C'est grand, beaucoup trop grand. Presque un océan, oui, cette cuisine est presque un océan. Et il y a ce bruit, ce grincement, fort, trop fort, qui vient du fond. Un grincement trop fort, qui traverse les toiles d'araignées et se perd contre les murs de pierre, qui grince contre les planches de bois et agonise, au final, contre vos traits. Et l'odeur, oh, l'odeur si forte et indécente de peau, de souffrance et de sanglot, l'odeur qui monte, encore, et encore, qui monte à la même vitesse que les cris. « AIDEZ MOI » Sursaut ; sueur froide, le long de ton dos, on dirait presque un lac, lentement, qui se crée. Éraflement d'ongles, grincement strident, contre une vitre. Là, oui, là. Dans le fourneau. Penche la tête, un petit peu. Des mains ; deux paumes, à vif et à plat. Un homme, dans le fourneau. Ses cris, dans tes oreilles.
Feliks Levinson
Assassin ou barman, barman ou écrivain, qu'importe : son sort était le sort de tous, sa fin ma fin ;
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Jeu 10 Oct - 1:28
Tu flânes bêtement dans ce vieux bâtiment, t'en a rien à faire d'être là, tu ne sais même pas pourquoi on t'y a emmené. T'arrives à peine à discerner où tu es, tu pourrais être au grenier ou à la cave t'en aurais rien à cirer. Tes pas t'ont menée jusqu'aux grincements, jusqu'aux échos rebondissant dans le néant, il te semble avoir entendu un quelque chose par ici. Et, t'essayes quand même d'ouvrir grand les yeux, t'es parfois curieux. Mais tu t'arrêtes net lorsque tu comprends ce qui tourne autour de toi, que ce n'est pas l'odeur de vieilles ruines endormies, c'est loin d'être l'odeur de vieilles ruines endormies, mais t'es quand même dans une vieille ruine endormie. Alors c'est quoi cette odeur ? Pestiférée. Non, tu n'as pas rêvé, c'était bien des cries tout à l'heure qui t'alarmait. C'était bien de l'aide que l'on te demandait. De l'aide à un inconnu. De l'aide à un être. Est-il néfaste ? Où est-il surtout ? Tu mets pas longtemps à le trouver celui-là. Tu combines les cries à l'odeur décomposée. Ta bouche laisse échappé un « putain... ». Tu as tout compris maintenant, tu es intelligent, parfois. Ce n'est pas n'importe quoi qu'est en train de cramer là.
B. Monroe Osborne
VOYOU.
J'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop ; comme ça a fait avec les autres. Mais tu sais pas d'quoi tu parles. J'ai essayé ça sert à rien on change pas, on change jamais. → Fauve.
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Jeu 10 Oct - 14:00
Ça a l’air glauque. C’est gore, c’est comme un vieux film d’horreur. Quelque chose où Cassandre se serait collé à toi. Lui au n’importe quelle autre pouffiasse qui se serait présentée à toi. Mais bordel, qu’est-ce que tu fous là ? Ça gueule, quelque part par-là. Tu as peur, n’est-ce pas ? Mais peut-être que tu as trop de fierté pour penser à te retourner. Pourtant, tu n’as rien à prouver. Et peut-être est-ce là l’illustration même de ta stupidité. L’odeur est infecte. C’est chaotique. Tes nerfs s’agitent, à l’entente des grincements stridents. Mais gueuler aurait probablement autant d’effet que tenter de combattre le vent. Le bruit, tout près de toi. La chaleur d’un four. Des effluves fétides. Tu fronces le nez, tu fronces les sourcils. Quelqu’un, tout près. « T’es en train de faire cramer quoi, là, p’tain .. » Et il y a les bruits. Hurlements, te souffle ton cerveau. Tes yeux glissent du gars au fourneau. Peut-être que c’était pas n’importe quoi, qui brûlait-là. Cours, que te souffle ton esprit, à nouveau. « Bordel .. T’as fait quoi .. ? » Tu ne sais plus ou poser les yeux. Peut-être qu’il n’est pas si net que ça. Un vieux château. Un mec à côté d’un fourneau. Cette chose qui brûle. Peut-être qu’il est temps de t’enfuir, Monroe.
