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 Les oiseaux se cachent pour mourir ▽ Némo & Lo

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Colombine Van Meegeren
Colombine Van Meegeren

" Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
" Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
" Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
" Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut ;
" Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. "
Les oiseaux se cachent pour mourir  ▽ Némo & Lo Ibxe42CWFehOXn
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Feuille de personnage
♒ âge: Seize toutes petites années
♒ profession : Nymphette
♒ le choix du coeur: Il a volé le sien


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MessageSujet: Les oiseaux se cachent pour mourir ▽ Némo & Lo   Les oiseaux se cachent pour mourir  ▽ Némo & Lo Icon_minitimeLun 11 Nov - 15:42


© Gustave Adolf Mossa, Elle


LITTLE MISS MUFFET
Hélas! Le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit:
"Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit."▲ Baudelaire





De ton œil délavé, tu te toises dans le miroir. Cet idiot de miroir accroché trop haut pour toi, qui t’oblige à monter sur un tabouret pour y voir autre chose que la racine de tes cheveux blond. Tu le détestes, parce qu’il te rappelle ton mètre cinquante, parce qu’il te montre ton nez bizarre, tes sourcils clairsemés, tes épaules faméliques, et tes clavicules qui saillent sous ta peau, et tes cernes violacées, et tes pommettes marbrées de rose vermillon. Colombine l’imparfaite, prisonnière de ton corps d’enfant. Lo aux yeux charbonneux, aux lèvres barbouillées de rouge vif, comme si toute cette peinture pouvait déformer le moule dans lequel tu as été coulée. Timide, tu esquisse tout de même un pâle sourire à ton reflet. Mais ça ne va pas, tu as l’air stupide comme ça, d’une fillette de huit ans qui s’est déguisée pour imiter sa maman. Alors après une hideuse grimace, qui au final dévoile bien mieux ton cœur, tu descends de ton perchoir pour filer à la chambre et fourrer tes affaires dans ton sac à main, alors que tu es déjà en retard. Porte monnaie, portable, écouteurs, trousse de « secours », qui en réalité contient ton rouge à lèvres favori, la poudre matifiante que tu as brisé le matin-même et recollée patiemment à l’alcool – rien d’étonnant, tu ne sais pas soigner tes affaires – et de quoi redessiner tes cat eyes savamment étudiés, clopes – tu ne fumes que des Lucky Strike, les Original Red, tout y est.

Tu descends en courant les escaliers, traverse le salon en coup de vent pour prendre ta veste qui traîne sur une chaise, et fonce dans le hall.

- Je sors ! hurles-tu à la cantonade, sans toutefois espérer de réponse.

En effet, Némo tire la gueule depuis plusieurs jours, sous prétexte que tu as dragué un petit con, une semaine auparavant, juste sous son nez. Non que ce soit faux – ce genre d’accusions est souvent justifiée et vérifiable – mais ce n’est ni la première fois, ni la dernière. Et puis, qu’espère-t-il, cet égoïste, qui te claironne à longueur de journée qu’il ne t’aime pas, ne t’as jamais aimée et ne t’aimera jamais, mais que ce n’est pas une raison pour se plaindre, n’est-ce-pas, parce que tu n’en as pas besoin ? Dés que tu oses parler d’amour, la foudre de Zeus s’abat sur toi, Papi l’adulte responsable te sermonne, puis va se terrer parmi ses chers livres pour tenter d’oublier les mots que tu as osé prononcer. Une existence idyllique, en somme.

