pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel)
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Ilir Sanka
j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.
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Sujet: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Sam 31 Aoû - 19:02
Des cris, des regards trop sombres, quelques grimaces, les poings qui se serrent dans le vide. C'est un peu comme ça que la soirée s'est terminée, au milieu de la nuit. Dans une haine inconfortable, survenue du plus profond de l'âme. Quelque chose de douloureux mais tellement beau, si on y enlève les particules de colère. Felipe qui se pointe ici, dans cet appartement trop propre pour lui. Sans état d'âme, il y pénètre, avec ses mots désagréables. Quand je l'ai vu arriver, là, au milieu de la nuit, trempe de sa propre transpiration, quand je l'ai vu débarquer comme un fugitif, je l'aurais tué. Je l'aurais étranglé sur le carrelage de ma salle de bains, pour me persuader d'un tas de choses. Mes doigts se seraient refermés sur son cou, jusqu'à le voir bleu, la langue pendue. Jusqu'à ce que l'oxygène soit trop rare, qu'il ne puisse même plus se raccrocher à sa médiocrité et qu'enfin il sombre dans le silence. Loin d'ici. Loin de moi. Les cellules de ma rage doivent toujours agoniser sur le sol fiévreux, lui aussi témoin de notre colère. Les quatre murs ont tremblé, autour de nous, jusqu'à ce que la lune soit trop haute pour nous éclairer. Elle devait être belle, cette nuit, mais je n'ai même pas eu le temps de la voir, plongé dans l'obscurité de son regard. Felipe m'a encore une fois foutu un coup de poing dans l'âme. J'ai pas de bouclier contre ça, je n'en ai jamais eu. Le gilet pare balle est bien faible comparé aux mots que nous nous sommes donnés.
Et ce sont ces mots là qui agitent encore mon sommeil. Ils s'entrechoquent sous ma boîte crânienne. Une partie de mon cerveau voudrait le voir partir, lui, le petit gars étalé sur mon canapé. Elle me murmure, comme ça, d'un goût amer qu'il n'a rien à faire ici. C'est un cercle vicieux, un trou béant. Felipe est un Vortex, une force incontrôlable. J'ai posé un pied trop prêt de lui, dans l'espoir de mieux comprendre son esprit, ses envies, son futur, ses pensées. À toujours vouloir bien agir, on finit par se faire aspirer. Je me suis retrouvé vidé de mes entrailles, par la puissance tentaculaire provenant de son être tout entier. Comme une force, un aimant, qui vous attrape, avec tant de violence que rien n'est laissé à l'écart, sauf peut-être la colère et toujours cette même incompréhension. Nouveau mouvement de questions, contre mon cœur. Les draps se froissent sous mes gestes trop brusques. Un rayon de soleil curieux caresse ma joue, à la recherche d'une quelconque trace de la veille mais il n'y a rien. Juste une peau lisse, usée par endroit, par les mois à courir après la mort. Et une cicatrice trop grande, sur le torse. Unique preuve de mon existence.
Mes doigts caressent quelques secondes la cicatrice. Le lit vide est froid, dehors, certains oiseaux chantent, les moins timides. Ils m'incitent à quitter la pièce. Tentent de me donner le courage de faire une nouvelle fois face à Felipe. Mais ce matin, l'envie n'y est pas. Elle est ailleurs, peut-être dans l'évier, là où je me suis rincé le visage, pour effacer la colère. C'est un pas lourd qui me guide jusqu'au salon. Un pas si peu discret qu'il fait grincer le plancher dans un son désagréable. Mon regard fatigué se perd sur son corps endormi, presque serein. Un profond soupir quitte mes poumons. L'envie de le réveiller pour lui demander de partir est grande, oppressante, presque sauvage. Parce que je sais qu'en se réveillant, nous recommencerons ce même dialogue de sourd. Mais je n'ai plus le temps, moi, de perdre mes mots dans une bataille qui n'aura jamais lieu. Cela reviendrait à tirer dans le vide alors que l'ennemie n'est même pas là, et au final se retrouver sans défense. Fébrile, désespéré. J'ai pas besoin de tout ça. Je suis même sûr que les choses peuvent être belles et agréables, avec ou sans Felipe. Alors à quoi bon se tordre l'esprit.
Perdu sous un t shirt trop large, mon corps se laisse tomber dans le canapé. Le bout de mes doigts attrapent la couverture qui le protège, ils la retirent et la laisse s'échouer au sol. « Tu peux partir maintenant. » Ma voix est froide, presque aussi glacée que mes pupilles bleutées. Je n'ai jamais aimé le bleu, l'ironie est belle. Mon âme s'embrase à la vue de son visage, encore grignoté par la veille. Un bonjour serait de trop, il ne s'accorderait même pas à mon timbre. Et aucune trace de sourire, de paix. Juste le gouffre qui revient.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Dim 1 Sep - 21:10
Ça danse, là, dans ta tête. Ça danse et tu ne peux rien y faire ; après tout, c'est de ta faute, Felipe. Tu bois comme un trou ; bravo, tu deviens comme maman. Tu bois, oui, parfois, un peu plus qu'avant, en soirée, avec les potes, avec les dégénérés. Tu bois pour oublier, pour ne plus penser à Gabin qui, malheureusement, s'est barré à l'université. Gabin qui, armé de ses yeux bleus, t'a dit que c'était terminé. Gabin, ce pauvre con, ce mordu des promesses, qui t'a pitoyablement abandonné. Tu bois, oui, pour ne pas penser aux paroles murmurées, hurlées d'Elsie. Ses mots qui ne cessent de te dire vas y, assume, vis. Ceux que te font peur. Tu bois, oui parfois, un peu plus qu'avant, avec les amis, pour ne plus penser aux poids. Celui qui est là, toujours là, sur tes épaules, et encore plus souvent maintenant, depuis que tu n'es plus un enfant. Depuis que tu es devenu un grand, Felipe. L'école est fini, maintenant. L'université n'est même pas à envisagé ; vous n'êtes pas friqués. Alors, tu bosses encore plus fort, pour faire vivre la famille. Tu crie un peu plus fort, pour soulager la colère trop tourmentée. Tu es un putain de torturé, oui. Un pion de la société, la sainte vierge de tes préjugés. Tu n'es qu'un roi, Felipe, que le roi des pieds, là, tout au sommet de la bêtise. Et tu te bats, le pire. Oui, tu te bats pour la garder, cette place. Pour qu'elle ne soit qu'à toi. Pour que la bêtise soit tienne, toujours et à jamais. Tu souris, grand con, flamboyant, fier de ta connerie.
Tu pourris, oui, en dedans.
Et là... là, quand rien ne va, ça tourne comme ça. Ça tourne comme ça, brusquement, au fond de toi. Le faux devient le vrai, le vrai devient le faux. Tu ne reconnais plus la terre de la mer. Te voilà dans une belle grosse galère. Te voilà prisonnier de ta propre misère, perdu en pleine mer. Tu ne bouges pas, non, et cela malgré le bruit du bois. Non, tu te contente de rester comme ça, le reflet de ton haleine alcoolisé à la gueule, ayant un peu froid. Tes pieds sont à nu, au bout des draps. Tu ne bouges pas, pourtant. Tu as peur, oui, beaucoup trop peur. Les cris sont flous, multiples, à tes pensées. Tu ne parviens même pas à les calculer. Tu ne sais tout bonnement pas quoi penser. Là, lamentable, tu te trouves à espérer. Espérer qu'il est oublié à quel point tu étais désespéré, hier, qu'il oublie ce qu'il se trouvait là, au fond de tes prunelles noyées. Noyées par l'alcool et les larmes. Les putains de larmes, là, amères, chimères, qui ne voulaient qu'un repère, qu'une main, là, contre la sienne. Tu fermes les yeux, fort ; ça fait mal, pauvre con. Tu as mal, oui, à ta tête. Le monde bouge trop vite, et toi, tu ne parviens même pas à faire le premier pas. Tu ne sais rien faire, au final, à part pleurer... pleurer et crier. Alors crie, Felipe, crie fort, et dès que quelqu'un entendra, insulte-le. Tu sais si bien le faire, après tout. Tu sais si bien le faire...
Au complet, il se crispe, là, ton corps. Ton souffle se meurt, entre tes lèvres. Tes orteils, à nu encore, se rétractent. Les cris sont déjà là, tanguant mais présents, au creux de ta gorge. Tu attends juste le premier mouvement, l'appel à la guerre. À votre putain de guerre. Ce que vous êtes amers... Tes mains, tes maigres poings, ils se resserrent contre les draps. Ça ne sert à rien, pourtant. Non, ça ne sert absolument à rien. Parce qu'il est là, le salopard, les fesses sur le canapé, et il te plonge dans le froid. Il te plonge dans le froid, au travers d'un fracas, et toi, nu de tout, à vif face à la réalité, tu te fais frapper par sa voix. ses mots. « Tu peux partir maintenant. » Ton corps ne t'obéit pas. Les cris sont là, au creux de ta gorge, et aucune barrière ne prend place. Tu virevoltes, brusquement. Tu le pousses, fortement. Tes yeux sont rougies par la drogue et l'alcool de la veille, et ton corps manque de rejoindre le tien, contre le sol. Tu tangues un peu, toujours, et puis tu cris, ou alors tu pleures, fort. Tu fais toujours tout trop fort. Toujours trop fort. Tu n'es bon qu'à ça, après tout, déplacé de l'air. « Non mais ça va pas ?! Putain de connard, j'me les gèles là ! Putain, j'vais te gerber sur la gueule, tu vas voir ! j'vais aller gerber dans ton putain de lit à la con, tu vas voir ! » Tu crie, encore, toujours, pour dire n'importe quoi. Tes yeux pleurent, presque, comme s'il t'avait fait mal. C'est peut-être le cas, qui sait. Tu as mal, peut-être. Mal d'être mis à la porte comme ça, si brusquement. Mal qu'il n'y ait pas de mains, qui te retiennent. Qu'une claque, là, en pleine tête. « putain mais t'es trop con, t'es un putain de connard, Ilir. j'te déteste. j'te déteste, putain » Ça en devient des lamentations, alors que tu te lèves. Alors que tu te lèves, brusquement, pendant presque, pour attraper tes vêtements. Pour fuir cette envie de vomir, cette envie de pleurer, et puis de lui dire. De lui demander, tout lent, lamentable, de te faire gémir.
Parce que c'est bien ce que tu veux, au final, oui, gémir. Gémir, là, au creux de ses doigts, pour oublier un peu. C'est bien pour cela, la veille, que tu t'es pointé. Que tu t'es mis à crier. Mais l'alcool, trop présente dans tes veines, elle t'a fait oublié, cette vilaine. Elle t'a fait oublier, oui, que tu voulais l'aimer, pour une soirée, pour oublier ensuite et t'envoler. Alors tu es là, saoul et con, brisé et tanguant, les yeux demandant à pleurer. Tu es là, chez lui, à faire pitié et à crier.
Ilir Sanka
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Mar 3 Sep - 10:46
Il se relève, brusquement, son regard annonce déjà la note. Et je sais, je sais très bien comment ça va se terminer, je le vois venir d'ici, en grand. C'est exactement ce genre d'interférences que j'aurais voulu éviter. Mais c'est impossible, elles reviennent sans cesse, au moindre regard, à la première parole. Tout est électrique, même les battements de mon cœur. Même les murs, de cet appartement trop petit. Ils nous envoient des décharges, comme pour simuler notre colère. J'ai beau fermer les yeux, les coups sont là, violents, inévitables. La vague de haine, je la sens, elle me plaque sur ce canapé. Fuir le regard de Felipe ne suffira pas à faire taire les maux. Mon corps fatigué s'enfonce un peu plus dans le tissu. Je donnerais n'importe quoi pour disparaître, me fondre dans la masse et laisser ma conscience, les battements de mon cœur ici, sur ce tapis usé. J'y donnerais tout ce que je possède pour ne pas me laisser laminer par des paroles. Mais tout me ramène systématiquement ici, à la réalité de mon corps tremblant, de mon regard trop dur. Les échappatoires se referment, lentement, sans prévenir, juste de quoi me retenir prisonnier du moment. Et sa voix brise le silence, violente, colérique. C'est donc ici. C'est donc ici que se passera l'affrontement, l'ultime joute verbale.
Mon regard transparent, brillant, s'attache à celui de Felipe. J'attends, sans un mot, j'attends qu'il me lamine par ses insultes. J'espère qu'il y mettra toute sa haine, mais j'ai confiance en lui. Il fait ça bien. Trop bien. Les paumes de mes mains se rejoignent, là, devant moi, elles se collent et lient mes doigts, pour éviter à mes poings de se serrer. « Non mais ça va pas ?! Putain de connard, j'me les gèles là ! Putain, j'vais te gerber sur la gueule, tu vas voir ! j'vais aller gerber dans ton putain de lit à la con, tu vas voir ! » Et je lui souris, plus grand, plus vif, je lui souris de l'entendre dire de telles conneries. Au fond de moi, derrière ces lèvres tendues, tout est gris ce matin. Sombre d'une veille mouvementée, d'une nuit presque blanche. J'ai le cœur qui bat plus vite qu'il ne le devrait. Il agonise à battre de façon si indélicate. « putain mais t'es trop con, t'es un putain de connard, Ilir. j'te déteste. j'te déteste, putain » Mon regard se perd sur le sol à ces paroles. Nouvelle décharge électrique. Nouvelle douleur. Felipe me déteste. Putain. Pensée nauséeuse, qui me prend là, au fond de la gorge. Je relève un peu la tête, passe assez pour croiser son regard, juste de quoi me redonner un peu de consistance. La violence s'éveille, doucement, je peux la sentir au simple fait de me relever trop brusquement. Mes gestes sont saccadés, haineux : comparable à ceux d'un champs de bataille. Je m'approche d'un pas. Puis de deux. Une partie de mon cerveau s'y oppose, je l'entends, hurler, s'énerver. Elle me le demande, de reculer, d'arrêter, parce que ça sert à rien, parce que de toute façon Felipe ne comprendra jamais. Ça sert à rien, oui. Mais cela aura au moins le mérite de soulager mon cœur trop lourd. C'est le moment ou jamais de lui vomir à la figure toutes les pensées. Le moment ou jamais, de me vomir.