Feliks Levinson
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Ven 11 Oct - 2:04
Tu regardes les artifices qui illuminent le visage de ton nouvel interlocuteur. Tu as même l'impression que depuis sa venue l'odeur est encore plus menaçante, que les cris de la victime sont encore plus stridents. Tu t'es encore avancé de l'exécutoire et c'est les coups du rôtissoire que tu reçois en pleine face. T'aurais certainement pas dû t'approcher du premier endroit qui t'avait dupé, t'aurais dû déjà partir. Mais le jeune il commence déjà à te poser des questions. Il y a un sourire qui se dessine sur tes lèvres, tu comprends pas réellement ce qu'il fait là. Mais, ça te fait bien rire cette situation, l'innocent jugé. T'essaye de le faire disparaître rapidement ce rictus malsain mais tu n'as pas vraiment le contrôle sur toi. Bordel... t'as fait quoi ? T'essayes de me faire croire quoi ? Tu te retournes pour le fixer droit dans les yeux. Tes yeux parlent autrement, ils ont toujours révélé la vérité. Ils ont envie de lui foutre une giclée pour lui faire comprendre qu'il n'a rien fait. Tu t'imagines déjà lui mettre une trempée, tu détestes être mal jugé, surtout lorsqu'il s'agit d'une chose aussi grave. « T'es stupide ou quoi ? Faut essayer de le sortir de là. » T'essayes de lire dans ses pensées. Mais t'y arrives pas réellement, t'y vois juste le reflet d'un morceau de chair carbonisé. tu t'agites un peu. Faut pas que tu montres qu'on ne peut plus rien pour ce pauvre gars. « Il n'est peut-être pas trop tard ».
Dernière édition par Feliks Levinson le Ven 11 Oct - 8:48, édité 1 fois
Cerbère du Maurier
ATTENTION CHIEN MÉCHANT
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Ven 11 Oct - 8:17
Le bois qui grince sous ses pas, comme de sinistre craquement d'os broyé par son poids. Ce sont leurs plaintes, leurs souffrances, leurs manière de s'exprimer bien à eux. Le bâtiment est déjà vieux, il a vécu, plus que Cerbère ne pourra jamais espéré vivre. Il le connait bien pourtant, ce monceau de pierres. Ces pierres aux milles histoires qu'il s'est raconté lui-même, lorsque petit, il venait s'y glisser. En évitant les visites de ces affreux touristes, il y retrouvait un semblant de paix, loin des rires insupportables de sa soeur. Il laissait ses doigts trainer sur les vieilles pierres, il écoutait leurs murmures, imaginaient leur passé, le sang qui a pu gicler. Mais ce soir, il entend des cris, d'autres sont là, ses sourcils se froncent, il n'aime pas ça. Il allait s'en retourner et tout oublier, quand une odeur familière frôle ses narines. Une odeur à laquelle il a souvent affaire. Une odeur qui n'a rien à faire ici. C'est l'odeur de la mort, sa vieille amie. Elle est là ce soir et sa présence même l'empêche de partir. C'est la mouche attiré par la lumière, il s'en approche, lui tourne autour, sachant très bien qu'elle lui est fatal. Ça vient de la cave, il y fait anormalement chaud. Le four est là, antique mais allumé avec deux autres personnes. Mais le clou du spectacle restent les deux mains plaqués sur la vitre, les hurlements qui en ressortent. L'un d'eux propose de tenter de le sauver. Cerbère laisse échapper un rire. « Tu vas te brûler, si tu fais ça. » Il retient un jugement de valeur péjoratif. « De toute façon, même si tu pouvais le sortir, il lui faudrait des soins médicaux urgents qu'on a pas. Tu prolongerais juste sa souffrance. » Il est comme ça Cerbère, calme et raisonnable dans les pires instants.