Ce soir, le petit oiseau s’échappe pour quelques heures. Tu vas retrouver Gisèle quelques rues plus loin, à une soirée à laquelle on vous a incrustées. Rien qu’à y penser, tu rosies de plaisir : échapper à l’atmosphère pesante qui règne dans cette baraque sinistre est un court résumé de la seule chose à laquelle tu penses en ce moment. Quand il se fâche, Némo ne parle pas. Oh, les âneries que tu débites à longueur de journée suffisent bien pour deux, certes, mais si personne ne te répond, tu te lasses vite. Et peu de monde écoute ton babillement continuel autant que lui. Alors la maison paraît encore plus grande, encore moins chaleureuse. Il ne te regarde plus, il semble t’oublier comme on oublie un vieux jouet cassé dans un coin. Parfois, tu as tellement l’impression de ne plus exister que tu en viens à te demander si tu n’es pas morte, si tu n’es plus qu’une âme errant entre les murs qui t’ont tuée. Pourtant, tu l’aimes ton Némo. Tu l’aimes autant qu’il est possible d’aimer, c’est certain. Tu aimes glisser tes doigts dans sa crinière désordonnée, si souvent éparpillée par le vent qui souffle tellement fort en haut des falaises, près de votre (rien qu’à penser « votre », tu rougies de bonheur) maison. Tu aimes cette façon si particulière qu’il a de t’observer, les yeux légèrement écarquillés, qui n’a pas changée depuis le jour où vous vous êtes rencontrés, et plus jamais quittés. Son visage rond, sur lequel tu pourrais replacer chaque pommette, chaque tache, chaque grain de beauté. Tu le connais par cœur, ton Némo, mais tu sembles le redécouvrir à chacun de tes regards qui le percute volontairement ou par mégarde. Un vieux poème niais dit que chaque baiser écourte la vie de quelques secondes tant le cœur bat vite. Tu donnerais bien vingt ans pour ressentir perpétuellement la prodigieuse ivresse qui s’empare de toi à chaque fois que sa bouche chaude effleure la plus infime parcelle de ton corps. Cette impression de tomber dans le vide, comme dans les premiers jours d’une relation naissante,  ce frisson terriblement délicieux qui coule le long de ta colonne vertébrale, tu souhaiterais à n’importe qui de pouvoir le ressentir – c’est si bon. Peut-être n’est-ce dû qu’à ta sensualité débordante de gamine à fleur de peau. Tu ne sais jamais trouver les bons mots, alors communiquer par les sens te semble bien plus évident. C’est sans doute cet instinct – naturel chez toi- qui te fait ressentir ce léger électrochoc lorsque vous entrez en collision par mégarde, ce frémissement lorsqu’il te touche, cet élan de bonheur pervers quand il passe ses mains sur ton corps nu – ce qui ne s’est pas produit depuis bien trop longtemps.

Ce soir, tu t’évades. Pour un premier pas vers la liberté conditionnelle, tu poses ta petite main sur la poignée, et tente d’ouvrir la porte. Impossible. Des yeux, tu cherches la clé de Némo, qui traîne en général sur la petite table du hall. Elle n’y est pas. Prise d’un doute que tu tentes de chasser de ton esprit, tu fouilles dans ton sac. Ton trousseau à disparu. La clé de secours se trouve dans le tiroir du vaisselier du salon, vite, tu vas chercher dedans. Rien à faire. Alors juste pour être certaine, tu renverses le contenu de ton sac par terre, et là, tu réalises enfin. Le salaud t’a enfermé à la maison. Et tu auras beau t’acharner sur toutes les fenêtres, tu sais que tu les trouveras closes – il a du opérer pendant que tu prenais ta douche. Tu sais ce que ça veut dire : tu ne sortiras pas ce soir, tu resteras avec lui dans cette atmosphère qui va vous rendre aussi dingues tous les deux que des buveurs d’absinthe. Oh, et il ne fait mine de rien, le bougre, il est toujours planté dans son canapé à lire – à croire qu’il ne sait faire que ça ! – mais ça ne se passera pas comme cela.

Poings serrés, tu t’armes de ton plus beau sourire et t’agenouilles sagement juste devant lui, posant ta joue sur ses jambes.

- Sois gentil,  Némo, laisses moi sortir.

Sa spontanéité de pierre tombale te répond, mais il en faut plus pour te décourager. Puisqu’il le faut, tentons le diable. Tu poses une main frêle sur son genou, et avance un doigt après l’autre, en chantant de ta voix grêle : « The isty bisty spider, went up the water spout » Ce petit jeu, tu l’as bien souvent entendu dans ton enfance, et les paroles de la comptine sont restées gravées dans ta mémoire, réveillant la nymphette en toi, et tu l’espères, le monstre en lui. « Down came the rain and washed the spider out ». Hop, ta main dégringole, avant de retrouver sa position initiale « Out came the sun and dried up all the rain. » Lente, lascive, la petite araignée courre le long de la cuisse de Némo. « And the isty bisty spider » Doucement, avec ton petit sourire de démon, tu approches tes doigts d’enfant de son entrejambe – de la clé pour ta liberté. « Went up the spout again. »





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Némo Chenoa
Némo Chenoa

un beau matin, chez un peuple fort doux, un homme et une femme superbes criaient sur la place publique : "mes amis, je veux qu'elle soit reine !" "je veux être reine !" elle riait et tremblait. il parlait aux amis de révélation, d'épreuve terminée. ils se pâmaient l'un contre l'autre. en effet ils furent rois toute une matinée où les tentures carminées se relevèrent sur les maisons, et tout l'après-midi, où ils s'avancèrent du côté des jardins de palmes.

