d’adieu, tu as osé franchir l’extérieur pour moi hein ? T’as toujours été plus courageux que moi, tu sautais dans l’eau plus vite que moi, tu t’aies toujours relevé plus vite aussi, tout ça à surement un sens. Puis merci d’avoir fait ce geste, c’est le lendemain que j’ai vue ton cadeau, à mon réveil, j’voulais passer te voir et je suis tombé dessus, j’ai gardé ta petite lettre, avec cette écriture d’enfant tremblante, j’ai tout gardé, dans mon cœur, le premier lieu résidant de mes souvenirs. Puis dans cette boite secrète que seul toi connais, celle qui a besoin d’une clef pour être ouverte. Figure-toi qu’après ça j’ai perdu la clef, tout reste donc enfermé, cristallisé dans le temps. J’en ai pleuré de plus pouvoir l’ouvrir cette boîte, et l’autre clef c’était toi qui l’avait, l’as-tu encore par hasard ? Si oui, on pourrait la rouvrir, on pourrit tout revoir tu sais… Et cesse de me dire de t’en vouloir, je t’aime tu sais, énormément. Si Fel’ t’en veux c’est surement parce que tu as gardé le silence, pas parce que tu es partit. Surement pas. Il a raison, t’es trop silencieux, trop secret, il a dû changer de vie après ça, trouver un autre ami pour jouer aux pirates, et perdre tout le reste avec ton départ. C’est plus dur qu’on ne le croit de perdre un ami, même si on est jeune. C’est même plus traumatisant encore, puisqu’enfant, on comprend jamais tout pareil.
Même si tu ne voulais pas que ton père s’ne prenne à nous, tu aurais pu le dire, en parler à quelqu’un, mon père t’aurait aidé tu sais, il aurait appelé les secours, fait quelque chose. Mais toit u as rien dis, et j’crois que j’ai été assez stupide pour ne pas voir tout ça. J’veux dire, tous les enfants ont des bleus, mais pas comme tu en avais, jamais. Tu étais souvent salement amoché, et j’ai jamais entendu tes cries depuis chez moi, j’ai jamais vue ton sommeil troublé par la peur, ni une seule larme rongée ton visage. Ted je m’en veux tu sais. Je m’en veux tant…
Je pense que changer l’âme de cette maison est possible. Rase tout pour reconstruire, puis je t’aiderais si tu le veux vraiment. On construira une forteresse en papier, des donjons en légos, puis tout ça sera un peu notre monde à nous. Puis hésites pas à repeindre les murs, met d’la couleur, ajoute un peu de vie dans cet endroit. On y collera nos souvenirs, tu pourrais accrocher une photo de Louve et toi, son joli sourire pourra éclairer le salon. Qu’elle est splendide, je comprends ton attachement tu sais, elle prend soin de toi. J’aurais dû faire pareil je crois, j’pense que maintenant il est trop tard pour ça. Je peux plus rien recoller, et j’suis contente que le Dr Door l’ai fait, c’tune bonne femme au fond. Rien ne l’empêchait de t’abandonner, mais elle à pas lâcher. Puis bien sûr, j’viendrais te la mettre cette claque, mais frappes moi en retour, redonne moi la claque comme quand on était petit. J’veux pas qu’on soit sage demain quand j’viendrais, soit méchant, tape moi qu’on retrouve un peu la mémoire. Faut que tout bouge, sinon on va rouiller je crois.
Ne dis pas de bêtises. Apprend à connaître Monroe avant de le détester. J’sais qu’il n’est pas beau dans son caractère, il est chiant, un peu peureux, trop colérique aussi. Mais il n’est pas méchant…C’est pas grands choses les coups, j’ai pas si mal, un peu de sang, mais rien de grave. Puis, c’pas ce qui compte, je l’aime tu sais. Alors tu pourras tout tenter, j’te jure que je te détesterais pour ça, t’aura surement raison dans le fond, mais c’est lui ou rien. J’men veux d’être devenue comme ça, plus pouvoir voir le reste, que lui et son foutu physique de rêve. Mais c’pas ça le plus dur, c’est ce sentiment de n’être presque rien pour lui et malgré tout être quelque chose de tellement plus fort. C’pas les mots qui y changeront quelque chose, j’suis bancale avec lui, mais tout semble prendre son sens, comme si tout devait être ainsi depuis toujours. J’sais pas, je devrais pas l’aimer, mais j’y arrive pas, même en fuyant, on se retrouve toujours un jour.
Alors oui tu sais, je me souviens de tout ça. Ce fameux baiser, le premier, mon premier et de loin. Il était beau, simple calme, tout à fait toi. J’aimerais qu’il signifie quelque chose de plus, mais plus rien ne sera pareil et il reste enfermé lui aussi dans nos boîtes secrètes, notre territoire gardé, sans que plus personne n’ose d’déterrer tout ça. Alors viens me voir Ted, demain, rend toi chez moi, la porte sera ouverte, Monroe pas là. Viens me montrer que t’es capable de m’aider, parce que là j’y arrive plus sans toi. J’sais plus comment faire. Montre-moi juste. Et puis prends ta boîte et ton talkie-walkie, prend tout, prend ton âme, tes souvenirs, on va déchirer les pages, retourner en arrière pour une fois.