Ma voix s'élève, glas. Ce timbre si froid que je me déteste d'utiliser. « C'est toi qui va m'écouter. Tu vas m'écouter et fermer ta putain de grande gueule au moins une fois dans ta vie. » Ma gorge se retrouve nouée, elle y est allée peut-être trop fort. L'écho de ma colère résonne à mes tympans. Il n'a qu'à voir, Felipe, la folie qu'il peut faire naître et grandir en moi. « T'es même pas foutu de te pointer sobre pour me parler correctement. Non, tu préfères venir ici complètement pété et m'en foutre plein la gueule en rejetant la faute sur moi. Tout ça parce que t'es trop occupé à culpabiliser et te justifier sur tes attirances. T'es trop occupé à me dire que toutes ces insultes que tu me donnes, c'est bien fait pour ma gueule parce que t'es comme ça et que j'aurais du le comprendre plus tôt. T'es trop occupé à gueuler parce que c'est tout ce que t'es capable de faire. Mais regarde toi, putain. » Rire moqueur, pour accompagner mes yeux trop rouges, peut-être par les larmes qui tapent sous mes paupières. Je le pointe du doigt, désabusé, impuissant. « Tu ferais pitié au monde entier, non, tu fais pitié. Tu me fais pitié. » Sur ces paroles douloureuses, je m'approche de lui, lentement, jusqu'à le faire reculer et le bloquer contre le mur. Ma respiration brûlante se confond à la sienne. C'est fou ce que je peux le détester d'agir comme ça. Mes mains emprisonnent ses poignets, relèvent ses bras au dessus de nos têtes sans les détacher une seule seconde de ce mur. « Mais vazy, fais le con, gueule, que tout le monde t'entende. Gueule moi dessus. J'ai pas entendu, t'as dit quoi ? Ah oui, tu me détestes. » Le rire qui quitte mes lèvres est fou. Dévoré par la colère. Et mon oreille se tend brusquement vers son visage à quelques centimètres du sien. « Répète le, j'ai pas bien entendu. Répète putain. » Sourire, à mon corps qui le retient fermement contre cette surface trop glacé. Le bordel est total dans mes pensées, elles ne peuvent s'aligner correctement. J'ai l'impression de crever, là, la bouche ouverte, devant lui, les mouches commencent déjà à arriver. Je ne sais même pas pourquoi je m'acharne à vouloir lui ouvrir les yeux. Lui aussi finira par partir, comme tout le monde. C'est normal, tout le monde finit par partir, ici ou là-bas. Les personnes que l'on rencontre disparaissent, de façon plus ou moins violente. Et ces cris matinaux sonnent notre dernière heure. C'est douloureux, sur le moment. Mais ça va passer. Comme tout le reste.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Mar 3 Sep - 15:14
C'est le bordel, là, dans ta tête. T'essaie de fuir comme le putain de pauvre con que t'es, mais tu parviens à rien. Tes mains s'agrippent à tout, à rien, et t'es là, toujours chez lui, le goût de l'alcool sur le bout de l a langue, l'envie de vomir, encore, au fond des tripes. T'avances, ou du moins tu tente, pour essayer de le fuir, de le fuir lui, avec ses putains de yeux, ses foutus lèvres et son être, tout bonnement, mais t'es pas en état, non, t'es pas en état, là, pour courir et t'enfuir. Pour aller loin, toujours plus loin, et puis pleurer, seul, de rage et frapper, quelques coups par ci par là, contre ta bêtise humain. T'es qu'un pauvre con, Felipe, incapable de murmurer des mots tendres, quand t'en as envie plus que tout au monde. Incapable de lui dire j'ai-besoin-de-toi, non, tu ne fais que fracas, là, comme le con que tu es, comme le connard que t'es. Tes doigts tremblent, alors que tu essaie tant bien que mal de trouver tes vêtements; ils sont échoués un peu n'importe comment, chose qui ne t'aide absolument pas. Tes lèvres, oui, tes putains de lèvres, tu les mords de toutes tes forces, pour contenir ces foutus larmes au coin de tes yeux et puis les tremblements de ton être. T'as les doigts qui font mal, tant tu les serrais sur eux-même, la trace des ongles au fond, bien au fond, alors que tu attrapes ton pantalon pour l'enfiler rapidement, s'échouant comme un con, là, contre un des murs. Tu gardes la mine basse, oui, alors que tu l'enfiles tant bien que mal, et puis que tu l'attaches, les lèvres toujours scellées. T'oses pas, non, tourner tes prunelles embuées vers lui pour l'observer. T'aurais juste envie de dire des choses qui font mal à l'orgueil, qui font de toi une putain de tapette, ou alors, gueuler des mots que tu penses même pas. T'auras juste envie de cracher, pour qu'il se sente mal, aussi mal que toi tu te sens, au fond d'toi.
Mais avec tes cris, là, empoisonnés, t'as éveillé une bête que tu peux pas contrôler. Une bête, là, qui ne cesse d'avancer, que tu ne vois pas, là, depuis ce putain de trou que tu t'es creusé. Alors, ça te prend en plein coeur, le cri qu'il t'envoie, Ilir. Tu les prends en plein d'coeur, alors que tu viens à peine de prendre pied, et puis de te décoller du mur. T'aimerais fermé les yeux forts, comme tes oreilles, mais t'en aurais le vertige, la peur de tomber, et tu t’effondrerais comme la putain de merde que tu es. Comme le déchet que t'es, sous tes airs de garçon parfait. « C'est toi qui va m'écouter. Tu vas m'écouter et fermer ta putain de grande gueule au moins une fois dans ta vie. » Tu mords tes lèvres, forts, pour ne pas crier encore. Pour ne pas chigner comme un enfant, et crier de grands non de tous les côtés. Fier, tu lèves les yeux vers lui, malgré la brume qui y vit, et tu l'observes dans les yeux. Le masque est là, en place, à moitié brisé, dégoulinant d'alcool, mais qu'importe. Il est là, le masque, alors tu l'observes dans les yeux avec une confiance que tu n'as pas, et puis tu attends sagement. Y'a même un putain de sourire de merde, bordel, qui se fraie un chemin sur le coin de tes lèvres. Tu penses faire le fier, te remettre sur pied, mais final, tu ne fais qu'aggraver ton cas. La chute, elle va faire mal, Felipe. C'est pas Gabin, ça. T'y auras pas droit, à des mots d'amour. Il va cracher, lui, tout cracher, et puis tu seras pas épargner. Tu seras pas du tout épargner. Il veut pas y jouer, lui, à ton putain de jouer. Il le prend avec ses doigts foncés, ton masque, et puis il l'écrase avec tes pieds. Ça te sert à rien, de jouer. Mais bon...t'es bon qu'à ça, hein ? Tu sais juste faire ça, jouer, et puis t'oublier. Oublier qui t'es, au fond. « T'es même pas foutu de te pointer sobre pour me parler correctement. Non, tu préfères venir ici complètement pété et m'en foutre plein la gueule en rejetant la faute sur moi. Tout ça parce que t'es trop occupé à culpabiliser et te justifier sur tes attirances. T'es trop occupé à me dire que toutes ces insultes que tu me donnes, c'est bien fait pour ma gueule parce que t'es comme ça et que j'aurais du le comprendre plus tôt. T'es trop occupé à gueuler parce que c'est tout ce que t'es capable de faire. Mais regarde toi, putain. » Et le masque, bah, il est plus là. Ilir, il l'a écrasé avant que tu puisses faire quoique ce soit. Tu souris plus, là. Tu baisses même les yeux, face à tous ses mots. Parce qu'il est cruel, là, avec son rire mortel, mais surtout, il dit la vérité. Il te balance ta putain de vérité et t'as même pas les couilles de te défiler.
Tu peux juste serrer les poings, encore, enfoncer tes ongles à la même place qu'avant, pour rendre le marques plus apparentes, et puis attendre que ça lui passe. Attendre qu'il est fini de cracher, lui aussi. Tu lui dois bien ça, après ta connerie de la veille. Les mots sont vagues, à tes pensées, mais aucun d'eux n'est beau, en tous cas. Y'en a pas, de jolis mots, dans ta bouche, dernièrement. T'es bon qu'à détruire, pour vivre. « Tu ferais pitié au monde entier, non, tu fais pitié. Tu me fais pitié. » Tu fais pitié, la voilà, la triste réalité pour ceux que le voient, ton putain de jeu. Tu fais pitié. Même Elsie, elle te l'a crié, avant de foutre le camp. Avant de t'abandonner. Les yeux de Gabin, ils te l'ont hurlé, quand il a déménagé pour l'université. Et t'es là, comme un pauvre con, incapable de faire quoique ce soit. Tu te contentes de reculer de quelques pas, le coeur trop battant, l'esprit dément, alors qu'il avance vers toi. Tu te contente de lui crier non, avec tes yeux agités. Mais Ilir, il t'écoute pas. Non, Ilir, il fait pas comme tous les autres ; il en a rien à foutre, de ton jeu. Il veut juste la vérité, aussi à vif qu'elle puisse être, qu'importe qu'elle soit cruelle. Il veut juste la vérité, là, sur chacun de tes putains de trait. T'essaie de contenir ton souffle saccadé, brisé , lorsqu'il vient te brusquer et que son souffle, chaud, endormi encore, se glisse contre tes traits. Tu l'observes dans les yeux, inutilement ; ça a pas d'importance, t'as plus aucune conviction. En fait, t'en as juste assez pour froncer des sourcils, et puis essayer de te débattre un peu, sans la moindre force, lorsqu'il prend tes bras et les mènent au dessus de vos têtes. T'as envie de lui hurler des trucs, mais t'es à court de méchanceté. À croire que t'as profité de ta soirée alcoolisée pour toutes les lui murmurer.
Il est fou. Il est fou, putain, et toi, t'as même pas la force de te débattre. Tu pourrais, avec un peu de difficulté certes, te sortir de là, mais l'envie est pas là. L'envie, putain, elle est tout en bas, un frisson qui naît et dont tu veux pas. Un frisson qui te prend par les tripes, et puis qui caresse tes reins. Putain, t'as envie de le faire taire d'un baiser, et puis de lui mordre les lèvres à le faire saigner. De lui dire ta gueule, comme ça, à l'aide du simple geste. « Mais vazy, fais le con, gueule, que tout le monde t'entende. Gueule moi dessus. J'ai pas entendu, t'as dit quoi ? Ah oui, tu me détestes. » Et ça te prend les tripes, encore. T'as envie de lui, à l'entendre parler comme ça. À te dévoiler, comme ça, comme les autres osent pas le faire. T'as envie de le frapper, aussi, de le mordre, fort, pour voir ses traits défigurés, et puis de le frapper. Mais en même temps, putain, en même temps, t'as envie de le choper, là, et puis de l'embrasser. De l'embrasser à en oublier c'est quoi, justement, respirer. Il te faut à l'envers, cet mec, putain. Encore plus avec la gueule de bois, et le monde qui veut pas obéir. Ton corps qui veut pas obéir. « Répète le, j'ai pas bien entendu. Répète putain. » Tu l'observes, là, les sourcils toujours froncés. Il est près, beaucoup trop près.
T'as envie de le déchirer, comme t'as envie de le caresser. Maudite contradiction.
Tu l'observes, là, toujours. Tu le dévisages, avec tes traits à vif, trop à vif, à cause de l'alcool et puis de ses mots, surtout. Tes lèvres forment une grimace, un instant, pour contenir les mots, mais ces salauds, ils s'évadent tant bien que mal. « t'aimerais ça, hein ? que j'les prononce encore, ces putains d'mots, hein ? t'aimerais ça, ça te ferait des vacances, que j'te déteste pour de vrai. ça serait foutrement moins pire que d'm'avoir là, dans ton putain de logement, pété et saoul d'la veille, parce que j'pense à toi même quand t'es loin, hein ? » Ça pourrait être arrogant. C'est surtout désespérant ; y'a une tristesse, dans ta voix. La peur qu'il approuve et qu'il dise oui, peut-être. T'as un sourire, là, sur tes lèvres, sauf qu'il a rien de beau, et encore moins d'arrogant, celui-là. Il est juste là, abandonné, à être lamentable. Il est comme toi. Tu penches tes traits vers lui, sans savoir pourquoi, effleurant sa peau de tes lèvres, un peu, avant de ricaner tout bas. Ça se brise, en toi. Tu te brise, et en plus, tu l'aides, putain. Ta tête se projette vers l'arrière d'elle-même, cogne fort, peut-être trop, contre le mur. Qu'importe, putain. « au moins, c'bien. tu l'vois, l'vrai moi. elle te plait, la merde que j'suis ? tu l'sens, l'orage autour de moi ? ça sera toujours comme ça. ça part pas, c'est moi. alors lâche moi, ou alors assume. lâche moi, ou accroche toi, bordel, parce que moi je - » Tu te mords les lèvres, forts, trop forts, avant de l'observer, là, dans les yeux. «J'ai même pas la force de m'approcher du vrai moi...alors déterre le, si tu l'veux, déterre le, et puis fais le vivre, putain. » Tu les hurles presque, les derniers. Ils sont pour lui, pour Gabin, pour Elsie. Pour tous les cons qui voient pas, au final.