Les oiseaux se cachent pour mourir  ▽ Némo & Lo 86083115051071900736445227902062445830n
♒ messages : 72
♒ Age : 26


Feuille de personnage
♒ âge: trente ans déjà que les nuages te voient grandir et t’épanouir, et pourtant c’est la trace de ce nombre vertigineux d’années – plus ou moins – vécues qui trouble cruellement ton esprit.
♒ profession : explorateur idéaliste à temps plein.
♒ le choix du coeur:


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MessageSujet: Re: Les oiseaux se cachent pour mourir ▽ Némo & Lo   Les oiseaux se cachent pour mourir  ▽ Némo & Lo Icon_minitimeMer 20 Nov - 15:38


© TUMBLR


"Rentrez à présent mes enfants le soleil décline
Voici que montent les rosées de la nuit ;
Venez venez laissez vos jeux rentrons au nid
Jusqu'à ce que demain matin dans les cieux il paraisse." ▲ Blake



c'te zikmu. Crying or Very sad 


« Je sors ! » entends-tu crier à la porte d’entrée. Tu aurais pu avoir à serrer les poings, les dents, pour éviter de laisser mille idées noires te submerger, tu aurais pu au moins lever les yeux vers elle pour tenter de lui envoyer quelques ondes néfastes, traduisant ta peine et ta rancœur, quelques ondes l’incitant à rester avec toi ici ce soir malgré l’ambiance glaciale. Mais tu ne cilles même pas, tu n’es pas du tout inquiet. De toute façon elle restera avec toi ici ce soir malgré l’ambiance glaciale. Hors de question de la laisser sortir, s’évader,  de la voir s’envoler, sortir de la cage, hors de question de la savoir haut dans le ciel, au-delà des nuages, tandis que toi tu seras fixé au sol, à broyer du noir dans la boue et les hautes herbes, hors de question que tu sois le seul entre vous deux à subir. Ça serait l’encourager à renouveler cet éclat de mesquinerie, cette liberté qu’elle s’est autorisée, d’aller ouvertement papillonner avec un gamin pas bien plus âgé qu’elle à ton avis, et tu t’es souvenu, quand tu l’as vue, de tes paroles, tes stupides paroles irréfléchies flottant au milieu de cette conversation qui t’est revenue en tête sans crier garde à ce moment-là, mais, Lo, tu sais, tu devrais aller fréquenter d’autres garçons de ton âge parfois, mais non, je dis juste ça pour toi, bien sûr que ça me ferait mal, bien sûr que je serais jaloux, mais c’est mauvais pour une enfant comme toi de devoir faire preuve d’une telle retenue, d’éviter soigneusement le moindre écart, ça c’est pour plus tard, quand tu seras une adulte, en attendant je veux pas que tu te prives, ou je vais en avoir gros sur la conscience, à foutre ta jeunesse en l’air – non, ça tu l’as pas dit, mais c’est bien ce qu’elle aurait du comprendre à travers tes mots. Et quand tu t’es retrouvée planté là, comme un con, à la regarder s’écarter de la foule, traînant par la main un de ceux avec qui tu pensais souhaiter sincèrement la voir s’amuser de temps en temps, tu aurais pu t’effondrer, te décomposer, tomber en poussière devant tout le monde, d’avoir cru une seule seconde que ça soulagerait ta conscience, que ça ne te ferait rien que du bien de l’imaginer sourire, rire, respirer, vivre en présence de quiconque aurait envers elle les mêmes intentions que toi.

