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 Dad is back... No, Dad is coming sweety !

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MessageSujet: Dad is back... No, Dad is coming sweety !   Dad is back... No, Dad is coming sweety ! Icon_minitimeVen 22 Nov - 17:12





One day I saw her, I immediately knew that we would have to play those absurd games : jewels, kisses and so on, sweet words and low blows, insults, blows, etc, etc... No no ! Not mine but hers.  One day I'll see her again, I'll immediately know that here we're going again, on the track. It will just become one more time more repetitive. Imagine me in my old jeans but this time, homeless ; feeling down, on top of a bridge, a cliff or a building, I'll look so dumb when I'll jump into the void...I love her to death.

Stromae - Te Quiero


V’là 3 semaines que je suis sorti de taule et pourtant je me sens encore plus emprisonné dehors que dedans. L’air de la ville, aussi marin soit-il, me semble encore plus pourri que l’air infect de mon ex-cellule. L’atmosphère est pesante, souillée de sales regards et d’acerbes jugements. J’emmerde et j’exècre tous les habitants de ce trou fumant. J’aimerais quitter ce bled au plus vite et pourtant j’en suis bien incapable, incrusté comme une mauvaise herbe dont les racines seraient plantées trop profondément sur un monticule de merde en putréfaction.  Douvres c’est de la merde. Ouais. Cette ville m’empoisonne jusqu’à la moelle et mon cœur semble désormais aussi noir que les accusations qui l’ont accablées durant tant d’années. Alors, de ce fait, je reste cloîtré chez Calvin, prolongeant cet isolement qui semble être devenu ma marque de fabrique. Adélaïde ou l’absent dont personne ne se soucie. On m’oublie et je m’oublie, noyant mon insignifiance dans les litres de whisky. Je tue ma conscience comme on a tué ma dignité. Malgré ma fierté je semble avoir perdu tout respect de moi-même après toutes ces années à me battre dans le vide. J’ai mis toute ma force dans un combat inutile et suis désormais aussi lessivé qu’une limace. Pétasse tu m’as rendue las. Ma tête tourne, mes mains tremblent. Mon esprit, loin d’être vif, prend tout de même conscience qu’on est à cours de whisky. Merde. Va falloir que j’bouge mon cul dans la rue, que j’descende en enfer, traîner mes godasses sur mon chemin de galère… J’ouvre la porte et le vent me fouette en plein visage comme si, lui aussi, voulait me faire comprendre que je n’étais pas le bienvenue. Je le maudis mais espère bien qu’un jour il me fouettera le cul, poussant ma barque loin de cette terre moisi. Il sera certainement content et moi aussi. Mais cette embarcation je ne la prendrai pas seule, non. Je serais accompagné par la raison de ma présence ici. Ce fils, ce bout de moi-même, que je sortirai de ce trou à rat. Et le plus tôt sera le mieux. Alors, je n’aurai plus aucune attache ici et pourrai commencer une nouvelle vie. Je partirai sans regret, aucun.

Mes pas sont lourds et indécis. J’avance à reculons dans ces rues pourries, croisant des regards que je mitraille de mes yeux noirs. Comme j’aimerais vomir à la gueule de tous ces gens… déverser sur eux le flot de ma rancœur tenace. Ils m’ont gavé de haine et maintenant je suis prêt à exploser. Un enfant me regarde titubait, interloqué. Qu’il aille se faire foutre celui-là aussi. Il apprendra bien assez tôt que l’être humain est perfide et créateur de cadavres ambulants, tel que je le suis. Ma réputation ils l’ont construite de toute pièce et je ne prendrais pas la peine de redorer mon image. Ils m’ont qualifié de pourriture, soit, désormais je le suis ; et je me ferais un plaisir d’empoisonner leur vie.

Soudain, sans que je ne m’en fusse rendu compte, je me retrouve dans un quartier familier, si l’on peut dire. Un quartier qu’autrefois je fréquentais beaucoup. Celui de Rose et de ses parents. Celui de mon fils aussi, désormais. Une envie irrépressible de vomir me saisit à cette idée et je me vide derrière une haie de rosiers. Puis, sans réfléchir, je me dirige vers la bâtisse des Bradford. L’attente n’a que trop durée… Je veux voir, je veux découvrir, ce petit-être hypothétique qui me maintient en vie. Alors, je sonne, sans penser aux conséquences. Cependant le bruit de la sonnerie me réveille un peu et me sort de mon état léthargique. Je ne suis pas prêt, non. Pas prêt à croiser le regard de ce père autoritaire et encore moins celui de Rose… Ils vont certainement me jeter mais je ne les laisserai pas faire. Pas cette fois. Ce combat je compte bien le gagner. Pour mon fils dont je ne connais même pas le prénom. Pas encore. Soudain je me rends compte de mon état misérable et m’essuie la bouche du revers de mon pull. Je ne suis prêt à rien mais prêt à tout. La détermination avant tout. Papa arrive enfin mon p'tit...



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MessageSujet: Re: Dad is back... No, Dad is coming sweety !   Dad is back... No, Dad is coming sweety ! Icon_minitimeLun 25 Nov - 15:40


Dad is back... No, Dad is coming sweety !