Déterre moi, que tu crie à tout va.
Ilir Sanka
j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Mer 4 Sep - 19:05
On ne parvient pas toujours à comprendre ce qu'il nous arrive immédiatement. Non, il nous faut du temps, pour s'habituer au nouveau. À ces sentiments qui tapent, là, dans l'âme, qui perdent leur vie à nous torturer. On pleure, on hurle, on accuse le coup mais parfois, il arrive de ces moments où on ne peut plus détacher la boucle. Le nœud est trop serré, n'importe comment. On se tue les doigts sur la corde du lien qui nous unie. Alors, on fatigue et on gueule un peu plus fort. C'est un peu comme un cancer, plus on se sent mourir, plus on veut s'accrocher, sans trop savoir pourquoi. Avec Felipe, ça se passe comme ça. Ça commence mal. On pourrait même dire que ça commence par une fin. Les regards haineux, ils demandent juste à anéantir les débris de vie. Mes doigts resserrent leur étreinte contre sa peau. Des traces violines doivent déjà y prendre place. Et la situation, elle me fait sourire, tout bas. Elle me donne envie de lui planter un couteau dans le cœur pour le vider enfin de toutes ses douleurs, une bonne fois pour toute. Lui faire oublier la mémoire pour recommencer d'un autre pied. Sous quelque chose de beau, comme un coucher de soleil par exemple. Sauf qu'aujourd'hui, la pluie, elle tombe sur nos têtes. Elle efface la beauté et brûle les plaies déjà ouvertes. Ce doit être pour ça que nous crions si forts, parce que ça fait mal. Parce qu'on en a marre. Parce que c'est fatiguant. Oui, c'est fatiguant, de courir après un fantôme.
Mes lèvres, trop proches de celles de Felipe, se reculent un peu, pour mieux respirer. Pour ne pas suffoquer contre son corps brûlant. Il irradie une telle douleur que je ne parviens même pas à la supporter. Alors lui, alors lui, putain. Il doit crever, s'éteindre à petit feu. Et comme un con, je ne peux m'empêcher d'en rajouter, d'appuyer ses défauts pour le faire culpabiliser. Ou bien juste lui ouvrir les yeux sur la connerie qui lui pourrit la vie. « t'aimerais ça, hein ? que j'les prononce encore, ces putains d'mots, hein ? t'aimerais ça, ça te ferait des vacances, que j'te déteste pour de vrai. » Mes sourcils se froncent, mon visage reste de marbre. J'ai le cœur qui se met à paniquer pourtant. J'ai envie de lui dire que c'est pas ça. De lui demander de se taire et juste arrêter de jouer aux cons. J'ai envie de tout un tas de choses, comme de l'embrasser pour le rassurer et ne pas l'abandonner mais il continue dans la même optique, cet idiot. Il continue, pour nous détruire un peu plus. « ça serait foutrement moins pire que d'm'avoir là, dans ton putain de logement, pété et saoul d'la veille, parce que j'pense à toi même quand t'es loin, hein ? » D'abord nerveux, mes ongles s'enfoncent dans sa peau, ses mains doivent être violettes à force de le serrer si fort, le brûlé. Mais je continue, pour ne pas le laisser m'échapper. Pour ne pas l'autoriser à se dissoudre dans son désespoir. Et ce sourire, Ô ce sourire, qui vous grignote doucement l'âme. Je le fixe, sans relâche, avec hâte de le voir disparaître enfin, ce sourire.
« au moins, c'bien. tu l'vois, l'vrai moi. elle te plait, la merde que j'suis ? » J'suis à deux doigts de lui en mettre pour qu'il arrête de s'enfoncer si bas. À deux foutus doigts de lui abîmer le visage pour ne pas entendre ses paroles indélicates. « tu l'sens, l'orage autour de moi ? ça sera toujours comme ça. ça part pas, c'est moi. alors lâche moi, ou alors assume. lâche moi, ou accroche toi, bordel, parce que moi je - » L'orage, il gronde comme jamais aujourd'hui. La foudre traverse la pièce, une s'est même écrasée dans mon dos. Et je la sens, l'électricité, je la sens remonter le long de ma colonne vertébrale et se perdre dans ma nuque. C'est douloureux mais tellement attirant, au fond. Alors, perdu à ses paroles je relâche un peu la pression. Je me recule même de quelques centimètres, pour le laisser respirer. Pour ne plus lui voler de son oxygène et peut-être même baisser les bras. J'ai perdu de mon ambition, moi. Je ne pense plus à rien. L'envie de me battre, elle est sur le champs de bataille, pas ici. Je suis un soldat, la mort ne m'effraie pas. Mais Felipe, lui, il est effrayant. Ses mots me perdent dans un océan de lave. Je bouge, je cherche, j'attends mais au final rien ne vient. Je n'ai que son désespoir comme guise de réponse. «J'ai même pas la force de m'approcher du vrai moi...alors déterre le, si tu l'veux, déterre le, et puis fais le vivre, putain. » C'est la fin, la fin de tout. Je me recule, encore, lâche ses poignets, parce qu'ils me sont douloureux. Sa peau est soudainement brûlantes et dégoûtantes. J'ai presque la nausée, à le voir, là, si triste et perdu. Comme un lâche, je me recule, lui tourne le dos. Parce que c'est plus facile de fixer le mur que son regard brillant. Trop brillant. J'ai pas d'armes pour me défendre cette fois. Non, y a que des sentiments idiots et innocents.
Après quelques minutes de silence je me retourne brusquement vers lui, vers cet être abject. Le revoir me déstabilise déjà. J'ai jamais su comment il fallait réagir avec les hommes, ni avec les femmes, d'ailleurs. Je suis une brute, c'est tout. Je ne sais rien faire d'autre que blesser et secouer par les mots. Je n'en ai que faire de perdre les personnes qui gravitent tout autour de moi du moment que je vis encore. « Oui, j'aimerais ça. J'aimerais que tu me le dises, Felipe, que tu me détestes et que tu ne veuilles plus me voir. J'aimerais que tu claques cette foutue porte et que tu ne reviennes plus jamais. J'aimerais que tu me craches à la gueule et que tu te trouves une femme à baiser. J'aimerais tout un tas de putains de choses comme ça qui me rendrait la vie plus facile. Parce que depuis que je te connais, on a rien fait de beau. Tout ça, c'est de la merde. C'est inutile. Tu comprends pas. Tu comprendras jamais, de toute façon. » Et je me tais, à le regarder, suite à ces mots lancés comme ça, dans le vide, contre lui. Ils sont violents, méprisables. Je lui parle à la manière d'un raté, d'un cafard. C'est juste tout aussi merdique que ma façon de lui avouer tout un tas de choses que je peux ressentir à son égard. Et mes foutus yeux bleus qui lui hurlent tout une montagne de jolis mots. Les fenêtres de l'âme, tu parles, c'est carrément le puits de mon être intérieur. On y voit tout, dans ces iris bleus transparents. Ils sont si moches, mes yeux. J'donnerais tout ce que je possède pour me les arracher. Mais c'est grâce à eux, au fond, que je peux encore l'apercevoir en face de moi, Felipe. Après toutes les horreurs qu'ils ont vu, lui, c'est un peu comme une lueur. Quelque chose de beau mais de totalement brisé.
Tremblant, je m'avance vers lui, attrape son visage, froidement, de mes doigts sombres. Je l'attrape pour ne laisser aucune trace de son visage m'échapper. « Tu comprends pas. » Ma voix est basse, presque désespérée. Tirez lui une balle. Mon cœur s'emballe, le silence se brise, entre deux respirations trop fortes. « Si tu pouvais me détester, on en serait pas là. Ça serait plus simple et moins moche. Mais t'es là et j'y arrive pas, à te laisser partir comme un voleur. Parce que j'suis trop con, parce que t'es con. » Mes lèvres, tremblantes et désespérées se collent aux siennes, elles lui volent son souffle, s'accrochent à elles dans un baiser fougueux, peut-être trop violent. Mais sur le moment j'en ai absolument rien à foutre de savoir si je fais les choses bien ou pas. Je l'embrasse, parce qu'il le faut, et puis c'est tout. Je l'embrasse pour apaiser l'orage, pour soulever un petit peu son corps de la terre. J'ai l'impression de voir l'une de ses mains surgir de celle-ci, aride et destructrice. J'ai beau tirer dessus, elle ne veut pas me le rendre totalement, à Felipe. À bout de force, je me suis assis à côté de cette main pour la tenir, comme ça, du bout des doigts en attendant qu'elle se décide, la douce mère. Qu'elle se décide à le libérer et le laisser vivre d'une façon peut-être pas meilleure, mais plus apaisée. A cette pensée, ma bouche se dérobe de la sienne pour à nouveau me reculer de quelques pas, attendre sa réaction. Qu'il me frappe si l'envie lui vient. Qu'il me détruise par la folie de ses mots. J'attends, j'attends de voir de quoi son cœur est capable. J'attends, qu'une nouvelle vague de souffrance ne vienne à moi. J'attends, là, planté face à lui. Tant pis, pour le plomb dans les ailes.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Jeu 5 Sep - 21:07
Le cri, il reste coincé entre tes lèvres, alors qu'il s'éloigne brusquement de toi. T'as envie de le maudire, pourtant, putain, t'as envie de lui gueuler qu'il est lâche, et puis lamentable, et que t'as juste envie de foutre le camp. T'as envie de chialer, aussi, parce qu'il est pas mieux qu'un autre, au fond, pour s'éloigner aussi rapidement, et t'abandonner comme ça, sans façons, juste après t'avoir forcé, comme ça, à ouvrir ton putain de coeur. T'as envie de lui cracher à la gueule, encore, et puis de t'accrocher à lui, aussi, en pleurant tout bas, ou alors trop fort, oui, trop fort certainement, putain d'alcool dans tes veines, quoi, putain de mal de tête, et de lui demander pardon. De lui dire que t'es un con, mais que lui aussi, donc ça va, il a pas le choix, non, de te pardonner pour tout ça. De te pardonner, oui, et puis de t'embrasser. Il a pas le choix, si ? Il le doit. Il te le doit. T'as pas enduré tout ça pour rien. Tu l'as pas rencontré pour rien. Ilir, c'pas Gabin, non, c'est quelqu'un d'autre, et p'être que lui, il va rester. Mais il s'est éloigné, brusquement, comme un con, Ilir. Il est plus là, il te touche plus, du bout de ses doigts. Tu l'sens plus, là, contre toi. Et putain, t'en as la tête qui tourne. Putain, tu préfères encore la douleur, celle contre tes poignets, que sa putain d'absence. Tu préfères tout, même les cris, même les insultes, que son absence. Parce qu'il a pas le droit. Non, y'a que toi, au fond, qui peut foutre le camp, et puis revenir en courant, en jurant. Y'a que toi, oui, qui a ce droit, au fond.
Putain, ce connard, ce gros con, il ose te tourner le dos, comme ça, sans le moindre regard. Il a posé la pelle contre le sol, là, après avoir vu ta tombe, et puis il s'éloigne de plusieurs pas, comme si rien n'était. T'es rien, putain. Felipe, t'es rien, pour ce type. Fous le camp, et puis frappe le dont, au passage, pour lui faire par de ta rage. Frappe le fort, pour qu'il ait mal au corps comme toi, oui, comme toi, t'as mal au coeur. Pleure pas, Felipe, même si ça tourne, même si tu contrôles plus rien, là, présentement, non, pleure pas, et puis reste fort. Montre lui pas, à ce pauvre con, tout ce qu'il a, comme emprise, sur ta carcasse. Montre lui le masque, sourit, et puis crache, et ricane, même, avant d'aller baiser sa mère. Avant d'aller baiser Elsie, de filmer ça, cette merde, et puis de lui envoyer, ensuite, sur son portable. Tue le, putain, pour avoir tourner le dos comme ça, après tes mots, fragiles, qui t'ont presque arraché la gorge, pour parvenir à sortir.
Tu bouges pas, putain, t'en es incapable. T'as beau te dire tout ces trucs, là, te faire toutes ces promesses surement trop connes, t'es même pas capable de foutre le camp. T'attends juste, là, sagement, qu'il fasse quelque chose. Contre le mur, là, tu te penches, doucement, alors qu'il fait sa marche détente, qu'il pense, et t'attrapes ton chandail, qui se fait mort, contre le sol. Tu l'enfiles, doucement, loupant la tête, mettant le bras dans l'mauvais trou. Tu t'mords les lèvres, fort, pour pas chialer pour une pareille connerie, et puis tes ongles, bah, ils s'enfoncent de nouveau dans tes poings. T'as les yeux qui brillent, si tu savais, s'en est merveilleux, c'est d'un de ces bleus qui prend les tripes, qui te broie l'âme. Mais ça, tu t'en fiches pas mal, Felipe. T'en as juste assez, de cette situation de merde. T'en as juste assez, d'être pris là, tu l'connais pas, c'toi là, et puis il te fait peur.