Alors t’as pas cherché à la rejoindre, à savoir ce qu’il se passait de son côté, t’es rentré seul, une fois dans la maison tu as détruit le barrage qui empêchait ce fleuve de répandre le goût de sel sur tes joues, et en silence, tu t’es mis à tourner en rond, seul, à presser tes poings tremblants contre tes yeux pour éviter qu’ils se noient, parce que pire que ce terrible goût de trahison qui s’immisçait lentement dans ton cœur c’était le doute qui se mettait à ébranler toutes tes pensées, qui était ce garçon, et où l’avait-elle emmené, et jusqu’où était-elle allée avec lui, et combien de temps cela pourrait-il encore prendre, et que faisait-elle, là, en ce moment, seule avec lui ? Tu t’es assis, tu as plongé ta tête entre tes mains, pour apaiser ton cerveau agité et ses mots qui partaient dans tous les sens, et tu t’es vidé des dernière larmes qui cherchaient encore à s’évader, histoire d’être sûr que tu craquerais pas devant elle une fois qu’elle rentrerait, et puis tu t’es calmé, les idées te sont revenues, la raison a pris le dessus sur les émotions, et d’un coup tu as relevé la tête, après tout, tu n’as pas à te mettre dans un état pareil pour une petite peste aussi insouciante – bon, de là à la traiter de peste, tu voulais pas penser ça, mais ton âme a fourché. Elle pourrait bien se mettre à ta place parfois quand même. Pas sûr qu’elle apprécie que tu fasses pareil – enfin, que tu fasses pareil une seconde fois. Tout seul, les yeux rivés vers le mur, tu as froncé les sourcils, de toute façon tu serais incapable de lui adresser la parole ces jours prochains, alors ta rancœur et ton chagrin elle pourrait les sentir tellement ils couleraient d’une fluidité naturelle à travers ton silence, ton silence bien plus lourd que celui dont elle a toujours eu l’habitude. Et les jours sont passés bien plus vite que tu l’aurais imaginé. Finalement, les mots, tu sais très bien les ravaler, à un moment ils prennent même la peine de se détruire seuls dans les profondeurs de ton âme avant même que tu ne penses à les prononcer. C’est ta nature, et si Colombine elle parvient à la remanier un peu, elle pourra jamais t’empêcher de la dépoussiérer pour en profiter parfois le temps de quelques jours, des jours noirs où les nuages couvrent les plafonds de la maison pour barrer le chemin au soleil. Et ce sont ces nuages qui, ce soir, t’ont glissé à l’oreil que Colombine ne comptait visiblement pas passer la soirée enfermée en ta compagnie – pas des meilleures, il faut l’admettre.

Dès que tu as eu la voie libre, sans réfléchir une seconde tu t’es jeté sur chaque clé dont tu n’ignorais pas l’existence, la tienne, la sienne - dans le doute et la panique qu’elle te surprenne tu t’es directement emparé du trousseau entier - et la dernière, celle qui demeurait depuis pas bien longtemps dans le même tiroir au cas où, celle qui n’allait pas tarder à te servir vu ta manie d’oublier n’importe quoi n’importe où, y compris tes clés, dans les moments les plus cruciaux, et après quelques incidents dus à ton étourderie et quelques crises de Colombine parfaitement justifiées vous avez mis en place le concept de la clé de secours. La clé de secours qui, ce soir, plus indispensable que jamais, brillerait mystérieusement par son absence. Une fois tes trois amies en main, tu as rapidement arpenté l’étage, puis le rez-de-chaussée, guettant la moindre cachette favorable à l’accueil des clés, assez improbable pour que leur efficacité te soit garantie, et enfin, peut-être de meilleure humeur que les jours derniers, tu t’es décidé à prendre le risque de les dissimuler sous le tapis qui suit la porte d’entrée, le tapis qui souhaite welcome en beige aux invités. Et, en attendant le moment où elle se retrouverait  clairement coincée, tu es revenu sur le canapé, tu as repris ton livre, et tu t’es sérieusement replongé dedans. Et, maintenant que ton attention a quitté les pages parcourues d’encre pour se concentrer sur ses gestes, ses pas, maintenant que tu tends l’oreille pour capter le moindre bruit traduisant d’abord son scepticisme, puis son agitation, maintenant que tu souris presque, seul, sur ton canapé à te dire qu’elle a piétiné ces clés tant convoitées sans même le savoir, pour aller retourner la moitié de la maison à leur recherche, maintenant que tu résistes à la tentation de lui demander si quelque chose cloche – tu éclaterais de rire avant d’avoir terminé ta phrase – et enfin, maintenant que tu remarques chez elle cet arrêt brusque de toute effervescence, ce silence soudain qui signifie sûrement qu’une illumination vient de la traverser, tu oses enfin furtivement relever les yeux en sa direction. Tu les rediriges rapidement vers ton livre quand tu réalises que tu as failli croiser son regard, à une seconde près elle aurait cerné que la concentration suprême dont tu sembles faire preuve est aussi solide et consistante qu’un pétale de rose emporté par le vent du large. Tu fais un sacré effort pour ne rien laisser paraître – ni fierté immature ni joie mesquine – quand tu l’entends venir vers toi, de ses pas légers et flottants, et quand son pépiement ingénu te touche directement au coeur. Tu résistes, et c’est ce visage aussi chaleureux qu’une nuit sans étoile à laquelle elle a dû avoir le temps de s’habituer le temps de ces derniers jours qui lui répond. Tu ne déranges même pas ta lecture feinte pour cette proximité qu’elle instaure entre vous deux en posant sa tête sur ta jambe, ni même pour sa petite voix légèrement implorante, parce que tu sais te montrer têtu quand tu gardes en toi le goût amer et encore palpable de la trahison.