Je me perds dans un océan de souvenirs et ne peux avancer sans que le passé ne me rattrape. A de nombreuses reprises, j’ai essayé de me redresser, de percer cette bulle de cristal que je nous ai créé depuis plusieurs années maintenant et de voir toujours plus loin. L’espoir que l’homme peut changer et accorder une seconde chance à ses semblables m’envahie. Or, une vague de remords finit toujours par me rattraper et je retrouve au fils du temps, ma place au fond des eaux ténébreuses de cette immensité qu’est la vie. Je ne vaux rien, je ne suis rien d’autre que cette traitée ayant baisé avec l’assassin de sa sœur, à jamais liée à ce monstre par notre progéniture non désirait et tant aimée à la fois. J’ai perdu toute confiance en ma propre personne, seule contre la foule qui se déchaîne, prête à tout pour me faire tomber, pour le faire tomber et prouver qu’il n’a pas sa place ici. Pourtant, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle, jamais personne ne pourra l’atteindre en faisant payer mon fils, il est ma vie désormais, la présence qui me fait garder les pieds sur terre lorsque l’idée d’en finir avec cette misérable existence me traverse l’esprit. Je me surprends à l’aimer, à aimer ce que je suis devenue, à faire semblant que le passé est loin derrière moi et, je souris en observant les beaux jours disparaitre pour laisser place au manteau d’hiver. La froideur est devenue mon quotidien, une statue de glace qui ne se laisse approchée, seul ce petit-être réussit à combattre cette carapace et se glisser à mes côtés pour réchauffer mon cœur encore meurtri. Je le sers à peu plus contre moi, dépose un baiser sur le haut de son front et lui promets une journée on ne peut plus normale.

Je sais qu’il est fort, qu’il se fiche de ce que l’on peut raconter dehors et le voir subir tout cela me fend le cœur or, notre place est ici. J’aimerais lui promettre des jours meilleurs mais, mentir à mon enfant n’est pas dans mes cordes. Il n’est pas un gosse comme les autres, il est différent et si je prends cela dans le bon sens du terme, à l’extérieur, ils n’ont pas la même vision des choses. S’il doit vivre cette vie aujourd’hui, c’est à cause des actes de son père et je ne peux rien contre les rumeurs qui courent les rues, si ce n’est le protéger du mieux que je puisse le faire, si ce n’est lui montrer les beautés que la nature puisse nous offrir et les petits plaisirs dont il faut jouir quand le contrôle que nous possédions sur notre monde disparait pour laisser place à la peur et l’hésitation. Il paraissait si petit, si fragile et innocent, comment ces personnes que j’avais côtoyées depuis ma plus tendre enfance pouvaient le traiter comme s’il n’était autre qu’un objet défectueux alors qu’à mes yeux, il n’était autre qu’un rayon de soleil au milieu d’une guerre incessante ? Mes prunelles cherchaient son sourire, mes mains effleuraient ses joues rosies et une nouvelle fois, je fis la promesse de le préserver, de faire tout ce qu’il y avait en mon pouvoir pour qu’il ne suive les traces de son père.

Fin de mon bad trip

« M’man, j’ai faim ! » Perdue dans mes pensées les plus profondes, le son de sa voix vint petit à petit rencontrer mes oreilles pour me ramener rapidement à la réalité. Il était bientôt onze heures et il était grand temps d’activer le mouvement car une longue journée nous attendait. Je sautais donc du lit, allais préparer le petit déjeuner avant de le coller devant la télé (George bien sûr) dans le but de pouvoir prendre ma douche tranquillement. Je retirais mes vêtements, filais à la douche et savourais cet instant en solitaire car il est vrai que depuis la naissance de –non azy pas George le pauvre quoi !-, je n’avais plus vraiment de moment en tête à tête avec ma conscience, encore moins depuis que j’avais un différend avec mes chers parents. Passons ce petit détail. Chantonnant je fus interrompu par la sonnerie qui raisonna dans ma tête. Dans un premier temps, je pensais que cette voix n’était autre que le fruit de mon imagination or, celle-ci était insistante et très vite, je pris conscience qu’elle était belle et bien réelle. Je m’emparais d’une serviette de bain que je nouais autour de la taille avant de courir en direction du hall d’entrée, me demandant qui cela pouvait bien être. Lorsque la porte s’entrouvrit, j’aperçus une silhouette qui était loin de m’être inconnue. Stoppée nette dans mon élan, je restais immobile un court instant avant de me précipiter vers mon fils que je poussais en arrière, comme pour le protéger de l’homme qu’il avait en face de lui. Sans y faire attention, je plongeais mon regard dans celui d’Abdelaid, une main plaquée sur la porte, prête à la refermer à tout moment. « Mon cœur, va jouer dans ta chambre ! » Soupirais-je sans pour autant quitter des yeux, l’homme que j’avais autrefois aimé. Je savais pertinemment qu’il avait été libéré, j’avais redouté ce moment toute ma misérable vie et j’avais espéré que ce jour n’arrive jamais or, il était là, il était devant moi et tout ce que j’avais envie de faire, c’était lui mettre mon poing dans la gueule ! Je me retins, je gardais tout de même le poing serré et, je commençais à refermer la porte en lui adressant un seul et unique mot qui était on ne peut plus précis : « Dégage ! »
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