T'es en train de te dire, là, comme ça, que ça va bien. Tes doigts, tremblant un peu, caressent le tissu de ton chandail pour le mettre bien beau, pour que tu sortiras. Tu passes une main dans tes cheveux un peu trop fous, et puis tu les places, eux aussi, à l'aveugle. Tu veux pas avoir l'air d'un con, en sortant d'ici. T'as déjà les yeux rougis, ça suffit. Mais Ilir, il en a rien à foutre, que tu sois en train de remettre ton masque en place. Non, Ilir, il s,en fiche, de tout ça, et c'bien pour ça que, exactement à c'moment là, il s'tourne vers toi, et puis il parle, encore. Putain, ce connard est revenu. Il est là. Il t'observe, bordel. Le masque a foutu le camp. « Oui, j'aimerais ça. J'aimerais que tu me le dises, Felipe, que tu me détestes et que tu ne veuilles plus me voir. J'aimerais que tu claques cette foutue porte et que tu ne reviennes plus jamais. J'aimerais que tu me craches à la gueule et que tu te trouves une femme à baiser. J'aimerais tout un tas de putains de choses comme ça qui me rendrait la vie plus facile. Parce que depuis que je te connais, on a rien fait de beau. Tout ça, c'est de la merde. C'est inutile. Tu comprends pas. Tu comprendras jamais, de toute façon. » T'as les poings qui font mal, tant tu les serres. T'as la gorge, serrée, si serrée, que t'en oublie c'est quoi, de respirer. Au creux d'ton ventre, putain, c'est vide, toujours plus vide, au fil de ses mots, et t'en as mal. T'as l'impression qu'on vient de te foutre un coup, là, fort, et que t'es près de la mort. T'as l'impression qu'il vient de te foutre une balle en plein coeur. Il veut pas d'toi. Il a abusé d'tes lèvres, ce salaud, il a bien joué avec ton coeur d'ado, et puis maintenant, bah, il lève le drapeau blanc. T'as droit à un putain de c'était bien, on a bien rigolé, et puis maintenant, il dit que c'était de la merde. Que t'es qu'une merde, que t'as pourri sa vie, et qu'il aurait préféré mieux pas d'voir.
T'aimerais crier, mais là, t'es même pas capable de chialer. T'as cette envie de gerber, au fond d'toi. Avec d'la chance, qui sait, tu pourras p'être éjecter tout c'que tu r'ssens pour ce connard.
Et il s'approche, Ilir. Encore, le voilà. Il revient, il pousse tout, sur son passage, pour se placer devant toi. T'aurais bien envie de l'affronter, oui, mais t'y arrives pas. T'essaie juste, au fond, de pas chialer. De pas t’effondrer. T'as envie de lui dire de terminer le massacre, pour que tu puisse enfin te tirer, et puis oublier. « Tu comprends pas. » Tu fermes les yeux, forts, pour pas affronter les siens. T'as pas envie, non, de voir ses yeux bleus, d'y lire un mensonge, encore. Il s'joue de toi, là. Y'a que ça, comme explication. Il veut faire naître la flamme, au fond d'toi, pour la souffler, ensuite. « Si tu pouvais me détester, on en serait pas là. Ça serait plus simple et moins moche. Mais t'es là et j'y arrive pas, à te laisser partir comme un voleur. Parce que j'suis trop con, parce que t'es con. » Tu comprends pas, non, tu comprends rien, mais ça anime ton coeur, ça fait disparaître le poids, pour y mettre quelque chose d'autre. Quelque chose de doux, et puis de brusque, pourtant. T'as envie d'être con, soudain, et puis d'le croire, oui. D'le croire, une seconde, juste comme ça, pour le bonheur d'être insouciant, comme tous les gens.
Ses lèvres, elles te font violences, lorsqu'elles se posent sur les tiennes. C'pas doux, c'pas romantique non plus, non, c'est à votre image, peut-être. C'est brusque et saccadé, un peu comme les battements de vos coeurs, comme les cris que vous vous plaisez à partager, et ça en fait presque pitié. Mais bordel, t'arrives pas à t'en séparer. Tu t'accroches à lui, fort, tu passes tes bras tout au long de son corps, contre ses reins, tes mains, et tu le colles conte toi. Tu mords ses lèvres, fort, peut-être trop, pour lui montrer qu'il est pas le seul, dans cette merde, que vous êtes deux, et qu'il en a pas fini, avec toi. Tu manges ses lèvres, fort, sans la moindre grâce, avec trop de coeur, surement, et peu de souffle. Tu lui voles sa langue, presque, pour danser avec elle, un tango peut-être, qu'importe, et mener la danse. T'y parviens un peu, même, et c'est déjà bien.
Mais au final, t'as besoin de plus, oui, plus que ça. T'as besoin de mots, peut-être calme, cette fois. C'est surement pour cela, oui, que tu te détaches ses lèvres. C'est comme découvrir l'air après une noyade, putain, ça te fait mal, à l'intérieur, quand tu restes, et t'as presque envie de l'embrasser de nouveau, pour pas sentir ça, mais t'en as besoin, tout bonnement. Tes lèvres, elles sont gonflées de ses baisers, elles ont un petit goût de fer, même, et tu sens encore sa langue, contre la tienne. C'est surement pour ça que tes joues, elles se sont mises en harmonie avec tes yeux, prenant une teinte rosée. Ouais, surement pour ça, au fond. Tu fermes les yeux, un moment, essaie de pas penser à son corps, là, contre le sien. T'as pas envie de le lâcher, même si tes doigts, ils tremblent, contre sa peau. « putain, j'sais pas quoi dire... j'suis pas doué, putain, avec les mots. » Tu te mords les lèvres, un peu, avant de l'observer. « toi non plus, putain. j'ai cru que ... putain, dis plus jamais des conneries pareil, connard. tu m'as foutu les nerfs. j'allais foutre le camp, moi. » Tu te mords les lèvres, encore, les lèche un peu, pour cacher ce goût de sang. Tu trembles comme une pucelle. Normal ; c'est un peu le cas, après tout. « tu..j'peux rester ? un peu ? j'ai pas envie de...de sortir, t'vois, et puis j'ai congé, aujourd'hui, j'ai pas envie d'me faire chier à traverser la ville comme une merde, à pieds, surtout que j'dois revenir ce soir, pour la fête de la rentrée. » Ta voix, elle est calme. Beaucoup trop peut-être. Il t'a tué, ce connard, avec ses mots, et puis t'arrives plus trop à respirer. T'arrives à peine à parler, c'est surement un murmure, même, au travers de tes lèvres. Ilir, il a bouffé ton énergie.
Tu figes tes prunelles troublées au fond des siennes ; mords ta lèvre, encore, un peu. Putain, t'as encore envie de l'embrasser.
Ilir Sanka
j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Lun 9 Sep - 14:30
Il y a un petit moment de silence qui se dessine, là, entre nous. Un petit moment où il ne se passe rien, même pas un regard, juste nos lèvres posées les unes contre les autres, dans une légèreté plus agréable que les mots encore. Un petit contact, qui nous fait battre le cœur plus fort qu'il ne le devrait. Un je ne sais quoi comparable à de l'affection, mais pas encore assez fondé pour porter un nom, une définition. L'arôme de sa bouche est toujours posé sur la mienne. J'ai l'impression de ressentir un petit bout de son âme, là, sur ma peau usée. Et c'est presque rassurant, de sentir son cœur battre, même s'il est en colère. Il bat, il s'acharne, il vit. Mon regard remonte jusqu'à ses yeux fixé trop longtemps déjà. Le silence continue, toujours délicat, presque visible, en petit nuage de fumée au dessus de nos têtes. Ça ressemble un peu à une phase, la phase post baiser, ouais, certainement, quelque chose qui y ressemble. C'est comme pour tout, après le grand saut, il se passe des minutes où le temps semble en suspend. Où même la colère se dissout, un peu, pour mieux renaître une fois les esprits retrouvés. Mais ce moment là, ce moment où nos regards se croisent en harmonie, il est magique. Presque rassurant. On sait pourtant que cela ne va pas durer, parce que rien ne dure, encore moins avec Felipe et moi. C'est tellement plus facile de se détruire qu'essayer de comprendre les choses. Pourtant aujourd'hui, au petit matin, au milieu des vapeurs d'alcool, l'impression d'avoir fait un pas en avant se conforte. C'est peut-être rien de plus qu'une illusion après tout. Tant pis, c'est toujours mieux que rien du tout. Tant pis, ça reste un joli moment. Tant pis.
Ses mains, ses douces mains, je peux les sentir, au creux de mes reins, elles me gardent contre lui. Contre ce corps que mon âme réclame déjà depuis trop longtemps. Mes doigts se perdent contre son torse, le t shirt nous sépare mais qu'importe, je n'en ai rien à faire de ce genre de détail. Je le sens, son souffle et c'est l'essentiel. Pas la peine d'en faire des tonnes, pas la peine de lui en demander trop. Juste le baiser, c'est déjà bien, c'est déjà beaucoup, il a eu la force de faire taire nos cris. La colère chante encore dans mon cerveau mais elle ne quitte plus mes lèvres. À vrai dire plus rien ne s'échappe de ma bouche. J'ai le cœur dans la gorge qui fait barrage. Il tape trop fort parfois et me donne des nausées. Mais au moins, il m'évite de dire des mots à la hauteur de ma connerie. J'ai déjà dit tout ce que je pensais, de toute façon. C'est à Felipe de briser le silence, c'est à lui de réagir face à cette déferlante. Je ne suis rien de plus qu'un déclencheur, une poussée d'adrénaline. Peut-être même l'énergie est-elle déjà retombée au plus bas. L'euphorie du moment, détruite par la réalité. Je peux le sentir son corps, trembler, là, contre mon être brûlant. Ses mains aussi, elles tremblent, dans mon dos. « putain, j'sais pas quoi dire... j'suis pas doué, putain, avec les mots. » Et je souris à ses paroles, comme un con, je souris sans être encore capable d'ajouter quoi que ce soit. J'y arrive pas, à lui dire, que c'est pas grave, qu'il a le temps. Que j'm'en fous, ça presse pas. Ma main remonte jusqu'à sa nuque, y reste attachée. Son épiderme fait naître une chaleur un peu plus grande, un peu plus belle, un peu plus agréable. Et je m'attache à ses iris comme on s'attacherait au dernier espoir encore possible. Quelques paroles, encore prisonnières de ma fierté tape contre ma boîte crânienne. Mes yeux tombent doucement jusqu'à ses lèvres, ses lèvres rouges, qui demandent qu'à être embrassées. Elles laissent à nouveau les mots s'échouer contre ma joue. Et ses mots là, ils viennent à moi, ils rentrent par ma bouche, par mes narines, par mes yeux, par mes oreilles. Ils possèdent les parcelles de corps encore libres et pas trop abîmées. Impuissant, je les laisse faire, idiot.
« toi non plus, putain. j'ai cru que ... putain, dis plus jamais des conneries pareil, connard. tu m'as foutu les nerfs. j'allais foutre le camp, moi. » Foutre le camp, l'idée me décroche un pincement au cœur. Mon regard se perd même quelques secondes en direction de la porte. « T'es con. » C'est la seule chose que je parviens à lui dire de façon délicate, sans agression. Un t'es con de m'avoir cru une seule seconde. J'ai déjà oublié ce que j'ai pu lui dire cinq minutes plus tôt. J'ai tout oublié, parce que le cœur parlait. Et quand le cœur parle, quand toute la colère qui le possède s'en évade c'est un peu comme une grande vague. Une putain de grande vague de cinq mètres qui vous arrive sur la tronche. Ça sert à rien de courir parce que c'est tout bonnement inhumain de s'en échapper mais on le fait quand même. On court comme des cons, on court jusqu'à se faire emporter par l'eau. Et cette eau là, elle transporte votre corps, elle laisse votre âme s'échouer sur le sol, contre les maisons, dans les arbres, dans le cœur des hommes. Les mots se sont écoulés de ma bouche comme un tsunami. Tout est remonté, du plus profond de mes entrailles. Et maintenant, c'est le trou noir. Le cerveau a peut-être peur de s'en souvenir. Il est encore un peu fébrile, un peu détruit, il n'en revient pas, de s'être livré aussi facilement. Faut dire qu'il en contient tellement, des non dits. C'est c'qui le rend bête et méchant. C'est ce qui me pousse à vouloir crier plus fort que Felipe alors qu'il serait possible de calmer nos nerfs. « tu..j'peux rester ? un peu ? j'ai pas envie de...de sortir, t'vois, et puis j'ai congé, aujourd'hui, j'ai pas envie d'me faire chier à traverser la ville comme une merde, à pieds, surtout que j'dois revenir ce soir, pour la fête de la rentrée. » Nouveau sourire, je pourrais lui dire, qu'il peut rester ici toute la journée s'il veut. Que ça changera rien, que j'en ai même peut-être envie, au fond, qu'il arrête de fuir et reste un peu avec moi, sans être bourré à n'en plus pouvoir. Mes yeux bleus restent là, mélangés aux siens. Ils brillent encore un peu, de colère, d'incompréhension mais ils possèdent une lueur de calme. Une que j'avais plus rencontré depuis trop longtemps avec Felipe. À force de se tirer des balles dans le corps on finit par en oublier la paix. Des moments où, enfin, il ne se passe rien. Rien de plus que nos regards échangés. Ils sont aussi précieux que le reste, que nos mots. Aussi puissants que les insultes lancées au clair de lune. L'astre mélancolique est notre unique témoin. Elle doit en penser si peu, de nous. Si mal, de nous.