Et puis lorsque c’est cette petite comptine qui commence à résonner dans tes oreilles, ton cœur s’arrête quelques secondes, te laisse le temps de te demander à quoi est dû cet épouvantable chatouillement qui commence à progresser de manière vertigineuse, puis il repart en un tambourinement saccadé qui percute ta poitrine, faisant vibrer ton corps entier, tu as même peur qu’elle l’entende. Et pourtant tu te retiens encore de jeter le moindre coup d’œil sur elle, tu louches presque sur ton livre, mais les lignes se brouillent, fondent et s’effacent, plus aucun mot n’est lisible et tu as presque l’impression de voir une petite araignée tomber sur le haut de la page. Et tu ne quittes plus des yeux cette araignée qui court en foulant les phrases effacées, c’est limite si tu le touches pas du nez, cet insecte diabolique, parce que les légères secousses que tu essaies de dissimuler mais qui font trembler tout ton être ne peuvent pas cacher que cette araignée elle te terrifie, à s’approcher dangereusement, comme ça,  de ta main crispée qui serre ton livre, et puis ces mots diaboliques au sens dépravé qui s’agitent dans ta tête en un déferlement intensifié par cette petite voix d’oiseau, sa petite voix d’oiseau que tu aimerais étouffer par n’importe quel moyen, par un lourd raclement de gorge, une quinte de toux, un long cri ou n’importe quoi, n’importe quoi, tant que ça te permettrait de fermer les yeux, de ne plus voir ni entendre cette fillette aux pouvoirs inhumains, comment peut-on agir avec une subtilité aussi perverse et démoniaque à cet âge ? Et le pire, c’est que si ta raison ne t’était pas aussi fidèle tu succomberais à ses charmes pernicieux, à ses charmes infantiles et diaboliques, à ses charmes de parfaite nymphette. Et là, ce sont les rôles qui se sont inversés. Te voilà en position de faiblesse. Et le pouvoir passe entre ses mains à elle. Et elle pourrait faire ce qu'elle veut de toi, là, en ce moment. Parce que face à une menace aussi envoûtante, tes sens complètement déboussolés ne peuvent plus tenir aucune résistance. Mais quand même, histoire d'éviter de te retrouver corps et âme à sa merci, tu fais d'incroyables efforts pour sortir de cette effroyable ivresse dans laquelle elle a réussi à te plonger, et tu parviens à t'opposer à elle du mieux que tu puisses le faire dans de telles circonstances. « Arrête, s'il-te-plaît. Ce soir, j'ai vraiment pas envie. » Juste une phrase, articulée avec ce qu'il te faut de rudesse pour parvenir à être cinglant, voire austère. Et surtout, insensible. Et puis, tant qu'à faire, autant accompagner les mots du geste. Tu te concentres pour effacer toute trace de grelottement, tu poses ta main sur la sienne et la lui rends d'un geste ferme, un geste qui a l'air gentil, un geste qui veut presque dire désolé de ma rudesse. C'est un mensonge tellement énorme que tu lui sors, que tu peux bien te permettre de t'excuser d'un bref regard avant de retourner à ton livre. Et tu sais que là, c'est un risque énorme que tu prends. Parce qu'en restant de marbre face à ses manières ensorcelantes tu sais que tu joues à pile ou face ; ou bien le démon va se lasser de l'inefficacité apparente ce petit jeu immoral et se retirer, ou bien il va redoubler de hargne et d'intensité pour parvenir au bout de son ensorcellement infantile. Et si elle choisit la seconde solution, alors tu pourras plus rien faire.

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Colombine Van Meegeren
Colombine Van Meegeren

" Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
" Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
" Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
" Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut ;
" Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. "
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MessageSujet: Re: Les oiseaux se cachent pour mourir ▽ Némo & Lo   Les oiseaux se cachent pour mourir  ▽ Némo & Lo Icon_minitimeSam 28 Déc - 12:15


© Hofmann, La Lorelei


DIE LORELEI
Zu Bacharach am Rheine
Wohnt' eine Zauberin,
Sie war so schön und feine
Und riß viel Herzen hin.
Und brachte viel' zu Schanden
Der Männer ringsumher,
Aus ihren Liebesbanden
War keine Rettung mehr.