B. Monroe Osborne
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Ven 11 Oct - 12:57
Il a un sourire étrange. Quelque chose d’effrayant. Il sourit quand tu demandes si c’est lui qui fait brûler la chose. Il a le regard assassin. Tu t’imagines déjà à l’apogée de ta vie. T’es stupide, qu’il dit. Puis quoi d’autre ? Tu dois te faire violence, un instant. Pour ne pas partir en courant, pour ne pas laisser ta main heurter le visage enfantin. Tu te contentes de rouler les yeux, un instant. De toute ta vie, tu n’as jamais été aussi patient. Alors bien sûr que oui, faut le sortir de là. Mais est-ce que t’as vraiment envie de voir ça ? Qui te dit qu’il n’allait pas profiter que tu ais le dos tourné pour t’y jeter ? Tu as l’impression qu’il a de l’espoir, pourtant. Qu’on pourra vraiment réparer cette connerie et sauver un mec peut-être innocent. « Tu vas te brûler, si tu fais ça. » Tu t’es vivement retourné. Encore un autre. Ils sont en bande ? Ou peut-être est-ce juste un autre. Tu te sens comme un lapin pris au piège dans un collet. C’est lequel, qui a fait ça ? L’un des deux-là, ou un autre ? « De toute façon, même si tu pouvais le sortir, il lui faudrait des soins médicaux urgents qu'on a pas. Tu prolongerais juste sa souffrance. » Ta tête bute sur sa réflexion. « Et on va se tourner les pouces en le regardant cramer, peut-être ? Plutôt sympa. Et on l’bouffe après ? » A vrai dire, tu ne te sens pas trop chaud pour ce genre de délire. Peut-être que tu déconnes complètement. Tu aimes voir souffrir, mais peut-être pas au point de faire cramer des gens. « Puis il s’est pas foutu là-dedans tout seul, quand même … » Tu lances une supposition. Question d’effrayé en suspension.
fantôme à la mer
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Lun 14 Oct - 19:00
CRAC. Le poing de l'homme cogne avec force, contre la vitre du four ; ses yeux exorbités sont là, grands ouverts, fixés sur vos têtes alors que les os de sa main craquent contre la parois. Il se brise ; il se casse. Ses cris font échos, hurlements du diable, supplication du condamné. Il crie, encore, il crie, plus fort. Et puis ; elle crie. Elle, la sublime femme. Son corps, translucide, se dessine dans les airs, derrière les trois garçons ; elle crie encore plus fort. « NON » Elle ne supporte pas leur présence. Elle ne les veut pas, eux, pour l'aider. Il doit brûler. Brûler pour ses pêchés. Être condamné. Ses yeux larmoyants observent les garçons, alors que les pans de sa robe, longue et belle autrefois, sont souillés par du sang séché. Un sein, là, tristement dénudé. La pauvre violée. « non... » qu'elle murmure, cette fois, tout bas. Et puis, dans un fracas, elle s'élance brusquement vers les garçons, traversant leur corps, baignant leurs pensées de ses souvenirs souillées de cette nuit là, cette nuit où elle fut violée.
Feliks Levinson
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Sujet: Re: le four ( thème i ) Mar 15 Oct - 14:15
Tu avais bien raison de penser que tu n'étais pas seul, il y en a évidemment un autre qui se pointe derrière toi, ça efface ton sourire définitivement. Il se pointe avec thèse, tu te demandes depuis combien de temps il pouvait être là. Tu réfléchis à la façon qu'il a eu à t'emplir d'un léger frisson dès ses premiers mots, t'es pas con, tout ce qu'il dit tu le sais déjà. Tu ne veux même pas ouvrir ta bouche pour eux. Tu les fixes. C'est l'autre qui lui répond, celui-là il me semble avoir plus de logique, t'aime sa façon de lui répondre. Mais, toi, tu ne trouves toujours rien à dire, tu ne réfléchis même plus. Il vaut mieux pour toi de ne pas jouer à détective Poirot, t'es même pas doué pour trouver des indices. Les autres ont toujours la chance de les trouver avant toi. De toute façon tu n'as même pas le temps de faire quoi que ce soit, que le même frisson précédant te foudroie la colonne vertébrale jusqu'à la nuque. CRAC. Tu n'as qu'une envie : ouvrir hâtivement le four; mais tes jambes te font plutôt reculer, tu te rappelles subitement ce qu'on dit les autres auparavant. D'un coup t'as vraiment l'impression qu'ils avaient raison. Tu devrais avoir peur plus souvent Feliks, ça te rend la raison. Pourtant, déjà un cri derrière toi. NON. ta bouche est celée, porte close. Tu sens uniquement ta respiration s'accélérer, elle recommence la chose derrière vous, derrières toi. non. Tu as à peine le temps de jeter un coup d'oeil fiévreux sur tes voisins, vérifier que tu ne tombes pas dans la démence, qu'une vague acide te donne la larme aux yeux. Elle est passé là, juste là, juste dans toi. C'est passé si vite. « c'était quoi de ça ? ... , d'une voix à peine audible, un simple chuchotement. »