Je me laisse encore un peu de temps, pour assimiler les mots, comprendre le sens de chacun et puis finalement reculer mon corps. J'ai l'impression d'être un écorché vif, là, contre lui. Alors je me recule, un peu, pour me donner la force de parler sans avoir un tremblement sur les lèvres. Ou même sur les cordes vocales. Qu'importe, les répercutions seront les mêmes sur mes mots tremblants. « Ouais, bien sûr, reste … reste. » C'est un murmure entre mes lèvres. Un petit souffle plein de sympathie et de bonne volonté. Les belles paroles ne viennent plus, j'en suis déjà à court. À court de tout. Et sur le tas, j'ajoute, comme ça, sans trop lui donner le choix un « Viens. » presque autoritaire. Mes doigts s'attachent même aux siens, pour accompagner mes paroles, lui prouver de mon intérêt. Je ne l'embrasse pas, ouais, peut-être bien que j'en ai envie mais l'acte en lui-même n'est pas réalisé. J'ai pas envie qu'il se sente agressé de quoi que ce soit. Qu'il se mette à croire de mon envie de le capturer sans plus le délivrer et qu'il finisse par fuir. C'est pas ça, ça n'a jamais été ça, même. Je lui souris, tout bas, à peine visible lorsque nous entrons dans la minuscule cuisine. « Tu peux t'asseoir. » Ma main lâche la sienne, mes doigts rencontrent le vide, lui désignent l'une des deux chaises entourant la table, aussi petite que le reste. Deux tasses de café se retrouvent sur celle-ci, brûlantes, un nuage de fumée s'en évade. Et la bouteille d'eau, au milieu, transparente, glacée, je la repousse vers lui, sourire aux lèvres. « Tiens, il faut boire, c'est bon pour la gueule de bois. Tu sortiras pas d'ici avant de l'avoir terminée. On faisait ça quand on était en mission, pour les lendemains difficiles. On pissait partout après. » Un sourire me coupe la parole, jusqu'à ce que le café ne rencontre ma langue, me brûle, un peu, les gencives. Mon regard s'attache une nouvelle fois à ses lèvres, il s'y arrête, un peu trop longtemps, certainement. L'envie, ou le besoin, plutôt, de l'embrasser se fait sentir plus que jamais. Il tape, là, contre ma bouche encore marquée par la sienne. Mais cette fois le second pas ne viendra pas de moi. Il viendra de Felipe. Felipe ou rien. Rien, c'est tellement effrayant.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Sam 14 Sep - 12:36
Le silence est trop lourd, impossible à supporter. Il te semble, au fond, qu'il porte bien plus de cris que vos paroles, ce salopard. T'as cette impression, au fond de tes tripes, que tu lui dis bien trop de trucs, comme ça, juste à être sans mouvement, et puis à le fixer dans les yeux. T'as cette envie au fond des tripes de détourner les prunelles, pour être faible, encore et dire que tu préfères foutre le camp, en fait. Que t'as pas envie de rester en compagnie d'un pd, que t'as l'impression que ta bite est en danger. Mais tu ne fais aucune remarque. Il ne vient que silence de toi, alors que tu portes le peu de courage que tu peux bien avoir, aujourd'hui, là, à le fixer dans les yeux. Au fond, ça doit venir de l'alcool qui coule encore dans tes veines. C'est c'que tu t'dis, en tous cas. L'alcool a raison d'toi, et te fait perdre la tête. L'alcool te bousille les neurones et mange tout de toi. T'es juste un peu paumé, au final. Dès que ça serait passé, tu seras okay, et puis t'auras envie d'embrasser Elsie, pas cet idiot de black, juste là, en face de toi. Ce foutu bronzé même pas capable d'avoir des yeux de la même couleur que tous ceux de sa race. Tu grimaces, un peu, à peine, en l'observant. S'il savait à quel point t'as envie de fuir comme un lâche. Surement autant que t'as envie de rester, au fond. Si Ilir a perdu son champ de bataille, bah, il en a rencontré un autre; toi. T'es un putain de champ de bataille à toi-même. T'es même pas capable de rester fixe sur un choix pendant plus de deux minutes, sauf quand ça importe d'être con. D'être con, ça, tu pourrais le faire pendant des années. Être franc ? Là, ça te fait gémir, et t'as envie de te terrer sous les insultes et les cris, pour démentir l'instant de fragilité que tu viens de traverser.
T'as de nouveau envie de crier, au fond, lorsqu'il fait un pas, minime même, pour de détacher de toi. Tes doigts se resserrent contre le vide, alors qu'il n'est plus là, et tu serres tes lèvres, faiblement, les unes contre les autres. Tu ne comprends pas grand chose. La rage s'est calmée un peu, au fond de toi, et c'est bien dommage. Tu ne sais pas faire grand chose, sans elle. Elle te fait dire des choses, certes, pas des plus belles, mais c'est elle qui a ravagé les lèvres d'Ilir. C'est elle, au fond, qui pourrait te donner la force de faire un pas, petit, et puis de l'embrasser de nouveau. Parce que tu n'acceptes pas qu'il s'éloigne, après ta demande. Tu as l'impression qu'il s'en fiche, brusquement, et ça te fait peur. Tu n'étais pas comme ça, pourtant, avant. C'est à cause de Gabin, tout ça. Gabin qui a disparu, sans lendemain, en accusant ton impulsivité. En disant qu'il ne te supportait plus, qu'il ne savait plus quoi faire, comme ça, avec toi. Alors, tu restes là, sans mouvement, tes yeux criant à ta place, certainement. Et cette envie de pleurer, encore, quelque part, au fond de la gorge. « Ouais, bien sûr, reste … reste. » Ton souffle reste pris dans ta gorge ; tu l'observes, là, un moment, un peu trop surpris.
Le murmure était bas, peut-être trop, et encore une fois, une partie de toi a envie d'hurler. De lui hurler qu'il peut bien aller se faire foutre, s'il est incapable de le dire à voix haute. Mais tu serais lamentable, de faire ça. Tu serais juste plus lamentable que maintenant. Tu hoches de la tête, alors, doucement. « hm... okay. » Toi, dans ton cas, c'est un grognement bien bas. Comme s'il te forçait. Tu dois avoir l'air bien con, mais tu t'en fiches. Tu restes là, à l'observer de tes yeux bleus orageux. Tu attends quelque chose, n'importe quoi. « Viens. » Ton coeur, il se met à hurler au viol lorsque ses doigts se glissent contre les tiens, fermes, et qu'il te traîne jusqu'à la cuisine. Tu souris pourtant, un peu, à peine, un sourire bien retenu, presque enfantin peut-être, alors qu'il a le dos tourné. Il n'est là que quelque seconde, le sourire, avant de fuir rapidement, tout rapidement, oui, alors qu'il se tourne vers toi pour te sourire. Tu essaie de lui renvoyer quelque chose qui y ressemble, mais tu dois juste froncer des sourcils, au final. Incapable. « Tu peux t'asseoir. » Un grommellement s'évade de tes lèvres pour lui répondre, tes sourcils se fronçant un peu plus, non pas par agaçant, mais par crainte de la situation, certainement. Tu prends place, bien droit sur la chaise, jouant un peu avec tes doigts. La chose dure à peine quelques secondes, lorsque tu te rends compte du geste pathétique que tu es en train de faire. Petit soupir au creux de tes lèvres, tu fronce des sourcils, encore, pour déposer tes bras sur la table. Pas les coudes, bien évidemment.
Tu sembles sage. Sage comme une image. Pourtant, qui sait tempête qui fait en toi. Tu parviens à peine à tenir en place ; tes doigts tremblent, seul écho de la chose. Tu lèves les yeux vers lui lorsqu'il pose des tasses sur la table, puis une bouteille d'eau, devant toi. « Tiens, il faut boire, c'est bon pour la gueule de bois. Tu sortiras pas d'ici avant de l'avoir terminée. On faisait ça quand on était en mission, pour les lendemains difficiles. On pissait partout après. » Tu grimaces, à l'entente de ses paroles. Il se moque de toi. De ce que tu as bien pu dire, plus tôt, sous le coup de la colère. Tu sens la moquerie qui danse, dans les airs, et l'une de tes mains se crispent contre la bouteille. Tu l'ouvres d'un mouvement brusque et puis tu bois. Tu commences à boire rapidement, sans te soucier de quoique ce soit, l'eau qui dégouline le long de tes lèvres de tes joues, de ton menton et de ton cou, ensuite. Elle doit être descendu de moitié lorsque tu te cesses pour reprendre ton souffle, Du revers du bras, tu essuie l'eau qui a bien pu couler, et puis tu le dévisages. Son regard, tu le sais, ne t'a pas quitté une seconde. Venant d'une fille, tu aurais été naturellement flatté. Mais venant d'Ilir...tu ne sens qu'un grand malaise, et puis une pression immense, dans ton ventre. Une pression qui te donne chaud, trop chaud certainement, et qui te fait trembler. Tu le détestes, pour ça.
Tu fronces des sourcils, comme le gamin que tu peux être. Tu lui balances un regard méchant, alors qu'au fond, tu es intimidé. « quoi ?! » Tu grognes, malgré toi, avant de soupirer, après quelques secondes. Tu fais pitié. Même toi, tu t'en rends comptes. Tu essaie alors, tant bien que mal, de lui adresser un sourire. Il est encore plus pitoyable que toi, celui-là. Comme si tu ne savais pas gérer de pareilles situations. C'est surement le cas, au fond. Tu tentes alors une autre approche. Tes jambes dansent, un peu, sous la table. Elles dansent et puis l'une d'entre elles, plus courageuse, atteint celle d'Ilir. Ton coeur stoppe un battement, et tu fronces des sourcils, presque concentré. Ton pied est froid à cause du sol et le sien, bouillant. Même si tu le voulais, tu te sens incapable de t'éloigner. La chaleur de sa peau te fait échapper un soupir bien trop audible. « Hm...t'es ici d'puis combien d'temps, en fait ? ... j'te voyais pas, m'semble, avant. » Avant. Tu ne sais pas ce qu'il désigne. Peut-être lorsque tu venais avec les potes, encore, et que c'était après Gabin que tu tournais. Gabin que tu essayais de traîner dans un coin, sans parvenir réellement à le faire.
Contre sa peau, tes orteils ne cessent de bouger. Un peu comme une caresse. T'as la gorge un peu serrée, et le ventre plein d'eau, trop plein, et c'est pas des plus agréables, comme sensation. Tu soupires, te mord les lèvres, l'observe encore. Tu détestes la table pour être entre vous deux. Sans elle, tu pourrais avoir la force de l'embrasser. De te redresser et puis de l'embrasser à nouveau. Putain, t'en meurs d'envie. Ça pourrait faire taire la pression, peut-être, au fond de tes tripes. Tu oses le croire, en tous cas. Tu serres les lèvres, encore. « pourquoi tu t'es assis là ? la chaise à côté d'moi est pas sympa ? » C'est dit avec tellement de brusquerie que c'en est amusant. T'as honte, d'un coup, et tu passes une main dans tes cheveux, avant de reprendre la bouteille d'eau, dans l'intention de te noyer.
Ilir Sanka
j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Lun 23 Sep - 14:30
Il est beau Felipe, avec son regard sombre et cet air brusque. Ce sourire à peine visible sur ses lèvres qui est plus une agression qu'autre chose. Mais il reste beau, incroyablement beau. Mes yeux ne peuvent même plus se détacher de lui, qu'importe s'ils deviennent trop lourds à supporter et le mettent mal à l'aise. Ça fait longtemps, au fond, que j'ai envie de le regarder plus de deux secondes. Sans avoir à être sur mes gardes. Ses muscles sont crispés mais pour la première fois depuis que je l'ai aperçu, la menace de ses pupilles brûlantes semblent moins forte, plus apaisée. Un sourire ne naît pas sur mes lèvres, certainement parce qu'il est de trop sur mon visage déjà assez tourné vers lui. Mes iris flottent dans l'air, ou peut-être dans les siens. Ils s'y sont noyés, victimes de son envoûtement. Mon cœur a déjà envie de se faire la malle, mais c'est trop tard, il est déjà attaché à Felipe, bien plus qu'il ne le devrait. C'est à cause de lui si je n'ai pas su le foutre à la porte correctement. Je me déteste, souvent, de ne pas savoir taper du poing sur la table. De le laisser prendre possession de toutes les choses qui nous entourent. Oui, c'est ça, après, tout, ce gamin a tous les droits. La plupart des cartes semblent entre ses mains. Et même son regard agressif ne me dégoûte pas de lui. Non, au contraire, je le fixe, avec plus d'intensité encore, comme un foutu masochiste s'extasiant de la douleur. Les coups de Felipe sont de loin les plus appréciables de tous. Ils laissent une marque, sans cesse, contre mon cœur déjà bleuté par sa violence. Et je lui souris, trop con, à la place de le repousser.