Der Bischof ließ sie laden
Vor geistliche Gewalt -
Und mußte sie begnaden,
So schön war ihr' Gestalt-

Er sprach zu ihr gerühret:
>>Du arme Lore Lay!
Wer hat dich denn verführet
Zu böser Zauberei?<<

>>Herr Bischof, laßt mich sterben,
Ich bin des Lebens müd,
Weil jeder muß verderben,
Der meine Augen sieht.

Die Augen sind zwei Flammen,
Mein Arm ein Zauberstab -
O legt mich in die Flammen!
O brechet mir den Stab!<<
 
>>Ich kann dich nicht verdammen,
Bis du mir erst bekennt,
Warum in deinen Flammen
Mein eignes Herz schon brennt!

Den Stab kann ich nicht brechen,
Du schöne Lore Lay!
Ich müßte dann zerbrechen
Mein eigen Herz entzwei.<<

>>Herr Bischof, mit mir Armen
Treibt nicht so bösen Spott,
Und bittet um Erbarmen
Für mich den lieben Gott!

Ich darf nicht länger leben,
Ich liebe keinen mehr -
Den Tod sollt Ihr mir geben,
Drum kam ich zu Euch her.

Mein Schatz hat mich betrogen,
Hat sich von mir gewandt,
Ist fort von mir gezogen,
Fort in ein fremdes Land.

Die Augen sanft und wilde,
Die Wangen rot und weiß,
Die Worte still und milde,
Das ist mein Zauberkreis.

Ich selbst muß drin verderben,
Das Herz tut mir so weh,
Vor Schmerzen möcht ich sterben,
Wenn ich mein Bildnis seh.

Drum laßt mein Recht mich finden,
Mich sterben wie ein Christ!
Denn alles muß verschwinden,
Weil er nicht bei mir ist.<<

Drei Ritter läßt er holen:
>>Bringt sie ins Kloster hin!
Geh, Lore! -Gott befohlen
Sei dein bedrückter Sinn.

Du sollst ein Nönnchen werden,
Ein Nönnchen schwarz und weiß,
Bereite dich auf Erden
Zu deines Todes Reis'!<<

Zum Kloster sie nun ritten,
Die Ritter alle drei,
Und traurig in der Mitten
Die schöne Lore Lay.

>>O Ritter, laßt mich gehen
Auf diesen Felsen groß,
Ich will noch einmal sehen
Nach meines Lieben Schloß.

Ich will noch einmal sehen
Wohl in den tiefen Rhein
Und dann ins Kloster gehen
Und Gottes Jungfrau sein.<<
 
Der Felsen ist so jähe,
So steil ist seine Wand,
Doch klimmt sie in die Höhe,
Bis daß sie oben stand.

Es binden die drei Reiter
Die Rosse unten an
Und klettern immer weiter
Zum Felsen auch hinan.

Die Jungfrau sprach: >>Da gehet
Ein Schifflein auf dem Rhein;
Der in dem Schifflein stehet,
Der soll mein Liebster sein!

Mein Herz wird mir so munter,
Er muß mein Liebster sein!<<
Da lehnt sie sich hinunter
Und stürzet in den Rhein.

Die Ritter mußten sterben,
Sie konnten nicht hinab,
Sie mußten all verderben
Ohn Priester und ohn Grab.

Wer hat dies Lied gesungen?
Ein Schiffer auf dem Rhein,
Und immer hats geklungen
Von dem Dreiritterstein:

Lore Lay!
Lore Lay!
Lore Lay!
Als wären es meiner drei. ▲ Brentano


(Non, je pouvais pas le couper)





Il semble indifférent, mais tu sais que dans sa tête, ses neurones s’agitent au point qu’il doit être en train d’en griller quelques uns par seconde. Après deux ans de relation, il ne peut plus te la faire, désolé Némo, mais le coup de l’indifférence, ça ne marche pas avec toi. D’autant que tu as remarqué qu’il tremble comme un enfant, le pauvre, terrifié par ton petit tour de charme, à croire qu’il a du lait dans les veines. Vous avez peut-être quinze ans et trente-cinq centimètres de différence, n’empêche que c’est toi qui est au dessus, parce qu’il n’a jamais réussi à te résister, à te dire non. Il claironne souvent que non, bien sur que non, il n’est pas à ta merci, mais ses actes le décrédibilisent. C’est un jouet entre tes petites mains blanches, aux ongles rongées, auquel tu peux soutirer tout ce que tu veux quand il a envie de toi : c’est comme ça que tu lui as extorqué ta dernière paire de Nike Air Force, les blanches, celles qui allongent tes jambes. Tu peux encore entendre ta petite voix mielleuse, murmurant que tu savais qu’il voulait quelque chose de toi, mais que toi aussi tu voulais quelque chose de lui. Certains appellent ça de la prostitution. Toi, tu appelles ça allier l’utile à l’agréable, et ne pas perdre son temps : autant que ça serve à quelque chose. Et trois semaines plus tard, te revoilà dans la même position, tes Nike aux pieds.
Un faible « Arrête, s'il-te-plaît. Ce soir, j'ai vraiment pas envie. » s’échappe de ses lèvres. Trop faible pour que tu y crois, même si il semble avoir gardé assez de volonté pour insuffler un brin de fermeté à son ton. Némo ferme, quelle blague : comme si il avait déjà réussi à te faire obéir autrement qu’en utilisant le chantage, ou en te menaçant. Ses injonctions, tu les renvoies en l’air d’un grand rire, en général, ou d’un baiser sur sa joue, d’une caresse, d’une grimace qui montre que tu te moques de lui, parce que de toute façon, tu auras toujours plus d’autorité. Tu es née pour être dictateur, Colombine, parce que toi quand tu parles, on t’écoute, quand tu bouges, on te suit, quand tu décides que la soirée est nulle, on s’empresse de trouver un autre plan et tout le monde déménage. Némo, lui, il est pas comme ça, il est gentil, patient, souriant, flexible, il s’adapte, il fait profil bas. Et c’est l’une des innombrables raisons pour lesquelles tu lui tiendras toujours tête, tandis que lui la baissera. Et c’est sûre de toi que tu te relèves, les genoux un peu ankylosés, et que tu te glisses sur les siens, petite fée maléfique, et vous êtes face à face, et tu relèves les fesses pour être un peu plus grande, et tu penches la tête en arrière, et tu lui souris de tes canines pointues. Et tu vois dans son regard le désir qui brille, alors ce sont tes lèvres sèches qui se jettent en premier, et c’est ton rouge à lèvres qui bave, et ta langue, et sa langue, et tes bras noués autour de son cou pour maintenir la proximité entre vous. Et ça faisait des jours et des jours que c’était pas arrivé, alors tu as envie de l’étouffer avec ton baiser, profond mais encore maladroit malgré les deux ans. Et fais moi l’amour chéri, ça fait tellement longtemps. Ton coeur bat soudain plus fort dans ta poitrine, et il y a cette chaleur, à la fois douce et douloureuse, qui embrase tout ton ventre, et te fait légèrement rougir. J’en ai besoin Vous êtes de nouveau face à face, avec vos lèvres qui tremblent légèrement, et tu ne sais pas trop quoi dire ou faire, alors tu écoutes sa respiration tranquille qui semble t’approuver. et je sais que toi aussi t’es en manque, je le vois chaque soir dans tes yeux. Confiante, tu poses les mains sur ton débardeur doré et tu commences à te désaper, jusqu’à ce qu’une deuxième injonction te fasse tout arrêter. Non, il n’a vraiment pas envie de toi, c’est même pas la peine d’essayer, Lo. Et ce n’est plus à cause de ses lèvres que tu rougies, cette fois, mais à cause des mots qu’elles t’ont craché. Le goût de la déception est amer, métallique sous ton palais, il coule sur ta langue et dans ta gorge, pour finalement glacer ton coeur. Ce genre de piques, tu en reçois tout le temps de sa part : Colombine, t’es insupportable, tu sais, arrête un peu, et puis t’es très jeune, et t’es immature hein, et tu dois pas avoir beaucoup de vrais amis, y’a que moi qui tiens vraiment à toi de toute façon tu sais ; tous les jours, quand il est contrarié, quand il s’ennuie ou qu’il a simplement envie de t’embêter. Et tu pensais que tu t’habituerais, mais non, on peut pas s’habituer à se faire rabaisser par quelqu’un qu’on aime, surtout quand on l’aime comme tu l’aimes.