« quoi ?! » le son de sa voix me fait sursauter. Dans la contemplation, j'en ai oublié qu'il pouvait s'exprimer lui aussi. Sa question, nerveuse, agressive fait grincer mes tympans. Comme une écho horrible, je baisse les yeux, un instant, pour me perdre dans le café noir. Me noyer dans cette minuscule tasse perdue entre mes doigts. La liquide chaud caresse ma langue, brûle ma gorge, juste de quoi ne pas lui répondre, faire taire mes cordes vocales. Parce qu'au fond, il n'y a rien à répondre à ça. Si ce n'est un 'tu es beau. tu es beau, alors je te regarde'. Mais c'est tellement évident, tout ça, que je ne m'accorde pas la force de lui expliquer. Felipe ne comprendrait pas, de toute façon, non il ne comprend jamais rien. Ou pas grand chose, rarement, quand cela l'arrange. Je me fais violence, pour ne pas envoyer balader la table et l'embrasser. Je retiens mes démons, qui ne réclament plus qu'une part de son âme. Mes sourcils se froncent lorsqu'un tremblement interne manque de me faire lâcher la tasse. J'ai l'air d'un gamin à réagir si intensément à chacun de ses gestes. Ses orteils, glacés, atteignent les miens. Et je frissonne à ce contact presque délicat. Mon pied remue doucement, contre le sien, dans cette agonie. Déjà trop perdu et ridicule, je tente de ne pas laisser mes sentiments me submerger, ensevelir mon visage. À première vue, comme ça, j'reste même de marbre à sa caresse. Intérieurement c'est le bordel intégral. La guerre n'est plus sur le champs de bataille, non, elle est dans mon âme. Ça résonne dans tous les sens. La raison et le cœur se mélangent, y a des cris, des murmures. Pas de moment de calme. Felipe, la première et unique cause de toute cette cacophonie. J'ai envie de lui dire, que c'n'est qu'un pauvre con à me faire ça mais rien ne quitte mes lèvres parce que son soupir m'apaise. Ou bien même qu'il fait naître une nouvelle guerre, qu'importe, il parvient jusqu'à mes tympans, accompagnés d'une phrase. Retour à la réalité. C'est le moment ou jamais de parler, Ilir.
« Hm...t'es ici d'puis combien d'temps, en fait ? ... j'te voyais pas, m'semble, avant. » Mon cerveau, en ébullition, a du mal à se concentrer sur cette simple question. Y a de pensées qui s'entrechoquent, qui s'éclatent à me retourner la tête. Et pourtant, dans un raclement de gorge, j'essaie de faire taire toutes cette mélodie insupportable. Alors, depuis combien de temps, hein ? Tu parles d'une question, même moi j'ai cessé de compter les jours qui se sont transformés en mois. Sans sourire, dans un léger soupir, j'parviens tout de même à prendre la parole, me faire entendre sur un ton légèrement détaché. « oh, ça doit faire six mois, par là, fin j'compte plus vraiment. C'pas important. J'ai jamais vraiment pris le temps de visiter la ville. » ça l'est pas, parce qu'avant d'arriver ici, j'avais plus qu'une envie : retourner en arrière et puis me battre, à nouveau, pour mon peuple, contre les autres. Douvres et ses falaises, c'est à peine si ça me plaît. Il y pleut trop, il y fait froid et puis cette mer, interminable qui me donne la nausée au simple regard. J'avais envie de partir puis il s'est pointé, ce con. Son regard cendré contre le mien, sa bouche délicate. Son filet s'est refermé sur moi, inévitablement. Et je lui en veux, au fond, de m'avoir rendu si faible et con. Pourtant, au milieu des cris, de la violence, des mauvaises ententes, depuis le réveil du comas, c'est certainement lui qui m'a apporté le plus. Non, c'est une certitude. Y a plus vraiment de doutes sur ça.
« pourquoi tu t'es assis là ? la chaise à côté d'moi est pas sympa ? » Je lui souris, à le voir si mal à l'aise. Je lui souris même si au fond j'ai toujours envie de le secouer. D'lui dire qu'il a le droit de me gueuler dessus, encore. Puis aussi, de demander plus de moi. M'embrasser, jusqu'à m'étouffer. Ouais, il a le droit. Mais il évite, ce con. Son regard s'est perdu et je le cherche, presque paniqué. Je laisse mon corps aller jusqu'à cette stupide chaise Les pieds de celle-ci grincent contre le sol dans un bruit désagréable. Une grimace déforme mon visage à ce son. Les battements de mon cœur s'accélèrent pendant que mes doigts attrapent la bouteille pour la remettre à sa place. Ses lèvres humides entrent dans mon champs de vision. Ma langue caresse doucement les miennes. Toutes mes bonnes intentions se font la malle. Elles disparaissent à le sentir si proche de moi. La question de premier pas est jetée à la poubelle, le besoin de l'embrasser est plus fort que tout. J'ai la respiration qui se coupe alors que ma main se pose contre sa nuque. Mes doigts semblent brûler, là, tout contre sa peau si douce. « T'es vraiment qu'un enfoiré à m'faire attendre comme ça. » Les mots doux, qui quittent ma bouche, comme pour le prévenir de la suite. Mais il doit déjà la connaître, Felipe. Y a qu'à voir la façon dont je le dévore des yeux. Mes lèvres se plaquent enfin contre les siennes dans une danse plus délicate que la première fois. L'une de mes mains, courageuse et impatiente caresse la peau de son torse. Elle est si agréable, sous mes doigts comparable à du papier de verre. La position est trop mauvaise pour me coller à lui correctement. J'me contente juste de le caresser, et puis de prolonger ce foutu baiser attendu depuis une éternité. « J'crois que tu vas finir par me rendre dingue. » La phrase, elle n'est que murmure, entre deux baisers. J'suis très certainement déjà dingué, au fond, par sa faute. Oui, je dois l'être depuis un moment, y a qu'à voir la façon qu'ont mes doigts de trembler contre lui. Mes phalanges redescendent jusqu'à sa colonne vertébrale. Ma main se fait plus insistante, plus attentionnée. Je marque une pression ferme contre son dos, pour l'emporter un peu contre moi. Le sentir plus proche, mes jambes s'écartent un peu plus, réclament sa présence. Allez, quoi, Felipe, viens contre moi. Laisse pas toute cette distance brûler la chaleur de nos corps.
Felipe Sabouraud
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Ven 27 Sep - 23:36
Tu bois, encore, encore et encore. Tu en as presque les larmes aux yeux, pitoyable, lorsque la bouteille se trouve vide de son nectar, là, entre tes doigts. Tu te dis, un instant, que tu pourrais continuer dans cette position, faire croire, pendant un moment, que tu bois encore. Mais la bouteille est transparente, et il n'est pas stupide, Ilir. Non, l'idiot ici, c'est toi. L'idiot de l'aimer, là, comme ça, trop fort, si fort que tu n'arrives même pas à suivre, toi même. Si fort que tu trembles, putain, après une phrase un peu trop agressive, une phrase qui sous entendant que tu veux lui, juste lui, près de toi. Que tu as besoin de sa chaleur, de son corps, contre le tien, car il n'y a que ce connard, ce foutu connard, pour te faire perdre la tête à un tel point. Ce con qui fait grincer la chaise, fort, très fort, contre le plancher, alors qu'il prend place à côté de toi. C'est bien idiot, mais tu fermes les yeux, en entendant le bruit. Comme ça, rapidement, pour calmer les battements de ton coeur. C'est bien idiot ; après tout, tu entends son souffle, tu sens son coeur. Tes doigts se crispent contre la bouteille, là, cette foutue bouteille que tu tiens toujours contre tes lèvres, les yeux fermés, fort, trop fort, lorsque les doigts d'Ilir se posent dessus. Putain, t'as cette envie de crier, au fond des tripes. Cette envie de crier et puis de le pousser, là, du revers de la main, de lui dire qu'il a pas le droit, d'y toucher, à cette foutue bouteille. Qu'elle est à toi, et qu'elle est pas finie, encore. T'es con, en fait, Felipe. Tu trembles comme une fillette, t'as le coeur en tempête, au fond de ta foutue poitrine, juste à penser à ses doigts, ses foutus doigts, là, sur ta peau. Juste à penser au peu de distance, là, entre vous deux. Putain, tu comprends c'est quoi, ce foutu feu, entre tes reins, ce malaise, au fond de tes tripes. C'est jamais arrivé, encore, une connerie du genre. Gabin, il a jamais eu cet effet là. Et pourtant, Dieu seul sait comment il a pu te faire perdre la tête, Gabin, avec ses yeux bleus et son sourire de gamin. Avec son air d'enfant et puis sa nonchalance, dans le fond de la bibliothèque, là où tu lui voulais des baisers, lorsque tu souhaitais le voir.
Tu ouvres les yeux, pourtant. Juste à temps, là, pour voir cette langue, sa langue, passer sur ses lèvres. T'as le coeur qui loupe un battement et qui manque bien de mourir, face à une telle vision, et ton monde qui tourne à l'envers. Tes doigts, toujours crispés sur la bouteille, n'osent pas s'en détacher, malgré le fait qu'elle repose sur la table, maintenant. Tes prunelles, Felipe, ne parviennent pas à se détacher de ses lèvres. Tu dois bien faire une sale tête, là, comme ça, à les fixer presque comme un dément. Comme un obsédé, comme un noyé qui semble voir une bouée. Mais c'est peut-être le cas, au final. Peut-être que oui, Ilir, c'est ta bouée, dans ce monde, dans ta connerie, et qu'il pourra t'aider, avec un peu de temps, à être toi, et puis à oublier le masque. Le masque qui, à ce même instant, t'empêche de poser un baiser sur ses lèvres, et puis de le marquer comme tien. De souffler un je t'aime un peu fragile, un peu enfant, qui sait, mais si beau et vrai, ce même je t'aime que tu ne prononces pas, car tu as peur, au fond, tu as cette peur, au fond de tes tripes, de te montrer tout entier. De te dévoiler au monde, et surtout à lui. À lui, cet homme, ce soldat qui détient ton coeur. Un frisson, lourd et long, te traverse alors que ses doigts se posent contre ta peau tiède. Tu fermes les yeux, un moment, une seconde à peine, pour calmer les battements affolés de ta respiration. « T'es vraiment qu'un enfoiré à m'faire attendre comme ça. » Et il le fait battre encore plus fort, ce salaud, en usant de ses mots. Il a le contrôle total de ton corps, se joue de toi, sans savoir, élève les frissons à des hauteurs qui te donnent des vertiges. Tu veux juste remettre tes pieds sur terre, te calmer un peu, respirer un bon coup. Tout semble aller trop vite, pour toi, et pourtant, il y a ce frisson de bonheur, au fond de ton ventre, et puis ce foutu sourire, qui veut pondre, sur tes lèvres. Tu es heureux, grand con. Heureux de ses doigts, là, sur toi, et puis de ses mots, contre ton oreille, qui caressent ton corps tout entier. Tu ouvres les yeux, pourtant, les sourcils froncés, pour ne pas changer, pour te protéger, comme toujours, et pour le dévisager, surtout. Pour le dévisager, comme ça, avec tes yeux trop bleus, avec ton regard trop pur, pour être en colère. « C'est toi, oui, l'enfoiré. » T'échoue comme un lâche. Ils n'ont rien d'agressif, tes mots. Ils caressent ta langue, glissent contre l'air, effleurent sa peau. Il y a tout cet océan d'amour, là, au fond de tes foutus prunelles, pour lui.
Et puis ses lèvres. Ses lèvres, là, soudain, contre les tiennes. Elles te dévorent et te rendre chèvre, prendre tout de toi et te laisse bredouille avec ton coeur tout tremblant, tout épris uniquement. Tu ne peux rien faire, là, contre ses foutus lèvres, et tu gémis, sous la surprise, sous la vague de plaisir, de bonheur, de le sentir. Il y a cette foutue main, là, contre ton torse, qui caresse ta peau là où les boutons encore ouverts de ton chandail la laisse apparaître. Tu paniques à l'idée qu'elle soit là, à écouter le signal morse de ton coeur, et puis à en comprendre les déclarations d'amour, surtout. Tes doigts lâchent enfin la foutue bouteille, pour se poser contre sa main, pour en agripper les doigts, et puis les faire fuir, s'il le faut, mais il parle encore, ce foutu connard. Il parle, ce connard. « J'crois que tu vas finir par me rendre dingue. » Et puis doucement, tes doigts se font mous, légers, glissent le long de son bras, là, pour se perdre contre son cou, s'y enrouler. Tu frissonnes, lorsque ses doigts se glissent le long de ta colonne. Tu sens ce feu, trop fort, trop ardent, au fond de tes tripes, alors qu'il te presse doucement. Tu paniques, un moment. Tes lèvres s'éloignent des siennes, ton corps se braque. Tu as peur, idiot. « Je - » Tu voudrais lui dire des insultes, lui dire qu'il est con, qu'il en demande trop, que tu ne veux pas ça, toi. Mais tu le vois. Tu vois ses lèvres rougies, là, par tes baisers. Tu vois la braise, au fond de ses yeux, le feu qui ne s'éteint pas. Tu le vois tout entier, à porter de doigts, à porter de lèvres, et tu ne peux pas. Tu ne peux pas, tout bonnement. « Saloperie d'connard. » Tu grognes, tu crie presque, c'est plus fort que toi. Tu grognes comme un animal, comme si tu avais toute cette rage, au fond de toi, mais au fond, ce n'est que du désir, trop fort, trop incontrôlable, pour toi. Tu fonces sur ses lèvres avec maladresse, mord l'une d'entre elles en passage, alors que tu te redresse. Debout sur tes jambes, le dos plié pour l'embrasser, tu grognes contre ses lèvres, lui lance un regard noir, en t'éloignant un peu, comme si t'étais sa faute.
Tout est de sa faute.