Surtout que malgré ça, malgré les disputes, les insultes, les pleurs, les crises, malgré tout, il reste tellement merveilleux dans ta petite caboche d’idiote. Tu l’as placé sur un piédestal il y a bien longtemps, quand tu es tombée amoureuse de lui, tu l’as placé là haut dans le cosmos, et tu t’es laissée sur Terre, avec comme but à atteindre de le rejoindre dans les étoiles. La tache semblait impossible au début ; toi, quinze ans, stupide et grande gueule, lui trente ans, intelligent, calme, beau, et grand, ensemble ? Jamais. Mais le petit oiseau impertinent a volé inconsciemment jusqu’au Soleil, et l’a effleuré du bout de ses ailes, ébloui par ses sentiments. Au début, ils étaient tout doux, tranquillement nichés au creu de ta poitrine, qui bondissait à chaque instant passé avec lui. Et les mois s’écoulant, au lieu de s’estomper normalement, ils ont grandi, grossi, et par un processus inexplicable, se sont noircis. La jalousie s’est invitée au bal, où elle danse allègrement avec la peur de le perdre, et celle de ne pas être assez bien pour lui. Et toi, perdue au milieu de cette farandole qui malmène ton coeur bien trop brutalement pour ton jeune âge, tu deviens encore plus cynique, encore plus malveillante, paranoïaque, tu dois réprimer tes envies de l’espionner, et tu joues les petites allumeuses de façon encore plus prononcée qu’avant pour vérifier si tes charmes ne se sont pas rouillés.

Tu détestes qu’il te repousse comme ça, qu’il te vire de ses genoux sans l’ombre d’un remord, et qu’il replonge le nez dans son bouquin, qui semble lui paraître bien plus intéressant que toi. Oui, à cet instant, tu le détestes. Les doigts tremblants, tu fais demi tour pour aller réfléchir à l’étage, dans le couloir sombre, où tu t’accroupies contre un mur, la tête entre les bras. Que faire ? Tu ne peux pas t’en aller, et il refuse ta compagnie en même temps. Mais si tu ne réussis pas à attirer son attention, tu vas finir devant la télé, avec un pot de glace, à pleurer en mangeant devant une série débile, et ça, c’est hors de question, hors de question que tu te gâches la soirée à cause du vieux qui ne veut pas se laisser charmer. Tout à coup, tu es attirée par une porte qui bat, c’est celle de son bureau, la pièce qui lui est exclusivement réservée, où une bonne partie de ses livres sont rangés, où tu t’introduis sans bruit. La fenêtre est ouverte, et la brise qui fait voleter les rideaux glisse sur tes bras nus, et te fais frissonner. Tu saisis un cadre posé sur la table, où trône une photo de toi, à la plage, riant aux éclats, que tu examines, impartiale. Ce nez trop retroussé, ce petit écart entre les incisives, à croire que tout a été fait pour que tu aies l’air d’avoir douze ans. C’est un complot. Mais, posé sur un tas de papiers, un petit carnet à la couverture rouge attire soudain ton attention. Tu l’ouvres, sachant déjà ce que tu vas y trouver : c’est là où Némo consigne ce qu’il réussit à composer, bien proprement recopiés sur les feuilles blanches. Tu souris en voyant un « Je t’aime » griffonné en haut d’une page, de ta grosse écriture brouillonne, un jour d’ennui, alors que tu passais derrière lui pour voir ce qu’il faisait. Il avait sourit en lisant ta petite attention, il t’avait prise sur ses genoux et lu quelques passages, à ta demande. Et vous étiez tellement bien, là, tous les deux, toi lovée dans ses bras, ne comprenant pas grand chose, te contentant de respirer son odeur rassurante et d’écouter sa voix grave. D’un coup sec, tu refermes le cahier et tes souvenirs. Il suffisait d’attendre, voilà qu’on t’offre une idée toute faite, emballée, prête à l’emploi. Tu redescend l’escalier à toute vitesse. Il va t’écouter.

- Némo…

Il ne daigne pas lever les yeux de son bouquin. Alors tu arraches une page encore blanche du carnet, et il te regarde enfin. Et tu ricanes.

- Ah, tu vas arrêter de m’ignorer maintenant que tes précieux petits poèmes sont en danger de mort ? Ce serait bête que je les détruise, non ? Donne moi les clefs, et je te le rend.

Tu brandis le cahier à couverture rouge comme un trophée, vibrante d’espoir. Et tu arraches une autre page blanche, plus près de celles déjà noircies. Une autre menace.







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