C'est certainement pour cela, oui, que tu le tire par le col, sans gêne, pour qu'il soit debout tout comme toi. Tes bras se glissent autour de sa taille et le serre, fort, alors que tes lèvres plongent de nouveau sur les siennes. Tes pas se font hésitants, alors que tu recules à l'aveugle, faisant tomber la chaise au sol, collant ton dos au mur. L'une de tes mains glisse le long de son dos, et tes doigts s'y enfoncent, pour le garder. Pour le sentir, là, contre moi. « Promets. » Tu sais pas, putain, pourquoi tu dis ça. Ça te semble nécessaire, pourtant. Les mots brûlent ta gorge, et tes yeux cherchent les siens, alors que ta respiration est sifflante, et tes lèvres sont gonflées de ses baisers. « Putain promets. Promets que t'abandonneras pas. Pas à la première crise » Tu l'embrasses encore, fort, trop fort. Tu l'embrasse pour qu'il comprenne. T'es là pour lui, que pour lui. « J'sais que j'te rends dingue, mais putain, toi t'es - bordel, tu sais pas tout c'que tu peux bien foutre, comme foutu bordel, en moi » Tu parles trop, toujours trop. T'en as marre, de parler, alors tu l'embrasses encore. Possessif, amoureux, et pourtant tendre. Tu baises ses lèvres, doucement, de multiples baisers au goût de café. « Promets moi d'me retenir, que j'ferais un mouvement, pour me barrer. Juste ça. Et pas d'foutre le camp. » Tu serres les lèvres, T'en dis trop, beaucoup trop. T'as l'impression d'être à vif, à nu, là, devant lui. C'est surement pour ça, oui, que tu le repousse un peu, du bout de tes doigts, et que tu détournes les yeux, en posant ta tête contre le mur. T'as peur, putain, tellement peur, au fond, qu'il parte. Qu'il en ait marre, de tes cris, de tes réactions d'enfant.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Dim 13 Oct - 19:03
Son regard se perd, contre le mien, puis ailleurs. Son regard que je tente tant bien que mal de soutenir pour ne pas me noyer sous le poids de cette vague trop forte. Cette vague qui ne porte pas de nom. On sait seulement qu'elle dérange, qu'elle vous donne la sensation de mourir et de renaître en même temps. De tomber dans l'obscur avec une lumière au bout des doigts. Une sorte de confrontation qui vous prend aux tripes. Et une fois au fond du cœur qui murmure tout bas comme tout cela peut-être beau. Mais elle a les larmes aux yeux, cette voix. Des larmes grosses comme des gouttes de pluie, identiques à celles qui tombent sur toute l'Angleterre certainement. On entend la tristesse dans ses mots. Ses mots magiques qui en redemandent encore. L'entend-il, Felipe ? Mon cœur qui réclame ses lèvres, la chaleur de son corps. Peut-il seulement ressentir la peur qui s'insinue dans mes veines au fil des minutes ? C'est peut-être qu'une illusion tout ça après tout. Un calme dégueulasse et attendrissant juste avant la tempête. Celle qui fera rage au point de détruire toutes racines. Nos lèvres se retrouvent, encore, comme pour se passer la faute de l'un à l'autre. Et la bombe explosera dans le ventre d'un de nous deux. Mais au fond, on ne veut pas qu'elle explose, cette fichue connerie. L'adrénaline est belle, addictive. L'idée d'y laisser une partie de son âme y est incroyablement attirante. Mes mains s'attachent à son corps, réclament plus d'intensité. J'ai besoin qu'elle me brûle, la lave des sentiments. Je ne vis plus que pour ce volcan.
Les yeux fermés, c'est à peine si je me rends compte que je tiens sur mes jambes. Je ne me concentre plus que sur les lèvres de Felipe. Celles que j'ai déjà trop goûté pour en oublier le goût, la sensation. C'est un peu comme un parfum d'enfance que l'on retrouve une fois l'eau passée sous les ponts : c'est agréable. Avec sa bouche, c'est un peu pareil, le temps peut bien passer, il restera toujours une marque de celle-ci en moi. Un quelque chose différent des autres, ancré, là, quelque part. Dans le cœur ou ailleurs, mais présent. Pas besoin de précisions, y a juste à ouvrir les yeux pour en sentir les vibrations. Felipe est quelque part, en moi.
« Promets. » Mes sourcils se froncent pour mieux le chercher du regard, caresser les traits de son visage. Les interrogations naissent dans ma tête même si au fond je connais déjà la suite. Elle est marquée, un peu comme une évidence. Mes bras l'encerclent, à ce moment, déjà prêts à appuyer mes futures paroles. Une musique semble même résonner dans ma tête. Une mélodie au piano, parce que le piano, c'est mélancolique. Et dans tout son désespoir on y trouve quand même une certaine beauté. Un espoir solennel. Une histoire qui se dessine doucement, qui laisse une place, même minime, au futur. Oui, les mots de Felipe sont comme les notes que produirait un vieux piano. Mes doigts contre son être sont l'incarnation simple du pianiste. De tout l'amour qu'il peut donner. Il y met toute son âme, l'homme, à faire naître des sentiments dans le cœur des autres. « Putain promets. Promets que t'abandonneras pas. Pas à la première crise » Ma respiration se coupe, épuisée par ses phrases. Je le regarde mais ne dis rien parce que les mots vont arriver, encore. Ils vont suivre, accentuer sa peur. Mais juste avant ça, un baiser se pose sur mes lèvres et je parviens à lui sourire, timide, dans la foulée. C'est trop rapide pour le gars perdu que je suis. Trop rapide pour lui aussi, d'ailleurs mais qu'importe, on se laisse emporter dans ce courant fou. « J'sais que j'te rends dingue, mais putain, toi t'es - bordel, tu sais pas tout c'que tu peux bien foutre, comme foutu bordel, en moi » On se retrouve lentement, perdu au large. Et plus la rive est loin derrière nous, plus les secondes semblent belles. Magiques. Le sourire se retrouve effacé par de nouveaux baisers pendant que mes doigts se faufilent contre son épiderme brûlante. Les mots réclament à sortir mais il ne m'en laisse jamais le temps. Sa voix résonne avant la mienne, est plus forte aussi, certainement. Alors, j'attends. J'attends qu'il vide son sac, qu'il me crache à la figure ses besoins. La sécurité qu'il lui manque. La peur qui lui dévore le bide. Il peut tout me dire, Felipe, absolument tout si cela peut m'aider à ne pas faire de faux pas. «Promets moi d'me retenir, que j'ferais un mouvement, pour me barrer. Juste ça. Et pas d'foutre le camp. » Il est donc là, oui, le moment crucial. Celui qui changera certainement tout, jusqu'au moindre détail.
Le moment prometteur qui marque le début d'un futur encore incertain. Mais un futur, qu'importe sa durée et son importance.
Je manque d'abord d'oxygène pour parvenir à donner des mots à mes pensées. Alors, silencieux, je me contente de fixer la courbure de ses lèvres, la silhouette de sa mâchoire. Je le regarde, même si lui préfère fuir. Je m'attache à ce profil pour essayer d'y trouver un peu de force. Un quelque chose capable de me rendre ma voix. J'ai l'impression d'avoir tellement crié un peu plus tôt que rien ne vient. Je me suis vidé, juste avant d'entrer dans cette cuisine. J'ai régurgité toute ma colère et certainement quelques sentiments au passage. Tout est mélangé, au fond, dans mon âme. Pourtant, après quelques minutes interminables de , un profond soupir annonce mes paroles. Un sourire se presse sur mes lèvres. Tant pis si Felipe ne me regarde pas, mes mots sont sincères, de toute façon. Je l'ai toujours été, au fond, du moins, avec lui. « T'es con. » C'est devenu une habitude, agresser et ensuite parler. « Bien sûr que j'promets. J'ai même pas à le faire normalement, c'est tellement évident. Si tu crois que j'te retiens pour perdre mon temps t'es à côté de la plaque. Fel ... » Pause, avant que la folie ne se jette à son visage. « C'est pas des conneries tout ça, j't'aime. On est pas dans une putain d'histoire pour ado. » Ma voix se brise, reprend sur un ton plus agacé, soudainement. « Puis putain regarde moi quand j'te parle. Regarde moi et arrête de fuir comme tu le fais depuis le début. ça te tuerait, de nous accorder cinq minutes ? » Faudrait peut-être que j'arrête, que je calme le timbre que j'emploie. Mes doigts caressent tout de même son torse encore, un peu, pour essayer de rendre les choses moins agressives. « J'veux bien te le promettre Fel mais si j'suis le seul à faire des efforts et m'investir ça ira pas. Non, ça pourra pas aller. J'en ai rien à foutre que tu gueules du moment que tu nous laisses pas tomber à la moindre difficulté. Au moindre soupçon. J'peux te demander ça ou c'est trop pour toi ? » Le silence renaît, danse au dessus de nos têtes. Le cœur vient de parler, à son tour. Les angoisses se sont mélangées aux siennes pour lui montrer qu'il n'est pas le seul à flipper. Non, on est deux grands cons dans cette histoire. Deux foutus idiots qui se rassurent de ne pas tomber dans le panneau de l'autre.
Felipe Sabouraud
TU PRENDS MON ÂME.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Ven 18 Oct - 14:30
Ses yeux sont verrouillés et son coeur lui semble sur le point de saigner ; c'est si dur, si pénible et douloureux, au fond, de se mettre à nu ainsi. Felipe sent déjà les conneries vouloir s'évader de ses lèvres, les insultes et puis les rires, comme pour se moquer de lui. Faire semblant, comme avant, comme tout est mieux, et lui dire qu'il s'est bien joué de lui. Elles sont des milliers, les répliques, au creux de sa gorge. Toutes déjà si bien préparé, toutes parfaites et si bien formulées pour le faire dégager, pour lui faire regretter les baisers échangés et puis, stopper cet amour digne d'une vraie débilité. Pourtant, il se tait, Felipe. Il décide de se taire, malgré la guerre et la tempête, malgré la douleur, trop forte, au fond de ses tripes. Il a mal, mal d'être comme ça ; son coeur bat trop fort, il blesse ses os, ses autres organes, mène une tempête sans gêne, au creux de son être. Il reste là, les lèvres bien scellées, le mal de coeur trop fort, tout contre, et puis les yeux qui lui chauffent, peut-être. Il croise ses bras contre sa poitrine, comme pour se protéger un peu, peut-être, se dire que les choses iront bien, que des baisers, ça fait forcément dire je t'aime. Il a peur, peut-être, l'adolescent qui a grandi trop vite, d'un rire venant d'Ilir, et puis d'une réplique des plus clichés. Tu sais mon gars, c'est amusant, toi et moi, mais c'est juste ça. Il en a peur, au fond, de ces mots là. Il en a peur, de son coeur de malheur, de cet ennemi au creux de lui, qui semble bien fait pour le brûler et le tourmenter. Gabin qui s'est barré, Ilir qui veut peut-être, au fond, seulement s'amuser. Felipe serre les lèvres, fort, au point d'en avoir mal et de les avoir blanche, et puis serre les lèvres, encore plus fort. Il a peur, ce pauvre con, des mots qui suivront. Il a peur, alors il se fait rage, et une brume de larme au travers des prunelles, il entame un pas. « Laisse tomber, c'est n'importe quoi. » N'importe quoi. N'importe quoi d'y croire. N'importe quoi de croire que ça peut être bien, avec un homme, aimer comme ça, aimer tout bonnement. Il se décolle du mur, Felipe, un peu brusquement peut-être, un soupir au creux de la gorge, les traits durs et fragiles, pourtant.
Il fait un pas, un pas à peine, et c'est une déchirure qui se crée. Son coeur qui saigne un peu, brusquement, et sa tête qui hurle, qui hurle fort, bien fort, pour qu'ilir, il le retienne. Il a envie de lui mettre une droite, sur le coup, un peu pour Gabin et sa connerie, et puis pour ses sentiments si peu partagées. Il a envie de l'accuser pour tout, pour son homosexualité, peut-être, qui sait. Après tout, il a été son premier baiser, non ? Non, oui, le premier baiser pd, si c'est pas romantique, bien joli. « T'es con. » Felipe, il fronce des sourcils, cet idiot. Il fronce des sourcils, stoppe son mouvement, tourne ses prunelles assassines dans sa direction. « quoi ?! » À vif, défensif. Ses doigts tremblent et son coeur pleure presque. Il a cette impression, au fond de lui, d'entendre déjà la suite. La plaisanterie, l'histoire de cul, et puis compagnie. Il serre les poings, Felipe, et puis il l'observe, les yeux verrouillés, le coeur en sang, déjà, d'avance, si prêt d'être blessé. « Bien sûr que j'promets. J'ai même pas à le faire normalement, c'est tellement évident. Si tu crois que j'te retiens pour perdre mon temps t'es à côté de la plaque. Fel ... » Ses sourcils se froncent encore plus ; son coeur chante, au fond de sa poitrine, mais lui, lui, il n'écoute pas. Trop souvent, il l'a entendu. Trop souvent, Gabin, il lui a dit. Il lui a promis tant de choses, trop de choses, qui sait, pour tout laisser tomber. Felipe, il n'a pas envie de le croire. Il n'a pas envie de pleurer, de crier et de tout casser, encore, pour des promesses en l'air, des douleurs supplémentaires. Il rit, Felipe, et puis détourne les yeux. Il détourne les yeux, pour ne pas croiser ceux d'Ilir. « C'est pas des conneries tout ça, j't'aime. On est pas dans une putain d'histoire pour ado. » Il se mord les lèvres, Felipe. Il se mord les lèvres, et puis baisse la tête. Il a bien entendu, n'est-ce pas ? C'était vrai, ces mots là ? Le je t'aime, il est bien vrai, oui ? Felipe garde la tête baisse, observe ses pas, souffle doucement, pour calmer son coeur. Il a la tête en bordel, surtout. Il a toujours la tête en bordel, en fait, et c'est mille fois pire, avec ce con, juste là. « Puis putain regarde moi quand j'te parle. Regarde moi et arrête de fuir comme tu le fais depuis le début. ça te tuerait, de nous accorder cinq minutes ? » Son coeur se crispe, comme sa mâchoire. Ses prunelles se font fragiles. Les doigts d'Ilir, contre son torse, sont doux, contraire à sa voix, oui. Felipe tourne les yeux vers lui, enfin. Il n'a pas tant bouger, au final. Il n'a pas bouger, en fait, depuis ses dernières paroles. Il avait cru, pourtant, avoir fait quelques pas, pour se dégager, mais il est toujours là, coincé contre le mur. Peut-être qu'il n'a fait, au final, que danser sur ses maigres pieds. « J'veux bien te le promettre Fel mais si j'suis le seul à faire des efforts et m'investir ça ira pas. Non, ça pourra pas aller. J'en ai rien à foutre que tu gueules du moment que tu nous laisses pas tomber à la moindre difficulté. Au moindre soupçon. J'peux te demander ça ou c'est trop pour toi ? » Il l'observe, Felipe. Il l'observe en silence, les yeux grands peut-être, sans réellement comprendre. Parce qu'on lui a jamais dit ça. Gabin, il a dit bien des choses, mais jamais ça. C'est bien ça, au fond, la différence. La totale différence. C'est pas Gabin, c'est Ilir, et c'est...c,est tout, en fait. Tout et trop, peut-être, en même temps.
Un soupir tremblant, là, entre ses lèvres. Felipe penche de nouveau la tête par en arrière, la pose de nouveau contre le mur, comme si elle était trop lourde. Il semble l'observer de haut, peut-être, mais au fond, il a cette impression d'être tout petit, comme son coeur, face à lui. Ilir lui semble grand, si grand, en fait, juste là, comme ça, avec son regard perçant. Avec ses prunelles trop bleus, trop étrange, pour ne pas faire palpiter son coeur. « tu fais chier, connard. tu - » Sa gorge se serre, il retient les mots. Les mots agressifs et pleins de violences qui ne demandent qu'à sortir. Les insultes déjà toutes faites, si peu pensées, toutes là, pour maintenir le masque, les apparences. Felipe les range quelque part, l'observe de ses yeux épuisés. Il glisse ses doigts le long de sa propre nuque, en soupirant encore, torturé. Il lui semble qu'il y a bien des choses en jeu. Trop d'un côté, et de l'autre, juste leur amour. Un amour sans avenir, peut-être, qui sera foutu dans deux mois, qui sait. Pourquoi tout gâcher juste pour ça, pour quelque chose qui n'est même pas certain ?
Il hoche de la tête, pourtant. Il hoche de la tête, avant de le pousser brusquement, un peu mollement peut-être, et de l'observer, les sourcils froncés. Il avance d'un pas, presque menaçant, mais pourtant, c'est lui qui est tout tremblant. Tremblant face à son acte, face à cette foutue connerie qu'il s'apprête à faire. « c'est bon, j'promets. j'promets, ça t'va ? j'vais faire des efforts. tu veux que j'plaque Elsie? Ouais hein, tu veux ça ? Okay, j'le f'rais. Mais d'mande pas toute d'suite la lune, parce que j'vais te l'enfoncer dans la gorge, si t'ose faire ça. J'veux l'faire pour toi, pour nous, mais d'mande en pas des tonnes trop tôt, parce que là, ça va foirer. » Il tremble, et sa voix aussi. Il fait presque pitié, avec ses menaces. Il dit les choses comme elles sont, pour lui et pour eux, surtout. Pour qu'il sache, avant que les merdes n'arrivent. « j'espère que t'es prêt à entendre des conneries, parce que j'vais en balancer. j'suis le roi, pour ça; balancer des conneries, pour me défiler. t'insulter, pour m'sentir en sécurité. j'veux bien faire un effort, parce que putain, c'toi, et que j't'aime aussi, connard, même si ça m'tue, mais ça risque de sortir quand même. j'risque d'être un salaud quand même, tu captes ? » Ses yeux se lèvent vers le ciel, alors que ses doigts tremblent, alors que ses lèvres tremblent. Les nerfs sont sous le choc, son coeur bat si fort qu'il fait tout trembler, dans son corps. Alors c'est ça, aimer ? Putain, il aurait préféré y échapper. Ses yeux s'baissent de nouveau vers lui, comme ça, pour l'observer. Il se mord les lèvres, doucement, avant de continuer. « j'vais te gueuler d'foutre le camp, d'arrêter d'm'appeler, j,vais te dire que j'suis pas pd, mais au fond, putain, j'vais juste avoir envie de t'embrasser. » Et ses doigts glissent le long de sa nuque, brusquement, son torse percute le sien et ses lèvres, un peu voraces et tremblantes, quémandent les siennes.
Ilir Sanka
j'ai même vendu mon âme au diable,
pour ton sourire.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel) Jeu 31 Oct - 20:23
Il fait un pas, un foutu pas qui change rien en apparence et pourtant tout là-dedans. J'ai le cœur au bord des lèvres à le voir réagir comme ça. Je commence même à me dire que les armes entre mes mains ne suffiront plus à le retenir en otage. Les balles, j'pourrais très bien lui en mettre dans le crâne mais ça suffirait pas à atténuer la douleur de le voir partir. Puis c'est moche, tuer celui qu'on aime. Alors, comme un idiot, je fixe ses pieds, comme s'ils étaient les seuls responsables. Le cerveau de Felipe, il y est pour rien, au fond, il est juste un peu perdu, noyé dans son cœur peut-être. Fin, pour le coup, c'est plutôt mon cœur qui nage dans mon cerveau, à la recherche d'une aide quelconque mais y a rien qui vient. C'est plus une histoire de questions/réponses débiles. Non, c'est au delà de tout ça. Et putain, ça rend les choses encore plus effrayantes. Mes doigts se perdent dans le vide minime, entre nous. Son silence me brise. Au fond, c'est ce foutu silence qui m'a toujours fait tomber un peu plus bas. J'le supporte plus. Pourtant, ce con, il continue à me regarder, sans rien me donner. Elle est pathétique, notre scène d'amoureux en manque de confiance. On dirait deux oiseaux tombés du nid. Une fois à terre, c'est difficile de déployer correctement ses ailes. Mes lèvres tremblent, aussi idiotes que mes pensées. Elles tremblent et montrent comme tout ça peut m'affecter, au fond. J'suis un sac à sentiments mais de temps en temps, putain, il s'ouvre et laisse s'en échapper quelques uns. Aujourd'hui, Felipe l'a carrément éventré, d'un coup de couteau.
« Laisse tomber, c'est n'importe quoi »
N'importe quoi. C'est n'importe quoi. Il a raison, quelque part. Mais d'un côté, y a aussi la pluie qui tombe au dessus de nos têtes. Une pluie transparente, celle du désespoir, certainement. Le ciel s'assombrit et le soleil joue à cache à cache. Les lueurs d'espoirs se meurent au bout de mes doigts, comme des fleurs déshydratées. J'ai tout un bouquet à mettre à la poubelle, maintenant. Un bouquet qui pleure des pétales fanées. On a même pas eu le temps de profiter de notre histoire qu'elle semble déjà se terminer. Nos baisers, nos caresses, c'est rien de plus qu'un avortement tout ça. Morts, avant même de voir le jour. « tu fais chier, connard. Tu - » Nouvelle trace de sa voix, dans l'air ambiant beaucoup trop lourd. J'ai l'impression qu'il fait chaud ,soudainement, beaucoup trop chaud. C'est à peine si je parviens à respirer et le regarder. J'en ai même pas envie, au fond, de croiser son regard pour l'aimer un peu plus. C'est débile et trop tremblant pour pouvoir tenir. Sans fondation, on est fait pour se casser la gueuler. Et les nôtres, elles ont l'air plus fragiles que jamais. Ça part dans tous les sens, un coup de vent et c'est le toit qui se casse la gueule. Nous voilà, nus, sous un ciel qui pleure. Mes poings se serrent dans le vide lorsque Felipe me repousse. Mes doigts recroquevillés s'élèvent dans le vide, rencontrent le mur, là, juste à côté de sa tête. J'ai envie de le frapper, putain, de le faire saigner. J'veux qu'il comprenne, comme tout ça, c'est pas un putain de jeu. Comme j'suis pas une idiote de marionnette à sa disposition. J'ai pas de fils au bout des doigts, ou alors, quelqu'un les a coupés. Et ce quelqu'un, il a bien eu raison. Ma mâchoire se serre, les os craquent. Je grimace à voir ce sang apparaître sur ma peau. Tu parles d'une résistance à la vie. Un coup de poing dans un mur et c'est la fin.
« c'est bon, j'promets. j'promets, ça t'va ? j'vais faire des efforts. tu veux que j'plaque Elsie? Ouais hein, tu veux ça ? Okay, j'le f'rais. » Bizarrement, mon cœur, il parvient même pas à se soulager. Le vide est trop froid, trop intense. Sans fin. Un trou noir, dans lequel on plonge pour ne plus en ressortir. Celui de l'amour. « Mais d'mande pas toute d'suite la lune, parce que j'vais te l'enfoncer dans la gorge, si t'ose faire ça. J'veux l'faire pour toi, pour nous, mais d'mande en pas des tonnes trop tôt, parce que là, ça va foirer. » Y a un rire, là, coincé dans ma gorge. Un rire idiot qui quitte ma bouche pour s'échouer contre sa joue. « c'est déjà en train de foirer. » Tu parles d'un optimisme. J'ai l'impression qu'il vient de me le gober avec ses menaces. C'est quand même fou de se dire que tout ça doit rester secret. Ouais, ça l'est. Et bien plus que ça certainement mais c'est à peine si je suis apte à réfléchir sur le moment. J'me contente de l'écouter, d'être hypnotisé par ses paroles qui ne sont même plus réconfortantes. Mais après tout, si je lui ai couru après, c'était pour ça, non ? Pour son caractère de merde. Pour ses insultes idiotes et lancées à n'importe quel moment de la journée. Pour toutes ces fois où j'ai eu envie de lui foutre une baffe pour lui remettre les idées en place. J'sais très bien que gueuler ne servira jamais à rien. Je le fais quand même, peut-être pour entendre l'écho de ma colère contre son âme. Puis pour sentir son cœur vibrer, là, tout doucement, sous sa cage thoracique. Alors, de quoi j'me plains aujourd'hui ? Cette scène, elle est typiquement Félipienne. Sourire, vide et mélancolique.
« j'espère que t'es prêt à entendre des conneries, parce que j'vais en balancer. j'suis le roi, pour ça; balancer des conneries, pour me défiler. t'insulter, pour m'sentir en sécurité. » Mon regard se dérobe, se pose vers la fenêtre. Elle est douce, la fenêtre, avec son paysage un peu terne. Ça donne un côté encore plus pathétique à la scène. « j'veux bien faire un effort, parce que putain, c'toi, et que j't'aime aussi, connard, même si ça m'tue, mais ça risque de sortir quand même. j'risque d'être un salaud quand même, tu captes ? » Le je t'aime, il prend le pas sur tout le reste. Le je t'aime, le foutu je t'aime que chaque conne sur terre attend. J'en ai rien à foutre de passer pour l'une de ces idiotes. Parce que sur le moment, je suis sincèrement heureux de l'entendre quitter sa bouche pleine de colère. Un sourire niais doit même se dessiner sur mon visage. J'en suis tellement émerveillé que le reste passe à la trappe. Mémoire sélective du cerveau. Il pourra bien dire qu'il m'a mis en garde, j'm'en souviendrais plus. C'est une débilité comme une autre. À chacun ses défauts. « j'vais te gueuler d'foutre le camp, d'arrêter d'm'appeler, j,vais te dire que j'suis pas pd, mais au fond, putain, j'vais juste avoir envie de t'embrasser. » Je ne sens plus que ses doigts, c'est à peine si je l'entends encore parler. Ses lèvres viennent chercher les miennes et je m'y pends, comme naufragé. J'ai envie de lui enfoncer dans le cœur toutes les étoiles que j'ai dans les yeux. Un homme, ça s'émerveille pas d'un baiser, non. Même s'il est amoureux, c'est pas une raison suffisante. Ça l'a jamais été. Mais tant pis, j'suis un fugitif, sur le moment. Un fugitif de l'acceptable. « [color=indianred]J'en ai rien à foutre des autres.[/colr] » Mensonge, j'ai juste pas envie de me perdre dans mes mots, de dire des conneries supplémentaires. De lui avouer ma jalousie pour Elsie. « J'te jure que si tu me fais un sale coup, tu le regretteras. » Les menaces, elles doivent venir des deux côté. La confiance est encore trop fragile pour ne pas le mettre en garde. « Ferme la maintenant, tu veux ? Ferme la et profite pour le peu de temps qu'il nous reste. » Ouais, arrête, j'en peux plus de voir ses lèvres bouger sans pouvoir les embrasser. J'reviens d'ailleurs contre lui, m'y accroche, mon bassin se colle au sien. C'est une poussée de fièvre, là, au fond de mes entrailles avant que je ne me recule de lui. C'en serait presque romantique.
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Sujet: Re: pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel)
pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi. (fel)